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1957 - 1972 : les premières années de l'astronautique.


roger15

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J'ai beau connaître cette histoire, l'avoir entendue des dizaines, que dis-je, des centaines de fois, j'ai hâte de pouvoir enfin la redécouvrir de ta plume, ou plutôt de ton clavier ( c'est de suite moins poétique :be: ).

 

Tes récits sont toujours aussi passionnants !

 

À bientôt pour la suite :-D

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1968 (1ère partie) : le très grave environnement international du premier trimestre de 1968 entre les États-Unis et l'Union Soviétique, alors en pleine "guerre froide", au sujet de la situation au Vietnam.

 

 

On ne peut en effet pas comprendre l'enjeu que représentait au cours de l'année 1968 le succès par une des deux nations concernées de la course à la Lune si on n'aborde pas la très grave tension internationale entre les États-Unis et l'URSS lors du début de cette année à propos de la guerre du Vietnam. :(

 

Voici un bref historique de ce début d'année très chaude pour les États-Unis qui ont été à deux doigts de perdre, pour la première fois de leur histoire, une guerre : la sale guerre du Vietnam.

 

* Samedi 20 janvier 1968 : le Vietcong aidé par les forces nord-vietnamiennes lance une très vaste l'offensive contre la base américaine de Khe Sanh, qui est totalement encerclée. 6 000 soldats américains et 3 000 soldats sud-vietnamiens sont pris au piège !... :o :o :o Les médias américains prophétisent que Khe Sanh sera sans doute hélas le nouveau Dien Bien Phu de l'armée américaine. :cry: :cry: :cry: Et effectivement, assez rapidement, vu l'offensive massive du Vietcong lors du jour de l'An vietnamien (la fête du Têt), le 31 janvier 1968, l'armée américaine se révèle totalement incapable de pouvoir secourir ses 6 000 boys encerclés par des forces communistes depuis déjà onze très longues journées... :( :( :(

 

* Mercredi 31 janvier 1968 : à trois heures du matin, à l'aube du nouvel an vietnamien (la fête du Têt) le Vietcong lance des offensives contre les quarante principales villes du Sud Vietnam et contre toutes les bases militaires américaines et sud-vietnamiennes. Un commando de 19 Vietcongs (dont un caméraman pour immortaliser l'événement) prend d'assaut et occupe pendant six heures l'endroit le mieux défendu de tout le Sud Vietnam : l'ambassade américaine à Saigon !… :o :o :o Les Vietcongs prennent dès le premier jour le contrôle de Hué, l'ancienne capitale impériale de l'Annam. L'aviation américaine, occupée en priorité à défendre la base de Khe Sanh, ne peut guère épauler les troupes terrestres américano-sud vietnamiennes. Le Vietcong en profite pour exécuter sommairement à Hué plusieurs centaines de fonctionnaires et sympathisants du régime pro-occidental sud vietnamien (les Américains parleront de 2 800 exécutions sommaires d'opposants aux communistes). :confused:

 

Pour éviter une défaite militaire sans précédent le président américain Lyndon Johnson, vu que l'armée de terre américaine tente en priorité de repousser comme elle le peut l'assaut des troupes Vietcong un peu partout au Sud Vietnam, ordonne à l'ensemble des forces maritimes des États-Unis de voguer toutes affaires cessantes le plus rapidement possible vers les côtes du Nord Vietnam pour faire pression contre ce pays qui est à l'origine de l'attaque massive de la Fête du Têt. Et pendant plusieurs semaines de violents combats à l'artillerie lourde opposeront les puissants croiseurs et porte-avions de l'US Navy aux batteries côtières nord-vietnamiennes. Bien entendu, les batteries côtières nord-vietnamiennes ne pourront pas longtemps faire le poids face à l'énorme puissance de feu des très imposants canons de l'US Navy !… Ces combats le long des côtes nord-vietnamiennes seront aussi intenses que ceux de la guerre du Pacifique contre le Japon !... :o :o :o

 

Et Khe Sanh, dans tout ça ? Très conscient que la chute du camp retranché de Khe Sanh serait exploitée par les médias communistes et sans doute par ceux des pays du tiers-monde (qui observaient avec intérêt l'issue de ce siège), le Président américain Lyndon Johnson se tourne alors vers la seule force qui pouvait éviter un désastre à Khe Sanh : l'US Air Force. Il ordonne à ses généraux responsables d'organiser immédiatement des bombardements aériens systématiques et massifs contre les forces assaillantes vietcong et nord-vietnaniennes qui encerclent Khe Sanh, bombardements qui se poursuivront pendant onze semaines et seront plus importants que ceux sur l'Allemagne lors de la seconde guerre mondiale !… :o :o :o

 

* Mercredi 21 février 1968 : après un bombardement aérien intense de la citadelle de Hué, qui sera presque entièrement détruite, les forces sud vietnamiennes (l'armée américaine a tenu à rester un peu en arrière lors de cette reconquête, pour montrer aux médias occidentaux que l'armée sud-vietnamienne était réellement partie prenante dans la guerre du Vietnam) reprennent, après trois semaines d'occupation par le Vietcong, le contrôle de Hué. Au total l'offensive du Têt coûtera 40 000 morts au Vietcong qui espérait un soulèvement massif de la population sud-vietnamienne, qui ne s’est pas produit.

 

* 8 avril 1968 : après un siège interminable de 77 jours, les forces terrestres américaines délivrent Khe Sanh de l'encerclement du Vietcong. Khe Sanh ne sera pas le Dien Bien Phu américain !.. Le Vietcong a perdu près de 10 000 combattants lors de ce siège désespéré de Khe Sanh... :( :( :(

 

Le Président américain Lyndon Johson peut alors enfin respirer !... Il ne sera pas le premier Président des États-Unis à perdre une guerre !... Mais l'alerte a été si chaude qu'il cherchera le moyen de sortir les États-Unis le plus tôt possible du bourbier Vietnamien...

 

C'est dans cet environnement détestable entre les deux principales nations du monde que va se poursuivre la course à la Lune durant l'année 1968. L'Union Soviétique inquiètera terriblement les Américains lorsqu'elle réussira à la fin de l'été et à l'automne les deux premiers vol circumlunaires :

 

  • la sonde lunaire automatique Zond 5 (qui n'était en réalité qu'une variante du vaisseau Soyouz adapté pour une mission lunaire) du 14 au 21 septembre 1968 qui s'est approchée à seulement 1 950 kilomètres du sol de la Lune le 18 septembre 1968 et qui a emporté les premiers être vivants vers la Lune : deux tortues, des mouches, des vers, des plantes, des graines et des bactéries avant de revenir intacte sur Terre ;
     
     
  • la sonde lunaire automatique Zond 6 du 10 au 21 novembre 1968 qui s'est approchée à 2 420 kilomètres du sol de la Lune le 14 novembre 1968 et qui a emporté également des être vivants vers la Lune (je n'ai pas réussi à savoir lesquels) avant de revenir sur Terre. La plupart des sources que j'ai consultées disent que ce retour fut un succès comme l'avait indiqué l'agence soviétique Tass à l'époque. Mais en réalité (ça on ne l'a su qu'après la fin de l'URSS), à cause d'un problème de parachute la sonde lunaire Zond 6 s'est écrasée violemment au sol. Les Américains l'ignoraient à l'époque et ont cru que les Russes avaient réussi un deuxième vol circumlunaire sans aucun problème. Effectivement, l'Union Soviétique avait prévu, en cas de succès de Zond 6, de lancer un Zond 7 (qui aurait sans doute été baptisé Soyouz 4) à la mi-décembre 1968 avec cette fois-ci trois cosmonautes à bord qui auraient été les premiers êtres humains à s'envoler vers la Lune et à la survoler de près, donc avant les trois astronautes américains d'Apollo 8...

 

Avec ces deux vols circumlunaires Zond 5 et Zond 6 l'URSS avait montré au monde entier qu'elle avait rattrapé et même largement dépassé l'Amérique pour la course à la Lune. Les États-Unis allaient-ils échouer si près du but ?...

 

(à suivre).

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Modifié par roger15
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1968 (2ème partie) : l'Union Soviétique rattrape les États-Unis grâce à ses sondes automatiques, l'Amérique risque de perdre la "course à la Lune".

 

 

Effectivement durant l'année 1968 l'URSS a réussi pas moins de 74 lancements de satellites artificiels (dont 64 satellites baptisés sobrement "Cosmos") contre 45 lancements seulement pour les États-Unis.

 

 

Dimanche 7 janvier 1968 : lancement depuis Cap Kennedy (Floride) par une fusée Atlas Centaure de la sonde lunaire Surveyor 7 (le dernier engin de la série des "Surveyor") à 06h 30m (Temps Universel). Après un voyage de 66 heures et 35 minutes Surveyor 7 se posa en douceur sur la Lune le mercredi 10 janvier 1968 à 01h05 (Temps Universel) au Nord du cirque Tycho. Surveyor 7 fut la 7ème sonde de l'histoire à atterrir en douceur en douceur sur la Lune (après Luna 9, Surveyor 1, Luna 13, Surveyor 4, Surveyor 5, et Surveyor 6). Surveyor 7 a transmis 21 000 clichés photographiques d'excellente qualité vers la Terre. Son signal sera perdu le 26 janvier 1968.

 

 

Lundi 22 janvier 1968 : lancement depuis Cap Kennedy (Floride) par une fusée Saturn 1B de la mission, inhabitée, Apollo 5 à 22h 48m (Temps Universel).

 

La mission Apollo 5 devait tester le Module Lunaire (LM) en milieu réel dans l'espace, c'est-à-dire hors de l'atmosphère terrestre et sous de très basses pressions. La mission devait effectuer une manœuvre d'urgence consistant à activer les moteurs d'ascension alors que l'étage de descente est encore attaché, ce qui pourrait se produire en cas d'abandon de la mission en cours d'alunissage.

 

Tout comme la mission inhabitée Apollo 4, la mission Apollo 5 (qui devait initialement être lancée en avril 1967) fut fortement retardée, à cause principalement à cause des défauts techniques et de fabrication constatés par les techniciens de la NASA dans le Module Lunaire. Le module lunaire, rectifié, arriva finalement à Cap Kennedy le le 23 juin 1967. Le lundi 18 décembre 1967 lors d'un test sur le Module Lunaire un nouveau très grave défaut se révéla : une fenêtre du LM se brisa lorsqu'on voulu porter la pression extérieure à 39 kilo-pascal. Dès la pression de 35 kilo-pascal les hublots internes et externes éclatèrent !... Un tel problème dans l'espace se serait révélé mortel pour les astronautes... La NASA décida le jeudi 28 décembre 1967 que les fenêtres de verre du Module Lunaire devaient remplacées par des panneaux d'aluminium.

 

Les paramètres techniques de la mission Apollo 5 étaient les suivants :

 

* période de révolution initiale : 89,5 minutes (1h 29,5m) ;

* périgée initial : 162 km ;

* apogée initial : 214 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 31,6° ;

* masse : 14 314 kg ;

* fusée lanceuse : Saturn 1B.

 

Le vol Apollo 5 ne dura que 11 heures et 10 minutes ; la cabine réalisa seulement 7½ orbites autour de la Terre.

 

 

Mercredi 27 mars 1968 : le premier cosmonaute de l'histoire, Youri Gagarine, se tue dans un accident d'avion militaire (un "Mig 15"), il n'avait que 34 ans... :( :( :(

 

 

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Jeudi 4 avril 1968 : lancement depuis Cap Kennedy (Floride) par une fusée géante Saturn V de la mission, également inhabitée, Apollo 6 à 12h 00m (Temps Universel). C'était le deuxième lancement d'une fusée Saturn V, le premier lancement ayant eu lieu le jeudi 9 novembre 1967 (mission, inhabitée, Apollo 4).

 

Les paramètres techniques de la mission Apollo 6 étaient les suivants :

 

* période de révolution initiale : 89,8 minutes (1h 29,8m) ;

* périgée initial : 173 km ;

* apogée initial : 360 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 32,6° ;

* masse : 36 931 kg ;

* fusée lanceuse : Saturn V.

 

Le vol Apollo 6 ne dura que 9 heures, 57 minutes et 20 secondes ; la cabine réalisa seulement 3 orbites autour de la Terre. La cabine Apollo 6 amerrit dans l'Océan Pacifique au Nord d'Hawaï le 4 avril 1968 à 21 57m (Temps Universel), elle fut récupérée par le porte-avions de l'US Navy Okinawa.

 

Cette mission fut émaillée par plusieurs problème au niveau des moteurs de la fusée Saturn V. Heureusement que ce n'était pas encore un vol habité... :confused:

 

 

Dimanche 7 avril 1968 : lancement depuis Baïkonour (Kazakhstan) de la sonde lunaire soviétique Luna 14 à 10h 09m (Temps Universel) ; c'était la première sonde lunaire soviétique lancée depuis Luna 13 le 21 décembre 1966. Après un voyage de 81 heures cette sonde fut satellisée autour de la Lune le mercredi 10 avril 1968 à 19h 25 m (Temps Universel). Cette sonde, qui n'a pas envoyé de photographies, devait déterminer de manière précise le rapport des masses de la Terre et de la Lune, de plus elle devait étudier le champ gravitationnel de la Lune et mesurer les rayonnements solaires et cosmiques à proximité de la Lune.

 

 

Samedi 14 septembre 1968 : lancement depuis Baïkonour (Kazakhstan) de la sonde lunaire soviétique Zond 5 à 21h 42m (Temps Universel). L'envoi de cette sonde lunaire russe, d'un poids de 5 375 kg, allait totalement bouleverser la course à la Lune...

 

Zond 5 a été d'abord placée sur orbite terrestre avant d'être envoyée pour contourner la Lune (à seulement 1 950 km du sol sélène) puis de revenir sur Terre. Elle a pris de nombreuses photographies de haute qualité de la surface de la Lune, ainsi que de la Terre à une distance de 90 000 km. Elle a emporté pour la première fois des êtres vivants jusqu'au voisinage de la Lune : deux tortues, des mouches, des vers, des plantes, des graines et des bactéries.

 

Le 21 septembre 1968, la capsule Zond 5 fit son retour dans l'atmosphère terrestre, freinée par des parachutes déployés à une altitude de 7 km. La capsule plongea dans l'Océan Indien à 4 400 km du Cap de Bonne Espérance et fut récupérée avec succès par le navire océanographique soviétique "Vasili Golovnin". Son contenu biologique était intact. Si les deux tortues avaient perdu 10 % de leur poids, elles restaient en bonne santé et ne montrèrent aucune perte d'appétit. Cette sonde était conçue comme un précurseur d'un engin lunaire habité. Pour la première fois un engin ayant contourné la Lune était revenu intact sur Terre !... :be: :be: :be:

 

Notons toutefois que Zond 5 ne devait pas orbiter autour de la Lune, en fait cette sonde lunaire n'a décrit qu'une orbite géocentrique de très grand apogée très proche du sol lunaire, ne nécessitant aucune nouvelle mise à feu pour revenir sur Terre (cela évitait un problème éventuel...).

 

Si les Soviétiques avaient pris le pari - certes très audacieux - de tenter de réaliser la mission Zond 5 avec, non deux tortues, mais un équipage humain, l'URSS aurait pris un avantage décisif sur les Américains et aurait été à deux doigts seulement de gagner la course à la Lune !... En Union Soviétique tout le monde s'était dit que ce premier vol circumlunaire habité soviétique serait vraisemblablement réalisé dans très peu de temps, par la prochaine mission Zond 6 ou alors par la mission Zond 7 (sans doute baptisée Soyouz 2), et ceci peut-être même avant le 31 décembre 1968, et était persuadé que l'Amérique était définitivement dépassée pour rattraper l'astronautique russe. ;)

 

 

Lundi 11 octobre 1968 : lancement depuis Cap Kennedy (Floride) par une fusée Saturn 1B de la mission, habitée par trois astronautes, Apollo 7 à 15h 03m (Temps Universel). C'était le premier vol habité américain depuis Gemini 12 du 11 au 15 novembre 1966.

 

 

L'équipage de la mission Apollo 7 était constitué des trois membres suppléants de la tragique mission Apollo 1 de 1967 :

 

 

Walter Schirra, Commandant, il avait déjà participé à deux missions spatiales avant Apollo 7 : la mission Mercury 8 le mercredi 3 octobre 1962 et la mission Gemini 6 les 15 et 16 décembre 1965 ;

 

Donn Eisele, pilote du Module de Commande (le "CM"), il n'avait jamais encore volé dans l'espace ;

 

Walter Cunningham, pilote du Module Lunaire (le "LM"), il n'avait lui non plus jamais encore volé dans l'espace.

 

 

Voici l'équipage de la mission Apollo 7, de gauche à droite : Donn Eisele, Walter Schirra et Walter Cunningham



 

 

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Cette mission Apollo 7 cumulait les premières : c'était la première mission habitée du programme Apollo, c'était également la première mission américaine à envoyer trois hommes dans l'espace, enfin ce fut la première mission à envoyer des images en direct de l'espace destinées à être diffusées par les réseaux de télévision américains et du monde entier.

 

Les paramètres techniques de l'orbite d'Apollo 7 étaient les suivants :

 

* période de révolution initiale : 89,8 minutes (1h 29,8m) ;

* périgée initial : 231 km ;

* apogée initial : 297 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 31,6° ;

* masse : 14 781 kg.

 

Le vol Apollo 7 dura 10 jours, 20 heures, et 8 minutes ; la cabine réalisa 163 orbites autour de la Terre.

 

La cabine Apollo 7 amerrit le 22 octobre 1968 à 11h 11m 48s dans l'Océan Atlantique à 370 km au Sud-Sud-Ouest des Bermudes et à 13 km au Nord du porte-avion l'US Navy Essex qui la récupéra avec ses trois passagers intacts.

 

L'Amérique était soulagée : le cauchemar de l'incendie de la cabine Apollo 1 le 27 janvier 1967 s'estompait enfin, par le soulagement que ce long vol dans l'espace (dix jours) se soit déroulé sans aucun problème. Il est à noter que Walter Schirra avait suggéré de donner à la cabine Apollo 7 le surnom de "Phœnix" (l'oiseau mythique qui renaît de ses cendres) en mémoire de ses trois collègues ayant péri dans l'incendie d'Apollo 1 le sinistre 27 janvier 1967, mais hélas la direction de la NASA a rejeté cette idée... :mad: :mad: :mad:

 

Curieusement aucun des trois astronautes de la mission Apollo 7 ne devait ensuite repartir pour une nouvelle mission spatiale... :confused:

 

Walter Schirra avait 45 ans lors du vol Apollo 7, il était né à Hackensack (New Jersey) le lundi 12 mars 1923 ; il est décédé à La Jolla (Californie) le jeudi 3 mai 2007 à l'âge de 84 ans.

 

 

Voici Walter Schirra :



 

 

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Donn Eisele avait 38 ans lors du vol Apollo 7, il était né à Columbus (Ohio) le lundi 23 juin 1930 ; il est décédé à Tokyo (Japon) le mercredi 2 décembre 1987 à l'âge de 57 ans.

 

 

Voici Donn Eisele :



 

 

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Walter Cunningham avait 38 ans lors du vol Apollo 7, il était né à Creston (Iowa) le mercredi 16 mars 1932 ; il vit toujours. Il a fêté ses 79 ans le mercredi 16 mars 2011.

 

 

Voici Walter Cunningham :



 

 

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Vendredi 25 octobre 1968 : lancement depuis Baïkonour (Kazakhstan) du vaisseau spatial, inhabité, Soyouz 2 à 09h 00m (Temps Universel).

 

Les paramètres techniques de l'orbite de Soyouz 2 étaient les suivants :

 

* période de révolution initiale : 89,6 minutes (1h 29,6m) ;

* périgée initial : 191 km ;

* apogée initial : 229 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 51,7° ;

* masse : 6 450 kg.

 

La mission de ce vol Soyouz 2 inhabité était de servir de véhicule cible au vol habité Soyouz 3 lancé le lendemain.

 

Le vol Soyouz 2 dura 2jours, 22 heures et 51 minutes ; la cabine réalisa 48 orbites autour de la Terre.

 

La cabine Soyouz 2 atterrit le lundi 28 octobre 1968 à 07h 51m (Temps Universel) quelque part en URSS.

 

 

Samedi 26 octobre 1968 : lancement depuis Baïkonour (Kazakhstan) du vaisseau spatial, Soyouz 3 à 08h 34m (Temps Universel) qui emportait le cosmonaute Georgi Beregovoï. C'était la première fois que l'URSS envoyait un homme dans l'espace depuis la tragédie de Soyouz 1 le 24 avril 1967 et le décès dramatique de Vladimir Komarov.

 

 

Voici Georgi Beregovoï :



 

 

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Les paramètres techniques de l'orbite de Soyouz 3 étaient les suivants :

 

* période de révolution initiale : 88,3 minutes (1h 28,3m) ;

* périgée initial : 183 km ;

* apogée initial : 205 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 51,7° ;

* masse : 6 575 kg.

 

La mission de ce vol Soyouz 3 habité était de réussir des rendez-vous spatiaux avec Soyouz 2. Finalement seules deux approches serrées eurent lieu, mais aucun arrimage entre les deux vaisseaux Soyouz ne put être réalisé... Le bilan de cette double mission Soyouz 2 / Soyouz 3 fut donc très mitigé... :confused: :confused: :confused:

 

Le vol Soyouz 3 dura 3 jours, 22 heures, 50 minutes et 45 secondes ; la cabine réalisa 24 orbites autour de la Terre.

 

La cabine Soyouz 3 atterrit sans problème le mercredi 30 octobre 1968 à 07h 25m (Temps Universel) dans la région de Karaganda (Kazakhstan).

 

L'important pour les techniciens soviétiques c'est que les parachutes des vaisseaux spatiaux Soyouz 2 et Soyouz 3 n'ont pas eu de problème contrairement à la mission Soyouz 1...

 

Georgi Beregovoï avait 47 ans lors de la mission Soyouz 3 (il était né le vendredi 15 avril 1921 à Feorovka (Ukraine). Après la mission Soyouz 3 il n'a plus participé à aucune autre mission spatiale. Il est décédé à l'âge de 74 ans le vendredi 30 juin 1995

 

 

Vendredi 8 novembre 1968 : lancement depuis Cap Kennedy (Floride) par une fusée thor-Delta de la sonde interplanétaire américaine Pioneer 9 à 06h 30m (Temps Universel). Cette sonde, d'un poids de 67 kg, qui gravite entre Vénus et la Terre (périhélie : 112 millions de kilomètres, aphélie : 149 millions de kilomètres) était chargée d'étudier l'espace interplanétaire.

 

 

Dimanche 10 novembre 1968 : lancement à Baïkonour (Kazakhstan) de la sonde lunaire soviétique Zond 6 à 19h 11m (Temps Universel).

 

La mission de la sonde lunaire automatique Zond 6, du 10 au 21 novembre 1968, s'est approchée à 2 420 kilomètres du sol de la Lune le 14 novembre 1968 et qui, comme Zond 5, a emporté également des être vivants vers la Lune (je n'ai pas réussi à savoir lesquels) avant de revenir sur Terre. La plupart des sources que j'ai consultées disent que ce retour fut un succès comme l'avait indiqué l'agence Tass à l'époque. Mais en réalité (on ne l'a su qu'après la fin de l'URSS...), à cause d'un problème de parachute la sonde lunaire Zond 6 s'est écrasée violemment au sol. Décidément le "parachute" était bien le talon d'Achille des vols spatiaux soviétiques... :confused: :confused: :confused:

 

Les Américains ignoraient à l'époque cette fin brutale de la mission Zond 6 et ont cru au contraire que les Russes avaient réussi un deuxième vol circumlunaire sans aucun problème. Or, l'Union Soviétique avait prévu, en cas de succès de Zond 6, de lancer un Zond 7 (sans doute baptisé Soyouz 4) à la mi-décembre 1968 avec cette fois-ci trois cosmonautes à bord qui auraient été les premiers êtres humains à s'envoler vers la Lune et à la survoler de près, donc avant les trois astronautes américains d'Apollo 8...

 

Lundi 11 novembre 1968 : Le nouveau patron de la NASA depuis le 8 octobre 1968, Thomas Paine, après avoir longuement réfléchi et soupesé le pour et le contre, a enfin pris sa décision : comme le programme Apollo avait pris beaucoup trop de retard à cause de la tragédie d'Apollo 1, le vendredi 27 janvier 1967 en soirée, le vœu du Président Kennedy formulé devant le Congrès des États-Unis le jeudi 25 mai 1961 (« Notre nation doit s'engager à faire atterrir un homme sur la Lune et à le ramener sur Terre sain et sauf avant la fin de la décennie ») risquait fort de ne pas pouvoir être atteint à la date souhaitée... En effet, il ne restait plus que 13 mois pour réussir ce vœu présidentiel...

 

Or, depuis septembre 1967 la NASA avait prévu de réaliser sept missions Apollo destinées à préparer le premier atterrissage humain sur le sol de la Lune. Ces sept missions comportaient chacune une lettre de l'alphabet :

 

- 1°) Mission "A" : mission inhabitée concernant le Module de Commande (ce fut l'objet de la mission inhabitée Apollo 4) ;

 

- 2°) Mission "B" : mission inhabitée concernant le Module lunaire, le "LM" (ce fut l'objet de la mission inhabitée Apollo 5) ;

 

- 3°) Mission "C" : mission habitée en orbite terrestre basse concernant le Module de Commande (ce fut l'objet de la mission habitée Apollo 6) ;

 

- 4°) Mission "D" : mission habitée en orbite terrestre basse concernant le Module de Commande et le Module lunaire (ce fut l'objet de la mission habitée Apollo 7) ;

 

- 5°) Mission "E" : mission habitée en orbite terrestre haute (avec un apogée de 74 000 kilomètres) concernant le Module de Commande et le Module lunaire (cela était l'objet initial de la mission habitée Apollo 8) ;

 

- 6°) Mission "F" : mission habitée en orbite lunaire concernant le Module de Commande et le Module lunaire (cela aurait dû être l'objet de la mission habitée Apollo 9) ;

 

- 7°) Mission "G" : mission habitée consistant à atterrir sur la Lune concernant le Module de Commande et le Module lunaire (cela aurait dû être l'objet de la mission habitée Apollo 10) ;

 

Suite au succès très inquiétant de la mission soviétique Zond 5 (1er vol circumlunaire inhabité réussi le 18 septembre 1968) et à certaines informations que lui avait communiquées la CIA qui laissaient présager que l'URSS s'apprêtait à envoyer avant la fin de l'année 1968 un équipage soviétique en orbite lunaire, Thomas Paine décida le 11 novembre 1968 d'annuler la mission "E" et de passer directement à la mission "F" mais uniquement avec le Module de Commande vu que la réalisation du Module Lunaire prenait du retard !... En effet, lorsque le premier modèle du Module lunaire définitif arriva à Cap Kennedy en juin 1968, plus d'une centaine de défauts furent encore identifiés par les techniciens de la NASA. Le constructeur du "LM", la Société Grumman Aircraft Engineering Corporation, fut chargé de remédier le plus rapidement possible à tous ces défauts. Or cette société déclara à la NASA que le "LM" modifié ne pouvait pas prêt avant février 1969 !... Ce qui rendait quasiment impossible la possibilité de réaliser un atterrissage sur la Lune avant le 31 décembre 1969...

 

Aussi Thomas Paine informa le personnel de la NASA que la prochaine mission humaine américaine ne serait pas comme prévu une nouvelle mission autour de la Terre pour tester la fusée géante Saturn V mais carrément pour la première fois un vol vers la Lune !... Ce premier vol circumlunaire habité dès fin décembre 1968, avec le seul Module de Commande, sera la mission Apollo 8.

 

Le problème était que la mission "F" devait incomber aux trois astronautes Jim McDivitt, David Scott et Russel Schweickart qui s'étaient spécialisés dans la première mission avec le LM. Donald Slayton, le responsable des astronautes, avait convoqué McDivitt quelque temps auparavant afin de lui proposer une alternative : soit son équipage abandonnait le Module Lunaire et partait avec Apollo 8 autour de la Lune, soit il volait avec le LM définitif, ce pour quoi son équipage s'était tant préparé, mais dans ce cas il devrait attendre son tour pour la mission Apollo 9 qui ne devait orbiter autour de la Terre qu'au printemps 1969. McDivitt remercia Slayton de lui avoir permis de choisir, et il décida de conserver sa mission avec le LM, laissant la mission Apollo 8 à l'équipage de Franck Borman.

 

(à suivre)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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1968 (3ème partie) : avec la mission Apollo 8 pour la première fois des hommes partent pour la Lune !...

 

 

Le samedi 21 décembre 1968 à 12h 51m (Temps Universel soit 13h 51m heure légale française) depuis Cap Kennedy (Floride) s'envole la fusée géante Saturn V qui emporte la mission spatiale Apollo 8 avec trois astronautes à bord :

 

- 1°) le Commandant de la mission, Franck Borman, qui a déjà participé à la mission Gemini 7 du samedi 4 au samedi 18 décembre 1965 (mission qui détient toujours à cette époque le record de durée dans l'espace : 13 jours, 18 heures et 35 minutes avec 206 orbites autour de la Terre).

 

 

Voici Franck Borman :



 

 

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- 2°) le pilote du Module de Commande (CM), James Lovell, qui a déjà participé à deux missions du programme Gemini : mission Gemini 7 (avec déjà Franck Borman ;) ) du samedi 4 au samedi 18 décembre 1965 et mission Gemini 12 du 11 au 15 novembre 1966.

 

 

Voici James Lovell :



 

 

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- 3°) le pilote du Module Lunaire (LM), même s'il n'y avait pas de LM lors de cette mission, William Anders, qui n'avait encore jamais participé à une mission spatiale.

 

 

Voici William Anders :



 

 

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Voici l'équipage d'Apollo 8, de gauche à droite : James Lovell, William Anders et Franck Borman.

 

 

Cet équipage allait réaliser le vieux rêve de Jules Verne : aller de la Terre à la Lune (donc faire la même chose qu'avait fait la sonde lunaire automatique soviétique Zond 5), mais - et là c'était une très grande première !... - en plus tourner autour de la Lune !...

 

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A l'heure dite ce samedi 21 décembre 1968 j'ai regardé, très inquiet, sur mon téléviseur noir et blanc (à cette époque les téléviseurs couleur étaient encore rarissimes dans les foyers français - la couleur n'avait été lancée en France que depuis un an et un peu plus d'un mois sur la deuxième chaîne de télévision, le dimanche 1er octobre 1967) le décollage de la fusée géante Saturn V qui emportait pour la première fois un vaisseau spatial habité. Je craignais une explosion lors de la mise à feu ou dans les premières secondes du vol... :(

 

Voici, grâce à YouTube, le décollage de la mission Apollo 8 :



 

 

"http://www.youtube.com/watch?v=XKtH0uzg8wU" via YouTube
ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash

 

 

Ouf, tout s'était bien passé lors du décollage, la fusée géante Saturn V avait fait preuve de sa fiabilité !... :) :) :) Les trois astronautes d'Apollo 8 n'avaient plus qu'à attendre que la Lune se rapproche progressivement d'eux...

 

La fusée Saturn V pesait au décollage 2 815 tonnes, elle emportait le CM (Module de Commande) - la cabine Apollo proprement dite) et son SM (Module de Service) mais pas le LM (Module Lunaire). Onze minutes et demie après son décollage le troisième étage de la fusée Saturn V et les deux modules (CM et SM) atteignaient une orbite terrestre provisoire (quasi-circulaire) dont les caractéristiques techniques étaient les suivantes :

 

  • périgée : 181,5 km ;
     
  • apogée : 191,3 km ;
     
  • inclinaison sur l'équateur : 32,5° ;
     
  • période de révolution : 88,1 minutes (1 heure 28,1 minutes).

 

Le vaisseau spatial et le 3ème étage de la fusée firent près de deux révolutions autour de la Terre pour permettre aux trois astronautes d'effectuer de nombreux contrôles.

 

A 15h 42m (Temps Universel) alors qu'Apollo 8 survolait les îles Hawaï les techniciens du Centre de Houston (Texas) rallumèrent le moteur du 3ème étage de la fusée Saturn V pendant 5 minutes et 14 secondes, ce qui permit à Apollo 8 de passer de la vitesse de 7,8 kilomètres par seconde (28 080 km / heure) à la vitesse de 10,8 kilomètres par seconde (38 880 km / heure) et de commencer son voyage en direction de la Lune. En réalité Apollo 8 était (tout comme l'avait été la sonde automatique soviétique Zond 5) encore sur une orbite terrestre, mais très allongée, avec un apogée considérable à 530 350 km, une inclinaison sur l'équateur de 30,7° et une période de révolution de 16 jours et 22 heures.

 

A 16h 14 (Temps Universel) le troisième étage de la fusée Saturn V se sépara d'Apollo 8 qui avait alors une masse de 28,9 tonnes : 23,3 pour le Module de Service et 5,6 tonnes pour le Module de commande.

 

A la 31ème heure de la mission (donc le dimanche 22 décembre 1968 à 19 heures Temps Universel) la NASA décida d'effectuer la première transmission d'images télévisées en direct depuis Apollo 8. Au cours de cette première transmission la caméra montra l'intérieur du Module de Commande et tenta de filmer la Terre en direct depuis l'espace. Cela fut un échec car l'image était de très mauvaise qualité et saturait à la moindre source lumineuse. Après 17 minutes d'émission, la rotation de l'appareil ayant placé l'antenne en dehors du champ de réception de la Terre. La communication se termina sur des paroles de James Lovell souhaitant un bon anniversaire à sa mère.

 

Le lundi 23 décembre 1968 à 20h 29m (Temps Universel) la cabine Apollo 8 atteignit le point neutre où l'attraction de la Terre et celle de la Lune s'annulent. Ce point d'équilibre des deux forces gravitationnelles est situé à 326 400 km du centre de la Terre. A partir de ce moment Apollo 8 entrait désormais dans la sphère d'influence de la Lune, sa vitesse n'était plus alors que de 994 mètres par seconde (3 578,4 km / heure seulement).

 

Jusqu'ici, Apollo 8 ne faisait que de rééditer ce qu'avait fait la sonde automatique soviétique Zond 5 : s'approcher très près de la Lune, puis revenir automatiquement vers la Terre. C'est ce qui se serait passé s'il y avait eu un problème lors du trajet aller Terre-Lune (comme il s'en produira hélas un très grave lors du vol Apollo 13 - dont James Lovell était le commandant de la mission - le lundi 13 avril 1970 après 55 heures 54 minutes et 53 secondes de vol à 03h 07m et 55s lorsqu'un réservoir d'oxygène du Module de Service explosera alors que le vaisseau spatial était à 321 860 kilomètres de la Terre :o :o :o ).

 

Le mardi 24 décembre 1968 à 3 heures du matin (Temps Universel) l'équipage d'Apollo 8 ralluma les petits propulseurs d'appoint pour modifier légèrement la trajectoire du vaisseau spatial.

 

Durant la matinée du mardi 24 décembre 1968 j'étais en permanence à l'écoute d'Europe n°1 où Albert Ducrocq assurait depuis Paris le commentaire radiophonique d'une grande première : alors que le vaisseau spatial Apollo 8 allait disparaître derrière la Lune (et donc serait privé de toute communication radio avec la Terre pendant 35 minutes) le gros moteur du Module de Service devaient être remis en marche pendant quatre minutes et six secondes, ce qui aurait pour effet de réduire la vitesse d'Apollo 8 et de le placer sur une orbite elliptique autour de la Lune. Si la vitesse était trop réduite le vaisseau spatial s'écraserait sur la surface lunaire sur la face cachée et on ne saurait jamais comment avait disparu l'équipage, si la vitesse était au contraire trop élevée Apollo 8 serait alors placé dans une orbite terrestre de très grand apogée, sans doute incontrôlable... :( :( :(

 

Donc ce mardi 24 décembre 1968 Apollo 8 a disparu derrière la Lune à 09h 49m (Temps Universel), les liaisons radio entre la Terre et le vaisseau spatial étaient désormais impossibles... A 09h 59m le gros moteur du Module de Service fut remis en marche par les astronautes pendant 4 minutes et 6 secondes. Si la manœuvre avait réussi Apollo 8 serait désormais satellisé autour de la Lune (périsélène : 112 km ; aposélène : 312 km ; inclinaison sur l'équateur lunaire : 12° ; période de révolution : 129 minutes soit 2 heures et 9 minutes). Les Américains tentaient là, avec un équipage humain, une manœuvre que les sondes lunaires automatiques soviétiques Zond 5 et Zond 6 n'avaient pas réalisée. ;)

 

Pendant ce temps, sur Europe n°1, les journalistes présents à l'antenne lors d'une émission spéciale sur cet événement attendaient anxieusement la fin du "black out" radiophonique pour savoir si cette correction de trajectoire derrière la Lune s'était bien déroulée... Depuis le début du "black out" radio Albert Ducrocq, d'habitude si prolixe, était devenu très très discret, on aurait dit que lui aussi voulait observer un "black out" des commentaires. Sans doute était-il assez inquiet sur la réussite de ce qui s'était passé derrière la Lune... Les journalistes d'Europe n°1 ne cessaient à partir de 11h15 (heure française, soit 10h15 Temps Universel) d'appeler leur correspondant à Houston, Julien Besançon, pour avoir des nouvelles rassurantes, mais Julien Besançon ne pouvait que leur répondre : « Ici à Houston tout le monde est comme vous à Paris très impatient que cesse enfin le "black out" radio et être rassuré sur le sort des trois astronautes d'Apollo 8. Nous devrions être fixé à 05h24 heure de la côte Est des États-Unis soit 11h24 heure française, donc dans moins de neuf minutes ».

 

Curieusement la station radiophonique commerciale Europe n°1 n'a diffusé aucun message publicitaire ni passé la moindre musique pendant les dix minutes qui ont précédé la fin du "black out" radio.

 

Enfin, à 11h24 heure française (10h24 Temps Universel) Julien Besançon est soudainement intervenu sur l'antenne : « Ça y est, c'est gagné !... La cabine Apollo 8 est ressortie de derrière la Lune !... Les astronautes n'ont pas encore parlé mais Houston a reçu un top électronique automatique de la cabine indiquant que le contournement de la Lune s'est bien passé !... » :be: :be: :be: Et alors, ce fut le miracle : Albert Ducrocq qui ne disait plus rien depuis plus de cinq minutes a brusquement retrouvé sa voix et sa faconde habituelle et a laissé entendre son immense satisfaction que tout se soit bien déroulé derrière la Lune !... :D :D :D

 

Après s'être assurés que le vaisseau fonctionnait parfaitement, les trois astronautes d'Apollo 8 eurent l'occasion de jeter un œil à la Lune, autour de laquelle ils allaient être en orbite pendant 20 heures. Voici la description, peu flatteuse du sol lunaire qu'ils firent : « La Lune est essentiellement grise, sans couleur ; cela ressemble à du plâtre ou à une espèce de sable de plage grisonnant. »

 

A la fin de la deuxième orbite, à 14h 23m (Temps Universel) le gros moteur du Module de service fut remis en marche durant 11 secondes. Cela permit de rendre l'orbite quasi-circulaire (périsélène : 112,6 km ; aposélène : 114,8 km ; inclinaison sur l'équateur de la Lune : 12° ; période de révolution : 119 minutes soit 1h 59m). Apollo 8 effectua huit nouvelles révolutions avec cette nouvelle orbite (soit dix orbites lunaires en tout).

 

Lors de la neuvième orbite lunaire eut lieu une nouvelle transmission télévisée au cours de laquelle Franck Borman présenta son équipage. Chacun des trois astronautes fit part de ses impressions sur la surface lunaire et ce qu'ils pensaient de leur aventure. Après avoir parlé de la Lune, Wiliam Anders déclara qu'ils avaient un message pour tous les hommes sur Terre. Un extrait de la Genèse fut lu puis Franck Borman délivra son message de Noël : « Et de la part de tout l'équipage d'Apollo 8, nous terminons par : bonne nuit, bonne chance, un joyeux Noël, Dieu vous bénisse tous, vous sur la bonne vieille Terre. »

 

Dans la journée du mercredi 24 décembre 1968 la télévision française a fait plusieurs interruptions de programmes pour diffuser des images en direct depuis Apollo 8 qui tournait autour de la Lune. Grâce à l'INA (Institut National de l'Audiovisuel) voici ce que nous avons pu voir sur notre poste de télévision en cette soirée du réveillon de Noël (avec les commentaire de Jean Pierre Chapel à Paris et Jacques Sallebert à New York) : http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/CPF92017128/apollo-8.fr.html.

 

Le jour de Noël, mercredi 25 décembre 1968, le moteur du Module de Service fut remis en marche à 06h10 (Temps Universel) pendant 3 minutes et 23 secondes pour augmenter la vitesse et permettre de quitter l'orbite lunaire pour rejoindre la Terre. De nouveau cette manœuvre s'est déroulée derrière la Lune. La crainte de la NASA était une panne du moteur du SM à ce moment-là : s'il refusait de s'allumer les trois astronautes étaient condamnés à rester sur une orbite lunaire avec une réserve d'air de cinq jours maximum... :( :( :( Fort heureusement tout s'est bien passé. :be: :be: :be:

 

Le voyage retour Lune - Terre fut plus rapide que le voyage aller Terre - Lune : 57 heures au lieu de 66 heures. Le "point neutre" fut atteint le mercredi 25 décembre 1968 à 17h 39m (Temps Universel). Le vendredi 27 décembre 1968 à 15h 31m (Temps Universel) le Module de Service (SM) s'est séparé du Module de Commande (CM). Apollo 8 est retombé très très rapidement dans les hautes couches de l'atmosphère terrestre (la vitesse atteinte fut en effet de onze kilomètres par seconde - soit 39 600 km / heure - :o :o :o contre neuf kilomètres à la seconde - soit 32 400 km / heure pour les vols américains précédents), heureusement que les parachutes ont bien fonctionné !... :D :D :D La capsule amerrit dans l'Océan Pacifique le 27 décembre 1968 à 15h 51m 42s (Temps Universel) après un voyage jusqu'à la Lune et retour de 6 jours 3 heures 0 minute et 43 secondes. L'équipage fut recueilli par le porte-avions de l'US Navy Yorktown.

 

 

Voici la récupération de la cabine Apollo 8 par le porte-avions Yorktown :

 

 

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A mon avis c'est William Anders qui ramena le plus beau souvenir de la mission Apollo 8, cette extraordinaire photographie de la planète bleue Terre prise de très loin dans l'espace :

 

 

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Franck Borman avait 40 ans lors de cette mission Apollo 8, il était né le mercredi 14 mars 1928 à Gary (Indiana). Il n'a ensuite plus participé à aucune autre mission spatiale. Franck Borman vit toujours, il a fêté ses 83 ans le lundi 14 mars 2011.

 

James Lovell avait également 40 ans lors de cette mission Apollo 8, il était né le dimanche 25 mars 1928 à Cleveland (Ohio). Il a ensuite participé à la mission spatiale, très mouvementée, Apollo 13. James Lovell vit toujours, il a fêté ses 83 ans le vendredi 25 mars 2011.

 

William Anders avait 35 ans lors de cette mission Apollo 8, il était né le mardi 17 octobre 1933 à Hong Kong (colonie britannique de Chine). Il n'a ensuite plus participé à aucune autre mission spatiale. William Anders vit toujours, il a fêté ses 78 ans le lundi 17 octobre 2011.

 

 

Voici pour terminer une vidéo très complète (elle dure en effet pas moins de 22 minutes et 48 secondes), malheureusement en anglais :cry: :cry: :cry: , de la NASA sur ce vol Apollo 8 : http://www.space-multimedia.nl.eu.org/archive/doc/replay10.php

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Modifié par roger15
rectification de plusieurs fautes de frappe...
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  • 2 semaines plus tard...

1969 (1ère partie) : en attendant le premier pas d'un homme sur la Lune...

 

 

Après le très beau succès de la mission Apollo 8 fin décembre 1968 quasiment tous les sceptiques (vous savez : tous ceux qui ricanaient quand on leur affirmait dans le début des années soixante qu'un homme marcherait sur la Lune avant la fin de décembre 1969) ont brusquement retourné leur veste en jurant urbi et orbi qu'ils y avaient toujours cru !... Chacun attendait avec impatience voir un homme marcher sur la Lune !

 

Mardi 14 janvier 1969 : Lancement à 07h 30m (Temps Universel) à Baïkonour (Kazakhstan) par une fusée Soyouz (version dérivée du missile balistique intercontinental "R7") de la capsule spatiale Soyouz 4 avec Vladimir Chatalov.

 

 

 

Voici Vladimir Chatalov :

 

 

 

USSR_stamp_Shatalov.jpg

 

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite de Soyouz 4 étaient les suivantes :

 

  • période de révolution initiale : 88,8 minutes (1h 28,8m) ;
  • périgée initial : 213 km ;
  • apogée initial : 224 km ;
  • inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 51,7° ;
  • masse : 6 625 kg.

Soyouz 4 réalisa 48 orbites terrestres en 2 jours 23 heures 20 minutes et 47 secondes.

 

Il fit un rendez-vous avec Soyouz 5 dont il accueillit 2 cosmonautes et revint avec eux sur Terre.

 

 

Vladimir Chatalov avait 41 ans lors de cette mission Apollo 9, il était né le jeudi 8 décembre 1927 à Petropavlosk (Kazakhstan). Après cette mission spatiale Soyouz 4 il a encore participé à deux autres missions spatiales : mission Soyouz 8 du lundi 13 au vendredi 17 octobre 1969 puis à la mission Soyouz 10 du vendredi 23 au dimanche 25 avril 1971. Vladimir Chatalov vit toujours, il a fêté ses 84 ans le jeudi 8 décembre 2011.

 

 

Mercredi 15 janvier 1969 :Lancement à 07h 05m (Temps Universel) à Baïkonour (Kazakhstan) par une fusée Soyouz de la capsule spatiale Soyouz 5 avec trois cosmonautes : Boris Volynov, Aleksei Yeliseyev et Yevgeny Krunov.

 

 

Voici l'équipage de Soyouz 5, de gauche à droite : Aleksei Yeliseyev, Boris Volynov, et Yevgeny Khrunov.

 

 

 

soyouz-5cosmonautes.jpg

 

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite de Soyouz 5 étaient les suivantes :

 

  • période de révolution initiale : 88,6 minutes (1h 28,6m) ;
  • périgée initial : 196 km ;
  • apogée initial : 212 km ;
  • inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 51,7° ;
  • masse : 6 585 kg.

Soyouz 5 réalisa 49 orbites terrestres en 3 jours 0 heure 54 minutes et 15 secondes.

 

Il fit un rendez-vous avec Soyouz 4 (avec lequel il s'amarra). Après une sortie extra-véhiculaire Aleksei Yeliseyev et Yevgeny Krunov quittent Soyouz 5 et vont jusqu'à Soyouz 4 rejoindre Vladimir Chatalov et revenir avec lui sur Terre dans Soyouz 4. Boris Volynov reviendra seul sur Terre avec Soyouz 5.

 

 

Boris Volynov avait 34 ans lors de la mission Soyouz 5 ; il est né le mardi 18 décembre 1934 à Irkoutsk (Sibérie). Il vit toujours, il a fêté ses 77 ans le dimanche 18 décembre 2011. Après la mission Soyouz 5 Boris Volynov participera encore à la mission Soyouz 21, du 6 juillet au 24 août 1976 (pendant 49 jours, 6 heures et 23 minutes) durant laquelle son vaisseau s'arrimera à la station spatiale Saliout 4, et effectuera 791 orbites terrestres !…

 

 

Aleksei Yeliseyev avait 34 ans lors de la mission Soyouz 5 ; il est né le vendredi 13 juillet 1934 à Jizdra (Russie). Il vit toujours, il a fêté ses 77 ans le mercredi 13 juillet 2011. Après la mission Soyouz 5 Aleksei Yeliseyev participera encore aux deux missions spatiales Soyouz 8, du lundi 13 au vendredi 17 octobre 1969 puis à la mission Soyouz 10 du vendredi 23 au dimanche 25 avril 1971.

 

 

 

Voici Aleksei Yeliseyev :

 

 

 

Soyuz-8_Yeliseyev.jpg

 

 

Yevgeny Krunov avait 35 ans ½ lors de la mission Soyouz 5 ; il est né le dimanche 10 septembre 1933 à Proudy (Russie). Il est décédé, à l'âge de 66 ans ½ le vendredi 19 mai 2000. Après la mission Soyouz 5 Yevgeny Krunov ne participera plus à aucune autre mission spatiale.

 

Mercredi 22 janvier 1969 : quatre anciens cosmonautes soviétiques sont victimes d'une tentative d'attentat visant en réalité Leonid Brejnev.

 

Le mercredi 22 janvier 1969 Viktor Iline ouvrit le feu à quatorze reprises sur la limousine fermée contenant les quatre anciens cosmonautes soviétiques Alexeï Leonov (le premier "piéton de l'espace" lors de la mission Voskhod 2 en mars 1965) , Valentina Terechkova (la première femme à être allée dans l'espace lors de la mission Vostok 6 en juin 1963), Guergui Beregovoï (Mission Soyouz 3 en octobre 1968) qui fut blessé lors de cet attentat, et Adrian Nikolaïev (mission Vostok 3 conjointe avec Vostok 4 en août 1962). Lors de cette tentative d'attentat le pauvre chauffeur de leur voiture, Ilia Jarkov, fut hélas tué... :cry::cry::cry:

 

Pourquoi donc Viktor Iline voulait-il tuer les quatre cosmonautes soviétiques dans cette limousine fermée se dirigeant vers le palais du Kremlin ? Eh bien, ce fut à cause d'une méprise : Viktor Iline voulait en fait tuer Leonid Brejnev !... Le convoi qui franchit la porte extérieure du Kremlin à 14h15 était composée en premier d'une décapotable et comprenait les quatre cosmonautes Vladimir Chatalov, Boris Volynov, Ievgueni Khrounov, et Alekseï Ielisseïev, qui étaient revenus une semaine plus tôt de leur mission historique, le premier amarrage de deux vaisseaux spatiaux habités, et le premier transfert d'équipage entre deux cabines spatiales (missions Soyouz 4 et Soyouz 5 ; voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Soyouz_4 et http://fr.wikipedia.org/wiki/Soyouz_5). Les quatre cosmonautes saluaient les spectateurs massés de chaque côté de la route.

 

Viktor Iline, les laissa passer sans ouvrir le feu sur leur voiture décapotable, preuve qu'il n'en voulait absolument pas aux hommes de l'espace. En revanche, cette décapotable de tête fut suivi d'un ballet de limousines fermées. Il supposa que Leonid Brejnev était dans la première limousine fermée suivant immédiatement la décapotable et ouvrit le feu sur cette deuxième voiture du convoi. Quatorze balles touchèrent la limousine dont le chauffeur Ilia Jarkov fut tué :cry::cry::cry:et le cosmonaute Gueorgui Beregovoï fut légèrement blessé :cry:.

 

Parmi les quatre cosmonautes dans la deuxième voiture, deux d'entre eux étaient des personnages emblématiques de la conquête spatiale soviétiques : la première femme à être allée dans l'espace (Valentina Terechkova) et le premier homme à avoir fait une sortie extra-véhiculaire (Alexei Leonov). Nul doute que s'il n'était pas décédé moins d'un an auparavant lors d'un accident d'avion, le 27 mars 1968 Youri Gagarine (le premier homme à être allé dans l'espace : mission Vostok 1 le 12 avril 1961) aurait pu se trouver dans cette voiture mitraillée...

 

Tout ça on le sait aujourd'hui, mais à l'époque on n'en a rien su car l'Union Soviétique imposait une chape de plomb sur toute tentative visant à tuer un des dirigeants de l'URSS. Ce n'est qu'au bout de 48 heures que l'agence Tass révéla au monde entier ce très curieux attentat : « MOSCOU 23 janvier 1969 - Un homme a tiré plusieurs coup de feu hier sur un cortège composé de quatre cosmonautes qui honoraient l'équipage de deux engins spatiaux en orbite la semaine dernière. » Bien entendu rien n'indiquait qui était en réalité visé par cet attentat... A l'époque nous avions été extrêmement surpris qu'un homme ose ouvrir le feu sur des cosmonautes. :( :(:( Nous avons alors supposé que c'était l'œuvre d'un fou... :confused:

 

Bien des années plus tard, après la fin de l'URSS, le cosmonaute Alexeï Leonov raconta enfin que Leonid Brejnev lui avait confié, en le prenant à part après cette tentative d'assassinat : « Brejnev m'a pris à part et m'a dit : “Ces balles ne vous étaient pas destinées, Alexeï. Elles m'étaient destinées, et pour cela je m'en excuse. ».

 

PS : pour davantage de précisions voir ce lien Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tentative_d'assassinat_de_Léonid_Brejnev .

 

Lundi 24 février 1969 : lancement par la NASA à 01h 29m (Temps Universel) depuis Cap Kennedy avec une fusée Atlas-Centaur de la sonde Mariner 6, d'un poids de 411,8 kg, à destination de la planète Mars, dont elle survolera l'hémisphère Sud à 3 429 km le jeudi 31 juillet 1969. Cette sonde prit 75 photographies de la planète rouge et indiqua l'amplitude de température au sol : de -125°C à -73°C. Le problème est que ce survol très rapproché de Mars est survenu dix jours après le premier pas d'un homme sur la Lune et sept jours après l'amerrissage d'Apollo 11, il est donc passé quasiment inaperçu dans les médias… :(

 

 

Lundi 3 mars 1969 : lancement depuis Cap Kennedy (Floride) par une fusée Saturn V de la mission, habitée par trois astronautes, Apollo 9 à 16h 00m (Temps Universel).

 

L'équipage de la mission Apollo 9 était constitué des trois astronautes suivants :

James McDivitt : commandant de la mission, il avait participé à la mission Gemini 4 le jeudi 3 juin 1965 ;

David Scott : pilote du Module de Commande (CM), il avait participé à la mission (très tourmentée !...) Gemini 8 les 16 et 17 mars 1966 avec Neil Armstrong ;

Russel Schweickart : pilote du Module Lunaire (LM), il n'avait lui non plus encore jamais volé dans l'espace.

 

 

Voici l'équipage d'Apollo 9, de gauche à droite James McDivitt, David Scott et Russel Schweickart :

 

 

750px-Apollo9_Prime_Crew.jpg

 

 

La mission Apollo 9, qui emportait pour la première fois tous les éléments destinés à se poser sur la Lune (à savoir : la fusée Saturn V, le Module de Commande [CM], le Module de Service [sM] et le Module Lunaire [LM]), avait pour but de tester lors d'un séjour de dix jours en orbite terrestre toute les manœuvres impliquant le module lunaire : le détacher de l'avant du 4ème étage de la fusée Saturn V puis faire pivoter le Module de Commande afin de placer le LM à son avant.

 

 

Ce schéma sera sans doute plus explicite pour bien comprendre la manœuvre :

 

 

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Les caractéristiques techniques de l'orbite d'Apollo 9 étaient les suivantes :

 

  • période de révolution initiale : 88,6 minutes (1h 28,6m) ;
  • périgée initial : 189,5 km ;
  • apogée initial : 192,4 km ;
  • inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 32,6° ;
  • masse : 26 801 kg pour le CM et 14 575 kg pour le LM.

A partir d'Apollo 9 la NASA autorisa (comme du temps des missions Mercury et lors de la première mission Gemini) l'équipage à choisir un surnom pour leur vaisseau spatial :

le Module Lunaire (LM) fut surnommé "Spider" ;

le Module de Commande (CM) fut surnommé "Gumdrop" (nom de la bâche bleue qui le recouvrait lorsqu'il arriva au Centre Spatial Kennedy à Cap Canaveral).

 

Russel Schweickart et David Scott effectuèrent chacun une sortie extra-véhiculaire avec une nouvelle combinaison désormais autonome par rapport au vaisseau (elle n'était plus reliée à lui par un cordon). Ces deux sorties dans l'espace confirmèrent qu'une telle combinaison pourrait être utilisée sans problème pour marcher sur la Lune.

 

James McDivitt et Russel Schweickart testèrent le LM le vendredi 7 mars 1969 en essayant les manœuvres de séparation puis d'arrimage en orbite. Ils s'éloignèrent avec le LM jusqu'à 178 km du CM en allumant le moteur prévu pour la descente sur la Lune puis revinrent vers lui en allumant le moteur du LM prévu pour le décollage de la Lune. Tout fonctionna parfaitement !...

 

Après 151 orbites terrestre l'amerrissage de la cabine Apollo 9 eut lieu le jeudi 13 mars 1969 à 17h 01m (Temps Universel) dans l'Océan Atlantique à 290 km à l'Est des Bahamas. Le vaisseau spatial fut récupéré par le porte-avions de l'US-Navy Guadalcanal.

 

La mission Apollo 9 s'était parfaitement déroulée, confirmant que le LM pourrait sans problème partir vers la Lune lors de la prochaine mission Apollo.

 

James McDivitt avait 39 ans ½ lors de cette mission Apollo 9, il était né le lundi 10 juin 1929 à Chicago (Illinois). Il n'a plus participé à aucune autre mission spatiale après Apollo 9. Il vit toujours, il a fêté ses 82 ans le vendredi 10 juin 2011.

 

 

 

Voici James McDivitt :

 

 

 

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David Scott avait 39 ans ½ lors de cette mission Apollo 9, il était né le lundi 6 juin 1932 à San Antonio (Texas). Après Apollo 9 il a participé à la mission lunaire Apollo 15 du lundi 26 juillet au samedi 7 août 1971. A ce titre il fut le septième homme à marcher sur la Lune. Comme je l'ai déjà dit au message #70 (3ème page), mais je tiens à le rappeler encore une fois tellement je trouve cela assez extraordinaire, lors de cette mission Apollo 15 David Scott réalisa la première expérience pédagogique en direct depuis la Lune. Il lâcha devant la caméra en même temps un marteau et une plume de faucon qui touchèrent le sol lunaire en même temps, prouvant que Galilée avait eu raison. Voici grâce à Dailymotion la vidéo de cette exceptionnelle expérience : http://www.dailymotion.com/video/x15x72_chute-vide-4_school.

 

David Scott vit toujours, il a fêté ses 79 ans le mardi 6 juin 2011.

 

 

 

Voici David Scott :

 

 

 

495px-Dave_Scott_Apollo_15_CDR.jpg

 

 

Russel Schweickart avait 33 ans ½ lors de cette mission Apollo 9, il était né le vendredi 25 octobre 1935 à Neptune (New Jersey). Après Apollo 9 il n'a plus participé à aucune autre mission spatiale.

 

Russel Schweickart vit toujours, il a fêté ses 76 ans le mardi 25 octobre 2011.

 

 

 

Voici Russel Schweickart :

 

 

 

480px-Russell_Schweickart.jpg

 

 

Dimanche 18 mai 1969 : lancement depuis Cap Kennedy (Floride) par une fusée Saturn V de la mission, habitée par trois astronautes, Apollo 10 à 16h 49m (Temps Universel).

 

L'équipage de la mission Apollo 10 était constitué des trois astronautes suivants :

Thomas Stafford : commandant de la mission, il avait participé à la mission Gemini 6 les lundi 15 et mardi 16 décembre1965 puis à la mission Gemini 9 du vendredi 3 au lundi 6 juin 1966 ;

John Young : pilote du Module de Commande (CM), il avait participé à la mission Gemini 3 le mardi 23 mars 1965 et à la mission Gemini 10 du lundi 18 au jeudi 21 juillet 1966 ;

Eugene Cernan : pilote du Module Lunaire (LM), il avait participé à la mission Gemini 9 du vendredi 3 au lundi 6 juin 1966 (avec déjà Thomas Stafford).

 

 

Voici l'équipage d'Apollo 10, de gauche à droite Eugene Cernan, Thomas Stafford et John Young :

 

 

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La mission Apollo 10 était la grande répétition du vol qui devait permettre deux mois plus tard à deux astronautes américains de marcher pour la première fois sur la Lune.

 

L'équipage d'Apollo 10 choisit les surnoms suivants pour leur vaisseau spatial :

le Module Lunaire (LM) fut surnommé "Snoopy" ;

le Module de Commande (CM) fut surnommé "Charly Brown".

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite terrestre initiale d'Apollo 10 étaient les suivantes :

 

  • période de révolution : 88,1 minutes (1h 28,1m) ;
  • périgée initial : 184,5 km ;
  • apogée initial : 190,0 km ;
  • inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 32,5° ;
  • masse : 26 834 kg pour le CM et 13 941 kg pour le LM.

A 19h49 (Temps Universel) le 4ème étage de la fusée Saturn V a été rallumé pour emmener la mission Apollo 10 vers la Lune, tout comme pour la mission Apollo 8 en décembre 1968.

 

Apollo 10 a été ensuite placé sur une orbite lunaire :

 

  • période de révolution autour de la Lune : 135 minutes (2 heures et 15 minutes) ;
  • périsélène : 111,1 km ;
  • aposélène : 316,7 Km ;
  • nombre de révolutions autour de la Lune : 31.

Le jeudi 22 mai 1969 à 19h 00m 57s (Temps Universel) Thomas Stafford et Eugene Cernan se détachèrent du Module de Commande pour partir avec le seul Module Lunaire afin de descendre extrêmement près de la Lune : seulement à 15,243 km de la surface de la Mer de la Tranquillité le jeudi 22 mai 1969 à 21h 29m 43s (Temps Universel). Ce dut être assez frustrant pour eux d'être si près du but final du programme Apollo mais de ne pas pouvoir se poser sur le sol lunaire et de remonter vers le Module de Commande qui continuait à tourner autour de la Lune... Le vendredi 23 mai 1969 le LM s'arrimait à nouveau avec le CM à 03h 11m 02s (Temps Universel), après un aller et retour vers le sol lunaire qui a duré 8 heures 11 minutes et 59 secondes.

 

Après 31 révolutions autour de la Lune, Apollo 10 repris le chemin de la Terre. L'amerrissage eut lieu le 26 mai 1969 à 16h 52m 23 s (Temps Universel) dans le Nord de l'Océan Pacifique, près des îles Samoa. La capsule fut récupérée par le porte-avions de l'US Navy Princeton. La mission Apollo 10 a duré en tout 8 jours 0 heure 3 minutes et 23 secondes.

 

Personnellement j'avoue avoir été très frustré lors de ce vol Apollo 10 : les Américains n'ont-ils pas été trop prudents en organisant cette répétition générale du vol Apollo 11 ? S'ils l'avaient voulu Thomas Stafford serait devenu, le jeudi 22 mai 1969, le premier homme à marcher sur la Lune !...

 

 

Thomas Stafford avait 38 ans ½ lors de cette mission Apollo 10, il était né le mercredi 17 septembre 1930 à Weatherford (Oklahoma). Après la mission Apollo 10 il a participé au vol commun américano-soviétique Apollo-Soyouz (ASTP - Apollo-Soyouz Test Project) du mardi 15 au jeudi 24 juillet 1975. Thomas Stafford vit toujours, il a fêté ses 81 ans le samedi 17 septembre 2011.

 

 

Voici Thomas Stafford :

 

 

480px-Thomas_Stafford.jpg

 

 

John Young avait 38 ans ½ lors de cette mission Apollo 10, il était né le mercredi 24 septembre 1930 à San Francisco (Californie). Après la mission Apollo 10 il a encore participé à trois autres vols spatiaux :

 

  • à la mission lunaire Apollo 16 du dimanche 16 au jeudi 27 avril 1972, à ce titre il fut le 9ème homme à marcher sur la Lune ;
  • au premier vol de la navette spatiale Columbia (mission STS-1) du 12 au 14 avril 1981 (vol lancé le dixième anniversaire du vol historique de Youri Gagarine) ;
  • au sixième vol de la navette spatiale Columbia (mission STS-9) du 28 novembre au 8 décembre 1983.

Voici John Young :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

576px-John_Young_%28STS-1%29.jpg

 

John Young vit toujours, il a fêté ses 81 ans le samedi 24 septembre 2011.

 

 

Eugene Cernan avait 35 ans lors de cette mission Apollo 10, il était né le mercredi 14 mars 1934 à Chicago (Illinois). Après la mission Apollo 10 il a encore participé à un autre vol spatial : à la dernière mission lunaire Apollo 17 du jeudi 7 au mardi 19 décembre 1972, à ce titre il fut le 11ème et avant-dernier homme à marcher sur la Lune. Il sera le dernier homme à avoir foulé le sol de la Lune le jeudi 14 décembre 1972… Un autre homme lui succèdera-t-il un jour sur le sol lunaire dans quelques décennies ? J'avoue ne pas trop croire que ce sera possible…

 

 

Voici Eugene Cernan :

 

 

EugeneACernan.jpg

 

Eugene Cernan vit toujours, il a fêté ses 77 ans le lundi 14 mars 2011.

 

 

(à suivre)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Modifié par roger15
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1958 : les États-Unis à la traîne de l'URSS.

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

Je me permets d'apporter un modeste complément à cette impressionnante présentation. Peu de gens ont entendu parler des essais faits au cours de l'été 1958 par la Navy pour lancer en secret des micro-satellites depuis la base de China Lake (Californie), à partir du chasseur F-4D Skyray. Le chasseur montait à 12 km d'altitude puis décochait une fusée porteuse de micro-satellites (un ou deux selon les sources). Sur 6 essais, 5 ont été un échec total, un a peut-être réussi, mais la preuve n'a jamais pu en être faite. Le principe a été repris pour lancer des petits satellites Pegasus à partir de fusées tirées d'abord depuis un B-52 modifié, puis d'un Lockheed Tristar (premier lancement en avril 1990).

 

Quelques précisions en anglais (pas le temps de traduire) - voir le site :

 

http://www.vectorsite.net/avskyray.html

 

* In an interesting footnote to the Skyray story, in 1958 an F4D was used to launch a space-launch booster in attempts to orbit a microsatellite resembling a hockey puck with a cone in the middle. The whole scheme, designated Project PILOT, was put together on a shoestring by the Naval Ordnance Test Systems (NOTS) organization. The satellite, which contained a radiation counter and a radio system with batteries for power, was nicknamed "NOTSnik", after the Soviet "Sputnik" satellites, which the USSR was using at the time to humiliate the Americans.

 

The booster was assembled from available solid-fuel rockets and weighed about a tonne. There were six NOTSnik shots in all, conducted in July and August 1958, but the shots were all unsuccessful. The booster was very unreliable, with four launches failing immediately on release, the booster either exploding or falling into the ocean; throwing together off-the-shelf hardware into a flight system was trickier than it looked. A HAM in Christchurch, New Zealand, reported picking up a signal from one of the NOTsniks, but if so, it wasn't heard from again.

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Je me permets d'apporter un modeste complément à cette impressionnante présentation. Peu de gens ont entendu parler des essais faits au cours de l'été 1958 par la Navy pour lancer en secret des micro-satellites depuis la base de China Lake (Californie), à partir du chasseur F-4D Skyray. Le chasseur montait à 12 km d'altitude puis décochait une fusée porteuse de micro-satellites (un ou deux selon les sources). Sur 6 essais, 5 ont été un échec total, un a peut-être réussi, mais la preuve n'a jamais pu en être faite. Le principe a été repris pour lancer des petits satellites Pegasus à partir de fusées tirées d'abord depuis un B-52 modifié, puis d'un Lockheed Tristar (premier lancement en avril 1990).

 

Quelques précisions en anglais (pas le temps de traduire) - voir le site :

 

http://www.vectorsite.net/avskyray.html

 

* In an interesting footnote to the Skyray story, in 1958 an F4D was used to launch a space-launch booster in attempts to orbit a microsatellite resembling a hockey puck with a cone in the middle. The whole scheme, designated Project PILOT, was put together on a shoestring by the Naval Ordnance Test Systems (NOTS) organization. The satellite, which contained a radiation counter and a radio system with batteries for power, was nicknamed "NOTSnik", after the Soviet "Sputnik" satellites, which the USSR was using at the time to humiliate the Americans.

 

The booster was assembled from available solid-fuel rockets and weighed about a tonne. There were six NOTSnik shots in all, conducted in July and August 1958, but the shots were all unsuccessful. The booster was very unreliable, with four launches failing immediately on release, the booster either exploding or falling into the ocean; throwing together off-the-shelf hardware into a flight system was trickier than it looked. A HAM in Christchurch, New Zealand, reported picking up a signal from one of the NOTsniks, but if so, it wasn't heard from again.

 

oui, pour pégasus cela eu lieu et ça marché mais l'interet commercial semble mince: lancement que de qq petits satellites...

 

il ya un projet "strato qq chose": lancement a partir d'un gros porteur a 6 reacteurs geant biqueue d'une grosse fusée sans son premier etage...grosse economie de faite en theorie sur le prix des lancements de fusée....qui vivra verra pas avant 2015 la construction...

si cela se realisait ce serait une grande avancée pour l'homme dans l'espace..:b::rolleyes:

 

 

la bonne nuit

 

JC

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  • 2 semaines plus tard...

1969 (2ème partie) : l'Aigle a atterri sur la base de la Tranquillité...

 

 

 

 

Nous allons enfin aborder l'extraordinaire été 1969 qui verrait enfin le rêve se réaliser : l'homme allait marcher sur la Lune et revenir vivant sur la Terre !… :be: :be: :be:

 

En cet été 1969 l'Union Soviétique s'est révélée être une très mauvaise perdante et s'est ridiculisée avec la stupide mission Luna 15 !!!… :mad: :mad: :mad:

 

Dimanche 13 juillet 1969 : Lancement à 02h 54m (Temps Universel) à Baïkonour (Kazakhstan) par une fusée Proton de la sonde spatiale inhabitée Luna 15.

 

 

 

Voici la sonde lunaire Luna 15 :

 

 

 

Luna-16.jpg

 

 

Cette sonde lunaire soviétique a été envoyée trois jours avant que la fusée Saturn V n'emporte l'équipage d'Apollo 11, le mercredi 16 juillet 1969. Après 52 révolutions autour de la Lune Luna 15 s'est écrasée dans la "Mer des Crises" le lundi 21 juillet 1969 à 15h 47m (Temps Universel), donc plus d'une demi-journée après le premier pas de Neil Armstrong sur le sol de notre satellite naturel… :confused:

 

 

 

Mercredi 16 juillet 1969 : Lancement depuis Cap Kennedy (Floride) par une fusée Saturn V de la mission, habitée par trois astronautes, Apollo 11 à 13h 32m (Temps Universel).

 

L'équipage de la mission Apollo 11 était constitué des trois astronautes suivants :

Neil Armstrong : commandant de la mission, il avait participé à la mission mouvementée Gemini 8 les mercredi 16 et jeudi 17 mars 1966 ;

Michael Collins : pilote du Module de Commande (CM), il avait participé à la mission Gemini 10 du lundi 18 au jeudi 21 juillet 1966.

Edwin Aldrin : pilote du Module Lunaire (LM), il avait participé à la mission Gemini 12 du vendredi 11 au mardi 15 novembre 1966 ;

 

Petite précision au sujet du prénom de Monsieur Aldrin : son prénom officiel à l'époque était Edwin !!!… Il se nommait très précisément Edwin Eugene Aldrin junior. "Buzz" n'était que le surnom que une de ses deux sœurs aînées Fay Ann Aldrin (qui était âgée de 1 an et demi quand Edwin est né) lui avait donné. "Buzz" ne serait qu'une déformation par cette sœur aînée du mot anglais "brother" (frère). Monsieur Aldrin a cependant tenu à changer officiellement son prénom en se faisant appeler par voie judiciaire "Buzz" dans les années quatre-vingts.

 

 

 

Voici l'équipage d'Apollo 11, de gauche à droite Neil Armstrong, Michael Collins et Edwin Aldrin :

 

 

763px-Apollo_11.jpg

 

 

La mission Apollo 11 devait être l'apothéose du programme Apollo qui devait permettre enfin à deux astronautes américains de marcher pour la première fois sur la Lune.

 

L'équipage d'Apollo 11 choisit les surnoms suivants pour leur vaisseau spatial :

le Module Lunaire (LM) fut surnommé "Eagle" (Aigle) ;

le Module de Commande (CM) fut surnommé "Columbia".

 

Je ne vais pas, comme pour les autres missions Apollo, vous décrire les différentes phases qui ont abouti à ce que le Module Lunaire "Eagle" se rapproche de la Lune au point où en était Apollo 10 (tout fut identique à cette dernière mission), toutefois, si vous désirez des précisions sur ce point je vous conseille le lien Internet passionnant de Philippe Boursin - qui n'avait que treize ans à l'époque - (lien qui récapitule fort bien la mission Apollo 11 avec la reproduction de pas mal de coupures de journaux français de l'époque) : http://philippe.boursin.perso.sfr.fr/apollo11.htm, je vais seulement vous raconter - spécialement à l'intention des jeunes Webastrams qui n'étaient pas nés ou trop jeunes en juillet 1969 - comment l'adolescent de 19 ans ½ que j'étais a vécu la soirée historique du dimanche 20 juillet 1969.

 

Plantons tout d'abord le décor : je savais (car tous les médias ne cessaient de nous le rappeler en permanence) qu'il y aurait surtout deux événements importants durant cette soirée "historique" :

* D'abord, l'atterrissage du "LM" vers neuf heures du soir (heure française : temps Universel plus une heure) ;

* Ensuite, le premier pas d'un homme sur la Lune aux environs de minuit.

 

Le deuxième événement serait retransmis en direct à la télévision !!!… :o :o :o

 

Si vous avez bien suivi tous mes messages depuis le début de ce sujet vous savez que c'était pour moi la chose la plus extraordinaire qui soit : pouvoir assister en direct à l'aboutissement de l'incroyable aventure commencée avec Spoutnik 1 le 4 octobre 1957. Aussi, ma plus grosse crainte était que notre téléviseur noir et blanc tombe en panne justement cette soirée-là… :confused:

 

Le dimanche 20 juillet 1969, à partir de 19 heures (heure française, soit 18 heures Temps Universel), la station de radio Europe n°1 avait décidé de faire une émission exceptionnelle pour cet événement, avec surtout la participation d'Albert Ducrocq, son célèbre chroniqueur scientifique.

 

Ah, Albert Ducrocq !!!… Que de merveilleux souvenirs à l'écouter sur Europe n°1 nous expliquer inlassablement, avec sa fougue habituelle, pourquoi tel vol habité ou telle mission spatiale était tellement importants.

 

Et lors de cette fameuse nuit historique du dimanche 20 au lundi 21 juillet 1969 je regardais les images en noir et blanc transmises par la première chaîne de la télévision française, en ayant coupé le son, et écoutais en même temps sur mon poste de radio à transistor les explications passionnantes de ce cher Albert Ducrocq…

 

Et, au commencement de son émission spéciale, Albert Ducrocq a tenu à rendre hommage solennel au professeur Alexandre Ananoff (dont j'avoue à ma grande honte que j'ignorais alors même l'existence...) en lui rendant un hommage appuyé : « Professeur Ananoff, ce que nous allons vivre cette nuit, c'est en grande partie à vous que nous le devons !... »

 

Et plus nous approchions de neuf heures du soir, plus mon cœur se mettait à battre de plus en plus fort... Je pensais, en m'efforçant de cacher ce sinistre pressentiment, au drame que ce serait si le "LEM" s'écrasait sur la Mer de la Tranquillité ou s'il heurtait trop brutalement le sol sélène au point de ne plus pouvoir en re-décoller...

 

Et puis à 21 heures 17 minutes et 40 secondes (heure française) j'ai entendu un cri strident à jamais inoubliable !!!… C'était Albert Ducrocq qui s'est mis à hurler comme un dément au micro d'Europe n°1 « l'homme est sur la Lune !!!… »

 

Merci, cher Albert Ducrocq, de nous avoir merveilleusement fait rêver cette fameuse nuit historique du dimanche 20 au lundi 21 juillet 1969.

 

Albert Ducrocq a rejoint les étoiles le 22 octobre 2001, en apprenant son décès j'ai été infiniment triste car avec son départ c'était une partie de mon adolescence qui prenait fin...

 

Merci pour tous ces moments de bonheur que j'ai éprouvé, Cher Albert Ducrocq, en vous écoutant sur Europe n°1 et vous voyant "en vrai", comme je l'ai déjà raconté sur Webastro lors de la séance de la Société Astronomique de France le 13 novembre 1968 (message #25) : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=21346

 

En hommage à ce très grand vulgarisateur de l'astronautique, voici la photographie de Monsieur Albert Ducrocq :

 

 

CAF88038613.jpeg

 

 

Mais, revenons à la soirée du dimanche 20 juillet 1969 : la prochaine étape, après l'atterrissage de "l'Aigle" était le premier pas d'un homme sur la Lune, et là, ça devait être filmé en direct !... Ce premier pas était prévu vers onze heures du soir, donc pas question pour moi de manquer cet événement... Et puis, coup de massue vers 22h30 : la NASA demande aux deux astronautes sur la Lune de se reposer et décide de repousser vers six heures du matin la première descente d'un homme sur la Lune... J'ai alors maudis cette stupide NASA qui semblait ignorer notre impatience à voir enfin l'homme fouler le sol de notre satellite. :mad: :mad: :mad:

 

Ayant entendu ça, ma mère (qui avait pour l'occasion fait un effort exceptionnel car elle se couchait impérativement à 22h10...) nous dit, à mon frère Rémi et à moi : « Bon, les garçons, il vous faut aller vous coucher car demain c'est lundi et il faut aller au travail !... » Elle nous ramenait brusquement à la triste réalité du train-train quotidien... :confused:

 

Je suis donc allé, assez mécontent contre la stupide NASA, me coucher vers 23 heures. J'ai très mal dormi, pensant et repensant sans cesse à cette soirée extraordinaire. Et puis, à 2h30 du matin, je me suis soudainement réveillé. J'ai alors allumé discrètement mon poste radio à transistor : la soirée exceptionnelle sur Europe n°1 continuait toujours... Et vers 2h35 j'ai sursauté quand un journaliste d'Europe a dit : « Je vous rappelle que c'est vers trois heures du matin qu'aura lieu le premier pas d'un homme sur la Lune ». Cette information m'a fait brusquement sursauter !... La NASA avait donc encore changé d'avis !... :mad: Je suis alors descendu discrètement, pour ne pas déranger ma mère et mon frère qui dormaient à poings fermés, à la cuisine où se trouvait notre poste de télévision en noir et blanc. Et de 2h40 à 3h45 j'ai somnolé en regardant les images, sans intérêt, transmises depuis le centre de Houston, et en écoutant l'émission d'Europe. A 3h45, je me suis dit que j'aurais mieux fait de rester dans mon lit, car j'étais descendu depuis une heure pour rien !... C'est alors que brusquement, tant sur Europe qu'à la télévision j'ai entendu cette merveilleuse annonce : « Attention, le premier pas de Neil Armstrong sur le sol de la Lune est prévu dans moins de dix minutes !... » Immédiatement, je suis remonté au premier étage pour prévenir mon frère et ma mère de l'imminence de cette retransmission. Mon frère Rémi s'est tout de suite levé, ma mère m'a répondu qu'elle restait au lit !...

 

Et à partir de cet instant nous n'avons plus écouté Europe, mais avons regardé uniquement la première chaîne de télévision. Et à 3h50 j'ai eu la surprise de voir ma mère descendre de sa chambre : elle avait réfléchi et finalement ne voulait pas rater cet événement historique... ;)

 

Et à 3 heures et cinquante-six minutes (heure française) nous vîmes ceci :

http://www.ina.fr/fictions-et-animations/adaptations-litteraires/video/I00013182/la-premiere-marche-d-amstrong.fr.html

 

Ces images, de très mauvaises qualité, furent exactement ce que nous vîmes en direct à l'époque. Certes, depuis, on peut les revoir améliorées grâce aux ordinateurs, mais pour ceux qui ont eu la chance de les voir en direct, seules comptent et compteront toujours ces affreuses images... :wub: :wub: :wub:

 

 

Apollo_11_first_step.jpg

 

 

Et vers 4h30 du matin environ j'ai dû me recoucher, en dormant très mal... Mais j'étais très heureux d'avoir pu être le témoin, en direct, de cet événement réellement historique !... :be: :be: :be:

 

 

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Lors du journal télévisé de vingt heures du lundi 21 juillet 1969 j'ai été sidéré par le toupet du Président Richard Nixon qui s'accaparait pour lui seul la réussite de ce vol et qui n'a pas eu un mot pour le défi du Président Kennedy… J'ai trouvé qu'il était très mégalomane quand j'ai su qu'il avait osé déclarer : « Ceci sera certainement le coup de téléphone le plus historique qui soit jamais parti de la Maison Blanche. »

 

Bien plus tard j'ai appris par la presse qu'une fois cet appel terminé il avait déclaré à ses collaborateurs assis à côté de lui : « J'espère qu'ils ne me feront pas payer cette communication téléphonique ; mais j'oubliais : tout va bien j'ai fait cet appel en PCV. »

 

Le retour s'est aussi bien déroulé que l'aller et la capsule "Columbia" a amerri le 24 juillet 1969 à 16h 50m 35s après un vol de 8 jours 16 heures 50 minutes et 35 secondes dans l'Océan Pacifique au Sud-Est des îles Hawaï. C'est le porte-avions de l'US NAVY Hornet qui a récupéré les trois astronautes, sains et sauf !!!… Le défi du Président Kennedy avait été réussi !…

 

Par la suite, j'avoue que j'ai été surtout assez déçu par une chose dans cette mission : que le drapeau hissé sur la Lune soit celui des États-Unis et non celui des Nations Unies… Cela a entaché la mission Apollo 11 d'un très désagréable parfum d'impérialisme ! :( :( :(

 

595px-Buzz_salutes_the_U.S._Flag.jpg

 

 

Durant la suite de l'été 1969 j'ai été pris d'un véritable coup de blues… Moi qui m'émerveillais depuis que j'avais huit ans avec l'extraordinaire aventure de la conquête spatiale, comment allais-je pouvoir continuer à m'intéresser à l'astronautique après le premier pas d'un homme sur la Lune ?… J'avoue que l'histoire de l'astronautique m'a beaucoup moins intéressé après Apollo 11, et m'est devenue presque indifférente après Apollo 17 et le retour de la dernière mission lunaire. :confused:

 

(à suivre)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Modifié par roger15
Rectification d'une erreur signalée par Claude, le musicien breton.
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Ah là là, ça a vraiment dû être quelque chose de suivre cette époque de pionniers... surtout cet aboutissement du premier pas sur la lune !

 

J'avais déjà lu le récit de ta nuit sur l'autre topic, Roger, mais je ne m'en lasse pas. A chaque fois, je m'y crois un peu... Merci, merci vraiment pour ce délicieux partage !

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Ah là là, ça a vraiment dû être quelque chose de suivre cette époque de pionniers... surtout cet aboutissement du premier pas sur la lune !

 

J'avais déjà lu le récit de ta nuit sur l'autre topic, Roger, mais je ne m'en lasse pas. A chaque fois, je m'y crois un peu... Merci, merci vraiment pour ce délicieux partage !

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Bonjour à toutes et bonjour à tous, :)

 

Voici, à l'intention de ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'astronautique et qui sont également "tintinophiles" un extraordinaire dessin de Hergé datant de 1969 saluant le premier homme à avoir posé un pas sur la Lune :

 

 

tintin_lune_72dpi.jpg

 

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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1969 (3ème partie) : quel avenir pour le programme Apollo après le premier pas d'un homme sur la Lune ?...

 

Début août 1969 : la NASA triomphe !… :be: :be: :be: Elle a finalement gagné la course à la Lune, c'est un Américain qui a posé le premier ses pas sur la Lune, et de plus il est revenu vivant sur Terre !… :D :D :D Tout va donc très bien, l'avenir semble radieux pour la suite du programme Apollo. La NASA a commandé la construction de pas moins de neuf fusées géantes Saturn V et autant de capsules Apollo, de quoi songer déjà à la mission Apollo 20… ;)

 

Certes, certes, mais un ennemi très implacable va torpiller cette ambition ! Cet ennemi ce ne sont pas les techniciens du programme spatial soviétique, ni même le Politburo ; ce qui va arrêter bientôt le programme Apollo c'est un adversaire autrement plus puissant : le Congrès des États-Unis !!!… Ce Congrès a accordé sans sourciller des sommes considérables à la NASA tant qu'il s'agissait de battre les Soviétiques dans la course à la Lune, spécialement après la tragédie d'Apollo 1, mais maintenant que les Russes avaient perdu cette course de plus en plus de députés et de sénateurs américains - à l'écoute de leurs électeurs qui se désintéressaient dorénavant des missions Apollo et qui pensaient que poursuivre d'envoyer des hommes sur la Lune était d'une part risqué (le drame d'Apollo 13 leur donnera raison) et d'autre part très coûteux… - ont élevé la voix pour suggérer qu'on cesse d'envoyer des hommes dans l'espace et qu'on se contente d'y envoyer dorénavant des sondes automatiques.

 

Mais dès le mois d'août 1969 les Soviétiques montrent au monde entier qu'ils sont toujours présents dans l'exploration de l'espace…

 

Jeudi 7 août 1969 : lancement depuis Baïkonour (Kazakhstan) de la sonde lunaire Zond 7 (d'un poids de 12 300 kg). Cette mission fut un succès complet car cette sonde soviétique a réussi un nouveau vol circumlunaire le lundi 11 août 1969 (avec un survol à 2 000 km du sol lunaire), avant de revenir sur Terre lors d'un atterrissage par ricochet en Union Soviétique le jeudi 14 août 1969.

 

Voici en quoi consiste un "atterrissage par ricochet" :

 

 

1196014.jpg

 

Samedi 11 octobre 1969 : lancement depuis Baïkonour (Kazakhstan) du vaisseau spatial Soyouz 6 à 11h 10m (Temps Universel) qui emportait les deux cosmonautes Valery Kubasov et Georgi Shonin. Tous deux n'avaient jamais participé à une mission spatiale.

 

Les paramètres techniques de l'orbite de Soyouz 6 étaient les suivants :

  • période de révolution initiale : 88,8 minutes (1h 28,8m) ;
  • périgée initial : 212 km ;
  • apogée initial : 218 km ;
  • inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 51,6° ;
  • masse : 6 577 kg.

La cabine spatiale Soyouz 6 atterrit le jeudi 16 octobre 1969 à 09h 52m (Temps Universel) après un vol d'une durée de 4 jours, 22 heures et 42 minutes ; cette cabine réalisa 80 orbites autour de la Terre.

 

 

Dimanche 12 octobre 1969 : lancement depuis Baïkonour (Kazakhstan) du vaisseau spatial Soyouz 7 à 10h 44m (Temps Universel) qui emportait les trois cosmonautes Anatoli Filipchenko, Victor Gorbatko et Vladislav Volkov. Tous trois n'avaient jamais participé à une mission spatiale.

 

Les paramètres techniques de l'orbite de Soyouz 7 étaient les suivants :

  • période de révolution initiale : 88,8 minutes (1h 28,8m) ;
  • périgée initial : 223 km ;
  • apogée initial : 210 km ;
  • inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 51,7° ;
  • masse : 6 570 kg.

La cabine spatiale Soyouz 7 atterrit le vendredi 17 octobre 1969 à 09h 25m (Temps Universel) après un vol d'une durée de 4 jours, 22 heures et 40 minutes ; cette cabine réalisa 80 orbites autour de la Terre.

 

Lundi 13 octobre 1969 : lancement depuis Baïkonour (Kazakhstan) du vaisseau spatial, Soyouz 8 à 10h 19m (Temps Universel) qui emportait les deux cosmonautes Vladimir Chatalov et Aleksei Yeliseyev. Tous deux avaient participé à la mission Soyouz 4 du mardi 14 au vendredi 17 janvier 1969.

 

Les paramètres techniques de l'orbite de Soyouz 8 étaient les suivants :

 

  • période de révolution initiale : 88,7 minutes (1h 28,7m) ;
  • périgée initial : 201 km ;
  • apogée initial : 227 km ;
  • inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 51,7° ;
  • masse : 6 646 kg.

La cabine spatiale Soyouz 8 atterrit le samedi 18 octobre 1969 à 09h 10m (Temps Universel) après un vol d'une durée de 4 jours, 22 heures et 51 minutes ; cette cabine réalisa 80 orbites autour de la Terre.

 

 

 

Nous constatons donc que du lundi 13 au mercredi 15 octobre 1969 les trois vaisseaux spatiaux Soyouz 6, Soyouz 7 et Soyouz 8 ont volé en même temps dans l'espace (une grande première !…) avec alors sept hommes dans l'espace simultanément !!!… :o :o :o

 

Durant ces trois missions simultanées le but était que Soyouz 8 fasse plusieurs rapprochements, en changeant 31 fois d'orbites, avec les deux autres vaisseaux Soyouz 6 et Soyouz 7 (il se rapprochera jusqu'à 700 mètres de ce dernier vaisseau).

 

Par cette triple mission, trois mois après Apollo 11, l'Union Soviétique montrait au monde entier qu'elle était toujours présente dans l'exploration de l'espace.

;)

 

Vendredi 14 novembre 1969 : lancement depuis Cap Kennedy (Floride) par une fusée Saturn V de la mission, habitée par trois astronautes, Apollo 12 à 16h 22m (Temps Universel).

 

 

L'équipage de la mission Apollo 12 était constitué des trois astronautes suivants :

 

 

 

  • Charles Conrad : commandant de la mission, il avait participé aux deux missions Gemini 5 du samedi 21 au dimanche 29 août 1965 puis Gemini 11 du lundi 12 au jeudi 15 septembre 1966 ;
  • Richard Gordon : pilote du Module de Commande (CM), il avait participé (avec Charles Conrad) à la mission Gemini 11 du lundi 12 au jeudi 15 septembre 1966 ;
  • Alan Bean : pilote du Module Lunaire (LM), il n'avait alors jamais participé à une mission spatiale.

Voici l'équipage d'Apollo 12, de gauche à droite Charles Conrad, Richard Gordon et Alan Bean :

 

 

 

 

800px-Apollo_12_crew.jpg

 

La mission Apollo 12 avait comme objectif principal de se poser le plus près possible de la sonde automatique Surveyor 3 lancée le 17 avril 1967 (voir message #88, 4ème page), donc depuis deux ans et sept mois afin de voir comment elle avait résisté après une si longue exposition à l'implacable environnement lunaire.

 

L'équipage d'Apollo 12 choisit les surnoms suivants pour leur vaisseau spatial :

 

 

 

  • le Module Lunaire (LM) fut surnommé "Intrepid" ;
  • le Module de Commande (CM) fut surnommé "Yankee Clipper"

Les caractéristiques techniques de l'orbite terrestre initiale d'Apollo 12 étaient les suivantes :

  • période de révolution : 88,1 minutes (1h 28,1m) ;


  • périgée initial : 185,0 km ;


  • apogée initial : 189,8 km ;


  • inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 32,5° ;


  • masse : 28 838 kg pour le CM et 15 325 kg pour le LM.


Dès le départ le destin semble vouloir s'acharner sur la mission Apollo 12 car d'abord à 36 secondes après le lancement puis ensuite à 52 secondes la foudre a par deux fois touché le véhicule spatial…

 

 

 

Après le deuxième impact de la foudre les instruments électriques du module de commande s'éteignirent brusquement, et les données télémétriques envoyées au centre de contrôle de Houston (Texas) furent interrompues quelques secondes. Lorsque le système fut rétablit au bout de quelques secondes, les données affichées sur les voyants de contrôle du Module de Commande étaient fantaisistes car indiquant des informations parfois incomplètes, parfois inexactes… Très vite John Aaron, un consultant de la NASA présent à Houston, détecta que ces problèmes venaient du survoltage dû à un des deux éclairs sur le "SCE" (Signal Conditioning Equipment), instrument essentiel pour la navigation du vaisseau spatial car il convertissait automatiquement les données brutes captées dans le vaisseau en données corrigées exploitables à la fois par les astronautes et le centre de contrôle de Houston. John Aaron déclara qu'il faudrait débrancher le "SCE" de son alimentation principale et le mettre sur son alimentation auxiliaire afin de le faire redémarrer correctement. Le problème c'est que personne à Houston ni même le commandant de la mission, Charles Conrad, ne connaissait la procédure à effectuer pour éteindre l'alimentation principale et passer sur l'alimentation de secours… Un moment le centre de Houston envisagea d'interrompre la mission suite à ces dysfonctionnements.

 

Heureusement que Alan Bean, se souvint alors fort à propos que l'année précédente, lors d'un exercice d'entraînement un tel problème s'était déjà posé et des manœuvres qu'il avait alors effectuées sur le panneau de commande devant lui (sur le siège de droite du Module de Commande) pour éteindre le "SCE" puis le faire redémarrer sur son alimentation auxiliaire. Avec l'accord de Houston il effectua de nouveaux ces manœuvres et tout rentra dans l'ordre. On peut donc dire qu'Alan Bean a sauvé la mission Apollo 12 !… :be: :be: :be:

 

Après deux heures et 53 minutes autour de la Terre le 4ème étage de la fusée Saturn V a été rallumé à 19h 15m 14s (Temps Universel) pour emmener la mission Apollo 12 vers la Lune, tout comme pour les mission Apollo 8, Apollo 10 et Apollo 11.

 

Apollo 12 a été ensuite placé sur une orbite lunaire :

 

période de révolution autour de la Lune : 135 minutes (2 heures et 15 minutes) ;

périsélène : 115,9 km ;

aposélène : 257,1 Km ;

inclinaison par rapport à l'équateur de la Lune : 32,54° ;

nombre de révolutions autour de la Lune : 45.

 

Le module lunaire "Intrepid", avec Charles Conrad et Alan Bean, se posa le mercredi 19 novembre 1969 à 05h 54m 35s (Temps Universel) dans l'Océan des Tempêtes (Oceanus Procellarum), et plus précisément dans sa partie Mer de la Connaissance (Mare Cognitum) non loin (360 mètres seulement) d'où s'était posée la sonde lunaire Surveyor 3 le jeudi 20 avril 1967 à 04h 53m (Temps Universel).

 

Pour remédier aux affreuses images noir et blanc d'Apollo 11 cette fois-ci une caméra couleur fut emportée pour réaliser de meilleures images du séjour sur la Lune. Hélas, alors qu'il était en train de l'installer, Alan Bean dirigea par erreur cette caméra couleur vers le Soleil ce qui brûla irrémédiablement ses capteurs !… :mad: :mad: :mad: Aucune image ne fut donc transmise en direct depuis la Lune, ce qui accentua le désintérêt du public américain pour cette mission d'après Apollo 11… :( :( :( Et pourtant Charles Conrad et Alan Bean firent de l'excellent travail lors de leurs deux sorties extra-véhiculaires sur le sol lunaire : ils récoltèrent 34 kg de roches lunaires et déposèrent sur la Lune des instruments scientifiques : un sismographe, un analyseur de flux solaire et un magnétomètre qui enverraient automatiquement régulièrement des données vers la Terre.

 

Mais, ce que je trouve le plus remarquable dans cette mission Apollo 11 c'est la marche, lors de la deuxième sortie extra-véhiculaire des deux astronautes américains jusqu'à la sonde lunaire Surveyor 3 :

 

Voici Charles Conrad à côté de Surveyor 3 photographié par Alan Bean (en arrière plan on aperçoit le Module Lunaire "Intrepid") :

 

 

685px-Surveyor_3-Apollo_12.jpg

 

 

Conrad et Bean récupérèrent des pièces de Surveyor 3, dont la caméra, pour les ramener sur terre afin de les analyser. Les techniciens de la NASA lorsqu'ils analysèrent attentivement cette caméra furent très surpris de constater que, malgré toutes les mesures de stérilisation prises avant le lancement de Surveyor 3, des bactéries s'étaient logées à l'intérieur de cette caméra et avaient parfaitement survécu au vide spatial et à l'alternance des températures extrêmes du sol lunaire. La NASA a décidé d'être beaucoup plus exigeante à l'avenir lors des opérations de stérilisation.

;)

 

 

Voici la caméra de Surveyor 3 ramenée de la Lune par l'équipage d'Apollo 12 telle qu'on peut la voir au Musée National Américain de l'Air et de l'Espace (National Air and Space Museum) à Washington :

 

 

220px-Surveyor3camera.jpg

 

 

Le retour de la mission Apollo 11 se déroula parfaitement. La capsule "Yankee Clipper" amerrit dans l'Océan pacifique le lundi 24 novembre 1969 à 20h 58m 24s (Temps Universel) après un voyage d'une durée totale de 10 jours 4 heures 36 minutes et 24 secondes.

 

La cabine fut recueillie par le porte-avions de l'US Navy Hornet :

 

 

 

 

CVS-12_Apollo12_SH-3D_NAN1-70.jpg

 

 

 

Richard Gordon ne participera plus à une mission spatiale après Apollo 12. Il vit toujours, il a fêté ses 82 ans le mercredi 5 octobre 2011 (il est né le samedi 5 octobre 1929 à Seattle dans l'état de Washington).

 

Charles Conrad participera après Apollo 12 à la mission Skylab 2 pendant 28 jours du vendredi 25 mai au vendredi 22 juin 1973. Il est décédé le 8 juillet 1969 à l'âge de 69 ans d'un accident de moto à Ojai en Californie (il était né le mardi 2 juin 1930 à Philadelphie en Pennsylvanie).

 

Alan Bean participera après Apollo 12 à la mission Skylab 3 pendant 55 jours et demi du samedi 28 juillet au mardi 25 septembre 1973. Il vit toujours, il a fêté ses 79 ans le mardi 15 mars 2011 (il est né le mardi 15 mars 1932 à Wheeler, Texas).

 

Avant de terminer, je voudrais vous dire que si cette mission Apollo 12 a été très décevante en raison de l'absence d'image de télévision en direct de la Lune, elle a en revanche été superbement dessinée par Hergé (mais oui !… le célèbre dessinateur des aventures de Tintin et Milou

;) ) dans le numéro de l'hebdomadaire "Paris Match" n° 1073 du samedi 29 novembre 1969 dans quatre planches en noir et blanc assez exceptionnelles (ce fut la seule fois que Hergé se livra à cet excercice) : http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Photos/L-expedition-Apollo-12-racontee-par-Herge-dans-Paris-Match/Planche-1-114436/.

 

plache1_galleryphoto_portrait_std.jpg

 

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(à suivre)

 

Roger le Cantalien.

:rolleyes:

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1970 (1ère partie) : l'échec de la mission lunaire Apollo 13.

 

 

En ce printemps 1970 la NASA voulait, avec la mission Apollo 13, confirmer aux yeux du monde entier qu'elle conservait l'avantage dans la course à la Lune. Hélas pour elle, rien ne va se passer comme prévu lors de cette nouvelle mission lunaire…

 

 

Samedi 11 avril 1970 : lancement depuis Cap Kennedy (Floride) par une fusée Saturn V de la mission, habitée par trois astronautes, Apollo 13 à 19h 13m (Temps Universel soit 13h 13m heure de la Côte Est des États-Unis).

 

 

 

 

L'équipage de la mission Apollo 13 était constitué des trois astronautes suivants :

  • James Lovell : commandant de la mission, il avait participé précédemment à trois missions spatiales : aux deux missions Gemini 7 du samedi 4 au samedi 18 décembre 1965 (mission qui détenait alors le record de durée dans l'espace : 206 orbites terrestres en 13 jours 18 heures et 35 minutes) puis Gemini 12 du vendredi 11 au vendredi 15 novembre 1966 et enfin à la première mission circumlunaire Apollo 8 du samedi 21 au vendredi 27 décembre 1968 ;
  • John Swigert : pilote du Module de Commande (CM), il n'avait alors jamais participé à une mission spatiale (à noter que John Swigert n'était que la doublure du pilote titulaire du module de commande Thomas Mattingly qui fut soudainement écarté de cette mission trois jours avant le décollage d'Apollo 13 car les médecins de la NASA l'ont suspecté de couver une rougeole qui aurait pu avoir de grave conséquences si elle se déclarait en plein cœur de la mission lunaire - rougeole qui ne s'est d'ailleurs jamais déclarée…) ;
  • Fred Haise : pilote du Module Lunaire (LM), il n'avait alors lui non plus jamais participé à une mission spatiale.

Voici l'équipage d'Apollo 13, de gauche à droite James Lovell, John Swigert et Fred Haise :

 

 

 

 

 

470px-The_Actual_Apollo_13_Prime_Crew_-_GPN-2000-001167.jpg

 

 

La mission Apollo 13 avait comme objectif principal de faire alunir le Module Lunaire "Aquarius", avec James Lovell et Fred Haise à bord, le dimanche 15 avril 1970 près du cratère Fra Mauro (au Nord-Est de Mare Cognitum - la Mer de la Connaissance). Le séjour lunaire devait durer 33 heures et comporter deux sorties extra-véhiculaire permettant de récolter 45 kg de roches de notre satellite dans un rayon de 300 mètres autour du LM. Une station "ALSEP" (Apollo Lunar Surface Experiments Package - Paquet d'expériences Apollo sur la surface de la Lune) devait y être installée pour envoyer sur Terre des informations scientifiques sur la Lune. Cet "ALSEP" comprenait un sismographe, un capteur de vent solaire, une station de relevés de la température, un mesureur de la composition de l'atmosphère et un mesureur du champ magnétique lunaire. Le retour de la mission Apollo 13 était programmé dans l'Océan Pacifique le samedi 21 avril 1970.

 

 

 

 

L'équipage d'Apollo 13 choisit les surnoms suivants pour leur vaisseau spatial :

  • le Module Lunaire (LM) fut surnommé "Aquarius" ;
  • le Module de Commande (CM) fut surnommé "Odissey".

Ce vol Apollo 13 était considéré comme une mission de routine et de ce fait le décollage de la fusée Saturn V ne fut pas diffusé en direct sur les trois grands réseaux nationaux de la télévision américaine (ABC, CBS et NBC) mais seulement sur le canal interne de la NASA ; il en fut de même pour la diffusion d'images en direct et en couleur lors du voyage aller Terre - Lune. Les voyages vers la Lune n'intéressaient déjà plus les médias américains… :confused:

 

 

Voici une photographie très intéressante : le Centre de Contrôle de Houston regarde tranquillement une retransmission en direct et en couleur depuis la cabine Apollo 13 juste avant l'explosion (au premier plan, au centre, vu de dos, Eugene Kranz, le directeur de vol des missions Apollo à Houston ; à l'écran on voit Fred Haise) :

 

 

800px-Mission_Operations_Control_Room_during_Apollo_13.jpg

 

 

Tout change brusquement le lundi 13 avril 1970 à 03h 07m 55s (Temps Universel, soit 04h07 heure française et 22h07 heure de la Côte Est des États-Unis) où, alors qu'Apollo 13 est à 321 860 km de la Terre et que John Swigter vient d'effectuer l'opération de brassage des deux réservoirs d'oxygène, une violente explosion se produit dans le Module de Service : un des deux réservoirs à oxygène vient d'exploser !… La mission Apollo 13 en était alors à 55 heures 54 minutes et 53 secondes de vol. Immédiatement John Swigert avertit le Centre de Contrôle de Houston (Texas) en disant : « Houston, nous avons un problème !… ». Houston répond : « Ici Houston, répétez s'il vous plait. ». James Lovell répète alors : « Houston, nous avons un problème !… ». Dans un premier temps les trois astronautes d'Apollo 13 ont d'abord cru qu'une météorite avait heurté violemment le Module de Commande.

 

La cause de cette explosion ? Un fil électrique mal isolé qui a fait jaillir une étincelle dans un des deux réservoirs à oxygène…

 

A Houston le contrôleur de vol Sy Liebergot est effrayé par ce qu'il constate en analysant les données affichées par ses écrans de contrôle : le Module de Commande Odyssey avait deux de ses trois batteries électriques hors circuit, un de ses deux réservoirs à oxygène était vide et l'autre se vidait dangereusement !… On était alors à deux doigts de perdre les trois astronautes d'Apollo 13… :( :( :(

 

Ce fut alors, Eugene Kranz, le directeur de vol des missions Apollo à Houston qui prit les choses en main :

 

 

Gene_kranz2.jpg

 

 

Il décida, après avoir rapidement recueilli les avis de ses collaborateurs à Houston, qu'il fallait qu'Apollo 13 continue malgré tout son voyage jusqu'à la Lune car il était quasiment impossible d'interrompre le voyage aller vers la Lune, et il ordonna aux trois astronautes d'évacuer au plus vite Odyssey en en coupant toute l'électricité et de se réfugier le plus rapidement possible dans Aquarius qui devenait leur chaloupe de sauvetage. Le problème c'est que Aquarius n'était prévu que pour contenir deux astronautes pendant au maximum une journée et demie et non trois astronautes pendant quatre longs jours et en plus son espace n'était guère plus grand que celui d'une cabine téléphonique !… De plus, même dans Aquarius ils durent rationner l'eau et l'électricité (la température devint rapidement glaciale…). Un autre problème très grave dut être résolu : les cartouches d'élimination de l'oxyde de carbone étaient inopérantes dans le LM car étant carrées et n'entrant donc pas dans des orifices ronds…

 

Grâce au travail considérable des équipes de la NASA au sol tous les principaux problèmes furent fort heureusement résolus par des moyens de fortune. ;)

 

Les médias américains, qui jusqu'alors s'étaient totalement désintéressés de la mission Apollo 13 jusqu'à l'explosion, se sont soudainement réveillés et se sont comportés comme des charognards en assiégeant la maison de Marylin Lovell et de ses quatre enfants… :mad: :mad: :mad: Ce vol Apollo 13 devint alors pendant quatre jours le principal sujet d'actualité des chaînes de télévision américaines… :confused:

 

Le mercredi 15 avril 1970 à 00h 21m (Temps Universel) l'équipage d'Apollo 13 survola enfin le sol de la Lune à seulement 254,3 km. James Lovell était le plus déçu des trois astronautes : il aurait vu la proche banlieue lunaire de très près par deux fois mais ne poserait jamais ses pieds sur le sol lunaire… :( :( :(

 

Finalement en faisant de très sérieuses économies, les réserves d'eau, d'électricité et de carburant du LM se révélèrent suffisantes pendant les trois jours du voyage retour.

 

Le moteur du LM fut remis en marche deux fois lors du voyage retour pour deux petites corrections de trajectoire : une première fois le jeudi 16 avril 1970 à 04h 31m (Temps Universel) pendant 15 secondes puis le vendredi 17 avril 1970 à 12h 53m (Temps Universel) pendant 22 secondes.

 

Ce même vendredi 17 avril 1970 à 13h 15m (Temps Universel) le Module de Service est largué : les trois astronautes découvrent alors enfin l'étendue des dégâts dus à l'explosion, tout un panneau du SM a été arraché !… :o :o :o

 

Voici une photographie des dégâts causés au Module de Service prise par les astronautes d'Apollo 13 lors du trajet retour après qu'il fut détaché du Module de Commande :

 

 

390px-Apollo13_-_SM_after_separation.jpg

 

 

Les trois astronautes reviennent alors dans le CM Odissey qu'ils remettent électriquement en marche : ouf, tout se passe bien ! Enfin, à 16h43 (Temps Universel) ce vendredi 17 avril 1970 ils ont un pincement au cœur lorsqu'ils doivent larguer à son tour le Module Lunaire Aquarius qui leur a sauvé la vie !.. :(

 

A 17h 54m (Temps Universel) c'est le black out radio à cause de la rentrée dans les hautes couches de l'atmosphère. L'explosion n'a-t-elle pas endommagé le bouclier thermique ? Telle est la dernière interrogation ?… Mais non, fort heureusement tout se passe bien et à 18h 07m 41 s (Temps Universel) Odissey amerrit dans l'Océan Pacifique Sud à 1 100 km des îles Samoa après un vol de 5 jours 22 heures 54 minutes et 41 secondes. L'équipage fut récupéré par le porte-avions de l'US NAVY Iwo Jima.

 

James Lovell ne participera plus à une mission spatiale après Apollo 13. Il vit toujours, il a fêté ses 83 ans le vendredi 25 mars 2011 (il est né le dimanche 25 mars 1928 à Cleveland dans l'Ohio).

 

John Swigert ne participera plus lui non plus à une mission spatiale après Apollo 13. Il est décédé le lundi 27 décembre 1982 à Washington à l'âge de 51 ans d'un cancer des os (il était né le dimanche 30 août 1931 à Denver dans le Colorado).

 

Fred Haise ne participera plus lui non plus à une mission spatiale après Apollo 13. Il vit toujours, il a fêté ses 78 ans le lundi 14 novembre 2011 (il est né le mardi 14 novembre 1933 à Boloxi dans le Mississipi).

 

Quant à Thomas Mattingly, écarté de la mission Apollo 13, trois jours avant le décollage pour suspicion de rougeole, il participera finalement à trois missions spatiales : d'abord à la mission Apollo 16 (l'avant-dernière mission lunaire) du dimanche 16 au jeudi 27 avril 1972 comme pilote du Module de Commande (il ne marchera donc pas sur la Lune…), puis ensuite à la mission STS-4 avec la navette spatiale Columbia comme Commandant du dimanche 27 juin au dimanche 4 juillet 1982, puis enfin à la mission STS-51-C avec la navette spatiale Discovery comme Commandant du jeudi 24 au dimanche 27 janvier 1985.

 

La grande chance des trois astronautes d'Apollo 13 fut que cette explosion ait eu lieu lors du voyage Terre -Lune, si elle s'était produite alors qu'Odissey orbitait autour de la Lune ou lors du trajet retour Lune -Terre le LM Aquarius n'aurait pas pu servir de chaloupe de sauvetage car dans le premier cas les réserves de carburant d'Aquarius auraient été épuisées après qu'il ait rejoint Odissey et de ce fait Apollo 13 n'aurait pas pu quitter l'orbite lunaire et dans le deuxième cas il aurait déjà été (comme ce fut le cas pour le LM d'Apollo 10, Apollo 11 et Apollo 12) éjecté pour s'écraser sur le sol lunaire…

 

La conséquence la plus immédiate de l'échec de la mission Apollo 13 fut de retarder la mission Apollo 14 qui devait décoller pour la Lune en octobre 1970. Il a fallu en effet à la NASA modifier pas mal d'éléments pour tenir compte des problèmes rencontrés lors du vol Apollo 13. Ainsi on ajouta un troisième réservoir à oxygène dans le "SM" (Module de Service). La mission Apollo 14 ne décollera de Cap Kennedy que le 31 janvier 1971. Son commandant sera Alan Shepard, le vétéran des missions spatiales américaines puisqu'il avait participé au tout premier vol américain dans l'espace avec la mission Mercury 3 (vol suborbital de 15 minutes et 28 secondes seulement) le vendredi 5 mai 1961.

 

La conséquence plus lointaine de l'échec de la mission Apollo 13 fut paradoxalement de prolonger les missions Apollo ;) : alors que de plus en plus de députés et de sénateurs américains voulaient (avant la mission Apollo 13) que cessent au plus vite les vols américains habités, les membres du Congrès des États-Unis insistèrent pour que l'échec d'Apollo 13 soit effacé dès que possible par la mission Apollo 14 puis par la mission Apollo 15. Au-delà d'Apollo 15 les membres du Congrès des États-Unis souhaitaient de nouveau que cessent définitivement ces missions lunaires habitées…

 

Le restant de l'année 1970 vit un renouveau de l'astronautique soviétique qui accumula les succès !… Le vent avait semblé tourner pour les États-Unis… :confused:

 

(à suivre).

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

PS : avant de terminer, une petite anecdote au sujet de la photographie officielle de l'équipage d'Apollo 13 que je vous ai montrée au début de ce message :

 

 

Voici l'équipage d'Apollo 13, de gauche à droite James Lovell, John Swigert et Fred Haise :

 

 

470px-The_Actual_Apollo_13_Prime_Crew_-_GPN-2000-001167.jpg

 

 

Vous avez peut-être été surpris que cette photographie officielle ne les montre pas avec leur combinaison de vol comme pour les autres missions Apollo. La raison en est très simple : c'est dû au remplacement à la dernière minutes (trois jours avant le décollage) de Thomas Mattingly par John Swigert. Le temps qui restait était trop précieux pour faire une nouvelle photographie avec leurs combinaisons de vol, c'est donc en costumes civils qu'ils posèrent pour la postérité.

 

La photographie officielle avec l'équipage initial était celle-ci :

 

 

Voici l'équipage initial d'Apollo 13, de gauche à droite James Lovell, Thomas Mattingly et Fred Haise :

 

 

765px-The_Original_Apollo_13_Prime_Crew_-_GPN-2000-001166.jpg

Modifié par roger15
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Excellent post Roger, merci :) !

 

Je n'ai pas encore tout lu mais je reviendrai, ...;)

 

Merci aussi pour le compte rendu de ta nuit du 13 juillet, aussi pleine d'émotions :)

 

As-tu lu le livre d'Eugene Cernan " J'ai été le dernier homme sur la lune " ?

 

Une immersion totale dans la vie de ces astronautes, comme un tout bon livre de SF...mais la vérité en plus !

 

Tu ressens vraiment qu'ils partaient dans l'équivalent de caisses a savon, prenaient des risques incroyables, ca donne vraiment la mesure du défi qu'ils ont relevé ! comme par exemple les chaines qui pendaient sous le module pour les avertir qd ils frôlaient la surface et pouvaient se poser , car en fait ils ne voyaient pas le sol lunaire en alunissant avec le module ...une (belle) folie...

 

En plus Cernan est très lucide, et a dès lors bien géré l'après lune...en effet, qd tu as fait ca, que peux tu imaginer de plus fort dans ta vie ?

 

Vraiment a lire pour tous ceux qui s'intéresent a cette épopée.

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merci pour toutes ces précisions (m'a donné envie de revoir appolo 13 le film dit donc)

Bonjour Allioth, :)

 

Tu as tout à fait raison de vouloir revoir cet excellent film de Ron Howard "Apollo 13" sorti en France le mercredi 8 novembre 1995.

 

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A ceux qui ne l'auraient pas encore vu, je leur conseille de le faire absolument dès qu'il repassera sur une chaîne de télévision comme ce fut le cas très récemment sur la chaîne franco-allemande ARTE le mardi 3 janvier 2012 à 20h40 (en Haute Qualité et sans coupures publicitaires ;) )...

 

Voici la bande annonce, en version française, de ce film "Apollo 13" :

 

ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash

 

As-tu lu le livre d'Eugene Cernan "J'ai été le dernier homme sur la lune" ?

(…)

En plus Cernan est très lucide, et a dès lors bien géré l'après lune... en effet, qd tu as fait ça, que peux-tu imaginer de plus fort dans ta vie ?

 

Vraiment a lire pour tous ceux qui s'intéressent à cette épopée.

Bonjour Otzi, :)

 

Merci pour tes commentaires très élogieux !… :wub:

 

Non, je n'ai pas malheureusement pas lu le livre de Eugene Cernan "J'ai été le dernier homme sur la Lune".

 

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Suite à ton message j'ai lu ce lien Internet qui parle de ce livre : http://www.aerostories.org/~aerobiblio/article3074.html. Du coup, je pense qu'il est effectivement très intéressant et que je vais le commander !… ;)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Et ben voilà, je veux aussi revoir le film, lire le bouquin de Cernan, maintenant... Vous êtes durs avec mon emploi du temps...

 

Tiens, tiens, Roger, sur le lien que tu mentionnes sur aerostories, je note des fautes qui "piquent à mes yeux" (sans juger du contenu, qui, comme tu l'indiques, incite à acheter l'ouvrage sans plus attendre).

Prenons uniquement le premier paragraphe, trois soucis : une faute d'accord (on retrouve d'ailleurs la même à la toute dernière phrase), une erreur de concordance des temps, et une faute de conjugaison. Je prendrai le temps d'utiliser le formulaire de contact sur le site pour leur indiquer. Pardonnez ce hors-sujet.

 

Je pense que le temps qui nous sépare désormais de cette période nous la rend plus attrayante, plus intrigante même, ce qui rend tes textes d'autant plus savoureux.

Je réalise par là que l'on se focalise toujours sur Apollo 11 (ce qui est compréhensible... c'est comme pour le sport : avec le temps on oublie qui était le deuxième ou le finaliste de telle ou telle compétition). Tu rappelles merveilleusement qu'il faut de temps en temps prendre plus de recul et ne pas oublier que le "moins spectaculaire" peut être palpitant lui aussi.

 

Retour vers le passé : après la lecture de ce fil, si je pouvais prendre la place d'un astronaute d'une des missions Apollo à succès, il n'est pas dit que je choisirais la place d'Armstrong.

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  • 4 semaines plus tard...
Invité Julie Charland

1967 (1ère partie) : le rêve astronautique s'est tragiquement brisé...

 

 

 

Jusqu'à présent, depuis le lancement de Spoutnik 1 le 4 octobre 1957, tous les adolescents qui avaient mon âge étaient enthousiasmés par cette merveilleuse aventure astronautique qui n'avait jamais eu aucun mort humain à déplorer (seulement quelques pauvres animaux du côté soviétique).

 

Certes, à chaque vol humain nous savions qu'il pouvait se produire une tragédie, mais comme à chaque fois les cosmonautes et les astronautes avaient eu la baraka il n'y avait aucune raison de s'inquiéter plus que cela.

 

En ce mois de janvier j'étais plus que jamais persuadé (voir mon message #62 à la 3ème page concernant la mission américaine Gemini 5) que j'avais fait "le bon choix" en ayant misé sur les États-Unis comme vainqueurs de la course à la Lune. D'ailleurs, vu l'absence totale de cosmonautes soviétiques dans le ciel durant toute l'année 1966 (le dernier vol humain soviétique remontait à Voskhod 2 les jeudi 18 et vendredi 19 mars 1965) de moins en moins de personnes pronostiquaient la victoire de l'URSS...

 

En ce mois de janvier 1967 la NASA autorisait très volontiers les télévisions occidentales et autres à filmer les préparatifs des astronautes pour le tout nouveau vaisseau spatial Apollo, devant emporter trois passagers dans l'espace (la capsule Mercury n'était prévue que pour un seul passager et la capsule Gemini pour deux).

 

Les dates de la mission Apollo 1 étaient déjà fixées :

 

* lancement par une fusée Saturn IB à Cap Kennedy le mardi 21 février 1967 ;

 

* équipage composé de trois astronautes :

 

  • Commandant de la mission : Virgil "Guss" Grissom qui avait déjà volé lors de la mission Mercury 4 le vendredi 21 juillet 1961 (second vol sub-orbital américain) et lors de la mission Gemini 3 le mardi 23 mars 1965 ;
  • Pilote en chef (senior pilot) de la cabine : Edward White qui avait déjà volé lors de la mission Gemini 4 du jeudi 3 au lundi 7 juin 1965 (où il était devenu le premier américain à réaliser une sortie extra-véhiculaire) ;
  • Pilote de la cabine : Roger Chaffee qui n'avait encore jamais volé dans l'espace.

 

* amerrissage prévu dans l'Océan Atlantique le mardi 7 mars 1967, soit une mission de 14 jours dans l'espace pour tester le nouveau vaisseau spatial Apollo, notamment l'analyse des opérations de décollage, le suivis du vol par les stations au sol, le pilotage humain, ainsi que l'évaluation des performances du couple Saturn IB-Apollo.

 

 

Voici l'équipage de la mission Apollo 1, de gauche à droite : Edward White, Virgil "Guss" Grissom et Roger Chaffee :



 

 

as1_crew.JPG

 

 

Dois-je préciser qu'en janvier 1967 mon astronaute préféré parmi les trois qui allaient inaugurer la toute nouvelle capsule Apollo lors du vol de mars 1967 était Roger Chaffee ? Pourquoi ? Tout simplement - c'était peut-être un peu bêta comme réaction - parce qu'il portait le même prénom que moi. De plus, c'était un tout nouveau parmi les astronautes qui allait voler dans l'espace pour la toute première fois. Intérieurement je l'admirais beaucoup et aurais aimé être à sa place lors de ce vol inaugural de la capsule Apollo.

 

 

Voici Roger Chaffee :

 

 

chaffee.jpg

 

 

 

 

Le sinistre vendredi soir 27 janvier 1967 : les trois astronautes de la cabine Apollo 1 périrent dans un incendie...

 

 

 

Un test était prévu le vendredi 27 janvier 1967, soit 34 jours seulement avant décollage réel d'Apollo 1. C'était une répétition du lancement, les liaisons avec l'extérieur ne se faisant que par radio, la capsule Apollo étant incorporée au sommet de la fusée Saturn IB (vide de carburant).

 

Pour les techniciens de la NASA à Cap Kennedy ce test n'était pas considéré comme dangereux, car si Apollo se trouvait bien au-dessus de la fusée Saturn 1B, les réservoirs de cette fusée étaient vides. Donc aucun danger, a priori...

 

Dès le début du test tant les astronautes que les techniciens au sol furent confrontés au gros problème de la très détestable qualité des liaisons radio entre Apollo 1 et l'extérieur : cela commença par des grésillements dans les écouteurs, puis ces grésillements augmentèrent énormément en intensité jusqu'à en devenir insupportables. Le bruit était tel que les techniciens n'arrivaient plus à identifier les astronautes au son de leurs voix. Ce vacarme s'amplifiait et diminuait sans cesse, au point que les techniciens du centre de contrôle, l'ont comparé à « du gravier que l'on aurait déversé dans un tuyau de poêle ».

 

Dix minutes avant l'heure du lancement fictif, Virgil "Guss" Grissom s'aperçut qu'il ne pouvait plus mettre son micro hors circuit. Cela l'inquiéta énormément, car traduisant l'état déplorable de l'installation électrique à bord du vaisseau spatial Apollo. On envisagea un moment d'arrêter le test du lancement fictif, mais cela aurait risqué d'entraîner une révision complète de la capsule, donc une suspension du programme Apollo pendant plusieurs mois. On y renonça car on n'avait point envie de voir les Soviétiques reprendre la tête de la course à la Lune !... :confused:

 

Une courte suspension du compte à rebours fut néanmoins décidée, afin de vérifier les circuits électriques principaux. Comme on ne détecta aucune cause de dysfonctionnement, il fut décidé simplement de se passer du micro de Grissom. Le compte à rebours reprit à 18h31 (heure de la côte Est des États-Unis, soit 23h31 Temps Universel).

 

Pendant que Grissom, White et Chaffee tentaient de suivre le programme du test malgré les différents problèmes rencontrés, Deke Slayton, le patron des astronautes, surveillait les activités des trois astronautes depuis la salle de contrôle, en compagnie de Stuart Roosa, un astronaute débutant sélectionné dans le groupe 3 (il volera dans la mission Apollo 14 du dimanche 31 janvier au mardi 9 février 1971), qui officiait comme Capcom (Communicant vocal avec la cabine). A 18h31, Deke Slayton lisait le programme des tests, lorsqu'il entendit une voix retentir dans les haut-parleurs de la salle de contrôle : « Fire ! ». C'était la voix de Roger Chaffee. Deke Slayton ne comprit pas immédiatement ce qu'il venait d'entendre, tout comme les dizaines de techniciens autour de lui. Il releva la tête pour jeter un coup d'œil sur les écrans de contrôles. Une caméra était fixée dans le vaisseau. C'est alors qu'il réalisa que l'image montrait des flammes. Un deuxième appel arriva dans la salle de contrôle : « We have a fire in the cockpit ! » et quelques minutes plus tard la dernière transmission d'Apollo 1 fut un cri de douleur. La salle de contrôle contacta de toute urgence le responsable de la Salle Blanche, la salle située au niveau du vaisseau spatial, sur la tour de lancement. Les techniciens ne purent hélas pas ouvrir la trappe durant de trop longues minutes car la chaleur dégagée par l'incendie les empêchaient de s'approcher du module. De plus, la trappe des vaisseaux du Block 1 s'ouvrait vers l'intérieur, et les gaz issus de la combustion des différents éléments à l'intérieur du module de commande faisaient pression sur la trappe, qui devenait ainsi impossible à débloquer. Après que le feu se fut enfin été éteint de lui-même, il fut possible de déverrouiller la trappe et de pénétrer à l'intérieur de la cabine Apollo 1.

 

Slayton envoya deux médecins, Fred Kelly et Alan Harter sur le pas de tir, puis il les rejoint ensuite accompagné de Stuart Roosa. Peu avant, il avait contacté le PC à Houston (Texas), où avait informé l'astronaute Alan Bean de ce très grave incident. Alan Bean (qui volera lors de la mission Apollo 12 du 14 au novembre 1969 ; à ce titre il est le 4ème homme à avoir marché sur la Lune) était l'un des rares astronautes présents à Houston ce vendredi soir. Ses autres collègues étaient occupés dans les usines chargées de la conception des équipements Apollo à divers endroits des États-Unis. Deke Slayton chargea Alan Bean de prendre les mesures nécessaire pour informer les familles.

 

Une fois arrivés sur le pas de tir 34, Decke Slayton et Stuart Roosa ne purent que constater les dégâts. Une odeur flottait dans la Salle Blanche, tout était quasiment fondu. Les corps, totalement méconnaissables, étaient encore à l"intérieur de la capsule. L'autopsie révéla que les trois hommes étaient morts par asphyxie dans les quinze secondes du début de l'incendie. :( :( :(

 

 

Voici le triste état de la cabine Apollo 1 après l'incendie :



 

 

a1-capsule.jpg

 

 

On transféra les corps. Et après une autopsie poussée, Virgil "Guss" Grissom et Roger Chaffee furent enterrés au cimetière national d'Arlington, et Edward White au cimetière militaire de l'académie de West Point.

 

Pour rendre hommage à ces trois premières victimes humaines de l'exploration de l'espace je crois qu'il est de mon devoir de reposter ici la vidéo émouvante que Astromania 74 avait réalisée dansle sujet de Will "APOLLO 1 : Le DRAME" au message #6 : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=40928 :

 

 

"http://www.youtube.com/watch?v=OsnSf_JkVUU&feature=player_embedded#!" via YouTube
ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash

 

 

Le Congrès des États-Unis exigea une enquête sur ce drame, avec de nombreuses auditions dans les sphères de la NASA.

 

Le module de commande d'Apollo 1 fut totalement démonté, et chaque pièce fut analysée. De nombreuses modifications furent apportées : d'abord l'installation d'une trappe à ouverture rapide vers l'extérieur : en moins de trois secondes, la cabine pouvait être dépressurisée et la trappe ouverte. Ensuite, l'oxygène pur qui remplissait jusque là les capsules fut remplacé par un mélange 60% azote, 40% oxygène, mélange beaucoup moins inflammable. Enfin, tous les nombreux matériaux très inflammables furent remplacés par de nouvelles matières.

 

Grâce à ces mesures radicales, la tragédie d'Apollo 1 permit d'éviter d'autres accidents de ce type, et contribua indiscutablement au succès des lancements Apollo suivants...

 

Comment avons-nous appris cette tragédie d'Apollo 1 en Europe ?

 

Vous avez vu plus haut que c'est à 18h31 (heure de la côte Est des États-Unis) que c'est produit l'incendie dans le module de commande d'Apollo 1, soit 23h31 en Temps Universel et 00h31 heure légale française (TU+1heure).

 

La dépêche de l'agence de presse américaine Associated Press annonçant le drame d'Apollo 1 a dû être envoyée sur les téléscripteurs du monde entier vers 21 heures, heure de la Floride, soit 3 heures du matin heure française, le samedi 28 janvier 1967. Cette dépêche fut bien sûr immédiatement reprise par les deux autres agences de presse internationales : l'agence Reuters en Grande-Bretagne et l'Agence France Presse (AFP).

 

A cette époque le dernier bulletin d'information d'Europe n°1 avait lieu à 1 heure du matin avant l'arrêt de l'émetteur pour la nuit, il était en principe présenté par le journaliste Guy Pierrot. Celui-ci assurait pendant toute la nuit la "veille" journalistique de la station radiophonique périphérique en surveillant les téléscripteurs des trois agences de presse internationales. Il comprit tout de suite l'importance de cette nouvelle annonçant l'incendie de la cabine Apollo 1 et appela son rédacteur en chef pour le prévenir. Celui-ci lui demanda d'appeler immédiatement Albert Ducrocq chez lui à Versailles. Le chroniqueur scientifique d'Europe n°1 fut réveillé vers 3h30 du matin. Il annonça à Guy Pierrot qu'il allait immédiatement venir en voiture dans les studios de la station pour intervenir dès le premier journal d'Europe n°1 à 6 heures du matin.

 

Ma maman, qui se levait tous les matins, même le samedi, à 5h50 avait l'habitude d'écouter le premier bulletin d'information d'Europe n°1 à 6 heures. Elle fut effrayée d'apprendre cette triste nouvelle et pensa qu'elle allait me causer un immense chagrin... Ma maman m'a réveillé à 6h29 en me disant : « Roger, écoute le prochain bulletin d'informations sur Europe dans une minute. Je te préviens tout de suite, il vont t'apprendre une nouvelle qui va te bouleverser… ».

 

Effectivement, tout un monde s'écroulait !… Tout s'était si bien passé jusqu'à présent sans aucune perte humaine (du moins officiellement du côté soviétique) et puis ce drame auquel nous pensions tous depuis des années sans oser nous l'avouer… :confused:

 

En écoutant ce bulletin de 6h30 j'ai surtout été surpris par le ton très inhabituel d'Albert Ducrocq : lui qui était si expansif d'habitude parlait tout doucement, très lentement, bref il n'avait pas son "ton" habituel... On sentait bien qu'il était très touché par le décès des trois astronautes américains... :( :( :( Tout au long de ce triste samedi j'ai plusieurs fois écouté les bulletins d'information d'Europe n°1, Albert Ducrocq y intervenait à chaque fois. Dans l'après-midi un journaliste d'Europe n°1 a osé lui demander : « Albert Ducrocq, ne croyez-vous pas qu'il serait plus sage pour l'Amérique d'arrêter d'envoyer des hommes dans l'espace ? ». La réponse d'Albert Ducrocq fut immédiate : « Bien sûr que non !... C'est mal connaître les Américains que d'envisager cela !... Ils vont patiemment et méticuleusement analyser les causes de ce dramatique incendie, puis ils vont y remédier. Ça prendra sans doute du temps, beaucoup de temps, mais vous verrez que même si le premier homme à marcher sur la Lune est un Soviétique, un jour les États-Unis arriveront à envoyer un homme sur la Lune et à le ramener vivant selon le vœu du Président Kennedy. »

 

Ces paroles d'Albert Ducrocq m'ont un peu réconforté en ce bien sinistre samedi 28 janvier 1967.

 

Pour ceux qui ne sauraient pas qui était Albert Ducrocq, voir ce qu'en dit Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Ducrocq. De plus, voici, grâce à l'INA (Institut National de l'Audiovisuel), ce qu'Albert Ducrocq déclarait sur l'unique chaîne de la télévision française le mercredi 10 octobre 1962 à propos des "Futurs vols spatiaux" : http://www.ina.fr/sciences-et-techniques/espace/video/CAF97505733/albert-ducrocq-les-futurs-vols-spatiaux.fr.html. Vous y découvrirez que pour Albert Ducrocq, en octobre 1962, la date pour l'homme sur la Lune c'était en 1967. ;)

 

Mais, revenons à la fin de janvier 1967 : l'Amérique était désormais hors jeu pour pas mal de temps, elle semblait avoir alors perdu la course à la Lune. Comment les Soviétiques allaient-ils en profiter pour reprendre l'avantage ?

 

(à suivre)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

Tu sais, Roger, je n'avais pas encore terminé ma lecture de ton poste plus qu'intéressant. Je m'arrête à cette intervention, le temps de réaliser deux secondes la négligence criminelle (est-ce que c'est un peu fort?) qu'il y a eue au nom de la compétitivité:(

 

Quoi que c'est facile de porter un jugement après les faits. Mais des problèmes étaient déjà détectés.:confused:

 

Ouf! Je continue ma lecture:)

 

 

Je suis rendue à l'intervention 93. Je l'écris juste pour m'en souvenir.

Modifié par Julie Charland
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  • 5 mois plus tard...

Bonsoir à toutes et bonsoir à tous,

 

En cette triste soirée du samedi 25 août 2012 où j'ai appris le décès de Monsieur Neil Armstrong à l'âge de 82 ans suite à des complications d'une opération cardio-vasculaire, je remonte ce sujet pour lui rendre hommage.

 

Roger le Cantalien.

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  • 3 semaines plus tard...
  • 1 année plus tard...

La mort de l'astronaute américain Scott Carpenter.

 

Bonjour à toutes :) et bonjour à tous :),

 

J'ai appris ce matin la mort à l'âge de 88 ans de l'astronaute américain Scott Carpenter.

 

Il n'était certes pas le plus connu des astronautes américains, mais son décès m'a ému car il faisait partie du fameux "groupe des sept" du premier programme spatial américain "Mercury", sélectionnés le jeudi 2 avril 1959.

 

Voici la photographie du "groupe des sept", Scott Carpenter est le 4ème à droite à l'avant :

 

480px-Project_Mercury_Astronauts_-_GPN-2000-000651.jpg

 

J'avais évoqué Scott Carpenter dans le message #52 de mon sujet "1957 - 1972 : les premières années de l'astronautique" (http://www.webastro.net/forum/showpost.php?p=1265456&postcount=52).

* Jeudi 24 mai 1962 : Lancement à 12h 45m 16s (Temps Universel) à Cap Canaveral (Floride) par une fusée Atlas de la capsule spatiale Mercury 7 (mission MA-7) emportant le quatrième astronaute américain : Scott Carpenter, âgé de 36 ans et demi (né le vendredi 1er mai 1925 à Boulder dans le Colorado). La capsule (que Scott Carpenter a baptisé "Aurora 7") effectuera, comme pour la mission précédente, trois orbites autour de la Terre (sans doute sa mission a été écourtée à cause du carburant qu'il a gaspillé... ;) ) lors d'un vol de 4 heures 56 minutes et 5 secondes.

 

Scott Carpenter fut récupéré dans l'Océan Atlantique par un hélicoptère du porte-avions de l'US Navy "Intrepid", à 200 kilomètres au Nord-Est de Porto Rico.

 

Au cours de son vol, suite à un passage de pilotage automatique et pilotage manuel, Scott Carpenter utilisa allègrement ses propulseurs sans faire attention à sa consommation de carburant et se retrouva pratiquement sans moyen de corriger son attitude au moment de la rentrée atmosphérique !!!.... :o :o :o Sa capsule spatiale se posa à 400 kilomètres de l'endroit prévu et les équipes de l'US Navy mirent plusieurs heures à le localiser. Blâmé pour ce problème, une controverse démarra sur les responsabilités, suggérant par exemple, que Scott Carpenter aurait été distrait par les nombreuses expériences scientifiques et techniques dictées par le plan de vol et que la consommation de carburant et d'autres aspects du fonctionnement des véhicules auraient dû être, au cours du projet Mercury, de la seule responsabilité des contrôleurs au sol.

 

Scott Carpenter reconnaîtra cependant sa responsabilité juste après la mission et, très probablement à cause de cette erreur, il ne participera plus jamais à une autre mission spatiale... :(

Son décès à l'âge de 88 ans, annoncé hier soir jeudi 10 octobre 2010 (voir la dépêche de l'agence de presse britannique Reuters de 23h20 -22h20 Temps Universel - http://www.boursier.com/actualites/reuters/mort-de-scott-carpenter-l-astronaute-devenu-aquanaute-144231.html?rss) m'a beaucoup attristé car il n'en reste plus qu'un seul de ce mythique "groupe des sept" : l'astronaute John Glenn, âgé aujourd'hui de 92 ans !!!... Il est en effet né le lundi 18 juillet 1921 à Cambridge (Ohio).

 

Voici Scott Carpenter (âgé alors de 36 ans et demi lors du vol Mercury 7 le jeudi 24 mai 1962) :

 

 

479px-MalcolmScottCarpenter.jpg

 

 

et voici John Glenn (âgé alors de 77 ans lors de la mission STS-95 de la navette spatiale Discovery en octobre/novembre 1998) :

 

 

480px-JohnGlenn.jpg

 

 

 

 

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Modifié par roger15
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Encore une disparition d'un héros d'un autre temps...

 

Merci pour l'ensemble de ton sujet Roger, c'est fort intéressant. Que de souvenirs.

 

Pour ceux qui veulent en connaitre un peu plus sur la préhistoire de l'astronautique en URSS, je conseil la lecture du livre ""les russes dans l'espace" de Evgeny Riabchikov.

 

Feu Ortog en parlait ici

 

Il y a aussi un superbe film sur des lycéens américains qui fabriquent des fusées au moment ou Spoutnik s'envole. L'histoire est celle d'un môme qui deviendra ingé pour la NASA sur fond de misère sociale d'une mine à bout de souffle : Ciel d'Octobre

 

Encore Merci Roger

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  • 5 mois plus tard...

1957 - 1972 : les premières années de l'astronautique.

 

 

Bonjour à toutes et bonjour à tous, :)

 

J'aimerais, du moins si ça vous intéresse, évoquer dans ce sujet les quinze années entre 1957 et 1972 qui ont vu les débuts puis l'apogée de l'astronautique dans le monde.

 

Mais tout d'abord, voyons les préparatifs soviétiques de la "conquête de l'espace" (bien la "conquête" et non "l'exploration" car à l'époque la sinistre "guerre froide" était hélas d'actualité) entre la fin de 1953 et le début de septembre 1957.

 

 

I) L'astronautique soviétique entre fin 1953 et début septembre 1957 :

 

 

* 1.1) fin 1953 : le vice-Premier ministre soviétique Viatchelav Malychev demande à Sergueï Korolev de concevoir un missile balistique intercontinental capable de propulser une charge thermonucléaire de 5,6 tonnes depuis le territoire soviétique sur les villes de New-York ou de Washington. A cette époque Sergueï Korolev travaillait sur des missiles R-5, lointains dérivés des V-2 allemands. Ces missiles R-5 avaient une masse au décollage de 28,6 tonnes qui ne leur permettait d'emporter qu'une charge de 1,5 tonne (représentant une charge nucléaire de 80 kilotonnes ; soit quatre fois la puissance de la bombe d'Hiroshima) à seulement 1 200 km de distance.

 

Cette demande du vice-Premier ministre soviétique survenait 3 mois après la première explosion thermonucléaire soviétique (bombe à hydrogène, dite bombe H) le 12 août 1953. La première bombe atomique soviétique (bombe A) avait explosé le 29 août 1949.

 

 

* 1.2) début 1955 : les militaires soviétiques commencent les travaux d'aménagement (jusqu'à 15 000 m³ de terre seront dégagés chaque jour) du nouveau site pour les tirs d'essais des fusées et missiles. Le lieu choisi s'appelle Tiouratam, qui est rebaptisé Baïkonour, près de Kzuk-Orda dans le Kazakhstan. Jusqu'à présent, depuis 1945 c'est à Kapustin Yar (le "trou aux choux") près de Stalingrad que korolev avait effectué tous ses tirs de fusées et missiles. Le nouveau site de Baïkonour a été choisi en plein milieu de l'URSS pour pouvoir se soustraire à l'espionnage aérien américain.

 

 

* 1.3) 30 janvier 1956 : Le gouvernement soviétique confie à Korolev la responsabilité de mettre en orbite un satellite artificiel à l’aide du missile intercontinental dont la construction vient de commencer.

 

 

* 1.4) début 1957 : le nouveau pas de tir soviétique à Baïkonour au Kazakhstan est enfin opérationnel.

 

 

* 1.5) vendredi 15 mars 1957 : A 19h05 (heure locale) a lieu le premier tir d'essai du missile intercontinental soviétique à deux étages (la R7-Sémiorka), [267 tonnes de poids au décollage, 29 m de hauteur, 20 tuyères qui développent une poussée totale de 500 tonnes] à partir de la base de Baïkonour, au Kazakhstan. Malheureusement la fusée explose après seulement 103,6 secondes de vol. :o :o :o

 

 

* 1.6) dimanche 9 juin 1957 : Deuxième tir d'essai du missile intercontinental soviétique depuis la base de Baïkonour. C'est encore un échec, dû à une fuite importante de carburant. :( :( :(

 

 

* 1.7) vendredi 12 juillet 1957 : Troisième tir d'essai du missile intercontinental soviétique depuis la base de Baïkonour. C'est toujours un échec, dû à un court circuit dans une batterie de bord. :confused: :confused: :confused:

 

 

* 1.8) mercredi 21 août 1957 : Quatrième tir d'essai du missile intercontinental soviétique depuis la base de Baïkonour. Cette fois-ci c'est enfin le succès. :be: :be: :be: A 15h25 (heure locale) le missile intercontinental soviétique à deux étages (la R7-Sémiorka) décolle impeccablement et s'oriente vers l'Est. Son ogive se détachera au large du Kamtchatka où elle sera détruite à 10 kilomètres d'altitude. Ce jour-là, pour la première fois de l'histoire, un missile balistique a été lancé. L'URSS possède l'arme absolue : un missile intercontinental capable de transporter une bombe atomique thermonucléaire !... :o :o :o

 

 

* 1.9) mardi 27 août 1957 : l'agence soviétique d'information Tass annonce enfin, avec six jours de retard, aux Soviétiques et au monde entier la nouvelle du lancement du premier missile balistique intercontinental.

 

 

* 1.10) samedi 7 septembre 1957 : Cinquième tir d'essai du missile intercontinental soviétique depuis la base de Baïkonour. C'est de nouveau le succès. :) :) :)

 

 

Voici le missile balistique intercontinental "R7-Sémiorka" avec ses 20 tuyères :

 

 

R7-32engines.jpg

 

 

 

II) Les deux exploits de l'astronautique soviétique à l'automne 1957 :

 

 

* 2.1) vendredi 4 octobre 1957 :

 

 

Ce vendredi là, à 19h 28m 34s (Temps Universel), soit à 22h 28m 34s (heure de Moscou), à l'occasion du mois du quarantième anniversaire du mardi 24 octobre 1917 en calendrier Orthodoxe [donc en calendrier Julien, soit le mardi 6 novembre 1917 en calendrier Grégorien ; la Russie révolutionnaire passera du calendrier julien au calendrier grégorien à minuit, heure locale de Moscou, la nuit du mercredi 31 janvier 1918 (julien) au jeudi 14 février 1918 (grégorien)], qui vit le parti Bolchevique prendre le pouvoir en Russie, l'Union Soviétique lança de nouveau, pour la sixième fois, depuis Baïkonour la fusée "Vostok-K", dérivée du missile intercontinental à deux étages (la R7-Sémiorka) qui, cette fois-ci emportait le premier satellite artificiel de l'histoire : Spoutnik ("compagnon" en russe). Cinq minutes et 14 secondes plus tard (à 19h 33m 48s Temps Universel - 22h 33m 48s heure de Moscou) Spoutnik est satellisé !!!... Pour la première fois de l'histoire l'homme a réussi à doter la planète Terre d'un "compagnon", un "satellite artificiel"... :be: :be: :be:

 

 

Voici Spoutnik 1 :

 

 

220px-Sputnik_asm.jpg

 

 

Spoutnik 1 mesurait 58 cm de diamètre et avait une masse de 83,6 kg. La sphère du satellite était munie de quatre antennes permettant à deux émetteurs radiophonique d'émettre des signaux dans la bande Ondes Courtes des 15 mètres (20,005 MHz) et dans la bande des 40 mètres (40,022 MHz). Au début Spoutnik 1 faisait une révolution autour de la Terre en 96,2 minutes. Sa hauteur au-dessus de la surface terrestre variait entre un minimum de 226 km et un maximum de 950 kilomètres. Son inclinaison sur l'équateur était de 65° (ça signifiait que Spoutnik 1 passait au zénith sur tous les territoires situés entre 65° de latitude Nord et 65° de latitude Sud).

 

La fusée porteuse de Spoutnik s'est consumée dans les hautes couches de l'atmosphère terrestre le dimanche 1er décembre 1957, donc après 58 jours de satellisation au cours de laquelle elle a effectué 879 révolutions autour de la Terre.

 

Quant à Spoutnik 1 lui-même, il s'est désintégré en retombant dans l'atmosphère terrestre, après 1 400 révolutions et un parcours de 70 millions de kilomètres, le samedi 4 janvier 1958. Spoutnik 1 a donc tourné autour de la Terre pendant 92 jours.

 

Bien entendu cette première spatiale de l'Union Soviétique fut ressentie par les Américains comme un véritable camouflet, ils ont alors évoqué pour la première fois un "Pearl Harbor technologique" !...

 

 

Voici la "une" de "La Pravda" du dimanche 6 octobre 1957 :



 

 

pravda_sputnik.jpg

 

 

* 2.2) dimanche 3 novembre 1957 :

 

 

Ce dimanche là, soit seulement 30 jours après le lancement de Spoutnik 1, l'Union Soviétique lance Spoutnik 2 avec le premier être vivant à partir pour l'espace, l'adorable petite chienne Laïka :

 

 

img_1193849670842.jpg

 

 

Le site Internet http://www.espace-sciences.org/archives/jsp/fiche_pagelibre_70930572.html donne les précisions suivantes sur la chienne Laïka : « Laïka était une petite chienne bâtarde d'environ trois ans et pesant environ 6 kg trouvée dans les rues de Moscou. Le personnel qui s'occupait d'elle lui avait donné plusieurs noms et surnoms, parmi lesquels « Koudryavka » (qui signifie : petite boucle ou peu bouclé »), « Zhoutchka » ou « Limontchik ». Mais comme « Koudryavka » était trop difficile à prononcer pour des non soviétiques, le choix s'est porté sur le nom Laïka. Ce mot russe signifie « aboyeur » et il est également un nom désignant des chiens bâtards ressemblant à un husky. Cet animal était extrêmement calme et d'une très grande docilité, c'est d'ailleurs pour ces raisons qu'elle avait été repérée. Son véritable pedigree est bien évidemment inconnu, mais il est quasi certain qu'il s'agisse d'un croisement entre un husky (ou autre race nordique) et un terrier. »

 

Ce même site ajoute : « Laïka fut installée dans la capsule de Spoutnik 2 le 31 octobre 1957, mais le lancement n'eut lieu que le 3 novembre 1957. Elle fut lavée soigneusement et désinfectée aux endroits où se trouvaient installées les électrodes. Laïka était sous haute surveillance ! De nombreux fils émanant de son costume devaient informer les scientifiques de son rythme cardiaque, de sa fréquence respiratoire, de ses activités motrices et de sa pression artérielle. Une caméra et un émetteur radio permettaient, au travers d'un hublot de verre, d'observer ses faits et gestes. Évidemment, d'autres instruments de mesure calculaient la température de la cabine ainsi que la pression atmosphérique. Des spectromètres évaluaient l'émission de rayons X et d'ultraviolets émis par le Soleil. »

 

Les caractéristiques techniques de Spoutnik 2 étaient les suivantes :

  • période de révolution initiale : 103,3 minutes (1h 43,3m) ;
     
  • périgée initial : 224 km ;
     
  • apogée initial : 1 670 km ;
     
  • inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 65,33° ;
     
  • masse : 508 kg.

 

Spoutnik 2 effectua 2 368 révolutions autour de la Terre en 162 jours au cours desquels il parcouru 120 millions de kilomètres. Il s'est consumé au-dessus des Antilles le lundi 14 avril 1958. Sa destruction fut fortement photographiée. Voici par exemple deux photographies prises alors de cet exceptionnel "météore" :

 

 

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Et Laïka dans tout ça ? Eh bien, ce fut la plus grande erreur des communicants scientifiques soviétiques. Dans un premier temps ils firent croire aux journalistes américains - qui étaient très curieux sur le sort réservé à cette chienne - que tout avait été prévu pour la ramener saine et sauve sur Terre. Ensuite, ils durent admettre qu'en réalité rien n'avait été prévu pour cela... Mais le plus gros - et le plus scandaleux !!!... :mad: :mad: :mad: - mensonge des Soviétiques fut de cacher la fin de Laïka : ils affirmèrent qu'elle était morte après dix jours de vol spatial (ils précisèrent même que la chienne était morte par un poison mélangé à sa nourriture afin de ne pas la faire souffrir lors du retour dans l'atmosphère). En réalité - et cela ne sera révélé seulement qu'en 2002 par le docteur Dimitri Malachenkof - la pauvre Laïka est morte dès la cinquième heure du deuxième vol spatial ; les Soviétique eurent le culot de diffuser le son des battements de son cœur pour prouver qu'elle était toujours vivante plusieurs jours après sa mort !!!... :mad: :mad: :mad:

 

Permettez-moi de faire état d'un souvenir personnel : à l'époque (j'avais tout juste huit ans) j'écoutais avec attention les explications données par le journaliste scientifique de Radio-Luxembourg, Lucien Barnier, sur le vol de Laïka, et lorsque j'ai appris - sans doute au troisième ou quatrième jour de la mission - que rien n'avait été prévu par les Soviétiques pour récupérer la pauvre Laïka j'ai détesté les Soviétiques qui n'étaient que des scientifiques sans aucune parcelle de chaleur humaine au fond de leurs cœurs... Je ne fus sans doute pas le seul petit garçon à avoir été ému par le sort tragique de la pauvre chienne Laïka. :cry: :cry: :cry:

 

Pardonnez-moi ce souvenir personnel, mais ça m'a fait du bien de ressortir cela 54 ans après le vol de Spoutnik 2. ;)

 

Sinon, par rapport à Spoutnik 1, Spoutnik 2 avait un "plus" : un appareil de détection des radiations cosmiques. Seulement il n'avait point d'appareil enregistreur pour les garder en mémoire et ne faisait que de les diffuser en direct par des signaux codés que seuls les Soviétiques pouvaient interpréter. Or lorsque Spoutnik 2 survolait le territoire le l'Union Soviétique il était proche du point le moins élevé de son orbite (le périgée) à 212 km environ et alors il ne détectait aucune radiation et donc ne transmettait rien, alors que quand il était proche de son apogée (vers 1 160 km) il captait parfaitement les radiations (qu'on appellera ensuite les "ceintures de Van Allen", qui seront découvertes lors du vol du premier satellite artificiel américain "Explorer 1" lancé le 1er février 1958) et transmettait cette information par radio. Cela fut parfaitement capté en Australie et en Amérique du Sud mais les scientifiques de ces pays ne pouvaient pas les interpréter, ignorant la "clef de décodage" de ces signaux... Eh oui !... Il ne faut jamais oublier qu'on était alors en pleine "guerre froide" et que la "conquête de l'espace" en était un élément essentiel. :( :( :(

 

Deux à zéro, après les succès soviétiques de Spoutnik 1 et de Spoutnik 2 les officiels américains pressèrent donc l'US Navy d'envoyer très rapidement leur premier satellite artificiel, et en tout cas avant la fin de 1957 !… Cette pression lui fut hélas fatale…

 

 

* 2.3) vendredi 6 décembre 1957 : le lancement raté de "Vanguard 1A". L'Amérique est humiliée !...

 

Le vendredi 6 décembre 1957 allait être la journée de la revanche des États-Unis : non seulement ils allaient réussir eux aussi à envoyer un satellite artificiel, mais, certains de la fiabilité de leur technologie, ils allaient convier le monde entier à y assister (alors que les deux lancements soviétiques s'étaient effectués dans le plus grand secret, et révélés seulement dès qu'on était certain de leur succès). Et, cerise sur le gâteau, les caméras de la télévision américaine étaient invitées à diffuser ce lancement en direct depuis Cap Canaveral (Floride).

 

A 16h 44m (Temps Universel) les moteurs de la fusée emportent vers l'espace le satellite "Vanguard-1A" une sphère en aluminium de 15,2 cm de diamètre et pesant 1,36 kg. Les trois réseaux télévisés américains (ABC, CBS et NBC) diffusent en direct ce magnifique décollage. Mais, deux secondes après avoir quitté le sol et après s'être élevée d’environ un mètre et vingt centimètres, la fusée composée de trois étages perd de la poussée et commence à retomber en penchant vers l’arrière. Ayant touché violemment la rampe de lancement, les réservoirs de carburant se rompent et explosent, détruisant entièrement la fusée et endommageant gravement la rampe de lancement !… Toute l'Amérique assiste en direct à la télévision à ce désastre technologique sans précédent !… :o :o :o Les États-Unis ont été humiliés par la stupide US Navy, dont les responsables ont alors rasé les murs du Pentagone dans les jours suivants… :confused: :confused: :confused:

 

Une véritable hystérie secoue alors les États-Unis : les Russes peuvent leur envoyer des fusées porteuses de bombes atomiques et eux se révèlent incapables d'envoyer une fusée à plus de deux mètres de hauteur !…

:o :o :o

 

Le seul gagnant de ce désastre fut le satellite Vanguard-1A lui-même : éjecté de la fusée lors de l'explosion, sa coque a bien résisté et ses émetteurs ont bien fonctionné !… ;) L'émotion causée par cet échec aux États-Unis sera telle que la presse américaine la comparera une deuxième fois à Pearl Harbor… :( :( :(

 

L'Américain le plus vexé par cet échec fut bien sûr le Président des États-Unis Dwigth David Eisenhower. Quatre jours après ce nouveau Pearl Harbor technologique, le mardi 10 décembre 1957 il ordonna au ministre de la défense de lever immédiatement l'embargo qui frappait l'équipe de Wernher von Braun et de lui donner l'ordre de procéder le plus vite possible au lancement d'un satellite artificiel américain.

 

 

Voici deux vidéos, avec des commentaires américains, de ce lancement raté : d'abord une vidéo en noir et blanc, puis une vidéo en couleur.

 

 

"http://www.youtube.com/watch?v=JK6a6Hkp94o&feature=player_embedded" via YouTube
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"http://www.youtube.com/watch?v=zVeFkakURXM&feature=related" via YouTube
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L'année 1958 verrait-elle la revanche des États-Unis ? :?: :?: :?:

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Je dois contredire votre version sur Laïka Damka ( "grisette" ), qui a connu un destin analogue à Pilâtre de Rosiers, mort lui aussi à cause de l'impatience de Louis XVI , qui était pressé de voir un ballon à gaz français franchir la Manche !... Un programme existait bel et bien pour la ramener saine et sauve : elle se trouvait dans une cabine éjectable qui devait se détacher de la coiffe satellisable et redescendre donc en vol suborbital , freinée par des parachutes ( comme les premiers astronautes du programme "Mercury" : le chimpanzé "Ham", suivi d'Alan Shepard, etc ... !... Ce schéma fut publié dans "l'Humanité-Dimanche" au cours des semaines qui ont suivi le lancement !... Le lien que que vous avez vous-même placé le précise bien !... Le voyage de Laïka ne devait durer que quelques heures !... Ses chances de survie n'étaient pas négligeables : des singes avaient péri carbonisés dans des fusées "Aerobee" , d'autres ( ainsi que des souris ! ) étaient revenus sains et saufs !... Des cabines éjectables avaient été expérimentées à l'époque sur des vols supersoniques !... Un film avec Humphrey Bogarth avait été tourné sur ce thème ( titre oublié ). Il est donc inutile de noircir stupidement le tableau avec l'anti-communisme primaire habituel : les ambitions des politiciens ne connaissent ni frontières, ni limites spatio-temporelles et à l'Ouest aussi, on sacrifiait les "Grisettes" et les humains ....

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Bonjour à toutes et bonjour à tous, :)

 

Voici, à l'intention de ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'astronautique et qui sont également "tintinophiles" un extraordinaire dessin de Hergé datant de 1969 saluant le premier homme à avoir posé un pas sur la Lune :

 

 

tintin_lune_72dpi.jpg

 

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

 

Ce dessin est doublement extraordinaire, car il contredit de façon irréfutable la promesse faite par le capitaine Haddock à la dernière planche de "On a marché sur la lune" !... éructant ( et postillonnant ) , il affirme à Tournesol que jamais il ne remettrait les pieds dans son cercueil volant , "jamais, espèce de zouave interplanétaire" !... Ce dessin prouve le contraire !....

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Bonjour Ma Chère Julie, :)

 

Certes, j'aurai pu faire la "préhistoire" de l'astronautique. A cet effet le très volumineux (401 pages) et très lourd (2,5 kg :o :o :o ) livre "Le Grand Atlas de l'Espace" paru aux éditions Universalis en 1989 sous la responsabilité de Jean-Claude Falque indique à la page 12 : « Des flèches à feu propulsées par des fusées firent preuve de leur efficacité à la bataille de Kaifeng (appelé alors Bianjiing) en 1232. Une relation de ces faits de guerre est donnée par le père Antoine Gaubil dans son "Histoire de Gentchiscan [Gengis-kkan] et de toute la dynastie de Mongous, ses successeurs, coquérants de la Chine" (1739). Cinq ans après la mort de Gengis-khan en 1227, la ville de Kaifeng, située au sud du fleuve Jaune, est assiégée par des hordes mongoles. Le gouverneur de la ville, Jiangiin, organise la défense depuis le palais de Longdegong. Sa stratégie permet aux défenseurs de résister pendant de longs mois aux assauts d'au moins trente mille agresseurs. Les Mongols se retirent, se regroupent et déclenchent une nouvelle offensive. Selon le père Gaubil, c'est à ce moment qu'apparurent les fusées. Les Chinois mirent en œuvre une nouvelle arme dont l'effet sur les Mongols fut considérable : « Quand on mettait le feu, cela faisait un bruit semblable à celui du tonnerre, et s'entendait de cent li (environ cinq lieues). L'endroit où elle tombait se trouvait brûlé et le feu s'étendait à plus de deux mille pieds... » Un autre missionnaire, le père Joseph-Anne-Marie de Moyria de Maillac, écrit, dans le volume IX de son Histoire générale de la Chine (publiée entre 1777 et 1784), traduction des annales chinoises Tongiangangmu, œuvre collective rédigée sur une très longue période (du XIe au XVIIe siècle) : « De plus, les assiégés avaient à leur disposition des flèches à feu volant (fei-ho-tsiang). » Une fois allumées, elles décollaient rapidement, décrivaient une trajectoire tendue et, au point d'impact, mettaient le feu sur une étendue de dix pas.

Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, les Mongols vont propager l'invention chinoise, ils attaquent les peuples en adoptant et perfectionnant rapidement les fusées. Il en est ainsi du Japon, de la Corée, des Indes... Les Arabes semblent avoir pris connaissance des fusées lors de la prise de Bagdad par les Mongols en 1258. »

 

Voilà, Julie : tu sauras que c'est exactement en 1232 que les fusées chinoises ont été utilisées pour la première fois. ;)

 

Un peu plus loin, l'ouvrage que je cite indique que Jeanne d'Arc se servit de fusées contre les Anglais pour repousser le siège qu'ils menaient contre la ville d'Orléans (la dernière grande ville française qui leur résistait encore) le dimanche 8 mai 1429. Jean d'Orléans, comte de Dunois, Grand Chambellan de France, se servit également de fusées contre les Anglais lors de la décisive bataille de Formigny le mercredi 15 avril 1450. Les Anglais y furent vaincus et furent contraints d'évacuer toute la partie Nord de la France. :be: :be: :be:

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

 

Selon une chronique, Gengiz Khan aurait été tué sur un "banc d'essai" : il avait créé un véritable "bureau d'études" mobile où l'on testait et perfectionnait sans cesse des armes , notamment le "Feu Grégeois" ( dont nous ne savons plus grand'chose ) . Tout au plus, peut-on supposer que nous les avons redécouvertes à travers les armes incendiaires !... Quand Marco Polo se rend en Chine, les canons sont déjà bien au point, même s'ils ne tirent qu'à mitraille ou à boulets de pierre !...

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Bonjour Kef, :)

 

Certes, tu cites trois pionniers essentiels dans les débuts de l'astronautique, mais il y a un grand vulgarisateur de l'astronautique qu'il ne faut pas passer sous silence (hélas, il est assez peu connu... au point que Wikipédia ne le mentionne même pas !!!... :cry: :cry: :cry: ) : le professeur Alexandre Ananoff (1910 - 1992) qui publia en 1950 un remarquable ouvrage intitulé sobrement "Astronautique"

 

 

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Voici, grâce à l'INA (Institut National de l'Audiovisuel), ce que ce grand spécialiste de l'astronautique disait à propos du lancement du premier satellite artificiel le mercredi 9 octobre 1957 (donc seulement cinq jours après la mise sur orbite de Spoutnik 1) sur l'unique chaîne, noir et blanc, de la télévision française : http://www.ina.fr/media/entretiens/video/I05165238/alexandre-anatoff-l-astronautique-au-service-de-la-paix.fr.html.

 

Mais, il faut surtout écouter cet extraordinaire lien audio de l'INA qui reproduit l'émission diffusée sur la "chaîne nationale" de la radiodiffusion française (la future chaîne de radiodiffusion "France III nationale" puis "France Culture") le mercredi 12 novembre 1947 sur le thème "Le voyage interplanétaire est-il possible ?". Cette discussion, menée par Paul Guimard, réunit les intervenants suivants : Gérard Lefèvre (de la revue "Science et avenir"), Albert Ducrocq (professeur de physique électrique), Georges Jabert (médecin), André Cléry (rédacteur scientifique du quotidien "France Libre"), et Alexandre Ananoff (directeur de la section astronomique des aéroclubs de France) : http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/audio/PHD85011484/le-voyage-interplanetaire-est-il-possible.fr.html. C'est assez long (17 minutes et 18 secondes), mais c'est essentiel pour comprendre comment on voyait les voyages interplanétaires dix ans avant Spoutnik 1. :)

 

 

Pour moi, le nom d'Alexandre Ananoff restera pour toujours associé à la merveilleuse soirée du dimanche 20 juillet 1969. Voir ce que j'en ai dit sur Webastro : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=48645.

 

 

 

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

 

C'est d'autant plus absurde qu' Ananoff est en grande partie l'auteur technologique de "On a marché sur la Lune" : il fut étroitement associé à toute la structure astronautique de la bd d'Hergé !... Cerise sur le gâteau, il organisa même un décor pour le 1° avril 1955 ( ou 54 ) du journal "Tintin" , reconstituant la cabine de pilotage de la fusée lunaire : il s'affirmait donc comme le véritable professeur Tryphon Tournesol de "Objectif Lune" et "On a marché sur la Lune", oeuvre culturelle majeure qui a joué un rôle déterminant pour enraciner les fondations de l'ère de l'Espace ( jusqu'alors tournées en dérision ! ) pour le développement futur de la civilisation !...

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