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Pourquoi l'astrophotographie ? (article de Cloudy Nights)


Jeff Hawke

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Dans le sondage sur visuel ou photo d'il y a quelques temps, il avait été question d'un papier posté sur le site US Cloudy Nights qui me paraissait amener des éléments de réflexion intéressant sur ce sujet. Tout le monde ne lisant pas l'anglais, je me suis collé à une traduction que je poste ici. L'auteur du papier, Christophe Veleder, m'a donné son accord, à la condition que je cite ma source, ce que je viens de faire... :cool: (Pour info, il y a eu une discussion intéressante entre visuels et imageurs sur le forum Cloudy Nights, suite à cet article. Mais c'est en anglais).

 

 

Pourquoi l'astrophotographie ?

 

 

Christophe Veleder (2008) Cloudy Nights

 

 

Je pratique l'astronomie depuis plus de 30 ans, c'est à dire pratiquement toute ma vie. J'ai un peu touché à l'astrophoto durant la majeure partie de ces années, mais ce n'est que récemment que je m'y suis mis plus sérieusement.

 

 

L'astrophotographie combine deux passions très difficiles et couteuses en une seule...C'est sans le moindre doute la plus difficile techniquement et la plus exigeante de pratiques de la photographie. On doit opérer dans des conditions de lumière extrêmement faibles, sur des objets distants et très faibles, avec de très longues focales, et pour couronner le tout, ces abrutis d'objets (suckers) bougent dans le ciel. La mise au point normale des boitiers ne fonctionne pas en basse lumière, et il ne suffit pas de « juste régler sur l'infini » car même un simple changement de 5° dans la température demande que la mise en point soit retouchée en raison de la contraction du métal du télescope. La mise au point très précise se révèle exceptionnellement difficile car il apparait que rien n'est plus difficile que mettre au point sur une étoile. Les optiques des appareils photos de jour font apparaître chaque faiblesse optique, astigmatisme et tout autres aberration optique imaginable car il n'y a pas de pire torture pour tester une optique qu'un champ d'étoiles. Ces optiques doivent être exceptionnelles, et sont donc très chères. Le télescope doit suivre l'objet à le perfection pendant des heures, sur une monture stable comme un roc, pendant que le boitier collecte avec lenteur et précision les vieux photons. En astrophoto, une focale de 1000 mm et un champ de 2 degrés est considéré comme banal ou normal. A ce niveau de grossissement, il y a très peu de place pour une erreur quelconque. Mais avec les longues heures d'exposition dans le noir et le froid, avec les yeux fatigués et le cerveau brumeux, il y a de nombreuses occasions pour les erreurs. Investissez plusieurs milliers de dollars et vous pourrez commencer à réaliser quelques jolies images...mais bien sûr seulement après des centaines d'heures de frustration tandis que vous vous familiarisez avec toutes les particularités de fonctionnement de votre équipement. Un équipement meilleur et plus couteux rend les choses un peu plus facile, mais vous aurez encore besoin d'être dehors dans le noir, sous les étoiles, pour y arriver et régler tous les inévitables problèmes posés par ce qui ne se déroule pas comme prévu.

 

 

Ceux d'entre nous qui se consacrent à cette passion devraient se faire examiner. Nous dépensons des milliers de dollars pour rester debout tout la nuit, à des kilomètres de la plus proche lumière artificielle, exposant pendant des heures des objets trop faibles pour être vus avec le télescope. Et ce ne 'est pas comme si nous pouvions vendre nos précieuses images pour récupérer les énormes sommes engagées. De meilleures images sont facilement et gratuitement disponible grâce au télescope spatial Hubble. Même ceux, exceptionnellement rares, qui ont des images suffisamment belles pour les vendre, si on considère le coût élevé de l'équipement et le temps pour créer une image vendable, ils feraient mieux de travailler comme agents d'accueil chez Walmart plutôt que de faire de l'astrophoto. Nous photographions très rarement quelque chose de nouveau. Le télescope spatial Hubble et les autres télescopes professionnels tout autour du monde ont déjà imagé des centaines de fois, si ce n'est des milliers, tout ce qui est intéressant dans le ciel nocturne, et avec une résolution et une qualité qui sont tout simplement techniquement impossibles à égaler par les amateurs.

 

 

Quel pourrait donc être l'attrait de ce passe-temps de malade ? Je pense que pour une part, c'est parce qu'il représente justement un tel défi qu'il est attirant. Ce n'est pas pour l'astronome amateur impatient ou trop préoccupé par le budget. Cette passion vous prend beaucoup de vous-même, physiquement, mentalement, émotionnellement et, tout particulièrement, économiquement. Mais c'est aussi le cas de l'alpinisme et il y a des milliers de personnes qui sortent de leur routine pour le pratiquer. L'Everest a été, à ce jour, gravi des centaines de fois, mais les gens continuent de vouloir le gravir. Les gens dépensent des dizaines de milliers de dollars et des années de leur vie à s'entrainer pour pouvoir se trouver eux-même sur le sommet. Pourquoi ? Ils veulent le défi et ils veulent le conquérir et ce n'est pas une question d'argent. Il y a quelque chose comme ça avec l'astrophotographie aussi. « C'est clair, la nébuleuse d'Orion, M42, a été imagée des milliers de fois avant, mais c'est moi qui ai fait celle-ci !"

 

 

Il me semble aussi qu'il y a quelque chose de très Zen dans l'astronomie amateur en général, et dans l'astrophotographie en particulier. Le temps disparaît pour moi quand je vais dans mon bosquet, dehors dans l'obscurité, et l'aube arrive un tout petit peu trop rapidement. Sous une canopée d'étoiles, où la Voie Lactée brille si fort au-dessus de vous, vous prenez réellement conscience d'être sur la Terre, tournant dans l'espace. Tout est souvent très calme et la nature a tendance à bouger très lentement la nuit. C'est un temps pour être calme, regarder là-haut et noter mentalement. Ce n'est pas à la télé ou sur Internet, c'est la réalité, l'Univers, et si vous être réellement attentif, vous pouvez y sentir votre place. Vous êtes petit au delà de toute imagination, et cependant vous êtes aussi ici, et conscient de cette impression un peu effrayante. Comme lorsque vous visitez une grande cathédrale, c'est toujours sympa de ramener à la maison un petit souvenir de votre expérience. L'astrophotographie fait cela pour moi. 99% de ma vie est consacrée à mon lot quotidien, faire face à mes responsabilités, gagner ma vie, élever mes enfants. Cette passion me donne l'opportunité de me souvenir d'un contexte plus grand pour ma vie et pour ma place dans l'immensité du temps et de l'espace. L'astrophotographie me permet de voler un minuscule fragment des grands mystères du ciel nocturne et de le ramener à la lumière du jour pour le partager. Qui n'aimerait pas cela ?

Posté

Waow ! MERCI pour cette traduction Jeff.

Ce texte est très riche. C'est vrai que je me pose ce genre de question depuis plusieurs mois. Plus envie de faire de la photo... Pourquoi ? Qu'est ce qui a changé dans ma manière d'aborder l'astro ? Je me sens plus aujourd'hui attiré vers le visuel. Pourquoi ? Au début je ne voyais l'astro qu'à travers la photo argentique. Puis il y a eu les premières webcams.. A présent c'est voir, regarder et revoir.. Et demain ? re-photo ?

 

:cool:

Posté

Très beau texte, en effet! J'aime tout particulièrement "Ce n'est pas à la télé ou sur Internet, c'est la réalité, l'Univers, et si vous être réellement attentif, vous pouvez y sentir votre place. Vous êtes petit au delà de toute imagination, et cependant vous êtes aussi ici, et conscient de cette impression un peu effrayante".

C'est pas de toi, par hasard? La traduction libre, parfois....

 

Merci, Jeff!

 

:)

Posté

Hé, qui sait, au pays du hamburger et des armes de destruction massives, il y a aussi des Jeff Hawke qui veillent.

Comme quoi il y a de l'espoir (ils ont même réussi à virer le crétin au manettes du monde depuis 8 ans, c'est une preuve).

 

Merci Jeff en tout cas pour ce travail.

J'avoue que j'ai raté "l'original" sur CN, il faudrait que je le retrouve.

Posté

Merci pour cette traduction Jeff :)

 

C'est vrai que cela résume ce que l'on peut ressentir lorsque l'on fait de la photo. Comme quoi en faisant de la photo cela n'empêche pas d'être émut par ce qui nous entoure...La technique ne va pas forcement "réduire" ou annihiler nos sensations...

 

@+

Seb

Posté

C'est presque émouvant de voir si bien écrit ce qu'on ne ressent que confusément, car c'est tout à fait ça.

Je vais l'imprimer à l'attention de ceux qui me demandent pourquoi je m'emm... la nuit à me geler, pour souvent un résultat nul...à leurs yeux. Le visuel est aussi concerné par ce texte, necessitant moins de moyens sans doute, mais une qualité qui est celle de savoir regarder, et réver aussi.

Posté

Ça valait le coup de le traduire, ce texte, en effet ! :)

 

Pareil, c'est le passage « Ce n'est pas à la télé ou sur Internet, c'est la réalité, l'Univers » qui m'a vraiment bien plu. Voilà pourquoi on s'embête dehors la nuit, dans le froid et l'humidité. C'est la réalité !

Posté
"Ce n'est pas à la télé ou sur Internet, c'est la réalité, l'Univers, et si vous être réellement attentif, vous pouvez y sentir votre place. Vous êtes petit au delà de toute imagination, et cependant vous êtes aussi ici, et conscient de cette impression un peu effrayante".

C'est pas de toi, par hasard? La traduction libre, parfois....

 

Il y a le texte original sur le lien dans le fil de Bruno (dont j'ai redonnné le lien en début de ce fil).

 

Le passage : This isn't on TV or the Internet this is the real thing, the Universe, and if you really pay attention you can feel your place in it. You are tiny beyond imagination, and yet you are also here and aware of the awe

 

J'ai essayé de m'appliquer pour être fidèle (mais je sais que "traduttore = tradittore"...;)). "Awe" est délicat pour trouver un équivalent. C'est lié à quelque chose d'impressionnant, qu'on admire mais aussi respecte et craint...

 

(Par exemple, définition dans le Collins : Awe is the feeling of respect and amazement that you have when you are faced with something wonderful and often rather frightening. She gazed in awe at the great stones... )

Posté

Merci Jeff pour cette traduction:)

 

perso je retiendrais un phrase , c'est celle ci :be:

 

"Ceux d'entre nous qui se consacrent à cette passion devraient se faire examiner"

 

 

je crois en fait que nous sommes effectivement tous des grands malades!!!:D

Posté

Bonjour à toutes et bonjour à tous, :)

 

Comment ki cause bien le mec Jeff !!!.. ;):D:be:

 

Hum, hum, je voulais dire : quel plaisir de lire la délicate prose de notre ami Jeff, même pour la traduction d'un texte anglo-saxon… :wub: :wub: :wub:

 

Ah, Cher Jeff, de te lire en ce matin de la Sainte Adèle, c'est comme voir dans une plaine désespérément glacée par la brise hivernale la braise rougeâtre d'une cheminée où brûlent encore de merveilleuses phrases écrites superbement dans notre belle langue française… ;)

 

Et lorsque je te lis, Jeff, toi le natif de Palaiseau (du temps de la grande "Seine-et-Oise" !…), je me dis que Victor Hugo a été très cruel envers toi de mettre dans la bouche de Gavroche ces vers immérités :

 

« On est laid à Nanterre,



C'est la faute à Voltaire,

Et bête à Palaiseau,

C'est la faute à Rousseau. »

 

Tous les Webastrams te sont reconnaissants, mon Cher Jeff, de la qualité littéraire de tes messages !… Continue comme ça et fais de nombreux émules parmi les astronomes amateurs francophones… :p :p :p

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté

Merci a Jeff pour cette traduction qui résume bien notre " dérangement mentale" !

texte que je vais imprimer pour lecture a Madame qui me repete souvent "je comprends pas pourquoi tu t'embêtes autant .." (elle est bien elevé ma femme elle ne dit t'emmer... !)

au moins elle sera rassurée de savoir qu'il y a d'autre "givré " (c'est de saison )

Posté

Moi je suis optimiste : je ne pense pas que ce soient nous les malades, je pense que c'est tous les autres.

 

Heu... du coup je me demande si c'est une vision optimiste, ça... :)

Posté
Moi je suis optimiste : je ne pense pas que ce soient nous les malades' date=' je pense que c'est tous les autres.[/quote']

C'est aussi mon avis. :rolleyes:

Heu... du coup je me demande si c'est une vision optimiste, ça... :)

:)

Posté

Il y a deux points que je trouve particulièrement intéressants dans ce papier, outre bien sûr qu'il tente de décrire de l'intérieur certaines des motivations de l'astro photographe.

 

Le premier, c'est qu'il n'est pas complaisant sur la difficulté, le coût, et l'ingratitude de cette activité. Il faut être patient. Ne pas être "budget minded". S'attendre à passer de nombreuses heures avec de grandes déceptions. En cela, il me semble que le papier n'est pas seulement intéressant pour les astrophotographes, mais est aussi utile pour les débutants qui se posent la question de la photo, pour les aider à se représenter les investissements (de tout ordre) nécessaires. Et valider leur motivation à l'aune de prix d'entrée.

 

Le second point, c'est qu'il explicite des motivations d'ordre esthétique et émotionnel, et non pas seulement sur l'aspect technique (aspect qui est à peine traité, seulement pour mettre en exergue la difficulté et l'exigence de cette pratique). Je dois avouer que j'avais été agréablement surpris à la lecture, ayant jusque là tendance à penser que l'imagerie relevait plus de l'exploit technique et d'un gout pour les équipements compliqués, mettant plus l'accent sur le résultat à montrer, que sur la contemplation et le désir de partager une émotion. Bref, une vision par trop simpliste... Les voies de chacun sont, sinon impénétrables, du moins complexes. :cool:

Posté
Le passage : This isn't on TV or the Internet this is the real thing, the Universe, and if you really pay attention you can feel your place in it. You are tiny beyond imagination, and yet you are also here and aware of the awe

 

J'ai essayé de m'appliquer pour être fidèle (mais je sais que "traduttore = tradittore"...;)). "Awe" est délicat pour trouver un équivalent. C'est lié à quelque chose d'impressionnant, qu'on admire mais aussi respecte et craint...

 

(Par exemple, définition dans le Collins : Awe is the feeling of respect and amazement that you have when you are faced with something wonderful and often rather frightening. She gazed in awe at the great stones... )

C'est bien pour ce genre de détails qui rendent la traduction délicate que je te félicitais pour le résultat. Je pense que tu as su restituer la "substantifique moëlle" du texte original, tout en l'adaptant au français.

 

C'est vrai que "effrayant" est un peu fort, ou plutôt qu'il manque de nuance, dans son sens habituel en français. J'ai trouvé une autre possibilité, qui tourne autour de "terriblement impressionnant"

Posté
Le second point, c'est qu'il explicite des motivations d'ordre esthétique et émotionnel, et non pas seulement sur l'aspect technique (aspect qui est à peine traité, seulement pour mettre en exergue la difficulté et l'exigence de cette pratique). Je dois avouer que j'avais été agréablement surpris à la lecture, ayant jusque là tendance à penser que l'imagerie relevait plus de l'exploit technique et d'un gout pour les équipements compliqués, mettant plus l'accent sur le résultat à montrer, que sur la contemplation et le désir de partager une émotion. Bref, une vision par trop simpliste... Les voies de chacun sont, sinon impénétrables, du moins complexes. :cool:

Sur cet aspect, étant (pour l'instant!) plus photographe (amateur) qu'astrophotographe, l'une des choses qui m'attire et me fascine dans l'astrophotographie, c'est qu'au contraire de la photographie "terrestre", où sauf rares exceptions on cherche à restituer le plus fidèlement possible ce que l'oeil voit (quitte à corriger des défauts, voire en numérique faire disparaître le poteau électrique disgracieux au milieu du paysage...), en astrophotographie on cherche à révéler ce que l'oeil ne verra jamais (couleurs, détails et extensions de la tache floue qu'on arrive à percevoir péniblement en vision décalée N&B en visuel...).

Bref quasiment toute photo astronomique (sauf peut-être le soleil et la lune, dans une moindre mesure les planète) est forcément une interprétation "artistique" au sens ou de toute façon on ne peut comparer le résultat avec ce que l'oeil peut percevoir (même si à l'évidence notre cerveau est conditionné par les superbes photos prises avec de grands instruments par les professionnels, ou celles des amateurs de haut vol).

 

Ce sont d'ailleurs ces différences d'interprétation parfois sur un même objet entre N. Outters, E. Mouquet et T. Legault que j'ai le plus retenu de leur présentation commune aux dernières RCE.

 

Cela fait 20 ans au moins que j'ai un débat régulier avec un ami astram pur visuel: "Pourquoi veux-tu prendre des photos alors que tu ne feras jamais aussi bien que toutes ces superbes photos que tu peux avoir facilement?"

Je pense que la vraie réponse se trouve en effet dans cette dimension artistique ("mon interprétation de tel objet"), même si la dimension exploit technique peut primer parfois, notamment au début. Mais, sauf à une fuite en avant permanente dans l'outil technique, je ne sais pas si on peut persévérer dans la durée quand cette motivation artistique et émotionnelle n'est pas au rendez-vous.

Posté
Heu... du coup je me demande si c'est une vision optimiste' date=' ça... :)[/quote']

 

Optimiste, je ne sais pas... Mais en tout cas, c'est très inquiétant sur ta santé mentale. N'importe quel psychiatre te dira que lorsque l'on commence à être persuadé que l'on est le seul à être normal et que c'est tous les autres qui sont fous, l'internement doit être envisagé... :be::be:

 

 

Bon moi ça va, je ne me sens pas fou, je ne fais pas d'astrophoto.

 

Je passe juste des heures et des nuits à me les cailler, en essayant d'apercevoir d'impossibles objets faibles, qui portent en guise de noms des numéros que l'on mélange avec d'autres, et dont j'ai le plus grand mal à me souvenir par la suite...Et cela si possible et de temps en temps, à des milliers de kms de chez moi...

 

Rien donc que de très normal. :cool:

Posté

«... C'est clair, la nébuleuse d'Orion, M42, a été imagée des milliers de fois avant, mais c'est moi qui ai fait celle-ci !..."

 

Protagoras disait que l'homme est la mesure de toute chose, je serais tenté de dire que l'astro (avec ou sans photo) est un humanisme... En tout cas c'est un très bel article.

Joyeuses fêtes!

Posté

Personnellement je ne vois pas d'aspect artistique dans l'astrophoto. Je ne dis pas ça pour dénigrer, et je pense avoir compris ce que dit l'auteur de l'article, mais je vois l'astrophoto plutôt comme une activité technique. Tiens, pour donner un exemple : effectuer le tour du Monde à la voile en solitaire est sans doute une activité passionnante, très difficile, très technique, et ceux qui réussissent cette course sont dignes d'admiration. Mais il n'y a rien d'artisitique là-dedans. C'est un peu comme ça que je perçois l'astrophoto. Mais peut-être est-ce juste un malentendu sur le sens du mot "artistique".

 

Pour préciser... Quand on photographie un objet, on a le choix du cadrage et de la façon dont on va le visualiser (seuils, couleurs, etc.), le choix des filtres éventuellement, mais ces choix sont quand même restreints, ce n'est pas comme un paysage qu'on va révéler d'une autre façon en attendant que l'éclairage soit particulier, en jouant sur les volumes, les lumières, la profondeur de champ... Les objets du ciel sont figés et identiques sur toutes les photos, aux seuils de visualisation près. Je ne vois pas comment on peut dire : sur cette photo, c'est mon interprétation personnelle. C'est ma photo personnelle, là OK, pas de problème.

 

Alors oui, les photos sont belles, mais c'est parce que les objets sont beaux, on y est pour rien je trouve.

 

Et le dessin astro ? Certains dessins ont une dimension artisitique, puisque le style, la façon de retranscrire ce qu'on a vu, devient essentiel. Mais je précise tout de suite que mes dessins n'ont absolument rien d'artistiques, et je pense ne pâs être le seul.

 

Et les CROAs ? Certains sont probablement artistiques, quand ils véhiculent de la poésie ou des émotions (*). Les miens non, ce sont juste des comptes-rendus, comme des articles de journaux.

 

-----------

(*) Si la photo d'un astre véhicule des émotions, c'est dû à la beauté de l'astre, on y est pour rien. Alors que si un CROA véhicule des émotions, c'est dû à la plume de son auteur, à sa façon de raconter, ce n'est pas dû à l'objet qu'il a vu, puisqu'on ne le voit pas. Celui qui révèle la beauté du ciel par des dessins ou des écrits, ce sont ses dessin, ses écrits. C'est lui qui a tracé les contours du dessin, c'est lui qui a imaginé les phrases. Alors que sur une photo, les contours de la galaxie, ben elles viennent de ses photons, le photographe n'y met rien de personnel.

 

Bon, ça ne doit pas être très convaincant, mais c'était juste pour exprimer ma pensée, surtout pas pour convaincre qui que ce soit.

Posté
Personnellement je ne vois pas d'aspect artistique dans l'astrophoto. Je ne dis pas ça pour dénigrer' date=' et je pense avoir compris ce que dit l'auteur de l'article, mais je vois l'astrophoto plutôt comme une activité technique. Tiens, pour donner un exemple : effectuer le tour du Monde à la voile en solitaire est sans doute une activité passionnante, très difficile, très technique, et ceux qui réussissent cette course sont dignes d'admiration. Mais il n'y a rien d'artisitique là-dedans. C'est un peu comme ça que je perçois l'astrophoto. Mais peut-être est-ce juste un malentendu sur le sens du mot "artistique".

 

Pour préciser... Quand on photographie un objet, on a le choix du cadrage et de la façon dont on va le visualiser (seuils, couleurs, etc.), le choix des filtres éventuellement, mais ces choix sont quand même restreints, ce n'est pas comme un paysage qu'on va révéler d'une autre façon en attendant que l'éclairage soit particulier, en jouant sur les volumes, les lumières, la profondeur de champ... Les objets du ciel sont figés et identiques sur toutes les photos, aux seuils de visualisation près. Je ne vois pas comment on peut dire : sur cette photo, c'est mon interprétation personnelle. C'est ma photo personnelle, là OK, pas de problème.

 

Alors oui, les photos sont belles, mais c'est parce que les objets sont beaux, on y est pour rien je trouve.

 

Et le dessin astro ? Certains dessins ont une dimension artisitique, puisque le style, la façon de retranscrire ce qu'on a vu, devient essentiel. Mais je précise tout de suite que mes dessins n'ont absolument rien d'artistiques, et je pense ne pâs être le seul.

 

Et les CROAs ? Certains sont probablement artistiques, quand ils véhiculent de la poésie ou des émotions (*). Les miens non, ce sont juste des comptes-rendus, comme des articles de journaux.

 

-----------

(*) Si la photo d'un astre véhicule des émotions, c'est dû à la beauté de l'astre, on y est pour rien. Alors que si un CROA véhicule des émotions, c'est dû à la plume de son auteur, à sa façon de raconter, ce n'est pas dû à l'objet qu'il a vu, puisqu'on ne le voit pas. Celui qui révèle la beauté du ciel par des dessins ou des écrits, ce sont ses dessin, ses écrits. C'est lui qui a tracé les contours du dessin, c'est lui qui a imaginé les phrases. Alors que sur une photo, les contours de la galaxie, ben elles viennent de ses photons, le photographe n'y met rien de personnel.

 

Bon, ça ne doit pas être très convaincant, mais c'était juste pour exprimer ma pensée, surtout pas pour convaincre qui que ce soit.[/quote']

 

 

Bonjour Bruno

 

Ton analyse est très bonne, mais je pense qu'ici le sujet n'est pas de savoir si on se trouve avec l'astrophoto dans le domaine technique ou artistique...je crois que l'auteur de l'article résume bien la réponse (que je trouve très belle):

 

..."Cette passion me donne l'opportunité de me souvenir d'un contexte plus grand pour ma vie et pour ma place dans l'immensité du temps et de l'espace. L'astrophotographie me permet de voler un minuscule fragment des grands mystères du ciel nocturne et de le ramener à la lumière du jour pour le partager. Qui n'aimerait pas cela ?...

Amitiés

Posté

Je sais, je sais, ce n'était pas le sujet, mais l'idée avait été abordé plus haut, donc je rebondissais dessus. Tu sais, on commence une discussion, et puis peu à peu ça peut dériver... J'aime bien le texte de départ mais je n'ai trop envie de la paraphraser.

Posté
Personnellement je ne vois pas d'aspect artistique dans l'astrophoto.

 

Je serais de prime abord plutôt d'accord avec Bruno.

Reste bien sur à définir ou tout au moins préciser ce que l'on entend par "aspect artistique".

 

Si l'on considère l'art comme un savoir faire, comme une habileté technique à réaliser des choses, alors oui, l'astrophotographie qui demande effectivement beaucoup de technique et d'habileté peut être considérée comme un art.

 

Si l'on considère l'art en revanche comme un mode d'expression, comme étant un language abstrait destiné à communiquer de l'émotion, alors il me semble que c'est une erreur de considérer que l'astrophotographie est de l'art..

 

La photographie peut probablement appartenir à ces deux catégories, en est il vraiment de même pour l'astrophotographie ? J'ai des doutes..

:)

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