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J’avais promis à Takaya de poster un vrai CROA dans la rubrique CROA, alors il fallait bien que je m'y mette...

Après quarante années et quatre mois d’attente, je me suis retrouvé avec à la fois, le même soir, une belle nuit et un télescope.

J’étais devant le ciel de Tauxigny ce lundi comme un gourmand affamé qui rentre dans une patisserie.

Des étoiles, il y en avait partout, et je ne savais plus par où commencer.

Enfin si, d’abord mettre en station, avec le viseur polaire tout neuf.

Puis règler le VaLà.

Oui je sais, c’est si beau de se balader à pied plutôt qu’en mobylette, mais j’ai tellement de temps à rattraper, alors va pour le VaLà.

Et quand il est aussi précis, quel bonheur...

Au programme de la soirée, balade erratique d’Orion à Hercules (je dois aimer les Héros), du ciel d’Hiver qui s’en va, à celui de Printemps qui arrive et le prétexte de découvrir, sur un ciel enfin noir et pur, les possiblités réelles de mon oeil et de l’instrument.

Le C8 est frétillant, et pour bien lui montrer que la soirée sera ciel profond ou ne sera pas, je lui rajoute sans discussion le réducteur de focale.

Un Schmidt-Cassegrain à F/6 cela commence à sentir bon les tachouilles...

Oculaire de 25mm, grossissement x48 et en voiture Simone.

Et quand je me perdrai un peu entre les constellations, Arpège sera là à coté pour m’expliquer que dans le prolongement des deux étoiles, en rajoutant le tiers de la distance des deux autres et un peu sur la droite en sortant on trouve Messier 754...

C'est parti...

D’abors, juste par acquit de conscience un tour sur Jupiter et Vénus, couple improbable, dont on sait déjà qu’il ne durera pas.

Rien à en tirer, déjà trop bas, presque dans les arbres, rangeons les petits oculaires et passons aux choses sérieuses.

D’abord étalonner la vision, direction M42 pour avoir une référence.

Elle occupe tout le champ du 25mm, débordant presque du cadre, le trapèze est bien net, tout va bien.

A coté M78, je ne sais toujours pas ce que lon y trouve vraiment hors photo, une vague lueur, les deux étoiles à leur place au centre,

Et en route pour la litanie des amas ouverts qui défilent M41, M46, 47, 48, 50, du Grand Chien à la Licorne, en passant par la Poupe.

Et la palme sans doute à M46, régulier, circulaire. Trop pressé pour essayer de trouver la petite NP qui s’y cache, promis, je reviendrai...

Et pendant que le Lion continue de monter, un petit tour dans le Cancer,

Alors La Ruche ou la Crèche, trop grande, qui sort du champ et donne envie de reculer pour mieux voir, et M67, bel amas, dernière halte avant le Lion.

Car le temps fort de la soirée était tout de même là, promesse de rendez-vous avec les galaxies.

Et soudain comme pour prendre de l’élan, retarder le moment, l’envie de retrouver M81 et M82 tout là haut dans la Grande Ourse.

Elle sont bien là, aux formes nettes, ronde ou allongée, comme des amies que l’on retrouve et qui attendaient, confiantes, certaines que l’on passerait les voir,

Mais avant de plonger entre les pattes du fauve, une interrogation d’Arpège, est-ce bien la nébuleuse du Crabe que je vois dans mon scope...

Petit détour vers M1, entre les cornes du Taureau, et la NP est bien là, pas trop fringante mais indéniable, dans le 10mm repris pour l’occasion.

Enfin le Lion...

Et d’abord le Trio, 65 et 67 bien visibles, dont le face à face est troublée par le troisième larron, pas flamboyant. Trio bancal, mais trio tout de même...

Et puis NGC3593, juste à coté, et là on entre dans l’univers des tachouilles incertaines,

3377, 3379, “vision décalée” me crie Arpège, mais mon oeil manque de pratique après tant d’années à regarder tout droit.

Alors plus facile, M95 et M96 et M 105, formant comme une haie d’honneur autour de Mars, coeur de Lion,

Et puis la surprise, la plus belle peut-être, NGC 2903, noyau brillant, comme tâchetée, entourée d’un halo bien distinct .

Après un petit tour dans la constellation de la Vierge, 4594, le Sombrero, bien visible, mais quelle est la part de l’imagination, du souvenir de la photo trop connue...

Je repars, trop de choses à voir, je reviendrai plus tard,

Entre temps les Chiens de Chasse sont montés, la traque continue,

Va pour M63, très faible, petite , comme un petit amas globulaire,

M51, aux deux galaxies bien visibles, noyaux distincts entourés d’un nuage, mais sans distinguer vraiment la structure, ni l’étendue du couple,

Et M3, amas globulaire, cousin d’Hercule, M13, qui justement se lève au-dessus des coupoles, 15° pas plus au-dessus de l’horizon, déjà présent, mais encore éteint, comme une promesse du printemps qui vient, accompagné, encore plus près des arbres, de son petit frère M92.

Et l’envie soudain de revenir près de chez nous, d’aller voir si Mars offre une belle image, avec des détails et le petit chapeau.

Un peu de déception après tant de splendeurs fugaces et lointaines, Mars est là, trop brillant, presque aveuglant, mais Syrtis Major est de l’autre coté et cette face là est bien vide, il faudra revenir dans quelques jours.

Vénus, et Jupiter en début de soirée, Mars maintenant, ce n’était pas une soirée à se balader dans le système solaire,

Sauf que là-haut, entre les deux Ours, Garrad nous attend, où plutot traverse le ciel, sans trop se presser, mais prête à s'enfuir si on la laisse faire...

Mais sans les cordonnées, la monture allemande montre ses limites,” à gauche”, “ plus haut”, “plus bas”, “si tu avais un Telrad”, le chercheur coudé est inversé par rapport au chercheur droit, et fouiller presque au Zénith n’est pas une sinécure, une comète dans une botte de foin...

Heureusement Philippe sorti comme par miracle de la coupole du 410, arrive, troisième héros de la soirée, (après Hercule et Orion, NDLR) et Garrad apparait, miraculeuse,

L’émotion devant une comète ne ressemble à rien d’autres, parce qu’elle est si proche et si lointaine à la fois, et que tous les autres objets du ciel, on sait confusément qu’on les retrouvera, la nuit prochaine ou dans un an, dans un an ou dans10 ans.

Après s'être baladé toute la soirée le long de milliers ou de millions d’années lumières, nous nous retrouvons comme des gamins devant un bout de glace de notre banlieue, si près de nous que l'on pourrait le toucher, un caillou qui traverse le ciel et ne reviendra peut-être jamais.

C'est une question de vocabulaire. Messier 51 ou NGC 2903, sont des "objets". Les comètes, elles, sont vivantes.

Elles procurent une émotion plus forte, simplement sans doute parce qu'elles sont comme nous, elles passent et s’en vont,

“ et durent ce que durent les roses,

l’espace d’un instant”

Posté

Salut JLD :)

 

J’avais promis à Takaya de poster un vrai CROA dans la rubrique CROA, alors il fallait bien que je m'y mette...

 

Et bien c'est tant mieux pour nous (Merci Takaya) :be:

 

A coté M78, je ne sais toujours pas ce que lon y trouve vraiment hors photo, une vague lueur, les deux étoiles à leur place au centre,

Avec un filtre UHC, tu verras plus de détails :p

 

Et la palme sans doute à M46, régulier, circulaire. Trop pressé pour essayer de trouver la petite NP qui s’y cache, promis, je reviendrai...

Aaaaargh, sacrilège :b:

Il faut prendre son temps lorsqu'on observe, tu ne sais pas ce que tu as raté :o

Tu as interêt d'y retourner :be:

 

Petit détour vers M1, entre les cornes du Taureau, et la NP est bien là, pas trop fringante mais indéniable

M1 est un rémanent de Supernovae ;)

 

Au plaisir de te lire :)

Posté

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce beau Croa! J'espère que Takaya te demandera d'en faire d'autres, pour notre plus grand plaisir!;)

Merci et bonne continuation.

Posté (modifié)
L’émotion devant une comète ne ressemble à rien d’autres, parce qu’elle est si proche et si lointaine à la fois, et que tous les autres objets du ciel, on sait confusément qu’on les retrouvera, la nuit prochaine ou dans un an, dans un an ou dans10 ans.

Après s'être baladé toute la soirée le long de milliers ou de millions d’années lumières, nous nous retrouvons comme des gamins devant un bout de glace de notre banlieue, si près de nous que l'on pourrait le toucher, un caillou qui traverse le ciel et ne reviendra peut-être jamais.

C'est ça! une belle émotion bien mise en mots..

 

 

A coté M78, je ne sais toujours pas ce que lon y trouve vraiment hors photo, une vague lueur, les deux étoiles à leur place au centre

Bon en même temps si on ne se satisfait pas des tachouilles, des fois ça limite... :confused:

 

 

J’étais devant le ciel de Tauxigny ce lundi comme un gourmand affamé qui rentre dans une patisserie.

 

Oui je sais, c’est si beau de se balader à pied plutôt qu’en mobylette, mais j’ai tellement de temps à rattraper, alors va pour le VaLà.

Une riche balade à 200 à l'heure, très agréable à suivre et à lire... Et quel souffle! :D

 

Merci

 

LN

Modifié par ln2d2
Posté

Que c'est bien écrit ! J'aime notamment la toute dernière partie concernant Garradd, c'est le genre de réflexion qu'on peut avoir en observant ce genre d'objet, en effet...

 

Juste une remarque : c'est quoi, Messier 754 ? :be:

Posté

Merci à tous pour vos commentaires qui m'inciteront surement à recommencer...!

Promis je ne ferai pas toutes les balades à ce rythme là, je prendrai mon temps, mais là j'ai été atteint de boulimie frénétique!

Je précise que Messier 754 est bien situé "dans le prolongement des deux étoiles, en rajoutant le tiers de la distance des deux autres et un peu sur la droite en sortant ". On la trouve facilement en vision décalée sur la gauche!

Posté
Merci à tous pour vos commentaires qui m'inciteront surement à recommencer...!

Promis je ne ferai pas toutes les balades à ce rythme là, je prendrai mon temps, mais là j'ai été atteint de boulimie frénétique!

Je précise que Messier 754 est bien situé "dans le prolongement des deux étoiles, en rajoutant le tiers de la distance des deux autres et un peu sur la droite en sortant ". On la trouve facilement en vision décalée sur la gauche!

 

Salut,

 

je ne comprends pas le sens de ta remarque concernant Messier 754, cet objet n'existe pas ! Erreur de frappe ou sens qui m'échappe ?

Posté

“ et durent ce que durent les roses,

l’espace d’un instant”

 

complétons ces vers par les mots “de bonheur”

Comme ce croa. Merci.

Posté

"L’émotion devant une comète ne ressemble à rien d’autres, parce qu’elle est si proche et si lointaine à la fois, et que tous les autres objets du ciel, on sait confusément qu’on les retrouvera, la nuit prochaine ou dans un an, dans un an ou dans10 ans.

Après s'être baladé toute la soirée le long de milliers ou de millions d’années lumières, nous nous retrouvons comme des gamins devant un bout de glace de notre banlieue, si près de nous que l'on pourrait le toucher, un caillou qui traverse le ciel et ne reviendra peut-être jamais. "

 

J'aime la poésie qui s'invite dans certain Croa, tel celui-ci. Bravo et merci

Posté

Je penche plutôt pour le "sens qui t'échappe".

En lisant la description, on voit que Jean-Louis a pointé un objet qu'il ne connaissait pas.

Perso, connaissant Arpège, j'ai beaucoup aimé cette description . :be:

Posté
J’avais promis à Takaya de poster un vrai CROA dans la rubrique CROA, alors il fallait bien que je m'y mette...

J'en suis ravie... :rolleyes:

Et quand je me perdrai un peu entre les constellations, Arpège sera là à coté pour m’expliquer que dans le prolongement des deux étoiles, en rajoutant le tiers de la distance des deux autres et un peu sur la droite en sortant on trouve Messier 754...

C'est tout à fait ça ! :D

Etoile des écris, Vakoran : private joke pour les chercheurs acharnés de faibles tachouilles sans VaLà (trad : GoTo)... ;) A peine assez tordu comme cheminement, tout de même. :be:

Et la palme sans doute à M46, régulier, circulaire. Trop pressé pour essayer de trouver la petite NP qui s’y cache, promis, je reviendrai...

Mais je l'ai vue dans ton SC l'autre jour justement ! :) Enfin, nous étions à Rillé...

Et puis la surprise, la plus belle peut-être, NGC 2903, noyau brillant, comme tâchetée, entourée d’un halo bien distinct.
Oh que oui, elle est surprenante, lumineuse et grande, à côté de ses lointaines voisines plus délicates !
“si tu avais un Telrad”
Ça sent le vécu ! :D
Les comètes, elles, sont vivantes.

Elles procurent une émotion plus forte, simplement sans doute parce qu'elles sont comme nous, elles passent et s’en vont,

“ et durent ce que durent les roses,

l’espace d’un instant”

Et celle-ci nous aura fait l'honneur d'un tour du ciel, s'offrant sur deux saisons, éphémères encore...

 

Merci bien pour la balade, ça valait largement la peine d'attendre un peu.

Et au plaisir ! :)

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