Attaque sauvage d'une aluminure au carbo 80 !

Salut à tous !

Voici mon nouveau chantier : fabriquer un petit TDP (télescope de poche)

Pour ce faire, j'ai acquis d'occasion un miroir 150. Il était (soit-disant) ouvert à 8 ce qui ne me convient pas : je ne veux pas dépasser f/d 5 pour des raisons d'encombrement.

Alors zou ! Direction le club d'astro et son atelier d'optique...

1) Examen rapide à l'appareil de Foucault

Le miroir n'était pas à f/d 8 mais 8,75 (soit une focale de 1330 mm). Sur la photo, on voit qu'il n'est pas de première qualité : gros trou central entouré d'une bosse en couronne. Le demi-diamètre extérieur est d'une teinte plate, ce qui signifie que cette zone est sphérique.

En principe, un miroir de télescope Newton doit être parabolique mais un 150 ouvert à 8,75 peut convenir s'il est sphérique, la différence entre sphère et parabole étant minime à ce diamètre et ce f/d. Pour être acceptable, le miroir aurait donc dû présenter une teinte uniforme sur toute sa surface, signe d'une surface sphérique, à défaut d'une forme parabolique. Mais le défaut central est inacceptable ; aucun regret, donc, pour ce qui va suivre (hé, hé, hé... )

2) Comment retirer une aluminure... au carbo 80 !

Nous voici donc à l'oeuvre : un poste à polir, du carbo 80, un outil en verre qui a déjà servi pour faire un 150 à f/3,8 et de l'huile de coude...

Voici l'aspect du miroir au début de la première séchée : on voit que le pourtour est encore alluminé mais que le centre est déjà dépoli (le miroir ne porte pas sur l'outil sur toute sa surface)... si, si, regardez bien, sous la boue de verre et d'abrasif !

Un peu plus tard, avec le miroir rincé, on voit mieux la progression du travail :

Encore un peu plus tard : on est presque venus à bout de l'aluminure !

3) Bilan de la première séance :

Après 1h30 de travail environ, toute l'aluminure a disparu. La focale est désormais de 880mm... il reste donc un peu de travail pour atteindre les 700 à 750mm visés mais ce sera pour la prochaine fois !

A noter que par rapport à mes expériences précédentes, le travail a été très rapide, sans doute à cause de l'outil déjà bien bombé au début du travail.

Tiens nous au courant de la suite.

Tu vas faire un petit dob avec.

Il est utile donc d'avoir un outil avec la courbure désirée. En 1H30 c'est rapide.

Ouais, ouais, je vais faire un dob de poche

Je reviendrai y travailler de temps en temps (le club n'est pas tout près de chez moi) et je pense le finir au cour de l'atelier miroirs du club cet été.

Et je ne commencerai le reste que lorsque j'aurai fini le miroir (j'ai déjà une araignée quand même).

Hier avant l'éclipse de Lune, j'ai à nouveau travaillé sur mon petit 150 :

- 45 minutes de courses d'ébauchage ;

- 30 minutes de courses en 8 (moins agressif, pour préparer le réunissage).

Je n'ai pas pu mesurer la flèche, je le ferai la prochaine fois avant de commencer mais je pense que l'ébauchage doit être fini ou presque.

Au sujet de la mesure de la flèche, on ne peut pas utiliser les sphéromètres du club : ils sont plus grands que le miroir !!!

Du coup, on a eu recours à une technique simple et pratique : présenter le miroir mouillé devant le soleil ; l'eau en surface réfléchit la lumière et on la focalise sur un mur ; il suffit de mesurer la distance mur - miroir pour connaître la focale. Ce n'est peut-être pas aussi précis que le sphéro (quoique ?) mais ça m'est égal, vu que je ne vise pas une focale ultra précise. (je veux obtenir 700 à 750mm).

Hier en fin de journée, il n'y avait pas de soleil, donc j'attends la prochaine fois pour mesurer.

Hier avant l'éclipse de Lune, j'ai à nouveau travaillé sur mon petit 150 :

- 45 minutes de courses d'ébauchage ;

- 30 minutes de courses en 8 (moins agressif, pour préparer le réunissage).

Je n'ai pas pu mesurer la flèche, je le ferai la prochaine fois avant de commencer mais je pense que l'ébauchage doit être fini ou presque.

 

Au sujet de la mesure de la flèche, on ne peut pas utiliser les sphéromètres du club : ils sont plus grands que le miroir !!!

Du coup, on a eu recours à une technique simple et pratique : présenter le miroir mouillé devant le soleil ; l'eau en surface réfléchit la lumière et on la focalise sur un mur ; il suffit de mesurer la distance mur - miroir pour connaître la focale. Ce n'est peut-être pas aussi précis que le sphéro (quoique ?) mais ça m'est égal, vu que je ne vise pas une focale ultra précise. (je veux obtenir 700 à 750mm).

 

Hier en fin de journée, il n'y avait pas de soleil, donc j'attends la prochaine fois pour mesurer.

Une autre méthode une régle de ped à coulisse sur la surface et au centre des cales pour mesurer la profondeur de la courbure au centre.

Bonne continuation

Une autre méthode une régle de ped à coulisse sur la surface et au centre des cales pour mesurer la profondeur de la courbure au centre.

Bonne continuation

Oui, je la connaissais mais impossible de remettre la main sur les cales de mécanicien

Salut

Oui, en mouillant le miroir et en utilisant le soleil est une bonne méthode pour vérifier la focale. Mais faut du soleil...

Christian

On peut aussi faire ça avec une lampe à la place du Soleil, paraît-il. Mais comme l'eau ruisselle vite et que le positionnement est moins aisé, on peut remplacer l'eau par de l'huile qui adhère davantage au miroir. (Je n'ai jamais essayé)

On peut aussi faire ça avec une lampe à la place du Soleil, paraît-il. Mais comme l'eau ruisselle vite et que le positionnement est moins aisé, on peut remplacer l'eau par de l'huile qui adhère davantage au miroir. (Je n'ai jamais essayé)

Ne pas oublier qu'en cas d'utilisation d'une lampe, on se place alors au rayon de courbure (2 x F) en ayant l'image et la lampe sur le même plan...

Ne pas oublier qu'en cas d'utilisation d'une lampe, on se place alors au rayon de courbure (2 x F) en ayant l'image et la lampe sur le même plan...

Oui, oui, comme avec l'appareil de Foucault.

Salut fvb,

J'admire ton travail, je n'y connais rien !

C'est quoi l'ouverture d'un miroir ?

Tu appelles TDP un 150/750 ??? Mangerais-tu des hommes ? Portes-tu des bottes ?

Tchusss

Salut fvb,

 

J'admire ton travail, je n'y connais rien !

 

C'est quoi l'ouverture d'un miroir ?

 

Tu appelles TDP un 150/750 ??? Mangerais-tu des hommes ? Portes-tu des bottes ?

 

Tchusss

Je te remercie de tes compliments mais je n'ai pas beaucoup de mérite : je suis bien conseillé, voilà tout. Il se trouve que mon club organise chaque année un stage de taille de miroirs. Là, on trouve non seulement la compétence de maîtres expérimentés mais aussi tout l'outillage nécessaire : polissoirs, abrasifs, appareil de foucault, poix, etc, etc.

J'ai adhéré à ce club via ce stage et j'y reviens chaque année depuis 3 ans, histoire de me perfectionner un peu plus...

L'ouverture du miroir, c'est tout simplement le rapport f/d soit la focale en mm divisée par le diamètre en mm.

D'un point de vue très pratique, lorsqu'on taille un miroir, plus on veut un petit f/d, plus il faut creuser le miroir et donc plus le travail est long.

En effet, il y a une relation de proportionalité entre la focale d'un miroir et son rayon de courbure : R = 2f (ou R est le rayon de courbure de la protion de sphère qu'est la surface du miroir avant parabolisation et f la focale du miroir). Diminuer la focale revient à diminuer le rayon de courbure donc à creuser plus le miroir. CQFD.

De même, plus le f/d est "court" ou petit, plus la parabole diffère de la sphère, le travail de parabolisation est donc plus difficile.

Dans mon cas, le miroir avait une focale de plus de 1300mm (ce qui implique un tube d'environ 1,2m de long !). Je veux un télescope plus court donc je dois creuser le miroir davantage.

Enfin, je considère en effet un 150 comme un "TDP", car j'ai déjà un 250 dont j'ai taillé le miroir lors de mon premier stage au club, en 2004. J'ai aussi un projet de 400 pour un peu plus tard...

Hello...

Le travail continue avec mon miroir de 150.

Aujourd'hui, j'ai commencé par mesurer la focale, avec le reflet du Soleil, comme l'autre fois : le miroir serait entre 670 et 700 de focale, soit un peu moins que ce que je voulais.

J'ai donc commencé le douci au corindon 120, en faisant 8 séchées miroir dessous (pour rallonger un peu la focale) et puis 12 autres séchées miroir dessous ou dessous en alternance.

Là encore, pas pu mesurer en fin de travail, on verra la prochaine fois !

Le travail avance peu à peu sur ce micro-miroir !

Cette fois-ci, nous étions trois à nous presser autour de la petite galette, à nous la disputer pour faire chacun sa séchée !

Il y a ceux qui d'une main pataude et boudinée écrasent le malheureux bout de pyrex de toute leur masse : moi ! (voir la photo du message précédent...)

Et il y a ceux (ou plutôt celles) qui font ça avec la manière, d'une main légère mais ferme, avec dextérité et habileté... notez la position des mains de Josie, alias "Gratt Gratt", les petits doigts relevés : So british...

Il a fallu aussi refaire un peu le chanfrein. C'est normal, on a recreusé sur un disque déja travaillé, et on a "mangé" le chanfrein d'origine.

Il faut y aller doooouuuuuucement, toujours vers l'extérieur du miroir (comme ça si ça fait un petit éclat, il sera sur la tranche et non sur la face optique)

Enfin, on a pu, grâce au Soleil, mesurer la focale du miroir. Sur la photo ci-dessous, la petite tâche lumineuse, c'est l'image du Soleil projetée par la face optique mouillée (c'est l'eau qui réfléchit la lumière, le miroir n'est pas encore poli). En éloignant ou approchant le miroir du mur, on voit le disque image grossir ou diminuer. La distance entre le miroir et le mur équivaut à la focale lorsque l'image du Soleil est le disque le plus petit et le plus lumineux possible.

Dans mon cas, on arrive entre 715 et 720 de focale, ce qui est parfait, vu que je voulais entre 700 et 750 (je rappelle qu'au départ, le miroir était à plus de 1300mm de focale...)

A l'ébauchage, j'avais un peu trop creusé (focale trop courte) et je constate avec plaisir que les premières séchées au corindon 120 en position "miroir dessous" ont payé puisque la focale a réaugmenté un peu.

Actuellement, j'en suis (nous en sommes !) toujours au stade du douci :

ont été réalisées 20 séchées au corindon 120, 16 séchés au corindon 180 et quatre au W1...

J'adore le bruit très "soyeux" des séchées avec ces abrasifs W... ça change du bruit des courses au carbo, qui crisse tellement qu'on doit hausser la voix pour se parler.

(à suivre)

super interessant, a quand la suite ,

La suite...?

Et bien j'y suis revenu dernièrement.

J'ai continué le travail de douci. Actuellement, j'utilise de l'abrasif "W2".

Le travail de douci consiste à éliminer les gros accidents crées par le travail d'ébauchage et à rendre la surface optique douce et assez lisse pour être polie.

Cela consiste à faire une certain nombre de séchées avec des abrasifs de plus en plus fins :

20 séchées au W1

16 " " " W2 ---> (J'en suis là.)

12 " " " W3

10 " " " W4

8 " " " W6

6 " " " W8 (je crois qu'avec le 250 je m'étais arrêté au W6)

Cette étape de travail est pour moi la plus pénible : on travaille sans qu'il se passe grand chose sur le miroir, enfin, sans qu'il se passe grand chose de visible à l'oeil et de tangible ; le miroir ne se creuse plus et il ne se polit pas non plus...

Un bon entrainement pour le 450 !

Un bon entrainement pour le 450 !

Oui, ça permet de "réviser" un peu les courses, la pratique du foucault, etc.

Musculairement par contre, ce n'est pas tout à fait pareil

bonsoir ,pour le poid , il m'a été plus facile de travailler le 410 ,que les plus petit diametre,je trouve la taille d'un 410 assez naturelle pour moi , je dirai même plus facile que les diametres inferieurs ,contrairement a tous ce qui m'avais été dit

Ah, ah ! Dobcat, tu me donnes de l'espoir !... mais je doute encore... es-tu proportionné normalement pour dire des trucs pareils ? Si tu mesures 2m30 pour 120 Kg de muscles, alors tout s'explique !

Bon trève de plaisanterie, j'ai eu une galette de 400 entre les mains l'été dernier, au club (il était à l'ébauchage) et c'est quand même assez lourd.

Pour les séchées ça va à peu près mais je trouve ça délicat pour les manipulations telles que les trajets poste de travail - bassine pour le nettoyage.

A mon sens, la taille idéale pour travailler un miroir est 250 ou 300mm.

Pour le diamètre 150, tu as raison : c'est si petit qu'on ne sait pas où mettre les mains ! Par contre, il est facile de peser dessus : l'ébauchage est plus rapide.

bonjour fvb , les petits comme les grands miroirs, c'est pareil que la confiture, ça passe entre les doigts un 200,, ça m'est arrivé! tu peus le rattrapper avec le pied , un 410 mm, il faut se coucher sous la balle , tu vois l'allution!(rugby) 1,70m ,58 kg de muscle .... rigolade... poid total 85 kg

Ah le 400 l'été dernier ! je m'en souviens ! un fois que c'est posé sur le poste, pas de problème (du moins de l'ébauchage jusqu'à la fin du douci). Les soucis arrivent quand il faut lever et transporter la chose sans lacher ni se briser les reins....

Alors 450 , c'est tentant ! mais c'est 16 kg environ ! 2x mon 350 !! et malgré ma silhoutette de rêve, je crains le pire lors des chargement dans mon V12 ...

he,oui c"est le transport , le lavage , le séchage a ce niveau il faut tout te fabriquer stable et solide ,pas de bout de ficelle

Salut à tous.

Encore une séance de grattage au club aujourd'hui : le douci du 150 se poursuit, j'en ai fini avec l'abrasif W2 et j'ai commencé le W3.

Je le répète, cette phase du travail est pour moi la plus fastidieuse, et de loin : il faut faire un certain nombre de séchées avec chaque abrasif, sans plus rien voir changer sur le miroir et sans rien à mesurer.

Je continuerai de travailler sur ce miroir cet été au mois d'août, pendant le stage de grattage organisé par le club. Je pense finir le douci le premier jour du stage, et peut - être même commencer le polissage, si un outil est disponible. (sinon, à moi les joies de la poix qui colle et qui sent fort )

Salut à tous.

Encore une séance de grattage au club aujourd'hui : le douci du 150 se poursuit, j'en ai fini avec l'abrasif W2 et j'ai commencé le W3.

Je le répète, cette phase du travail est pour moi la plus fastidieuse, et de loin : il faut faire un certain nombre de séchées avec chaque abrasif, sans plus rien voir changer sur le miroir et sans rien à mesurer.

Je continuerai de travailler sur ce miroir cet été au mois d'août, pendant le stage de grattage organisé par le club. Je pense finir le douci le premier jour du stage, et peut - être même commencer le polissage, si un outil est disponible. (sinon, à moi les joies de la poix qui colle et qui sent fort )

Tu es sur que c'est utile de passer par tous les stades des différents W.

Tu dois pouvoir sauter un doucis non avec plus de séchées sur les suivantes.

Je n'ai plus de souvenir du mien (en 1986 un bal) mais dans le kit je n'avais pas autant de W différents.

J'avais suivi la même procédure pour le 250... je crois que le W8 n'est pas obligatoire. Si on "saute" des grades d'abrasifs, on prend le risque de ne pas éliminer toutes les piqûres à chaque étape, et de devoir en faire plus finalement.

22 juillet 2007

Chers amis, j'ai abattu de la besogne ce jour-là : le douci est terminé ! OUF !

En effet, je le répète, c'est l'étape que je trouve la plus fastidieuse dans la taille d'un miroir : C'est looooooong... et en plus c'est monotone, il n'y a rien à observer ni à mesurer sur le miroir, il faut juste faire le nombre de séchées voulu avec chaque abrasif. Tout au plus on peut regarder la surface du miroir à la loupe pour voir s'il n'y a pas de piqûres et si le grain est uniforme...

Quelques images de cette journée, qui s'est passée comme les autres dans la joie et la bonne humeur !

Observez le soulagement béat d'un qui vient de terminer une séchée et qui la note sur le tableau...

A la fin d'une séchée, même le miroir est content !

Un peu de sérieux maintenant (quoique...) ; examinons de plus près le tableau.

Sur ce tableau, nous notons les séchées réalisés sous forme de "T" ou de "T inversés". La barre horizontale du "T" figure le miroir, ce qui signifie que la marque "T" indique une séchée avec le miroir sur l'outil, et le "T inversé" indique une séchée avec le miroir sous l'outil.

Comme vous le constatez, on alterne les séchées miroir dessus/dessous, afin de ne plus modifier la focale obtenue à l'ébauchage. En effet, travailler miroir dessus a pour action de creuser le centre et donc de diminuer la focale ; au contraire, travailler miroir dessous a pour effet d'applatir les bords (abusivement on dit qu'on "remonte le centre", ce qui est impossible puisqu'on ne peut qu'enlever du verre et non en rajouter !) et donc augmente la focale.

Par cette alternance, on a une action neutre sur la focale.

Au début de chaque ligne figure le nom de l'abrasif utilisé. Bien sûr ces abrasifs sont de plus en plus fins. Arrivé au W6, j'ai alterné les séchées 4 dessous puis 4 dessus. Mais cet abrasif est si fin qu'il ne doit plus pouvoir trop faire varier la focale.

Le nombre entre parenthèses après les noms d'abrasifs W3,4,6 et 8 indique combien de séchées il faut faire dans chaque ligne. Pendant que j'avais le dos tourné, une personne facétieuse (dont je préfère taire le nom) a cru bon d'inscrire 48 séchées à réaliser au W8... 48 au lieu de 8 !!! ça ne me fait pas rire du tout, ça ! Je me vengerai !!! Grrrr....

Croyez-vous que j'ai assez de W8 pour les 48 séchées que je dois réaliser ???

C'est sur cette note d'humour que s'achève la seconde étape de la taille de ce 150mm. La suite consistera à polir le miroir.

on attend, on attend ! k..ong !!

[Edit mode private joke on] Ah, ah, ah ! Je vois qu'il y a des impatients... mais il me semble cher ami que vous connaissez déjà le contenu de mon récit, hmmm ? Alors tu l'auras voulu !

[Edit mode private Joke off]

Je vais vous narrer la fin de la taille de ce petit 150. Actuellement, le miroir est fini, en attente d'aluminure.

Je viens de passer une semaine à gratter du verre en compagnie d'une joyeuse bande de cinglés (n'est-ce pas Crabe ? ). En effet, notre club organisait du 29 juillet au 5 août dernier son stage annuel de taille de miroirs. C'est à l'occasion de ce stage que j'ai fini le 150.

Autant le dire tout de suite, j'en rencontré une grosse déconvenue au cours de mon travail : arrivé au stade de la parabolisation du miroir (donc après l'avoir poli), j'ai constaté en observant la surface optique à l'appareil de Foucault qu'une rayure était apparue à la fin du pollisage ou au début de la parabolisation J'ai bien regardé cette rayure... en principe, ce n'est pas grave, une rayure, c'est négligeable par rapport à une branche d'araignée ; ce qui compte, c'est la forme parabolique. Par exemple sur mon 250, il y en a une visible à l'oeil nu et pourtant je n'ai pas constaté de diffusion autour des astres lumineux comme Jupiter ou la Lune...

Mais sur un petit miroir, a priori plus facile à réaliser, on a des critères de qualité plus élevés. J'ai donc décidé d'éliminer cette rayure... en revenant au stade du douci

La rayure en question était assez longue, se recourbait en faisant une boucle (un peu comme un poil de c...) mais n'était pas trop profonde. On a décidé de reprendre le douci au W4, c'est à dire en fin de douci.

Mais comble de malchance, deux nouvelles rayures se sont formées dès la premières séchée au W4, et bien grosses, celles-là !!! Pour les "effacer", le W4 ne suffisait plus, il fallait revenir au W2, c'est à dire au début du douci !!!

Si vous avez lu ce qui précède, vous avez compris combien je déteste cette phase du travail, et voilà que j'avais tout à refaire !!! Deux jours de travail perdus en 10 minutes ... On aurait pu résumer mon humeur par :

:xtire5:

J'ai donc repris tout le douci, au final, j'ai fait sur ce ridicule miroir plus de 160 séchées de douci !!!

Ensuite il a fallu polir (à nouveau) le miroir. Pour ce faire, on utilise un outil garni de carrés de poix et badigeonné d'oxyde de cérium (rose à polir).

Pour que cet outil ait une courbure identique à celle du miroir, on chauffe le miroir (bain dans l'eau chaude, le pyrex le supporte bien) et on presse l'outil contre le miroir. Ainsi, la poix des carrés se déforme et l'outil prend la courbure.

Pour le pressage, chacun sa méthode :

Classique :

"A la façon corse" (n'est-ce pas, CRABE ?)

façon "cavalier"

Bref, voici ce qu'on obtient après pressage en posant le miroir sur l'outil (on voit bien que tous les carrés sont en contact avec la face optique, donc le pressage a été efficace.

A partir de là, il faut polir en frottant le miroir sur l'outil, en alternant les positions miroir dessus et dessous.

Au bout d'environ 3h à 3h30 de polissage, tout "le gris" avait disparu (le gris est une teinte grisâtre et légèrement opaque qui disparait lorsqu'on polit) : le miroir était poli !

Nous l'avons mis sur le foucaultoir pour observer sa surface. Pour les non initiés, il faut imaginer que le miroir est éclairé en lumière rasante venant de la gauche ; sur mon miroir, on peut voir que la surface est uniformément grise, ce qui signifie que le miroir est sphérique. Tout au plus on observe un fin croissant noir à gauche et son jumeau brillant à droite, signe d'un léger bord relevé (pensez aux observations de cratères lunaires au terminateur). le trait blanc et vertical au centre du miroir est le reflet par le dos du miroir de la fente lumineuse de l'appareil de foucault.

Pas de rayures cette fois !!!

Le miroir était donc poli et sphérique, il ne restait donc qu'a le paraboliser...

Pour paraboliser, on fait des courses de parabolisation, de plus grande amplitude que les courses normales. Voici quelques photos témoignant de l'évolution du travail.

Sur celle-ci, on voit que le bord relevé a commencé à disparaître et que le centre se creuse un peu : début de parabolisation.

Ce qu'il y a de bien au stage de taille de miroirs, c'est que le soir, (si on tient encore debout ), on peut faire des observations.

Voici l'ambiance :