Restefond 2013 der des der

Sortie sur Restefond cette nuit avec Michel qui venait de Roquefort les Pins tout exprès avec l’entrain qu’on lui connaît.

Motivé par une fenêtre météo inespérée, il était venu en mode TDA (Télescope des autres ). M’obligeant à me botter le c…l. Du coup c’est mon 400 qui était à la fête, en vedette. C’est la première fois depuis longtemps qu’il n’était pas en mode « Transport d’enfants » ou étouffé par des diamètres démesurés. Que dis-je, obscènes .

Et bien finalement, il ne s’en sort pas si mal le bougre avec la table équatoriale. Même s’il mériterait un petit coup de radoub. Verni fané et ébréché, bafflage en lambeaux, flocage interne écaillé, ce fichu Parracor qui ne passe pas avec l’Ethos 21, bino idem, connectique à durcir, point dur du crayford à gommer… Il a bien navigué l’engin durant toutes ces années.

Sortie mode « commando » au cas où la météo nous ferait un méchant rappel à l’ordre. Pneus neige, chaines, minimum de matos, de vivres. L’essentiel.

Aux carrières de Restefond, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y avait pas grand monde pour nous accueillir. A part une biche et un renard sur la route. Pas vraiment l’ambiance jardin d’enfant. Plutôt le recueillement d’un sanctuaire perdu sous les étoiles. Plus tout à fait la Terre. Presque l’infini (vachement bien trouvé non…j’en vois déjà qui pensent « et au-delà »).

Ciel parfait en début de nuit avec le choc de la voie Lactée en sortant du véhicule. SQM à 21,55… Par contre à l’oculaire petit empâtement dû à la turbulence, mais là je chipote. Et quelques rares « queue » de Mistral avec de longues périodes de calme « presque tièdes ». Température +5°C mais bientôt en chute libre.

On s’est attelé à un programme totalement improvisé, pour ne pas dire désorganisé…

Feu tout azimut. Le Pocket Sky Atlas a chauffé. Faut dire que le PSA avec la capuche en fourrure qui tombe sans arrêt sur la frontale, les lunettes « de vieux » qu’on perd sans arrêt et qui nécessitent un gymnastique pour faire coller la carte sur le ciel, la lumière rouge qui t’enlève une bonne partie du contraste des annotations des cartes, les gants fourrés avec les doigts boudinés pour tourner les pages, c’est du grand art. C’est comme jouer du violon en combi spatiale j’imagine.

En tout cas, couplé avec la chaise longue (mode commando je vous avais dit), ça permet de faire une micro sieste en toute impunité pendant que Michel s’imagine que je lui concocte un programme d’enfer.

Quoi qu’il en soit, très belles couleurs sur Uranus, les NP et les carbonées. Il y a des nuits comme ça où ça claque. Quelques incursions à l’Ethos 4,7 (x400) mais la Powermate reste dans sa boite, turbu oblige.

Le reste vous est familier : Nébuleuse Saturne avec ses extensions, Blinck qui blincke, Bluesnowball avec son fer à cheval, Catseye spiralée, un Pacman ou 6888 par ci, quelques galaxies par là, 891, 5907, 7742, 253 au ras des pâquerettes, et je vous fais grâce des multiples Messiers sur lesquels on revient toujours avec plaisir…

Aller, un cas particulier pour moi quand même : M77. Je l’ai imagé pour la première fois cette semaine. Le choc: Un noyau actif c’est quelque chose,et les extensions boudiou… Et bien la revoir en visuel, après avoir passé du temps à la saisir, à la connaitre en CCD, c’est du plaisir x plaisir = plaisir². Je laisse l’antagonisme visuel-imagerie en pâture aux cogitations des autres.

Après trois heures de divagations spatiales aux hasards de l’inspiration, les nuages et les flashes des éclairs lointains nous ont vite ramené les pieds sur terre. Et surtout le vent. Des rafales de Mistral. A 2600m, ça fouette et le windchill se fait méchamment sentir.

Et ces masses moutonneuses noires et mouvantes qui se détachent en ombre chinoise sur la Voie Lactée, c’est toujours impressionnant.

C’est avec regret, les yeux pleins d’étoiles, que nous abandonnons Restefond qui va certainement bientôt ressembler à un grand désert blanc.

Michel reprenait gaillardement quant à lui la direction de la Côte et ses lumières, avec un enthousiasme admirable pour ses … ans. Le doyen du Restefond ?

Merci pour ce récit qui me rappelle bien des souvenirs

Michel reprenait gaillardement quant à lui la direction de la Côte et ses lumières, avec un enthousiasme admirable pour ses … ans

et encore, tu ne l'as pas vu en trottinette

Bonjour,

J'avais préparé un beau CROA mais que dire après tant de poésie .

Moi, cette solitude au creux de ces montagnes, c'est mon truc. Avec Bernard, on parle peu sur site, on s'extrait de notre quotidien d'automatismes, on se calme l'adrénaline à haute altitude... et ça fait un bien fou .

L'astro c'est aussi ça .

C'était sans doute le clap de fin de la saison, il fallait prendre le temps comme il l'était, la neige arrive, elle est peut-être déjà là depuis cette nuit là où nous étions installés hier soir.

C'est vrai que hormis les double amas de Persée et NGC 457, les étoiles ne piquaient pas trop les yeux, trop de turbulence malgré un certain calme au sol. M5, M13, M38 étaient un peu pâlottes même à l'Ethos 21.

Les nébuleuses étaient un peu mieux et le bleu de la Snowball, le vert de la Saturn étaient bien perceptibles. Cats Eye montrait quelques détails à 400x. Bernard voyait des centrales là où je ne voyais rien... normal quoi . Ah si, j'ai vu la centrale de Dumbell; facile il est vrai .

J'ai vraiment bien aimé M77 à 400x: petit objet dans le champ mais superbes bras en volutes délicates.

Beaucoup de détails aussi sur M81 à 150x où on pouvait commencer à distinguer des nuances de gris dans le halo des spires enroulées.

Très jolie Uranus pointée par Bernard sous l'alignement des étoiles des Poissons. Merci à Google Sky pour la localisation en temps réel; dommage quand même que la tablette n'affiche pas les satellites.

Une biche vue sur un talus lors de la montée, un petit renard pris dans les phares lors de la descente: Bernard s'es arrêté à chaque fois juste le temps d'un coup d'oeil avant qu'il ne disparaîssent.

A l'année prochaine .

Michel

Sinon, le truc important: Tu as changé la couleur de l'anneau de ton SV?

Sinon, le truc important: Tu as changé la couleur de l'anneau de ton SV?

Mon pauvre 400 a eu d'autres soucis .

Le transport de retour suite à reprise du vernis par SV s' est mal passé et j'ai dû leur renvoyer l'anneau secondaire qui avait été abîmé. La réparation est terminée mais le miroir secondaire n'est pas encore arrivé.

Gros travail sous garantie de cet artisan vraiment consciencieux

Pas question de retarder encore le retour de ce dobson qui commence à me manquer fortement. L'idée de réanodiser en rouge ces deux anneaux alu reste un délire de nuits d'insomnie .

Michel

coucou les copains

et ben de mon coté je n'ai pas pu y monter une seule fois pour cette année 2013.... pour moi 2014 ne peut être que meilleure .....enfin j'espère ...

donc à l'année prochaine si tout va bien ....

Gg

Mon pauvre 400 a eu d'autres soucis .

Le transport de retour suite à reprise du vernis par SV s' est mal passé et j'ai dû leur renvoyer l'anneau secondaire qui avait été abîmé. La réparation est terminée mais le miroir secondaire n'est pas encore arrivé.

Gros travail sous garantie de cet artisan vraiment consciencieux

 

Pas question de retarder encore le retour de ce dobson qui commence à me manquer fortement. L'idée de réanodiser en rouge ces deux anneaux alu reste un délire de nuits d'insomnie .

 

Michel

SV je les voyais plus comme des industriels.

Sinon, j’espère que tu vas vite récupérer ton télescope pour le retour du ciel d'hivers.

Dans ton malheur, tu n'as pas perdu grand chose. L'automne et l'astronomie ne font pas bon ménage.

Salut Bernard

C'est un compte-rendu qui nous met vraiment dans une ambiance hivernale

Feu tout azimut. Le Pocket Sky Atlas a chauffé. Faut dire que le PSA avec la capuche en fourrure qui tombe sans arrêt sur la frontale, les lunettes « de vieux » qu’on perd sans arrêt et qui nécessitent un gymnastique pour faire coller la carte sur le ciel, la lumière rouge qui t’enlève une bonne partie du contraste des annotations des cartes, les gants fourrés avec les doigts boudinés pour tourner les pages, c’est du grand art. C’est comme jouer du violon en combi spatiale j’imagine.

Et encore, tu ne dessines pas ..... J'adooooore ce passage

PS pour Michel :

Bonjour,

 

J'avais préparé un beau CROA mais que dire après tant de poésie .

Pas d'excuses bidons, tu vas nous concocter un bon compte-rendu

Bon, j'espère que tu va rapidement retrouver ton 400 qui donne de si belles images

Salut Bernard

 

C'est un compte-rendu qui nous met vraiment dans une ambiance hivernale

 

 

Et encore, tu ne dessines pas ..... J'adooooore ce passage

 

PS pour Michel :

 

 

Pas d'excuses bidons, tu vas nous concocter un bon compte-rendu

 

Bon, j'espère que tu va rapidement retrouver ton 400 qui donne de si belles images

J'ai tenu à cibler T lyrae en pensant à tes chères carbonées: c'était un véritable rubis hier soir d'un rouge sang incroyable

Michel

Bonjour Bernard, bonjour Michel!

Un très joli CROA sur cet endroit mythique et ô combien charmant : ses majestueuses montagnes, son air vivifiant, ses chevreuils, ses renards et ses astrams passionnés!

Tout cela me donne envie d'y retourner mais il est vrai que Dame Neige a dû sévir là-haut..

Du coup c’est mon 400 qui était à la fête, en vedette. C’est la première fois depuis longtemps qu’il n’était pas en mode « Transport d’enfants » ou étouffé par des diamètres démesurés. Que dis-je, obscènes .

Ah oui oui oui, je partage tout à fait ce sage discours, restons dans des diamètres raisonnables , que diable! même si pour moi, un 400, c'est déjà un GROS tuyau!

Sortie mode « commando » au cas où la météo nous ferait un méchant rappel à l’ordre. Pneus neige, chaines, minimum de matos, de vivres. L’essentiel.

Aaaah..la Montagne et ses surprises.. Mieux vaut prévenir que guérir, c'est certain! mais lorsque l'on en a l'habitude, on ne se laisse plus avoir.

Plutôt le recueillement d’un sanctuaire perdu sous les étoiles. Plus tout à fait la Terre. Presque l’infini (vachement bien trouvé non…j’en vois déjà qui pensent « et au-delà »).

Ah ouiiiii! sublime ambiance:wub:. Les étoiles pour seules compagnes...et puis Michel mais, Michel, ce n'est pas Dédé...donc calme et discrétion assurés

Par contre à l’oculaire petit empâtement dû à la turbulence, mais là je chipote.

Oui, c'est un effet dû à la chance de disposer d'un excellent ciel souvent. On a toujours tendance à comparer avec d'autres cieux encore meilleurs mais on oublie de penser aux copains astrams qui habitent en pleine ville....

Le Pocket Sky Atlas a chauffé. Faut dire que le PSA avec la capuche en fourrure qui tombe sans arrêt sur la frontale, les lunettes « de vieux » qu’on perd sans arrêt et qui nécessitent un gymnastique pour faire coller la carte sur le ciel, la lumière rouge qui t’enlève une bonne partie du contraste des annotations des cartes, les gants fourrés avec les doigts boudinés pour tourner les pages, c’est du grand art.

On se retrouve tous dans ces mots! excellent!

En tout cas, couplé avec la chaise longue (mode commando je vous avais dit), ça permet de faire une micro sieste en toute impunité pendant que Michel s’imagine que je lui concocte un programme d’enfer.

:D

Et ces masses moutonneuses noires et mouvantes qui se détachent en ombre chinoise sur la Voie Lactée, c’est toujours impressionnant.

Ah ouiii! on a de suite l'image en tête! c'est vrai, en haute montagne, la météo peut changer si rapidement. Il est toujours utile de garder cela à l'esprit lorsque l'on s'y aventure.

C’est avec regret, les yeux pleins d’étoiles, que nous abandonnons Restefond qui va certainement bientôt ressembler à un grand désert blanc.

Et ce sera encore magique...mais moins heureux pour les aventuriers des Etoiles..

Merci Bernard pour ce très beau partage!

Bonjour

Voilà un croa bien écrit,plaisant à lire.

Il faudra que je l'essaye,ce fameux Restefond,mais c'est bien loin de la Gironde!

Au-delà de la contemplation des objets de cette soirée, c'est le récit et la description de ce coin de paradis astronomique voué à devenir rapidement inaccessible qui fait le plus rêver... Juste splendide, je ne peux qu'imaginer l'ambiance tout là-haut. L'an prochain, faudra que je tente moi aussi d'y faire un tour un peu plus tard qu'en août, histoire de profiter un peu des prémisses du ciel d'hiver !

Au-delà de la contemplation des objets de cette soirée, c'est le récit et la description de ce coin de paradis astronomique voué à devenir rapidement inaccessible qui fait le plus rêver... Juste splendide, je ne peux qu'imaginer l'ambiance tout là-haut. L'an prochain, faudra que je tente moi aussi d'y faire un tour un peu plus tard qu'en août, histoire de profiter un peu des prémisses du ciel d'hiver !

Très honnêtement, même si l'observation depuis ce site est tout à fait exceptionnelle, c'est un tel plaisir de passer quelques heures là haut en compagnie de Bernard qui m'a m'a guidé lors de mes premiers pas en astro, que les heures de route sont vite oubliées .

Michel