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Je rappelle que c'est lors de voyages à Madagascar que j'ai eu envie de me mettre à l'astrophotographie de manière approfondie. Depuis le premier essai improvisé en 2008, je progresse doucement avec les moyens du bord. Précédents croa(s):

 

Nouvelle expédition spéléologique prévue à Madagascar pour l'été 2014. La grande nouveauté, c'est que j'ai une monture motorisée de voyage, la Skytracker de iOptron. Adieu la planchette équatoriale branlante à entraînement manuel. Le bémol, c'est que la météo étant ce qu'elle est sur Grenoble ces derniers mois, je n'ai pas pu faire beaucoup d'essais avec. J'ai réalisé quelques tests depuis mon balcon urbain et j'ai fait une courte sortie sur le terrain sans trop de voiles d'altitude mais un peu quand. Ça m'a permis d'évaluer un peu la qualité de suivi. Pour le coup, les étoiles sont beaucoup moins étalées, ce qui oblige à être plus attentif sur la mise au point et le choix de l'ouverture des objectifs.

 

Il reste que le premier problème dans l'hémisphère sud, c'est la mise en station. Certes, autre nouveauté pour moi, la monture comporte un viseur polaire mais non seulement Polaris Australis, l'étoile prévue à cet effet (sigma octant), n'est pas visible à l'œil nu pour moi mais globalement, autour du pôle céleste, il n'y a pas grand chose de discernable. Les premières étoiles que je distingue sont les trois principales de l'Octant, à 8° du pôle. Résultat, il ne reste que la boussole pour une mise en station approximative avec une faible probabilité d'avoir Polaris Australis dans le viseur voir pire, de la confondre avec une autre étoile. Avec l'ancienne planchette, j'avais mis au point une méthode super lourde avec prises de plusieurs photos à différentes ascensions droites en direction du pôle, transfert à l'aide d'un convertisseur SD->CF vers un PDA, logiciel maison de détection des étoiles puis calage manuel par rapport à un catalogue. Ensuite, corrections successives par un processus itératif avec à chaque fois un aller-retour de la carte mémoire entre l'appareil photo et le PDA. Il faut compter au bas mot une demi-heure pour la mise en station si tout va bien, plus en cas de difficultés comme un alignement initial trop foireux. Dans ce cas, il est difficile de retrouver où on est même avec l'angle de vue de 25° de mon objectif habituel. Dans la perspective de développer une nouvelle méthode, il faudrait commencer avec un champ plus large et travailler par resserrements successifs. Il faudrait par ailleurs se passer du transfert vers le PDA. Néanmoins, quand on regarde les photos directement au dos de l'appareil photo, on a du mal à distinguer les étoiles et encore plus à évaluer leur importance relative car elles sont trop petites. J'ai alors eu l'idée de réaliser des photos défocalisées pour étaler les étoiles sur plusieurs pixels. Quelques essais à Grenoble ont montré que ça marchait et qu'on voyait beaucoup mieux les étoiles. J'ai alors réalisé une équerre pour fixer de manière reproductible l'appareil sur la monture et j'ai dessiné des mires transparentes à fixer sur l'écran de l'appareil. Comme c'était un peu long, je n'en ai fait que deux, une en très large et l'autre pour le petit télé. J'espère que ça suffira pour passer à l'ajustement final au viseur optique.

 

Exemple de mire:

 

mire_12mm.png

 

 

J'ai aussi développé un programme de simulation des vues défocalisées avec un rendu bien réaliste:

 

nord_simule.png

 

Je l'ai d'abord fait pour Windows x86 puis l'avant-veille du départ, je me suis inquiété de le recompiler pour Windows Mobile. Je suis tombé sur plusieurs bugs. Corrections et suppression de certaines optimisations: j'ai finalement une version qui tourne assez lentement sur le PDA et le smartphone. J'ai aussi une version sur une tablette tournant sous Windows 8 classique mais l'impossibilité de la recharger sur la batterie tampon du panneau solaire fait que la tablette sera prioritairement dédiée à la spéléo. Il n'y a plus qu'à essayer sur le terrain.

 

Si on ajoute à tout ça que j'ai aussi du préparer des données pour les mesures topographiques des grottes et pour avancer le projet de cartographie libre OSM à Madagascar, il est 1h00 du matin quand je finis de préparer mes bagages. Dehors le ciel est dégagé avec les étoiles bien visibles (pour la ville). Une grosse lune s'est levée sur le massif de Belledonnes.

 

À suivre...

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Jeudi 17 juillet:

C'est le grand jour. Réveil à 3h45. Taxi pour la gare. La lune est au zénith mais entourée d'un petit halo. Départ du bus pour l'aéroport de Lyon à 5h00. Le ciel commence à s'éclaircir. En traversant les Terres Froides, il y des bancs de brouillard. C'est assez inhabituel pour la saison. L'atmosphère a du être vraiment stable cette nuit. C'était la nuit à faire du planétaire (mais je ne fais pas de planétaire:p). À Lyon, la crête des Alpes se découpe très distinctement dans le levant. Les panaches de la centrale du Bugey montent paresseusement à la verticale. Il y a cependant des voiles d'altitude.

Vol avec de légères turbulences en arrivant sur Paris. Deuxième vol pour Nairobi. Survol du Mont-Blanc enneigé. Des cumulus et des turbulences nous accompagnent sur le sud de l'Italie et la Méditerranée. Ça secoue de nouveau un peu au niveau de la corne de l'Afrique avec des bancs de brume à plusieurs niveaux: jour gris. Arrivée de nuit à Nairobi. 20°C. Quelques petits nuages mettent en exergue la pollution lumineuse. Sinon, on voit les étoiles. Nuit d'attente dans l'aérogare.

 

Vendredi 18 juillet:

Ciel dégagé au lever du jour avec une légère nébulosité sur la plaine. Nous faisons un décollage pour rien. Suite à un problème de pressurisation, nous retournons à Nairobi pour réparer. Des petits nuages apparaissent puis se généralisent dans la journée. Le soleil se couche sur l'aéroport, les building de la ville au loin et les nuages. Finalement, nous partons avec un autre avion à 23h00. Vers minuit, une moitié de lune se lève sur l'aile gauche et un ciel dégagé. Le reflet diffus de la lune sur la mer fait ressortir des îles peu illuminées. L'avion fait un léger virage en abordant Madagascar, à la verticale de Mahajanga comme d'habitude. Ensuite, il y a une couche nuageuse en dessous de nous. Nous la traversons juste avant d'atterrir à Antananarivo (1200 m alt.) à 2h00 du matin. Donc au sol, temps bouché et frais. Le temps de se transférer à l'hôtel, nous nous couchons à 3h30.

 

Samedi 19 juillet:

Ciel nuageux avec de belles éclaircies. Ça réchauffe agréablement l'atmosphère et ça permet de tomber la chemise de bûcheron et la veste polaire. La nuit venue, le ciel est miraculeusement dégagé. La Croix du Sud est bien haute. La Voie Lactée est visible avec des lobes bien résolus. Dire qu'on est en ville. L'hôtel, par manque d'espaces dégagés, ne se prête pas trop à l'astrophoto mais pourrait quand même permettre de faire quelques photos sans suivi. Néanmoins, la fatigue étant ce qu'elle est, je renonce.

 

Dimanche 20 juillet:

Crachin au réveil. Cependant, ça se dégage assez rapidement avec juste des nuages résiduels. Nous prenons la route pour la côte (600 km). Nous avons affrété un 4x4 avec chauffeur qui doit nous emmener jusqu’à notre campement spéléo. Malheureusement, à mi-parcours, le chauffeur perd le contrôle du véhicule à 100 km/h. Après dérapage et plusieurs chocs sur le talus, nous nous immobilisons au bord de la route. Nous sortons en urgence de la voiture. Par chance, il n'y a pas de blessés graves. Une voiture de touristes locaux nous emmène aux urgences de la ville voisine. Après quelques radios et ordonnances, nous pouvons quitter l'hôpital. Du point de vue du matériel, j’ai perdu ma paire de lunette de vue. Heureusement, j’ai une vieille paire en secours. L’écran de mon GPS est enfoncé et illisible. La voiture étant détruite, nous réservons un taxi-brousse minibus pour terminer le trajet. Nous parvenons à Mahajanga (alt. 0 m) à 23h passé. Ciel globalement bouché.

 

Lundi 21 juillet:

Repos. Des petits nuages se développent dans la journée. À la nuit tombée, le ciel est dégagé. Vers 19h, depuis la promenade de bord de mer et avec les lampadaires dans la figure, je vois à peu près la Voie Lactée et je devine la lumière zodiacale sur la mer. Je tente quelques photos sans suivi. Des nuages reviennent plus tard dans la nuit.

 

Mardi 22 juillet:

Préparation de la suite de l'expédition. Nous avons trouvé un nouveau 4x4 pour la suite, un que nous avons déjà utilisé lors de voyages précédents. Des petits nuages dans la journée puis partiellement couvert la nuit.

 

Mercredi 23 juillet:

Réveil à 5h00. Un fin croissant de lune et Vénus brillent dans la lumière de l'aube. Nous traversons l'embouchure de la Betsiboka en bac puis nous attaquons la piste. Nous roulons 9 heures, hors pauses, pour 160 km. Les petits nuages se développent en cumulus. On aperçoit aussi quelques nuages allongés à l'horizon. Nous arrivons à Andranomavo (150 m alt.) à la nuit tombante. Depuis la dernière fois, la "centrale" électriques est tombée en panne. Seuls quelques particuliers/commerces disposent encore de l'électricité sur groupe. Autant dire que la pollution lumineuse est inexistante. Depuis la rue principale, la Voie Lactée est très belle avec des formes bien résolues. Par exemple, au niveau de la Croix du Sud, le Sac de Charbon est très facile à identifier.

 

À suivre...

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Jeudi 24 juillet:

Ultime étape de piste jusqu’à notre campement dans le massif des Tsingy de Namoroka (110 m alt.). Nous parvenons au plan d'eau prévu vers 14h. La météo est un peu comme la veille, dégagé au début puis ça se dégrade avec en plus du vent. Au coucher du soleil, une petite couche de nuages moutonneux est présente. Je renonce à partir à la chasse au reflet iridium qui doit se produire. Je me contente de regarder distraitement dans la direction prévue en étant assis devant le feu de camp. Alors que je ne vois rien de manifeste comme ça, il me semble apercevoir une étoile bien brillante à travers les branches, au dessus de moi. C'est vrai que le reflet était annoncé avec une élévation de 60°. Je regardais bien trop bas. Je me lève précipitamment pour mieux voir mais il n'y a plus rien de particulier vers le zénith. Le ciel s'est quand même bien dégagé.

 

À la nuit complète, la Voie Lactée est de nouveau présente. Après le repas, je tente une première séance d'astrophoto. Je commence par un alignement à la boussole et avec les graduations de l'axe d'élévation. C'est manifestement complètement à côté de la plaque en azimuth. Je corrige au jugé avec la Croix du Sud et Bêta Hydre. Je teste alors une photo avec la mire grand angle. Ça a l'air pas mal. Je passe à la mire téléobjectif. J'effectue de petites corrections en azimuth et pente. Je vais alors au viseur polaire. Plusieurs étoiles sont candidates. J'hésite un peu sur laquelle prendre. Alors que je commence à en ramener une au bon endroit, je découvre une nouvelle étoile qui était cachée par les graduations et donc déjà bien positionnée. Micro-ajustement en élévation. Malheureusement, dans la demi-heure de mon installation, des nuages ont envahi le ciel. Je patiente mais rien. Je plie et dodo. Le vent continue toute la nuit.

 

Vendredi 25 juillet:

Grand beau au réveil puis ça se couvre rapidement. Il y a même quelques gouttes l'après-midi. Une éclaircie au coucher du soleil donne de jolies couleurs sur le plan d'eau. Des feux de brousse ont été allumés juste derrière notre campement, à l'intérieur du Parc. Ciel bouché à la nuit. Le temps est assez lourd. Une micro-averse se produit de nouveau. Les feux de brousse s'éloignent de nous. Le vent est de retour dans la nuit avec quelques passages de gouttes.

 

Samedi 26 juillet:

De nuageux le matin à complètement bouché le soir, toujours avec des coups de vent et une chaleur moite dans la journée. Par contre, ça se rafraîchit dans la soirée. Au moment d'aller se coucher, le voile nuageux est plus fin, laissant poindre les étoiles les plus brillantes comme la Croix du Sud.

 

Dimanche 27 juillet:

Quelques nuages au réveil qui donnent une teinte rougeoyante au lever du soleil, enfin c'est ce qu'il me semble apercevoir à travers la toile de tente. Ça se dégage dans la journée. En sortant de spéléo le soir, c'est dégagé au nord mais avec de gros cumulus au sud et quelques nuages au dessus de nous. J'hésite un peu mais comme ça a l'air de s'améliorer à la nuit venue, je tente un peu ma chance.

 

Je recommence la mise en station. Au grand angle, pas de problème. Au télé, je trouve la reconnaissance des étoiles moins évidente que lors de l'essai précédent. Les bancs de nuages à l'horizon sud y sont peut être pour quelque chose. Même si je ne suis pas sûr d'avoir repéré la bonne étoile ni avec l'appareil photo, ni avec le viseur optique, je décide quand même de passer à la prise de vue au fisheye qui tolère une erreur de mise en station certaine. Je veux prendre la Voie Lactée dans le sens de la longueur. L'orientation avec une rotule n'a rien de trivial. En particulier, le boîtier vient buter contre le viseur polaire que je suis obligé de retirer. Il est 19h15 quand je lance ma série de prises de vue avec des pauses unitaires de 5 mn. La Voie Lactée est extraordinaire avec des zones tellement lumineuses qu'on dirait des nuages. La bande zodiacale est bien visible aussi. Par contre, il m'a semblé apercevoir des flashs d'éclair au loin. Il est temps de rejoindre mes coéquipiers au coin du feu. À 20h45, alors que nous avons finit de manger, un collègue me demande si mon boîtier craint l'eau car il vient de sentir des gouttes. Je m'éloigne du foyer pour constater que le ciel est rempli de nuages. Je vais récupérer mon matériel. C'est alors que je constate que mon boîtier est en pause M=60s et non en pause B. Je crois que j'ai vraiment raté la soirée.

 

À suivre...

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Lundi 28 juillet:

Dégagé au lever du jour. Des nuages apparaissent dans la journée et occupent une part importante du ciel à la tombée de la nuit. À la fin du repas, vers 20h, le ciel est clair depuis un moment avec un vent important. Nouvelle tentative astrophotographique. Je commence à avoir le coup de main pour la mise en station. Alignement à l'œil avec la Croix du Sud et Bêta Hydre. Un ajustement rapide avec la mire grand angle puis je passe au téléobjectif. Cette fois, je reconnais bien les étoiles voulues. En fait, la seule difficulté, c'est l'ajustement en azimuth. J'ai rajouté un morceau de film de Kapton pour réduire le jeu de l'axe mais le mouvement n'est plus fluide et on avance par à-coup. Il n'y pas non plus de repère sur cet axe pour savoir de combien on a tourné. Quand je considère que c'est bon, un coup d'œil au viseur polaire me montre une seule étoile candidate dans la zone voulue. Je termine par un léger ajustement en élévation. Au passage, une étoile filante traverse le champ du viseur alors que je regarde dedans.

 

Je passe au fisheye. Alignement sur la Voie Lactée avec contrôle sur quelques pauses courtes puis je démarre une série. Aujourd'hui, je reste sur des pauses unitaires de 2 mn, craignant que le vent ne me ramène des nuages dont quelques bancs sont encore visibles au nord. Il est 20h30. Je retourne à la tente en attendant que ça se passe. Je vérifie de temps à autre que le ciel est toujours dégagé. Vers 22h00, je commence à trouver le temps long. Je décide d'arrêter la séance. Néanmoins, je veux faire un petit essai au téléobjectif pour voir ce que donne le suivi. Je retourne donc à mon installation qui est sur une hauteur à une cinquantaine de mètres du camp, ce dernier étant dans le creux au bord du lac. Le vent est beaucoup plus sensible et l'air plus vivifiant. Je me dis que ça devrait aider à refroidir le boîtier, le bruit thermique étant ma principale limitation à Madagascar. Quand je vois que la première image au télé déchire trop grave, je décide de continuer un peu quand même. Pendant ce temps là, je regarde le ciel à l'œil nu. La Croix du Sud est à l'horizontale et va bientôt se coucher. Vers le pôle sud, je ne vois pas grand chose. Il faudrait peut-être que je nettoie mes lunettes de vue. En plus, la paire de rechange est traitée anti-UV, ce qui leur donne une légère teinte qui doit absorber un peu de lumière. Enfin, bon, je distingue l'Oiseau de Paradis mais difficilement les trois étoiles principales de l'Octant. Le Petit Nuage de Magellan est faiblard. À 22h30, je plie et je vais me coucher.

 

Mardi 29 juillet:

Dégagé le matin. Nuageux dans la journée. Il reste des bancs de nuages au coucher du soleil, surtout vers le nord. Un fin croissant de lune se découpe dans les lueurs rouges du couchant.

Je décide de faire une nouvelle tentative. Juste après la douche (solaire…), j'installe mon matériel. Mise en station qui va bien. Aujourd'hui, je veux essayer le grand angle non-fisheye avec mon zoom 12~60 (éq. 24~120) à 12 mm. Je commence par viser la Carène qui est assez basse sur l'horizon mais le suivi n'est pas bon. Je pense que le porte-à-faux est trop important. Je vise alors un peu au hasard au zénith. Le suivi est bien meilleur. Je commence vers 19h00 une petite série de darks pour mettre le boîtier en température. Sauf que j'oublie la série, étant en train de discuter des résultats spéléologiques du jour avec les collègues. 20 mn plus tard, je me ravise et me précipite pour enlever le cache de l'objectif. Les prises de vue avancent pendant le repas. Je surveille le ciel par intermittence. Au bout d'une heure et quart, le terme que je m'étais fixé pour cette série, je constate qu'il y a des nuages. Je mets l'équipement en attente pendant que je vaque à mes autres occupations. Comme les nuages semblent se résorber, je retente ma chance. Je vise de nouveau la Voie Lactée vers le zénith. Je commence par des darks. C'est alors que je me rends compte que je n'ai pas remplacé la batterie presque déchargée. Compte tenu de l'orientation du boîtier, je ne peux pas accéder au compartiment de la batterie. Après changement de la batterie, je suis bon pour refaire l'alignement. Re-darks et ça repart. Je reste à côté de l'appareil pour vérifier que tout va bien. Je surveille régulièrement les vils nuages qui restent menaçants. J'en profite pour écrire mon croa. Je suis seul au monde entouré par les cris des animaux sauvages. Une légère brise fraîche est présente mais bien plus faible que la veille. Il suffit que j'abandonne ma vigie un quart d'heure pour que les nuages reviennent. Alors que je veux faire quelques darks, la seconde batterie me lâche.

 

Mercredi 30 juillet:

Les quelques nuages présents au lever du jour sont rapidement dispersés par un petit vent. À la tombée de la nuit, c'est complètement bouché avec plus de vent. Dans la soirée, ça se dégage en partie. Je tente quelques photos sans suivi avec paysage et nuages. J'essaie aussi un bout de time-lapse sur le plan d'eau aux crocodiles. Vent toute la nuit.

 

Jeudi 31 juillet:

Toujours du vent et en plus glacial au réveil: +20°C. C'est l'hiver, pas de doute. Ciel totalement dégagé du matin au soir. La lune se couche de plus en plus tard et comme le ciel n'a pas une transparence exceptionnelle dans le coin, ça se sent rapidement. Pour ce soir, je tente quand même la Croix du Sud avec la lune. Bug dans la mise en station entre le grand angle et le télé, ce second montrant un fort décalage initial mais je retrouve quand même mes petits et tout rentre dans l'ordre. Ensuite, j'essaie de cadrer la Croix du Sud avec le Sac de Charbon. Ce n'est toujours pas facile à la rotule. Je lance une série de 2 heures environ.

 

Ensuite changement de méthode. Je veux utiliser ma tête panoramique (habituellement utilisée donc pour faire des photos panoramiques) pour pointer mes cibles aux coordonnées. Je n'ai testé la méthode qu'une fois avant de partir. Je commerce par pointer un élément de référence, en l'occurrence Mars ou Saturne. Après comparaison, j'opte pour Saturne. Ensuite, je me décale pour aller ma cible nommée "zones lumineuses ensembles" dans mon listing. Une photo rapide montre qu'il y a bien du monde dans le champ. Est-ce bien ma cible? Réponse au retour en France! Alors que je reste à côté du matériel pour vérifier que tout démarre bien, je suis seul au monde... enfin presque avec le crocodile qui fait des grands ploufs dans le plan d'eau. Le vent est aussi de retour. Ça pourrait aider mon appareil à refroidir. Je contrôle que tout peut tourner sans blocage. L'appareil devrait prendre des photos jusqu’à épuisement de la batterie. Je vais me coucher. J'entends dans la nuit que le vent tombe.

 

Vendredi 1er août:

Au réveil, je vais voir mon équipement. De loin, j'ai l'impression que mon appareil photo n'a pas beaucoup tourné. De près, il se confirme que les batteries de la monture sont déchargées. Il y a aussi une bonne couche de rosée sur tout le matériel. En regardant le contenu de la carte mémoire, je constate que la monture s'est arrêtée bien avant l'appareil et plus de la moitié des photos sont perdues. Globalement, la gestion de l'énergie devient difficile avec seulement deux panneaux solaires souples pour recharger tout notre équipement.

 

À part ça, passage de quelques nuages dans la journée. C'est dégagé le soir. Comme la lune est de plus en plus envahissante en cette plaine à l'air moyennement transparent, j'installe tardivement mon équipement, à 19h45! Après mise en station, je choisis une cible au zénith pour limiter les perturbations de la lune. Ça sera l'ensemble M4/M8/M20 au 50 mm, toujours avec le pointage aux coordonnées en utilisant la tête panoramique. Ma méthode a l'air de tenir la route. Ma seule crainte est que le porte-à-faux ajouter ne renforce les vibrations induites par le vent.

 

Pendant ce temps là, le croissant de lune se couche sur les baobabs. Je décide de changer d'optique, toujours sur la même cible. Ça sera le Samyang 85/1,4 acheté d'occasion au printemps. Je ne l'ai jamais réellement utilisé en astro, juste fait quelques essais. Histoire de s'amuser, je commence par quelques prises à pleine ouverture même si je sais qu'il présente pas mal de halos à cette ouverture. Ensuite, je lance une série plus sérieuse et je vais me coucher.

 

Samedi 2 août:

Le matin, l'appareil photo a une orientation plus conforme et la monture continue de tourner. Je regarde les photos: il y en a une quarantaine. J'ai un doute car le cadrage semble avoir changé en cours de route. Y aurait-il un glissement à un moment donné, sachant que par ailleurs aucune photo ne présente de filé? C'est peut-être juste le changement d'orientation des images dans l'appareil.

 

Entièrement dégagé le matin. Nous sortons de spéléo de nuit. Par endroit, il y a des nuages fins éclairés par lune. Après le repas, à 22 heures, les nuages ont disparu et je vais installer mon matériel. Je me fais manger par les moustiques durant l'installation. Quoi de mieux pour tester mon système de pointage aux coordonnées qu'une cible en champ serré? Ça sera Omega du Centaure au 150 mm. Après calage sur Saturne, je vais dessus et ça marche. C'est décentré mais on ne va pas faire la fine bouche. Je recentre un peu et je lance une courte série pendant que la lune se couche. À voir les brutes, je pense que le résultat devrait être exploitable.

Ensuite, je vais sur la comète C/2013 A1 (Siding Spring) au 85 mm, toujours aux coordonnées. À cette heure là, elle est à l'horizon. Je mets en route avec un démarrage des prises de vues deux heures plus tard. Je vais faire dodo.

 

Dimanche 3 août:

Nuageux au réveil. Je vais récupérer mon matériel qui a bien tourné. Concernant les photos, elles sont nuageuses aussi. En plus la série est limitée à 20 vues. Les batteries ne sont pas complètement rechargées par le chargeur universel que je branche par USB sur la batterie tampon du panneau solaire.

Ciel dégagé à la tombée de la nuit. J'hésite à préparer une séquence pour la seconde partie de la nuit, genre le petit nuage de Magellan mais je suis fatigué et les charrettes à zébu qui doivent nous embarquer le lendemain ne sont pas encore arrivées. Il ne faudrait pas que les zébus piétinent mon matériel. Je renonce, ce qui me permet de commencer à ranger mon matériel pour le départ du lendemain matin.

 

À suivre...

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Lundi 4 août:

Bancs de nuages au lever du soleil donnant dans le rougeoiement. Il y a aussi un léger vent. Je me dis qu'avec une telle fraîcheur, c'est une occasion unique de faire le parcours retour jusqu’à la côte à pied sans attendre les charrettes à zébu que je laisse à la responsabilité des coéquipiers. Départ à 8h00. En fait, c'est un peu plus long que prévu. Dans l'après-midi, les nuages se renforcent et me font de l’ombre, ce qui fait du bien, compte tenu de la chaleur. À 17h45, le soleil se couche, toujours dans les rouges, alors que je suis dans la ligne droite finale et un peu au stade terminal physiquement parlant. J’atteins le bout de la jetée à 18h05 et prend la dernière pirogue avant la nuit pour rejoindre la ville de Soalala et non passer la nuit à la belle étoile après 47 km de marche. La ville elle-même est fort peu éclairée. L'électricité est-elle aussi en panne? Après renseignement, un des deux groupes alimentant la ville est en panne et un délestage tournant est appliqué par quartier. En plus, les nuages masquent bien la lune.

 

Mardi 5 août:

Petits nuages sur Soalala le matin. Nous partons en taxi-brousse (4x4) dans l'après-midi. La piste est bien dégradée. La nuit tombe pendant la pause-repas à Mitsinjo. Une fine couche de nuages diffuse la lumière de la lune. Après minuit, ça se dégage. Le premier quartier de lune vire au jaune en se rapprochant de l'horizon. La lumière du phare de Katsepy pointe au loin, signalant le but mais la route est encore longue. Nous parvenons à Katsepy à 1h30 du matin alors que la lune se couche. De l'autre côté de la baie, à une dizaine de kilomètres, les lumières de la ville de Mahajanga nous narguent mais nous ne pouvons traverser de nuit. Nous dormons à même le sol, sur une dalle en béton.

 

Mercredi 6 août:

À 4 heures du matin, le vent se lève et j'ai froid. Je n'arrive plus à dormir. À 6h20, les premiers rayons du soleil viennent frapper le sommet des palmiers. Nous traversons l'embouchure en coque à moteur. Le vent de terre souffle. Il me rabat les embruns du bateau. Je suis douché. J'ai peur pour le matériel photo mais ça ne pénètre pas à l'intérieur des sacs. Installation à Mahajanga. Quelques nuages dans la journée. Dégagé le soir. La Croix du Sud ne brille pas du même éclat en ville avec la lune bien haute.

 

Jeudi 7 août:

Mahajanga, il fait toujours aussi chaud. Des nuages dans la journée puis clair le soir. La Voie Lactée n'est plus qu'un souvenir.

 

Vendredi 8 août:

Quelques voiles d'altitude isolés le matin. Ça se couvre bien dans l'après-midi. Visite au nouveau logement de belle-maman. Il possède un terrain dégagé. En plus, c'est un peu périphérique, ce qui devrait être bon pour la pollution lumineuse mais ça ne sera sans doute pas pour cette année question de lune. Le soir, des petits nuages fins qui se renforcent sont présents devant la lune.

 

Samedi 9 août:

Carrément voilé le matin. Ça se bouche l'après-midi façon orage avec même un grondement de tonnerre. En soirée, ça se dégage pas mal mais pas complètement.

 

Dimanche 10 août:

Un peu comme la veille mais en moins charger l'après-midi. Nous sommes sur la plage pour assister au coucher du soleil sur la mer. Peu après, une grosse lune se lève sur l'arrière de la plage. Les nuages reviennent et occupent complètement le ciel dans la nuit.

 

Lundi 11 août:

Bien plus dégagé que les jours précédents. Quelques nuages dans l'après-midi qui disparaîtront progressivement la nuit venue. Coefficient de marée de 111. Ça n'a l'air de rien mais comme la maison de belle-maman est au bord de l'eau, on se retrouve encerclé par la mer. À 18h45, dans les dernières lueurs du crépuscule, j'essaie de photographier la lune encore pleine et son reflet sur l'eau envahissante. Sinon, pour le ciel profond, le site a l'air pas mal. J'ai bien accès au pôle sud céleste depuis la cour. La soirée serait exploitable s'il n'y avait pas la lune. Affaire à suivre surtout qu'on va finalement rester à Mahajanga pour la fin du séjour, nouvelle lune incluse.

 

À suivre...

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Mardi 12 août:

Un petit peu plus de nuage que la veille. J'essaie un time-lapse sur les nuages avec la marée qui monte dans la mangrove devant chez belle-maman. Fin de la batterie avant les hautes eaux. D'ailleurs bien que le coefficient de marée ne soit que de 110, légèrement plus faible que la veille, l'eau monte plus haut.

 

Ensuite, j'hésite à faire un essai en ciel profond car il reste des nuages au coucher du soleil et que la lune se lève encore tôt. Comme ça se dégage au sud, je tente. Mise en station grossière au grand angle sans problème. Par contre, au téléobjectif, ça se complique. J'ai perdu la mire correspondante. J'ai du mal à passer au dessus du toit de la maison. Je manque de recul pour ça. Pour finir, il y a des petits nuages dans la direction du pôle céleste. J'arrête tout et je plie. D'ailleurs, les nuages vont se renforcer jusqu’au lever de lune. On voit aussi sur les photos qu'il y a de la pollution lumineuse. Ça se dégage dans la nuit.

 

Mercredi 13 août:

Des petits nuages dans la journée.

 

Le coefficient de marée n'est plus que de 102 et, cette fois, on voit la différence.

 

À la tombée de la nuit, il reste un peu de nuages au nord et au sud. Ces derniers pourraient me gêner pour la mise en station mais je me lance quand même. Ensuite, j'ai une petite hésitation sur la cible. Je pensais faire les zones sombres à proximité de la Croix du Sud mais celle-ci est un peu basse, en direction du centre-ville d'où pollution lumineuse sans compter le fil à linge qui va couper le champ. Non, compte tenu des conditions dégradées, il faut rester sur les cibles au zénith. Je pars sur la zone Antares/M4. Le temps de peaufiner le cadrage et des nuages surgis de nulle part envahissent le ciel. Il est 19h15. Comme il y a quand même une heure et demi avant l'arrivée de la lune, je décide d'attendre en prenant des darks. Une heure plus tard, les nuages sont toujours là. Ça semble néanmoins s'éclaircir. Je lance sans attendre l'acquisition. La Voie Lactée finit par sortir. J'ai aussi le droit à une étoile filante bien lumineuse. Je prolonge la série un peu après l'heure officielle de lever de la lune (20h37), cette dernière étant cachée par une maison dans l'axe. La consultation des vignettes au dos de l'appareil montre un fond de ciel bien variable. On est loin des conditions idéales et le traitement risque d'être coton.

 

Jeudi 14 août:

Des nuages dans la journée. Le soir, je veux photographier un flash Iridium de magnitude -8. En plus, la bande de centralité passe presque sur la promenade de bord de mer alors je me dis qu'il n'y a pas meilleur endroit pour s'installer voir essayer d'intégrer un bâtiment dans le cadre. Malheureusement l'inertie familio-malgache fait qu'on part un peu tard. En plus ça bouchonne sur la route. On arrive avec 4 mn de retard avec en plus des nuages: tout raté. J'aurais mieux fait de rester à la maison. Ça aurait été moins intense mais au moins je l'aurais eu. À défaut, je fais quelques photos du phare de l'autre côté de la baie. Le vent est chaud et humide. Retour à la maison. On se fait bloquer par la marée. On pose le scooter chez une voisine et on termine à pied. Le ciel est maintenant bien dégagé avec la Voie Lactée montrant pas mal de détails. Je prends quelques photos sans suivi en incluant le paysage en face. Après le lever de lune, quelques petits nuages isolés sont présents mais pas de nature à tuer une séance d'astrophoto.

 

Vendredi 15 août:

Nuageux dès lever du jour. Tendance orageuse l'après-midi. Quelques gouttes à la tombée de la nuit. La couche nuageuse et commence à se déchirer vers 22h.

 

Samedi 16 août:

Rares nuages dans la journée. Totalement dégagé le soir avec léger vent "frais". On rentre un peu tard des courses, à 19h30. Installation du matériel. Pour la mise en station, je me contente de la mire à l'écran, je n'affine même pas au viseur polaire. Je tente ensuite de calibrer le cercle AD de ma tête panoramique par rapport à une étoile repère pour pouvoir pointer ensuite directement avec les coordonnées de la cible. Néanmoins, ça oblige à dévisser partiellement le blocage de la platine de la SkyTracker. Je renonce. Début des photos sur Antarès à 20h10 après pointage aux coordonnées en relatif depuis la Croix du Sud puis recadrage. À 22h00, changement de cible pour une zone sombre de la Voie Lactée. Tentative de pointage aux coordonnées depuis Saturne mais j'ai des doutes avec plusieurs objets lumineux (dont Mars) qui ressortent à l'écran. Comme la zone pointée au final paraît pas mal, je lance l'acquisition sans être sûr que ce soit ma cible. Arrêt sur fin de batterie à 23h.

 

Dimanche 17 août:

Après une journée entièrement dégagée, un banc de nuages se pointe au nord au coucher du soleil. C'est aussi le moment où la belle-sœur me demande de l'emmener pour un repérage au lycée où elle doit passer le bac le lendemain. Le lycée étant fermé le dimanche, c'est expédié rapidement. 18h15, la Croix du Sud est visible. À 18h30, j'ai installé le matériel et commencé la mise en station au grand angle. En passant au téléobjectif, je ne peux que constater qu'il fait trop clair pour voir les étoiles proches du pôle. Comme quoi, ça ne sert à rien de se précipiter au coucher du soleil. Donc, après attente, fin de la mise en station. Montage de la tête panoramique. C'est alors qu'en faisant des essais d'un côté et de l'autre, je donne un coup de pied dans le trépied. Et m####. Je remets le trépied comme je peux sans refaire la mise en station. Soirée avec le Samyang 85/1,4. Je vais sur la Patte de Chat. Un test de suivi sur 1 mn ne montre pas de filé. Je n'ai pas du trop foiré la mise en station. Par contre, dur de savoir si la Patte de Chat est bien dans le champ. Deux étoiles brillantes à proximité (Lambda et Upsilon du Scorpion) sont elles bien là. Les nuages du nord voudraient aussi s'inviter mais il semble qu'ils évitent ma cible. À la fin de la série, un contrôle sur les deux étoiles du Scorpion montre que j'étais bien où je voulais. Je passe sur M7 à proximité. Un bolide passe par là. Je termine par la tache la plus lumineuse de la Voie Lactée un peu rapidement avant d'aller me coucher.

 

D'une manière générale, comme c'est la première fois que j'utilise la SkyTracker (et aussi le Samyang) intensément, je manque de repères pour les temps de pauses. Avant, avec la planchette, le suivi médiocre permettait d'utiliser les optiques à pleine ouverture sans conséquence sur le piqué de l'image finale. Maintenant, avec un meilleur suivi, il peut être intéressant de fermer. Jusqu'où? En augmentant le temps de pause de combien?

 

Lundi 18 août:

Des petits nuages sont présents de bon matin mais sont rapidement chassés par un petit vent. Des cumulus apparaissent dans l'après-midi et se maintiennent la nuit venue. Comme tous les soirs, l'air devient poisseux avec la baisse de température. Nuit ventée.

 

Mardi 19 août:

Dégagé de bon matin toujours avec du vent. Voiles un peu bizarres dans la journée. Feux de brousse à proximité?

Le soir, je veux faire un essai d'assemblage panoramique de plusieurs photos. Ça fait un moment que j'ai ce projet en tête. Là, je veux juste faire un essai limité pour voir les problèmes qui vont surgir, par exemple pour homogénéiser la luminosité entre vues. Je pars sur un assemblage 2x2 sur le centre de la Voie Lactée. À raison de 40 mn par photo, ça fait déjà presque deux heures. C'est le genre de projet chronophage, surtout quand je vois le programme prévu avant le voyage. Fin de batterie à la fin de la troisième photo. Je n'ai perdu qu'une vue ou deux. Je ne reprends pas et passe directement à la quatrième.

 

Pour terminer la soirée, je tente la comète Siding Spring mais elle est encore derrière la maison du voisin. Pas possible d'attendre plus longtemps, il est déjà tard. Je vois aussi passer un météore à l'horizon, à la limite de mon champ de vision. C'est le troisième en peu de temps. Les deux précédents étaient juste des étoiles filantes bien lumineuses qui avaient disparue avant d'avoir traversé tout le ciel. Rien de comparable avec les étoiles filantes que je vois d'habitude.

 

Mercredi 20 août:

Petits nuages le matin. Cumulus et nuages d'altitude l'après-midi. Les nuages d'altitude demeurent à la nuit tombée.

 

À suivre...

Posté

Jeudi 21 août:

Réveil aux aurores pour amener la belle-sœur à son épreuve du bac à 6h30. Ils sont fous ces malgaches. Le soleil se lève sur un plafond nuageux donnant des teintes rouges. Ça se dégage dans la matinée. Retour des cumulus l'après-midi. Ce n'est pas complètement dégagé à la tombée de la nuit. Je décide quand même de tenter ma chance car c'est à priori la dernière du voyage. Ma fille de 16 mois vient me rendre visite pendant la mise en station, histoire de voir ce que son papa fait. Pas très pratique. Pour l'ajustement au téléobjectif, j'essaie en défocalisant moins que d'habitude. Les étoiles faiblardes autour du pôle sont mieux visibles tout en continuant à bien distinguer les plus brillantes des autres. En particulier HD110994 (magnitude 7), à 10' du pôle se repère bien, ce qui peut être très pratique pour la mise en station.

 

Pour expliquer la mise en station, d'abord au grand angle:

 

pole_sud_large.jpg

f=12 mm. f/d=2,8. t=6 s. 800 iso. jpg du boîtier.

Le grand trait en travers, c'est l’étendage à linge :p.

 

En angle plus serré:

 

pole_sud_serre.jpg

f=50 mm. f/d=2,0. t=10 s. 800 iso. jpg du boîtier.

La croix rouge représente la position du pôle sud céleste.

Sigma Octant (mag=5,5) est à 1°6' du pôle.

 

Ensuite je lance une série sur la Pipe. Plus de la moitié du ciel est occupée par les nuages mais pas ma cible. Par miracle, j'arrive à accumuler pendant 45 mn. Ensuite les nuages gagnent. J'en profite pour faire quelques darks. J'arrête l'acquisition mais je conserve mon matériel en place moteur en route pour pouvoir reprendre en cas d'éclaircie. Et effectivement, ça finit par se dégager. Je vais relancer mais belle-maman insiste pour que je rentre mon matériel et qu'on se calfeutre dans la maison car il y a une bande suspecte qui traîne dans le quartier. Je ne suis pas le plus riche du quartier à voir certaines baraques alentour mais peut-être bien le moins bien protégé. Par exemple, il y a des gendarmes en faction devant le domicile du député du coin depuis 3 jours. Alors je range mon équipement.

 

Voir le résultat.

 

À suivre...

Posté (modifié)

Vendredi 22 août:

Couvert de bon matin. Ça fait du bien de temps à autre de se balader en ville sans être écrasé par le soleil. Après 10h, ça se dégage. Le soir, la Voie Lactée est toujours visible depuis la promenade du bord de mer.

 

Samedi 23 août:

Quelques bancs de nuages au lever du soleil. Route pour Antananarivo. Les nuages se renforcent en chemin. Dégagé sur Antananarivo où nous arrivons à la nuit tombante. Je vois la Voie Lactée depuis la cour de l'hôtel. Néanmoins l'ouverture est trop petite pour faire de l'astrophoto. En plus quand je vois la tête du gardien alors que j'observe le ciel... Dommage parce qu'avec la fraîcheur des plateaux (1260 m alt.), j'aurais beaucoup moins de signal thermique. La nuit, même avec une couverture, j'ai un peu froid.

 

Dimanche 24 août:

Ciel d'azur au réveil. On supporte la polaire. Ça se réchauffe bien dans la journée. Disons qu'il fait bon au soleil. On me dit que ça fait une semaine que l'hiver est terminé. Les cumulus bourgeonnent. Le soir, ça se résorbe en partie quand je pars à l'aéroport. Décollage prévu vers 1h du matin. À l'enregistrement, on m'annonce que l'avion est en retard.

 

Lundi 25 août:

À 3 h du matin, je vais jeter un coup d'œil dehors: pas une étoile. 5 h, on embarque, toujours pas d'étoiles. J'ai une place au hublot côté droit. 5h30, on vire en bout de piste dans l'aube naissante. Décollage. On traverse rapidement la couche de nuages, avec quelques secousses. Elle est tellement fine qu'on voit les feux de brousse à travers.

 

mada14_31.jpg

 

Un quart d'heure plus tard, la couche de nuage laisse place à un voile brumeux résiduel avec paradoxalement une légère turbulence. À 5h55, le soleil se lève à l'horizon. Ensuite, nous quittons Madagascar. Néanmoins, contrairement aux voyages précédents, nous ne tournons pas à la verticale de Mahajanga mais passons tout droit plus à l'ouest, à l'extrémité du lac Kikony, presque à la verticale de notre camp spéléo.

 

Puis c'est l'océan Indien. Survol de l'île de Grande-Comore. Retour de quelques nuages moutonneux. Je pique un petit roupillon. Au réveil, on est déjà au-dessus du Kenya. Les cumulo-nimbus sont en plein développement. Ça secoue un bon coup quand on les traverse à la descente. Atterrissage à Nairobi à 8h25. Avec 6 heures de retard, c'est mort pour la correspondance. Bureau des transferts de Kenya Airways à la ramasse:

 

mada14_69.jpg

Bureau des transferts.

 

Attente toute la journée dans l’aérogare. Soleil un peu plombé entre les nuages. Ça se couvre dans l'après-midi puis passe à la pluie. En fin d'après-midi, on me trouve enfin un vol pour le soir alors que la majorité des passagers en transit sont bons pour rester un nuit sur place. Une employée part à la recherche de mes bagages qui ont été sorties du circuit. Elle revient bredouille au bout de 1h30 avant de repartir à la recherche. La nuit tombe là dessus vers 19h. Décollage à 23h sans nouvelles des bagages. Je suis côté hublot mais il n'y a pas de hublot à mon niveau. De toute façon je dors.

 

Mardi 26 août:

Le jour pointe le bout de son nez alors que nous sommes en phase de descente sur Amsterdam. Nous traversons une couche de nuages et trouvons la pluie. Vol pour Lyon. Après avoir traverser de multiples couches de nuages, nous retrouvons le soleil. Programme inverse à l'atterrissage avec encore plus de pluie sur Lyon. Pas de bagages à l'arrivée. J'ai laissé les cartes mémoires pleines dans les bagages de soute. Dépôt de réclamation. Retour à la maison.

 

Un seul bagage sera retrouvé par la suite. J’ai perdu presque toutes photos du voyage. Donc, presque pas d'astrophotos :cry:

 

Plus de détails sur la mésaventure dans un précédent fil.

 

Conclusions à suivre...

Modifié par Eric S
Posté

Concernant l’astrophoto, c’est la première fois que j’étais arrivé à exploiter deux lunaisons distinctes sur un séjour à Madagascar et je crains de ne pas retrouver une pareille occasion de sitôt :(.

Malgré cette déconvenue majeure, je peux quand même tirer quelques conclusions pour les prochains voyages:

  • Il est possible de dégrossir la mise en station en prenant des vues défocalisées et en comparant avec une mire sur l’écran arrière. Ensuite, on affine au viseur polaire. C'est la méthode la plus efficace que j'ai trouvée pour l'hémisphère sud.
  • Je pense améliorer la mire en faisant un seul modèle commun grand angle/télé.
  • Il y a un problème au passage grand angle->télé. Il va falloir que je regarde de plus près si c’est un problème d’angle de vue réel ou de distorsion des objectifs.
  • L’utilisation de l’appareil photo directement avec la rotule sur la SkyTracker n’est pas très pratique: accès difficile au compartiment batterie, couple trop important exercé sur le moteur pour certaines directions.
  • Inversement, l’utilisation de la tête panoramique entre monture et boîtier permet au contraire de remettre la masse de l’appareil sur l’axe de la monture et de pointer aux coordonnées. Par contre, il n’est pas possible de choisir l’orientation du champ.
  • Les batteries ne sont pas bien rechargées avec le chargeur générique utilisé en brousse. Je vais essayer de calibrer mes différentes batteries pour savoir combien de temps tient chacune d’elle sur une série astro.
  • Il ne faut pas être trop ambitieux sur le nombre de cibles.
  • Il faut que je trouve une méthode pour sécuriser mes données. Je pense dupliquer régulièrement mes photos sur une carte mémoire supplémentaire à l’aide la tablette. Je vais aussi regarder le moyen de les envoyer dans le cloud avec le wifi des hôtels. Néanmoins, avec 26 Go pour le présent voyage et vu les connexions internet à Mada, j’ai peur que ça ne suffise pas.

 

Fin du voyage 2014. Vivement le suivant.

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