dob/Eq, un point de vue.

Bonjour, je me présente, on m'appelle Polaris, oui oui! L'étoile du Nord, la plus brillante de la Petite Ourse.

Je vais vous raconter ce que j'ai vu il y a quelques heures terrestres, à travers une fenêtre sans nuages au dessus d'un pays qui jadis était épargné de ces lumières qui m'éblouissent.

C'est avec un peu d'indiscrétion que j'ai observé la première rencontre de deux astrams, une femme et un homme.

Ils se sont connus à travers leurs messages sur ce forum et se sont fixé rendez-vous dans un pré.

Jessica était venue avec un Dobson, un 200/1200, Jean a apporté son 150/750 sur EQ 3-2.

Présentations faites, ils installent le matériel.

Jessica a vite fait de trouver un coin d'herbe à peu près horizontal, y poser la base et mettre le tuyau. Une chaise pliante et la voilà déjà partie admirer ma copine Albiréo, sans même me saluer!

Jean par contre fait tout son possible pour m'attraper: il ajuste le trépied, me vise au chercheur, affine, change, peaufine...me voici Jean-Jean!

Ça me fait toujours plaisir quand on me prête une si grande attention!

Timide j'essaye de ne pas trop scintiller. Oh je sais que ça ne va pas durer. Avant même que Véga prendra ma place, les lumières sur terre m'auront effacée. Mais c'est une autre histoire, revenons à nos nouveaux amis.

Ce n'est pas spécialement pour me faire plaisir que Jean à "misenstationné" sa monture, je ne suis pas naïve, c'est pour pouvoir suivre facilement mes collègues, c'est aussi pour les trouver, car nous avons toutes et tous notre place dans l'Univers.

Tout-le-monde a nos adresses, elles sont marquées dans les livres. Jean, avec sa monture, n'a qu'à pointer une de mes grande soeurs bien brillante, regarder à quel numéro de rue elle se trouve, puis en regardant ses cercles, il va directement à la maison d'une amie discrète.

Jessica n'a pas ces facilités, mais avec un bon plan routier elle parvient aussi à trouver le bon endroit. Il lui arrive de se perdre en cours de route (à Jean aussi, son EQ 3-2 n'est pas très précise), il lui arrive aussi de s'attarder chez d'autres copines mais finalement elle arrive quand-même à bon port.

J'ai vu comment ils faisaient pour admirer la galaxie que Monsieur Messier numérota 101.

Et j'en étais sûre qu'ils allaient voir chez ma maman, ça ne rate jamais, j'aurais parié ma bague de fiançailles!

Il y avait je ne sais plus quand une discussion sur le forum:

- "M101, c'est dans quelle constellation au fait? Ça me ferait une nouvelle cible."

Réponse1: "Dans la Grande Ourse...Au bout d'un petit sentier d'étoiles à partir de Mizar."

Réponse2: "Dans la Grande Ourse...Au bout d'un petit changement de coordonnées à partir d'Alkaid"

Voilà qui fut mis en pratique, avec succès pour les deux approches, mais ce qu'il faut souligner, c'est qu'ils se sont échangés les instruments histoire de voir.

Tout deux ont apprécié. Jessy était sous le charme des cercles, cela lui faisait du bien aussi d'être debout et soulager son dos après une journée assise au boulot.

Puis cette molette d'ascension droite: on tourne et la cible reste en plein dans le champ! Plus tard, en observant Jupiter avec un oculaire de courte focale, l'intérêt de la chose lui parut essentiel.

Jean était content de s'asseoir après sa journée debout au boulot. Cheminer avec un atlas l'amusait, mais c'est la vue à travers un diamètre plus important qui faisait qu'il ne prêtait presque plus d'attention au décolleté de Jessy.

Vous avez deviné, tellement emballés par l'instrument de l'autre, ils ont fait un échange standard!

Ils se sont quittés, lui avec le Dobson de Jessica, rêvant déjà d'un diamètre style 300mm. Elle avec le 150/750 EQ de Jean, rêvant déjà d'une monture bien stable, avec de grands cercles, un moteur de suivi...et qui sait, faire de l'astrophoto aussi?

Je parie la tête de mon compagnon que Jessy et Jean vont se rencontrer de plus en plus souvent. Et qu'ils seront ensembles, vivront heureux et auront beaucoup de petites lulus!

Et j'en ai vu d'autres vous savez!

Ceux ou celles qui ne pensent pas un seul moment de changer de formule, tellement ils sont à l'aise et contents de leur instrument. Il y a aussi des personnes qui déserrent les freins de l'équatoriale et s'offrent des bal(l)ades "à la dob", celles qui épargnent dès l'achat d'un dob pour mettre le tuyau sur une grosse équatoriale, les bricoleurs...

Racontez, je vais peut-être vous reconnaître!

Voilà, je vous quitte, faut que je me prépare pour la prochaine nuitée que je vous souhaite étoilée.

quelle belle aventure ... une poète cette Polaris

Ce moment poétique ne va pas faciliter mon choix,vivement l'observation sur le terrain pour trancher.

C'est pas bientôt fini oui !!!

Vous allez finir par me faire douter de ma préférence pour l'EQ !!!

Mais bon, comme j'ai surtout envie de me lancer dans la photo ...

Heuuuuuu ... Si vous nous faites des petites lulu je veux bien vous en prendre une histoire de débarasser !!!

En tout cas, à ma prochaine mise en station je ne vais plus regarder la cible avec le même oeil ...

C'est une jolie histoire que tu nous a raconté là, Patte!

Et c'est bien ça....

GG

Jessica a vite fait de trouver un coin d'herbe à peu près horizontal, y poser la base et mettre le tuyau. Une chaise pliante et la voilà déjà partie admirer ma copine Albiréo, sans même me saluer!

Ah, madame la Polaire ("madame" parce qu'elle a un compagnon), vous n'avez pas dû bien faire attention : elle vous a regardé rapidement à fort grossissement, juste avant de commencer les observations. C'est une sorte de rituel appelé la collation... non... le colimaçon... Ah, je ne sais plus...

...elle vous a regardé rapidement à fort grossissement' date=' juste avant de commencer les observations. C'est une sorte de rituel...[/quote']

 

 

Voici ma propre expérience.

J'ai commencé avec une EQ 3-2, sans savoir comment ça fonctionnait (connaissais pas encore WA)

Très curieux au fait, j'avais vu des montures chez N&D, chez Slotte...mais il a fallu que j'en ai une sous la main avant de comprendre le principe.

Ça m'a plu et déconcerté à la fois. Déconcerté car je n'avais pas compris qu'en déserrant les freins, le pointage se faisait de façon naturelle.

(Je me rappelle les premiers pas d'un copain astram qui se plaignait d'ampoules aux doigts: il utilisait son équatoriale comme une azimutale et réglait la hauteur en tripotant les dures vis de réglage de latitude!)

Ce qui me plaisaît effectivement était la facilité du suivi.

Plus tard j'ai "amélioré" la monture: le cercle de déclinaison était trop petit, petite bricole pour améliorer cela:

http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=5649

Le remplacement d'une vis avait également contribué à plus de stabilité.

Bref, tout content mais émoustillé par un post de Lafanet:

http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=4789

j'ai failli vendre mon sax pour un Dobson.

Mais l''astro est école de patience.

Je retrouvais le plaisir du pointage "désinvolte" si bien décrit par Jeff Hawke en admirant le ciel aux jumelles, sur un trépied permettant des mouvements assez doux en altaz.

Puis vint l'opportunité d'acheter un tube 200/1000.

N'ayant pas assez d'argent pour le mettre sur une équatoriale style SVP, je lui ai construit provisoirement une base Dob maison.

Construction pas très esthétique, fort lourde mais d'une douceur de suivi exemplaire.

http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=10733

Bref, j'ai toujours mon sax et ce dont je rêvais est devenu réalité.

Je caressais aussi l'envie de faire l'astrophoto. J'ai vite constaté que cela ne me plaisait pas des masses, que je préférais le dessin.

Donc voilà, j'ai trouvé mon bonheur après plusieurs mois.

Le provisoire est devenu "définitif".

Si on hésite, un essai sur le terrain est la meilleure chose à faire, mais je pense que ce n'est qu'à la longue que les préférences s'affinent.

Avec comme résultat des gens qui auront les deux, d'autres l'un ou l'autre mais en mieux, d'autres encore l'un et l'autre plus encore d'autres instruments!

Car n'oublions pas les lulu, les Mak et SC...

C'est dur de faire un choix, mais au bout du conte (compte) cela fini bien, le marché de l'occase ou le bricolage permettent d'éventuellemnt rectifier le tir.

Puis on se retrouve pour partager nos nuitées à travers les croas, amis équatorialiens, amis dobistes, amis des autres, tous amis des astres!

Patte.

PS: il y a Madame Polaris qui vient de protester: "Quoi? Pour les dobistes je suis juste bonne à servir la collation?"

"Mais non" je lui ai répondu, "tu es la première qu'on regarde, sans toi on est perdu!"

Ravie elle partie se faire une beauté pour cette nuit, espérant que celui dont elle est éprise (chuuuut son compagnon ne peut pas le savoir) sera là. Il s'appelle Den.

C'est beau ce que tu dis là

Si on hésite, un essai sur le terrain est la meilleure chose à faire, mais je pense que ce n'est qu'à la longue que les préférences s'affinent.

 

Puis on se retrouve pour partager nos nuitées à travers les croas, amis équatorialiens, amis dobistes, amis des autres, tous amis des astres!

1) Oui!

2) ... oui!

Allez, voici mon histoire aussi!

J'ai commencé avec une petite lunette 60/800 achetée chez Nature et Découverte, la moins chère possible! Et j'ai découvert Saturne et Jupiter... j'étais foutu!

La monture azimutale de cette petite lulu était une bien triste chose, branlante à souhait et incapable de permettre de suivre mes amies du ciel sans les perdre...

Je suis donc allé à La Maison de l'Astronomie, et là un gars passionné m'a présenté la monture équatoriale. J'ai donc remplacé ma lulu par un Ganymède 115/900 sur monture équatoriale.

A la maison, dans le carton, j'ai trouvé un poulpe vivant! Un truc en plusieurs bras qui semblaient animés d'une vie propre... à me rendre cinglé!

J'ai donc lu la notice, et suis allé à la campagne procéder à ma première mise en station. Oh cela m'a bien pris deux heures! Et encore, approximative!

Mais j'ai découvert la dimension initiatique de la mise en station, sa force à vous mettre en harmonie avec les mouvement des astres autour de vous; pure jouissance!

Et ce même soir, quand Saturne apparut à nouveau dans l'oculaire de ce qui était pour moi un gros Tuyau, quel spectacle! Et quel soulagement: en tournant une molette, la belle ne m'échappait plus (notez le mâle fantasme... Chhhut, les filles!).

Puis un an ou deux sont passés, j'ai étudié les livres et découvert qu'il existait un ciel dit profond, accessible seulement avec de la patience car on ne voit rien à l'oeil nu, et seulement quand la Lune est partie.

Comment les trouver, les "objets" du ciel profond?

Tout de suite, deux méthodes me sont apparues: les cartes, et les coordonnées.

Les cartes ne m'ont pas enthousiasmé, car celles que j'avais craignaient l'humidité, la rosée, j'ai même essayé avec un PC -Oh la jolie carte!- mais lui non plus n'a pas aimé sa mémorable nuit de décembre; trois semaines de repos ont été nécessaires pour qu'il reprenne vie!

Ajoutez à cela un chercheur qui portait bien son nom -impossible de trouver quoi que ce soit avec ce 6x24 pitoyable!

Je me suis alors tourné vers les coordonnées. Pfiou! Un week end pour comprendre tout ça, des croquis etc... vous savez, les fiches? Elles viennent de là!

Et je suis retourné à la campagne, avec ma carte tournante et une liste de coordonnées différentielles des gros Messier du moment.

Et là, le bonheur! Ma diablesse de petite monture avait de grands cercles, en tous cas assez lisibles pour tomber à proximité de l'"objet" recherché.

Et après, une fois trouvé, la molette; la joie sereine de qui maîtrise et peut même aller faire pissou et retrouver la bête céleste en quelques coups de molette!

Puis la frustration du petit diamètre est venue, et l'imprécision de la monture aussi. On devient exigeant, que voulez vous!

Un jour de mars, aux JOA à Lyon, je trouve un tube Vixen 135/720 (bof!) sur une jolie monture Vixen NP. Technique, des pieds en bois, des cercles précis et de bon diamètre, le coup de foudre!

Mais le tube, quelle pitié! C'est ainsi que je suis allé chez Perret, et ai découvert Orion Optics. Je craque pour un 150mm, qui voit comme un 180 par la grâce de son aluminure Hilux.

Entre temps, quand même, au hasard des rencontres, les diamètres plus grands me faisaient de l'oeil. Mais sans monture

Dobson, m'a-t-on dit. J'ai donc squatté des Dobson, deux pour être exact, des 200, deux nuits durant.

Et je me suis résigné à ce qui m'apparaît toujours une évidence: ce truc là a été inventé par un pasteur aux fins de mortification, car il m'est impossible de trouver "Le Geste", celui qui consiste à tirer-pousser instinctivement pour suivre un objet. C'est que cela n'a rien à voir avec le réglage instinctif d'une voile de bateau lorsque le vent refuse ou adonne. Non, pour moi ce geste est impénétrable! En plus il fallait s'entourer des cartes, quelle misère! Et un pissou? Paumé la bête! On recommence! Le ciel devenait mon ennemi, le mouvement des astres me faisait horreur, le pasteur m'a rendu fou de colère deux nuits durant, et je lui ai dit une nuit ce que je pensais de son invention du diable ....

Mais le diamètre, le diamètre... J'en suis aujourd'hui à un 200/900 Hilux, donc qui voit comme un 240 standard, sur équatoriale.

Une belle équatoriale, solide, précise, stable, avec des grands cercles, une SVP, comme plein de monde ici!

Je l'utilise la plupart du temps aux coordonnées, souvent avec un atlas à côté de moi pour y découvrir ce que mes listes ignorent! Un coup de chercheur 9x50 façon Dobson ou un coup de coordonnées, et hop, dans le Tuyau! Après, la molette -heu... le moteur, j'ai sacrifié au moteur!

Et demain, si je veux me tourner vers de plus grands diamètres? Eh bien ce sera un Mak ou un SC, ou bien un Newton sur monture à fourche bricolée par bibi!

Autruchon

Quel taleeeent et enfin...quel discours pacificateuuuur, bravo

et moi, pendant ce temps là (chanson d'Ouvrard sur une musique de Vincent Scotto, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitreuuu):

J'ai le cassegrain qu'est pas sain,

le newton qui frissonne,

le chercheur qui bat le beurre,

le renvoi qu'est pas droit,

le dobson qui plafonne,

la barlow qu'est palo

le pare buée exténué

l'oculaire qu'est pas clair,

la monture qu'est trop dure,

la boussole qui s'affole,

le trepied, c'est pas le pied,

le telrad qu'est en rade,

le crayford qu'va pas fort,

le flexible pas terrible,

la lunette qu'est pas nette,

le C8 qu'à une fuite,

la queue d'aronde qu'est trop ronde,

le cheshire qui déchire,

le laser qu'est tout vert,

l'astroshop qu'est pas le top

(refrain)

ah mon Dieu qu'c'est embêtant

d'être un débutant pratraque...

ah...etc..

Que me conseillez-vous comme materiel

Une couette, tes yeux et des jumelles (blondes ou brunes? n'oublions pas les rousses, ah voilà un nouveau débat!)

Patte.

Génial, Pierre, quel talent!

 

Une couette, tes yeux et des jumelles (blondes ou brunes? n'oublions pas les rousses, ah voilà un nouveau débat!)

 

Patte.

Ahh !!!!! C'est ça qu'on appelle l'observation à la jumelle !!!

Ben j'veux bien m'y mettre moi !!!