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Des âmes, dans l'univers !


takaya

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Qui parmi les astrams ne lève les yeux que par curiosité scientifique ?

Qui n'a jamais été bouleversé sous le ciel étoilé ? :O_o:

 

On parle beaucoup sur webastro des aspects objectifs de l'observation : la division de Cassini sur Saturne, les extensions de telle ou telle nébuleuse...

Et parfois, dans certains CROA, on tombe sur une strophe lyrique, un écart incontrôlé de l'auteur, un petit bout de bonheur au hasard du chemin.

 

Je viens partager avec vous ce que je ressens quand je me pose et que je contemple ce qui nous amène ici. Et vous lire, si vous voulez bien. :blush:

Parmi les plus merveilleux de mes souvenirs d'observation, le premier au scope. La Lune, naturellement.

 

Ambiance stressée, départ en vue dans les minutes qui suivent, et un ciel plein de moutons poussés par une brise d'altitude. La belle joue à cache-cache, je la guette, je prie tellement j'ai peur qu'elle ne revienne pas. Un gris sombre envahit le champ, la tension tombe. Il s'éclaircit (boumboum, boumboum), s'illumine. La voilà. Rien que sa lumière qui se dévoile me fait jubiler, elle est resplendissante pour mes yeux novices. Elle disparaît, revient, je trépigne à chaque fois. Un jeu qui durera un peu trop puisque le téléphone me rappelle à l'ordre : "kestufé ?"

 

Un autre, un des premiers de tous. C'est l'automne, 6h du matin, j'ouvre le store côté ouest.

Rencontre instantantée avec Orion. Je me fiche du ciel de ville qui doit certainement affaiblir le rouge de Betelgeuse, le bleu de Rigel. Elle est bien là, la tache faible que je distingue à peine. Dans le noir de la chambre, avec un petit déj préparé à la sauvette, j'ouvre le vélux, et le froid qui accompagne ce ciel de début d'hiver s'engouffre. M'en fiche. Pendant les minutes qui suivent, je me concentre de tout mon être pour réaliser ce que je vois, l'immensité qui nous dépasse, la puissance qui s'en dégage et dont si peu de gens prennent conscience. Tout à coup, je me sens minuscule, écrasée, j'ai presque envie d'en pleurer. Nous qui nous croyons si importants, à quel point le sommes-nous dans l'univers ? Et me voilà partie à rêver d'une autre vie, quelque part par là.

 

Difficile de revenir sur Terre après de telles observations.

A chaque sortie en campagne, les heures défilent, et plus le temps passe, plus on grimpe, grimpe, plus on se rapproche. Je n'arrive jamais à respecter un programme d'observation, toute cette richesse me fait perdre le fil, la tête, et puis tant pis. Faut juste pas l'oublier au moment de replier et de démarrer la voiture. Quel gâchis, ce besoin de sommeil !

 

Une frustration ne me quitte jamais cependant, et c'est ce qui me pousse à y revenir, toujours avec l'espoir de l'éliminer un peu.

Qui est déjà parvenu à comprendre à quel point la moindre "petite" galaxie est monstrueuse ? Je me souviens d'un jour où l'idée de la distance qui nous sépare des plus proches étoiles m'a effleurée... la tête a tourné. Alors je cours toujours après cette sensation, espérant en croquer un petit bout à chaque nouveau voyage.

 

Heureusement, la simple vue d'une nébuleuse grisâtre ou d'une pâlotte galaxie suffit à emplir mon âme d'un bonheur qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Etrange, non ?

L'invitation est lancée. Alors lâchez-vous, je veux tout savoir...

 

:)

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Takaya?

 

Fantastique! J'aurais pu écrire ces mots! Mais tu l'as si bien fait....:)

 

Lorsque je suis sous les étoiles à les admirer, il m'arrive d'être avec un copain qui tout à coup gâche cette communion et cette conscience d'être d'un laconique "Magnitude 5,5" ou "La division de Cassini et bla bla...." ! Je voudrais lui dire alors tais toi, mécréant! Rien à cirer de la science et de la technique! C'est de toute cette beauté que je veux m'emplir à cet instant!

Et puis il arrive que je me trouve avec deux potes rigolards qui sont comme moi et au même instant submergés par toute cette beauté. C'est arrivé au Plateau d'Albion avec Gibus et Yannick.

On rigolait bien, l'ambiance n'était pas vraiment à la contemplation, et tout à coup nous avons eu la Lune devant nous, qui jouait avec les nuages et est apparue éblouissante, et Uranus dans le Tuyau. D'un mouvement de tête nous embrassions tout notre système de planètes, et en percevions physiquement la grandeur, la majesté, et sa si improbable existence pourtant bien réelle. Nous ne disions plus rien, émus et ensemble.

Gibus est comme ça très ouvert à l'émotion, il oublie aussi instantanément la technique lorsque Jupiter se laisse dévoiler derrière un léger nuage. Il dit alors Raaaahhh....! Je sais ce que cela veut dire: j'en peux plus, c'est trop beau! C'est trop fort!

Il faudrait aussi que tu voies Jeff, complètement parti le plus loin possible dans l'Univers à la recherche d'autres mondes... Il ne dit rien, alors, mais sa soif de se perdre dans les lointaines galaxies, sa fièvre, sont si évidentes :) !

Hou hou les copains, venez, racontez aussi... Epsi, toi qui raconte comment Jupiter t'es apparue un matin avant de prendre le RER et t'a empli de bonheur pour la journée, viens, dis nous!

Patte, qui passes tes nuits sur le toit de ton immeuble, viens...

 

Je rigolais l'autre jour en racontant ma mise en station rituelle, mais je vis vraiement au fond de moi cette émotion profonde, j'ai ce respect, je frappe pour de vrai à la porte de l'Univers, certain que d'autres vies existent, que ce ne sont pas des "objets", mots que je mets toujours entre guillemets, que nous observons.

Oui comme toi, Taka, au moment où je regarde la Création j'oublie complètement la technique et la science. Je ne peux pas suivre une galaxie lointaine sans me dire que c'est là un autre monde, autre mais frère. Que sûrement, je le crois, la vie existe là-bas parce qu'elle existe chez nous. La Vie, qui commence avec la lumière et atteint la conscience d'elle même en ces moments rares mais que l'on peut répéter à l'envie.

Vertige...

 

Je reviendrai, si le sujet démarre je reviendrai, j'ai un peu de pudeur là à dire vraiment la force de ce que je ressens lorsque je vais sous les étoiles pour me sentir vivre et atteindre cet état de conscience auquel j'aspire...

 

Merci, Takachou! Merci!

 

GG :)

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Aaaah, des ââââmes!

 

Avec mon esprit scientifique tordu j'avais lu "des amas".

 

Ben, vous me connaissez: de l'observation pure et dure, jamais une manifestation d'émotion. Des chiffres, des calculs, des mathématiques.

En préface de mon carnet de notes j'ai marqué une citation de Heinrich Hertz.

 

"On ne peut échapper à la sensation que ces formules mathématiques ont une existance indépendante et une intelligence propre, qu'elles sont plus sages que nous, plus sages même que ceux qui les ont découvertes et que nous pouvons en tirer plus que nous y avions mis à l'origine"

 

 

Rien donc pour ma part, ah si, une fois j'ai ressenti quelque chose, mais c'était après l'observation!

Plus tard j'ai analysé cette sentation bizarre et j'ai conclu que c'était du à la fatigue. Voici l'extrait:

 

"La différence de température jour-nuit s'accentue. Vers 5-6 heures je rejoins ma tente en grelottant et me blottis dans ma couette. Avant le sommeil je récapitule mes observations et tiens mon journal de bord à jour, un p'tit dernier style Vodka puis extinction des feux. Je m'allonge et ferme les yeux, passe en revue les plus belles images restées en mémoire, une musique de choix aux oreilles.

Ah, une nuit c'était la troisième symphonie de Górecki, je la connais par coeur mais je ne m'en lasse pas. Une symphonie en 3 mouvements, triste et sombre au début. Un hommage aux victimes des camps de concentrations nazis. Le troisième mouvement par contre se termine en La majeur, des notes d'espoir, de délivrance, lumineuses comme la liberté fraîchement acquise.

Le Mistral s'est mis à accompagner l'accord final, le bruissement des feuillages s'intensifiait en harmonie avec la musique, le frôlement du vent sur ma tente augmentait mon sentiment de bien-être dans mon nid douillet.

Ce fût un moment de délice. Je voulais que le temps s'éternise, que cet instant dure.

Tiens? Une petite larme de bonheur?

Ben, oui, apparemment ça arrive aussi aux scientifiques endurcis, faudra consigner ce fait dans mon carnet de notes!"

 

Voilà, à vous! ;)

 

Patte.

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J'eassaie de me souvenir et je crois que j'ai ressenti l'une de mes plus grandes émotions lorsque pour la première fois j'ai pointé l'amas de galaxies entre le Lion et la Vierge. Non pas une, mais deux, trois, oh-quatre, non... cinq, et là! Six galaxies dans le même champ! J'ai eu le souffle coupé, je suis resté abassourdi par cette vision folle de six autres mondes d'un coup d'un seul en même temps embrassés!

Puis aussi vers le Sagittaire, les nébuleuses, tous ces Kolossaux nuages de plasmas et de poussières, nouvelles étoiles en gestation et ensemencement de notre espace par des étoiles explosant... quelle fureur, en quels paroxysmes notre galaxie créée de la Vie!

 

^^

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Qui parmi les astrams ne lève les yeux que par curiosité scientifique ?

Qui n'a jamais été bouleversé sous le ciel étoilé ? :O_o:

...

 

Rencontre instantantée avec Orion. Je me fiche du ciel de ville qui doit certainement affaiblir le rouge de Betelgeuse, le bleu de Rigel. Elle est bien là, la tache faible que je distingue à peine. Dans le noir de la chambre, avec un petit déj préparé à la sauvette, j'ouvre le vélux, et le froid qui accompagne ce ciel de début d'hiver s'engouffre. M'en fiche. Pendant les minutes qui suivent, je me concentre de tout mon être pour réaliser ce que je vois, l'immensité qui nous dépasse, la puissance qui s'en dégage et dont si peu de gens prennent conscience. Tout à coup, je me sens minuscule, écrasée, j'ai presque envie d'en pleurer. Nous qui nous croyons si importants, à quel point le sommes-nous dans l'univers ? Et me voilà partie à rêver d'une autre vie, quelque part par là.

...

Difficile de revenir sur Terre après de telles observations.

Heureusement, la simple vue d'une nébuleuse grisâtre ou d'une pâlotte galaxie suffit à emplir mon âme d'un bonheur qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Etrange, non ?

 

Oh oui, moi aussi, passé des heures et des heures, avec une toute petite lunette de qualité médiocre à essayer de résoudre la nébuleuse d'Orion ... Quel vertige quand enfin elle se révèle ! :)

 

Et maintenant avec un 150 de m... mais qui, quand même, donne pas trop mal avec un 25 mm ... Waouuuu !!! :)

 

Et découvrir pour la première fois en direct/live l'anneau de la Lyre, Andomède ... Scotché à l'occulaire, impossible de s'en séparer ... Heureusement qu'il passe de "temps en temps" des nuages ...

 

Mais je dirais que mon impression est différente .. J'ai plus la sensation d'être absorbé, aspiré par l'Univers, de me fondre en lui, d'être partout et nulle part, de n'être rien mais en même temps de faire partie du Tout ...

 

Revenir sur Terre après ça :?: Oh non, surtout pas ... La tête dans les étoiles, définitivement dans les étoiles ... :laughing:

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takaya: les petits pieds seront pressés d'arriver (peut être à la prochaine pleine Lune où les maternités se remplissent, cf un post précédent;) ) pour partager avec toi ces émotions, que dis-je... ce nirvana, que tu décris avec autant de sensibilité et de justesse.

je me souviens de la fébrilité et de l'émerveillement qui m'ont gagné (j'ai failli réveiller tout le quartier) lorsque ma modeste lulu de 90 s'est posée, entre deux nuages bretons, sur un premier quartier de Lune dévoilant de magnifiques cratères!

Exit les problemes de grossissement, de trepied instable, de apo pas apo, mille questions plus importantes nous assaillent, ainsi que la soif de comprendre et d'en savoir plus.

En résumé, loin devant mes premiers émois amoureux et mon premier train électrique!!

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Oh mais quel beau sujet, loin des Lambda (je sais, il en faut ;)). Quand on entre en contact visuel avec ces univers lointains, on touche un peu l'éternité (qui est, in fine, la fondamentale préoccupation des assemblages éphéméres d'atomes que nous sommes).

 

On dit que l'on "regarde le passé", que ces photons viennent de loin et de longtemps...Ce qui n'est pas tout à fait exact, ou du moins n'est qu'une perception partielle de ce qui se passe vraiment, car en vérité du point de vue de ces photons, ils viennent de partir, et sont déjà sur notre rétine. Le temps ne s'écoule pas pour eux, et la distance est abolie par la Relativité, le contact est donc bien là (et vous voudriez que je renonce à ce contact direct, que je laisse ces photons impressionner une plaque photo - ou un capteur - pour regarder ensuite une simple image !!??)

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Bonjour, je viens de rentrer de Corse et de lire ce post. Entièrement d'accord avec toi. C'est d'ailleurs la raison qui m'a fait acheter un Dobson 300/1500. Je possède un ETX 125 avec lequel j'arrive à faire des photos pas trop mal. Mais arriver à vraiment 'voir' les bras spiralés des galaxies, résoudre les amas globulaires, etc..., c'est un truc qui me transcende. Lors d'une de mes premières sénaces avec le Dob, connaissant bien le ciel, j'avais décidé de passer en revue les objets remarquables de Cassiopée. J'avais préparé cartes, notes, etc..., au cas où je ne me souviendrais plus très bien. En fait, après M52 et quelques objets, je remarque un système multiple (bien sûr jamais vu ainsi avant), puis un autre, puis une galaxie (petite, mais bien identifiable), et là, je n'avais plus de références... J'ai passé près de deux heures à 'naviguer' dans la zone. Evidemment, au point de vue 'scientifique', aucun intérêt, mais j'en ai pris plein les yeux (et l'esprit).

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...du point de vue de ces photons, ils viennent de partir, et sont déjà sur notre rétine. Le temps ne s'écoule pas pour eux, et la distance est abolie par la Relativité, le contact est donc bien là...

Je me demande parfois si l'astro n'a pas ceci de particulier qu'il faut un peu de culture scientifique pour accéder à l'émotion. La remarque de Jeff appuie dans ce sens, et c'est pour les mêmes raisons que lui que je n'ai pu me résigner à faire des photos!

En même temps, un voisin totalement étranger à la moindre allusion scientifique, a versé une vraie larme la première fois qu'il a vu Saturne!

 

Etrange pouvoir que celui des étoiles...

 

> Aleajactaest, c'est toi sur la photo? Je crois bien t'avoir croisé, en Corse, tu portais une bouteille de gaz... c'était bien toi?

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Entièrement d'accord. Apercevoir a minuscule bille bleue d'eau Uranus n'aura peut-être aucun effet sur quelqu'un qui n'a pas l'idée de la distance qui nous en sépare...

 

Les étoiles filantes : ces petits bouts qui s'approchent de nous. En pleine observation, contemplation, quand rien ne bouge, quand tout est figé ; quand on est tellement bien là qu'on sent la Terre tourner, et que finalement rien n'est figé... On touche du doigt un morceau d'univers qui nous éblouit quelques fractions de secondes. Histoire de nous faire comprendre que là-haut aussi, ça bouge. :rolleyes:

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Que d'émotions en effet, mais si nous étions des brutes épaisses ferions-nous de l'astro ? ;)

Moi aussi malgré de nombreuses nuits d'observations et d'imagerie à mon actif, je reste toujours émerveillé et en admiration devant le ballet des satellites de Jupiter : voir ces minuscules billes flotter devant le disque jupitérien, projetter leur ombre, suivre leur lent déplacement au fil des minutes, les voir disparaitre derrière Jupiter dans des configurations sans cesse renouvellées au fil des jours reste pour moi un spectacle à la fois unique et inépuisable . Ajoutons aussi que le spectacle est complet avec cette atmosphère si turbulente et si riche en détails, évoluant d'une semaine à l'autre (quelle autre planète peut nous offrir l'apparition d'une seconde tâche rouge ???). Cette 'miniature' (il faut le dire vite...;) ) du système solaire sans équivalent permet d'appréhender de manière intuitive le mouvement des planètes et ce, à une échelle humaine malgré les énormes distances qui nous séparent. Pour moi, tout siplement la merveille des merveille, sans oublier tout de même l'anneau de Saturne !

 

Albéric

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Ben, vous me connaissez: de l'observation pure et dure, jamais une manifestation d'émotion. Des chiffres, des calculs, des mathématiques.

Patte.

 

Je n'y crois pas une seconde!

 

Pour les autres intervenants: de l'émotion oui, dans une certaine mesure: mais d'abord pour l'obscur travailleur à la chaîne, chinois, russe ou japonais parfois, qui ce jour-là n'a pas fait d'erreur sur mon scope ou pour l'artisan qui a sué sang et eau pour le confectionner...et me permet de voir ce que je vois!

Avant de scruter les profondeurs de l'espace, se laisser envahir par le silence, par l'obscurité, par cette...énergie incalculable "juste" au dessus de nos têtes, mais aussi sous nos pieds...cette puissance qui ne se déchaîne pas...heureusement!

Ceux qui ont passé une nuit dans le désert vous le diront: le ciel est tout bonnement "blanc" d'étoiles et il paraît tellement bas qu'il en devient votre couverture, et votre matelas, c'est le désert: il est impossible de ne pas se sentir minuscule et presque "invité" voire "intrus" dans cette immensité silencieuse.

Mais ce qui précède, c'est du vécu et du ressenti à l'état brut: je ne suis pas sûr d'avoir l'imagination suffisante pour me dire que dans telle tache floue, hors de notre galaxie, il y a peut-être d'autres mondes, mais j'envie sincèrement ceux qui l'ont, cette imagination.

Enfin, par rapport au "son": certaines fréquences- voir radioastronomie- peuvent être converties en sons, ainsi pour une comète ou autres météores: c'est du concret mais émouvant aussi: il vous suffit d'en faire le test sur certains sites.

Mais le "vrai" son, celui qu'on entendrait si l'espace n'était pas vide, ça ressemble à quoi?

Le son d'une comète qui perd 1000 tonnes de matière à la seconde...le son d'une supernova...le son du soleil...le son de Schumaker-Lévy pénétrant Jupiter...le son d'une collision intergalactique?

Je pense que si le son existait dans l'espace, la vie ne serait pas possible sur terre: entendre la puissance de l'espace, e poi muori.

 

Bon, allez, j'ai assez déconné.

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Bonjour/bonsoir

 

Ca fait plaisir de lire toutes ces impressions personnelles à propos de l'observation du Ciel ; cela permet aussi de se rendre compte que nous n'avons pas du tout les mêmes sensibilités face à l'exercice notre passion préférée.

Heureusement, d'ailleurs ! :)

 

Je rejoint beaucoup des avis ci-dessus, avec ma modeste contribution :

 

- "l'atmosphère" bien particulière du moment du coucher, de la tombée de la Nuit, qui n'a absolument rien à voir avec l'arrivée de l'Aube ...

Ressenti qui varie tout aussi fortement selon la saison et le lieu d'observation. Mon moment de prédilection est l'arrivée de l'obscurité : la Nature diurne va doucement s'arréter pour laisser place aux acteurs de la Nature nocturne, ceux-là pour qui étoiles et Lune sont aussi vitales que le Soleil pour nous les Hommes. Chauves-souris, insectes discrets ou émetteurs de lumière qui balisent les fourrés campagnards, oiseaux de proie qui passent subreptissement au dessus du crâne dans un vol doux et feutré, sans oublier les hérissons, renards, sangliers et autres chevreuils ! Et l'heureux astram au millieu de tout ça avec son télescope !!!

 

Et au dessus surviennent la Multitude : la Nuit est là, étoiles et Voie Lactée sont devenus les points de référence pour les yeux (enfin, en oubliant les éléments lumineux de notre chère société, hein :mad: ). On ne voit plus rien à moins de 5 mètres, l'obscurité nous enveloppe amoureusement dans son manteau sans photons.

 

C'est ce moment là qui est délicieux, lorsqu'on se sent plus proche de notre envirronnement, au sens large du terme ... ^^

Soupirs ...

 

- Mais on parle de "bouleversement" ...

Mes souvenirs les plus bouleversants en astronomie concernent l'Hiver : saison rude qui peut paraitre rebutante mais, si on veut bien faire quelques sacrifices, avec un peu de volonté, la récompense est à la hauteur !

D'abord, même impressions que décrit plus haut avec un renforcement du sentiment de "retrait" par rapport à notre vie très matérielle, si agréable ... L'idéal étant d'observer sur un tapis neigeux : alors là, les sons étoufés vous relaxe bien plus que la meilleure musique Zen !!! Vos tympans reçoivent des sons cotonneux, d'une délicatesse rare ; le moindre bruit est adouci ... Vous vous détendez sans vous en apperçevoir !

Et le Ciel, Oh le Ciel !!! Ces nuits d'hiver quand il fait froid, - 10 °C, - 20 °C et pas de vent, un régal ! Les étoiles sont littéralement cristallines, le ruban laiteux de notre Galaxie semblant "éclairer" le ciel ... Et ce "noir" particulier à cette saison froide fait encore plus ressortir les beautés célestes comme ces étoiles fillantes qui traversent si vite qu'elles semblent se dépécher pour éviter de geler sur la voute étoilée !!!

Magique.

 

- L'oeil à l'oculaire, c'est autre chose ; mes instants les plus intenses, j'irai même jusqu'à dire des instants de pure jouissance astronomique l'ont été lors de ces fameux "trous de turbulence" que je souhaite à tout le monde de vivre au moins une fois dans sa Vie. :o :o :laughing:

 

Je m'en souviens ... Cela se passait en Hiver, il caillait mais pas de vent, j'avais sorti le 114 (pas encore le 250 à l'époque :( ).

Je me régalais sur Saturne, j'en prenait plein la vue avec une agitation moyenne de l'atmosphère ; mais quelque chose paraissait bizarre ... Et j'ai compris : ce n'était pas stable, mais cela s'améliorait doucement, par lentes vagues. Je sentais que je devais garder l'oeil à l'oculaire, je ne sais par pourquoi, une impression. Et ça s'est produit !

Arrêt total de la turbulence de l'air !!! J'ai senti mes cheveux et mes poils se hérisser, mon coeur s'est accéléré : j'étais brusquement transporté sur une sonde interplanétaire, l'image de Saturne et ses anneaux regorgeait de détails et de couleurs !!! J'étais figé, par plaisir et peur à la fois, peur que cela finisse trop vite !

Râââââââââhhhhhhhhh !!! :eek:

Et bien, ça a duré 30 bonnes secondes, je pense ... Faut dire que j'ai pas regardé la montre, vous pensez bien ! ;) Et la turbu est doucement revenue, comme s'il se s'était rien passé ! Je n'en revenais pas, ça n'avait rien à voir avec les trous de turbulence que je qualifierais de "courants", ceux qui durent 1/2, 1 ou 2 secondes, noyés dans le cycle de l'agitation atmosphérique. Non, là, il s'agissait d'un moment rare, qui récompensait tous les pieds gelés, toutes les difficultés pour apprendre le Ciel et à se servir du matériel.

 

Oui, la Jouissance de l'Astronome amateur.

 

Ce genre de moment, j'ai eu le bonheur de le vivre déjà deux fois, avec celle-ci ... Et vous ?

 

 

Aaaaah, ça fait du bien de se remémorer ces souvenirs ...

 

Bonne idée, ce post, Takaya ! ^^

 

Bons cieux calmes à tous et toutes

Vincent

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pour moi ce qui me surprend le plus c'est que au départ , je sais ce que je vais voir mais ce n'est jamais pareil . plusieurs fois on m'a fait la remontrance de regarder toujours les mêmes choses .

Oui c'est vrai mais vous savez pas regarder parce que tout simplement ça ne vous passionne pas ..... pourquoi ?

Un exemple simple ,les conditions d'observation qui ne sont jamais les mêmes font que a un moment donné tout est réuni et on reste scotché a l'oculaire .

mon plus beau souvenir , paradoxalement , restera l'eclipse de 99 , j'avais programmé une semaine de vacances chez des amis pas loin d'Arras , et le jour ( j ) , j'etais descendu pas loin d' Amiens dans un petit village , le temps etait couvert , de temps en temps des petites eclaircies me redonnaient espoir . et là la providence à 2 mn de l'éclipse totale une eclaircie , puis attendant l'évènement le coeur battant , tout d'abord ce fut l'ombre qui avançait a grands pas , le froid qui commençait a m'envahir et la nuit totale .

L'oeil collé a l'oculaire voir la couronne solaire , un grand , très grand moment d'émotion . j'en profitai pour faire vite partager ce grand moment d'émotion à mon épouse qui depuis a très bien compris ma passion pour l'astronomie .

Revenant a l'astronomie classique des noctambules que nous sommes, voir ce que jamais on ne pourra toucher .

Et surtout il y a quelque chose d'important , on voit des objets comme ils etaient , des milliers voir des milliards d'années et nous a admirer tout ça on ne voit pas le temps passé .

((((( CITATION )))))

Quand les lumières du ciel parviennent jusqu'à moi , c'est un grand moment de bonheur , elles viennent parler a mon coeur , mais leur langage je ne le déchiffre pas .

18septembre2006 jeannot13 .

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Tiens, quelque chose que je voulais aussi signaler, illustré avec deux extraits de CROA :

 

Dans le Luberon cette année en Mai :

 

"Phénomène instinctif que j’ai déjà constaté plusieurs fois dans le passé, je suis brusquement réveillé vers 3 heures avec le sentiment que les étoiles sont là. Un coup d’oeil hors de la tente…Oui ! Je m’habille rapidement et sors avec mes jumelles"

Au Chili en "été" 2005 :

"Je suis réveillé à 3h30 par la conscience d’une baisse importante de luminosité dans la tente. La Lune semble s’être couchée. Il n’est pourtant que 3h30. Pas question de réfléchir, je me lève, me forçant à ignorer l’ambiance glaciale dans la tente. Dehors, la Lune éclaire encore le salar au loin, elle a simplement disparu derrière une montagne à l’Ouest, provoquant une obscurité locale sur la zone du bivouac"

Ca m'est arrivé plusieurs fois, les étoiles me réveillent... :?:

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Salut Jeff Hawke

 

Ce que tu décris est l'Instinct de l'astronome amateur (IA²) !;)

 

Ca m'arrive parfois aussi, et j'ai mis un moment à comprendre pourquoi je me réveillais parfois la nuit, sans raisons apparentes : et puis j'ai sorti mon nez par la fenêtre, les étoiles étaient là ! ^^

 

@+ et bonnes nuits

Vincent

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Bon, j'enlève ma veste labo, j'éteinds ma calculatrice et j'arrive.

 

Un copain me demandait d'aller faire la java.

J'ai décliné l'invitation: "non, le ciel est dégagé ce soir."

Lui: "quoi, tu vas encore te les geler sur ton toit pour bêtement regarder des petits points lumineux?"

 

Oui, parfaitement! M'en fiche du froid, suffit de bien se polairiser.

Bêtement? Oui, parfaitement: on peut très bien simplement et benoitement savourer son extase contemplative, pas besoin de penser. Justement, on oublie, on se détache des basses préocupations terrestres.

Encore? Exact! Ça change toujours.

Points lumineux? Attention, il y a un sacré bestiaire là haut!

 

Cependant, ne penser à rien n'est pas aisé pour un intellectuel bien entrainé (kof kof), alors cette contemplation fera surgir des pensées diverses.

Elles prennent source dans le rêve, l'imagination, la mémoire, la lecture et l'amitié.

 

L'être humain a toujours levé ces yeux vers le ciel étoilé.

Une merveilleuse histoire de l'astronomie nous est parvenue et j'aime m'y plonger.

La mythologie pour commencer, toutes ces histoires captivantes.

Les noms des étoiles, avec leur signification parfois étonnantes.

Les mouvements célestes, le cheminement de la pensée vers un univers héliocentrique.

Les prouesses des observateurs d'autrefois, le ballet autour de Jupiter nous met dans la peau de Galilée...

Les découvertes plus récentes qui racontent la vie des étoiles à travers leur couleur, qui nous racontent que le Soleil n'est qu'une étoile perdue dans une galaxie, galaxie parmi tant d'autres...

 

On ne regarde pas d'un même oeil une nébuleuse planétaire après une lecture comme "Poussières d'étoiles".

On ne regarde plus les "objets" de la même façon après avoir fait connaissance d'un peu plus près: quelle est sa petite histoire: "mais comment se fait-il que Messier ceci ou cela". Quel est sa nature, sa distance, son âge?

Son passé, son avenir? Et comment on sait cela?

 

Ces informations viennent petit à petit se nicher dans l'esprit, par plaisr, amour et respect.

Je ne veux pas dire qu'il faut nécessairement "étudier" pour prendre plaisir, non, simplement que la passion pour l'astronomie, une fois qu'elle nous tient, elle ne nous lache plus: elle "s'auto-alimente".

 

J'avais parlé d'amitié aussi. Réelle ou "virtuelle".

Oui, ça fait partie de mes pensées.

A travers vos croa's certains résidents du ciel me font penser à telle ou telle personne, alors je passe dire coucou :)

 

Bises,

 

Patte.

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Quand j'observe, il y a généralement 2 phases. Tout d'abord, une phase 'sérieuse', où j'essaie de dessiner, noter des détails, etc... Tout celà avec un planning préparé à l'avance. Ensuite la phase 'rêve', là, parfois je me balade dans un secteur en admirant tout ce qui me frappe, plus souvent, je cible des endroits connus et j'imagine... Par exemple, l'explosion cataclysmique qui a donné naissance à M1, je pousse même le 'vice' jusqu'à pointer un endroit où il y a un Trou Noir :laughing: .

Etant aussi un fan de 'Dune', je m'amuse à regarder Arrakis, Giedi Prime and Co, pour le fun et en imaginant l'univers d'Herbert.

Gérard, en Corse, ce serait plutôt avec une bouteille de Patrimonio ou de Pastis qu'on risque de me voir :laughing: :laughing: :laughing: .

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Salut les ames portées par la lumière lointaine,moi ce qui m'envahit c'est cette sensation de petitesse par rapport à ces contrées si lointaines,l'impression d'etre une poussière au milieu et dans cet infini,et une petite peur en pensant à un possible disfonctionnement de cette mécanique celeste autonome si précise et vitale,à cette grandeur échelle cosmique ,nous simples terriens sommes peut etre égaux?Pendant l'observation et en s'endormant le stress de la vie s'est évaporé,peut etre dans cet univers magique.

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l'impression d'etre une poussière au milieu et dans cet infini

On m'à dit (( tu n'es que cendres et poussières )) . On a oublié de me dire qu'il s'agissait de poussières d'étoiles .

une lectrice de patience dans l'azur de hubert reeves.

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Désolé mais pour moi l’astronomie n’est qu’une science ou l’observation et l’enregistrement de donnée est primordiale.

 

Etienne « Un âne dans l’espace »

 

P.S : Non, je blague même quand j’enregistre des données la nuit pour l’AFEOV et que l’ordinateur tourne tout seul, ce n’est pas l’écran que je regarde mais le ciel et la voie lactée avec mes simples yeux, toujours un émerveillement.

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:) Ne sois pas ainsi réducteur sur la science...Ce n'est que lorsuq'elle est "sans conscience" qu'elle commence à ruiner ce dont il est question dans le titre du post ;)

 

Oui je suis réducteur avec humour;) , mais je pense que beaucoup réduisent l’astro à une visite touristique ou à un concours photo.:p Il ne faut pas le cacher!

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