Aller au contenu

26 mars, balade lunaire et saturnienne


Ludo

Messages recommandés

Posté

Petit récit d'une nuit d'observation incroyable réalisée depuis la cours de notre maison, Héricourt (70).

Tout commence à 18h00, à peine rentré du boulot je vérifie la collimation de l'XT12i (laser + oculaire de collimation) puis je le sors pour une bonne mise en température.

Je vérifie l'état des oculaires (poussières et autres traces), tout est ok, pour le scope pas de vérif car les deux miroirs ont été nettoyé il y a trois semaines.

20h30 : je sors après m'être chaudement habillé, il fait deux degrés mais je préfère assurer. J'installe le scope, je vérifie la collimation au laser puis je vérifie sur une étoile avec un Swan 9mm et deux barlow (gross.660*) tout semble ok et la turbulence, ou plutôt l'absence de turbulence ne vient pas troubler ces petits disques qui flottent.

Une fois installé petite photo pour le trombinoscope Astrosurf avec et sans cagoule.

20h45 : je place la bino Denk, qui ne quittera pas le crayford de la soirée, avec les Antares 25mm (84*, 50') et je pointe Vénus qui est déjà basse. La turbulence fait danser la planète, sa couleur est un peu jaune et sa forme gibbeuse.

Ensuite direction notre satellite naturel, notre lampadaire céleste : la Lune. Avec la même configuration, elle est d'une toute beauté, stable et très détaillée, l'oeil se promène sur ce paysage de désolation mais qu'est-ce que c'est beau. Je déplace le powerswitch (150*, 28'), toujours aussi stable, toujours aussi belle on sent qu'elle ne demande qu'à être observée.

Les failles sont déjà en ribembelles, les montages, les pics et leur ombres se découpent comme j'en ai eu rarement l'occasion.

Au bout de quinze à vingt minutes, je passe aux Swan 20mm (105*, 42'). La Lune est toujours entière et à ce grossissement c'est un régal, on ne peut dénombrer les détails visibles, les failles sont encore mieux visibles et c'est ce genre de détails qui m'impressionnent. La stabilité est incroyable. Avec le powerswitch on commence les choses sérieuses (188*, 23').

Les détails se font de plus en plus fin, la Vallée des Alpes est incroyable, les cratères aux alentours sont chargés de détails et moi d'émotions. Le temps de se promener le long du terminateur et de savourer, les minutes passent.

Passage aux Swan 15mm (140*, 31') et quelques minutes plus tard avec le powerswitch (250*, 18')...là notre lampadaire est un régal, la turbulence ne s'est toujours pas invitée, l'image est d'une stabilité incroyable on croirait une photo. Je commence la découverte du terminateur par la Vallée des Alpes, ses bords sont découpés à l'extrême, les cratères aux alentours ou le mont Python sont d'une nuance incroyable par rapport à la mer.

Rien que pour cette région, la découverte de détails est à la fois grandiose et surprenante : craterlets, failles, pics, ombres, tout ce que la Lune peut nous offrir est visible sans difficulté. Je continue ma balade pour atteindre l'autre pôle, touts ces cratères avec leurs détails, leurs nuances, tant de choses rarement observées.

Déjà deux heures de passées, et je n'ai pas poussé l'Xt12i dans ces retranchements, un soir pareil avec une stabilité atmosphérique comme ça il faut en profiter.

Passage au Swan 9mm (234*, 19') avec passage quasiment direct au powerswitch (417*, 11'). Pour profiter pleinement du champ j'ai positionné les bonnettes assez basses, aucune lumière parasite ne gêne pour autant. Là, le choc, la démultiplication du crayord permet d'obtenir une MAP rapidement est incroyable. Je commence toujours et encore par la Vallée des Alpes : nouveau choc tant elle se découpe du paysage, la turbulence est toujours absente.

Les mouvements du scope sont assez doux pour rester longuement sur cette vallée. Les yeux fixés sur cette déchirure, après plusieurs minutes d'observation, à son extrémité la plus large, on semble distinguer une fine rainure. Je tente une map encore plus meilleure et je me concentre encore plus sur cette région de la vallée. Rêve ou réalité, je suis maintenant quasiment sûr qu'une fine rainure est visible, certes elle n'est pas bien longue mais quand même.

Je change ensuite de cible pour détailler les cratères environnants puis je reviens sur la vallée, la rainure est toujours là. Je vais ainsi détailler le terminateur avec ce grossissement de fou, 417* ce n'est pas tous les jours. Le terminateur n'est que régal et délectation.

Par contre je me pose toujours la question : la rainure était-elle bien visible ou est-ce un artéfact cérébral ?

Après trois heures d'observation et de régal lunaire en bino je tente un petit passage en mono puis je prends quelques photos. En mono, ben je ne m'y fais pas du tout, j'ai du mal à placer mon oeil derrière l'oculaire, je préfère la bino...

 

Ensuite ce fut le tour de Saturne, la belle aux anneaux. Bon je n'ai pas effectué le même cheminement dans les grossissements, les Swan 9mm étant placés dans la bino, je les ai laissé avec le powerswitch en position basse (234*, 19').

Là de nouveau un choc, je crois que c'est la première vrai et belle image de Saturne que j'obtiens cette année. La dernière fois que je l'ai autant admiré c'était en avril dernier au Champ du Feu après un réglage de mon scope par les membres de la société Skyvison.

Le ciel est vraiment incroyable ce soir, la planète, en elle-même et les anneaux, est très détaillée. Des bandes de nuances variées sont bien visibles sur le disque Saturnien, les anneaux sont d'une clarté dingue, Cassini est bien une division il n'y a pas de doute car là elle divise la bougresse, le cortège de satellites n'est pas en reste non plus.

Dernière chose qui m'étonne par rapport aux observations déjà faites cette année est l'absence de diffusion autour de la planète, le nettoyage des miroirs est-il à prendre en compte ?

Ensuite je passe tout naturellement au grossissement ultime 417*...la map est plus sensible mais avec la démultiplication la chose est aisée quand même. La division de Cassini est presque aussi tranchée qu'à 234*, l'image n'est pas aussi fine mais je n'ai quand même jamais une image aussi grande et aussi stable de Saturne.

Le disque est un bijou tant les bandes nuageuses resplendissent, les anneaux sont exceptionnels et là à l'intérieur des anneaux il y a deux "arcs" pâles, un peu comme du brouillard sur une plaine quand le jour se lève. Ces deux "arcs" ne sont visibles qu'avec une excellente MAP (faite sur les satellites) et là de nouveaux une interrogation comme pour la rainure de la Vallée des Alpes: rêve ou réalité ?

Je n'ai jamais passé autant de temps sur Saturne qui, à part ses anneaux ne m'emballait pas plus que ça, mais là, la stabilité du ciel fait que l'on ne peut pas rester insensible et passer en coup de vent.

La fatigue commence à se faire sentir, je regarde l'heure, déjà une heure que j'observe Saturne, moi qui avais dit à ma femme que je ne sortais q'une heure pour jeter un coup à la Lune...

 

Voilà si vous avez des questions concernant mes interrogations lunaires et saturniennes, n'hésitez pas.

 

Ludo...pas tout à fait redescendu de là-haut...

  • 2 semaines plus tard...
Posté

Salut Ludo je pense que ça valait vraiment le coup de se couvrir pour une soirée planétaire apparemment bien réussie .

  • 2 semaines plus tard...
Posté

Tiens d'ailleurs ça donne quoi les Antares 25mm (w70 je suppose) sur la Denk ? La coma est bien corrigée ?

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...

Information importante

Nous avons placé des cookies sur votre appareil pour aider à améliorer ce site. Vous pouvez choisir d’ajuster vos paramètres de cookie, sinon nous supposerons que vous êtes d’accord pour continuer.