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Pourquoi y a-t-il parfois certaines années un 29 février ?


roger15

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Pourquoi y a-t-il parfois certaines années un 29 février ?

 

 

Bonjour à toutes, et bonjours à tous, :)

 

Aujourd'hui nous sommes le jeudi 28 février 2008. Comme le mois de février est un mois de 28 jours, nous devrions demain être le vendredi 1er mars 2008. Or, curieusement demain sera le vendredi 29 février 2008. Pourquoi cette curiosité ?

 

Les Astronomes d'aujourd'hui semblent hélas l'avoir oublié, mais durant les 17ème, 18ème, et 18ème siècles leurs prédécesseurs se sont battus pour enlever à l'Église catholique la suprématie de l'explication des rouages très compliqués du calendrier, jusqu'alors jalousement gardés par des Clercs spécialistes de ce domaine mystérieux, les "Computistes"…

 

La grande date pour notre calendrier actuel est l'an -44 des Astronomes (ou 45 avant Jésus-Christ pour les Historiens) où l'empereur romain Jules César a imposé "son" calendrier (que l'histoire appellera en son honneur "calendrier julien") établi selon les calculs de l'astronome égyptien Sosigène d'Alexandrie qui s'est basé sur une valeur de l'année tropique (celle qui ramène les saisons) de 365 jours et six heures. Cette valeur de 365 jours 6 heures (365,25 jours) a été la base du calendrier julien pendant 1 626 ans (entre -44 et 1582). Or, Sosigène savait déjà que la durée de l'année tropique était en réalité de 365 jours 5 heures et 49 minutes, soit 11 minutes de moins. Il a dû penser que ces 11 minutes étaient insignifiantes compte tenu de la très grande incertitude des calendriers jusqu'alors, et il avait raison. Il a dû supposer que quelqu'un proposerait un correctif à son calendrier lorsque ce dernier commencerait à diverger gravement avec la réalité astronomique constatée… C'est ce qui s'est effectivement produit, mais en 1582 seulement…

 

Et Sogigène a trouvé un moyen très simple de mettre en pratique cette année de 365 jours un quart : rajouter un jour au mois de février tous les quatre ans !… Mais Jules César, très superstitieux, a voulu ne pas offenser les Dieux et maintenir 28 jours, du moins en apparence, au mois de février. Pour cela il a inventé un stratagème : doubler le 24ème jour de février, mois qui conserverait ainsi 28 jours.

 

A cette époque on ne comptait pas les jours comme aujourd'hui en leur donnant une numérotation continue dans le mois, mais en les numérotant selon trois moments forts :

 

* le 1er jour d'un mois était appelé "calendes", donc le 1er mars était le jour des calendes de mars ;

 

* les "nones", le 5ème jour d'un mois (7ème jour en mars, mai, juillet et octobre) ;

 

* les "ides", le 13ème jour d'un mois (15ème jour en mars, mai, juillet et octobre).

 

Et dès le lendemain d'un de ces trois jours on comptait le nombre de jours avant la prochaine étape. Ainsi en février (les ides tombant le 13ème jour du mois) :

* 1er février : calendes de février ;

* 2 février : 4ème jour avant les nones ;

* 3 février : 3ème jour avant les nones ;

* 4 février : "pridie", jour avant les nones (donc tous les jours précédents étaient en fait décalés d'une unité par rapport à l'étape suivante) ;

* 5 février : jour des nones ;

* 6 février : 8ème jour avant les ides ;

* 7 février : 7ème jour avant les ides ;

(…)

* 11 février : 3ème jour avant les ides ;

* 12 février : "pridie", jour avant les ides ;

* 13 février : jour des ides ;

* 14 février : 16ème jour avant les calendes de mars ;

* 15 février : 15ème jour avant les calendes de mars ;

(…)

* 23 février : 7ème jour avant les calendes de mars ;

* 24 février : 6ème jour avant les calendes de mars ;

* 25 février : 5ème jour avant les calendes de mars ;

* 26 février : 4ème jour avant les calendes de mars ;

* 27 février : 3ème jour avant les calendes de mars ;

* 28 février : "pridie", jour avant les calendes de mars ;

* 1er mars : jour des calendes ;

* 2 mars : 6ème jour avant les nones ; etc.

 

Cela c'était pour les années "normales" (celles à 365 jours) ; pour les années à 366 jours voici qu'elle était le décompte :

* 23 février : 7ème jour avant les calendes de mars ;

* 24 février : 6ème jour avant les calendes de mars ;

* 24 février bis : bis-sextus ante calendas martias (double du 6ème jour avant les calendes de mars ; d'où l'expression "jour bissextile") ;

* 25 février : 5ème jour avant les calendes de mars ;

* 26 février : 4ème jour avant les calendes de mars ;

* 27 février : 3ème jour avant les calendes de mars ;

* 28 février : "pridie", jour avant les calendes de mars ;

* 1er mars : jour des calendes.

 

Cette curieuse manière de cacher le 366ème jour de l'année entre le 24ème et le 25ème jour de février ne prendra fin que vers les années 1650, où on prendra l'habitude de numéroter les jours uniquement dans leur ordre chronologique mensuel, et on affichera alors carrément un 29ème jour à février tous les quatre ans.

 

Nous avons vu plus haut qu'il y avait 11 minutes d'écart entre l'année dite "julienne" et l'année dite "tropique" qui ramène les saisons. Avec le temps, l'écart entre ces deux types d'années devenait très sensible :

 

* en un an : 11 minutes ;

* en 10 ans : 110 minutes de retard (1 heure et 50 minutes) ;

* en 100 ans : 1 100 minutes de retard (18 heures et 20 minutes) ;

* en 1 000 ans : 11 000 minutes de retard (7,64 jours) ;

* en 1 500 ans : 16 500 minutes de retard (11,46 jours).

 

Cela aurait pu continuer ainsi, si cela n'avait pas retardé la date de la fête de Pâques !!!… Car c'est bien là tout le problème qui a amené à la réforme du calendrier par le pape Grégoire XIII en 1582 : Pâques, du fait de la stupide rédaction de la règle fixée par le concile de Nicée (référence au 21 mars et non à l'équinoxe de printemps) prenait de plus en plus de retard et de fête printanière aurait fini par devenir une fête estivale.

 

Pour plus de détails voir mon récent article sur Webastro concernant le calcul de la date de la fête de Pâques : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=29116

 

D'où la réforme de Grégoire XIII par la bulle "Inter Gravissima", signée le sixième jour des calendes de mars de l’an 1581 (24 février 1581), dont les deux points principaux sont :

 

* suppression de dix jours dans l'histoire du monde : le jeudi 4 octobre 1582 (calendrier julien) sera suivi du vendredi 15 octobre 1582 (calendrier grégorien) ;

 

* suppression du caractère bissextile à trois années séculaires (c'est-à-dire dont le millésime se termine par deux zéros) sur quatre. En pratique si les deux chiffres de gauche du millésime étaient divisibles par quatre (ainsi 1600, 2000 et 2400) l'année séculaire continuerait à être bissextile comme dans le calendrier julien, mais s'ils ne l'étaient pas (ainsi 1700, 1800, 1900 et 2100) l'année n'aurait que 365 jours et non 366 comme dans le calendrier précédent.

 

Le deuxième ne posa pas trop de problème… En revanche, le premier point fut unanimement rejeté par tous les états du monde, sauf trois : l'Italie, l'Espagne et le Portugal, et c'est tout !… Donc seulement les trois états très catholiques d'Europe, et leurs colonies. Tous les autres pays, les pays de rite orthodoxe, de rite protestant, et les pays mixtes comme la France n'ont pas suivi le souverain pontife. Pour eux le 4 octobre 1582 a bien été suivi du 5 et non du 15 ... Les clercs catholiques de France étaient bien embêtés, certes le Saint-Père leur demandait bien d'avancer le calendrier de 10 jours, mais non le roi de France qui était leur supérieur hiérarchique direct en vertu du Concordat de Bologne en 1516. Quand allaient-ils célébrer Noël ? le 25 décembre ou dix jours plus tôt ?

 

Fort heureusement une ordonnance du roi de France Henri III du 3 novembre 1582 décida que le lendemain du lundi 9 décembre 1582 serait le mardi 20 décembre 1582. Cette année-là l'Avent n'eut donc que deux dimanches au lieu des quatre habituels et Noël fut célébré dès le 15 décembre, selon l'ancien calendrier. Avec le ralliement de la France la réforme grégorienne gagna du terrain, d'autres états s'y rallièrent peu à peu : aux Pays-Bas les provinces catholiques le firent le lendemain du 14 décembre 1582, où ils fêtèrent Noël ; en 1584 pour les provinces catholiques de Suisse et d'Allemagne ; en 1586 en Pologne et en 1587 en Hongrie. Les provinces protestantes d'Allemagne, des pays-Bas et de Suisse n'adoptèrent le nouveau calendrier qu'en 1700, et enfin en 1752 ce fut le tour de la Suède et surtout de la Grande-Bretagne et ses colonies. Donc les États-Unis d'Amérique, indépendants depuis le 4 juillet 1776, n'ont toujours connu que le calendrier grégorien, dont ils sont un des plus ardents défenseurs. Ce n'est qu'entre 1918 et 1927 que les pays de rite orthodoxe (Bulgarie, Grèce, Russie, Turquie, Yougoslavie) ont adopté le calendrier grégorien, mais uniquement pour les usages civils. Pour les fêtes religieuses ils conservent leur vieux calendrier julien. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, en 1945, les autres états du monde (les états asiatiques, africains, arabes et Israël) ont eux aussi adopté, plus ou moins officieusement, le calendrier grégorien pour leurs relations commerciales et diplomatiques.

 

Il est bon de le savoir, car tout projet de réforme de calendrier (ainsi le fameux "calendrier perpétuel" cher à Camille Flammarion), risquerait d'entraîner de nouveau une grave cacophonie dans la manière de compter les jours au niveau de la planète. Il a fallu plus de trois siècles pour que le calendrier grégorien soit reconnu comme calendrier international, ne brisons surtout pas ce très fragile consensus actuel…

 

Roger le Cantalien. :)

 

PS : pour ceux qui voudraient en savoir davantage, je leur conseille les trois ouvrages suivants :

 

* "Le calendrier" de Paul Couderc, astronome à l'observatoire de Paris, Presses Universitaires de France (collection "Que sais-je ? n° 203), paru en 1946 ;

 

* "Calendriers et chronologie" de Jean-Paul Parisot (professeur d'astronomie à l'Université de Bordeaux 1 ; astronome à l'Observatoire de Bordeaux) et Françoise Suagher (professeur de mathématiques au lycée Jules Haag à Besançon), éditions Masson, février 1997 ;

 

* "Pour observer le ciel" (septième leçon : "comment on dresse le calendrier d'une année" pages 157 à 181) du chanoine Théophile Moreux (directeur de l'Observatoire de Bourges), éditions Douin, paru en 1938.

Posté

Merci Roger pour cette brève histoire du temps :be:

 

Je connais l'histoire des 10 jours manquants, par contre je ne savais pas du tout que les différents pays n'ont pas réformé leur calendrier en même temps :b:

 

Très intéressant ;)

Posté

Et, ce n'est pas tout, aux mesures de la réforme de Grégoire XIII, il convient d'appliquer encore une autre correction de 3/10000 de jour par an, autrement dit 1/3333 de jour par an. C'est ainsi que cette retouche sera prise en compte par la suppression, au niveau du calendrier, de 1 jour tous les 3000 ans (avec ici encore un léger résidu à compenser ultérieurement), correction que nous laisserons, bien sûr, aux générations futures, le soin d'appliquer... (faudra penser à leur laisser un petit mot...:)).

Posté

Merci Toutiet pour la précision, :)cependant d'où provient cette correction de 3/10000 de jour ?

Cela correspondrait à environ 26s environ non ? :?:

D'ailleurs parles-tu de jour de 24h ou de jour sidéral ?

Posté
Et, ce n'est pas tout, (...) au niveau du calendrier, de 1 jour tous les 3000 ans (avec ici encore un léger résidu à compenser ultérieurement), correction que nous laisserons, bien sûr, aux générations futures, le soin d'appliquer...

 

Bonjour Toutiet, :)

 

J'en avais déjà parlé lors de mon "topic" sur le calcul de la date de la fête de Pâques (voir :http://ns26004.ovh.net/~webastro/forum/showthread.php?t=29116 ), avec la proposition de Jean-Baptiste Delambre faite en 1805 de supprimer le caractère bissextile aux années 4000 et 8000.

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté

JazzOn,

 

Cela provient de l'erreur résiduelle malgré les corrections énumérées précédemment et qui tendent à rapprocher, en moyenne, l'année civile de 365 jours de l'année tropique égale à 365,2422 jours.

 

1ère correction A : + 1 jour tous les quatre ans ------> 365,2500

Donc une surcorrection de 78/10000 jour/an ou 1 jour tous les 128 ans.

 

2ème correction B : - 1 jour tous les 100 ans ------> 365, 2400

Donc une sous correction de 22/10000 jour/an ou 1 jour tous les 454 ans

 

3ème correction C : + 1 jour tous les 400 ans -----> 365,2425

Donc une surcorrection de 3/10000 jour/an ou 1 jour tous les 3333 ans

 

4ème correction D : - 1 jour tous les 3000 ans -----> # 365,2422

 

En résumé :

 

A = Année bissextile tous les quatre ans (millésime divisible par 4),...

B = ... sauf les années séculaires (donc se terminant par 00),...

C = ... à l'exception des centaines de siècle divisibles par 4 (1600, 2000,

2400...)

D = 1 jour à retirer tous les 3000 ans !

Posté

A savoir que c'est cet écart de 200 ans ou presque entre la France et la Grande-Bretagne qui est, selon Umberto Eco dans "le pendule de Foucault", à l'origine de l'échec du Plan mondial ourdi par les Templiers, les Rose+Croix et tutti quanti...

cher Roger, je t'en recommande vivement la lecture mais je suis sûr que tu l'as déjà lu!

Posté
A savoir que c'est cet écart de 200 ans ou presque entre la France et la Grande-Bretagne qui est, selon Umberto Eco dans "le pendule de Foucault", à l'origine de l'échec du Plan mondial ourdi par les Templiers, les Rose+Croix et tutti quanti...

cher Roger, je t'en recommande vivement la lecture mais je suis sûr que tu l'as déjà lu !

 

Bonsoir mon Cher Antoine, :)

 

Eh bien non, désolé, je ne connais pas ce livre de Umberto Eco, ni la théorie du "Plan mondial ourdi par les Templiers, les Rose+ t t"tti quanti". Peux-tu nous expliquer simplement et brièvement ce plan mystérieux ? Et pourquoi l'écart entre le calendrier julien et le calendrier grégorien l'a mis en échec ? Là, tu m'intrigues vraiment mon Cher Antoine !… :b::b::b:

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté
Bonsoir mon Cher Antoine, :)

 

Eh bien non, désolé, je ne connais pas ce livre de Umberto Eco, ni la théorie du "Plan mondial ourdi par les Templiers, les Rose+ t t"tti quanti". Peux-tu nous expliquer simplement et brièvement ce plan mystérieux ? Et pourquoi l'écart entre le calendrier julien et le calendrier grégorien l'a mis en échec ? Là, tu m'intrigues vraiment mon Cher Antoine !… :b::b::b:

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

Ben alors là Roger tu m'assois!!!

 

Qu'un type aussi cultivé que toi soit passé à côté de ce bouquin!!!!!

 

Bon, c'est l'histoire de trois types qui travaillent dans une maison d'édition milanaise : un non-juif qui se veut juif car il est fana de la Kabbale (20 ans avant Madonna), un universitaire spécialiste des Templiers, et un troisième qui a passé sa vie à rater des occasions, et qui est le véritable pivot de l'histoire bien qu'il ne soit le narrateur que d'un journal intime que lit le vrai narrateur (l'universitaire)... car finalement l'histoire de ce plan est en quelque sorte .... un Macguffin comme disait Hitchock (-qu'est ce que c'est que ce paquet? +C'est un macguffin! -A quoi cela sert-il? +A chasser le lion dans les Highlands! -Mais il n'ya pas de lion dans les Highlands! +Alors ceci n'est pas un macguffin) c'est à dire un pretexte, d'abor à une grande balade historique, ensuite à l'étude de la personnalité de ce troisème larron, un Umberto Eco-bis, je pense!!!!

 

Au début , l'universitaire ne travaille pas avec les deux autres mais un jour, un colonel en retraite amène à la maison d'édition un manuscrit dans lequel il prétend avoir des preuves de l'existence du trésor des Templiers! Les deux autres demande alors à l'universitaire ce qu'il pense de ce manuscrit, et l'universitaire leur répond qu'il a déjà rencontré tout un tas d'olibrius qui se pense détendeur du secret des Templiers : pierre philosophale, trésors fabuleux

 

Ils imaginent alors, par jeu autant que par défi intellectuel, ce qui auraient pu se passer si toutes les théories conspirationnistes étaient vraies : les Templiers (ceux qui comptent vraiment, pas les maîtres brûlés sur le bûcher de l'île aux Juifs) fuient la France et se réfugient en Angleterre et en Ecosse! Avant de quitter l'Europe, ils avaient crypté la façon de continuer à maintenir en place leur Plan (les trois "joueurs" ne savent pas tout d'abord quel est le but du Plan!!!), et ceci en se rencontrant de "cellule" en "cellule" tous les 120 ans je crois...

 

Mais il y a une anicroche, en 1582, l'Europe continentale passe au calendrier Grégorien, pas les îles britanniques..... et voila le rendez-vous raté pour 10 jours entre la "cellule" écossaise et l'allemande...

 

D'où la création en Allemagne du mouvement Rose+Croix, un appel à l'aide pour retrouver les secrets perdus, et en Ecosse de la franc-maçonnerie, qui elle aussi, cherche à proposer de retrouver la "parole perdue" selon les termes maçons!

 

C'est ainsi qu'ils expliquent pourquoi, alors que la guerre est archi-perdue pour l'Allemagne nazie, pourquoi donc Hitler continue à y croire et à parler d'armes secrètes, car une des rencontres aurait dû avoir lieu en 1944 en Allemagne!!! Et Hitler fana d'ésotérisme, pensait y trouver un moyen de dominer le monde!!

 

Evidemment, tout ceci n'est qu'un roman, que Eco écrit au second voire au troisième degré mais en y mettent tout son savoir, toute son érudition!!!

 

Le bouquin est extraordinaire... C'est une sorte de anti-"da vinci code" génial, superbement écrit, au rythme incroyable nonobstant la longueur du truc (800 pages en poche ouch!!!), un roman anti-initiatique, ou au contraire totalement initiatique, qui démonte gentiment toutes les théories du complot en les exposant parfaitement... un des deux meilleurs bouquins au monde selon moi, avec le spirou magazine "Sur la route" de Kerouac

Posté

Bonsoir Antoine, :)

 

Merci pour cette longue explication. :be:

 

Ça va sans doute te décevoir, mais c'est le genre de littérature qui ne me branche pas du tout. Que veux-tu, il en faut pour tous les goûts… Sans rancune Jezantrob ? ;)

 

Bonne soirée à toi. :)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

Edit : en lisant mieux ce que tu as écrit avec tant d'enthousiasme, je vais peut-être changer de position et le lire ton fameux livre...

Posté

sans rancune aucune!!

 

je te l'ai mal raconté... il mérite mieux que mes explications... tu devrais y jeter un oeil un jour!! c'est ... passionnant!

Posté

Merci pour ton article Roger.

 

Ma prof d'anglais pour nous expliquer nous a dit que comme la Lune tournait autour de la Terre en 365,4 jours il y avait des décalages, elle aurait mieux fait de se taire.:be: C'est vraiment n'importe quoi.

Posté
Ma prof d'anglais pour nous expliquer nous a dit que comme la Lune tournait autour de la Terre en 365,4 jours il y avait des décalages, elle aurait mieux fait de se taire.:be: C'est vraiment n'importe quoi.

 

Bonjour Space, :)

 

Cette professeur d'anglais, ne marchait-elle pas sur les plates-bandes de son collègue professeur de physique ?… ;)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté
Bonjour Space, :)

 

Cette professeur d'anglais, ne marchait-elle pas sur les plates-bandes de son collègue professeur de physique ?… ;)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Non.

Mais la prof a quand même préciser "Attention je ne suis pas sûr à ce que je dis"

 

:confused:

  • 4 semaines plus tard...
Posté

Pourquoi y a-t-il parfois certaines années un 29 février ?

 

 

Bonjour à toutes, et bonjours à tous, :)

 

Aujourd'hui nous sommes le jeudi 28 février 2008. Comme le mois de février est un mois de 28 jours, nous devrions demain être le vendredi 1er mars 2008. Or, curieusement demain sera le vendredi 29 février 2008. Pourquoi cette curiosité ?

 

Les Astronomes d'aujourd'hui semblent hélas l'avoir oublié, mais durant les 17ème, 18ème, et 18ème siècles leurs prédécesseurs se sont battus pour enlever à l'Église catholique la suprématie de l'explication des rouages très compliqués du calendrier, jusqu'alors jalousement gardés par des Clercs spécialistes de ce domaine mystérieux, les "Computistes"…

 

La grande date pour notre calendrier actuel est l'an -44 des Astronomes (ou 45 avant Jésus-Christ pour les Historiens) où l'empereur romain Jules César a imposé "son" calendrier (que l'histoire appellera en son honneur "calendrier julien") établi selon les calculs de l'astronome égyptien Sosigène d'Alexandrie qui s'est basé sur une valeur de l'année tropique (celle qui ramène les saisons) de 365 jours et six heures. Cette valeur de 365 jours 6 heures (365,25 jours) a été la base du calendrier julien pendant 1 626 ans (entre -44 et 1582). Or, Sosigène savait déjà que la durée de l'année tropique était en réalité de 365 jours 5 heures et 49 minutes, soit 11 minutes de moins. Il a dû penser que ces 11 minutes étaient insignifiantes compte tenu de la très grande incertitude des calendriers jusqu'alors, et il avait raison. Il a dû supposer que quelqu'un proposerait un correctif à son calendrier lorsque ce dernier commencerait à diverger gravement avec la réalité astronomique constatée… C'est ce qui s'est effectivement produit, mais en 1582 seulement…

 

Et Sogigène a trouvé un moyen très simple de mettre en pratique cette année de 365 jours un quart : rajouter un jour au mois de février tous les quatre ans !… Mais Jules César, très superstitieux, a voulu ne pas offenser les Dieux et maintenir 28 jours, du moins en apparence, au mois de février. Pour cela il a inventé un stratagème : doubler le 24ème jour de février, mois qui conserverait ainsi 28 jours.

 

A cette époque on ne comptait pas les jours comme aujourd'hui en leur donnant une numérotation continue dans le mois, mais en les numérotant selon trois moments forts :

 

* le 1er jour d'un mois était appelé "calendes", donc le 1er mars était le jour des calendes de mars ;

 

* les "nones", le 5ème jour d'un mois (7ème jour en mars, mai, juillet et octobre) ;

 

* les "ides", le 13ème jour d'un mois (15ème jour en mars, mai, juillet et octobre).

 

Et dès le lendemain d'un de ces trois jours on comptait le nombre de jours avant la prochaine étape. Ainsi en février (les ides tombant le 13ème jour du mois) :

* 1er février : calendes de février ;

* 2 février : 4ème jour avant les nones ;

* 3 février : 3ème jour avant les nones ;

* 4 février : "pridie", jour avant les nones (donc tous les jours précédents étaient en fait décalés d'une unité par rapport à l'étape suivante) ;

* 5 février : jour des nones ;

* 6 février : 8ème jour avant les ides ;

* 7 février : 7ème jour avant les ides ;

(…)

* 11 février : 3ème jour avant les ides ;

* 12 février : "pridie", jour avant les ides ;

* 13 février : jour des ides ;

* 14 février : 16ème jour avant les calendes de mars ;

* 15 février : 15ème jour avant les calendes de mars ;

(…)

* 23 février : 7ème jour avant les calendes de mars ;

* 24 février : 6ème jour avant les calendes de mars ;

* 25 février : 5ème jour avant les calendes de mars ;

* 26 février : 4ème jour avant les calendes de mars ;

* 27 février : 3ème jour avant les calendes de mars ;

* 28 février : "pridie", jour avant les calendes de mars ;

* 1er mars : jour des calendes ;

* 2 mars : 6ème jour avant les nones ; etc.

 

Cela c'était pour les années "normales" (celles à 365 jours) ; pour les années à 366 jours voici qu'elle était le décompte :

* 23 février : 7ème jour avant les calendes de mars ;

* 24 février : 6ème jour avant les calendes de mars ;

* 24 février bis : bis-sextus ante calendas martias (double du 6ème jour avant les calendes de mars ; d'où l'expression "jour bissextile") ;

* 25 février : 5ème jour avant les calendes de mars ;

* 26 février : 4ème jour avant les calendes de mars ;

* 27 février : 3ème jour avant les calendes de mars ;

* 28 février : "pridie", jour avant les calendes de mars ;

* 1er mars : jour des calendes.

 

Cette curieuse manière de cacher le 366ème jour de l'année entre le 24ème et le 25ème jour de février ne prendra fin que vers les années 1650, où on prendra l'habitude de numéroter les jours uniquement dans leur ordre chronologique mensuel, et on affichera alors carrément un 29ème jour à février tous les quatre ans.

 

Nous avons vu plus haut qu'il y avait 11 minutes d'écart entre l'année dite "julienne" et l'année dite "tropique" qui ramène les saisons. Avec le temps, l'écart entre ces deux types d'années devenait très sensible :

 

* en un an : 11 minutes ;

* en 10 ans : 110 minutes de retard (1 heure et 50 minutes) ;

* en 100 ans : 1 100 minutes de retard (18 heures et 20 minutes) ;

* en 1 000 ans : 11 000 minutes de retard (7,64 jours) ;

* en 1 500 ans : 16 500 minutes de retard (11,46 jours).

 

Cela aurait pu continuer ainsi, si cela n'avait pas retardé la date de la fête de Pâques !!!… Car c'est bien là tout le problème qui a amené à la réforme du calendrier par le pape Grégoire XIII en 1582 : Pâques, du fait de la stupide rédaction de la règle fixée par le concile de Nicée (référence au 21 mars et non à l'équinoxe de printemps) prenait de plus en plus de retard et de fête printanière aurait fini par devenir une fête estivale.

 

Pour plus de détails voir mon récent article sur Webastro concernant le calcul de la date de la fête de Pâques : http://ns26004.ovh.net/~webastro/forum/showthread.php?t=29116

 

D'où la réforme de Grégoire XIII par la bulle "Inter Gravissima", signée le sixième jour des calendes de mars de l’an 1581 (24 février 1581), dont les deux points principaux sont :

 

* suppression de dix jours dans l'histoire du monde : le jeudi 4 octobre 1582 (calendrier julien) sera suivi du vendredi 15 octobre 1582 (calendrier grégorien) ;

 

* suppression du caractère bissextile à trois années séculaires (c'est-à-dire dont le millésime se termine par deux zéros) sur quatre. En pratique si les deux chiffres de gauche du millésime étaient divisibles par quatre (ainsi 1600, 2000 et 2400) l'année séculaire continuerait à être bissextile comme dans le calendrier julien, mais s'ils ne l'étaient pas (ainsi 1700, 1800, 1900 et 2100) l'année n'aurait que 365 jours et non 366 comme dans le calendrier précédent.

 

Le deuxième ne posa pas trop de problème… En revanche, le premier point fut unanimement rejeté par tous les états du monde, sauf trois : l'Italie, l'Espagne et le Portugal, et c'est tout !… Donc seulement les trois états très catholiques d'Europe, et leurs colonies. Tous les autres pays, les pays de rite orthodoxe, de rite protestant, et les pays mixtes comme la France n'ont pas suivi le souverain pontife. Pour eux le 4 octobre 1582 a bien été suivi du 5 et non du 15 ... Les clercs catholiques de France étaient bien embêtés, certes le Saint-Père leur demandait bien d'avancer le calendrier de 10 jours, mais non le roi de France qui était leur supérieur hiérarchique direct en vertu du Concordat de Bologne en 1516. Quand allaient-ils célébrer Noël ? le 25 décembre ou dix jours plus tôt ?

 

Fort heureusement une ordonnance du roi de France Henri III du 3 novembre 1582 décida que le lendemain du lundi 9 décembre 1582 serait le mardi 20 décembre 1582. Cette année-là l'Avent n'eut donc que deux dimanches au lieu des quatre habituels et Noël fut célébré dès le 15 décembre, selon l'ancien calendrier. Avec le ralliement de la France la réforme grégorienne gagna du terrain, d'autres états s'y rallièrent peu à peu : aux Pays-Bas les provinces catholiques le firent le lendemain du 14 décembre 1582, où ils fêtèrent Noël ; en 1584 pour les provinces catholiques de Suisse et d'Allemagne ; en 1586 en Pologne et en 1587 en Hongrie. Les provinces protestantes d'Allemagne, des pays-Bas et de Suisse n'adoptèrent le nouveau calendrier qu'en 1700, et enfin en 1752 ce fut le tour de la Suède et surtout de la Grande-Bretagne et ses colonies. Donc les États-Unis d'Amérique, indépendants depuis le 4 juillet 1776, n'ont toujours connu que le calendrier grégorien, dont ils sont un des plus ardents défenseurs. Ce n'est qu'entre 1918 et 1927 que les pays de rite orthodoxe (Bulgarie, Grèce, Russie, Turquie, Yougoslavie) ont adopté le calendrier grégorien, mais uniquement pour les usages civils. Pour les fêtes religieuses ils conservent leur vieux calendrier julien. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, en 1945, les autres états du monde (les états asiatiques, africains, arabes et Israël) ont eux aussi adopté, plus ou moins officieusement, le calendrier grégorien pour leurs relations commerciales et diplomatiques.

 

Il est bon de le savoir, car tout projet de réforme de calendrier (ainsi le fameux "calendrier perpétuel" cher à Camille Flammarion), risquerait d'entraîner de nouveau une grave cacophonie dans la manière de compter les jours au niveau de la planète. Il a fallu plus de trois siècles pour que le calendrier grégorien soit reconnu comme calendrier international, ne brisons surtout pas ce très fragile consensus actuel…

 

Roger le Cantalien. :)

 

PS : pour ceux qui voudraient en savoir davantage, je leur conseille les trois ouvrages suivants :

 

* "Le calendrier" de Paul Couderc, astronome à l'observatoire de Paris, Presses Universitaires de France (collection "Que sais-je ? n° 203), paru en 1946 ;

 

* "Calendriers et chronologie" de Jean-Paul Parisot (professeur d'astronomie à l'Université de Bordeaux 1 ; astronome à l'Observatoire de Bordeaux) et Françoise Suagher (professeur de mathématiques au lycée Jules Haag à Besançon), éditions Masson, février 1997 ;

 

* "Pour observer le ciel" (septième leçon : "comment on dresse le calendrier d'une année" pages 157 à 181) du chanoine Théophile Moreux (directeur de l'Observatoire de Bourges), éditions Douin, paru en 1938.

 

jaurai aimé savoir quelle fut le derniere année avant 2008 avec un VENDREDI 29 Février svp. ma question na peut etre pas enormement de sens pour vous je l'avoue. merci davance et bonne continuation :)

Posté
* suppression de dix jours dans l'histoire du monde : le jeudi 4 octobre 1582 (calendrier julien) sera suivi du vendredi 15 octobre 1582 (calendrier grégorien) ;

 

Il y a l'histoire remarque de Sainte Thérèse d'Avilla qui serait morte à Rome dans la nuit du 4 au 15 Octobre 1582.

 

Il y aussi Cervantès et Shakespeare morts tous les deux le 23 Avril 1616 mais à 11 jours d'intervalle.

 

 

Ou encore mieux, l'histoire tragique de cet enfant : "Tho, fils de Tho Lambert qui est né le 13 mai 1683 et mort le 19 février de la même année".

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