La Lune, qui était à ma fenêtre…

Une Nouvelle Lune calamiteuse, mais voilà que le Soleil et le ciel bleu sont de retour. Et le croissant lunaire éclaire l’horizon cuisine chez moi, ce soir.

Mis en appétit la veille avec l’observation de l’alignement Régulus – Saturne – Lune, je décide de m’offrir une petite balade sur le terminateur. La Televue 76 est dans la cuisine, fenêtre grande ouverte…

Quoi !?

Oui, je sais.

Procéder ainsi, on ne le doit pas.

Echanges thermiques, turbulence, masses d’air en mouvement anarchique, le chaos optique qui guette.

Mais en fait, l’appartement est en température en cette fin de journée (enfin !) estivale, avec toutes fenêtres et portes-fenêtres ouvertes au chant des oiseaux. Et la coupole d’atmosphère parisienne, posée comme un couvercle, selon l’expression d’un journaliste doué du XIXème siècle, a figé tout mouvement.

L’image est stable. Fine, piquée, précise, douce…J’utilise 3 oculaires : L’Ethos 13 mm, pour trouver (je n’ai pas monté de pointeur/trouveur sur la lunette), et admirer le croissant grossi 37 fois, et néanmoins au large dans le champ. Le nagler 3.5 mm, pour détailler les régions, et enfin le nagler 2.5 pour aller au plus près des formations. A 192 fois, soit 192/76 = 2 fois et demi le diamètre de la lunette, j’ai une belle image, contrastée, impeccable. Un vrai plaisir.

La promenade ne sera pas très longue, jusque vers minuit. D’abord, il y a boulot le lendemain, avec un réveil obstinément réglé sur 6 heures, sans états d’âme.

Et puis il y a le croissant, qui peu à peu s’échappe vers l’Ouest, et quitte le rectangle de visibilité depuis ma cuisine.

Mais en un peu plus d’une heure, en suivant le bouquin « découvrir la Lune », je me dégotte, identifie, et observe quelques formations séduisantes du relief lunaire.

Nous sommes censés être à Nouvelle Lune + 6, mais en fait je dois utiliser la description correspondant à NL+5 pour m’y retrouver. Ce qui est indiqué à +6 semble encore noyé dans l’ombre post terminateur. Les subtilités de la mécanique lunaire autour de la Terre m’échappent encore.

Au Nord

Je commence par le couple Posidonius-Chacornac, avec les petits cratères au Nord, Daniell et Grove, bien nets, et encore au Nord, Plana et Mason, plus pâles et destructurés. Tout cela en bordure du lac du Sommeil. Il y a plein de choses à voir par là, mais je suis un novice lunaire, je ne sais pas bien observer la Lune, je m’égare dans ces détails.

Mon objectif est de bien reconnaître les régions, avec quelques formations remarquables, afin de savoir y retourner un jour pour des randonnées plus précises. Et de prendre tout mon temps pour ces premières approches survolées.

J’apprend dans le bouquin que le demi-cratère au Sud de Posidonius, Le Monnier, avait reçu en 1973 la visite de Lunakhod 2, le petit robot soviétique à roulettes.

Jeff?

ça continue hein?

J'ai déjà préparé mon "Grand atlas de la Lune" de Thierry Legault et Superfulgure Brunier pour suivre ton récit.

Beau temps aussi sur Bruxelles, ce soir j'y fonce tête bino dressée!

Patte.

Moi aussi j'ai longuement observé la Lune hier soir en attendant la nuit. Résultat magnifique, avec mon 5,7 mm. J'ai observé avec filtre lunaire, ce qui me faisait une Lune comme en pleine nuit alors qu'il n'était que 21 h 30 et qu'il faisait encore jour.

Je publierai bientôt un CROA.

ça continue hein?

Oui, faut que je finisse de rédiger/saisir....Là, je faisais ça au bureau, mais bon, on est tout le temps dérangé, ici, pff...

"Grand atlas de la Lune" de Thierry Legault et Superfulgure Brunier pour suivre ton récit.

Oh, c'est juste un petit Terminateur-Tour, hein ?

J'ai observé avec filtre lunaire, ce qui me faisait une Lune comme en pleine nuit alors qu'il n'était que 21 h 30 et qu'il faisait encore jour.

Comprends pas, là. Ton filtre lunaire, il renforce la luminosité de la Lune ? (parce que la nuit, elle brille plutôt plus que lorsqu'il fait "encore jour"...)

Comprends pas, là. Ton filtre lunaire, il renforce la luminosité de la Lune ? (parce que la nuit, elle brille plutôt plus que lorsqu'il fait "encore jour"...)

Il augmente le contraste. C'est un filtre neutre 13 %. Ça m'a paru étrange aussi, j'avoue...

les filtres lunaire permettent deux choses (suis pas un specialiste hein ? je vous parle de mon experience !)

1 baisser la transmission de lumiere emise par not copine le lune .

2 ce qui est peut etre lié : augmentation du contrase des ombres et lumieres sur not copine le lune

pour une observation longue c est plus agreable.... surtout avec des diametres maousses .

les filtres oIII et uhc sont pas mal sur not copine le lune aussi, le coté pastille au menthol passé,les contrastes sont impressionnants .....quid de l effet a long terme sur le filtre ? no sais !

finalement, on en fera jamais le tour de madame la lune:p

chouette CROA:wub:

Centre

Dans le classique, le solide, il y a maintenant la formation en trio Théophile, Cyrille et Catherine. Difficile d’y voir des détails, au fond de ces gros cratères (sauf la montagne à l’intérieur de Théophile, of course). Il y a une méga ombre. Par contre, on peut glisser doucement sur la surface douce de la mer du Nectar, et du côté du golfe des Aspérités, au Nord de Théo.

Je voulais voir la rainure d’Ariadaeus, réputée facile dès 60 mm de diamètre. Mais elle est supposée être du 6ème jour, et il faut croire que nous n’y sommes pas. L’ombre du terminateur anéantit le paysage lunaire, là, au-delà de Cyrille. Peut-être à l’aube du 7ème jour ?

Centre Sud

Un peu plus bas, et plus subtil que le colossal trio, il y a Fracastor (Mâtin, quel nom de cratère !). Appuyé en bordure Sud Ouest de la mer du Nectar. Et au Sud, un beau de forme classique, à pic central, Piccolomini (pas si petit, pourtant : 85 kms de diamètre, 4500 m de profondeur ).

Entre ces deux vedettes, j’essaie de dénombrer les piccoli cratères …Ils ne sont pas identifiés sur mon bouquin à part Polybius (à l’Ouest du capitaine Fracastor), et Weinek (juste au Nord-Est de Piccolomini).

J’ai oublié de regarder le mur de l’Altai. Quelle erreur ! Ca a l’air intéressant, et en plus, je me rends sur la version terrestre des ces monts dans un mois et demi, pour tenter de voir notre étoile éclipsée par cette Lune que j’ai observée ce soir…Corrélations…

Note : Le titre du post est emprunté au moine Ryôkan :

Le voleur

M'a tout emporté, sauf

La lune qui était à ma fenêtre.

Ah oui qu'il était bien inspiré ce moine!

J'adore!

Patte.

PS: Jeff, quand tu auras la bague rallonge pour la Denk, tu vas voir ce que tu vas voir: inimaginable.

Hey !

Comme tout le monde s'y retrouve, sous Madame la Lune

C'est agréable de te lire dans ce registre, et il y en a, des choses à dire sur ce paysage changeant !

La suite, la suite !!!!

Oui bon, on sait, ça va mûrir...

La suite, la suite !!!!

Ben pour la suite, il va falloir que le ciel reste clément, et que la Lune n'aille pas maintenant se cacher derrière un grand escogriffe d'immeuble à mon Sud Ouest...que je puisse continuer un peu ce soir, et peut-être demain soir.

Parce que, en une bonne heure et quelques hier, j'ai à peu près dit tout ce que j'ai vu. Je suis un observateur lent, moi...Faut que je trouve, que je reconnaisse ce que c'est dans le livre, que je revienne, ne reconnaisse pas, recommence... Et puis je reste là, à regarder un fond de mer lunaire, à essayer d'en sentir la texture...à imaginer ce que ressentais les astronautes d'Apollo lorsqu'ils tournaient là, au-dessus... Ca prend du temps, tout ça...

Cette nuit, il était 0h30, réveillé, j'avais un peu chaud. Je suis allé sur la terrasse pour regarder la lune et me rafraîchir. J'aime beaucoup ces très courts instants nocturnes ou dehors sur la terrasse chaude ou glacée, je regarde le ciel parfois pour ne voir que des nuages ou pour profiter encore un peu des étoiles qui voyagent quand on dort. Cette nuit la lune était encore là, basse, orangée et voilée. Cette couleur chaude dans la nuit fût un moment de bonheur qui me fit sourire et je me dis, qu'a son tour, elle aussi allait se coucher. Ce qu'elle fit. Et un peu plus loin, Jeff qui l'avait contemplé fit de même. Par elle, nous étions tous plus sereins, et le sommeil vint à son tour.

Oui, heureusement qu'elle est là, la Lune!

Pour moi c'était avant hier soir, juste avant de me coucher, je regarde dehors et découvre un trou dans la grisaille tenace de ces derniers... mois! Et dans le trou, la Lune, au ras des montagnes.

Vite, les jumelles.... je me suis alors offert un beau croissant, à ma façon: pas de détails, vue impressionsite en grand champ, avec une lumière cendrée de toute beauté. Les jumelles calées contre le chambranle de la porte de la cuisine (décidément, le Lune aime les cuisines!), je me suis usé les yeux à chercher les plus petits pics brillants tout aux extrémités du croissant, sur fond de lumière cendrée.... très, très jolis!

Merci pour ce long CROA lunaire, Jeff! Mais comment fais-tu pour décrire aussi longuement un croissant de Lune ?

Faut que je trouve, que je reconnaisse ce que c'est dans le livre, que je revienne, ne reconnaisse pas, recommence... Et puis je reste là, à regarder un fond de mer lunaire, à essayer d'en sentir la texture...à imaginer ce que ressentais les astronautes d'Apollo lorsqu'ils tournaient là, au-dessus... Ca prend du temps, tout ça...

Alors ne change rien!

Tu sais parfaitement nous transporter là-haut... Un tel paysage, ça se regarde, mais surtout ça se déguste.

Ton survol lunaire, je me l'imagine en même temps que je le lis, et ça non plus, on ne peut pas le faire vite...

Merci Jeff...

à imaginer ce que ressentais les astronautes d'Apollo lorsqu'ils tournaient là, au-dessus... Ca prend du temps, tout ça...

Oups...ça fait aussi perdre sa grammaire : Ce que ressentaient les astronautes (ils étaient trois...).

:)Merci pour ces commentaires.

Je viens de récidiver, en plein jour (c'est une vision étrange, un peu fantômatique, la surface lunaire en plein jour, dans un petit diamètre. Les reliefs semblent émerger ça et là d'une sorte de brume, mais pas la brume de chez nous, une brume lunaire, sèche et nette...). Presqu'une heure 30 de contemplation avant que le premier quartier ne prenne ses quartiers derrière l'immeuble en face. Il va ressortir plus tard, mais je dormirai peut-être...

Sur le bouquin pré-cité, c'était J+6, et pas J+7 (toujours pas compris, moi ). Et j'ai trouvé, vu, revu, observé, regardé...la rainure d'Ariadaeus. Avec encore une atmosphère complétement stable, 192 fois tranquille avec la petite Televue.

Et aussi les monts du Caucase, la mer du Froid...

Et je commence tout doucement à me demander si ça ne vaudrait pas la peine d'y aller de temps en temps avec un plus gros diamètre là-haut, mmhh...

La Televue 76 est dans la cuisine, fenêtre grande ouverte…

J'avoue que c'est ainsi que j'ai commencé, en lunaire du moins

Merci pour ce long CROA lunaire, Jeff! Mais comment fais-tu pour décrire aussi longuement un croissant de Lune ?

T'en veux un encore plus long ?

Made by Sylvain ?

Merci pour ce joli Croa.

Moi aussi, à défaut de sortir le télescope, j'ao observé "not copine" la Lune aux jumelles. C'est dingue l"effet qu'elle me fait (en dehors de ma femme, hein, c'est bien compris !...). Elle m'apaise, comme une bonne bouffée de bon air. Oui, apaiser, c'est le mot le plus juste pour décrire ce que cela me fait. De chez moi, dans le séjour face à l"Ouest, lumières éteintes, jumelles calées contre la vitre pour ne pas bouger et observer le plus de détails possibles. Chaque cratère m'émerveille, je suis toujours aussi épaté de voir autant de détails avec de simples jumelles (vous savez, les Bresser 10X50 de chez Lidl !), les formations montagneuses révélées par les ombres. Le terminateur est ligne à suivre, mais pas seulement. Je veux dire par là que je regarde not copine dans son ensemble, histoire de me rendre compte physiquement de la BOULE qu'est la Lune. On voit alors ce gros ballon flotter dans le ciel, et là c'est vraiment magique !

Encore une chose, je n'ai pas pris encore la peine de décortiquer mes observations avec un atlas lunaire, mais c'est prévu, ça c'est sûr.

Cordialement à tous.

La bino Jeff, la bino!

Patte.

Ah la Lune, on a jamais fini de l'explorer.

Le problème de la fenêtre c'est surtout l'hiver dans les appartements chauffées.

Encore un très beau CROA qui donne envie.

Je n'avais pas imaginé l'observation de la Lune de cette façon-là. Du coup, je crois que j'essaierais (surtout qu'il y a 3 ou 4 ans, j'avais offert un Atlas Lunaire à mon mari, que je vais donc pouvoir lui emprunter;)).

La rainure...

Ca se passe en plein jour, vers 20 heures. Le Terminateur a un peu reculé depuis hier, cédant une tranche de sombre à de nouveaux reliefs. Au centre, je localise deux beaux cratères, Godin (Sud) et Agrippa (Nord). Et un plus petit, un peu-au-dessus, Silberschlag. C'est là que doit passer la rainure d'Ariadaeus, d'Est en Ouest.

Je scrute. Intensément.

Oui ! J'aperçois un truc qui se termine sur un petit cercle ombré en son centre, à l'Est (à gauche, à l'oculaire de la lunette et sa terrible inversion gauche-droite...qui en fait n'est pas gênante pour la Lune. Une raison étant que le bouquin que j'utilise donne les photos dans les deux versions, lunette et télescope.).

Et de l'autre côté, cette trace s'estompe à disparaitre, pour reparaitre un peu plus loin, en se dispersant au Sud d'une petit massif rocheux.

Je grossis à 5 (96 fois), 3.5 (137 fois)...Elle est un peu mieux perçue, mais il fait trop grand jour, tout ça est quand même bien pâle. Je vais revenir dans une vingtaine de minutes.

On y revient !

Sans hésiter, après repointage de la Lune avec l'Ethos (eh oui, ça ne suit pas, la monture Telepod azimutale), je mets directos le 2.5, et voilà ! Superbe. La rainure apparait très bien. Encore une image stable et bien piquée. Très agréable de retrouver une émotion à déceler, identifier, puis détailler quelque chose là-haut. Je n'aurais pas cru... J'y passe du temps, en alternant le 2.5 et le 3.5. En fait, je retrouve les réflexes du ciel profond : Essayer plusieurs oculaires, plusieurs fois, jusqu'à par moments trouver l'image idéale et y rester...Puis recommencer...Se déplacer, revenir.

Retour sur J+5

Je reviens sur Fracastor, maintenant noyé et aplati par la journée lunaire qui s'avance. Mais on le reconnait bien, ainsi que les autres formations identifiées la veille. Et la mer du Nectar. Il faut faire vite car dans un jour ou deux, le Soleil montant aura fini d'éroder ces sculptures d'ombre et de lumière.

Au Nord...

...c'était, non pas, les corons, mais Aristote et Eudoxe, avec juste au Sud de ce dernier, un fouillis de montagnes, le Caucase. Je repère, dans la montagne, Alexandre (abimé par le temps, qui aussi sur la Lune, passe et casse) et Calippus (très bien). Et des ombres qui s'étirent. Je passe pratiquement tout mon temps dans cette zone Septentrionale avec le 2.5.

Et je me surprends à penser à Galilée, qui observait aussi la Lune avec une petite lunette depuis son appartement de Florence. Je reste stupéfait de la qualité et du détails que j'arrive à voir avec ma petite lunette de 76 cm de diamètre. Avec cette exploration lente, et que j'essaie méthodique.

Une découverte.

Pour nous aussi c'est une découverte !

Il ne te manque plus que le soleil, et tu pourras faire de l'astro tout le temps... enfin presque .

hé hé jeff sur la lune ça dépote ! merci !

Un CROA tout en finesse qui donne envie de se retrouver sous cette Lune spectrale qui teinte mon ciel d'une nuance plus claire mais qui hélàs, jamais ne se dévoile.

Alors merci de me décrire ce qu'il y a de l'autre côté des nuages...infiniment joli!

De la veille (mardi 10), il y avait encore le Sud : On a l’impression d’une descente un peu escarpée, des cratères tourmentés, étirés le long du Terminateur et projetant leurs ombres rasantes sur d’autres accidents du relief. On se sent loin du calme des mers situées plus au Nord.

Pour commencer, Maurolycus, flanqué à son Est de Barocius, avec deux petits cratères sur sa muraille Nord. Plus bas, Clairaut avec deux petits cratères à l'intérieur. Et au Nord du couple Maurolycus – Barocius, un autre couple, Gemma Frisius et Goodacre, ce dernier avec une forme un peu irrégulière, que les auteurs de « Découvrir la Lune » qualifient d'hexagonale. Mouais...

A ce stade, je ne descendrai pas plus bas, j'ai déjà trop d'images de cratères qui dansent dans ma tête.

Troisième soirée

Pendant que je rédigeais cela, résigné à un ciel couvert pour ce mercredi soir (J+7), le bleu est revenu sur la capitale. Un coup d’oeil par le balcon, au-dessus de l’horizon Sud, et je la vois, encore pâle vers 19h30…Je vais donc pouvoir tenter les célébrités du côté des Alpes, Apennins…et peut-être des rainures un peu plus au Sud de ces chaînes de montagnes.

En 30 secondes, la lunette est opérationnelle (Comme je l’ai laissée montée, en attente près de la porte-fenêtre, il suffit de dévisser le cache de la lentille frontale, place l’oculaire qui va bien et viser).

Différence notable par rapport aux deux jours précédents : L’image est beaucoup moins stable. Il y a eu des nuages dans la journée, il y a du vent, encore des passages nuageux par moment. Ce n’est plus la même chanson. Je ne pourrai pas profiter indûment du grossissement à 192 fois, et devrai me rabattre surtout sur les naglers 5 et 3.5.

Il y a quand même de longs trous de turbulence, où je retrouve des douces images de rêve de la surface lunaire.

Il y a la vallée des Alpes, superbe et facile. On glisse ensuite vers le Sud, sur la mer des Pluies. Un piton rigolo qui se nomme précisément le mont Piton, et à côté le petit Piazzi Smyth, comme des ilots dans cette mer. Aristillus, prototype nickel du cratère lunaire. Les Monts du Spitzberg...

Je descends jusque dans les Apennins, et là je vais chercher l'endroit mythique de la mission Apollo15 (la jeep lunaire), la rainure Hadley. Impossible. Je trouve bien Aratus, et un autre craterlet supposé être en vis à vis de Hadley C, par rapport à la chaine de montagnes, mais pas de cratère Hadley C, et encore moins de rainure. Le Legault-Brunier consulté ensuite m'apprend que pour cette rainure, un diamètre d'au moins 200 est souhaitable...

Bon, bon....

Je reviendrai !

Encore des rainures

Pour me consoler, j'irai chercher des rainures plus au Sud. Je trouve facilement celle d'Hyginus, qui part d'Agrippa, passe sur un petit cratère du nom d'Hyginus aussi, et continue en direction Nord Ouest. Visions géniales à différents grossissements. Je sors même mon oculaire galactique, le nagler 9 mm. A 53 fois, cette zone avec la rainure, bien que petite, est très nette.

Un peu au-dessus, j'arrive à discerner l'extrémité Ouest de la rainure d'Ariadaeus observée la veille. Mais pas possible de voir la petite rainure supposée la joindre à Hyginus. Et je n'arriverai pas non plus à voir celle de Triesnecker sur le Sud est du cratère du même nom. A cet endroit, je suis dans le golfe du Centre. Au Nord, c'est la mer des vapeurs.

Il est clair que la turbulence, qui m'empêche de bénéficier de longues périodes de scrutation au grossissement le plus fort, pénalise mon exploration.

Mais aussi qu'ici aussi, sur la Lune, il faut envisager de faire parler le diamètre.

Presque 3 heures d'observation, en alternance flâneuse et studieuse...Le temps passe vite là-haut

ce qui est genial avec jeff c est que il observe la lune une fois et hop il te nomme tous les crateres,craterlets et tutti quanti d'un coup !

Le temps passe vite là-haut

n est ce pas ?

Pour nous aussi c'est une découverte !

il te nomme tous les crateres,craterlets et tutti quanti d'un coup !

D'ailleurs, à propos de "tous" les cratères, je lis justement dans le Sky & Telescope de Juillet, qui vient d'arriver dans la boite aux lettres , il y en aurait quasiment 1000 de baptisés sur la face visible (dans la chronique de C A Wood, p 69). "Baptisés", c'est à dire sans compter les codifiés par des lettres et rattachés à un avec un vrai nom (exemple : Hadley C). Il y encore du champ à défricher.

Jeff sur la lune

Mais, mais ... bah et les nébuleuses, et les amas et les galaxies tu n'en veux plus ??? Ah la lune est dans le coin et pas de réelle nuit en ce moment, alors je comprends

Ah la lune est dans le coin et pas de réelle nuit en ce moment, alors je comprends

Eh oui...

Cette troisième soirée, je l'avais terminée sur le trio Ptolémée, Alphonse et Arzachel (à ne pas confondre avec Théophile, Cyrille et Catherine qui sonne comme une formation de jazz frenchie...). Ordre de tailles décroissantes du Nord au Sud, craterlet dans Ptolémée (Ammonius), pic dans Alphonse, pic + craterlet dans Arzachel. Et un bien sympa, Alpetragius, placé sur le flanc Ouest des deux derniers cratères de ce trio. Belle région où s'attarder, je n'en ai pas été plus loin dans la suite de mon programme d'exploration du croissant cette nuit-là.

Après ces 3 jolies soirées lunaires, un déplacement boulot de deux jours dans une capitale européenne pluvieuse (d'un pays bien représenté ici ), et au retour, les nuages, ou bien a Lune trop basse et trop tardive... Bref

Il reste le souvenir mis en mots, et l'envie de découvrir la suite et de retrouver mieux ces formations (au 320 ? ).

Difficile de savoir si je serais motivé pour rouler quelques dizaines de kms pour "seulement" la Lune. Hum... A voir...

Mais c'est pas mal, la Lune, finalement.