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Ciels ! Mongolie !! --Épisode II : Cette fois, c'est la TOTÂÂÂÂÂLE..


cémoi

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Attention, aujourd'hui.. j'enlève le filtre !

 

En réponse au succès rencontré par l'épisode I intitulé "Les pistes aux étoiles", la société "Webastro-Entertainment-Pictures & Telescopes" a décidé de reconduire le budget et les contrats des principaux acteurs afin de poursuivre le tournage de cette grande saga estivale. Voici donc la suite de ce récit de Voyage abondamment illustré qui nous emmène une fois de plus sur les traces de Gengis-Khan..

 

Épisode II : Cette fois, c'est la TOTÂÂÂÂÂLE..

 

 

"Le plus important, c'est l'éclipse !!"

 

Je ne compte plus le nombre de fois ou j'ai pu l'entendre cette sacro sainte... Euh.. non rien... Juste une impression de déjà vu... Ah oui, c'est vrai, l'épisode I commençait déjà un peu comme ça..

 

Sur qu'on a eu le temps de l'entendre cette première loi tirée du code du chasseur d'éclipses ! Faut dire que 1500Km de pistes à 60Km/h de moyenne, pour atteindre, au départ d'Oulan-Bator, la bande de totalité, but ultime du voyage, ça change de l'autoroute Rotterdam/Charleroi avec ses rangées infinies de lampadaires oranges et ses aires de repos qui égayent de leur enluminures multicolores les pauses des voyageurs. Ça laisse un peu de temps pour cogiter et détailler le paysage..

Alors tout y passe, les vilains nuages hostiles qui sapent le moral de l'équipe qui croyait, comme l'affirment pourtant les brochures au papier glacé des voyagistes, que le ciel est toujours bleu dans ce pays. Puis c'est le tour des troupeaux de chameaux (à deux bosses), de yaks, veaux, vaches made in Mongolie (comme ne le dit pas exactement l'autre tube de ce célèbre duo à succès des années 70 déjà largement évoqué dans le premier épisode..) Bonjour, Veaux, vaches (ni cochons ni couvées en revanche comme dans la fable..) et autres camions surchargés ou motos familiales, tout terrains voire plus en cas de besoin.

 

Chameaux, troupeaux, motos...

 

eclipse1.jpg

 

Un bien doux refrain, qui pourrait presque sonner comme une ritournelle à l'accent parisien sans ces magnifiques arrêts photos incontournables, qui permettent d'admirer l'immensité du désert de Gobi. Ces vastes étendues où pousse une herbe verte, qui disparaît parfois complètement et qui va progressivement nous conduire jusqu'aux limites extrêmes du pays, à cet endroit où le désert se heurte aux sommets enneigés de l'Altaï par delà desquels s'étend, au sud, la terre d'accueil des jeux olympiques.

 

Le voyage serait aussi incomplet sans un arrêt dans un de ces villages de gers blanches (prononcer "guerrrre", yourte est le nom russe..) où vivent des familles de nomades dont le sens légendaire de l'hospitalité se confirme par une invitation à partager fromages, viandes de mouton au goûts puissants, héritages probables d'un glorieux et lointain passé, ou encore ces breuvages à base de laits fermentés, qui laissent parfois au fond de l'estomac des plus sensibles d'entre nous, des sonorités diphoniques qui résonnent de longs moments, et font ainsi écho aux chants de bergers que nos hôtes se font souvent un bonheur de nous interpréter.

 

Après une bonne semaine ponctuée de toutes ces rencontres qui sont à chaque fois une découverte, nous arrivons au village d'Altaï, passage obligé pour se rendre dans l'extrême sud ouest du pays, à la limite de la frontière chinoise. Les habitants vont vivre pendant deux journées environ la première et sans aucun doute toute dernière saison touristique de leur histoire. Le bureau de poste où se trouve l'unique téléphone du village ne désemplit pas. Les guides, qui encadrent les nombreux voyageurs dont notre petit groupe fait partie en profitent pour passer un ultime appel à leurs agences d'Oulan-Bator afin de connaître les toutes dernières prévisions météo, relayées depuis le petit aérodrome de Bulgan proche. Le verdict tombe rapidement, clair, précis, définitif et sans appel: "Nuages épars" .... autrement dit "on est pas ben avancés.."

 

C'est le temps de faire les dernières provisions d'eau minérale. Les bouteilles en plastiques qui contiennent le précieux liquide sont durement marchandées à cause de l'augmentation subite des prix, au plus fort de la saison touristique. Nos chauffeurs profitent aussi de l'arrêt pour remplir une dernière fois les doubles réservoirs des véhicules 4X4 et c'est enfin le départ vers la bande de totalité. Nous sommes à J-1 et il faut encore repérer un endroit qui nous offre aussi la possibilité de bouger rapidement en cas d'imprévu nuageux de toute dernière minute.

 

Le campement se monte à proximité d'une rivière. La présence de quelques arbres providentiels, rare en Mongolie, apporte ombre et fraîcheur.

Le ciel, qui s'était chargé progressivement depuis la mi-journée de nuages descendus tout droit des sommets de l'Altaî, se dégage subitement en début de nuit et semble vouloir nous offrir une nouvelle nuit d'observations exceptionnelles.

 

GRAND BLEU !!

 

Réveil matinal avec l'arrivée des premiers rayons de notre 'star' de la journée.

Cette fois, tout le monde est détendu et apprécie enfin un début de journée qui n'est pas consacré à courir derrière la lune pour arriver à temps au rendez vous. C'est le moment pour moi de répéter une dernière fois la séance d' "astro-phot-observation" ambitieuse que je m'était fixé en dépit de tous les avis contraires lus sur le web..

 

Deuxième loi extraite du code du chasseur d'éclipses: "Le plus important, c'est de choisir entre observer ou photographier la totalité. Faut pas faire les deux, surtout si c'est ta première fois !"

 

Arghh, En clair, c'est fromage OU dessert... pas gourmands ces chasseurs... Sur de moi, comme à mon habitude, je pars de l'hypothèse que ces articles trouvés sur la toile datent d'avant l'invasion des hordes de "reflex numériques", capables au contraire de leurs ancêtres les "argentiques" de prendre des dizaines d'images en quelques secondes, tout en permettant une modification des paramètres de prise de vue du bout des doigts. Par esprit de contradiction donc, mais surtout par jeu, j'organisais donc précisément ma séquence d'observation ET photographie, et la répétais avec un chronomètre, régulièrement pendant les deux mois d'avant le voyage. Exactement comme un jeune pianiste travaille sa partition de musique contemporaine pour tenter le concours d'entrée en sup' ...

 

Deux bonnes heures environ avant le début de la totalité, après une baignade rafraîchissante dans la riviere, c'est le départ vers le site d'observation repéré la veille. Des cumulus, sortes d'éléments perturbateurs isolés se forment parfois de façon incontrôlée dans le ciel et rappellent a notre mémoire la Troisième et dernière loi du code du chasseur d'éclipses: "Le pire: Un seul et unique nuage, placé au plus mauvais endroit, et au plus mauvais moment".

 

Une heure avant le premier contact, un gros cumulus va venir brutalement, et, indifférent à nos incantations désespérées cacher le soleil pendant quelques minutes avant de continuer sa course puis s'évaporer complètement... Cette fois, la voie est libre !

 

J'installe ma lunette sur son pied et arrime solidement le boitier photo. C'est bien sur le moment que choisissent les vis du raccord pour prendre le large entre l'adaptateur et la bague "T".. Heureusement un magnifique couteau multi lames rouge acheté sur une aire d'autoroute quelque part entre Oulan-Bator et Genève fait partie de ma valise d'accessoires et sauve une fois de plus la situation. L'heure du premier contact approche. J'entends bien, grâce à ma lunette recouverte de son filtre solaire être le premier à saisir l'instant... Tout le monde surveille à travers ses lunettes de protection... C'est parti !! Je lance le signal de départ et enfonce presque aussitôt le déclencheur de la commande de prise de vues.

 

eclipse2.jpg

 

Nos accompagnateurs Mongols ne manquent pas de venir jeter un œil dans le viseur de mon appareil photo qui donne une vision agrandie du phénomène qui vient de commencer. Tous s'amusent de voir ce soleil se faire petit à petit dévorer par cette ombre noire qui s'impose un peu plus sur le disque solaire au fur et à mesure que les minutes passent.

Un de nos chauffeurs tente sans succès une opération délicate de digiscopie en rapprochant son téléphone portable au plus près du viseur coudé que j'ai pris soin de rajouter sur le boitier photo. Son rire joyeux, caractéristique des habitants de ce pays est une source de bonne humeur qui permet d'apprécier encore plus ce moment unique, au milieu de ce nulle part perdu.

 

Le disque solaire perd encore de sa puissance, la lumière commence à baisser.

 

eclipse3.jpg

 

L'arrivée de la presse internationale.

 

J'aperçois à plusieurs centaines de mètres en contrebas, au milieu de cette zone désertique dénuée de tout relief, un nuage de poussière qui se déplace et semble se rapprocher. C'est un homme, seul, qui court en plein désert. Il finit au bout de quelques minutes par rejoindre notre petit groupe et se présente, "Hi ! Ffff".. essoufflé, le tee-shirt dégoulinant de transpiration. Il réalise un reportage sur l'éclipse solaire pour un journal New-Yorkais. Quelques photos plus tard il repars avec la même hâte digne d'un champion de marathon kenyan, vers un autre groupe d'observateurs qui se trouve sur une autre hauteur et à une distance considérable... Tout le monde reste béat, impressionné devant ce déploiement surréaliste d'énergie.. Waaâow..

 

eclipse4.jpg

 

La voiture de l'épicier.

 

La lumière commence à changer de nature, la disparition progressive du disque solaire se sent maintenant sur la température ambiante qui s'adoucit en même temps que les contours du paysage. L'air change de couleur, se transforme. Ce n'est pas une impression de crépuscule car la lumière vient toujours d'en haut. L'horizon s'assombrit pourtant... La totalité devrait commencer dans quelques minutes seulement, je n'oublie pas d'enregistrer de temps en temps des images du soleil à travers ma lunette.

C'est donc ce moment idéal, que choisit la voiture de l'épicier pour nous rejoindre. Spectacle encore plus surréaliste que le précédent, cette fois c'est une petite voiture qui grimpe pratiquement dans l'obscurité la colline pour nous rejoindre. Elle va stopper tout près de nous, à quelques mètres seulement de nos véhicules. Dans moins d'un quart d'heure, nous boirons la bière chinoise la plus chaude, improbable et délicieuse de toute la Mongolie..

Deux jeunes enfants sortent du véhicule, ils s'approchent, puis courent vers les instruments. J'ai une frayeur immense à ce moment précis car l'on sent que quelque chose peut se passer d'une seconde à l'autre.. euh.. non.. pas maintenant.. Quelqu'un les empêche d'approcher les instruments, j'avais heureusement passé le message: "Seul pendant la totalité"...

C'est le silence.. Et puis cette lumière qui baisse encore, et change sans arrèt de teinte..

 

Vénus !!

 

Un cri, un point dans le ciel, la planète apparaît sur fond de ciel grand bleu profond. Le temps semble suspendu et pourtant tant de choses se transforment.

 

Les ombres et les lumières.

 

Et puis soudain, aucun vent, mais comme un souffle qui arrive sur nous. L'ombre de la lune, elle nous rattrape, nous la sentons sur nous.

 

eclipse5.jpg

 

j'entends des cris derrière moi, j'attrape le filtre de la lunette machinalement et le pose sur le sol sans un regard pour la précieuse rondelle de verre fragile qui le compose. Ma main gauche saisit le déclencheur, je l'enfonce à de nombreuses reprises tout en regardant un peu perdu autour de moi. Je sens la molette de changement de vitesse du boîtier photo dans ma main droite. Mes doigts, à tâtons, actionnent tour à tour plusieurs fois ces commandes pendant que je balaie le ciel du regard. Dernier fil de lumière, la totalité est commencée, mercure apparaît, proche de ce cercle noir cerné de feu. Le soleil est maintenant complètement masqué derrière le disque lunaire. Je vois ce spectacle pour la première fois. Il ne fait pas nuit, mais le temps semble suspendu, nous venons de franchir un espace où nos repères n'existent plus.

Je n'aurais pendant ces premières secondes irréelles que le repère sonore du miroir de mon appareil photo qui s'ouvre et se referme en continu et ralentit progressivement au fur et à mesure des changements de vitesses d'exposition que je modifie, sans y penser. Je scrute le ciel dans toutes les direction pour apprécier et appréhender cet horizon rouge orangé, rassurant, et qui semble nous protéger depuis toutes les directions.

Le son du miroir de l'appareil photo qui remonte à présent très lentement, m'indique qu'il est temps de tout lâcher pour attraper les jumelles. Je lance donc le signal à ma compagne qui observait avec depuis le tout début de la totalité.

 

Cercle de feux et larme de rosée.

 

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Les jumelles vont me donner LA vision totale et inoubliable de la couronne solaire. Elle semble agitée de douces vibrations, profondes et transparentes. Des petits jets de matière se détachent en pluie à partir des pôles alors que de de chaque coté les formes s'allongent, se divisent et terminent en minces filets qui s'évaporent. Je m'entends dire à un moment "Il y a une protubérance !" Une voix me répond "Oui, je la voit également, c'est magnifique" J'en oublie le décompte qui tourne dans ma tête. Pas grave, le temps n'existe plus de toute façon.. Je décide enfin de reposer les jumelles pour entamer la dernière série de photos.

Je les tends un peu à regret à ma compagne, décroche le boitier photo de la lunette et, toujours sans un regard vers mes mains, attrape rapidement l'objectif de mon appareil photo qui se trouve à l'emplacement précis où vient se poser ma main gauche, comme à la répétition. Je le présente sur le boitier, et entends le clic de verrouillage au bout de la deuxième tentative. De mémoire encore, je bascule sur le boitier les commandes qui vont me permettre d'adapter au mieux les paramètres de ces nouvelles prises de vues. Je libère le zoom de l'objectif, bascule la mise au point en manuel et plonge l'œil, à regret cette fois, dans le viseur. je sais que nous vivons à présent les tout derniers instant de ce voyage dans la lumière.

 

eclipse7.jpg

 

Une clarté m'envahit, et je prends mes toutes dernières images, œil fermé dans le viseur avant de m'éveiller et quitter définitivement cet univers.

Ce réveil est suivi d'un immense bonheur, je suis fatigué, j'ai très soif. Des cris, qui semblent venir des collines environnantes, partagent également leur bonheur, dans ce coin de désert perdu.

 

Tout notre petit groupe se dirige à présent vers l'improbable véhicule qui s'avère être celui de l'épicier du village en tournée exceptionnelle. La saison touristique touche à sa fin. Il est temps pour lui de rejoindre un autre groupe d'étranges visiteurs. Il sait sans doute déjà que ce 1er Août représente pour lui un chiffre d'affaire équivalent à celui d'une année entière.

Nous entrechoquons nos canettes de bière chaude.

 

 

Fin...

 

Merci à tous les courageux qui sont arrivés à lire ce double et long croa jusqu'au bout..

 

eclipse8.jpg

 

-

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Bonjour Cémoi, :)

 

Ton CROA sur l'éclipse totale en Mongolie est excellent, et très agréable à lire !... Grâce à toi, on s'y croirait vraiment !...

 

Roger.

Posté

Merci :-_-:

 

C'est magnifiquement raconté et les photos sont... j'en frissonne, tien!

Je crois que celle que je préfère, c'est ce tout petit soleil noir dans le ciel immense de Mongolie: quelle merveille!!:wub:

 

Et puis on sent tout le sérieux, presque le professionnalisme qui t'a fait préparer cette rencontre, et en même temps l'émotion... Une espèce de frénésie mesurée, réfléchie, au moment de la totalité...

 

Bref, du grand CROA...

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Superbe :), je viens de revivre avec d'autres yeux et d'autres mots ce phènomène précieux...C'était un peu plus loin au Sud (Sud Est?), une poignée de minutes plus tard, une évocation stéréo...

 

nous venons de franchir un espace où nos repères n'existent plus.

Oui, voilà. :cool:

Posté

:) Super, je croa que ça vous plaît, c'est coule :-)

 

 

C'était un peu plus loin au Sud (Sud Est?)

 

Revoilà un carte google earth que j'avais déjà postée sur un autre fil qui montre une vidéo tournée je pense tout près de l'endroit où j'étais.

C'est donc la partie sud ouest de la Mongolie. Le carré avec la croix rouge est pile sur la zône.

 

 

site.jpg

Posté

Pas eu trop le temps de lire (j'y reviendrais dés que possible) , mais pour les images :

 

Ca déchire !!!!

 

PS: ta première photo me fait penser aux décors de "Il était une fois dans l'ouest" :rolleyes:

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Excellent récit, raconté avec humour et humilité bravo cémoi :)

 

On peut avoir l'impression que la totalité a duré un quart d'heure, entre les photos, l'observation aux jumelles, retour aux photos, la map manuelle... et pourtant c'était tellement court ces deux minutes, le sang-froid est indispensable dans ces moments

 

Le campement se monte à proximité d'une rivière. La présence de quelques arbres providentiels, rare en Mongolie, apporte ombre et fraîcheur.

C'est vraiment intéressant ce contraste de paysage de part et d'autres de l'Altaï ! Nous avions au contraire de l'autre côté des rivières, des forêts de sapins, mélèzes, bouleau à profusion... :)

 

Le ciel, qui s'était chargé progressivement depuis la mi-journée de nuages descendus tout droit des sommets de l'Altaî

On les a soufflés depuis l'autre côté :p

 

Ce n'est pas une impression de crépuscule car la lumière vient toujours d'en haut

Je ne suis pas tout à fait d'accord, la lumière vient plutôt des côtés :rolleyes:, l'absence d'atmosphère aurait privé complètement la lumière, non ?

 

mercure apparaît

aahh, en plus de Venus, cette vision du système solaire intérieur devait être parfaite :wub:

Z'avez pas vu l'amas de la Crèche ?

 

Et sinon, puis-je te demander cémoi avec quel voyagiste vous êtes partis ?

 

Allez encore bravo pour ce récit et également tes photos très réussies de l'ambiance générale et de la totale en elle-même :)

Posté

PS: ta première photo me fait penser aux décors de "Il était une fois dans l'ouest"

 

Je me souviens très bien de l'ambiance de ce film, sa musique surtout pendant une scène de duel mémorable. On retrouve quelquefois ce p'tit coté "far west" (sans les bandits) en Mongolie. J'adôôre.

 

 

Et puis on sent tout le sérieux, presque le professionnalisme qui t'a fait préparer cette rencontre, et en même temps l'émotion... Une espèce de frénésie mesurée, réfléchie, au moment de la totalité...

 

Bref, du grand CROA...

 

En fait, la réflexion était surtout avant, dans la préparation. Le but était de mémoriser parfaitement toutes les manips AVANT afin de me laisser submerger par l'émotion PENDANT le moment de la totalité. D'ou des 'répétitions' en amont in situ sur le soleil ou sur la pleine lune (situation en faible lumière..) Beaucoup de plaisir à préparer (pourtant je ne prépare jamais une soirée astro....) sans doute à cause de la rareté qui donne autant de valeur à ce type d'évènement.

 

 

et pourtant c'était tellement court ces deux minutes, le sang-froid est indispensable dans ces moments

 

Comme je le disais à Lassilla, la mémorisation en amont des manips permet d'oublier tous les gestes et de profiter pleinement des sensations. Ce n'est pas du sang-froid, même s'il est vrai que j'étais particulièrement concentré et que je suis ressorti fatigué (assoiffé ;-)) de cette journée.

 

Je ne suis pas tout à fait d'accord, la lumière vient plutôt des côtés :rolleyes:, l'absence d'atmosphère aurait privé complètement la lumière, non ?

 

En fait, j'entends plus par là les endroits du ciel où l'oeil perçoit de la lumière. Je ne pense pas au trajet des rayons lumineux. La lumière se voit au niveau de la couronne mais aussi bien sur de tout l'horizon.

 

Z'avez pas vu l'amas de la Crèche ?

 

Aucune étoile hélas.. Vénus est apparue environ 20 à 30 secondes AVANT la totalité puis ensuite Mercure. Rien d'autre :(

 

Pas d'ombres volantes non plus....

Est ce quelqu'un les a observées à un autre endroit ?

 

-

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Pas d'ombres volantes non plus....

Est ce quelqu'un les a observées à un autre endroit ?

 

J'ai pu les observer dans un autre espace-temps... en Libye 2006.:cool:

Pour les voir, il me semble que les conditions meteo doivent être très particulières. En Libye, c'était zero nuage, sécheresse extrême en plein désert, température très chaude (entre 40 et 45° à l'ombre si t'arrives à en trouver)... sensation très bizarre ces ombres volantes :o d'autant qu'avant de les voir, je n'en avais jamais entendu parler

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Pour continuer sur les ombres volantes....

 

Pour les voir, il me semble que les conditions meteo doivent être très particulières. En Libye, c'était zero nuage, sécheresse extrême en plein désert, température très chaude (entre 40 et 45° à l'ombre si t'arrives à en trouver)... sensation très bizarre ces ombres volantes :o d'autant qu'avant de les voir, je n'en avais jamais entendu parler

 

Les conditions d'observations en Mongolies étaient proches de ce que tu décris pour la Libye... moins chaud bien sur mais aussi zero nuages, désert, sec...

 

Je viens de trouver un texte au format pdf assez complet (en Anglais) de Patrick Poitevin sur le sujet. Il semblerait que la turbulence atmosphérique soit la principale cause.

Voici l'intro qui décrit une observation :b::b: faite par -30° ....On croit rêver...

 

"We could observe the total solar eclipse in terrific sky conditions. The shadow bands

were visible 8 minutes before totality. The contrast of the 15 to 20 centimeter wide

bands increased towards totality. The overall white snow and ice coverage at the

Siberian-Chinese border (Heilongjiang river) was an advantage.

The shadow bands immediately after third contact were spectacular. They moved

very very fast and were like a horizontal rain shower falling in my direction. I could

compare them with the picture of the Leonids storm of 1966. Fascinating and a view

which I will never forget. The movement of the scattering slowed down into the

regular shadowbands movement and disappeared after all due to the lower contrast.

The totality was over..."

 

-

Posté
Pas d'ombres volantes non plus....

Est ce quelqu'un les a observées à un autre endroit ?

 

-

 

Euh oui...quelques kilomètres à côté:be:

p1120410gc5.jpg

 

Il me semble en effet que nous étions très proche...de quel groupe faisais tu parti? (moi : nomad)

 

Pour revenir aux ombres, il est vrai qu'elles étaient très faiblement visble, mais avec un drap blanc, on pouvait les voir.:p

 

Sinon tes CROA sont très fidèle, félicitation pour la forme!

 

Je tiens particulièrement à appuyer ta description de la qualité du ciel : une voie lactée d'un horizon à l'autre avec un bulbe se prolongeant jusqu'à antares...une vision sur-réaliste que je n'avais encore jamais vue.

J'avais particulièrement du mal à pouvoir "accépter" visuellement de ne voir aucune lumière(même pas une ampoule) sur 360° : une voute sans aucun impact d'une quelconque activité humaine.

 

Peut être qu'un jour j'y retournerai avec un plus gros tube...

Posté
.

Voici un autre article ici qui explique les ombres volantes et comment les filmer :

 

Merci pour ce lien (en Français !) que je n'avais pas trouvé :-)

 

 

Il me semble en effet que nous étions très proche...

 

Salut côpain des nomades d'en face.. C'est dingue, contrairement aux idées reçues, le désert est un endroit où l'on rencontre vraiment du monde ;-)) Effectivement nous étions très proches puisque l'on s'est même croisé un certain nombre de fois ;-)

 

Pour revenir aux ombres, il est vrai qu'elles étaient très faiblement visble, mais avec un drap blanc, on pouvait les voir.

 

Arghh.. C'est un détail auquel nous n'avons pas pensé.. Nous n'avions que les portières grises des 4X4 recouvertes de poussière à disposition comme surfaces 'claires' :-(

 

Je tiens particulièrement à appuyer ta description de la qualité du ciel : une voie lactée d'un horizon à l'autre avec un bulbe se prolongeant jusqu'à antares...une vision sur-réaliste que je n'avais encore jamais vue.

J'avais particulièrement du mal à pouvoir "accépter" visuellement de ne voir aucune lumière(même pas une ampoule) sur 360° : une voute sans aucun impact d'une quelconque activité humaine.

 

Peut être qu'un jour j'y retournerai avec un plus gros tube...

 

 

C'est un spectacle magnifique..

Il m'arrive encore, en fonction des jours, des saisons (hauteur de la végégation) d'avoir un ciel pratiquement noir pour observer le ciel depuis le fin fond du Cher où je vais régulièrement.. Mais l'horizon reste toujours noyé dans la turbulence et dans un halo de polution lumineuse plus ou moins visible. Rien à voir donc malgré tout avec la transparence du ciel et la luminosité de cette voie lactée mongole.

 

Pas trop de regrets pour ma part pour ce qui est du manque de 'gros tube'. Il y avait suffisamment à faire à l'oeil nu et avec la 'plongée libre' ;-) aux jumelles. Avec notre course permanente aux diamètres, on oublie aussi que le plaisir de l'astro passe avant tout par le plaisir d'être dans le noir, sous les étoiles, tout simplement..

 

Allez tiens, pour la peine j'ajoute un agrandissement (ça commence vraiment à manquer de définition..) d'une de mes images de totalité qui met en évidence l'unique protubérance visible au moment de l'éclipse..

 

protu.jpg

:)

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