Le nez en l'air et les mains dans les poches...

Bonjour à tous ,

J’ai profité de mes quelques jours de vacances pour retrouver le soleil, histoire de me rappeller à quoi ressemble notre étoile.

J’ai donc fait un (trop) court séjour dans les Alpes Maritimes. Non pas la côte surpeuplée, mais les montagnes boisées aux senteurs de lavande, de pins et d’oliviers …

Le soir, quand le soleil plonge derrière les montagnes, l’air devient doux et léger ....c’est le moment parfait pour s’allonger sur l’herbe sèche et attendre tranquillement que le ciel se parsème petit à petit de confettis colorés…

D’ailleurs, ce soir du 11 août, c’est la fête : je profite de mon escapade sudiste familiale pour partager un barbecue avec Jean-Pierre et Vincent deux forumeurs du cru !

Dès les premiers mots échangés avec eux, j’eus la sensation de retrouver des amis de longue date. Ils sont comme ils écrivent : amicaux, sympas et zen.

Comme si je les connaissais depuis toujours et les avais quittés la veille !

Nous savourons la fraîcheur de quelques bulles apéritives pendant que chauffe le bois. Et on discute….l’astro…la famille... la vie…

Après un repas pantagruélique (JP avait apporté de quoi nourrir toute une colonie de vacances !!) , et des discussions animées, nous nous installons sur la terrasse.

Pendant nos agapes, le ciel avait pris une belle couleur bleu marine et s’était peu à peu constellé de petites pointes dorées. Il me fallu quelques minutes pour me rendre compte de la richesse de la voûte étoilée.

Pour Vincent, ce ciel qui me semblait d’une luxuriance incroyable était moyen. Je n’osais imaginer ce que pouvait donner la Voie lactée quand ce ciel était excellent .

Pour estimer l’humidité et la transparence, il lui suffisait de comparer la couleur des deux montagnes devant nous. Quand le relief en arrière-plan était de la même couleur que la montagne du premier plan, l’humidité était nulle et la transparence excellente. Tout simplement.

Effectivement, ce soir, la montagne en arrière-plan était plus laiteuse que la première, signe d’une petite humidité, indiscernable au jugé pour une bretonne habituée à un climat moins…subtil.

Malgré ce très léger voile, Jupiter était magnifique, stable, impériale au-dessus de la crête des montagnes, une pépite d’or sur ce velours d’un bleu profond.

Le triangle d’été se détachait lui aussi : je discernais dans le blanc éclatant de Véga quelques vifs reflets lavande (influence régionale ???), Deneb était blanc mat et Altaïr d’un or légèrement rosé….

Si la transparence n’était pas à son maximum, il n’y avait par contre aucune turbulence, un ciel impressionnant de stabilité. Non seulement Jupiter semblait rivée dans son écrin, mais les étoiles ne scintillaient quasiment pas, je n’avais jamais vu ça sous mon ciel celte taquin !

Nous étions bien… juste là comme ça… assis, tranquilles....

Tellement bien que la paresse avait pris le pas sur la motivation !

Je m’étais promis de capturer quelques perséides…JP avait eu la même idée. Mais deviser sous la voûte étoilée après ce plantureux diner avait quelque peu affaiblit notre volonté.

Il suffisait de lever le nez pour se régaler…et nous eûmes raison de le faire au bon moment : un bolide traversa le ciel en le marquant d’une trainée orangée. En entendant notre « oooh » collectif , JP tourna la tête, mais quelques secondes trop tard, il avait raté ce premier magnifique météore. Il semblait d’ailleurs que vu son trajet, ce n’était pas une Perséïde. Néanmoins le passage de ce bolide nous rappella à l’ordre, et nous décida à installer notre matériel, histoire d’immortaliser quelques passages d’étoiles filantes .

Les trépieds furent rapidement montés, et Jean-Pierre décida de shooter le sud-ouest.

Quand à moi, je visai l’ouest.

Soudain JP fit remarquer qu’à l’est, le ciel au dessus de la montagne prenait une teinte de plus en plus claire…notre satellite n’allait pas tarder à se montrer.

Effectivement une lumineuse petite pointe dorée dépassa de la montagne et s’éleva régulièrement, se transformant en majestueux quartier. Celui-ci continuait de monter rapidement, et bientôt se détacha de la montagne. Et tandis que Sélène éclairait de plus en plus alentour… les étoiles les plus proches s’éteignaient peu à peu.

Bien que nous sachions la lune ennuyeuse pour nos futures acquisitions photo, il fallait admettre que ce lever lunaire était magnifique, et nous avions abandonné l’installation des APN pour l’admirer.

Un autre météore, cette fois une Perséïde, traça une franche signature dans la région voisine de Jupiter, une extrémité bleutée et une queue orangée qui s’évanouirent sur le ciel encore sombre : magnifique !

Jean-Pierre grommela, il avait encore raté celui-là !!

Puis prévoyant que la lumière lunaire serait bientôt très handicapante pour imager les légères Perséïdes, nous retournâmes rapidement à nos APN pour lancer les poses.

En attendant la collecte photographique que nous espérions fructueuse, allongés dans l’herbe odorante, et le nez en l’air, nous étions au spectacle. La grande Ourse plongeait derrière la montagne, elle avait déjà perdu Mirach et Dubhe frôlait la cime de la montagne, la Lyre quittait le zénith, laissant la scène et le premier rôle à d’autres acteurs célestes. Le Scorpion longeait la cime des montagnes au sud-ouest et la rouge Antarès se perdait tranquillement dans la discrète pollution lumineuse niçoise. J’avais admiré peu de temps auparavant la jolie couronne boréale qui dessinait un arc quasi parfait, décorant l’espace d’un bijou précieux.

Un chien aboya soudain, et son cri se répercuta sur les flancs des montagnes avoisinantes pour parvenir à nos oreilles presque aussi clairement que s’il se fut situé dans le jardin voisin. Imperturbables, les grillons continuaient à accompagner musicalement notre nuit des étoiles !

Que c’était agréable d’être là sous la voûte céleste à refaire le monde …

…le temps s’écoula très vite, rythmé par le discret bip des APN engrangeant les poses.

Il était 1h45 quand nous nous sommes quittés, ravis de notre soirée et surtout de notre rencontre.

Quand aux Perséïdes, la pêche n’avait pas été miraculeuse.

Nous avions récolté quand même de quoi faire quelques vœux, et bien plus important : un bon repas, un ciel superbe et de l’amitié à partager.

(Un scoop : pour tester la fiabilité de la tradition, mon premier vœu fut qu’il y ait une tempête d’étoiles filantes….hum…il faut bien l’avouer : l’histoire des vœux, ça ne marche absolument pas !!!)

Le lendemain, pleine d’espoir je visionnais mes poses : quelques passages d’avions, et zéro Perséïdes !!

(en fait, le 11 août ne fut pas la soirée la plus intéressante pour les étoiles filantes. Ce fut le lendemain que les passages furent les plus nombreux !)

Amicalement,

Anne

Bonjour à tous ,

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Malgré ce très léger voile, Jupiter était magnifique, stable, impériale au-dessus de la crête des montagnes, une pépite d’or sur ce velours d’un bleu profond.

Le triangle d’été se détachait lui aussi : je discernais dans le blanc éclatant de Véga quelques vifs reflets lavande (influence régionale ???), Deneb était blanc mat et Altaïr d’un or légèrement rosé….

Si la transparence n’était pas à son maximum, il n’y avait par contre aucune turbulence, un ciel impressionnant de stabilité. Non seulement Jupiter semblait rivée dans son écrin, mais les étoiles ne scintillaient quasiment pas, je n’avais jamais vu ça sous mon ciel celte taquin !

[...]

 

Très sympa ce croa, ça donne envie de descendre dans le Sud. En fait j'ai déjà remarqué plusieurs fois qu'une faible transparence est souvent synonyme d'atmosphère très stable. Je ne sais pas si il y a vraiment une corrélation significative mais c'est souvent comme ça.

jf

Le nez en face et les mains sur le clavier pour nous conter cette belle balade et il est vrai que seule la voie lactée a l'oeil nu peut être magnifique quand les conditions d'observation s'y prêtent.

Je suis fanatique des atmosphères, des ambiances de tes croas. Incroyable comme on peut sentir la joie d'être là, bien vivants, absorbés par le ciel, grisés de tant de chaleur et de sympathie.

Bonjour. Je l'ai lu d'une traite ce CROA, sans regarder qui l'avait écrit, et quand je suis arrivé à la fin, et que j'ai vu la signature, je me suis dit "mais bien sûr, Anne". J'ai alors regardé le pseudo et je n'ai pas été surpris de lire Scopy! Comment dire, on sent l'air de ces montagnes que je connais bien (un peu plus bas en altitude, mais pleines de senteurs), on est allongé avec vous, le nez en l'air (comme je l'ai décrit la nuit du 12, c'est le meilleur instrument les nuits de Perséïdes ! ), on vit la soirée, calmement, délicieusement. C'est très bien écrit Scopy. Merci! :)

Bonjour Anne,

Merci pour ce récit qui m'a plongé dans une superbe ambiance.

J'ai cru percevoir, un court instant, les subtiles senteurs de l'arrière pays azuréen.

Amitiés

Jack

C'est toujours un régal de lire un croa signé scopy (Anne) !

Salut Anne

Nous étions bien… juste là comme ça… assis, tranquilles....

Tellement bien que la paresse avait pris le pas sur la motivation !

J'adore ce passage, l'astro c'est aussi quelques fois se laisser divaguer le nez planté dans l'infini

Merci beaucoup les amis !!!

J'avoue que j'aime aussi l'astro pour tout ce qu'il y a sous la voûte étoilée : des endroits perdus mais beaux, les copines et copains, les petits bruits (hou houuuu, surtout les hiboux !!) et les odeurs de la nuit...ce sont des moments inoubliables !

Amitiés, Anne

coucou anne!

super croa, bravo: j'adore!

Bonjour

C'est vrai que nous avons de beaux ciels dans les alpes maritimes, mais difficilement en direction du sud et donc du centre de la voie lactée à cause des lumières de la côte d'azur... Ou alors il faut s'aventurer dans les montagnes loin de la côte, à 2000m d'altitude, et il ne fait plus chaud et ça prend beaucoup plus de temps.

En parlant de météores, j'ai eu la chance d'en voir un minuscule dans mon télescope, en plein milieu du champ, mais très peu lumineux, je pense qu'il n'a pas été visible à l'oeil nu. C'est quand même une chance remarquable et rigolotte

Joli récit, avec les senteurs de la campagne méridionale, et des reflets de lavande dans les étoiles...

Ahhh! cet arrière pays provençal : un bonheur et une chaleur qui émane de ton récit.

hola anne ! beau croa et belle plume, c'est un plaisir de te lire

Merci José, vinvin, Jeff et Tatien et gràcies William !

C'est gentil d'avoir pris le temps de me lire !

Amitiés, Anne

salut Scopy... trop stylé ton croa...