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Ciel D'atacama 3 : Iquique, Pica, Valle Escondido


Jeff Hawke

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Vendredi 12 Août : Descendus de l’Altiplano vers la côte Pacifique, sous les brumes piégées entre océan et Cordillère, nous longeons cet océan ombrageux et froid par ici (Un signe qui ne trompe pas : Une colonie de nombreuses otaries observée en chemin..) pour arriver en fin de journée dans la capitale de la 1ère région, Iquique. C’est une belle ville, sur un site insolite où elle est littéralement coincée entre l’océan et les montagnes, avec une dune imposante qui avance sur elle… De belles rues avec maisons en bois du X1Xème très colorées. De la poésie sur les murs. Les chiliens sont fans de poésie et…d’astronomie. Bon, aussi de football mais nul n’est parfait. Pas d’étoiles ce soir, l’hôtel est au centre ville. Mais nous repartons demain matin vers l’Est, vers les hauteurs.

 

Le samedi soir, nous voilà à Pica, très jolie petite oasis, une petite ville avec beaucoup de charme. Infiniment plus authentique que San Pedro. A 2000 m d’altitude. Et abîmée récemment (début juillet je crois) par un tremblement de terre. En soirée, dans le petit hôtel rudimentaire où nous sommes, avec une chambre aux murs lézardés par les récents mouvements intempestifs de la croûte terrestre, il y en a justement un, de tremblement de terre... Etrange ! On commence par être réveillés par un bruit de souffle assez fort, comme un vent puissant et régulier qui se serait brutalement levé, et puis tout se met à trembler, pas excessivement fort mais de manière continue, avec un gros lustre/ventilateur colonial de plafond qui commence à se balancer amplement. Ca dure pas loin d’une minute, et c’est fini d’un coup. Le lustre continue d’osciller pendant un bon quart d’heure. Petite discussion avec la propriétaire qui n’est pas plus inquiète que ça, il y a déjà eu des « répliques » du tremblement de terre de début juillet, dont une pas plus tard que la veille…

Avant le cataclysme ( !), en présence de la Lune, progressivement montante au cours de ce périple, et aussi un peu de lumières, depuis le petit jardin de l’hôtel, j’ai pu identifier la Grue, Indus et le Telescope. Et aussi, entre Capricorne et Grue, par un alignement avec le Sagittaire, le Microscope. Elles ont de drôles de noms les constellations, ici.

 

Nuit de dimanche à lundi, Valle Escondido, bivouac à 4200 m, près d’une « piscine » naturelle d’eau chaude. Le site est magnifique, dégagé, je me suis chaudement habillé et suis sorti à 3h du matin, après le départ de la Lune. La TV60 est en place, montée la veille au soir sur son pied photo. Je commence une exploration un peu plus détaillée de ce ciel de rêve : D’abord Orion, qui se lève, dans une position étrange avec Rigel en haut à droite….Bien qu’encore basse sur l’horizon, j’observe M42 aux jumelles : Elle est très étendue et la couleur verte est très nettement perceptible. Cette couleur que je n’ai jamais perçue dans un ciel boréal, même avec le Kepler 200/1200, elle est évidente avec de simples jumelles 15X70. Par contre, pas de vert visible dans la TV60…Le diamètre 70 et/ou la vision binoculaire semble ici apporter un avantage décisif.

 

A partir d’Orion, voici la rivière Eridan qui sinue amplement jusqu’à Achermar, et Canopus un peu plus bas. Suivre cette rivière d’étoiles me permet d’identifier, au passage dans une boucle, le Fourneau. En fouillant avec la TV60 par là, je localise 2 galaxies et une nébuleuse proche de 2 étoiles. Les galaxies sont faibles. Petites et faibles. Il s’agit de NGC1395 et NGC1398, et la nébuleuse est NGC1360. Ce n’est pas l’amas du Fourneau que je cherchais, il faudra que j’y revienne demain.

 

Quel plaisir d’être là, sous ce ciel et dans la nuit d’encre, de cheminer à partir de constellations familières mais curieusement placées, vers des nouvelles constellations, de trouver petit à petit ces petits objets lointains, d’essayer de les détailler en grossissant, puis en revenant à une vue d’ensemble au Panoptic 22 et aux jumelles. J’en oublie le froid pendant quelques temps, mais après 1h30 et une température qui doit avoisiner les -10°C à -15°C, je finis quand même par quitter à regret mon poste d’observation pour retrouver une chaleur toute relative sous la tente.

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