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ISS, soleil et tribulations dans les Mts du Lyonnais


cpeg

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Bonjour,

 

Suite à un article récent dans Astronomie Magazine je me suis repenché sur Calsky et les passages de l’ISS devant le soleil.

 

Coup de chance il y avait un passage aujourd’hui, la ligne de centralité passant dans les Monts du Lyonnais. Par ailleurs ce matin le temps semblait correct malgré un vent de sud soutenu.

 

Donc décision d’aller observer ce passage. Au départ je pensais, par souci de simplification, me contenter d’une observation visuelle. Mais faire 100 kms pour 0,8 s d’observation… autant essayer d’en garder une trace photographique:).

 

Le temps de téléphoner à un copain qui habite dans le coin et je commence à embarquer près de 70 kgs de matériel dans le Berlingo :

- La grande lunette achro Kepler 150/1200

- Monture Atlas

- Contrepoids

- Batterie Lidl

- Valise d’accessoires

- Valise du 350D avec ses accessoires

- Filtre solaire astrosolar visuel monté dans un cadre bois avec rouleau d’astrosolar photo, dans le but de remplacer le filtre visuel qui n’autorise pas des vitesses très rapides

- Lunette courte 120/600 sur sa monture ad hoc pour permettre au copain d’essayer d’observer en visuel par projection

 

En embarquant tout ça et un peu dans la précipitation, je me dis que le problème n’est pas de savoir si ça va merder, mais ce qui va merder et quand…:?:

 

Ca commence bien : au dernier moment je me dis que partir sans le trépied de l’Atlas serait ballot, pas de mal, juste un voyage de plus jusqu’à la voiture mais je ne suis pas passé loin:confused:.

 

L’heure avance inexorablement et je m’aperçois que j’aurais au maximum 45 mn pour tout préparer sur place.

 

Le voyage se passe bien, dans les temps prévus. Déballage, montage de l’Atlas, lunette, branchement, tout va bien.

 

Mais :

- ma pendulette radio-pilotée , nécessaire pour me donner l’heure précise pour déclencher, n’est plus synchronisée après un voyage au fond d’un sac. Qu’à cela ne tienne, dans un souci de grande précision j’enlève la pile et la remet. La machine doit normalement rechercher le signal pilote et se recaler dessus. Désespoir, le cadran reste vierge, même après un changement de pile. Ca ira, j’ai emmené le GPS, je l’allumerai tout à l’heure et j’aurais une heure fiable.

 

- J’ai oublié le viseur solaire qui me permet de mettre l’astre du jour dans le champ sans hésitation: mon filtre solaire est carré, assez grand, et masque le tube de la lunette quand on veut classiquement pointer avec l’ombre du tube. D’où des tâtonnements pénibles au pointage initial. Après, la monture assure le suivi, ça va.

 

- Je pensais monter un doubleur photo entre le boîtier du 350D et le PO, afin d’avoir une focale de 2400 mm. Raté, c’est un doubleur Nikon, j’ai oublié les bagues d’adaptation et de toute manière je ne suis même pas sûr que ça marche, je crois que je n’ai jamais expérimenté le montage en vrai:confused:. Ca reste à vérifier mais en tout cas pour cette fois c’est mort, je me contenterai des 1200mm de la focale primaire.

 

- Allumage du GPS : j’ai effectivement l’heure précise, mais à la minute près. Pas le temps de chercher un affichage avec secondes, qui doit exister sur une des pages, enfin j’espère. Je me contenterai de surveiller le moment où ça bascule sur 12h09 et je compterai les secondes mentalement après. Avec une bonne marge de sécurité ça devrait le faire… ah, oui, j’ai oublié de vous dire que la feuille imprimée où est notée l’heure du passage est restée chez moi :o, je dois me fier à ma mémoire, ce n’est pas gagné ! :)

 

- Mise au point sur le soleil. N’ayant pas de PC portable je dois me contenter de l’écran du 350D, et en plein soleil je ne vois pas grand-chose. Bon, inutile d’affiner, en plus avec le vent du sud en rafales la turbulence doit être dantesque mais je n’ai pas pris le temps de vérifier à l’oculaire.

 

J’ai essayé d’assurer au niveau du boitier (extinction automatique passée de 1 à 4mn pour éviter le boîtier qui se met en rideau juste avant le déclenchement:cry:, sensibilité mini, vitesse maxi, test du boîtier en rafale, tiens pas plus de 2images/s, et pas possibilité de garder le miroir relevé, j’aurais du potasser la notice…)

 

Je surveille l’heure sur le GPS, vers environ 12h09m35s je lance les prises de vue. Pendant ce temps le copain surveille en visuel, de longues secondes s’écoulent, le boîtier fait clic-clic clac inlassablement puis finalement une ombre traverse l’écran de projection. J’arrête les prises, nous détournons les instruments du soleil, je démonte le boîtier pour aller à l’ombre examiner les images.

 

L’ISS devrait se trouver à peu près 10 images avant la dernière. Je remonte la séquence, rien. Je recommence et finalement une minuscule tache se devine sur l’une des prises. Zoom,... c’est bien l’ISS. Je l’ai aussi sur une deuxième image, comme il est logique avec mes 2 i/s et un temps de passage annoncé de 0,89s.

 

Ceci dit, déjà sur l’écran de l’appareil, ce n’est pas fameux, rien à voir avec ce que produisent les ténors de la manip mais la bestiole est quand même capturée et je me suis bien amusé :)

 

Extrait couche verte :

20101012.jpg

 

En fait, vu la déformation du limbe solaire d’une image à l’autre, je pense que la turbulence m’aurait interdit toute mise au point fine, pas de regret de ce côté-là. Le chromatisme est bien présent mais je le savais.

 

Par contre, bien qu’à 1/4000 l’image est trop exposée. Elle paraissait bien, sur l’écran en plein soleil, mais j’aurais dû vérifier. Avec 2400mm de focale je pense que c’aurait été bien. Copie à revoir!

 

Voilà, j’arrête de vous embêter avec mes tribulations :), et merci à ceux qui m’auront lu.

 

Cordialement,

Claude

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Salut Claude :)

 

Et bien, c'est une sacrée expédition que tu nous racontes et tout ça pour 0,8" de bonheur :o

 

J'adore ce compte rendu d'observation solaire, on sent bien le stress qui a monté en toi depuis le moment où tu as décidé de partir à l'aventure jusqu'au moment où tu as découverts cette petite tache sombre sur ton PC :wub:

 

Bravo et au plaisir de te lire.

 

Et pour la photo : :1010:

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Bonsoir Claude, je n'y connais strictement rien en astro-photographie et encore moins en photographie solaire mais le récit que je viens de lire m'a d'une part bien amusé, d'autre part soufflé de voir que malgré toutes ces péripéties tu es parvenu à un résultat que je trouve fantastique. Je suis émerveillé.

Merci.

Cordialement.

Eric

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je me dis que le problème n’est pas de savoir si ça va merder, mais ce qui va merder et quand…

J'adore!

C'est totalement l'expérience que j'ai eu les fois où j'ai fait de la photo :xd:

 

Merci pour ce CROA, ça tient en haleine, c'est un régal!! :D

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Merci pour ce Croa bien détaillé et rempli de suspens ! :) On sent bien les angoisses multiples avant l'évènement.

 

L'image n'est pas si mal, je dirais même qu'elle est bien, bravo d'avoir réussi à la shooter !

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Merci beaucoup, Dédé, Eric et Lasilla, vos réactions me font très plaisir :)

 

J'ai rarement de quoi faire un CROA mais dans ce genre d'expédition il y a souvent de la matière... et en fait le "voyage" compte autant que le but :)

 

Et merci Will :)

 

Cordialement,

Claude

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Invité Scopy

Tu l'as eue !!

On sent le stress monter en même temps que l'heure approche !

Certes, avec les conditions de turbulence l'image n'est pas très précise, mais tu l'as capturée, bravo !

Tu peux considérer cette séance comme un entraînement pour le prochain passage, et là nul doute que même la pendulette radio-pilotée ne fera pas de caprice ;) !!

 

Merci Claude pour ce croa chronométré à la nano seconde et très agréable à lire :) !

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Bonjour: tu nous donnes une bonne description de synchroniser l'evenement depuis l'embarquement du materiel jusqu'a la prise de photo--et cette derniere est vraiment bien--felicitations et merci de partager.

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Bravo Claude, voilà une expédition avec un but précis, pas facile et pourtant menée à bien !!

Le résultat photographique est plus qu'honorable !

Peut être qu'à 2400 de focale tu aurais eu mieux, encore que la vitesse relative de l'ISS aurait été doublée, plus de sensibilité à la turbu., pas évident, finalement par défaut tes choix étaient peut être judicieux pour ce jour !

Merci pour ce croa solaire !

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Bonsoir,

 

Merci à tous :)

 

Des nouvelles de la pendulette: elle est toujours totalement inerte et va finir à la benne. Quel est la probabilité pour qu'elle me fasse ça 1h avant un passage de l'ISS?

 

Seul Murphy doit avoir la réponse...:)

 

Parce que le reste des problèmes c'est en général ma faute, manque de préparation, oubli de matériel, etc... mais là....!

 

Alors Lionel, mets toi sur Calsky, tu aura peut-être des passages depuis ton jardin :)

 

Cordialement,

Claude

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Mais faire 100 kms pour 0,8 s d’observation… autant essayer d’en garder une trace photographique:).

 

0,4 s pour voir, et 0.4 pour photographier ? :p

 

Voilà, j’arrête de vous embêter avec mes tribulations :), et merci à ceux qui m’auront lu.

J'avoue que c'est assez impressionant comme épopée technique...:b:

 

(Et puis ça fait une raison d'être pour cette inutile ISS :be:)

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J'adore aussi ce CROA! C'est vivant, on imagine l'affolement aussi bien maîtrisé que possible, il y a même le détail qui tue:

"extinction automatique passée de 1 à 4mn pour éviter le boîtier qui se met en rideau juste avant le déclenchement":cry:"

 

C'est excellent! Pour un résultat ma foi très sympa!

 

Merci, cpeg!

 

:D

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Merci à tous :)

 

0,4 s pour voir, et 0.4 pour photographier ? :p

 

J'avoue que c'est assez impressionant comme épopée technique...:b:

 

(Et puis ça fait une raison d'être pour cette inutile ISS :be:)

 

:)

En fait je voulais laisser faire l'appareil une fois la rafale lancée, tout en observant par projection. J'ai laissé la partie visuelle à mon pote pour ne pas me déconcentrer. Il a juste vu une ombre passer sans distinguer de forme, je n'ai pas perdu grand chose :)

 

"extinction automatique passée de 1 à 4mn pour éviter le boîtier qui se met en rideau juste avant le déclenchement":cry:"

 

:D

 

Ca m’est arrivé, mais heureusement sur d’autres sujets plus faciles à prendre. Saleté d'APN...:)

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