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L'astronomie est emplie de noms célèbres associés à de formidables découvertes qu'elles soient observationelles ou théoriques.

 

Sans vouloir remettre en cause le mérite et l'apport de ces Grands Hommes (hommes et femmes), l'idée de cette discussion est de recencer les plus fameuses erreurs ou visions erronées qu'ils ont pu commettre :cool:

 

L'objectif est triple :

- Les rendre plus "humains" car "errare humanum est"

Non ce ne sont pas des extra-terrestres mais des hommes et des femmes qui ont parfois tatonné ou erré sur de fausses pistes.

- Montrer que la démarche scientifique nécessite de remettre constamment en cause les choses que l'on pense établies à jamais ou plus modestement affirmées haut et fort par quelqu'un.

- Passer un bon moment et enrichir nos connaissances.

Modifié par yui
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Je commence avec Jean-Dominique Cassini

(1625 - 1712)

 

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Entre autre célèbre pour avoir :

- découvert la grande tache rouge de Jupiter en 1665

- déterminé la vitesse de rotation de Jupiter, Mars et Vénus en 1665

- découvert quatre satellites de Saturne (Japet en 1671, Rhéa en 1672, Téthys et Dioné en 1684)

- découvert la division de Cassini des anneaux de Saturne en 1675.

- réalisé la première mesure précise de la distance de la Terre au Soleil, grâce à la mesure de la parallaxe de Mars en 1673

- déterminé la parallaxe du Soleil en 1683

- avoir été le premier à observer la rotation différentielle dans l'atmosphère de Jupiter vers 1690.

 

 

Son erreur : avoir été persuadé d'avoir observé à deux reprises (1672 et 1686) un satellite de la planète Vénus.

Satellite qui aurait été découvert en 1945 par l'astronome italien Francesco Fontana.

 

En 1645, l'astronome italien Francesco Fontana déclara avoir découvert un satellite autour de Vénus. Cassini affirma l'avoir observé deux fois (en 1672 et en 1686). Lagrange, lui l'aperçut en 1761, et Johann Heinrich Lambert calcula son orbite en 1773. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la communauté astronomique semblait persuadée de l'existence de ce satellite qui reçut un nom, Neith. On sait depuis qu'il n'existe pas.

http://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9nus_(plan%C3%A8te)#Satellite_et_quasi-satellites_de_V.C3.A9nus

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Bonjour,

 

On sait depuis qu'il n'existe pas.

Disons plutôt: on pense aujourd'hui qu'il n'existe pas.

Cela évitera peut-être de faire une nouvelle erreur historique. :)

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Bonjour,

Disons plutôt: on pense aujourd'hui qu'il n'existe pas.

Cela évitera peut-être de faire une nouvelle erreur historique. :)

Je m'attendais bien à une réflexion de ce genre :p

C'est d'ailleurs pour cela que j'ai copié le lien où c'était écrit plutôt que de l'écrire moi-même ;)

L'autre réflexion qui tue aurait été :

"si si y a un satellite à Vénus : Vénus Express :D"

 

Il n'empêche que Cassini s'est planté en croyant avoir observé un satellite naturel à la planète Vénus qui, s'il avait réellement existé, serait encore visible aujourd'hui :)

 

Sauf bien sûr SULREN si entre temps il a disparu :rolleyes:

 

On va partir du principe que l'erreur semble manifeste au vu des connaissances actuelles de la physique et de l'Univers;)

 

Quelqu'un connait une autre fameuse erreur astronomique :) ?

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Bonjour,

 

 

Disons plutôt: on pense aujourd'hui qu'il n'existe pas.

Cela évitera peut-être de faire une nouvelle erreur historique. :)

 

Ben non : IL N'EXISTE PAS ! et point barre

 

C'est prouvé scientifiquement et ça n'a rien à voir avec une quelquonque "pensée".

Posté (modifié)

Tu as une erreur astro historique à proposer Estonius :) ?

Une erreur d'un astronome connu hein pas de l'astram du coin ;)

Pour cela il y a notamment le topic "Rien qu'une illusion" qu'il faut d'ailleurs que j'abonde ;)

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Tu as une erreur astro historique à proposer Estonius :) ?

Une erreur d'un astronome connu hein pas de l'astram du coin ;)

Pour cela il y a notamment le topic "Rien qu'une illusion" qu'il faut d'ailleurs que j'abonde ;)

 

Oui mais d'abord quelques précisions sur Neith, le prétendu satellite de Vénus pour lequel l'article de wikipédia est insuffisant (comme d'habitude) ;)

 

Neith : En 1645 par l'astronome italien Francesco Fontana déclare avoir repéré un satellite autour de Vénus. Domenico Cassini dira l'avoir observé deux fois (en 1672 et en 1686) et fera une annonce officielle. Lagrange fera une longue observation en 1761 concluant que l'orbite de l'objet serait perpendiculaire à l'écliptique. Neith (qui à l'époque n'avait pas de nom) fut observé 18 fois en 1761, 8 fois en 1764.

En 1766, le directeur de l'observatoire de Vienne sera le premier à émettre l'hypothèse d'une illusion d'optique : La persistance rétinienne de l'image de Vénus étant renvoyée au télescope sous forme d'une tache secondaire.

En 1768, William Hershell échoua dans sa tentative d'observation de l'objet.

En 1773 Johann Heinrich Lambert calcula son orbite estimant sa révolution à 11 jours et 3 heures

En 1884, J.-C. Houzeau suggéra que la "lune de Vénus" serait plutôt une planète qui tournerait autour du Soleil en 283 jours, contre 225 pour Vénus, et serait en conjonction avec celle-ci tous les 1080 jours, (ce qui semblait correspondre avec les observations effectuées). Il baptisa alors l'objet Neith, du nom d'une déesse égyptienne.

En 1887, Paul Stroobant publie une étude portant sur l'intégralité des observations de Neith pendant l'année et conclu à une confusion systématique avec des étoile proches.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, les sondes soviétiques et américaines ont définitivement infirmé l'existence de cet objet.

N'empêche que les manuels d'astronomie ont signalé son existence pendant environ 200 ans !

Neith joue un rôle important dans le "démontage" de la légende des Dogons. Quand en 1936 l'ethnologue Marcel Griaule visite le pays Dogons, il se dit fort surpris de leurs connaissances en astronomie (le doublement de Sirius, les phases de Vénus, les gros satellites de Saturne... mais aussi la présence d'une lune autour de Vénus). cette anomalie dans leur catalogue de connaissances démontre de façon évidente que loin de posséder le savoir sacré que d'aucuns continuent aujourd'hui à leur prêter, ils ont tout simplement assimilés les connaissances d'un érudit en astronomie qui leur a rendu visite avec ses connaissances de l'époque.

 

Autres erreurs connues

 

Georgina (ou Georgium Sidus) : Prétendue comète découverte en 1781 par William Herschell (et baptisée ainsi en l'honneur du roi Georges III). Herschell n'admit sa méprise qu'en 1783 sous la pression des plus grands astronomes européens. En fait, il avait découvert Uranus !

 

Le satellite fantôme de Mercure : Le 27 mars 1974, alors que la sonde Mariner 10 entamait le survol de Mercure, des anomalies radars laissèrent un moment penser que l'on avait découvert un satellite autour de Mercure. Il n'en était rien.

 

les satellites fantômes d'Uranus : William Herschell découvrit les 2 plus gros satellites d'Uranus (Titania et Oberon). Ensuite, il crut découvrir quatre satellites supplémentaires, deux en 1790 et deux en 1794. Mais il s'agissait d'étoiles (les coordonnées des satellites réels découverts ensuite ne correspondaient pas à celles d'Herschell).

 

Thémis : ce satellite de Saturne a été découvert en 1904 par William Pickering qui reçut un prix pour cette découverte. Le problème c'est qu'on ne l'a jamais revu depuis

 

Vulcain : "découvert" grâce aux calculs d'Urbain Le Verrier en 1860 afin d'expliquer les anomalies de l'orbite de Mercure, cet objet aurait été situé entre le Soleil et Mercure. Il ne fut jamais (et pour cause) observé, et les "anomalies" ont été résolues beaucoup plus tard par l'application des théories d'Einstein. Malgré tout certains s'obstinent à voir des objets bizarres entre le soleil et Mercure, et ont émis l'hypothèse qu'il pourrait y avoir des astéroïdes, on leur a donné un nom, ce sont les vulcanoïdes, Wikipédia leur consacre une page, mais personne ne les a vus... Sinon, Vulcain est aussi la planète de M. Spock, mais ça n'a rien à voir !

Posté

Nicolas Copernic (1473-1543)

 

Célèbre pour la théorie héliocentrique

Mais...

moins connu pour avoir remplacé le système géocentrique de Ptolémée par un système aussi complexe, ni géocentrique, ni héliocentrique, comprenant encore plus d'épicycles pour décrire le mouvement des planètes, dans le but de sauver la physique d'Aristote et le dogme du mouvement circulaire uniforme.

Arthur Koestler ("Les somnambules") a qualifié Copernic de dernier aristotélicien.

 

http://www.lesbelleslettres.com/livre/?GCOI=22510100697600

 

A lire également pour l'univers fantasque de Kepler (l'harmonie des sphères), dont ont quand même émergé les lois qui portent toujours son nom.

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Petite incompréhension, mais pas une erreur comme s'intitule la discution.

Comment expliquer que les Sumériens il y a 6000 ans connaissait déjà l'existence de toutes les planètes de notre système sachant que les dernières ont été découvertes qu'après 1900 ?

De plus, ils les comptaient depuis l'extérieur :b:

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Petite incompréhension, mais pas une erreur comme s'intitule la discution.

Comment expliquer que les Sumériens il y a 6000 ans connaissait déjà l'existence de toutes les planètes de notre système sachant que les dernières ont été découvertes qu'après 1900 ?

De plus, ils les comptaient depuis l'extérieur :b:

 

C'est une fable, annexée par les tenants de la thèse "10ème grosse planète" ou Niburu

 

Voici l'objet du délit :

 

summer2.jpg

 

1) Tous les documents ne le montre pas en intégral, et pour cause la partie droite est un copier collé de la partie gauche (c'est très bien fait, mais ça se voit, on voit même à l'extrême droite deux trucs blancs qui sont les morceaux les plus droite de ce que tient dans la main le zigomar le plus à gauche)

 

2) On peut compter comme on veut, moi des planètes j'en compte 11 et même une 12ème plus loin...

 

3) L'objet au milieu n'est pas le symbole du soleil mais le symbole d'une étoile

 

4) Tous les documents sérieux retrouvés chez les sumériens montrent qu'ils connaissait outre la Terre : Mercure, Venus, Mars, Jupiter et Saturne et c'est tout. Rien dans ce qu'on sait des sumériens n'indique qu'il connaissait le système héliocentrique.

 

5) Cette partie du dessin peut éventuellement représenter symboliquement l'astronomie (?)

 

6) J'ignore comment a été réalisé ce machin, sans doute en copiant collant des documents réels.

 

Mais bon, ce qu'il faut retenir c'est que la thèse que tu propose n'est partagé par aucun historien de l'astronomie

 

Et puis comme tu le dis si bien on est hors sujet. Ouvre une autre discussion si vraiment tu n'es pas convaincu ;)

Modifié par Estonius
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ok merci pas besoin d'ouvrir un autre sujet c'est juste une question que je me posais merci pour ta réponse. :)

Dsl du hors sujet :)

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Giovanni Virginio Schiaparelli (1835-1910)

 

5526742461_938690286e_m.jpg

 

Pourrait être plus connu pour :

- Avoir été le premier à démontrer la relation directe existant entre les pluies d'étoiles filantes (Perséides, Léonides) et les comètes.

 

Son erreur : avoir cru voir et avoir cartographié des constructions sur la planète Mars.

Ces constructions appelées "canaux" auraient servi à des habitants de cette planète comme voies de circulation sur l'ensemble de la surface martienne.

 

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http://www.nirgal.net/atlas/atlas_history.html#schiaparelli

Modifié par yui
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En 1958, l'astrophysicien soviétique Josef Shklovski, (1916-1985) lança une véritable bombe dans le milieu astronomique. Pour lui, Phobos , l'un des deux satellite de Mars était creux, et constitué d'une couche de métal de 6 centimètres d'épaisseur. Autrement dit une boule creuse de 16 km de diamètre. C'était donc un satellite artificiel !

 

Le plus étrange c'est que les américains gobèrent la théorie, et que le conseiller scientifique du président Eisenhower, expliquait doctement que la fonction de Phobos était "de balayer les rayonnements dans l'atmosphère martienne, afin que les Martiens puissent exploiter les alentours de leur planète".

Posté (modifié)

L'affaire des canaux ne s'arreta pas à Giovanni Schiaparelli (1835-1910) qui en 1877 cru voir et cartographia un réseau de très larges "canaux" artificiels sillonnant l'ensemble de la planète Mars.

 

En 1877 l'astronome américain Percival Lowell qui avait longuement étudié la planète Mars pendant l'année 1894 dans son observatoire d'Arizona publie en 1906 un ouvrage "Mars et ses canaux" dans lequel il dit :"" Ces canaux ne sont pas de vrais canaux… Non, ce sont des bandes de végétation qui poussent tout autour du vrai canal, lequel est au milieu et invisible. A chaque printemps martien, quand la calotte polaire fond, ce sont les canaux qui recueillent les eaux et qui font reverdir la flore…..Pourquoi cette gigantesque irrigation? demandera-t-on. Évidemment parce que Mars est une planète terriblement desséchée, et que cette quête et cette distribution des eaux polaires sont, pour les Martiens, le seul moyen d'éviter la mort par la soif et par la faim. "

 

En 1909 et 1911 Eugène Antoniadi, de l'observatoire de Meudon n'aperçoit aucun canal et explique qu'il s' agissait d'une illusion d'optique. On repère aussi sur la surface de la planète des traces de cratères, interprétés à juste titre comme des impacts de météorites, comme sur la Lune.

 

Exit donc les canaux… Pas pour tout le monde, en 1950 Clyde Tombaugh (1906-1997), le découvreur de Pluton expliquait doctement que " les canaux martiens sont des fractures de l'écorce de la planète, peut-être causés par l'impact des météorites dont la trace formerait les oasis..."

Modifié par Estonius
ortho
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Vers 1960, on ne parlait plus de canaux martiens, mais on expliquait encore que les variations saisonnières de couleurs de Mars étaient dûes à de la végétation, probablement des lichens.

 

Maintenant, on se contenterait juste d'une petite anomalie de réflectivité spectrale, même pas d'une image résolue, pour "voir" des forêts et des océans grouillant de vie sur une exoplanète :)

Posté
Vers 1960, on ne parlait plus de canaux martiens, mais on expliquait encore que les variations saisonnières de couleurs de Mars étaient dûes à de la végétation, probablement des lichens.

 

En effet, j'ai chez-moi l'encyclopédie Bordas publiée en 1968 où page 74 on dit que: "L'hypothèse d'une végétation martienne est renforcée par l'observation spectrale de raies d'absorption très proches des raies obtenues à partir de molécules organiques."

 

Cependant, un peu plus haut on y affirmait qu'une..."telle végétation serait évidemment élémentaire et composée à peu près uniquement de champignons, d'algues ou de lichens."

 

Aujourd'hui, on en est à la recherche de bactéries fossiles. Nos espérances ont beaucoup diminuées.

Posté (modifié)
Vers 1960, on expliquait encore que les variations saisonnières de couleurs de Mars étaient dûes à de la végétation, probablement des lichens.

Je n'étais pas né en 1960 mais pourtant cela me parait très proche à moi tout de même : des années 60 on en vit encore le cinéma, la musique, c'est bien après la seconde guerre mondiale (dernier important repère historique).

 

D'imaginer les gens se dirent que sur Mars il y a certainenement de la vie c'est fabuleux :)

Presque aussi fabuleux que de se dire qu'il y en a peut-être quelque part dans l'Univers...

 

Mars c'est la porte à côté (même à l'époque avec les instruments), on la voit cette petite boule orange :)

Probablement de la végétation sur Mars, certainement aussi des petits animaux voire des gros...l'imaginaire le plus fou était permis :)

Modifié par yui
Posté

Moi non plus (né en 1967), mais quand j'avais 8-10 ans, donc dans les années 70, je me souviens très bien que je lisais une encyclopédie éditée vers 1965-1970, expliquant que les variations de couleurs de Mars étaient dûes à des lichens.

Quelle excitation en suivant la mission Viking !

Bon finalement, pas de lichens, mais c'était quand même passionnant, et puis il y eu le suspens de ces réactions chimiques détectées par Viking. Vie ou pas vie ?

Posté

Sinon, si vous acceptez les digressions un brin physiques, il y en a une palanquée, dont la plus célèbre "erreur" (je mets volontairement des guillemets) serait l'introduction par Albert Einstein d'une constante cosmologique (semblant ad hoc si on manque de recul) afin de rendre "possible" (guillemet toujours volontaires) un Univers stationnaire en relativité générale. Vous voulez que j'en cause en quelques lignes ?

Posté
Sinon, si vous acceptez les digressions un brin physiques, il y en a une palanquée, dont la plus célèbre "erreur" (je mets volontairement des guillemets) serait l'introduction par Albert Einstein d'une constante cosmologique (semblant ad hoc si on manque de recul) afin de rendre "possible" (guillemet toujours volontaires) un Univers stationnaire en relativité générale. Vous voulez que j'en cause en quelques lignes ?

 

Restons ici dans l'astronomie, mais rien n'empéche de traiter la digression évoquée dans le forum "discut/sciences" ;)

Posté (modifié)
Sinon, si vous acceptez les digressions un brin physiques, il y en a une palanquée, dont la plus célèbre "erreur" (je mets volontairement des guillemets) serait l'introduction par Albert Einstein d'une constante cosmologique (semblant ad hoc si on manque de recul) afin de rendre "possible" (guillemet toujours volontaires) un Univers stationnaire en relativité générale. Vous voulez que j'en cause en quelques lignes ?

Ben c'est de l'astro aussi :)

La constante cosmologique moi je suis partant Acide :)

Modifié par yui
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La rotation de Vénus a été l'objet de nombreuses controverses.

Il y a eu longtemps confusion entre la rotation de la haute atmosphère en 4 jours et celle de la planète en 243 jours.

Dans "Planètes et satellites" publié en 1967 les auteurs concluent ainsi le chapitre sur Vénus:

"Nous admettrons donc , jusqu'à preuve du contraire, que Vénus tourne avec son atmosphère, dans le sens rétrograde, non pas en 240 jours, mais en 4 jours seulement"

après avoir présenté les mesures radar qui mettaient justement en évidence cette rotation de 240 jours!

Il est vrai que P. Guérin coauteur de l'ouvrage, n'avait effectué que des mesures optiques...

Posté

Les représentations des planètes ont également changé : toujours mon encyclopédie des années 60, Vénus était représentée en bleu, avec des nuages blancs, suggérant une nouvelle Terre, alors que maintenant on privilégie plutôt une représentation jaune/ocre.

De même, Uranus et Neptune étaient représentés en vert franc, et avec des bandes nuageuses bien marquées pour suggérer la similitude avec Jupiter. Les représentations actuelles sont plutôt bleues, à la rigueur cyan, et il n'y a quasiment plus de bandes nuageuses dans le visible.

 

A+

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Alors, pour Yui. :)

 

L'Univers était pensé statique depuis la nuit des temps (ou au bas mot depuis Aristote). Qu'est-ce qui semble plus immuable que le ciel vers lequel nos yeux se posent la nuit (sans nuage) ? Pourtant, à partir du moment où Newton a méchamment fait s'attirer les corps les uns vers les autres, les pommes se sont mises à tomber par terre et la lune à orbiter autour de nous, la coquine. Tous les corps s'attirant dans un Univers qui ne bougeait pas, ça choquait le grand homme, qui n'était pas la moitié d'une courge. Il trouva alors la parade suivante : dans un Univers infini, les masses (les étoiles, donc) n'auraient pas de centre vers lequel tomber, et, attirées d'égale manière dans toutes les directions, resteraient immobiles.

 

Cette explication, que l'on sait à présent mathématiquement fausse, fut suffisante pour sauver les meubles, et l'idée d'un univers non éternel et mouvant ne s'imposât plus aux esprits. Jusque vers les années 1915-1917, là où les athéniens s'éteignirent. Albert Einstein venait d'accoucher dans la couleur de la plus belle théorie physique de l'histoire jusqu'à présent, la relativité générale. Selon elle, un Univers en moyenne homogène (en accord avec les observations de l'époque) ne pouvait être statique. Sauf à introduire une constante d'intégration non nulle dans la théorie, ce qui semblait laid et artificiel à l'époque (alors qu'il s'agit bien là de la solution géométrique générale du problème posé par tonton Albert). En équilibrant correctement cette constante, dite "cosmologique" pour des raisons évidentes, on pouvait obtenir un Univers statique (que l’on montrera plus tard, très facilement d’ailleurs, être en fait instable).

 

Alors, à partir de là, l'interprétation de l'erreur est variable. Pour ma part, j'ai lu l'article originel du monsieur (il y a très très longtemps, et je ne trouve pas sa référence sur le net), et il y disait quelque chose de très simple, du genre "on fixe la constate cosmologique à telle valeur afin d'obtenir un Univers globalement stationnaire, comme le montrent les observations astronomiques". Ben oui, il n'était pas astronome, et il n'avait aucune raison d'aller expliquer leur métier à ses petits camarades. Rappelons qu'à cette époque, l'Univers se limitait à notre galaxie, et que les autres du genre étaient des nébuleuses qu'on n'avait aucune raison de croire extragalactiques.

 

Pourtant, l'essentiel des écrits montrent Einstein se roulant par terre de rage en refusant « philosophiquement » l'idée d'un Univers globalement dynamique. Je me méfie en général des rumeurs faisant passer les très grands hommes pour, ponctuellement, des andouilles, afin de rendre leur génie moins inaccessible. Bref, selon les recherches que l'ont peut effectuer, il semble tout de même qu'il ait commencé par être en désaccord avec Friedman, qui refît les calculs sans constante cosmologique et "co-inventait" ainsi le big-bang avec Lemaître (à la louche, hein).

 

Toujours est-il qu'en 29, grâce au travail de com à l'américaine d'Edwin Hubble qui a repris les travaux menés avant 1918 par James Edward Keeler, Vesto Melvin Slipher et William Wallace Campbell, avec l'aide de Milton Humason, la messe était dite : les "nébuleuses" étaient en fait des galaxies, s'éloignant d'autant plus vite qu'elles étaient déjà loin (là encore, un œil jeté au papier originel du père Edwin montre les yeux de la foi qu'il fallait avoir pour faire passer une droite dans ce nuage uniforme de points...), et Einstein qualifiera ultérieurement, d'après la rumeur populaire, la constante cosmologique de "plus grande erreur de sa vie" (de fait, s'il avait en prime prédit l'expansion de l'Univers, il aurait vraiment gagné sa place à la droite de Dieu).

 

Et comme à quelque chose malheur est bon, vous savez que l'observation des chandelles standards que sont les supernovae de type Ia a montré que la constante cosmologique, naturellement présente dans la solution générale du problème d'Einstein, et n'ayant a priori pas plus de raison d'être nulle qu'autre chose, avait bien une existence réelle.

 

Voilà, ça parlait tout de même d'astro, non ? La cosmologie, c'es sympa aussi. ;-)

Posté (modifié)
Alors, pour Yui. :) Voilà, ça parlait tout de même d'astro, non ? La cosmologie, c'es sympa aussi. ;-)

bien sûr :)

Bon lisons tout ça :cool:

...

Chapeau Alcide, chouette récit :)

(ça aurait été dommage de s'en priver ;))

Modifié par yui
Posté

Merci Yui ! :)

 

Sinon, comme erreur de l'histoire, on peut citer le vocable de nébuleuse planétaire.

 

cateye.jpg

 

Le premier de ces objets invisibles à l'œil nu fût découvert par notre cher Messier (nébuleuse de l'Haltère dans la constellation du Petit Renard, en 1764, qui acquit alors le doux diminutif de "M27"), mais le terme de « planétaire » semble avoir été proposé la première fois par le grand observateur William Herschel vers 1785. Cette dénomination, que le public prend encore parfois pour la garantie de la formation d'un cortège de planètes autour d'une étoile, signifie simplement que dans l'instrument, la chose n'est point ponctuelle comme une étoile mais étendue comme une planète, et ressemblait même plus précisément à Uranus qu'il venait de découvrir. Après, je ne sais pas jusqu'où on peut dire qu'il y avait un rapport entre la nébuleuse et une planète inconnue dans l'esprit d'Herschel, je renâclerai donc à lui faire porter le chapeau d'une erreur. C'est plus le terme en lui-même qui semble, de nos jours, mal choisi.

 

Il a fallu attendre la spectro au milieu du XIXe siècle pour lever le doute sur la nature des machins en question. Et encore. La nébuleuse de l'Œil de Chat présentait un spectre incompréhensible, qu'on attribuât à un nouvel élément, le nébulium, et qui ne fût compris qu'au début du XXe siècle comme celui de l'oxygène à très (très) basse densité.

Posté

Très sympa ce sujet !

 

Il est bon de rappeler que tout n'est pas certain et gravé dans le marbre.

Ce qui nous parait certitude aujourd'hui est peut-être l'ânerie de demain.

 

Ouf on est bien des Hommes, finalement.

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