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Si tu vas à Rillé...


jld37

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Mercredi soirée BBQ dans mon jardin en pleine ville avec la bande des cinq (Arpège, Grégo, Goby, Fred et moi) rejoints ce soir la par CJ, et le plaisir de se voir en plein jour. Jusqu'à ce soir là, je suis certain que l'on aurait pu se croiser dans la rue au matin d'une star Party sans même se reconnaitre.

Mais d'observation point. Le C8 est sur la pelouse (30 m2, NDLR) mais les nuages d'altitude sont désespérement collés au bout de ciel qui dépasse des maisons voisines.

 

Jeudi, après ma première séance de planétarium à Tauxigny, "tu verras le ciel va se dégager et la Lune se lève tard" m'avait affirmé Arpège.

Après deux heures à décrypter les déplacements des mêmes bandes nuageuses que la veille et à pester contre "la Grosse Dondon" dixit Arpège, on plie les gaules en attendant des jours meilleurs.

Pourquoi pas vendredi, c'est la réunion de rentrée à la Sat(Société astronomique de Touraine), tout le monde sera là et la Lune " se lève encore plus tard".

La bande des cinq est au complet, les C8 et 9 en majorité, GoTo triomphe.

Le ciel, lui, joue encore les effarouchés, et continue de se voiler dans des dentelles qui font mauvais Cygne.

Heureusement Jupiter est là, on s'essaye à la Photo de la Lune, et de quelques objets au hasard, enfin ceux que l'on essaye toujours dans ces cas là, lorsque l'on prétend "non, je ne fais que du visuel" et que l'on s'acharne à essayer de tirer le portrait des stars du ciel profond, sans Dark, sans flat, et sans offset, à grand renfort d'Iso et de suivi aléatoire...

Mais globalement la frustration pointe son nez, et l'on se dit que dans huit jours il fera peut-être beau pour la Nouvelle Lune.

 

Alors quand Arpège insatiable annonce samedi "ce soir je vais à Rillé, et Manu y sera" on se dit que non décidément, il faut parfois rester un peu chez soi, j'ai de la famille à la maison, et de toute façon la Lune se lève à 0h15.

Et puis le remord, le ciel enfin dégagé, la vie qui est si courte et les belles nuits qui se font rares, on saute dans la voiture, le matériel y est toujours et l'on rejoint sans prévenir Arpège et Manu déjà à l'oculaire de leur 300 depuis une demi-heure sur la base Ulm.

Ils croient à la visite des gendarmes, ce qui leur évite de tirer les premiers sans sommation sur l'intrus.

Vingt minutes plus tard, la CG5 jette ses premiers décibels et deux dobsoniens ravis découvrent que le silence avait du bon.

 

Et là, quelle nuit !!!!!

La plus belle de l'été sans aucun doute, et le ciel de Rillé me rappelle de la plus belle des façons toutes les infidélités que j'ai pu lui faire au long de l'été à St François ou à Valdrôme.

Certes, nous ne sommes qu'à 107 mètres d'altitude, mais c'est tout de même un des points culminants de la Touraine et c'est c'est bien plus qu'un ciel de montagne qui s'offre au-dessus des pistes de la base aérienne.

A un moment, je n'ai même pas l'envie de regarder dans le tube, mais simplement de prendre la paire de jumelles qui ne me quitte pas et de me promener dans une voie lactée comme je n'ai l'ai pas vu depuis longtemps.

Pourtant les choses sérieuses commencent et je partage avec mes compères le cake, le café et le thé qu'ils ont apporté sous les reproches mérités "tu n'as pas fait de chocolat...!"

Les échanges de et sur le matériel vont bon train: Quels oculaires pour le Dob tout neuf d'Arpège, mon 24mm de 82° tout juste arrivé fait des merveilles, l'Explore Scientifics de Manu est presque aussi lourd et tout le monde s'accorde sur le fait que "les Hypérions c'est quand même de bons oculaires".

Au milieu de ces échanges, les objets défilent devant nos yeux hagards.

Je vois distinctement Helix Nebula, NGC7293, qui très vite se retrouve aussi dans les tubes voisins.

Elle est bien là, dans mon 200, encadré de ses quatre étoiles qui forment comme deux segments tangents à la discrète.

Ô certes ce n'est pas éblouissant, mais je n'ai pas le souvenir de l'avoir vu aussi distinctement sous des ciels plus réputés dans mon modeste instrument.

Et pour essayer d'exprimer au mieux la qualité de cette vision, je déclare péremptoire " elle est très visible quand on l'a vu" ce qui a le mérite d'être assez vrai...

M51, bien que très basse, est admirable, les bras sont là, le pont est présent.

 

Une petite balade erratique entre les nébuleuses planétaires m'emmène de la Boule de neige à Saturne Nebula, et d'Uranus à Neptune qui essayent de se faire passer pour des nébuleuses planétaires, l'émotion en plus. Après tout les Nébuleuses Planétaires ont bien essayé l'inverse pendant deux siècles...

 

Et puisque l'on a commencé par Helix Nebula, Saturn Nebula et Neptune, soyons systématique, restons dans le Verseau, un signe auquel je suis très attaché...

Je vais le parcourir avec pour viatique les pages de la Revue des Constellations, édition de 1963, précieusement laissée sur son étagère, mais dont les copies m'accompagnent désormais partout, comme un manifeste affirmé pour une astronomie Vintage.

 

D'abord M2, alias NGC 7089, un très bel Amas globulaire,( Ø 8,2' et mag 6,5 me soufflent MM.Sagot et Texereau), très homogène dans sa progression du centre vers les bords, très isotrope. Bien résolu en étoiles dès 135 de grossissement et très beau, piqueté d'étoiles au x300.

Puis M72, un mas globulaire trop quelconque, Ø 2", mag 9,4, petit et fade.

 

Et un détour vers M73 autrement nommée NGC 6994!

Je n'ai pas connu personnellement Charles Messier, mais je me dis parfois que ce Monsieur ne devait pas être toujours très sérieux. Car inscrire dans sa liste si précieuse cet amas ridicule de quelques étoiles indigentes est une grande déception pour tous ceux qui vénèrent le père spirituel des catalogues et du ciel profond. Ce n'est pas une erreur, c'est une faute qui entache la réputation de celui qui a donné son nom à la touche 1 de toutes les raquettes.

 

Il faut pourtant se reprendre et le Verseau recèle encore quatre nébuleuses spirales, suivant l'inventaire de la Revue.

Malgré la qualité du ciel de Rillé, sur laquelle je ne reviendrai pas, malgré le soutien de mes compagnons et de leur 300 goulus, je n'ai pas vu NGC 7723 (m11,8) et des trois autres (NGC 7606, 7721 et 7727) seule NGC 7727 a laissé entrevoir une forme allongée entre deux faibles étoiles, les deux autres restant à l'état de lueur vacillante.

Il me restera encore, lors d'une prochaine nuit à découvrir les 12 étoiles doubles que la Revue recense dans Aquarius.

 

Avant le lever de la Lune, une envie soudaine me fait plonger dans les dentelles.

Sans filtre et au 200 elles sont superbes, bien présentes, longues, traversant le champ de mon 24mm. La petite, malgré l'étoile impudique, est même plus présente que ses grandes soeurs.

 

Comme rien ne peut m'arrêter ce soir je me dirige vers NGC 6888, sans doute encouragé par le thé et le café. Et là stupeur, en promenant devant l'oculaire mon filtre UHC, comme j'ai vu faire à Valdrome, m'initiant ainsi au blinking, j'ai cru voir là dans le polygone qui lui sert d'écrin, un croissant.

C'était peut-être simplement une envie de croissant, un désir de croissant, mais tout de même j'ai cru sentir son odeur...

 

La nuit ne faisait que commencer et Jupiter, majestueux s'élevait peu à peu au dessus de la forêt.

La turbulence allait et venait, et les grossissements peu à peu enflaient avec la hauteur de la planète: x80, x150, x200, x300, les détails apparaissaient, comme une promesse de l'automne et de l'hiver à venir. Et oui, elle était bien là l'ombre de Io qui passait discrète sur le disque rayé...

 

Les échanges d'oculaire avaient repris de plus belle, les débats sur les mérites comparés des Dob et des Schmitt-Cassegrain battaient leur plein. Et si Helix est bien discrète dans le C8, celui-ci prend sa revanche en planétaire en offrant une bien belle image à travers la turbulence, l'humidité et un suivi sans faille.

 

La fatigue aidant, Europe ne venant toujours pas jeter à son tour une ombre sur le Dieu grec, nous avons fini le cake, terminé le café et même au comble de la fatigue, jeté un regard effaré sur la Nébuleuse d'Orion, qui dépassait tout juste de la ferme où déjà, un jour, nous avions, pas très loin, observé la Trifide dans le reflet d'une mare.

Et bien sur, pas rancuniers, nous avons jeté un œil à la Lune, en nous promettant de faire un effort sur l'apprentissage de sa géographie.

 

A quatre heures, nous abandonnions repus, la clairière magique.

 

Pour les astrams tourangeaux, Rillé va peu à peu devenir un mythe, on se refilera les coordonnées GPS sous le manteau, les gendarmes feront un rapport circonstancié, et les niçois délaisseront le Restefond pour venir camper sous les cieux du Nord de la Touraine.

On les rassure, ici la route d'accès est ouverte toute l'année...

Modifié par jld37
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Je reconnais bien là la plume subtile et précise, teintée de l'humour qui te caractérise. C'est un bien beau compte rendu qui me replonge dans l'ambiance de cette nuit aussi sympathique que magnifique. Assurément, je te le confirme, c’était LA nuit de l'été que nous ne devions pas manquer.

Merci de "t'y être collé" pour ce long CROA qui fera rêver les absents...........:rolleyes:

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Salut JLD :)

 

Si tu vas à Rillé...

 

Ton compte-rendu donne vraiment envie de vous rejoindre :rolleyes:

 

Et un détour vers M73 autrement nommée NGC 6994!

Je n'ai pas connu personnellement Charles Messier, mais je me dis parfois que ce Monsieur ne devait pas être toujours très sérieux. Car inscrire dans sa liste si précieuse cet amas ridicule de quelques étoiles indigentes est une grande déception pour tous ceux qui vénèrent le père spirituel des catalogues et du ciel profond. Ce n'est pas une erreur, c'est une faute qui entache la réputation de celui qui a donné son nom à la touche 1 de toutes les raquettes.

Concernant M73, en fait il y a également une erreur concernant le catalogue NGC car en fait il s'agit d'une simple astérisme composé de trois étoiles ...... :refl:

Mais il ne faut pas lancer la pierre à Mr Charles Messier, n'oublions pas que son catalogue était fait uniquement pour repertorier tous les objets plus ou moins diffus afin de ne pas les confondre avec des comètes car son objectif était la découverte de nouvelles comètes et à l'époque il disposait de matériel rudimentaire :confused:

Voici la description que Messier a fait de M73 lorsqu'il l'a observé les 4 & 54 octobre 1780 :

"Amas de trois ou quatre petites étoiles qui ressemble à une nébuleuse au premier coup d'oeil et qui contient un peu de nébulosité.

Cet amas est placé en parrallèle de la nébuleuse précédente (M72), sa position a été déterminée par la même étoile V (NU) du Verseau"

D'ailleurs je pense que cet objet a plus sa place dans son catalogue que les Pléiades qui ne peut être confondu avec une comète ;)

 

Merci pour cet excellent CROA plein d'entousiasme :)

Modifié par Dédé de St Fé
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C'est quand tu veux, et tu imagines l'accueil que l'on te fera...!

 

Où as-tu trouvé le texte des descriptions du grand Charles?

 

JL

 

Je n'en doute pas une seconde :p

 

Les textes de Mr messier sont sur le bouquin "Les objets de Messier" aux éditions "Broquet" ;)

 

51F8WHFHPKL._SL500_AA300_.jpg

Un bon bouquin très complet sur son catalogue :rolleyes:

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a qui le dis tu?! :/

 

jean louis, est ce permis dans le code deonthologique des astrams de faire autant baver les absents???

 

Tout est permis, et d'ailleurs les absents d'un jour sont les présents du lendemain, puisque pour les R2AAT c'est moi qui serai absent.

 

Avec la Nouvelle Lune, le ciel semble se dégager pour ce WE...

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Je n'en doute pas une seconde :p

 

Les textes de Mr messier sont sur le bouquin "Les objets de Messier" aux éditions "Broquet" ;)

 

51F8WHFHPKL._SL500_AA300_.jpg

Un bon bouquin très complet sur son catalogue :rolleyes:

 

Je viens de le trouver dans une librairie au Québec, je l'attends...!

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Merci Jean-Louis, un véritable régal. :wub:

Et là, quelle nuit !!!!!

La plus belle de l'été sans aucun doute, et le ciel de Rillé me rappelle de la plus belle des façons toutes les infidélités que j'ai pu lui faire au long de l'été à St François ou à Valdrôme.

Comme j'ai pensé à mon pauvre Bigouden prenant la poussière, sur la route face au soleil couchant qui ne diffusait rien dans le ciel bleu... avec dans le rétro, une ceinture de Vénus majestueuse, et un bleu profond qui montait, montait... :cry:

Marius, tu n'as vraiment pas pitié de ta maman... :rolleyes:

Comme rien ne peut m'arrêter ce soir je me dirige vers NGC 6888, sans doute encouragé par le thé et le café. Et là stupeur, en promenant devant l'oculaire mon filtre UHC, comme j'ai vu faire à Valdrome, m'initiant ainsi au blinking, j'ai cru voir là dans le polygone qui lui sert d'écrin, un croissant.

C'était peut-être simplement une envie de croissant, un désir de croissant, mais tout de même j'ai cru sentir son odeur...

Oui !!! Vue dans mon ancien 150 avec un filtre (enfin, devinée plutôt), donc au 200 pas de souci, surtout samedi soir ! :rolleyes:

La fatigue aidant, Europe ne venant toujours pas jeter à son tour une ombre sur le Dieu grec, nous avons fini le cake, terminé le café et même au comble de la fatigue, jeté un regard effaré sur la Nébuleuse d'Orion, qui dépassait tout juste de la ferme où déjà, un jour, nous avions, pas très loin, observé la Trifide dans le reflet d'une mare.

Sérieux ? :b:

Et bien sur, pas rancuniers, nous avons jeté un œil à la Lune, en nous promettant de faire un effort sur l'apprentissage de sa géographie.

 

Tiens, un refrain qui revient souvent. :be: Pas facile de tenir sa promesse, hein ?
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De la ferme où déjà, un jour, nous avions, pas très loin, observé la Trifide dans le reflet d'une mare.

Sérieux ? :b:

 

C'est une image, mais un jour en fouillant dans le Sagittaire avec Arpège, nous avons eu dans l'oculaire non un amas mais la fenêtre éclairé d'un bâtiment de ferme. Nous étions assez bas sur l'horizon...!!!!

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Quand je pense que j'ai été Tourangeau quelques années, et que je ne connais pas ce coin... En tout cas tu l'as bien vendu !

 

Les observations semblent vraiment sympathiques, quoique certaines choses me surprennent un peu : en général, quand je parviens à deviner le pont de matière de M51, je n'ai aucun souci à voir 6888 comme un bretzel, plus qu'un croissant !

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Hello le poete a la tente de chasseur(qui se deplace toute seule.....):be:

Quel superbe CROA dis moi ca donne envie d'etre des votres.

J'ai eu egalement recement des nuits avec des ciels bien meilleurs qu'aux estivales et qu'a Rocbaron et c'etait au Ventoux samedi dernier(voir CROA de Vakoran) et le 3 septembre apres 2H30 du matin(lorque la lune a disparue) il va falloir que je demande a André Cassese(rencontré a Rocbaron) de venir la haut avec son appareil a mesurer la qualité du ciel.

http://www.astrosurf.com/jpbousquet/Sky%20Quality%20Meter.htm

http://cieldenuit.fr/sqm.html'>http://cieldenuit.fr/sqm.html

les sites repertories en france:

http://cieldenuit.fr/sqm.html

Au plaisir de te revoir prochainement

Michel

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il va falloir que je demande a André Cassese(rencontré a Rocbaron) de venir la haut avec son appareil a mesurer la qualité du ciel.

 

Il faudra un jour également que je prenne la peine de mesurer la qualité d'un ciel autrement qu'avec le ressenti et les tests sur quelques objets.

Je suis certain que l'on aurait parfois des surprises entre la qualité mesurée et la qualité ressentie dans l'instant, qui dépend de l'ambiance, du matériel, des potes présents et des breuvages éventuels...

 

Au plaisir de se revoir rapidement, sous un bon ciel évidemment...!

JL

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  • 2 semaines plus tard...
Bonjour JLD37,

Joli CROA, très agréable à lire. J'ai passé un bon moment.;) Merci et bonne continuation.

Merci d'être passé, à bientôt dans les Bauges ou à ...Rillé

 

Wow en voilà un que j'ai failli rater! Quelle balade.. Merci :-)

 

Quand te vois-t-on à Rillé ?

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