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Le Congrès international des Éphémérides astronomiques qui s'est tenu à l'Observatoire de Paris du lundi 23 au jeudi 26 octobre 1911.

 

 

 

Bonjour à toutes et bonjour à tous, :)

 

Sans doute, en ce mois de novembre 2012, consultez-vous les éphémérides astronomiques sur des supports informatiques. Cela n'a été possible qu'avec la généralisation d'Internet et des logiciels astronomiques au milieu des années quatre-vingt-dix.

 

Et avant comment faisait-on ? Eh bien, on consultait tout simplement les "annuaires" ou "almanachs", imprimés sur du papier, qui étaient confectionnés par les différents organismes astronomiques dans chacun des grands pays du monde.

 

En ce qui concerne la France, il s'agissait de "La Connaissance des Temps ou des Mouvements célestes" et de "l'Annuaire du Bureau des Longitudes". J'en ai déjà parlé dans mon sujet sur Webastro "Les articles astronomiques anciens contenus dans La Connaissance des Temps ou des Mouvements célestes" (http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=79413).

 

Le problème c'était que les différents organismes astronomiques chargés de calculer les éphémérides célestes dans chacun des grands pays du monde s'épuisaient à réaliser des données quasiment identiques dans chacun de leurs "annuaires" ou "almanachs". Sous l'impulsion de Benjamin Baillaud, directeur de l'Observatoire de Paris entre 1908 et 1926, s'est tenu à cet observatoire un Congrès international des Éphémérides astronomiques du lundi 23 au jeudi 26 octobre 1911 (donc bien avant la création de l'Union Astronomique Internationale en 1919) qui a pris une décision capitale destinée à bien soulager les calculateurs astronomes professionnels chargés d'établir chaque année les annuaires et almanachs astronomiques de leurs pays respectifs. Quelle fut cette décision capitale ?

 

Eh bien, le Congrès international des Éphémérides astronomiques qui s'est tenu à l'Observatoire de Paris du 23 au 26 octobre 1911 a décidé (afin d'éviter de s'épuiser dans des calculs quasiment identiques de mécanique céleste) que les différents services mondiaux de calculs des éphémérides devaient dorénavant se spécialiser (à partir des annuaires pour l'année 1917) pour le calcul de tel ou tel domaine astronomique. Et c'est ainsi, par exemple, que depuis 1917 c'est à la France seule que revient la tâche redoutable de calculer les éphémérides des quatre satellites galiléens de Jupiter (Io, Europe, Ganymède et Callisto), qui sont repris telles quelles par tous les autres annuaires astronomiques du monde entier (ainsi le "Nautical Almanac" en Grande-Bretagne et "l'American Ephemeris" aux États-Unis ; qui ont fusionné en 1981 pour s'appeler désormais "Astronomical Almanac").

 

Je n'ai, hélas, pas réussi à obtenir sur Internet la liste de toutes les décisions de ce Congrès international des Éphémérides astronomiques d'octobre 1911 ; si un webastram connaît un lien Internet qui le permette il serait sympathique de nous le communiquer. Il serait intéressant en effet de savoir quelles attributions précises en matière d'éphémérides astronomiques ont été attribuées à tel et à tel pays ? D'ailleurs, pour la France sans doute y a-t-il eu des attributions qui lui ont été confiées autres que les seules éphémérides des quatre satellites galiléens de Jupiter ?

 

La seule chose que j'ai trouvé sur Internet (http://books.google.fr/books/about/Congr%C3%A8s_international_des_%C3%A9ph%C3%A9m%C3%A9ride.html?id=fFlQGQAACAAJ&redir_esc=y) c'est que la librairie Gauthier-Villars a fait paraître en 1912 un livre de 51 pages consacré à ce Congrès International des Éphémérides. Quelqu'un saurait-il si ce livre a été numérisé quelque part sur Internet ?

 

En revanche, ayant réussi autrefois à me procurer "La connaissance des Temps ou des Mouvements célestes à l'usage des astronomes et des navigateurs pour 1939 - publiée par le Bureau des Longitudes" (ouvrage paru en 1937 à la librairie Gauthier-Villars 55 Quai des Grands Augustins, Paris 6ème arrondissement) j'ai trouvé ce passage très intéressant à la page n° III "Avertissement" :

 

« Le Bureau des Longitudes, institué par la Convention nationale en 1795, fut principalement chargé de la rédaction et de la publication de la Connaissance des Temps. C'est surtout depuis cette époque que la Connaissance des Temps a reçu de nombreuses additions et d'importants perfectionnements. Chaque année on s'est efforcé de réunir dans le Volume correspondant l'ensemble des données utiles aux astronomes, et de les présenter sous la forme la plus pratique, en réduisant au minimum les calculs nécessaires à leur utilisation.

 

Mais, en raison des besoins toujours croissants de l'Astronomie et devant l'impossibilité matérielle de satisfaire intégralement à tous ces besoins, le Bureau des Longitudes et les différents Instituts similaires qui remplissent à l'étranger le même office, ont été amenés à établir un programme de collaboration : ce programme a été élaboré au cours du Congrès international des Éphémérides astronomiques tenu à l'Observatoire de Paris du 23 au 26 octobre 1911.

 

Le Congrès a reconnu qu'il était désirable que les divers Instituts de calcul ou Bureaux chargés de la préparation des éphémérides astronomiques missent dans l'avenir, au moins partiellement, leurs efforts en commun, de façon à assurer une plus grande production de travail utile, sans augmenter leur tâche. Pour arriver à ce résultat, on a adopté le principe de la répartition du travail, en se proposant pour but de publier dans l'ensemble des recueils d'éphémérides toutes les données nécessaires aux besoins de l'Astronomie actuelle, sans que, cependant, chacun des recueils soit astreint à assumer isolément chaque année la totalité de cette publication. Mais en même temps, il a été expressément convenu de conserver à chacun des grands annuaires astronomiques son caractère propre, et l'on a écarté l'idée de réaliser une unification totale ; bien au contraire, afin de faciliter les progrès de la théorie, on a maintenu, par exemple, l'emploi de sources diverses pour le calcul des éphémérides fondamentales du Soleil, de la Lune et des planètes.

 

Les résolutions adoptées par le congrès forment une convention dont la mise en vigueur devait être faite successivement de manière à être complète en 1917. Déjà la Connaissance des Temps pour 1915 offrait avec les Volumes précédents des différences sensibles. Quant à la présente Connaissance des Temps pour 1939, elle a été, autant que les circonstances l'ont permis, rédigée suivant le programme élaboré par le Congrès, ainsi que va le mettre en évidence la courte analyse suivante.

 

Il est essentiel d'observer qu'à partir de l'année 1916, le méridien fondamental adopté par la Connaissance des Temps est le méridien de Greenwich.

 

De plus, à partir de l'année 1925, l'argument des éphémérides est le TEMPS CIVIL de Greenwich ou TEMPS UNIVERSEL. »

 

Signé : le Membre du Bureau des Longitudes chargé de la rédaction de la Connaissance des Temps. Gaston FAYET.

 

L'ouvrage du Bureau des Longitudes paru en juillet 1997 "Introduction aux éphémérides astronomiques. Supplément explicatif à la Connaissance des Temps" indique ceci :

 

« Au cours du dix-neuvième siècle, la composition de l'ouvrage [il s'agit de La Connaissance des Temps] a évolué en fonction de l'amélioration des théories du mouvement des différents astres. On se reportera aux paragraphes 8.1.1, 8.2.1 et 8.4.1 pour avoir une description détaillée de cette évolution. Au début du vingtième siècle la Connaissance des Temps acquiert peu à peu une forme qu'elle conservera jusqu'en 1979. Sa composition découle dans ses grandes lignes des décisions du congrès international des éphémérides astronomiques (Paris, 23-26 octobre 1911) qui a élaboré un programme de collaboration entre le Bureau des longitudes et les instituts qui remplissent le même office ; l'Union Astronomique Internationale (UAI) assure la liaison entre les services nationaux par l'intermédiaire de sa commission des éphémérides (commission 4). Une certaine répartition des tâches s'est alors établie. C'est ainsi, par exemple, que, en 1979, les coordonnées apparentes des étoiles du catalogue FK4 figurent dans le volume annuel Apparent Places of FundamentaJ Stars publié par l'Astronomisches Rechen Institut de Heidelberg. De même, les éphémérides pour les observations physiques du Soleil, de la Lune et des planètes, ainsi que les éphémérides des satellites V, VI et VII de Jupiter, de l'anneau et des neuf principaux satellites de Saturne, des quatre satellites d'Uranus et de Triton, satellite de Neptune, figurent dans l'Astronomical Ephemeris publié conjointement par Her Majesty's Nautical Almanac Office et le Nautical Almanac Office of the US Naval Observatory. »

 

 

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Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté

Bonjour Roger :),

 

Ton sujet est très intéressant. On se rend compte des progrès incroyables réalisés depuis quelques dizaines d'années.

 

Tu mets la photo du "Guide de données astronomiques 2013". Il s'agit d'un superbe livre tout en couleur de 437 pages, remarquablement intéressant. Il est destiné à tous les observateurs et coûte seulement 19 euros. C'est donné :p.

 

Les liens que tu donnes rappellent que les vieux annuaires étaient présentés au roi :be: dans les années 1820-1840. Cela paraît tellement dérisoire, obsolète :be:, que cela en est drôle. C'est l'époque d'Arago. Aujourd'hui, l'Annuaire du Bureau des Longitudes qui date de 1795, mais qui a évolué avec son temps, est présenté à tous ceux qui s'intéressent à l'observation du ciel.

Posté
Les liens que tu donnes rappellent que les vieux annuaires étaient présentés au roi :be: dans les années 1820-1840. Cela paraît tellement dérisoire, obsolète :be:, que cela en est drôle. C'est l'époque d'Arago.

 

Présenter son oeuvre au roi était symbolique ; cela voulait dire l'offrir à l'humanité. Ne ricanez jamais du passé. Il pouvait être odieux, mais non pas ridicule. Les "codes" seuls ont changé.

Posté
juste une question ce congrée étais y'a longtemps??^^

Euh... Voyons un peu : 2012 - 1911 = 101 ans :o :o :o . Ça te va comme réponse ? ;)

Posté

En effet, très difficile de trouver quelque chose :

 

Benjamin Baillaud s’intéressa également aux « éphémérides » astronomiques publiées dans le monde, annuaires destinés aux navigateurs, qui n’avaient que les astres pour se repérer dans les Océans ; une conférence internationale avait eu lieu en 1896. Le Bureau des Longitudes, présidé par Bigourdan, en convoqua une autre, à l’Observatoire, destinée à l’harmonisation des calculs et à la coordination du travail des observatoires impliqués dans cette activité ; elle eut lieu en octobre 1911 : on décida l’adoption généralisée du méridien de Greenwich, le choix des étoiles « fondamentales » et divers autres points nécessaires à l’harmonisation de ces annuaires essentiels publiés par l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne, les États-Unis, la France, le Portugal, etc.

 

http://www.astrosurf.com/quasar95/exposes/ephemerides.pdf

(p 7) : En 1911, il est décidé au cours d’une conférence internationale que chaque nation resterait libre du choix de ses sources. En France, les éphémérides publiées font références aux théories de Le Verrier et de Gaillot pour les planètes et à des sources américaines pour la Lune.

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