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Premier axe de grande randonnée : Grande Ourse - Petite Ourse - Céphée - Cassiopée

 

Quand on ne connaît pas le ciel, rien du tout, on connaît au moins la Grande Ourse, la casserole, belle et brillante, toujours visible au cours de l'année et de la nuit (du moins par chez nous). L'idée c'est d'explorer, découvrir et connaître tout le ciel en partant de cette constellation de base. Donc au minimum, il faut la trouver celle-la. Voir sa forme sur une carte et la reconnaître là-haut. A partir des 2 étoiles formant la paroi Ouest du récipient, Alpha (en haut) et Béta, (elles ont des noms, et des beaux en plus ! Dubhe et Merak) on tire une droite qui atteint l'étoile polaire, dans l'axe du monde. Au passage on repère la Petite Ourse, avec seulement les 2 étoiles de la paroi extérieure bien visibles, les autres un peu moins. On continue et on touche le sommet de Céphée, un triangle reposant sur un quadrilatère. Puis on arrive sur l'extrémité supérieure droite d'un W, Cassiopée. Voilà, une transverse céleste qui tourne autour de l'étoile polaire, la première série de repères mouvants sur la voûte. Cet axe est une autoroute qui nous conduira d'un côté vers Arcturus et la Vierge, de l'autre vers Andromède avec la célèbrissime galaxie M31. Mais n'anticipons pas.

 

 

La Grande Ourse

 

Le manche c'est 3 étoiles (Alkaid ou Benetnash, Alcor et Alioth, d'Est en Ouest). A l'oeil, Alcor est vue accompagnée de Mizar. Aux jumelles, on dédouble Alcor. Au-dessus, 4 petites étoiles partant vers l'Est, direction approximativement parallèle au manche. Au-dessus de la dernière, il faut observer lentement et calmement aux jumelles...Il y a une galaxie là : M101. Si on ne la voit pas, on pointe le chercheur (Attention, tout est à l'envers, inversion Gauche Droite et Haut Bas. C'est très simple, on s'y fait vite, c'est comme dans le dobson. Le truc à prendre, c'est que lorsque l'on se déplace vers un côté, un bord du champ, les objets n'entrent pas par ce bord mais en sortent ! C'est tout. N'utilisez pas de chercheurs redressés avec un renvoi coudé... sous peine de folie. Avec le chercheur droit, on peut utiliser les 2 yeux, un dans le chercheur et l'autre ouvert sur le ciel, pour bien voir où on est) puis avec le dob muni de l'oculaire de plus grande focale possible, et aussi de plus grand champ possible. Ca y est, M101 est capturée. On peut y rester une bonne demi heure pour une première visite. La perdre et la retrouver. Essayer de la voir aux jumelles.

 

En route maintenant pour une autre belle, M51. elle appartient en fait aux Chiens de Chasse, mais on la trouve à partir de l'Ourse. De l'autre côté de Alkaid (Eta), un petit quadrilatère que l'on trouve en rebondissant sur une étoile de magnitude 4, on va dire que le quadrilatère qui abrite M51 est à 3° d'Alkaid.

 

Aparté : Mesurer le ciel. Je n'utilise pas les systèmes fréquemment indiqués de doigts, mains tendues, doigts écartés etc...Je préfère essayer d'avoir "le compas dans l'oeil", avec 2 étalons simples. La Lune fait 1/2 degré. On peut donc mesurer les distances en nombre de Lunes (Pleines bien sûr). Et, encore, la Grande Ourse. Longueur totale : 25°. Distance Merak-Dubhe : 5.5 ° Longueur du manche : 15°. Ouverture du récipient (distance Dubhe-Megrez) : 10°

Avec ça, on a tout ce qu'il faut pour jouer les géomètres célestes.

 

Donc maintenant, c'est facile, oeil, jumelles, chercheur, dob au grand champ : Près de Merak, en allant doucement vers Phecda, on trouve une galaxie M108, et la nébuleuse du Hibou M97. Cherchez bien ! Tout près de Phecda maintenant, à l'Est, M109, pas visible aux jumelles, mais chercheur pointé sur Phecda, scrutez bien le champ au Sud Est.

 

M81 et M82 : Tirer une droite Phecda-Dubhe, un petit peu plus d'une longueur, à mi-chemin un petit arc d'étoiles dont la convexité est dirigée vers les galaxies. On tombe sur un petit triangle rectangle, et M81/M82 sont juste un peu à l'Est. Et il y a deux autres galaxies ! NGC3077, formant avec les 2 messiers un triangle isocèle dont M81 est le sommet, et NGC2976 en s'éloignant vers l'Ouest à partir de M81.

 

Voilà pour une première petite moisson. il y a aussi M40 (!), juste au-dessus de Megrez, mais celui-là, je le l'ai pas encore vu, donc déontologiquement je ne peux indiquer le chemin (mais je l'ai déjà repéré ce chemin !).

  • Merci / Quelle qualité! 2
  • 1 mois plus tard...
  • 1 mois plus tard...
Posté
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Aparté : Mesurer le ciel. Je n'utilise pas les systèmes fréquemment indiqués de doigts, mains tendues, doigts écartés etc...Je préfère essayer d'avoir "le compas dans l'oeil", avec 2 étalons simples. La Lune fait 1/2 degré. On peut donc mesurer les distances en nombre de Lunes (Pleines bien sûr). Et, encore, la Grande Ourse. Longueur totale : 25°. Distance Merak-Dubhe : 5.5 ° Longueur du manche : 15°. Ouverture du récipient (distance Dubhe-Megrez) : 10°

Avec ça, on a tout ce qu'il faut pour jouer les géomètres célestes.

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A l'usage des plaisanciers, nouveaux dans la mesure de l'horizon, Jean Merrien enseignait

- le degré : le petit doigt à bras tendu,

- le quart, archaïque quart d'un demi angle droit, soit 11° 15', qui est assez bien représenté par le poingt fermé à bras tendu.

 

Il avertissait que certaines femmes arriveront bien à loger neuf "quarts" dans un angle droit...

 

C'est vrai, il y a eu des temps où les roses des vents étaient graduées en quarts, et non en degrés : faites route au Susuet, puis au Suet quart Sud !

Et en 1950 environ, Jacques-Yves Le Toumelin avait encore un compas de route gradué par quatre quadrants de 90°. Une erreur de transmission du navigateur au barreur était toujours possible, facilement fatale.

 

En fait, je préfère continuer d'introduire les gens à la mesure des angles dans le paysage à partir de leurs gestes. L'école et les maths d'école les ont tellement coupés de leur propre corps !

Posté
En fait, je préfère continuer d'introduire les gens à la mesure des angles dans le paysage à partir de leurs gestes. L'école et les maths d'école les ont tellement coupés de leur propre corps !

 

C'est vrai que l'approche et l'argument sont attrayants, après c'est une question d'être à l'aise ou non avec cette façon de mesurer. Pour évaluer les distances (amers sur la côte, bouées et balises...) j'ai moi plutôt tendance à prendre des repéres visuels comme gabarits, qu'utiliser les gestes. Mais l'idée reste la même : Se situer concrétement dans un paysage (qu'il soit de mer ou d'étoiles) sans passer par la médiation numérique.:cool:

  • 2 années plus tard...
Posté

J'aime bien aussi visiter la Grande Ourse, ne serait-ce que parce qu'elle est, depuis ma terrasse, dans un ciel moins pollué de lumières que le sud.

 

Comme mode de pointage, j'utilise les alignements d'étoiles , les distances relatives (par exemple 1,5 fois la distance entre 2 objets) et les cercles du telrad reportés sur le Pocket Sky Atlas.

 

Je n'ai même plus de chercheur sur mon dobson, seulement un telrad et je finis à l'oculaire au Nagler 26 (61x) avant de grossir davantage; je n'ai fait que copier ce que font les anciens (en astro !) avec lesquels j'ai parfois le grand plaisir d'observer.

 

Mon grand désespoir est M101; c'est l'objet le plus délicat à visualiser de chez moi. C'est une galaxie vue de face, dont la luminosité visuelle est très faible.

Curieusement, je trouve même le hibou M97 plus facile.

 

Michel

Posté
ca doit être comment toute ces galaxies au 130/900?

 

Elles sont toutes (sauf NGC2976, la quatrième du groupe M81 M82) faisables sans problèmes particuliers avec un 130, avec une réserve pour M101 qui est toujours un peu délicate, parce qu'elle est étendue, donc peu lumineuse sur sa surface. Mais bon, sous un ciel noir, on la voit aux jumelles, alors... :cool:

 

Les plus belles sont le couple M81 et M82, et M51.

  • 2 années plus tard...
Posté

Hey! même sans dobson cette approche est vraiment sympa, tu devrais nous faire une version audio pour se le repasser dans le mp3 pendant les heures de boulot... sans blague. Merci J H.

  • 3 années plus tard...
Posté

j'adore cette ballade cela va ètre le point de départ de mes observations je suis débutant avec un dobson Skywatcher 200/1200.

Dés que le ciel le permet je fonce :)

Posté

 

Mon grand désespoir est M101; c'est l'objet le plus délicat à visualiser de chez moi. C'est une galaxie vue de face, dont la luminosité visuelle est très faible.

 

Le jour où on conjugue à la fois une pollution lumineuse faible, un ciel de montagne et une transparence du tonnerre c'est une des plus belle qu'il m"a été donné de voir.

Posté

L'article « Important : Le dobson désinvolte : Une approche visuelle » par Jeff Hawke, est un pur chef-d'œuvre d'intelligence, où le plus fervent fana du Goto serait ébranlé dans ses convictions ! :p

 

Pas de nouvelles depuis 2011 de notre ami, d'ailleurs... :(

Posté
pur chef-d'œuvre d'intelligence, où le plus fervent fana du Goto serait ébranlé dans ses convictions ! :p

 

Et Toujours ce besoin irrésistible d'affirmer la supériorité d'une pratique par rapport aux autres.

Arfff... Fort heureusement, le dobsonisme n'a pas le monopole de la désinvolture.

 

Mais jôli déterrage de post. Jefffff!!!! Reviens !!!! On s'marrait plus intelligemment quand t'était là..

Posté (modifié)
... Fort heureusement, le dobsonisme n'a pas le monopole de la désinvolture.

...

 

:D

 

"Munf-V8Wqv8" via YouTube
ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash

 

(@miss M: :nono:, ceci n'est pas un message à caractère politique)

Clin d'oeil à Jeff Hawke: peu importe le type d'instrument désinvolte: tu mets en exergue ce qui fait la substantifique moëlle du plaisir observationnel :).

Mes doigts? Ils restent scotchés sur le focuseur :p

M40? Incontournable en raison de son caractère totalement exotique dans ce catalogue :p :p

Merci pour ce témoignage bien rafraîchissant :).

Modifié par starac
Posté (modifié)
Et Toujours ce besoin irrésistible d'affirmer la supériorité d'une pratique par rapport aux autres.

Arfff... Fort heureusement, le dobsonisme n'a pas le monopole de la désinvolture.

 

Pas du tout, c'était purement humoristique, punaise de punaise ! DE L'HUMOUR ! :rolleyes:

 

DE L'HUMOUR !!

 

Je me souviens juste du désinvolte de mon EQ3-2, un pur souvenir de bonheur ! :D

 

Et c'est encore DE L'HUMOUR, Cémoi, au cas où ce serait mal compris ! :D

Modifié par paradise
  • 2 années plus tard...
Posté

Superbe les balades de Jeff !

Juste une précision pour la grande Ourse, c'est Mizar la double et non Alcor ! En fait on voit Mizar à l'oeil nu, et Alcor est le test visuel (en arabe, "le défi"), mais ce sont des doubles visuelles ! Ensuite, si on agrandi, on dédouble Mizar, véritable binaire, et même multiple puisqu'il y a 4 étoiles, mais pas à notre portée !

Voilà

 

Eric :)

  • 4 années plus tard...
Posté

Superbe cette série de ballade, je suis en train de me préparer à l'observation et je réfléchis l'achat du matériel, mais ce qui m'effraye c'est de me "perdre" dans ma découverte de la voute céleste !!

 

Et la en feuilletant le fofo, je tombe sur le post de Jeff !! Génial !! Exactement le genre de support indispensable pour se lancer sans faire n'importe quoi au risque de se décourager ou de douter de ses capacités à faire de l'astronomie amateur.

 

Un gros Merci à toi !!

 

 

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