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Posté

C'est reparti pour les aventures malgaches avec un voyage plus à caractère personnel que les fois précédentes. Vous en découvrirez les raisons plus loin dans le CROA mais ça a eu pour conséquence que j'ai moins bougé une fois sur place.

 

Matériel embarqué: boitier Olympus E-620, zoom 12-60/2,8-4.0, zoom 40-150/4,0-5,6, fisheye 8/3,5, macro 502,8, trépied, planchette équatoriale à entrainement manuel (+métronome), intervallomètre, jumelles 8x20, ordinateur portable.

 

Jeudi 25 juillet:

34°C à Grenoble. Vol de Lyon à Amsterdam dans l'après-midi. Décollage d'Amsterdam en soirée.

 

Vendredi 26 juillet:

Arrivée à Nairobi en fin de nuit. Couverture nuageuse complète. Redécollage dans la matinée. Nous perçons rapidement le plafond nuageux qui disparaît complètement une fois au-dessus de l'océan. Nous abordons Madagascar à la verticale de Mahajanga. Un tapis de petits nuages démarre à l'aplomb des hauts-plateaux. Atterrissage à Antananarivo (1200 m) à midi. Vu du sol, il se confirme que la couverture nuageuse n'est pas bien dense avec de larges éclaircies. Par contre, la chemise à manches longues est de rigueur ainsi que la veste polaire en soirée. À la nuit venue, les nuages se sont développés et aucune étoile n'est visible.

 

Samedi 27 juillet:

Toujours froid et bouché au lever du jour. Taxi-brousse pour la côte. Dès que nous descendons des plateaux, le ciel se dégage avec seulement quelques nuages résiduels. La chaleur est aussi de retour. Pause repas à Maevatanana. Je connaissais déjà la cité du printemps éternel. Je crois que celle-là, c'est plutôt la cité de la canicule permanente. Il y a un moment de l'année où les maximales sont inférieures à 30°C? (PS: après recherches sur le net, c'est même 32°C le mois le plus froid). Arrivée à Mahajanga avec le soleil se couchant sur la mer. À la nuit, la Voie Lactée est bien visible mais il y a aussi des petits nuages.

 

Dimanche 28 et lundi 29 juillet:

Deux journées bien semblables. Ciel limpide au réveil puis de petits nuages se forment et persistent le soir sur fond de Voie Lactée. La chambre d'hôtel est orientée au Sud, au second étage. Le seul truc qui n'est pas pratique pour l'astro, c'est la grille contre les voleurs:

 

majunga_1308_033.jpg

 

Mardi 30 juillet:

Vent du large qui apporte une agréable fraîcheur. Par contre, il doit aussi ramener de l'humidité car la Voie Lactée n'est pas visible.

 

Mercredi 31 juillet:

Chaude journée. Arrivée de bancs de nuages en altitude dans l'après-midi. Ciel couvert le soir. Seul Vénus perce à travers les nuages. À 19 h 40, un avion passe assez bas, sous le plafond nuageux. Au bruit, c'est un avion à hélice. D'après un ami, les avions programment leur itinéraire pour conserver le plus possible de piste de dégagement à proximité de leur trajectoire. Dans le coin, Mahajanga dispose de la seule piste importe à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde. Il est vrai qu'en arrivant du Kenya, nous sommes non seulement passés au droit de Mahajanga mais nous y avons aussi effectué un virage.

 

Jeudi 1er août:

Il y a un vent important dès le lever du jour. Son appellation locale est Rivotra. C'est un vent de terre, ce qui n'a rien d'évident de prime abord, la ville se développant sur une péninsule. Ce vent en rafale maintient une certaine fraîcheur en ville. Il n’empêche pas le retour de quelques nuages en fin d'après-midi. C'est dommage car je voulais photographier un flash Iridium. De toute façon, je me rends compte qu'à l'heure prévue, 18 h 05, même si la nuit tropicale tombe vite, on est encore loin du crépuscule seulement 25 mn après le coucher du soleil. En visuel, même sans nuage dans la direction prévue, je ne distingue rien. Plus tard, j'envisageais aussi de faire quelques photos de la Voie Lactée depuis la rue devant chez belle-maman. Je comptais sur la foule se prélassant sur le seuil de la maison pour surveiller mes arrières pendant que je faisais les photos. Sauf qu'avec la fraîcheur, tout le monde est à l'intérieur. De toute façon, il y a des nuages.

 

Vendredi 2 août:

Le Rivotra est toujours là mais moins fort. Je tente un time-lapse du coucher du soleil sur la mer. Mes précédentes tentatives avaient montré une instabilité de mon trépied, rendant le résultat inexploitable. Cette fois, je cale mon appareil photo sur un sachet de riz lui-même posé sur un caillou au ras du sol. Ça rend le cadrage difficile même avec le liveview. L'horizon sera penché. Je lance la séquence à une image par seconde. J'espère aussi avoir le rayon vert que j'ai déjà eu au même endroit. Ça ne sera malheureusement qu'un rayon jaune prolongé. Je pense que la nébulosité importante à l'horizon y est pour quelque chose (photos ici).

 

À 22 h 30, la Croix du Sud est en train de se coucher. J'essaie alors quelques pauses sans suivi en direction du pôle sud céleste depuis le balcon de l'hôtel. Le plus technique, c'est d'arriver à caler l'appareil photo car le balcon est grillagé. En plus, la grille n'est pas plate mais incurvée. Je maintiens l'appareil en place à la main pendant les prises de vue. Le résultat est encourageant.

 

P8022830.JPG

F=12 mm. F/D=2,8. t=60s. ISO 800. jpeg direct du boitier.

 

À suivre...

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Samedi 3 août:

Vent toujours rafraîchissant. J'installe l'appareil photo au balcon à la tombée de la nuit.

 

P8032840.JPG

F=12 mm. F/D=2,8. t=22 s. ISO 800. jpeg direct du boitier.

 

Je lance une séquence toujours en statique quand nous rentrons nous coucher. Ce soir, il n'y a pas la queue d'un nuage sauf un petit Magellan. Une petite brise s'est maintenu en soirée, ce qui permet de rafraîchir l'appareil photo. 23°C en fin de nuit dans la chambre, trop grave la vague de froid.

 

P8032845.JPG

F=12 mm. F/D=2,8. t=60 s. ISO 800. jpeg direct du boitier.

 

Le résultat n'ayant rien d'extraordinaire, je n'ai pas poussé le traitement.

 

 

Dimanche 4 août:

Des nuages. Tout fout le camp. Ce n'est quand même pas le mauvais temps non plus, il ne faut pas exagérer. Néanmoins, à la nuit venue, le ciel n'est pas limpide.

 

Lundi 5 août:

Encore plus de nuages que la veille. Pour la première fois, les étoiles sont presque totalement masquées. Par contre, mes intenses cogitations me suggèrent de me mettre au time-lapse, faute de site adapté pour de l'astrophoto avec suivi. Il y aurait peut-être un truc à tenter en fin de nuit sur les nuages de Magellan. Je prépare le matériel en conséquence.

 

Mardi 6 août:

À 5 heure, alors que retentit l'appel à la prière, je n'ai pas le courage de me lever installer le matériel, ceci d'autant plus que je soupçonne le ciel de ne pas être clair, la nuit étant plus chaude que les précédentes. Ceci se confirmera au lever du jour. Après un passage dégagé en matinée, ce sont carrément de petits cumulus qui se pointent. À la nuit tombée, je tente un time-lapse avec les nuages donc. Histoire d'en rajouter une couche, les projecteurs du stade voisin sont allumés. Ça illumine les bâtiments au premier plan et aussi la fumée des stands de brochettes. Je tente quand même le time-lapse avec des temps de pause unitaires assez courts. J'espère que le stade va s'éteindre dans la soirée. De retour à 23 heure, le stade est éteint, le vent tombé, les nuages partis et, surtout, le time-lapse toujours en cours.

 

Extrait du time-lapse avant et après extinction du stade:

 

P8063186.JPG

 

P8063187.JPG

 

F=12 mm. F/D=2,8. t=4 s. ISO 800. jpeg direct du boitier.

 

C'est tout juste la fin de la batterie. J'installe la seconde batterie et je programme pour prendre les nuages de Magellan en fin de nuit. Entre temps, j'ai réalisé que je pouvais programmer un délai initial avant de lancer une série de photos avec l'intervallomètre. Donc, je mets une attente de 5 heures puis 60 pauses de 1 mn et rien pour les darks. Et je vais me coucher.

 

Je présenterai tous les time-lapses réunis à la fin du CROA.

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Salut Eric

un début de récit fleuve :)

Mais c'est qu'il pleut souvent dans ce pays :be:

j'attend avec impatience que tu quittes ce balcon et cette ville...

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Mercredi 7 août:

Le soleil se lève sur un ciel limpide. Je vais relever l'appareil photo mais il n'y a rien d'enregistré. Je soupçonne un problème de veille. Je fais un essai avec 10 mn puis 1 heure d'attente sans problème. Je pars alors dans les menus de l'appareil et je trouve une option Timer=4 h dans les options de connexion à un ordinateur. Affaire à suivre. Les petits cumulus sont de retour dans la journée.

 

majunga_1308_054.jpg

 

majunga_1308_055.jpg

 

Le soir, nouveau time-lapse mais au fisheye cette fois. Comme je le programme un peu tôt et qu'il fait encore jour, je ne sais pas si j'aurai le droit au stade, alors je programme le temps d'exposition un peu au petit bonheur. Très beaux nuages rougeoyant au coucher du soleil. Retour vers 23 heures. Le time-lapse est arrêté faute de batterie. Malgré quelques nuages, ça semble encourageant.

 

P8073479.JPG

F=8 mm (fisheye). F/D=3,5. t=60 s. ISO 800. jpeg direct du boitier.

 

Au fisheye, il y a trop de reflets parasites alors je retourne au zoom classique. Nouvelle tentative pour les nuages de Magellan. Il y a aussi pas mal de nuages.

 

Jeudi 8 août:

Lors de l'appel à la prière de 5 heure du matin, j'entends que l'appareil photo fonctionne bien. Par contre, lorsque les premiers rayons du soleil touchent les rideaux, je me rends compte qu'il y a toujours des nuages. Les photos confirment une victoire des nuages terrestres sur les nébuleuses de l'espace. En sortant, le patron de l'hôtel m'attrape pour me dire que c'est dangereux de laisser l'appareil au balcon. Des voleurs pourraient escalader la façade pour aller le voler, alors même que c'est au second étage et qu'un gardien dort dehors au pied du bâtiment toute la nuit.

 

Sinon, c'est la fin du ramadan et donc la nouvelle lune. Ça va limiter les possibilités en soirée. Il reste par contre encore quelques jours pour les nuages de Magellan. J'avais aussi prévu de tenter un coucher de lune sur le phare de Katsepy de l'autre côté, à 8 km. Ce soir, le point d'observation tombait sur le promenade du bord de mer, vers 19 h, une heure de grande affluence, ce qui est préférable en terme de sécurité. Malheureusement, les obligations familiales m'ont retenues au moment clé.

 

Vendredi 9 août:

Le ciel, c'est de pire en pire.

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Samedi 10 août:

Ciel totalement dégagé le matin. Ça tombe, c'est le jour de mon mariage:). Par contre, il y une légère couverture nuageuse quand nous sortons du restaurant au soleil couchant. Ça se dégage dans la soirée avec un ciel clair quand nous rentrons de boîte à 2 heures du matin. C'est une occasion unique de partir à la chasse aux Nuages de Magellan... que je ne vois pas à l'œil nu. Je fais quelques essais à main levée en me calant sur la grille du balcon. Je finis par trouver les deux nuages. J'hésite à lancer une longue série mais vue la grasse matinée prévue, ça veut dire que l'appareil photo va rester visible en plein jour plusieurs heures. Alors j'opte pour une séance rapide pendant que je me prépare à me coucher. Madame s'est déjà endormie en donnant la tétée à la puce. 3 darks, 5 pauses, 1 dark, je rentre le matériel et dodo.

 

P8113588.JPG

F=12 mm. F/D=2,8. t=60 s. ISO 800. jpeg direct du boitier.

 

Les nuages sont bien là :be:

 

Dimanche 11 août:

Time-lapse des nuages sur la ville pendant la sieste.

 

P8114138.JPG

 

Le time-lapse (chez Dailymotion).

 

Petit croissant de lune qui fait la course avec les nuages la nuit venue.

 

Lundi 12 août:

Le soir, le ciel est bien dégagé après une journée peu couverte. On dirait même qu'il y a un léger vent du large. Je fais une nouvelle tentative sur les nuages de Magellan. J'installe le matériel en allant me coucher avec départ retardé vers 3 h 30. Dans la nuit, j'entends que l'appareil photo s'est bien mis en route.

 

Mardi 13 août:

Je me réveille alors qu'il fait déjà jour, à 5 h 45. Je n'ai pas entendu l'appel à la prière. Je sors sur le balcon enlever l'appareil de la balustrade et le poser par terre pour une douzaine de darks. Je me rends compte que je n'ai pas le cache-viseur. Je continue comme ça pour les darks. Ça ne semble pas avoir eu beaucoup d'influence sur les photos. Par contre, mes photos semblent avoir un fond de pollution lumineuse variable. Est-ce que je me suis pris de la brume? Ou de la fumée au premier plan? Ça serait étrange en pleine nuit. Je crois qu'il est temps d'arrêter les frais concernant l'astrophoto en pleine ville.

 

L'analyse à postériori suggère plutôt que c'est le lampadaire à éclairage intermittent qui fait varier le fond du ciel. Sachant aussi qu'il n'y avait pas d'entrainement et des bâtiments fixes dans le champ, j'ai retiré le gradient avec un masque commun pour chacune des images. Ensuite, seulement, j'ai fait l'alignement sur une zone limitée de l'image puis j'ai additionné. Et voilà enfin un recadrage pour virer les bords mal alignés.

 

magellan_ptt.jpg

F=12 mm. F/D=2,8. t=67x1 mn. ISO 800. Traitement Iris. Recadrage à 50%.

 

Pleine résolution (1 Mo).

 

Le soir, le croissant de lune commence à blanchir le ciel par ailleurs bien dégagé.

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Mercredi 14 août:

Des voiles d'altitude se pointent dans l'après-midi en même temps que de petits cumulus. Tout ceci a l'air d'avoir disparu la nuit venue, le premier quartier de lune et les étoiles n'étant pas nébuleux. La Voie Lactée est encore discernable.

 

Jeudi 15 août:

Après une journée seulement troublée par quelques nuages à l'horizon, une fine couche arrive en soirée. Seules de petites trouées subsistent, qui ressortent en sombre à cause de l'éclairage de la lune. C'est du plus bel effet. À 23 h, les nuages s'en vont au nord en un front net. La lune est alors resplendissante. On voit distinctement les grandes mers à l'œil nu. De retour à l'hôtel, je veux profiter du spectacle aux jumelles. Malheureusement, je n'arrive pas à viser à travers les barreaux du balcon car c'est trop en latéral. Pour la Voie Lactée, c'est terminé. On repassera dans une dizaine de jours.

 

Vendredi 16 août:

Retour du Rivoutra.

 

La veille, j'ai fait de puissants calculs :p pour prévoir à la fin du mois de quel endroit je pourrai observer le soleil et Mercure se coucher sur le phare de Katsepy, de l'autre côté de la baie. Dans les données du problème, j'ai les coordonnées du phare qui est à une dizaine de kilomètres. Il fait 35 m de hauteur. Il est légèrement surélevé sur une colline. Pour ce dernier point, lors d'un passage au bord de la mer, je constate que c'est plus que légèrement. À vue de nez, je dirais 100 m. Il va falloir que je trouve d'abord une méthode pour évaluer cette hauteur et ensuite comment en tenir compte.

 

 

Nuit tombante depuis le balcon de l'hôtel:

 

majunga_1308_089.jpg

F=12 mm. F/D=2,8. t=1/60 s. ISO 800. jpeg direct du boitier.

 

À la nuit tombante, je tente quelques photos de la lune mais je ne suis pas bien armé avec le petit télézoom de mon boîtier même à 150 mm. Je regrette un peu de ne pas avoir pris le vieux 200 mm manuel mais d'un autre côté, il pèse le poids d'un âne mort (500 g) pour usage quasi-exclusif astro.

 

P8164408.JPG

F=150 mm. F/D=5,6. t=1/180 s. ISO 200. jpeg direct du boitier. Crop 100%.

 

Samedi 17 août:

Excursion aux grottes d'Anjohybe à 70 km par piste. De dégagé le matin, ça passe à de petits cumulus à midi dont certains s'étendent bien dans l'après-midi. 32°C à l'ombre durant la pause repas.

 

Nuages durant la pause repas:

 

majunga_1308_103.jpg

 

Grotte d'Anjohybe

 

majunga_1308_134.jpg

 

De retour sur la ville de nuit, on voit de loin les projecteurs du stade. Au dernier verre en terrasse, le ciel est presque complètement bouché et la lune a du mal à percer.

Posté

Dimanche 18 août:

Vent de mer marqué. Juste quelques nuages à l'horizon dans l'après-midi. Le soir, j'essaie trouver quelques étoiles vers le Pôle Sud Céleste en partant de la Croix du Sud. Avec la presque pleine lune, la pollution lumineuse et ma vue perçante, je ne trouve que alpha (mV=2,6) et beta (mV=3,0) de la Mouche. Ce n'est pas gagné pour une mise en station même approximative.

 

Lundi 19 août:

Toujours beau. Grosse lune qui se lève dans les lumières du couchant.

 

Mardi 20 août:

Je tente quelques photos de la lune se levant dans les lueurs du crépuscule alors qu'elle passe devant de petits nuages. Je ne parviens pas à faire ressortir les nuages par rapport à la lune qui est trop lumineuse.

 

P8204522.JPG

F=150 mm. F/D=8,0. t=1/125 s. ISO 200. jpeg direct du boitier. Crop 100%.

 

J'hésite aussi à partir sur un time-lapse de longue durée avec les nuages éclairés par la lune. Néanmoins, les nuages sont peu nombreux alors je reporte. Une fois la nuit venue, il n'y a carrément plus de nuage mais un petit vent frais.

Posté

Mercredi 21 août:

Par contre, les nuages sont revenus au matin. Le vent d'Est se maintient toute la journée.

 

Je vais au bord de mer pour photographier le phare de Katsepy et en évaluer la hauteur. Après correction de l'inclinaison des photos, je trouve une hauteur d'environ 30 m, la base du phare étant masquée par la végétation mais surtout un sommet à 110 m au-dessus du niveau de la mer. Vu de mon point d'observation, ça fait le milieu du phare à 34' d'arc au-dessus de l'horizon. Comme on est presque dans le plan de l'écliptique, il suffit de prendre la tangente de la latitude du lieu (15° sud) pour trouver que les astres se couchent 9' plus au nord. Ce n'est même pas un diamètre solaire. Par contre, ça peut jouer pour Mercure. Il reste à calculer l'endroit précis où se mettre.

 

P8214541.JPG

F=150 mm.

 

Crop_P8214541.JPG

Crop 100%.

 

Après une journée nuageuse, je me dis que c'est le moment pour faire le time-lapse nocturne avec nuages. Je le lance alors qu'une pleine lune jaunatre monte de derrière les immeubles voisins. Pendant que nous mangeons des glaces en bord de mer, les nuages se dissipent pour laisser place à un ciel limpide. La batterie elle-même lâche vers 23 h.

 

P8214612.JPG

F=8 mm (fisheye). F/D=3,5. t=10 s. ISO 800. jpeg direct du boitier.

Posté (modifié)

Jeudi 22 août:

Donc, c'est parti pour les calculs afin de déterminer à quel endroit de la promenade du bord de mer je dois m'installer chaque jour pour que Mercure ou le soleil interceptent le phare à la moitié de sa hauteur au coucher. La première difficulté est de travailler dans un système de coordonnées orthonormées, ce qui n'est pas le cas des latitudes/longitudes. Je choisis la projection Mercator qui est non seulement conforme (conservation des angles) mais dont le quadrillage reste aligné sur l'axe nord-sud en tout point (convergence des méridiens nulle). Je récupère les coordonnées du phare et celles de la promenade dans OpenStreetMap. On va considérer cette dernière comme linéaire. Il reste à trouver le point d'intersection entre la droite représentant la promenade et la droite passant par le phare en ayant la direction du coucher du soleil/Mercure. Trivial :D. Je fais une formule dans Excel pour répéter le calcul chaque jour. Dernière difficulté, les coordonnées obtenues sont en Mercator. Il faut que je bricole un peu pour repasser en latitude/longitude exploitable dans le GPS.

 

La nuit venue, j'essaie de regarder un peu le Pôle Sud depuis le balcon avant le lever de lune. En fait, depuis le balcon, j'ai deux lampadaires à proximité, un proche (<10 m) en latéral à droite, l'autre plus loin en diagonale à gauche. Ces deux éclairages fonctionnent de manière intermittente. Quand ils sont éteints en même temps ainsi que le stade municipal voisin, la visibilité n'est pas trop mauvaise. Pour ce soir, je distingue les deux étoiles suivantes de la Mouche (Delta à mV=3,6 et Gamma à mV=3,9 ) ainsi qu'une autre plus vers le pôle mais que j'ai du mal à localiser à cause des barreaux du balcon dans le champ de vision.

 

Quand on rentre de soirée, les nuages sont de retour alors je tente un nouveau time-lapse.

 

La vidéo de synthèse de tous les time-lapses balconnesques nocturnes (chez Dailymotion).

 

Vendredi 23 août:

Petits nuages en journée. Le stade est allumé à la nuit venue alors je ne vois pas grand chose du balcon. Voie Lactée au zénith quand on s'éloigne du stade. En arrivant au bord de la mer à 21 h, il y a une lueur manifeste à l'Ouest. Néanmoins, je doute que ce soit la lumière zodiacale. Je penche plus pour un effet de la lune sur l’humidité de la mer, l'astre sélène se levant dans notre dos.

 

Samedi 24 août:

Après les petits nuages de la journée, coupure de courant au coucher du soleil. Je ne sais pas si ça concerne toute la ville mais ça fait au moins un large quartier autour de moi. Faudrait que ça dure un peu pour vraiment en profiter. Malheureusement, le courant revient à 18 h 35.

 

Ensuite, j'ai repéré un flash Iridium qui doit se produire à 19 h 18. Avec une magnitude de -3,5, ce n'est pas le flash du siècle mais il devrait quand même bien se voir. Je sors sur le palier de la maison de belle-maman 2 mn avant l'heure. Je n'ai aucune difficulté à repérer le satellite. Par contre, la magnitude n'est pas au rendez-vous. En comparant aux étoiles voisines, on devait être à 1 ou 2. Il va falloir que je refasse les calculs avec les coordonnées précises de mon lieu d'observation.

 

PS: après reprise des coordonnées exactes, on est encore à mV=-3,1.

 

21 h 45, un coup d'œil dehors. Ciel dégagé au zénith avec quelques restes de nuages à l'Ouest. La lune est levée et toujours bien en relief. La Voie Lactée est visible au zénith malgré la lune.

 

On se boit des bières en terrasse de 23 h à 1 h 30. Des bancs de petits nuages passent par intermittence.

 

Dimanche 25 août:

Journée bien dégagée avec de rares nuages. Le Rivotra est de retour.

 

Le soir, il y a une nouvelle opportunité de flash Iridium, une vraie cette fois, à mV=-8,0. Heure prévue 19 h 12, en direction du sud (Az=151°) et assez haut (41°). C'est pile-poil ce qu'il faut pour le voir du balcon de l'hôtel. Alors que j'attends dans ma chambre, à 18 h 38, il y a une coupure de courant. Je me précipite au balcon: toute la ville a disjoncté. YES!!! Je retourne d'urgence préparer mon matériel mais déjà les quartiers voisins se rallument. Il ne reste que le notre et le suivant au Sud dans le noir. Je tente quand même quelques prises de vue mais visuellement, le ciel n'est pas terrible malgré la pollution lumineuse réduite.

 

coupure_ptt.jpg

F=12 mm. F/D=2,8. t=7x55 s. ISO 800. Traitement Iris. Retrait difficile de la pollution lumineuse.

 

Pleine résolution (3,7 Mo).

 

 

Je passe alors au plan flash Iridium. L'idée est de programmer l'intervallomètre avec des pauses de 1 mn de manière à ce que le flash tombe au milieu d'une pause. Je démarre une dizaine de minutes en avance avec des darks. C'est alors qu'à 19 h 07, la lumière revient définitivement dans la quartier. Tant pis, on continue. À 19 h 10, je repère sans difficulté le satellite. Je le suis des yeux. C'est qu'il va vite. Le flash se fait attendre. Je commence même à avoir du mal à le suivre alors qu'il descend sur l'horizon. Il y a vraiment un problème avec les prévisions de flash. Je consulte alors ma montre. C'est à peine le début de 19 h 12. Je relève les yeux plus haut dans le ciel, dans la direction prévue: le flash est là. J'étais parti sur un mauvais satellite. Même si je l'ai en partie raté en visuel, au moins c'est bien dans la boîte. Encore quelques vues puis des darks.

 

iridium3_ptt.jpg

F=12 mm. F/D=2,8. t=55 s. ISO 800. Traitement Iris.

 

Pleine résolution (2,5 Mo).

 

 

À 4 h du matin, quand je me lève pour fermer la porte-fenêtre du balcon, c'est tout bouché.

Modifié par Eric S
Lien vers time-lapse
Posté

Bonjour Eric :)

 

Eh bien, quel beau périple Malgache! tu en as de la chance d'avoir voyagé là-bas ...et mes félicitations pour ton mariage!

Et bravo pour ta motivation , elle est à saluer vivement!

 

Cependant, je me demandais, pourquoi ne t'es-tu pas plus éloigné des lumières citadines? tu aurais eu droit à un meilleur ciel...mais en tout cas, une chose est certaine: ton épouse est bien patiente de te voir tous les soirs collé à la fenêtre! :p

 

Merci pour cet effort de nous avoir fait partager tes soirées dans le Grand Sud!! :)

Posté

Cependant, je me demandais, pourquoi ne t'es-tu pas plus éloigné des lumières citadines? tu aurais eu droit à un meilleur ciel...

 

En fait, il n'est pas facile de s'éloigner des lumières de la ville. D'abord, on n'a pas de voiture sur place pour sortir de la ville. Ensuite, question insécurité, on ne peut pas se poser comme ça en pleine brousse, surtout à proximité de la ville. Mais déjà en ville, si j'avais accès à une terrasse dégagée en hauteur, style 3ème étage, je pourrais faire plus de choses.

 

La suite des aventures.

 

Lundi 26 août:

Nuageux. Chaud malgré un petit vent.

 

Mardi 27 août:

Nous avons terminé les démarches administratives en relation avec notre mariage alors nous pouvons partir en voyage de noce, non mais. Sauf qu'il ne me reste pas beaucoup de temps alors nous irons seulement dans l'ancienne maison de la belle famille.

 

Donc, nous partons pour la brousse en taxi-brousse. Au début, c'est 70 km sur la nationale goudronnée. À midi, pause repas à Ambovondramanesy (à vos souhaits). Le village comporte de l'éclairage public avec des lampadaires qui me semblent tout à fait en accord avec les recommandations sur la pollution lumineuse: ampoule installée en retrait du bloc pour un faisceau bien dirigé vers le sol sans trop de fuites latérales. En plus, je suis sûr qu'ils l'éteignent en seconde partie de nuit:p. Mais on ne reste pas là pour vérifier.

 

majunga_1308_287.jpg

 

On attaque la piste sous un ciel bien nuageux. Il y aussi du vent nerveux qui nous ramène la poussière du véhicule sur la gueule. Nous sommes encore sur la piste quand la nuit tombe. La base des nuages présente de superbes couleurs rouges. Nous parvenons à Besakoa au crépuscule. Besakoa, bien qu'enclavé, n'est pas à proprement parler un trou paumé. Il vit par et pour une aquaculture de crevette installée quelques kilomètres en aval dans l'embouchure d'un fleuve. Il y quelques milliers d'habitants. L'électricité et l'éclairage public fonctionnent de 17 h à 23 h. Les nuages mettent aussi en évidence de la pollution lumineuse au Nord due à l'usine de conditionnement je pense. Un halo est aussi visible au Sud-Est. De toute façon, on voit à peine quelques étoiles entre les nuages.

 

À 21 h, alors que le vent est tombé et que je suis déjà à l'intérieur, on m'appelle pour me dire que les étoiles sont bien visibles. Je sors et effectivement, la Voie Lactée est de toute beauté, bien formée. La pollution, heu, comment dire? Elle est couchée. Le seul problème, c'est que la propriété de la belle-famille, où nous logeons, est entouré d'arbres, ce qui limite la vue du ciel. Je tente rapidement quelques vues sans suivi. Si j'avais su, j'aurais lancé un time-lapse plus tôt. En attendant, c'est une série au grand angle où on voit tout de suite qu'il y a du potentiel puis une autre au fisheye. Je découvre d'ailleurs que la lentille frontale du fisheye est toute poussiéreuse du dernier time-lapse urbain.

 

file_12_ptt.jpg

 

file_fish_ptt.jpg

 

Détail sur les photos ici.

 

C'est aussi l'occasion d'inaugurer la frontale rouge. Ça fait des années que je me disais qu'il fallait que je m'en achète une même si ce n'est pas critique en astrophoto. Puis cet hiver, lors d'un raid en ski de rando, un coéquipier sort une frontale ultra-légère (13 g). J'ai alors deux neurones qui se connecte: on m'a offert la même en 2007 quand je suis parti de Poitiers. Elle traine depuis dans son emballage au garage. Et elle comporte une option led rouge.

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Mercredi 28 août:

Toujours le vent de terre qui devient nerveux en journée. Ciel complètement dégagé le matin qui voit passer quelques petits nuages l'après-midi. Autant dire que les conditions s'annoncent bonnes pour l'astro. À 18 h, je tente un time-lapse de la tombée de la nuit en augmentant progressivement le temps de pause jusqu'à la valeur théorique indiquée dans mes notes. Malheureusement, je ne sais pas d'où il sort ce temps là mais il est clairement trop court. On ne voit pas grand chose. En plus mon cadrage n'est pas très bon, il y a trop d'arbres dans le champ.

 

À 18 h 30, la Voie Lactée commence à être visible au zénith. Je termine le time-lapse à 19 h pour passer aux choses sérieuses. Je sors ma planchette équatoriale. Ça fait deux ans que je l'ai faite mais je n'ai jamais réellement eu l'occasion de m'en servir. En France, je suis passé à l'EQ2 d'occasion motorisée ultérieurement. Lors des précédents voyages à Madagascar, je n'ai pas pu disposer de longues soirées en brousse en l'absence de lune. Donc, à quelques essais près au dessus de Grenoble, c'est une inauguration.

 

J'ai un protocole de mise en station (mes) super compliqué incluant un transfert de photos vers un PDA et l'utilisation d'un programme personnel sur ce dernier qui me permet de calculer l'erreur de mes. Néanmoins, les discussions sur le forum m'ont convaincu que la mes n'était certainement pas si critique que ça pour du très grand champ. En plus, la flexion de la tête du trépied limite certainement la qualité du résultat. Donc, ce soir, ça sera mes au jugé.

 

Première série, je m'installe dans la cour. Je parts de la Croix du Sud et je me décale de 4,5 fois le grand axe. Ça tombe sur l'arbre des voisins mais ce n'est pas grave. J'oriente. Je vise au grand angle la Voie Lactée au zénith. Je dois mettre l'appareil en diagonale pour bien cadrer, ce qui renforce les porte-à-faux déjà pas négligeables par défaut. Ce n'est pas bon pour la stabilité mais au moins, je peux à peu près cadrer comme je veux, ce qui n'est pas le cas avec mon EQ2. Il reste un bout d'arbre dans le cadre mais on va faire avec. Et c'est parti pour une séquence. Toutes les 4 secondes, le métronome me donne le top et j'avance la vis d'une graduation. Quand j'arrive au bout de la vis, j'arrête. Comme premières sensations de la planchette, ça paraît stable. Seul le rappel est trop fort mais ça vient du porte-à-faux, pas uniquement de l'élastique.

 

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Face à ces résultats encourageants, je décide de passer au petit téléobjectif de 50 mm. C'est ambitieux mais j'ai confiance. Le premier essai est catastrophique en terme de suivi mais qu'est-ce qu'il y comme photons qui rentrent. J'insiste un peu en étant le plus léger possible sur la vis d'entrainement. C'est moins pire. Je fais une petite série. Le truc qui me rassure, c'est que non seulement les trainées sont perpendiculaires à la direction d'entraînement mais qu'en plus il y a un décalage cumulatif dans le sens des trainées, ce qui me fait supposer que le problème principal vient de la mes.

 

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Pause repas. Ensuite, je me déplace vers le terrain vague voisin qui est bien plus dégagé. Je m'installe sur le sentier qui le traverse car c'est le seul endroit plat que je trouve dans le noir. J'ai deux lampadaires au loin qui m’embêtent. Le halo de l'usine à crevettes est aussi bien visible mais d'effet très limité sur les photos. La Croix du Sud est presque couchée. Je repère vite la position du pôle céleste qui tombe bien évidement sur le seul grand arbre du coin. mes à la louche de nouveau. Je tente de prendre toute la Voie Lactée au fisheye mais l'inconvénient de l'œil de poisson, c'est qu'il est difficile de ne rien inclure du paysage dedans. Je suis aussi surpris par sa faible luminosité. D'après l'ouverture, il est 35 % moins lumineux que le grand angle mais à voir les aperçus sur l'écran de l'appareil, ça paraît beaucoup moins. Il faudra que je fasse des tests pour vérifier. En attendant, c'est parti pour une série. Il y a un petit vent qu'on ne sentait pas dans la cour de la maison. Ça permet de rafraîchir l'appareil photo. Après ça, je plie le camp et je rentre dormir.

 

fish_ptt.jpg

 

Détails des images ici.

 

 

Jeudi 29 août:

Même météo que la veille. 32°C à l'ombre à midi. C'est un peu tendu sur l'électricité, surtout pour le smartphone qui me sert à écrire les comptes rendus, à faire des relevés GPS pour le projet OpenStreetMap, à relever les emails voir à téléphoner. Ça manque d'un petit coup d'électricité le matin, style 2 heures comme dans certaines localités.

 

majunga_1308_223.jpg

 

J'effectue un repérage de jour sur le terrain vague d'à côté. De grand arbre, il n'est plus question. La veille, j'étais juste installé au pied d'un petit arbre.

 

Le soir, je tente un nouveau time-lapse dans la cour mais cette fois, j'oriente vers le sud avec un grand arbre dans le champ. Il n'a pas trop de branches mais un gros tronc, ce qui fait qu'il devrait moins bouger que les palmiers. Surtout, je pars sur un temps nominal de 1 mn et non 10 s. À vue d'œil, ça le fait pas trop mal. Je laisse tourner jusqu'au repas.

 

J'en profite pour regarder un peu avec mes jumelles. Elles ne sont pas optimisées pour l'astro (8x20) mais faute de grives... Dans la Croix du Sud, je ne vois pas grand chose et en particulier pas de boîte à bijoux. Je vais aussi voir vers le pôle Sud. À l'œil nu, j'arrive à voir les trois étoiles de l'Octant. Avec les jumelles, force est de constater que la zone du pôle est peu peuplée. Je suis ensuite la Voie Lactée jusqu'au zénith où il y a des gros amas. Enfin, je vais voir Omega du Centaure qui ressort sous forme d'une belle tache non résolue dans mes jumelles.

 

Quant au repas, ça traine. Il est 21 h quand je prends le chemin du terrain vague. Alors que je m'installe, les chiens des maisons alentour m'aboient copieusement. Il y a aussi le bruit du menuisier qui profite de l'électricité pour travailler. J'oriente l'azimuth à la boussole alors que pour la pente, j'utilise la droite reliant la Croix du Sud (presque couchée) à Béta de l'Hydre Mâle. J'affine ensuite avec mon logiciel sur PDA. La première étape est de se souvenir comment fonctionne le logiciel. Après quelques essais, ça me revient. Ensuite, il y a une étape où il faut identifier manuellement les étoiles de la photo supposée du pôle avec celles provenant d'un catalogue. À l'écran, les deux s'affichent, les premières en blanc, les secondes en vert. Il faut reconnaître les figures communes. Je tâtonne un bon moment avant de trouver. Verdict, c'est bon en horizontal mais 10° trop haut. Je corrige à la louche. Je repère un amas proche du zénith dans la Voie Lactée. Je vise dessus puis j'y vais pour une série. C'est alors que ma belle-sœur me fait remarquer que les étoiles sont en train de disparaître au Sud. Je continue mais les nuages rejoignent le zénith. J'arrête et constate que dès les premières photos, il y a des masques nuageux. Fin de partie.

 

La photo de cadrage préliminaire, la seule sans nuage:

 

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Détails ici.

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Vendredi 30 août:

4 h 35, le jour se lève et moi aussi pour pisser mais je me recouche. À 7 h, lever définitif. Des petits nuages allongés sont présents à l'horizon. Je suppose que ce sont eux qui m'ont dérangé la veille. Journée globalement nuageuse sans être totalement couverte. Le vent important est toujours présent. On se prend même un tourbillon de poussière en se baladant dans les environs l'après-midi. Comme le vent est de terre, on va dire qu'il éloigne l'humidité marine. Mais pour ce soir, ça semble mal parti.

 

J'opte pour un time-lapse avec le même cadrage que la veille en espérant que les nuages traversant le champ produise des effets intéressants. Néanmoins, les nuages se débandent. Je pense qu'ils présentent une forte composante thermique expliquant leur apparition dans la journée et leur disparition la nuit venue.

 

À 19 h 08, je regarde vers l'Ouest. Officiellement, la nuit astronomique est là depuis 18 h 51 mais il y a toujours une clarté qui fait ressortir les nuages en plus sombre. Pas doute, c'est la lumière zodiacale :).

 

Concernant les time-lapses, je suis limité par le signal thermique. Si j'allonge trop, le signal thermique monte, surtout avec ces températures tropicales. Si je raccourcis, le signal lumineux est faiblard. Par défaut, je travaille avec un zoom qui ouvre à f/2,8 en grand angle. C'est pire avec le fisheye qui ouvre à f/3,5 et que j'ai renoncé à utiliser en time-lapse. Il me faudrait une optique plus lumineuse. De nouveau connexion de neurones, il y a le 50 mm f/2,0 qui dort dans le sac à dos. Il cadre un peu serré pour du time-lapse avec premier mais on va quand même tenter quelque chose. Je fais quelques photos de paysages avec le zoom puis le 50 mm.

 

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Bande zodiacale à droite:

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Je passe au time-lapse à 50 mm en incluant les feuillages de deux arbres dans le champ ainsi que la Voie Lactée au début. C'est parti pour des pauses à 30 s.

 

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Vidéo regroupant les time-lapses de Besakoa (chez Dailymotion).

 

 

 

À 22 h, je vais faire un peu de visuel. Le petit nuage de Magellan est là mais reste faible dans les jumelles. Au zénith, de petits nuages sont présents devant la Voie Lactée.

 

Peu après, j'arrête le time-lapse pour mettre la baterie à recharger avant la coupure de courant. Avec l'autre batterie, je relance quelques paysages en grand angle.

 

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Comme la fin de l'électricité n'est pas très loin, je laisse filer une petite série jusqu'à la coupure pour voir la différence (pas de différence sur les photos). Je fais aussi un petit tour dans le quartier qui n'a pas d'éclairage public. C'est là qu'on se rend compte de la sensibilité de notre vue. On peut se déplacer à la seule lueur des étoiles.

 

Détails sur les photos et quelques clichés supplémentaires ici.

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Samedi 31 août:

Journée bien plus dégagée que la veille. Des cumulus plutôt isolés bourgeonnent bien.

 

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Time-lapse des nuages (chez Dailymotion).

 

Pour ce soir, je décide de partir sur une stratégie différente, à savoir faire les photos avec suivi avant le repas. Ça va s'avérer payant car des problèmes de réservation de taxi-brousse vont faire que nous ne mangerons que vers 22 h.

 

Donc, dès 19h00, je vais m'installer sur le terrain vague voisin. mes à la louche. Je me rate bien sur l'azimuth mais la présence de l'Oiseau de Paradis me permet de me repérer facilement. Après une correction, le PDA m'annonce une erreur résiduelle de 0,6° en horizontal et en vertical. Vues les flexions de mon dispositif, c'est largement suffisant. Je commence avec le 50 mm. Je me dit qu'il va y avoir du déchet à cause des vibrations mais en triant, je devrais quand même sortir quelque chose. Un objectif initial était la Croix du Sud en profitant du fait qu'elle est encore haute sur l'horizon en début de soirée. Néanmoins, il y a des nuages allongés au Sud. En plus, c'est la direction du centre du village où a lieu ce soir un gala évangélique avec projecteurs renforçant la pollution lumineuse. Alors, je change d'objectif. J'essaie de cadrer un amas dans la Voie Lactée, vers le zénith. C'est parti pour une série. On identifiera plus tard.

 

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Après, je vise un peu au hasard une zone de la Voie Lactée plus au nord.

 

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Vers 21 h, sur l'Ouest, un nuage ressort en noir sur la lumière zodiacale. Par contre, ça s'est amélioré au Sud. Je tenterais bien le Petit Nuage de Magellan. Cependant, je n'arrive pas à orienter l'appareil photo dans la bonne direction. Je devrais pourtant y arriver avec une rotule mais il y a toujours une partie du boitier qui vient buter contre la planchette. On va aller voir ailleurs. Je monte le zoom 12-60 que j'utilise à 12 mm. Je décide de cadrer la Voie Lactée en transversal et non en longitudinal comme la fois d'avant. Je rate un peu le cadrage, ce qui fait qu'elle se retrouve décalée et non au centre mais ce n'est peut-être pas plus mal. Je lance une série.

 

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Pendant ce temps là, je réfléchis à l'orientation pour le Nuage de Magellan. Il y a nécessairement une solution. Après la série sur la Voie Lactée, j'y retourne et je trouve la bonne orientation. Malheureusement, le porte-à-faux correspondant est important et renforcé par le poids du zoom, ce qui dévisse la rotule du support. L'appareil vient buter contre la planchette en accrochant au passage la prise de l'intervallomètre. Après plusieurs essais et malgré des serrages intenses des vis, je renonce. Je fais un cadrage décalé avec du paysage mais plus stable. Je fais quelques pauses juste pour tester.

 

magellan_besakoa_ptt.jpg

 

Détails sur les photos ici.

 

Il est temps de plier bagages. Alors que je fais les darks, je découvre un problème de contact avec l'intervallomètre. J'ai du faire ça en accrochant la prise. J'espère que c'est côté intervallomètre et pas côté boitier (PS: après essais en France, c'est bien le côté intervallomètre qui est endommagé, ouf!!!).

 

Il est temps de conclure sur ce site car nous partons le lendemain. Besakoa n'est peut-être pas le site absolu mais c'est quand même du très bon. Parmi les défauts, on note des sources de pollution lumineuses. Elles sont néanmoins locales et n'affectent pas en profondeur le ciel. J'aimerais bien avoir un de même qualité pas trop loin de chez moi en France. Et encore, je suis resté dans le village. Je ne me suis pas déplacé, par exemple en allant à l'autre bout de la piste de l'aéroport, ce qui pourrait poser des problèmes de sécurité et obligerait à être accompagné. Deuxième difficulté, c'est la chaleur. Ça induit un important signal thermique sur le capteur. J'imagine qu'avec des gros diamètres, on serait vite gêné par la turbulence. Ensuite, en latitude, avec 16°S, on n'est pas assez au Sud pour bien profiter des objets vers le Pôle Céleste comme la Croix du Sud ou les nuages de Magellan. Question météo, toute les nuits ne sont pas bonnes mais comparé à l'année écoulée en France, ça reste excellent. Enfin, il faut noter que la poussière est omniprésente et envahissante dans le village. J'ai rayé l'écran de mon smartphone en utilisant un stylet.

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Dimanche 1er septembre:

Taxi-brousse pour Mahajanga. Il tombe en panne à 12 km de la route goudronnée.

 

Quand le taxi-brousse tombe en panne:

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Le premier camion qui nous récupère pète son moteur 6 km plus loin. Un second camion nous amène enfin à la nationale. De là, un minibus nous prend jusqu'à Mahajanga. Nous arrivons à 17 h, ce qui correct, vu les problèmes rencontrés mais un peu tard pour aller voir le soleil et Mercure se coucher. Surtout nos bagages dont le trépied et l'intervallomètre sont restés sur le toit du taxi-brousse.

 

Le soir, on assiste à un concert en plein air. Avec les projecteurs (moyennement puissants) et les nuages de poussières soulevés par les spectateurs, on ne voit que quelques étoiles au zénith.

 

Lundi 2 septembre:

Chaud le matin puis le vent du large se met en route dans l'après-midi apportant une certaine fraîcheur mais aussi de la nébulosité. Par contre, il n'y presque pas de nuages. On nous appelle à 16 h pour nous signaler que nos bagages sont arrivés.

 

Le temps de passer les prendre, de retourner les poser à l'hôtel, je me précipite au bord de mer pour le coucher du soleil. Première erreur, j'oublie la feuille avec les notes sur les endroits où se placer. Ensuite, je pensais avoir rentré les points correspondant dans le GPS mais ce n'est pas le cas. Donc, je marche le long de la promenade de bord de mer pour trouver où voir le soleil derrière le phare de Katsepy à 10 km. Et le soleil descend alors je m'arrête et j'installe le trépied. Le soleil se couchera à côté du phare. Mais au moins, c'est un beau soleil rouge.

 

katsepy1_1.jpg

 

Ensuite, j'ai une demi-heure pour me positionner pour le coucher de Mercure. Je vais à un point qui, d'après mes souvenirs, devrait être le bon pour ce jour là. Je regarde dans Astromist la direction théorique de coucher. Je pointe à la boussole. Même si ce n'est pas précis, le phare est dans la bonne direction. Quelques minutes avant l'heure prévue, j'installe le trépied. Et je commence à faire des photos. Il ne fait pas encore nuit. En visuel, je ne vois rien, sur les photos non plus. Même si j'étais mal positionné, Mercure devrait être dans le champ. C'est alors qu'il y a des enfants de la rue qui commencent à me tourner autour. Je leur fais une photo du bateau ancré au large et je me casse.

 

De retour à l'hôtel, je constate que, ce jour là, je ne pouvais pas avoir le soleil se couchant derrière le phare mais que j'étais au bon endroit pour Mercure.

 

Plus tard, dans la nuit, la Voie Lactée est visible en dehors du centre-ville mais pas avec la même qualité qu'en brousse.

 

Mardi 3 septembre:

Vent du large qui s'installe dans l'après-midi avec peu de nuages, comme la veille. J'analyse les photos de la veille et en particulier les positions relatives du phare et du soleil. Je détecte un décalage d'une cinquantaine de mètres entre mes calculs et l'alignement réel. Cette fois, je rentre les coordonnée dans le GPS. Donc, le soir, je retourne au bord de la mer. Jour après jour, les points d'observation remontent au Nord. Pour le soleil, j'hésite un peu entre prendre mon calcul théorique qui conduirait à un décalage du phare par rapport au soleil mais faciliterait le calcul de la correction pour Mercure ou inversement utiliser la correction de la veille sans être totalement sûr du centrage. Finalement, je décide de rester sur le calcul initial. Effectivement, le phare n'est pas centré.

 

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D'après le décentrement qui équivaut à un tiers du diamètre du disque solaire, je calcule une erreur de positionnement de 30 m. Je remonte à la position théorique pour Mercure et je me décale de 30 m. Je m'assois sur le muret au bord de la promenade pour garder ma place alors que la foule commence à se faire nombreuse. Je suis installé en face du magasin d'une chaîne malgache de pizzeria. Quand l'heure arrive, j'installe le trépied mais la brise de mer est importante et l'appareil vibre. Je pousse les ISO au max puis je fais les photos mais toujours pas de Mercure en vue. Pendant ce temps là, Vénus me nargue bien plus haut. Il commence même a y avoir des étoiles au zénith. J'imagine que l'atmosphère à l'horizon, renforcée par l'humidité marine, me mange toute la lumière de Mercure. Il n'y a qu'à voir comment le soleil est atténué.

 

Détails et plus de photos sur les couchers de soleil ici.

 

Time-lapse (chez Dailymotion).

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Mercredi 4 septembre:

Route pour la capitale. J'ai pris un transport première classe. Outre le supplément de confort, il a le bon goût de partir plus tôt et d'arriver en centre-ville. Or il se trouve qu'un flash Iridium est prévu sur Antanarivo à 18 h 21. Départ théorique à 6 h 45, de mémoire 10 heures de route jusqu'à l'entrée de Tana, un peu plus pour le centre-ville. Ça fait dans les 17 h 00 à l'arrivée. Il reste une bonne heure pour poser les bagages à l'hôtel et trouver un point d'observation sécurisé, typiquement une terrasse de café. Ce n'est pas évident à cause des collines et de la direction prévue du flash. Je pense à la gare de Soarano.

 

En pratique, on part déjà avec 20 mn de retard. Beau temps le matin. Repas rapide, la compagnie de transport ayant passé commande à l'avance. Ensuite, le ciel est plus couvert quand on monte sur les plateaux. Et on arrive à l'entrée de Tana à 17 h 30. Je n'ai pas eu l'impression qu'on trainait mais on ne va pas non plus reprocher au première classe de moins bourrer que les taxi-brousses normaux sur les routes malgaches, question de sécurité. En tout cas, ça va être serré surtout que rapidement, on se mange les embouteillages. 50 mn pour 12 km. Enfin, on arrive à 18 h 20. Je descends et je regarde dans la direction prévue mais je ne vois rien. Trop de nuage? Mais on voit des étoiles par endroit. Pas la bonne direction?

 

Jeudi 5 septembre:

Le ciel se dégage dans la matinée avec un coup de chaleur. La bouillasse revient dans l'après-midi. Ce n'est pas un coin à faire de l'astro, Tana, au moins en cette saison.

 

Vendredi 6 septembre:

Petite couverture nuageuse le matin. Décollage à 13 h pour Nairobi. On passe rapidement au-dessus du plafond nuageux qui s'intensifie en allant vers le Nord avant de se clairsemer en quittant les plateaux. Comme à l'aller, on effectue un virage pile à la verticale de Mahajanga. J'en profite pour faire des photos:

 

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À gauche, la ville avec un petit trait représentant la promenade du bord de mer où je me suis installé pour les photos du soleil couchant. En face, à 10 km, le phare de Katsepy.

 

Ensuite, l'océan est complètement dégagé avant un retour progressif des nuages pour finir complètement couvert sur Nairobi. Vol de nuit pour la France.

 

Samedi 7 septembre:

Retour à Grenoble où il fait chaud.

 

Fin du CROA.

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Eh ben, encore une fois, quel périple ! J'aime bien le fait que le récit alterne entre scènes (et photos) de la vie quotidienne et morceaux d'observations astro, avec ces références à un ciel que je n'ai jamais pu voir... Même si les observations n'ont apparemment pas toujours été faciles, le voyage valait, semble-t-il, le coup !

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