Il était une fois la poste française.

[roger15]

Il était une fois la poste française.

 

 

Bonsoir à toutes et bonsoir à tous ,

 

Voici une information qui pourrait éventuellement intéresser les astronomes amateurs et les amateurs d'astronomie qui sont postiers en activité, postiers retraités (comme moi), conjoint de postier ou de postière, ou enfant de postier et de postières : ce soir, lundi 15 décembre 2014 à 20h45 la chaîne de télévision "Planète +" (programme n° 80 sur CanalSat) va diffuser une émission en trois parties sur la poste française intitulée "La poste, une histoire française" (voir : http://www.planeteplus.com/pid5855-videos-planete-plus.html?vid=1170184#pid5855-videos-planete-plus.html?vid=1170184&_suid=14186709651250046786694902387516) :

 

● d'abord, à 20h45, "LA GRANDE HISTOIRE DE LA POSTE" revient en 90 minutes sur la période qui s'étend de l'avènement de l'administration républicaine, à la fin du XIXe siècle, jusqu'au fonctionnement de la société anonyme d'aujourd'hui ;

 

● ensuite, à 22h10, "LETTRES DE GUERRE" se penche en 52 minutes sur le fonctionnement et le rôle de la Poste pendant les Première et Seconde guerres mondiales.

 

● enfin, à 23h15, "DANS L'ŒIL DU CORBEAU", évoque plusieurs grandes affaires judiciaires dont le point commun est une lettre anonyme.

 

Roger le Cantalien.

 

[Eric89]

Bonjour Roger, grande et belle histoire que celle de la Poste, merci.

J'ose espérer que les dirigeants actuels de cette institution auront à cœur de regarder et d'apprécier ce qui faisait la fierté des gens qui y travaillaient, l'acheminement du courrier en temps et en heure.

J'ai posté hier matin un courrier pour une (grande) ville située à 1h30 en voiture de chez moi, il m'a fallut payer 40€ pour être certain que mon destinataire le reçoive bien ce matin. Tout fout le camp ma bonne dame.

Cdt.

Eric

[Mathed]

Bonjour Roger, grande et belle histoire que celle de la Poste, merci.

J'ose espérer que les dirigeants actuels de cette institution auront à cœur de regarder et d'apprécier ce qui faisait la fierté des gens qui y travaillaient, l'acheminement du courrier en temps et en heure.

J'ai posté hier matin un courrier pour une (grande) ville située à 1h30 en voiture de chez moi, il m'a fallut payer 40€ pour être certain que mon destinataire le reçoive bien ce matin. Tout fout le camp ma bonne dame.

Cdt.

Eric

 

Bonjour Eric

 

Il me semble qu'il y a un léger paradoxe dans le message que tu veux faire passer, à savoir "tout fout le camp, c'était mieux avant".

 

En effet les tarifs postaux et ici en l'occurrence ceux de Chronopost sont basés sur un principe très très ancien; c'est la péréquation des tarifs imposée par une des missions de service public assignée à La Poste.

 

Hors pour "ta démonstration" tu prends soin d'indiquer que ton destinataire est à seulement 1h30 en voiture de chez toi, ce qui renforce l'idée, à juste titre, que tu a payé cher pour cet envoi. Je veux dire ici que si ton destinataire avait été à l'autre bout de la France, à 10 voire 12 heures de route, tu aurais payé exactement le même prix. Et ce principe de base essentiel, est celui mis en place par les PTT (donc au temps où tout allait mieux ) ; ancêtre de La Poste actuelle.

 

D'autre part, tu nous parles d'un courrier et pour la plupart des gens cela sera assimilé à une simple lettre. Hors si je me fie au tarifs Chronopost en bureau de Poste, un envoi coutant 40€ ne correspond pas à une simple lettre mais à un envoi étant dans la tranche 2 à 5kg et ça tu oublies de le dire.

 

http://www.chronopost.fr/transport-express/webdav/site/chronov4/users/chronopost/public/pdf/Tarifs_et_VPC/Tarifs_guichet.pdf

 

Maintenant, on est parfaitement en droit de penser que ces tarifs sont trop chers. Mais au fait que fait la concurrence?

 

http://www.tarif-colis.com/simulResult.php

 

Quant à la fiabilité et la régularité des envois postaux, là je serais tenter de te rejoindre.

 

Cordialement.

Modifié 16 décembre 2014 par Mathed
faute orthographe

[Eric89]

Ce n'est pas pour me rassurer car si je compte bien, je me suis en plus fait arnaquer, mon courrier étant loin d'atteindre les deux kilos, tout juste un kilo environ

En fait, j'ai cité cet exemple juste par-ce-que j'ai eu à l'envoyer hier et que le prix m'est un peu resté en travers de la gorge, mais je je ne désire pas en faire tout un plat.

Cdt.

Eric

Modifié 16 décembre 2014 par Eric89

[roger15]

Bonjour Mathed , et bonjour Eric89 ,

 

Merci d'être intervenu sur ce sujet pour aborder le prix des envois postaux.

 

Je voudrais cependant tenter de vous sensibiliser (et de sensibiliser tous les autres webastrams ) au rôle social des employés de La Poste et plus particulièrement à celui des facteurs en zone rurale, comme dans le Cantal. Pour cela, je vous renvoie à un message que j'avais posté sur Webastro le vendredi 4 septembre 2009 (voir : http://www.webastro.net/forum/showpost.php?p=690272&postcount=137).

Ce vendredi midi, nous sommes allés, mon épouse et moi, déjeuner dans un sympathique restaurant cantalien, à l'ancienne comme on n'en trouve hélas de moins en moins, et au moment de repartir, je vois arriver une factrice venue délivrer une lettre recommandée.

Au moment où elle quitte le restaurant je l'aborde et nous devisons pendant cinq minutes sur la distribution postale en zone rurale dans le Cantal (pour une fois je serai assez vague sur le lieu où a eu lieu cet échange pour ne pas causer d'ennui à cette sympathique factrice...). Et nous sommes tombés rapidement d'accord sur ce constat : la poste française est de moins en moins humaine... :(

 

Voici ce qu'elle m'a dit : « Régulièrement des gradés viennent de Clermont-Ferrand, autrefois ils venaient d'Aurillac, pour observer nos tournées avec une seule consigne : "ne perdez pas de temps à discuter avec les clients, livrez-leur leur courrier et puis repartez immédiatement !..." Eh bien, moi, Monsieur, sur ma tournée il y a une vieille femme, qui n'a pas de moyens de locomotion, et qui vit dans une ferme isolée où elle ne voit jamais personne, à part moi. Eh bien, tant pis pour les ordres des autorités supérieures, mais même si je n'ai pas de courrier pour elle, je passe chaque jour lui dire un petit bonjour et discute avec elle cinq minutes... »

 

Je lui ai répondu : « Vous avez tout à fait raison Madame, et surtout continuez comme ça !... »

 

Avant quelle ne reparte pour continuer sa tournée, je lui ai dit : « Vous savez, Madame, moi j'ai encore l'esprit PTT où on était fier d'arborer comme devise : "PTT les hommes qui relient les hommes" et où les responsables du Ministère des PTT 20 avenue de Ségur (Paris 7ème) adoraient souvent placer cette devise d'Antoine de Saint-Exupery : "La grandeur d'un métier est peut-être avant tout d'unir les hommes : il n'est qu'un luxe véritable, et c'est celui des relations humaines" (Terre des Hommes - février 1939) ».

Je n'ai qu'une chose à ajouter à ce que j'écrivais le 4 septembre 2009 : que dure le plus longtemps possible le service postal en zone rurale.

 

Roger le Cantalien.

[maire]

http://www.shpta.com/

[Areole Garner]

une autre époque, ma brave dame

[roger15]

Fin du TVG postal : une aventure vieille de 172 ans s'achève…

 

 

Bonjour à toutes et bonjour à tous ,

 

Figurez-vous que durant la nuit du vendredi 25 au samedi 26 juin 2015 le dernier TGV jaune de La poste a circulé entre Cavaillon (Vaucluse) et la gare de Lyon à Paris. Voir : http://www.20minutes.fr/marseille/1640847-20150627-marseille-dernier-tgv-postal-quitte-cavaillon-samedi.

 

 

 

L'excellent livre "Du char à bancs au TGV - 150 ans de trains de voyageurs en France" paru aux éditions de La Vie du Rail en 1982 :

 

 

indique en effet ceci à la page 26 :

 

« “Hier, pour la première fois, les journaux de Paris nous sont parvenus par chemin de fer. Les journaux, distribués à sept heures dans la capitale étaient à midi et demi entre les mains des abonnés d'Orléans.” Cette information, lue dans le “Journal du Loiret” du mercredi 17 mai 1843, peut nous paraître bien anodine. Il y a cent quarante ans, elle était surprenante. »

 

Pour bien apprécier l'extraordinaire nouveauté de cette distribution par la poste des journaux de Paris du jour même, il faut savoir que le mardi 2 mai 1843 était inaugurée la première ligne de voyageurs en France reliant Paris à une grande ville de province, en l'occurrence Orléans, la préfecture du Loiret, par deux des quatre fils du roi des Français Louis-Philippe 1er : le duc de Nemours et le duc d'Orléans. Le premier train de voyageurs est parti de l'embarcadère du jardin des Plantes (à l'emplacement de l'actuelle gare d'Austerlitz) à six heures et demie du matin, puis deux autres trains sont partis à sept heures et à sept heures et demie, et enfin le quatrième et dernier train s'est ébranlée, avec les deux ducs royaux, à huit heures du matin. Les trains devaient rouler à la vitesse considérable de douze lieues à l'heure !… (soit 56 kilomètres à l'heure, avec une lieue tarifaire de 2 400 toises ou 4,678 kilomètres). A midi et quart le quatrième train s'arrête au débarcadère d'Orléans, après avoir parcouru les 119 kilomètres du parcours en deux heures et quinze minutes (soit à la moyenne incroyable pour l'époque de 52,89 kilomètres heure).

 

A titre d'information, une diligence mettait 29 heures en 1789 pour effectuer les 120 kilomètres du parcours routier entre Paris et Orléans ; donc avec une moyenne totale de 4,14 kilomètres à l'heure. La vitesse maximale des diligences était de neuf kilomètres à l'heure, mais il y avait des arrêts où l'on faisait reposer les chevaux, et restaurer les passagers. Généralement ces arrêts étaient à l'enseigne "A l'auberge du cheval blanc". Aujourd'hui certains existent toujours mais sont devenus des restaurants ou des hôtels-restaurants. Dans mon enfance, il y avait dans ma ville natale (Antony, à l'époque simple commune du département de la Seine, aujourd'hui sous-préfecture du département des Hauts-de-Seine) sur la route nationale 20 le premier relais de poste depuis Paris devenu le restaurant "A l'auberge du cheval blanc" (pour l'anecdote, c'est devenu aujourd'hui un office notarial ).

 

Voici, à titre de curiosité, le parcours détaillé en diligence entre Paris et Orléans tel qu'on le trouve dans "L'état général du service des diligences et des messageries royales de France" paru en octobre 1788 pour l'année 1789 [d'après l'unique exemplaire prêté par le "Musée de La Poste" 34 boulevard de Vaugirard 75015 Paris aux éditions de "La Vie du Rail", ouvrage paru en mars 1984] :

 

 

* Première journée de voyage : Départ de Paris à 11 heures du matin Þ actuelle route nationale 20 Þ Bourg-la-Reine ["Bourg-Égalité" pendant la Révolution] à 2 lieues (9 km) Þ Antony à 3 lieues (13 km) Þ Longjumeau à 4 lieues (18 km) Þ Monthléry à 6 lieues (27 km) Þ Linas à 7 lieues (31,5 km) Þ Arpajon à 8 lieues (36 km) Þ Étrechy à 11 lieues (48,5 km) Þ Étampes à 13 lieues (58,4 km) pour y souper (aujourd'hui on dirait pour y dîner) et pour y coucher à une auberge. Au total 13 lieues, soit 58,4 km, ont été effectuées lors de cette première journée de voyage.

 

* Deuxième journée de voyage : Départ d'Étampes à 13 lieues de Paris (58,4 km) dans la matinée (après avoir déjeuner, on dirait aujourd'hui après avoir pris le petit déjeuner) Þ Monnerville à 16 lieues (72 km) Þ Angerville à 17 lieues (76,5 km) Þ Toury à 20 lieues (90 km) pour y dîner (on dirait aujourd'hui pour y déjeuner) Þ Chevilly à 25 lieues (112,5 km) Þ Orléans à 28 lieues (126 km), à quatre heures de l'après-midi. Le parcours routier en diligence avait donc duré en tout 29 heures pour 126 kilomètres.

 

Donc, deux heures et quart contre vingt-neuf heures auparavant, la poste de 1843 a su choisir un nouveau moyen de transport ultra-rapide (et même révolutionnaire !…) pour l'époque. La poste saura s'en souvenir et mettra en circulation dès décembre 1844 le premier ambulant sur la ligne Paris à Rouen. Pour l'histoire détaillée du début des services ambulants en France jusqu'à la Première guerre mondiale on lira avec intérêt l'ouvrage de Jean Durand et Rémy Plagnes "L'époque héroïque des bureaux de poste ambulants - des origines à 1914" (édition du Comité d'entraide du personnel des PTT de la Ligne de l'Ouest, paru en mai 1983).

 

 

 

 

Roger le Cantalien.