La Poste livre toujours le courrier qu'on lui a confié, même avec un léger retard.

[roger15]

La Poste livre toujours le courrier qu'on lui a confié, même avec un léger retard de 90 ans.

 

Bonjour à toutes et bonjour à tous ,

 

Voici l'aventure, peu banale qu'a vécu le vendredi 21 novembre 2014, Madame Reine Perrot en allant relever le courrier, comme tous les jours dans la boîte aux lettres de leur maison située au lieu-dit "La Croix Magnin" de la commune de Voulgézac (département de la Charente) peuplée de 264 habitants (http://fr.wikipedia.org/wiki/Voulg%C3%A9zac). « Quand j'ai aperçu cette carte, je n'ai pas compris sur le moment, je croyais que la factrice avait fait une erreur. » Le lendemain, son mari Claude Perrot interroge la préposée aux lettres. La factrice lui a répondu : « Une enquête devait être menée au centre de tri postal pour savoir pourquoi la carte a mis autant de temps pour faire une vingtaine de kilomètres et surtout comment elle est réapparue… »

 

Toujours sans réponse, le septuagénaire né à Voulgézac et féru d'histoire locale a mené sa petite enquête. Il a étudié de près la carte. Côté recto, on distingue l'immeuble de l'ancienne Poste centrale d'Angoulême, place Francis-Louvel. Et côté verso, le cachet de la Poste en date du… 20 novembre 2014 :o . Ce n'est pas l'unique anachronisme visible sur la missive. « Le timbre a disparu mais une abréviation écrite au stylo bille prouve que la carte a été timbrée », remarque Claude Perrot. Toujours au stylo bille, ont aussi été ajoutés le code postal et le chef-lieu de canton, Blanzac. « Le nom ne comporte qu'un seul ‘‘r'' mais dans la famille, on a longtemps écrit Perrot avec un ou deux ‘‘r''. Pour le prénom, qui est indiqué par son initial, un C, j'en ai déduit qu'il ne pouvait s'agir que de ma tante Célestine. »

 

La lecture du texte, rédigé dans une très belle écriture, a fini de convaincre Claude Perrot que la carte avait bien pour destinataire sa grande-tante Célestine, mariée à un frère de son grand-père, Louis Perrot. « Dans un coin de la carte, on lit un message pour sa fille Marguerite de la part d'Henriette. Les deux gamines ont bien été amies, un jardin séparait leur maison. » Plus tard, cette même Henriette a enseigné le catéchisme au petit Claude. « Son père était fonctionnaire à la préfecture d'Angoulême et il possédait une maison de campagne à Voulgézac, où son épouse venait régulièrement avec sa fille avec pour distraction préférée la pêche aux écrevisses dans la Boëme. » Dans sa missive, elle demande à Célestine de récupérer les balances à écrevisses laissées sur le toit des voisins de la famille Dalidet. Cet ultime détail permet à Claude Perrot de dater la carte avant 1927. « Les Dalidet ont emménagé dans une nouvelle maison sur la place du village en face de l'église, qui a été construite en 1927. »

 

Voici la photographie de Claude Perrot montrant le recto de la fameuse carte postale (http://www.sudouest.fr/2014/12/26/la-carte-met-90-ans-pour-faire-20-kilometres-1779522-1171.php) :

 

 

Cette histoire m'a beaucoup ému :wub: , moi le postier retraité, de savoir que cette carte postale a fini par atteindre le neveu de la destinataire, même avec 90 années de retard.

 

Roger le Cantalien.

 

 

Modifié 28 décembre 2014 par roger15

[Lolo]

Cela a dû faire tout drôle à cette dame.

[Eric89]

Roger me corrigera si je fais erreur, mais il me semble que cela s'est déjà produit il y a déjà quelques années. Si mes souvenirs sont bons, c'est un wagon des chemins de fer qui avait été rangé sur une voie de garage pendant la première guerre mondiale. Ce wagon contenait des sacs postaux remplis de courrier, qui a été acheminé vers leurs destinataires, même si les timbres étaient périmés depuis longtemps

Cdt

Eric

[Fred_76]

Ah bah, mon fils attend toujours son cadeau de Noël parti le 5 décembre. Je vais lui dire d'être patient !

[roger15]

Ah bah, mon fils attend toujours son cadeau de Noël parti le 5 décembre. Je vais lui dire d'être patient !

Bonjour Frédéric, le Havrais,

 

Effectivement, ton fils recevra sans doute bien son cadeau de Noël avant le 25 décembre 2104. :D Ce sera peut-être à l'époque la Galactyloposte Solaire qui le lui remettra.

 

Roger le Cantalien.

[roger15]

Roger me corrigera si je fais erreur, mais il me semble que cela s'est déjà produit il y a déjà quelques années. Si mes souvenirs sont bons, c'est un wagon des chemins de fer qui avait été rangé sur une voie de garage pendant la première guerre mondiale. Ce wagon contenait des sacs postaux remplis de courrier, qui a été acheminé vers leurs destinataires, même si les timbres étaient périmés depuis longtemps

Cdt

Eric

Bonjour Éric,

 

Je ne connais pas cette anecdote. Peux-tu te renseigner ou alors nous indiquer où tu en a pris connaissance ?... Personnellement, ce qui me surprends dans ton récit c'est que cela se soit produit lors de la Première guerre mondiale (donc entre 1914 et 1918), où seule la partie Nord-Est de la France était occupée par les armées allemandes. En revanche si cela concernait la Seconde guerre mondiale (et spécialement lors de la débâcle de l'armée française en mai/juin 1940) elle me semblerait beaucoup plus plausible.

 

En revanche, si l'on remonte une guerre franco-allemande plus tôt (donc à l'époque de la guerre franco-prussienne de 1870/1871) il y a le très célèbre épisode (qui du moins était célèbre à l'époque de la poste du temps des PTT) des "boules de Moulins" avec des lettres expédiées fin décembre 1870 et en janvier 1871 qui furent insérées dans des cylindres en zinc rendus étanches par soudure. Aucune des 55 "boules de Moulins" (contenant chacune entre 500 et 600 lettres) mises à l'eau ne fut récupérées par des filets tendus sur la Seine à Paris, derrière les lignes ennemies... :( Ce n'est qu'après la fin de la guerre de 1870/1871 qu'on retrouva entre 25 et 30 "boules de Moulins" la plupart du temps dans de la vase sur les bords de la Seine en Normandie, les dernières lors de l'inondation de Paris en 1910. Ensuite, ces fameuses "boules de Moulins" tombèrent dans l'oubli jusqu'à la Seconde guerre mondiale.

 

Voici à quoi ressemblait une "boule de Moulins" (http://timbresbordeaux.blogspot.fr/2013/01/les-boules-de-moulins.html) :

 

 

Et voici une lettre datée de Bordeaux le 31 décembre 1870 expédiée à Monsieur Eugène Marchand 64 rue de la Contamine à Paris (17ème arrondissement ; l'indication "Batignoles" fait référence à l'ancienne commune des Batignolles du département de la Seine, annexée par Paris le 1er janvier 1860. Voir mon sujet sur Webastro sur cette annexion par Paris des communes limitrophes de la capitale française : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=27276) par Moulins (Allier). Cette lettre a été reçue à Paris le 25 juin 1873.

 

 

Sur l'histoire, détaillée, des "boules de Moulins" l'on consultera avec intérêt deux sites Internet : http://ballons-montes.com/historique/boules-de-moulins et http://papi.reytier.pagesperso-orange.fr/html/boulmou.htm. L'on y apprendra dans le second lien Internet qu'environ une quarantaines de "boules de Moulins" restent encore à découvrir. La dernière l'ayant été en 1992 en "Normandie" (sans plus de précision, si un webastram le sait qu'il soit gentil de nous l'indiquer ).

 

Bien cordialement à toi Éric.

 

Roger le Cantalien, postier retraité.

Modifié 29 décembre 2014 par roger15

[Eric89]

Bonjour Roger, je viens de faire une recherche sur notre ami Google et la seule référence que j'ai réussi à trouver, concernant l'anecdote citée plus haut, fait référence à la guerre de 39/45 comme tu l'as si bien deviné. Cela s'est passé dans les années 1980 et le courrier est arrivé avec 40 ans de retard, ce qui semble effectivement correspondre au moment de la débâcle. Désolé, mais je n'avais qu'un vague souvenir d'un journal télévisé où il avait été question de ce courrier resté 40 ans oublié, dans un wagon sur une voie de garage.

Cdt

Eric

Modifié 29 décembre 2014 par Eric89

[roger15]

Bonjour à toutes et bonjour à tous ,

 

Une lettre postée le lundi 22 janvier 1877 dans le village de Sains-du-Nord (département du Nord) a mis 138 ans pour parcourir dix kilomètres afin d'être délivrée en juin 2015 au domicile de Madame Thérèse Pailla à Trélon (également dans le département du Nord) l’arrière-petite-fille du destinataire initial en 1877. Comme quoi, comme je l’ai dit dans ce sujet « La Poste livre toujours le courrier qu’on lui a confié, même avec un léger retard. ».

 

Voir l’article du Figaro qui relate cette aventure assez peu banale : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/12/01016-20150612ARTFIG00165-une-femme-recoit-un-courrier-poste-il-y-a-138-ans.php.

 

Pour voir le texte complet du contenu de cette lettre du 22 janvier 1877 : http://www.lavoixdunord.fr/region/une-lettre-envoyee-de-sains-du-nord-arrive-a-trelon-138-ia12b0n2881138.

 

Roger le Cantalien.

[roger15]

Bonjour à toutes , et bonjour à tous ,

 

Grâce à "La Voix du Nord" on en sait plus sur cette surprenante lettre qui aurait mis 138 ans pour faire 10 kilomètres : c’est en fait une curieuse plaisanterie d’un collectionneur qui l’a remise très récemment en circulation dans le service postal. Grâce à cette plaisanterie Madame Thérèse Pailla, octogénaire, a pu récupérer cette lettre destinée à son arrière-grand-père.

 

 

 

Pour d’autres précisions, voir le site Internet de "La Voix Du Nord" : http://www.lavoixdunord.fr/region/trelon-la-lettre-datee-de-1877-et-recue-en-2015-ia12b0n2883203

 

Roger le Cantalien.