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Bonjour à tous,

 

J'ai enfin pu passer une soirée digne de ce nom derrière l'oculaire hier soir. Enfin, car ça faisait vraiment très longtemps que je n'avais pas pu contempler les merveilles du ciel : habiter Bogotá a ses avantages, mais pas pour l'astro, car les 2600 mètres d'altitude sont anéantis par une pollution lumineuse démentielle, des nuages tropicaux omniprésents et une atmosphère instable lors des éclaircies. Je n'ai jamais pu observer depuis là-bas (je n'avais pas de télescope à disposition non plus, juste des jumelles au cas où), ma dernière observation digne de ce nom remontant à janvier 2013, chez Raymond et Nadine à l'Hacienda des Étoiles aux franges du désert d'Atacama au Chili; peu mais bien, donc, mais je préférerais tout de même pouvoir observer plus souvent. Ça tombe bien, je suis de retour en Suisse.

 

Tout ça pour dire que c'était avec une certaine anticipation que j'attendais ce moment, d'autant plus que je venais d'acheter un ethos 8 quelque jour plus tôt : j'avais préparé une orgie de galaxies (n'ayons pas peur des mots) pour l'occasion, épluchant les listes de 'Bruno, de la RASC, le fil du keskifovoir, et j'en passe, constituant une liste d'une bonne trentaine d'objets à passer au crible. En quelques heures. On ne va pas faire durer le suspense trop longtemps : je n'ai pas tout observé. Pas grave, je compte bien y retourner :) Pour une première, je ne voulais pas m'aventurer trop loin dans les montagnes, j'ai choisi un terrain militaire juste à côté de chez moi : l'armée suisse ne faisant la guerre que durant les heures de bureau, c'est très tranquille le week-end (et le soir). Entouré de forêt, bien sombre malgré un halo pile au sud (pas de bol), ça a bien fait l'affaire.

 

J'arrive à 22h15, le ciel est bien dégagé et assez clair, même s'il fait frais et qu'une bise assez forte souffle en rafale : pas grave, je suis bien habillé. Je commence par ajuster la collimation de mon XT10 à l'aide d'un laser barlowté et d'un cache troué : jusque-là ça va, je n'ai pas tout oublié. Je passe ensuite un bon quart d'heure le nez en l'air, jetant de temps à autre un œil à une carte du ciel, histoire de me réaccoutumer au ciel de printemps; ça revient vite :)

 

J'entame la soirée avec Venus, mais le télescope pointé bas vers l'ouest prend la bise de plein fouet, ça vibre, l'image n'est pas terrible et je me fais du soucis pour la suite - heureusement la bise se calmera un peu, et mes cibles suivantes sont pour la plupart bien plus hautes. Jupiter se laisse bien mieux apprivoiser, à 150x dans l'ethos 8 les bandes sont bien définies, la géante gazeuse est très jolie flottant ainsi dans l'espace. Par contre ses satellites me déclarent haut et fort ce qui était moins évident à grossissement plus faible : mon tube a de l'astigmatisme. Après l'échauffement, il est temps de passer à ce pour quoi je suis là : la moisson de galaxies.

 

Je commence par le triplet du Lion. Je le trouve sans problème, M65 me semble peu définie, M66 plus intéressante (j'entrevois un soupçon de structure en vision décalée) et NGC3628 assez éthérée, aplatie, sans beaucoup de détails : je ne vois pas de hamburger. Un peu déçu. Et comme ça fait longtemps je n'ai pas le contexte pour savoir si c'est le trio qui est décevant, le ciel peu coopérant, ou mes yeux pas encore assez habitués, d'autant plus après avoir observé Jupiter. Je continue dans le Lion avec l'autre groupe de galaxies Messier : M95, M96, M105 et NGC3384, et de mémoire une autre encore un peu plus haut; ayant oublié de prendre un crayon avec moi je n'ai pas pu noter sur le moment, et maintenant en regardant le PSA je ne saurais pas dire de laquelle il s'agit. Mais ces galaxies me semblent mieux définies que le groupe précédent.

 

Je jette ensuite un œil à la double γ du Lion, elles sont bien séparées à 150x et me semblent de mêmes teintes, et j'imagine quelques instants γ leonis b, la supergéante gazeuse orbitant autour de la plus brillante des deux étoiles. Je pars ensuite un poil plus haut, pile poil entre γ et ζ : ici dans le cou du Lion se cache Hickson 44, un groupe de 4 galaxies bien serrées. Je n'en vois que 2, mais bien distinctement ; en regardant la carte plus tard je suppose qu'il doit s'agir de 3190 et 3187.

 

Je fais ensuite une petite pause galaxie, et m'en vais l'amas de la Ruche, M44, qui me faisait de l'œil depuis tout à l'heure à côté de Jupiter. Il sort du cadre de mon panoptic 24, mon plus faible grossissement, et au centre me semblent ressortir 3 étoiles plus fine, mieux définie. Très joli.

 

Après les galaxies félines du Lion, place aux canines des Chiens de Chasse. Je trouve M51 facilement, et je passe un bon bout de temps à la détailler: d'abord au pano 24 qui me sert de chercheur, puis au Nagler 13, et ensuite à l'Ethos 8 où le contraste plus élevé la fait vraiment ressortir : je distingue les bras de la spirale en vision décalée sans problème - magnifique, ma plus belle prise de la soirée. Je me dirige ensuite vers M3 (j'ai un faible pour les amas globulaires) : bien défini, j'aime ce fourmillement d'étoiles, même si le cœur n'est pas résolu à 150x.

 

La bise souffle de plus belle, je commence à avoir froid malgré les couches, je me décide pour une dernière cible : NGC4631, la galaxie de la baleine. Je met du temps à m'orienter dans cette région du ciel sans beaucoup d'étoiles pour se guider, mais je finis par la cerner dans mon oculaire. Je la trouve assez mal définie, je vois peu de détails, et je ne vois pas le baleineau. Tant pis. Un dernier coup d'œil au PSA et à mes notes me rappelle que NGC4656, la galaxie de la canne de hockey, est juste à côté. Je la trouve rapidement, de légères voiles grisâtres sur le fond noir, et il me semble un instant entrevoir sa forme inhabituelle en vision décalée. Je plie ensuite bagage, j'ai vraiment trop froid - plus l'habitude après avoir vécu sous les tropiques? :D

 

Toujours est-il que ce furent de bien agréables retrouvailles avec le ciel, et que maintenant que j'ai mon télescope sous la main ainsi que de meilleures conditions d'observation je compte bien en profiter autant que possible. Merci de m'avoir lu si vous êtes arrivé jusque là :D

Posté

Bonjour Julon :)

 

Ca doit faire du bien de retrouver le chemin des étoiles :p

 

Ça tombe bien, je suis de retour en Suisse.

Dans quel coin de Suisse es-tu :?:

 

NGC4631, la galaxie de la baleine. Je met du temps à m'orienter dans cette région du ciel sans beaucoup d'étoiles pour se guider, mais je finis par la cerner dans mon oculaire. Je la trouve assez mal définie, je vois peu de détails, et je ne vois pas le baleineau. Tant pis.

Oui, le Baleineau est assez faible (mag12) et très petite (1,7' x 1' d'arc), il faut un très bon ciel pour l'observer correctement :confused:

 

m'avoir lu si vous êtes arrivé jusque là :D

Tout le plaisir est pour moi :)

Posté (modifié)

Salut Dédé :)

Ca doit faire du bien de retrouver le chemin des étoiles :p

Oh que oui, je vais d'ailleurs en remettre une couche ce soir

Dans quel coin de Suisse es-tu :?:

À Romont, à une quarantaine de km au nord-est de Lausanne, pas très loin de Gruyères; faut d'ailleurs que je change ma signature et mon avatar :)

Oui, le Baleineau est assez faible (mag12) et très petite (1,7' x 1' d'arc), il faut un très bon ciel pour l'observer correctement :confused:

Ok, ça explique pourquoi je n'ai pas vu le bestiau :)

Modifié par julon2000
Posté

Magnifique retour au bercail astronomique :)

 

C'est bien vrai que les observations à l'équateur ne sont guère favorisées,l'humidité et la turbu sont bien souvent rhédibitoires, une fois le ciel dégagé des nuages océaniques...

Bon cieux :)

Posté
Magnifique retour au bercail astronomique :)

 

C'est bien vrai que les observations à l'équateur ne sont guère favorisées,l'humidité et la turbu sont bien souvent rhédibitoires, une fois le ciel dégagé des nuages océaniques...

Bon cieux :)

 

Effectivement, et bien malheureusement car sur le papier pouvoir observer un mélange de ciels du Nord et du Sud lors de nuits de 12h, c'est bien alléchant, d'autant plus à plus de 2000 mètres d'altitude… La Colombie étant un pays vert, même loin de l'océan les quantités de flotte évaporées durant la journée sont gigantestques : tu en sais sûrement quelque chose, le soleil de l'équateur tape méchamment - les Bogotanais sortent d'ailleurs les parapluies pour se protéger des UV lors des journées ensoleillées.

 

Y'a-t-il une région proche de l'équateur qui soit montagneuse et sèche? Il y a le désert de la Tatacoa en Colombie (pas eu l'occasion d'y aller), où il y a un petit observatoire avec un C8 je crois; le Pérou? l'Éthiopie?

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