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Bon, je débarque un peu après la bataille mais mieux vaut tard que jamais et puis j'ai une bonne excuse ;).

 

Donc, en ce début d'année 2015, la comète Lovejoy C/2014 Q2 croisait dans nos parages. Je pouvais même la trouver facilement aux jumelles depuis mon balcon dans Grenoble. Par contre, organiser une sortie photo en montagne relevait de la mission impossible avec un nourrisson de deux mois et demi à la maison sans parler de la grande qui n'a pas encore deux ans. Si on ajoute que même avant les enfants, j'avais déjà du mal à faire des séances astrophoto en semaine, autant dire que c'était mort. Finalement, j'ai décidé de faire une tentative depuis mon appartement. Voici le résultat.

 

Première difficulté, la mise en station. Mon balcon est orienté sud sans visibilité sur la Polaire. J'ai une méthode par réduction astrométrique et itérations successives. Je m'arrête avec une erreur résiduelle de 15 arcmin.

 

Je commence avec l'objectif de 50mm. Je ferme le diaphragme pour ne pas saturer avec la pollution lumineuse. Le noyau de la comète est bien visible, la queue non, même en faisant l'alignement sur la comète.

 

fond50.jpg

 

Pleine résolution (Astrobin).

 

Monture iOptron SkyTracker. Boîtier Olympus E-620. f=50 mm. f/D=4,5. ISO 800. 34x2 mn.

 

Je n'insiste pas pour le traitement. En plus, les étoiles sont bien rondes mais pas du tout ponctuelles malgré l'ouverture limitée. J'ai du foirer la mise au point. Enfin, une dérive significative est visible. Un calcul indique une erreur de MES de 1,5°. J'ai du shooter dans le trépied ou quelque chose a glissé.

 

À suivre

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Je passe ensuite au télé Tamron SP 180 mm f/2,5. Je l'ai acheté l'été dernier pour pas cher (80 €) car la lentille frontale est rayée. J'ai juste fait des essais préliminaires à l'époque, pas de vraie séance photo depuis. Donc c'est parti pour le grand bain. Ouverture limitée à f/4,0 à cause de la pollution lumineuse et aussi de quelques franges violettes à pleine ouverture. La mise en station est toujours dans les choux, voir légèrement plus décalée que le coup d'avant. Je tente un cadrage plus sophistiqué avec la comète sur le bord pour que la queue s'étale en travers de la photo. Malheureusement, je n'ai pas pensé que l'appareil photo était en orientation portrait. Résultat, la comète n'est pas vers le bon bord et la queue est parallèle au bord au lieu d'aller vers le centre :confused:

 

J'ai plus travaillé le traitement. Il y a du déchet au niveau du suivi à cette focale, sans doute renforcé par la mauvaise MES. J'ai gardé 37 images sur 56. Le cœur de la comète est aussi légèrement saturé sur les pauses unitaires, uniquement sur le canal vert.

 

Monture iOptron SkyTracker. Boîtier Olympus E-620. f=180 mm. f/D=4,0. ISO 800. 37x1 mn.

 

Différentes versions:

- alignement sur le fond du ciel:

comete.jpg

Pleine résolution (astrobin)

 

- alignement sur la comète:

centre.jpg

Pleine résolution (astrobin)

 

À noter que l'utilisation du sigma-clipping dans Iris ne me permet pas d'éliminer complètement le fond du ciel.

 

- alignement sur la comète avec fonction asinh pour voir le noyau et la queue

comete_180_asinh.jpg

Pleine résolution (astrobin)

 

- fusion des deux alignements avec The Gimp.

comete_180.jpg

Pleine résolution (astrobin)

 

On observera qu'il reste une trame en fond qui provient certainement d'un flat maître imparfait exacerbé par le fond de pollution lumineuse.

 

Pour rire, un jpg directement du boîtier:

boitier.jpg

 

La même avec traitement linéaire dans Iris:

comete_180_brut.jpg

 

 

J'ai aussi fait des tas de calculs sur les différentes sources de bruit:

- bruit de lecture : 8

- bruit du signal thermique : 4

- bruit du signal photonique (pollution lumineuse) : 28

 

En cherchant un coin de montagne à moins de 30 mn de route de chez moi, j'aurais pu avoir dix fois moins de pollution lumineuse, soit:

- rapport signal sur bruit 2,4 fois plus grand

- même rapport signal sur bruit en 15 pauses au lieu de 37

Ceci en supposant du bruit purement aléatoire, ce qui est contredit par la présence des trames. L'avantage pour la montagne est certainement supérieur. En montagne, j'aurais aussi pu travailler à pleine ouverture pour mieux faire ressortir la queue.

 

La conclusion de la séance, à défaut de faire un chef d’œuvre, c'est qu'il y a des choses à faire depuis mon balcon. Je pense surtout aux nuits d'hiver et en accumulant longuement. Pour les objets mobiles comme les comètes, ce n'est pas pratique. Par contre, pour les nébuleuses classiques comme Orion, ça devrait être possible.

 

Enfin, j'ai profité de ces photos pour me mettre à astrobin.

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