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Hello à tous,

 

Quoi de mieux pour représenter l’automne que ce Grand Carré de Pégase, à la fois bien placé au sud et assez haut, simple a reconnaître dans sa figure géométrique épurée, et néanmoins abritant quelques profonds trésors galactiques ?

L’automne, justement, bien installé, parant de teintes particulièrement chaudes cette année les feuilles environnantes, mais un automne particulièrement doux, si doux qu’en ce 1er novembre on n’a pas encore a redouter les attaques du froid pour rêver sous les étoiles.

 

Donc, ce dimanche soir, ça y est. Après plusieurs sorties, certaines consacrées aux étoiles doubles notamment – de sacrées bambées ! – je me décide en voyant ce ciel très clair à enfin honorer le Grand Carré. Tel la Grande Ourse, le Lion ou la Vierge en d’autres saisons, il m’attire particulièrement par sa richesse d’objets extragalactiques.

En outre, je ne peux envisager Pégase sans que me reviennent à l’esprit les souvenirs de mes débuts, à la lecture passionnée des descriptions de ces galaxies au début de l’ouvrage « Nébuleuses et Galaxies » de S. Brunier, reçu en cadeau de Noël. Evocation de vacances de Noël !

 

Pourtant, une dernière sournoiserie de Murphy aurait pu faire tout capoter. La 80ED dehors depuis un moment, fini de manger tôt pour profiter de la soirée sans se coucher trop tard, à 5 minutes de sortir un coup de fil inquiétant d’une personne proche ne se sentant pas bien vient reléguer la soirée d’observation au second plan. Ni une ni deux, on saute dans la voiture quand tout-à-coup, on se rend compte dans l’affolement que pour des raisons logistiques il vaut mieux que je reste là. Ne pouvant pas aider d’aucune façon je décide quand même de m’installer sous les étoiles. Les 2-3 premiers objets seront contemplés dans un état de stress et d’inquiétude, la tête n’étant pas vraiment à l’observation. Dommage, le ciel est si beau ce soir ! Mais rapidement, un coup de téléphone très rassurant vient apaiser tout cela, le malaise était passager et explicable. Dès lors, plus de retenue, je m’en donne à cœur joie ! Le ciel est si beau ce soir ! La voie est libre pour les galaxies !

 

Je commence donc par habituer mes organes récepteurs au noir avec NGC 7662, déjà reconnue vers 20 X grâce à son très léger diamètre apparent, son effet blink et sa coloration légèrement bleutée. A 150 X, la nébuleuse est assez imposante, légèrement ovalisée, dans un champ contenant quelques étoiles très piquées, montrant que la turbulence est faible. Comme lors des observations précédentes, je n’ai pas trop de mal pour percevoir un léger assombrissement central trahissant une structure en anneau, qui lui reste uni et sans détail bien sûr !

 

Je continue mon adaptation à la nuit avec la plus brillante des galaxies de Pégase pour ce soir, NGC 7217, de mag 10,1 ((NGC 7331 sera pour un autre jour). A faible grossissement, elle reste petite et peu remarquable bien que vue immédiatement. Elle gagne bien en prestance en grossissant, et se montre notamment allongée. Malgré un centre brillant, elle reste toutefois assez peu contrastée et aux limites diffuses. Le champ est intéressant car elle apparaît dans un joli pentagone au sein d’un champ riche (certes, avec un petite lulu à courte focale)

 

On peut ensuite attaquer un peu plus sérieusement avec NGC 7814 (mag 10,6), très facile à repérer. Pourtant, elle reste difficile et très peu contrastée, ce n’est qu’une vague lueur mal définie orientée N/S, plus large et brillante au sud.

 

Enfin, c’est le moment de la fameuse NGC 7479. Comme évoqué ci-dessus, la photo de cette galaxie dans l’ouvrage de S. Brunier m’avait frappé depuis longtemps. Je replonge lors de cette observation dans les souvenirs de ces moments passés à feuilleter « Nébuleuses et galaxies », et notamment la partie Pégase, avec NGC 7479. Bien sûr à la 80ED point de bras spiraux, juste un vague fuseau nettement allongé N/S dans une ligne de 5 étoiles, sans détail particulier mais pas trop difficile en vision oblique. Le 300 m’en montrera plus l’année prochaine …

 

Le duo NGC 7332 – 7339 à l’extrémité Ouest de Pégase est fort intéressant. Malgré une mag de 11, NGC 7332 m’apparaît tout de suite comme un petit fuseau assez bien défini avec un centre brillant. Cette facilité m’avait déjà frappé lors de ma première observation. Par contre, son compère NGC 7339 demeure extrêmement difficile à cette ouverture, et ce soir je ne peux valider l’observation de façon sûre. Peut-être une présence devinée par moments ? Mes notes montrent pourtant que je l’avais deviné par le passé …A retenter sous le ciel encore meilleur des Alpes du Sud peut-être ? Toujours est-il qu’à plus gros diamètre ce duo doit valoir le coup, par son contraste de luminosités.

 

Par contre, le duo Pegase 1 (NGC 7626 – NGC 7619) se montre plus facilement, bien que vraiment faible. Il est en outre un peu éclipsé par plusieurs étoiles assez brillantes proches. En vision oblique je vois deux galaxies rondes, relativement diffuses, celle de l’ouest pourtant est assez nettement plus lumineuse.

 

Avec NGC 7448 (mag 11,4) on commence à taper dans les galaxies faibles pour la 80ED. Ce sera le dernier objet de Pégase lui-même pour ce soir. C’est un vague fuseau orienté N/S, peu lumineux mais quasi permanent en vision oblique, plus étendu par intermittences. La galaxie est peu spectaculaire, c’est un des objets de Pégase les (le ?) plus faibles vus ce soir.

 

Le Grand Carré est maintenant bien haut, c’est le moment de profiter de zones plus accessibles à l’arrière de la lunette. Descendons un peu au sud ou au sud-est dans les Poissons.

Avec NGC 488 on revient dans des galaxies plus brillantes. Elle apparaît floue et sans limites, mais à 48 X reste quand même assez facile et contrastée, évidente par rapport aux dernières galaxies de Pégase. Il y a une étoile brillante et gênante à 20’ environ.

 

NGC 524 fait partie aussi des plus remarquables galaxies des Poissons. Située dans un joli quadrilatère, proche de 2 autres étoiles plus faibles, elle est déjà détectée à 20 X. A 70 X elle paraît quasi ronde, relativement contrastée avec un centre plus condensé en vision oblique.

 

M74 peut être facilement repérée avec un tel ciel très clair pourvu qu’on ait un grand champ, et pourvu que l’on ne fasse pas d’erreur d’étoiles jalons comme moi ici pour commencer !

A 70 X elle est trop diluée dans le fond du ciel, je vais donc rester à 21 X et 48 X. C’est alors une large zone nébuleuse sans limites précises, ronde, unie, vue assez facilement mais peu contrastée. Avec attention on note une très faible étoile vers le bord SE (mag 12 ?) et une autre encore plus faible à l’Ouest.

Tout comme pour M33, son aspect visuel dépend directement de la qualité du ciel, de la pollution lumineuse. Elle m’avait semblé peut-être plus « tranchée » sous le ciel parfait des Alpes du sud, et de mémoire déjà bien localisable au chercheur 9X50.

Qu’en serait-il en ville avec un 200 ? Ou dans ma campagne avec un 300 ? Miammm …

 

Avant qu’elle ne soit trop au zénith pour éviter les circonvolutions liées à l’observation derrière la lunette dans ces conditions, je pointe la fameuse NGC 891. Premier constat : le cerveau doit enregistrer les difficultés liées au repérage car je localise presque immédiatement la bête, au lieu d’errer d’étoile jalon en étoile jalon pendant des minutes comme jadis.

Second constat : le vaste fuseau large uni m’apparaît immédiatement en vision oblique, faible et très diaphane mais assez facile par intermittences. Je note une étoile de mag 12 env presque sur la galaxie. NGC 891 m’apparaît plus spectaculaire (toutes choses mesurées …) que d’habitude. Il faut dire que rien qu’à l’œil nu, ça claque d’étoiles au zénith tellement c’est transparent ce soir !

 

Les points forts de ma soirée sont passés, mais pour ne pas m’arrêter brutalement et plutôt pour finir en roue libre, je pointe NGC 821 dans le Bélier, petite galaxie de mag 10,7 quasi collée à une étoile. A 70 X pour la séparer au mieux de l’étoile, c’est une petite diffusion lumineuse orientée N/S, assez faible mais évidente en vision oblique par fréquentes intermittences.

 

Je finis ainsi sur une petite curiosité peu connue du Triangle, NGC 777, très discret petit disque pâle et diffus faisant un triangle un peu déformé avec 2 étoiles de mag 9 ou 10, à rechercher en vision oblique bien sûr.

Un peu semblable à un faible globulaire non résolu, ou une petite nébuleuse planétaire, je trouve cet objet bien faible pour une petite galaxie elliptique.

 

Voilà, c’était la première observation des trois que j’ai pu faire jusqu’au dimanche suivant, en une semaine donc, grâce à des superbes conditions météo.

Les autres observations furent consacrées à des objets divers lors de la seconde soirée, avec un ciel un peu voilé (M31, Cassiopée, Céphée, Sculpteur …) mais aussi à M33, à la Baleine, lors de l’extraordinaire ciel clair du 08 novembre, dernière soirée. Peut-être aurai-je le temps d’en refaire un CROA

Il reste quand même quelques objets d’automne que je voudrais voir, mais globalement me voilà presque prêt à accueillir les constellations d’hiver, qui déjà commencent à monter à l’est vers 23 h. Que ça va vite !

 

Bon ciel à vous !

Posté

Bonjour !

 

Une bien belle description de soirée astro que tu nous livres là ! :)

 

Voilà qui me donne des idées pour une prochaine sortie, j'ai pris des notes ! ;)

 

Bon ciel à toi ! :)

Posté

Salut.

Trés beau texte,un croa bien détaillé et trés riche en objets célestes dans cette magnifique constellation !

Merci pour cette lecture trés enrichissante.

Posté

Salut etoilesdesecrins :)

 

Merci pour ce bon récit, agréable à lire.

On sent que tu frétilles de plus en plus à l'idée d'avoir du diamètre;

A quelle date avais-tu passé commande? :)

As tu déjà envisagé comment réajuster ta gamme d'oculaires?

Posté

Merci à vous !

 

hélàs tout cela paraît bien futile aujourd'hui.

Les pensées, loin des étoiles (quoique, c'est un peu la même chose ...), vont aux victimes et aux familles, et au Monde et à l'Humain de façon plus générale.

 

S'il n'y a plus rien à faire pour les victimes, puissions-nous au moins retrouver la force de contempler les astres avec la même passion émerveillée ...

 

Gérard58 je te réponds par MP

Posté

Oui il vaut le coup le duo 7332-7339 à plus gros diamètre ! Exactement pour le contraste entre la première renflée et lumineuse, et la seconde longue et bien plus sombre... Pegasus 1 sera intéressant aussi: plus de duo, ce sera alors un champ bien plus riche !

 

J'aime bien le "Grand Carré", c'est le petit nom doux que je lui donne aussi.

 

Ca m'a fait plaisir de te lire à nouveau :)

Posté (modifié)

Merci pour ton passage Hélène !!

 

et oui tout en fait sera mieux, plus beau, plus grand, plus lumineux avec le 300 !

Mais bon les délais sont assez longs donc en attendant je fais joujou encore avec la 80, qui n'en finit pas de me surprendre ! Tiens je reviens à l'instant de IC 2003 dans Persée, je ne pensais pas qu'avec la presque demi lune ce fût si "facile" ! Et IC 5247 dans le zénithal Lézard (podarcis muralis ? ;)), dure à repérer aux fesses de la lunette pointée à 90° presque, mais une fois le champ bien identifié le filtre UHC fait ressortir la chose (car ce n'est pas avec les ridicules 150 X max que ces bestiaux sont bien enflés ...)

 

En fait en contraste avec les événements ce mois de novembre nous gratifie par chez moi d'un quota exceptionnel de soirs clairs, j'accumule les heures d'observation et les notes à mettre au propre tant bien que mal avant chaque prochaine séance, sans avoir le temps de faire de CR !

On fait le plein pour l'hiver annoncé dès ce week-end !

 

Bon ciel à toi !

Modifié par etoilesdesecrins
Posté

Salut Étoilesdesécrins,

« Nébuleuses et Galaxies » de S. Brunier

Un beau livre, que j'ai à la maison (depuis peu, toutefois). On s'y sent plongé dans une autre époque, qui me rappelle mes débuts à l'Astroclub du collège, il y a plus de trente ans. Ceci étant dit, je le consulte à l'occasion : les descriptions d'observations, à différents grossissements et avec différents télescopes y sont très pratiques.

Posté

Salut Sebasities !

 

ahh !! combien d'heures ai-je passées à mes débuts sur ce bouquin !

 

Par contre avec le recul et l'expérience, sauf tout le respect que j'ai pour l'auteur, la difficulté de plusieurs objets est sur-estimée.

Il cite en effet souvent des cibles comme difficiles au 125 et au 200, voire non vues, que je perçois déjà (certes faiblement) à la 80ED

 

En outre il faut impérativement des cartes plus précises pour localiser les objets (je n'aime pas le mot "cibles" en ce moment :confused:)

 

Merci de ton passage

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