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Récemment acquéreur d'un dobson de 600 mm, j'ai pu enfin l'essayer toute la nuit du 2 au 3 août dernier. Je dis bien "essayer", car il me reste quelques progrès à faire dans la maîtrise du monstre, et, outre le mauvais temps et la présence de la lune, ce qui m'a le plus retardé entre l'achat et l'utilisation, c'est l'aménagement d'une remorque pour le transporter sans encombre à un endroit favorable (il n'y a même pas de jardin attenant à la maison dans le village).

 

J'ai déjà parlé du site (haute-Ardèche ; 1200 m d'altitude et pas un lampadaire directement visible), ce soir-là, le ciel était loin d'y être parfait, les cirrus ayant persisté toute la nuit, comme en témoigne le petit film ci-dessous, réalisé pendant que j'avais l'œil à l'oculaire.

 

"-Cb6T60G_KA" via YouTube
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Manquant d'outils pour faire une collimation précise (à f/3,3, ça ne pardonne pas !), je me suis cantonné à un grossissement de 114 x (Paracorr + Nagler 20 mm). Le champ est de l'ordre de 40' et la pupille de sortie de 5 mm. En défocalisant à plus fort grossissement (Nagler 12 mm et 4,7 mm) sur la Polaire, les remous de la turbulence sont bien visibles, et aux 485 x du 4,7 mm, la "meilleure" focalisation fait voir les tavelures. Le fait est que la turbulence, au moins en début de nuit, alors que la mise en température n'est pas terminée, gomme une bonne partie de la coma. Si je garde le Paracorr, c'est pour que la focalisation soit possible, mais je le règle un peu "au pif", à savoir "à fond", ne voyant pas de grande différence dans les images entre les différentes positions.

 

Je commence par quelques "stars" du ciel profond, que je connaissais déjà assez bien :

 

M11 : il m'a servi de test, évidemment, c'est un fourmillement d'étoiles assez spectaculaire...

M82 : le "cigare" était encore noyé dans les lueurs crépusculaires, on devine qu'il y a des zébrures sombres, mais il n'est pas possible de vraiment les détailler.

M51 : jusqu'ici, j'avais l'impression qu'il fallait avoir les yeux de la foi pour vraiment distinguer les bras, comme je l'avais déjà fait dans mon dobson 250. Mais là, bien qu'elle soit déjà assez bas sur l'horizon et dans un ciel pas tout à fait bien noir, c'est évident et détaillé. Si le temps s'y prête, je recommencerai en saison, car je n'ai pas vu le pont entre les deux galaxies.

M101 : autre essai, conditions un peu meilleures puisqu'elle était plus haute dans le ciel. Là encore, on ne se trompe pas sur la présence des bras spiraux.

M4 : juste pour ne pas le laisser passer avant qu'il soit trop tard, bien résolu mais désespérément bas sur l'horizon.

M13 : il a bien sûr fallu l'escabeau, parce qu'il est très haut en début de nuit. Avec ce diamètre, les globulaires ne paraissent plus très ronds et acquièrent de la "personnalité". Vue évidemment somptueuse, étoiles innombrables, et même les "vides" s'y retrouvent remplis.

M27 : le "trognon de pomme", le vrai, et les extensions apparaissent. En revanche, je n'y vois pas beaucoup de couleur, là encore, la transparence et le ciel un peu "gris" ont pu jouer. Je n'ai pas essayé avec un filtre.

M57 : l'anneau est évident, l'étoile centrale malgré tout ne m'est pas apparue. Mais je n'ai pas forcé le grossissement. On la refera avec un collimation "au poil"...

M8 : on regrette de ne pas être dans l'hémisphère sud pour le spectacle. L'amas d'étoiles irradie tellement que les nébulosités semblent pâles en comparaison. Mais outre que l'objet remplit tout le champ, la "rivière sombre" est évidente et pour le reste, il y a de quoi voir et revoir. Un essai au filtre OIII n'apporte pas grand chose de plus.

M17 : une des plus belles nébuleuses qui soit, le "cygne" est frappant et très contrasté, comme sur les photos. Il y a d'autres nébulosités si on fait un peu plus attention.

 

Histoire de ne pas s'ennuyer en attendant d'autres "stars", je m'adonne à des objets de Messier moins connus :

 

M71 : je le connaissais déjà, décidément, ce globulaire chétif ressemble à un amas ouvert serré !

M26 : le deuxième Messier de l'Écu n'a vraiment rien de spectaculaire : petit, n'émergeant qu'à peine du fond étoilé.

M56 : un petit globulaire sans prétention. Bien sûr, pas de problème pour qu'il apparaisse résolu.

M29 : sympathique amas ouvert, mais peu d'étoiles, il passerait presque pour un simple astérisme.

M39 : plus riche, mais bien plus large, le télescope a un grossissement bien trop important pour cet objet, et pourtant, on est proche du minimum...

M15 : très beau globulaire, de plus en plus concentré à mesure que l'on approche de son tout petit centre.

M22 : celui-là dépasse M13 en brillance, mais le fond du ciel n'aide pas. Gros, riche, s'il était plus haut, c'est lui qui ferait le spectacle sans doute.

 

Voyant que Pégase est déjà bien haut, je cherche les galaxies photographiées l'an dernier :

 

NGC 7331 & Co. : belle galaxie qui montre de la structure, on voit ses "voisines" NGC 7335, 7336, 7337 et 7340, à condition de savoir qu'elles existent, car les plus petites pourraient passer pour des étoiles faibles.

Quintette de Stéphan : on voit sans doute toutes les galaxies, mais un grossissement plus élevé serait souhaitable pour distinguer les plus petites des étoiles du fond.

 

Un groupe de "superstars" déjà bien haut, même si la culmination n'est pas encore atteinte :

 

M31 : elle est loin d'entrer dans le champ, mais la nébulosité est très brillante, le cœur minuscule (la brillance augmente au fur et à mesure que l'on s'en rapproche) et les bandes de poussières sont faciles à distinguer.

M32 : un rond à bords flou, très brillant.

M110 : une belle ellipse brillante, paraissant déjà en-dehors de M31.

 

Persée est maintenant bien visible, plus haut, il y a Cassiopée qui était trop bas en début de nuit. Allons-y :

 

M52 : un grand amas ouvert, le fond étoilé fait qu'il ressort très moyennement.

M103 : plus petit, la forme en "sapin de Noël" est sa caractéristique la plus frappante.

NGC 7789 : autant il ressort bien aux jumelles, là, il s'étale trop.

NGC 147 : une galaxie elliptique faible, son principal intérêt est d'être dans notre groupe local.

NGC 185 : consœur de la précédente, plus facile à voir.

 

Le Cygne étant au-dessus de ma tête (Deneb passe exactement au zénith de mon site), j'y fais un tour :

 

Dentelles : filaments déchiquetés un peu partout, brillants dans les parties extérieures (NGC 6960, 6992, 6995), bouts de nébulosités visibles à l'intérieur de la "bulle". Vraiment un objet où il est agréable de se promener. Le filtre UHC aide beaucoup pour le milieu.

NGC 7000 : cela peut paraître étonnant, mais on voit pas mal de choses, notamment dans le "Mexique". Là encore avec l'UHC.

IC 5146 : décevant, il se peut que la combinaison voile d'altitude (fin cirrus) + amas d'étoiles internes fasse que le "cocon" est quasi-invisible, alors que la nébuleuse sombre, l'espèce de "couloir", se remarque bien.

 

Ensuite, j'aurai été plus éclectique, le télescope a fait de nombreux mouvements amples, au gré de mon inspiration :

 

M20 : la Trifide est superbe, bien que sa culmination soit largement passée (quelle idiotie de n'y avoir pas pensé plus tôt !). Les trois lobes sont évidents, leurs séparations sombres sont déchiquetées à souhait, et la partie en réflexion est facile à voir.

M16 : même remarque que précédemment, les nébulosités se voient facilement, le filtre UHC n'est pas du tout indispensable, mais si on voit des parties sombres, les "piliers" ne sont pas reconnaissables. Peut-être en la prenant à un meilleur moment, par une meilleure nuit...

NGC 869 et NGC 884 : l'amas double de Persée est trop vaste pour que l'on en ait plus d'une moitié dans le champ. C'est donc moins spectaculaire que dans un télescope plus petit. Dans le deuxième amas, la couleur orangée de l'une des étoiles est frappante.

NGC 404 : clin d'œil à l'ancien propriétaire du télescope, malgré quelques reflets, la galaxie "fantôme de Mirach" est facile à repérer à côté de sa brillante voisine.

Gamma And : tant qu'on y est, on va voir la célèbre double, joli contraste de couleurs.

M92 : un bel amas, moins gros et moins brillant tout de même que M13.

M34 : encore un amas ouvert qui prend de la place, en revanche, avec ses étoiles brillantes et bien éparpillées, il peut faire une belle cible pour la collimation...

M76 : il paraît que c'est un des plus difficiles objets de Messier, là, c'est facile mais on gagnerait à la grossir davantage pour en "sortir" des détails au-delà de la forme quasi-rectangulaire.

NGC 6946 : voilà une galaxie intéressante, dont la structure spirale apparaît assez bien.

NGC 7023 : cette nébuleuse par réflexion est assez brillante pour que l'étoile qui l'illumine y disparaisse. Sa forme est irrégulière, on y trouve des parties plus sombres et il faudrait sans doute un peu plus de transparence pour voir certaines de ses extensions.

NGC 2403 : c'est juste pour pouvoir dire "je l'ai vue", parce qu'elle est très bas à cette heure. Un "blob" irrégulier, pas de détails visibles dans ces conditions médiocres.

M2 : le Verseau est proche du méridien, encore un globulaire assez brillant et de grandes dimensions.

M55 : j'ai repéré un autre globulaire à la jumelle, il a beau être bas sur l'horizon, il est lui aussi grand et assez brillant. Un de ceux qui gagnent à être connus.

M73 : je tombe par hasard sur cette entrée du catalogue de Messier, c'est un groupe compact de quatre étoiles, rien de passionnant...

NGC 7009 : une toute petite nébuleuse planétaire, on aperçoit épisodiquement ses extensions caractéristiques. La couleur bleu-vert est intense.

NGC 7293 : énorme, bien rehaussée par le filtre UHC avec lequel on devine le "trou" central en vision décalée.

M74 : trop proche de l'horizon, facilement repérable malgré tout. On devine qu'il y a un peu plus qu'un disque flou à voir.

Uranus : même à ce grossissement, l'apparence n'est pas du tout celle d'une étoile, à cause de la fixité et de la couleur verdâtre.

Neptune : mêmes remarques que pour Uranus, tire un peu plus vers le bleu mais ça reste délavé.

M45 : les Pléiades commencent à monter, on ne les a pas en entier dans le champ. Les étoiles sont très brillantes, pour ne pas dire aveuglantes, je ne peux pas dire que je vois des nébulosités parce que le ciel n'est pas noir dans ce coin-là.

M33 : disons-le carrément : c'est le "must" de la nuit ! Dans un petit télescope, c'est un "blob" irrégulier, là, les bras sont évidents, détaillés et NGC 604 est vraiment très net. Un régal absolu qui justifie à lui seul la "course au diamètre".

M36 : très bas encore alors que les premières lueurs crépusculaires apparaissent, il mérite certainement d'attendre pour mieux l'admirer.

M38 : mêmes remarques que pour le précédent.

M1 : là encore, il va falloir attendre... Je ne vois qu'une tache floue irrégulière.

M77 : une galaxie prometteuse, on distingue bien la présence d'un cœur lumineux entouré d'une structure plus pâle. Encore une fois, il faut attendre l'automne.

NGC 7662 : la "boule de neige" est d'un joli bleu turquoise comme prévu.

NGC 6543 : une dernière mini-planétaire, bien verte avec étoile centrale et structure intéressante. Méritera un grossissement plus conséquent.

 

Pour finir, comme le ciel commence à s'éclaircir et comme la Voie Lactée elle-même s'évanouit, il reste les étoiles doubles :

 

Albireo : très brillante et colorée, je n'apprends rien à personne.

Gamma Del : double blanche, facile.

Epsilon Lyr : le grossissement n'est pas vraiment suffisant pour séparer les quatre composantes, mais on voit bien l'allongement de chaque paire.

Gamma Ari : elle va me donner l'occasion d'aller faire un tour dans les doubles du Bélier. Suivront lambda, 30, 33 et Otto Struve 46, une de celles-là (je ne me rappelle plus laquelle...) montrant un curieux contraste de couleurs : verdâtre et violacé.

 

Après cette orgie de photons, il a fallu replier, mais c'est certain, malgré le coût et le labeur (il reste des travaux pour rendre le transport et le montage plus faciles encore), ça valait le coup. Et c'est un rêve de gosse qui se trouve réalisé, vieux de presque trente-cinq ans. Vivement les prochaines nuits étoilées !

 

Ci-dessous, le joujou sous les étoiles. Sans flash, sans lune et sans trucage : juste cinq minutes de pose à f/2,8 et 3200 ISO, pendant ce temps-là, j'avais les jumelles pour patienter. J'ai même tenté le selfie à côté, mais impossible de faire autre chose que la tronche (floue, par surcroît) en restant immobile aussi longtemps, donc je ne la montre pas :rolleyes: .

 

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Modifié par Moot
Posté

Hello, quel plaisir de te lire, un 600 ça fait rêver :rolleyes:. "Un rêve de gosse qui se trouve réalisé, vieux de 35 ans": tout est résumé ici...:)

Posté

Quelle merveille! Tu ne devais plus savoir où donner de l'oculaire!

Je te souhaite de super cieux avec cet engin de rêve. Félicitations!

Posté

Merci pour cette visite guidée du ciel d'été, et bravo pour ce bien bel engin. Je vais fouiller un peu pour voir si il est présenté quelque part, sinon une présentation mériterait d'être faite pour qu'on puisse rêver nous aussi!

Posté (modifié)

Merci à tous !

 

Malgré ma longue expérience, c'était la première fois que je mettais l'œil dans un instrument de ce diamètre, mis à part un pointage de la nébuleuse d'Orion à Meudon lors de mes études (avec toute la pollution lumineuse de la région parisienne...).

J'aurais pu voir plus d'objets intéressants si je n'avais pas dû me fier à ma seule mémoire pour me faire un programme... Il reste des amas dans le Sagittaire, notamment. Mais déjà, c'est une longue liste, reflet de l'impatience que j'avais à voir tout plein d'objets que je connaissais déjà avec des diamètres plus faibles.

Au passage, le télescope est équipé d'un SkyCommander, bien pratique pour se repérer.

Modifié par Moot
Posté

Comme tu l'écris, ton CROA est " Un régal absolu qui justifie à lui seul la "course au diamètre". "

Cela dit, je patienterai encore un gros peu ^^.

 

Bravo et merci pour ce récit détaillé et engageant.

Posté

*** M51 : jusqu'ici, j'avais l'impression qu'il fallait avoir les yeux de la foi pour vraiment distinguer les bras, comme je l'avais déjà fait dans mon dobson 250 ***

eh ben moi je continuerai a avoir la foi avec mon 250 ...

Posté

Ben disons que ceux qui n'ont pas la Foi (en réalité, ceux qui n'ont pas trouvé l'Illumination par la Voie de la Vision Décalée :?: ) ne les voient pas...

Posté

Salut !

 

Clair qu'avec un 600, il y a de quoi s'éclater les mirettes, il m'arrive de voir des objets avec ce diamètre, c'est un autre monde par rapport aux diamètres inférieurs !

 

Ça fait rêver, mais inutile de rêver à l'inabordable en terme de coût et d'encombrement en ce qui me concerne.

 

Epsilon Lyr : le grossissement n'est pas vraiment suffisant pour séparer les quatre composantes, mais on voit bien l'allongement de chaque paire.

:?:

 

Tu manques d'oculaires grossissant suffisamment ? Au 300 je les séparais sans problème.

Mais le fait que tu voyais des formes allongées me suggère une collimation perfectible.

 

C'est le souci de beaucoup de Newton rapides en-dessous de f/5, moi-même j'ai du mal à bien régler mon petit 400 acquis très récemment.

Posté
*** M51 : jusqu'ici, j'avais l'impression qu'il fallait avoir les yeux de la foi pour vraiment distinguer les bras, comme je l'avais déjà fait dans mon dobson 250 ***

eh ben moi je continuerai a avoir la foi avec mon 250 ...

Au 250 il faut vraiment un très bon ciel pour bien distinguer les bras de M51, par contre évidemment c'est plus facile au fur et à mesure qu'on monte en diamètre, déjà mieux au 300, le 400 y arrive facilement mais il faut au moins un bon ciel malgré tout, quel que soit le diamètre d'ailleurs. :)

Posté
Tu manques d'oculaires grossissant suffisamment ? Au 300 je les séparais sans problème.

Mais le fait que tu voyais des formes allongées me suggère une collimation perfectible.

Non, je ne manque pas d'oculaires grossissants, au moins jusqu'à 0,9 D. Et au-delà, il faut chercher les trous de turbulence.

Même pas besoin de 300 mm, ça se passait très bien avec ma lunette de 120, et on y arrive avec plus petit encore sans doute.

Quant à la collimation, elle était à coup sûr grossièrement faite, mais l'allongement, c'était dû aux composantes que le faible grossissement ne séparait pas nettement. J'ai eu la flemme de changer d'oculaire :rolleyes:.

Posté

Gamma Ari : elle va me donner l'occasion d'aller faire un tour dans les doubles du Bélier. Suivront lambda, 30, 33 et Otto Struve 36, une de celles-là (je ne me rappelle plus laquelle...) montrant un curieux contraste de couleurs : verdâtre et violacé.

 

Une double verte et violette, ça donne envie de la dénicher :)

Par contre pour STT 36 j'ai un doute... Sur mes cartes il y a bien STT 43 et 49 dans le bélier mais pas 36, et en cherchant un peu (http://www.deepskypedia.com/wiki/List:STT) j'ai vu qu'elle était en fait dans la girafe :?:

Tu as aussi fait un tour par là-bas ?

Posté (modifié)
Par contre pour STT 36 j'ai un doute
C'est normal, je viens de rectifier : il s'agit de la n°46.
Chtite monture de M'sieur Pierre D...... et chtit miroir de M'sieur Franck G..... ?

Là, on est plus chez les Chinois!!!

Non, non, mais non :rolleyes: ... Modifié par Moot

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