41+4+39+14+29+16+9+15 = une belle brochette

[francheu]

Hello,

 

Mardi 28 mars il faisait enfin beau, l'occasion d'aller attraper 41P/Tuttle-Giacobini-Kresák. Le ciel était très moyen (ciel un peu voilé), pollution lumineuse importante (merci HEC et son éclairage « solaire »), j'ai déjà vu mieux sur le plateau de Saclay. Par contre il faisait doux (10°C) et pas un pet d'humidité.

 

Je démarre avec 41P. Elle n'est pas trop difficile à localiser avec les jumelles de 100 mm, mais elle n'explose pas non plus la rétine (et la PL n'arrange rien). C'est une tache floue et plutôt ténue d'environ 2-3' de diamètre, pas de condensation centrale (je ne pouvais grossir que 35x au max). C'est pas l'extase mais c'est toujours plaisant d'ajouter une petite chevelue dans la liste.

 

 

En guise de second apéro, les Pléiades et M42. Pour cette dernière la vision est plutôt satisfaisante (3 étoiles sur 4 du trapèze, la nébuleuse est bien étendue). Il faudra retenter l'hiver prochain avec un ciel un peu plus sexy.

 

Avant la sortie j'avais repéré dans Stellarium tout un paquet d'astéroïdes accessibles aux (grosses) jumelles. Vu le ciel la moisson serait limitée mais ça valait le coup d'essayer.

 

Donc direction le Taureau, avec (18) Melpomène à proximité d'Aldébaran. C'est plutôt proche de l'horizon, et avec une magnitude annoncée à 11 c'est limite. Je vois bien une étoile à proximité de magnitude 10,7, mais le caillou baladeur n'apparaît que de manière très furtive, pas suffisamment pour être certain de le voir. Ce sera le seul échec de la soirée.

 

Ensuite direction les Gémeaux, à côté de Pollux. Là se trouve (4) Vesta. Avec une magnitude de 6,9 c'est cette fois un jeu d'enfant.

 

Puis c'est au tour du Lion. Tout d'abord à la frontière avec le Cancer pour y voir (39) Lætitia. Sa magnitude est elle aussi annoncée à 11, mais étant plus haute dans le ciel cela semble jouable. Et effectivement, elle est certes faible, mais vue sans aucune ambiguïté.

 

Je glisse ensuite au-dessus de la tête du Lion pour y voir (14) Irène. Avec une magnitude de 9,6 c'est une cible assez facile comparée à la précédente. Je constate avec surprise qu'elle n'est pas tout à fait à l'endroit indiqué par Stellarium. Ce n'est pas énorme (3') mais cela saute aux yeux à l'oculaire. Je mets la faute sur mon fichier d'orbites (en croisant un peu les doigts), que je n'avais pas mis à jour depuis des lustres. Mais le lendemain en vérifiant sur un autre PC sur lequel j'avais installé la toute fraîche version 15.2, je trouve un écart encore plus important, de 15' cette fois ! Là j'avoue que je me suis dit « c'est quoi ce bordel ?! ». Le meilleur moyen de s'assurer que je n'avais pas eu la berlue a été de mettre à jour le fichier d'orbites. Et là tout rentre dans l'ordre, j'obtiens bien Irène exactement à la position observée. Ouf !

 

 

Fin de la parenthèse. J'avais repéré une conjonction sympa entre deux cailloux : (29) Amphitrite (m9,7) et (16) Psyché (m10,9). Ça se passe sous le ventre du Lion, et avec à peine 15' d'écart entre les deux cela en fait une rencontre assez serrée. Les deux sont trouvés sans trop de difficulté. Amphitrite est bien évidemment plus évident que Psyché, qui lui aussi était très légèrement à côté de la position indiquée par Stellarium (1').

 

 

J'en profite pour attraper quelques galaxies au passage. M95, assez étendue mais vraiment très faible. M96 à proximité est quant à elle plus compacte et brillante (tout est relatif, vu le fond de ciel). Un peu plus au nord, M105 et NGC 3384 sont aussi perçues sans vraiment de difficulté, cela en est même étonnant pour la seconde vu sa magnitude (sa petite taille doit aider).

 

Petit retour en arrière, direction le coup du Lion, avec (9) Métis, annoncé à magnitude 9,9. Là encore une cible facile repérée sans aucun problème.

 

Et pour terminer cette partie de chasse, petit détour par l'Hydre femelle, pour y voir (15) Eunomie. Avec aussi une magnitude de 9,9 elle ressort parfaitement parmi les autres étoiles.

 

Le parcours en résumé :

 

Avant de remballer je refais un passage sur 41P. Pas d'amélioration du ciel malgré 1h30 d'observation, par contre son déplacement est évident par rapport au début de séance.

 

Voilà, ce fut une belle balade, qui a l'avantage de sortir un peu des sentiers battus, et d'être accessible même avec un ciel tout pourri.

Modifié 31 mars 2017 par francheu

[den]

Chouette balade

Si tu aimes ce genre de chasse aux astéroïdes ou autres tu devrais te procurer skysafari pro sur smartphone.

Sa fonction de recherche avancée te permet de faire une liste de cibles sélectionnées par type, magnitude, taille et quelques autres paramètres de position en une à deux minutes. et cela te les place sur la carte qui va monte à mag 15.

Un must

[Vivlepic]

Ta balade est très originale et peut donner bien des idées à ceux qui n'ont pas la chance d'avoir un bon ciel. Pour ma part, il y a peu de temps que je me suis mis à chercher les astéroïdes. Auparavant, en cas de ciel moins clair, je m'intéressais surtout aux étoiles doubles. Chaque fois, j'ai constaté qu'en les observant lorsqu'elles étaient difficiles, je percevais mieux les galaxies. Il me semble, en te lisant, que tu as un peu vécu la même expérience, témoin tes remarques concernant les galaxies que tu as observées.

 

Merci pour cette sympathique promenade et meilleur ciel à toi.

[francheu]

Si tu aimes ce genre de chasse aux astéroïdes ou autres tu devrais te procurer skysafari pro sur smartphone.

 

Arf, je vis avec un dumbphone (avec des touches et un écran minuscule, mais 2 semaines d'autonomie !).

Donc pour moi les sorties CP se font avec l'iDSA, et les sorties planétaires avec un antique Eeepc faisant tourner Stellarium.

 

Il me semble, en te lisant, que tu as un peu vécu la même expérience, témoin tes remarques concernant les galaxies que tu as observées.

 

Le ciel était clairement contre le CP. Les amas ouverts et globulaires du catalogue Messier ressortent en général bien mieux, mais là sur des galaxies c'était un carnage.