Polaire dans l'oculaire

[Shining]

Bonjour

 

Depuis quelques temps j'ai des soucis de mise en station et pour la photo c'est pas le top. De la dérive bien avant les 1 mn.....

Bref, j'ai réglé mon viseur polaire qui était totalement déréglé et hier enfin j'ai pu constater une certaine amélioration. Lorsque je place ma polaire dans le petit cercle et que je tourne l'axe AD elle reste bien le long du grand cercle. Par contre lorsque ensuite je regarde dans mon oculaire je n'ai pas la polaire. Elle est en bas à gauche du chercheur, je la ramène dans l'oculaire avec les molettes azimuth et latitude mais ensuite elle n'est plus en bordure du cercle dans le viseur polaire mais n'importe ou au milieu. Du coup ça n'est pas normal ? Si quelqu'un peut m'éclairer

[ursus]

Normal. La polaire n est pas au pole nord mais juste à côté. Regarde sur une carte , ce sera évidemment.

Dans ton VP, tu vises le pole nord et du coup tu places la polaire juste à côté. ..sur le cercle.

 

Si ton télescope est parfaitement aligné avec ton VP alors il pointera le pole nord et la polaire sera sur le côté.

si il ne l est pas....

[Z80]

Bonjour,

 

Le viseur polaire permet d'aligner la monture (avec les molettes de latitude et d'azimut, effectivement), mais ensuite, il ne faut plus y toucher pour aligner le tube optique, sinon tu dérègleras tout.

 

Il n'y a aucune raison pour que la monture (réglages d'ascension droite et de déclinaison) soit naturellement alignée sur l'axe polaire. Et en pratique, ça n'a aucune influence, ni sur le suivi, ni même sur l'alignement effectuée par un système go-to, dont le rôle est simplement de permettre à la monture informatisée de se repérer dans le ciel.

 

Si tu tiens vraiment à ce que ta position de départ (position de parking sur une monture go-to) soit pile poil orientée sur la polaire, alors tu dois utiliser la raquette de commande, ou même déverrouiller les freins et aligner la monture à la main. En ascension droite et en déclinaison, et PAS en latitude et en azimut, j'insiste.

 

Mais encore une fois, ce n'est pas vital. Ta position de parking peut-être autre, ça ne gêne pas. La procédure d'alignement en go-to n'a pas pour but de réaliser la mise en station (bien que certains systèmes informatisés proposent une procédure dédiée, basée sur une succession de rectifications), mais seulement à te permettre de pointer un objet après s'être repéré sur le ciel lors de la procédure d'alignement.

[Shining]

Ok, donc j'aligne correctement la polaire sur mon cercle et je ne touche plus à rien. Merci

[Z80]

C'est exactement ça.

 

En fait, je crains que d'une manière générale, on n'emploie parfois des termes un peu flous : les astrams savent généralement de quoi ils parlent et le contexte suffit à comprendre, mais ça peut certainement dérouter si on n'est pas habitué.

 

Ce que je veux dire, c'est qu'il y a bien deux étapes bien distinctes :

 

- La mise en station, c'est à dire l'alignement de l'axe d'ascension droite sur le pôle céleste : cette étape est indispensable si on veut que les objets de dérivent pas dans le champ de vision et ne concerne que le suivi sur les montures équatoriales ;

 

- L'alignement, qui n'est valable que pour les montures go-to, et qui permet au logiciel de se positionner de manière à être ensuite capable de pointer n'importe quel objet à la demande.

 

Or je crains qu'on rencontre souvent le terme "alignement" exprimé pour les deux opérations (étant donné qu'effectivement, la mise en station consiste à effectuer un alignement d'un des axes de la monture avec l'axe des pôles célestes), ce qui peut prêter à confusion...

 

 

Pour corser le tout, il existe maintenant des montures alt-azimutales motorisées et informatisées avec suivi (sur les deux axes, du coup) et go-to : sur ce type de monture, la mise en station n'existe pas ; on se contente de placer la base horizontalement avec un niveau à bulle.

 

Ensuite, la procédure d'alignement permet de calibrer le système de suivi sur les deux axes, plus le repérage permettant le pointage à la demande : en quelque sorte, elle réalise en une seule tape les deux opérations distinctes qu'on effectue sur les montures équatoriales.

[gerard33]

Bonjour

il y a aussi un autre truc qui peut, même avec une bonne mise en station, provoquer une dérive: c'est une erreur de cône

c'est à dire que le tube ne soit pas tout à fait perpendiculaire à l'axe du viseur polaire

sous la queue d’aronde, de part et d'autre, tu as des vis de réglage qui permettent un réglage fin

[Z80]

En pratique, j'ai un autre gros souci : mon tube en carbone n'est pas tout à fait cylindrique...

 

... Et comme les sections mobiles des colliers rotatifs Antares sont un peu déformées par construction, étant donné qu'elles sont serrées comme des colliers de plomberie, c'est à dire par rapprochement des lèvres d'un cercle coupé, ils ne sont pas parfaitement circulaires, j'ajuste progressivement en les faisant tourner l'un par rapport à l'autre et aussi par rapport au tube dont la section n'est donc pas parfaitement circulaire... En espérant finir par "tricher" suffisamment pour aligner le tout par compensation des défauts. Je n'y suis pas encore arrivé, il me faudrait plus de temps libre pour me battre avec ces problèmes d'imperfection... En même temps, le tube carbone est plus épais que le tube en tôle d'origine, donc les colliers se déforment moins.

 

 

L'erreur de cône, elle, se règle en fixant la position du tube optique dans ses colliers, et n'est donc pas affectée par ce problème : il suffit de viser un objet à grande distance (ou une étoile si on s'amuse à faire ça de nuit) dans le viseur polaire, puis de avec l'instrument.

 

Ensuite, on contrôle l'alignement en faisant simplement tourner l'instrument sur l'axe d'ascension droite après avoir libéré le frein. Puis en agissant sur les 4 vis de la queue d'aronde (une paire sous chaque collier), on peut compenser l'erreur de cône.

 

Le bon réglage est atteint lorsque l'objet visé reste au centre du champ en tournant l'instrument autour de l'axe d'ascension droite. Tant que l'objet vidé à l'oculaire décrit des cercles en tournant la monture, c'est que le tube optique forme toujours un angle par rapport à l'axe polaire de la monture.

 

A noter que le viseur polaire lui-même s'aligne exactement de de la même façons : on centre une étoile ou un objet lointain de jour, on fait tourner la monture sur son axe d'ascension droite et on ajuste les vis de réglage du viseur polaire jusqu'à ce que l'objet visé reste au centre.

 

Ensuite seulement, on pourra se servir de la même cible pour régler l'erreur de cône... Sinon, on risque surtout d'aggraver les choses !

 

 

Notes :

 

- Ces vis d'ajustement (qui permettent donc de placer le tube optique dans un plan parfaitement perpendiculaire à l'axe de déclinaison de la monture) ne sont pas forcément présentes d'origine, mais au pire, les queues d'aronde de type Vixen disposent quasiment toutes des trous filetés en bonne place.

 

Si les vis sont absentes, il faudra par contre déterminer leur diamètre et leur filetage... Qui peut être soit métrique (ce qui est a priori le cas pour le matériel japonais ou chinois), soit américain (ce qui risque d'être le cas pour Orion, Celestron, Meade ou Antares - ce dernier est canadien).

 

En général, on utilise soit des boulons sans tête ("grub screws"), soit des boulons à tête six pans creux par commodité et aussi parce que le risque de faire riper le tournevis est bien moindre.

 

- Si possible, choisir des boulons à pointe arrondie, pour éviter qu'elles ne creusent dans le métal des colliers !

 

Il faut y faire attention, car on trouve essentiellement 3 types de boulons sans tête : des vis pointeau, à l'extrémité effilée comme une pointe d'aiguille, des vis à pointe en cuvette rien de tel pour forer dans l'aluminium, donc à éviter ; cela dit ce sont ces modèles qui peuvent en option recevoir des embouts en téflon ou nylon, ou une bille métallique, et celles qui nous intéressent a priori, à extrémités hémisphériques.

 

De même, il est fortement recommandé de les choisir en inox. Les pièces en alu sont anodisées, mais avec l'usure, la fine couche d'anodisation pourrait finir par se retrouver décapée du filetage femelle, et si on n'utilise pas une quincaillerie en inox, une réaction d'électrolyse peut se produire avec l'humidité ambiante et les boulons pourraient se retrouver proprement soudés dans les filetages. D'une manière générale, remplacer la visserie bas de gamme d'origine par de l'inox dès qu'on en a l'occasion. Par exemple, les vis de collimation du miroir secondaire...

 

- Dans le cas des boulons sans tête (qui sont aussi à six pans creux, et donc se serrent avec une clé Allen), il faut choisir une longueur qui correspond pile-poil à l'épaisseur de la queue d'aronde, afin qu'ils affleurent la face inférieure (ou pénètrent plus avant si le réglage impose de soulever le collier à cet endroit) : ceci afin de ne pas se blesser aux mains avec les arêtes qui dépasseraient de la queue d'aronde en manipulant le tube optique, notamment quand on le pose sur sa monture.

 

Si on a choisi des boulons à tête six pans creux, on les prendra évidemment un peu plus longs que l'épaisseur de la queue d'aronde, sans quoi il serait évidemment impossible de soulever le collier une fois que la tête serait arrivée en butée !

[Z80]

Bon, je suis formel, je n'ai posté qu'une seule fois et pas édité.

 

C'est le système de "réponse rapide" qui bégaie. Quand on utilise le "mode avancé", ça ne crée pas de doublon (a priori).

Modifié 19 juin 2017 par Z80