INFOS - RECHERCHE et ENSEIGNEMENT

[Romain C]

Bonjour,

je suis actuellement en dernière année d'école d'ingénieur.

Avant d'entrer en classes préparatoires, je ne pensais qu'à faire une chose dans la vie: de la recherche théorique en astrophysique.

Effrayé par la durée des études et par le peu de débouchés, j'ai préféré la sécurité du diplôme "rémunérant".

Mais voilà, aujourd'hui, je suis dans un monde qui n'est pas le mien.

Pas étonnant que les ingénieurs gagent très bien leur vie: leur but essentiel étant celui-là. De plus, leur travail principal étant de faire prospérer la compagnie dans laquelle ils sont (et donc leur patron), on comprend bien pourquoi on les paie autant (et finalement si peu...si on savait...).

 

Je suis jeune et motivé... mais papa et marié. Donc mes questions sont les suivantes:

- quel niveau intégrer à l'université après une école d'ingénieur? M1, M2 recherche? Physique?

- combien d'année faut-il faire après le Master?

- pour être chercheur-enseignant, c'est compliqué à quel point?

- y a-t-il un avantage à être ingénieur ? (mieux vu sur le marché du travail?)

- A-t-on un double salaire lorsqu'on est chercheur et enseignant (faut nourir sa famille quand même...)?

- est-ce que des instituts privés enbauchent des chercheurs en astrophyque?

- Choisi-t-on son domaine de recherche (ex: je souhaite étudier les trous noirs, la physique quantique, mais pas vraiment la composition de l'atmosphère de Jupiter)?

 

Et enfin, quelqu'un d'expérience pourrait-il m'expliquer quelle est sa vie? Je m'explique:

- as-tu du temps pour ta famille?

- tu galères à la fin du mois niveau porte-feuille?

- ton métier est-il à la hauteur de tes espérances?

- voyages-tu (dans le cadre privé et professionnel)?

- ton métier , en pourcentage, c'est quoi (98.9% assis dans un bureau, 1% observation, 0,1% conférences)?

- fais-tu partie des 0,00001% de fous génies sur la Terre ou es-tu plus ou moins normal?

 

A tous ceux qui se prennent ou se prendront la tête comme moi pour choisir entre "plein de sous" et leur passion, je dis bon courage.

 

Merci d'avance pour vos réponses.

[yves65]

Bonjour,

 

Tu ne dis pas dans quel domaine tu prépares ton diplome d'ingenieur.

Cependant, en etant ingenieur tu peux assez facilement trouver un poste dans un organisme qui travaille des près ou de loing dans le domaine de l'astrophysique.

 

Le CNRS, l'ESO, l'ESA ou le CNES (par exemples) en recrutent régulièrement et les salaires ne sont pas si minables que ça. Renseignes-toi sur les campagnes de coucours d'entrée. Il y en à tous les ans.

 

Maintenant, si tu tiens vraiment à poursuivre des études scientifiques en vu d'un Master d'astrophysique, c'est peut etre possible, à vrai dire je n'en sais rien. Mais ce qui est sur, c'est que les débouchés sont très faibles. Entre 4 et 10 postes d'astronomes par ans en France (CNRS, CNAP, et enseignant-chercheur confondus) pour environ 150 à 200 demandes.

 

Aucun organismes privés à ma connaissance ne recrutent de chercheurs en astrophysiques.

[Romain C]

Merci pour ta réponse.

 

Mon école d'ingénieur n'a absolument rien à voir avec l'astronomie. C'est l'ESTP, école généraliste mais à tendance travaux publics...

Rien à voir, vraiment rien...

 

Tu parles de travailler en tant qu'ingénieur au CNRS, mais c'est quoi comme poste? Ingénieur de recherche? Conception d'instruments de mesure? J'ai peur que ce genre de métier ne soit pas en grand rapport avec le cosmos. Si tu as des informations à propos de ça, n'hésite pas.

 

Si ça ne te dérange pas, j'aimerais bien savoir ce que tu fais dans la vie... C'est un peu dérangeant d'avoir des infos de quelqu'un sans savoir s'il s'intéresse à la question en amateur ou s'il est totalement impliqué dans le domaine depuis des années.

 

Je te remercie encore.

[Jeff Hawke]

C'est un peu dérangeant d'avoir des infos de quelqu'un sans savoir s'il s'intéresse à la question en amateur ou s'il est totalement impliqué dans le domaine depuis des années.

 

Je te remercie encore.

 

 

C'est vrai ça ! Vous êtres priés de vous présenter avant d'avoir l'outecuidance de donner des conseils. Papiers, diplomes, date de naissance, références... Etes-vous un scientifique de souche ? etc...

 

Non mais...

[kenaroh]

Jeff, tu m'as devancé, j'ai eu cette même impression désagréable...

[yves65]

Si ça ne te dérange pas, j'aimerais bien savoir ce que tu fais dans la vie... C'est un peu dérangeant d'avoir des infos de quelqu'un sans savoir s'il s'intéresse à la question en amateur ou s'il est totalement impliqué dans le domaine depuis des années.

 

Je suis assistant ingenieur au CNRS et je travaille à la maintenance et au pilotage du Telescope Bernard Lyot (T2M du Pic du Midi, 2877m d'altitude dans les Hautes-Pyrénées).

En tant qu'astronome amateur, je m'estime chanceux d'avoir ce boulot. Car piloter un 2M, (le plus grand sur le sol français) apporte un certaine fierté.

Pourtant ma formation de base est uniquement technique (DUT Génie Méca).

 

Comment je suis entrée au CNRS?

Par concours externe sur un poste à Orsay, d'acheteur de composants mécaniques pour les accelerateurs de particules.

Comment j'ai atterri au Pic du Midi?

Au bout de 4 ans à Orsay, j'ai postulé en mutation interne pour un poste qui se liberait au Pic, suite à un départ en retraite.

 

Pour en revenir au sujet, je ne connais pas un seul telescope, pas une seule manip montée sur l'un d'eux, et pas une seule sonde spatiale qui aient été conçus uniquement par des chercheurs. Des centaines d'ingenieurs travaillent sur des projets d'astrophysique.

 

Par exemple, le CNRS dont je fais parti, c'est 26000 personnes dont seulement 11000 chercheurs. Tous les autres postes sont des ingenieurs, techniciens et administratifs. En plus le CNRS favorise la mobilité des ces agents. Ca veut dire que une fois que l'on y est rentré, au bout de 3 ans on a le droit de postuler en interne sur d'autre affectation. (Campagne de mobilté interne NOEMI). C'est ce que j'ai fait pour arriver au Pic du Midi.

 

A part ça, tu crains que ce genre de métiers ne soient par en grand rapport avec le cosmos. C'est un peu vrai parfois, mais dans le monde professionnel, on fait ce que l'on a à faire, et pas toujours ce que l'on voudrais faire. Il y toujours des cotés contraignants. Un métier n'est pas un loisir. Ca ce saurait.

Même les astronome ont des taches administratives à faire. Encadrement de personels, recherche de fond pour financer les manip etc..., tout ça éloigne du cosmos.

 

Mais mieux vaut participer, même de loing, à une cause qui nous motive, comme la recheche et le progrès scientifique, plutot que s'échiner dans le privé pour enrichir quelques sombres actionnaires. J'ai traivailler 7 ans dans l'industrie avant d'intégrer le CNRS, je sais de quoi je parle.

[duschnok]

Enseignant-chercheur ne donne pas un double salaire ...

 

En gros, pour ce qui est de la recherche publique ( et ce dont tu parles c'est que de la recherche publique), tu peux soit être chercheur plein temps CNRS (ou CEA ... c'est mieux payé et deux-toirs autres organismes), soit enseignant-chercheur en fac.

Tu peux espérer taper dans les 2000 euros par mois en tant qu'enseignant chercheur avant ta retraite . Chercheur CNRS c'est 1500 euros au début, et ça monte aps vite.

Pour tout ça, il faut un doctorat.. donc un travail de thèse de 3 ans en moyenne après ton master.

Enfin, question quantité de travail, je dirais que ça dépend des labos. je connais des groupes qui font 8H - 22H tous les jours, et j'ai fait un stage dans un labo plutot 9H - 19H.

De façon générale, les enseignants chercheurs sont un peu obligés, si ils veulent faire honnetement leur enseignement, de mener la recherche plutot en soirée ... Disons qu'en moyenne, le boulot de chercheur est engageant, dur à obtenir ( 90% de docteurs qui ne trouvent pas de postes) et payé un peu au lance-pierre

 

Si tu as fini une formation généraliste orientée travaix publics, il y a deux choix :

1) tu tiens à être chercheur en tant que tel : à mon avis, pour la physique quantique ou l'astro ( tu feras pas les deux en même temps, c'est vraiment deux portions de la physique très éloignées) faut reprendre au niveau d'un M1 de physique fondamentale...

 

2) Peut- être un peu mieux, faire comme yves : viser les postes d'ingénieur de recherche ou encore de technicien : (un peu) plus faciles à obtenir, en fin de compte tu participes toujours à des projets de recherche, et toi tu as l'avantage d'avoir un diplôme d'ingénieur qui non seulement te permet de te reconvertir en cas d'impasse, mais en plus est déjà suffisant pour ces postes...

 

voilou

 

résumé : recherche française ça être voie vers le chômage, pas de sous et en général beaucoup de boulot pour les chercheurs titulaires, donc vaut mieux être vraiment passionné par le sujet. Les postes d'ingénieur de recherche ou technicien sont un peu plus généralistes et peuvent à mon avis être tout à fait enthousiasmants.

 

pof pof

 

Moi, M2 de physique quantique, en (pré)thèse dans un mois.

 

EDIT : j'oubliais de mentionner que les tout nouveaux docteurs avec une thèse belle et fraîche doivent en générale enchaînerune bonne année de CDD de recherche - les fameux post-docs - avant d'avoir un poste titulaire. et là je ne parle que de ceux qui l'ont finalement.

Mieux vaut connaitre les difficultés avant de se lancer