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Posté (modifié)

C'est une politique que mène depuis longtemps les principaux Etats pour soutenir leur industrie spatiale (USA - Russie - Chine - Inde - Japon) : ce sont leurs propres lanceurs qui sont choisis pour réaliser les tirs de missions institutionnelles (militaires et scientifiques civiles notamment).

En Europe ... c'est loin d'être le cas. Sans revenir sur l'historique on a pour l'avenir :

  • l’Allemagne qui lancera ses satellites radars militaires SARah sur deux Falcon 9
  • l’Espagne qui va lancer Paz sur Falcon 9 dans 2 mois

 

L'Europe se décidera-t-elle à instaurer cette "préférence européenne", pour soutenir la filière lanceurs (Ariane 6 et Vega-C) dans les années à venir ?

Un article indique que cela est en gestation :

 

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/ariane-6-vega-c-la-revolution-copernicienne-de-l-europe-en-matiere-de-preference-europeenne-759282.html

 

Ce projet définit les conditions de contractualisation sur la période 2020-2023 (jusqu'au 31 décembre 2023) entre les organismes et pays européens concernés et Arianespace pour les lancements institutionnels. Au-delà de cette période, les signataires devront se réunir au plus tard avant le 31 décembre 2021 pour convenir des prix de lancement des missions planifiées à partir du 1er janvier 2024.

 

Les lancements institutionnels garantis assureraient un nombre minimal de lancements pour Ariane 6 et Vega C, avec une bien meilleure visibilité et permettraient d'atteindre le seuil du nombre de lancements espérés, car viendraient s'y ajouter - au moins - quelques lancements commerciaux.

 

Reste à voir quels pays en plus de la France et de l'Italie (participants principaux aux programmes Ariane 6 et Vega-C) signeront.

Déjà le Royaume-Uni (il est vrai en plein Brexit) ne veut pas signer l'accord portant sur la période 2020/2023. Et bien sûr on s'interroge sur ce que fera l'Allemagne ?

Modifié par montmein69_2
Posté (modifié)

Pour moi on ne devrait même pas se poser la question: il faut lancer avec notre industrie spatiale. Très bien si ça sera le cas dans les prochaines années.

Modifié par rxoct
Posté (modifié)
Pour moi on ne devrait même pas se poser la question: il faut lancer avec notre industrie spatiale. Très bien si ça sera le cas dans les prochaines années.

 

Ca dépend de ce que tu veux dire par "notre industrie spatiale". Mais si tu veux dire notre industrie institutionnelle, ce serait préconiser de faire comme les autres pays.

 

Pour paraphraser: "Les autres font du protectionnisme. Nous aussi on devrait faire du protectionnisme".

 

Le protectionnisme américain a fait voler, pendant de longues années, une Navette mal-conçue et d'une manière complètement non rentable. Il a permis l'existence d'un quasi monopole autour de ULA. Il a bridé l'innovation et il a fallu un procès de la part d'un opérateur privé pour briser le monopole de lancements institutionnels.

 

C'est grâce a l'industrie spatiale américaine moribonde qu'Ariane a pu prendre son envol sur le marché de lancements commerciaux. Avouons que c'est un comble: voir le protectionnisme dans un pays favoriser les autres pays.

 

Mondialement, ce protectionnisme a fait de l'industrie spatiale, une exception parmi les autres transports comme l'automobile, le bateau ou l'avion qui innovent dans un marché libre. Tout indique que cette exception ne perdurera pas. Deux grosses entreprises américaines sont en train d'atteindre la taille critique qui permet d'exister sur la marché des lancements, et cela avec un apport relativement réduit venant de l’État.

 

L'apport qui subsiste est un marché militaire qui couvre une bonne partie de la R&D mais pas l'exploitation courante d'un lanceur une fois en fonctionnement.

 

En transposant cela en Europe, et au lieu de faire survivre un monopole, ne serait-il pas mieux de faire un appel d'offres pour deux lanceurs innovants qui nous placerait à diapason avec SpaceX et Blue Origin ?

 

Cela mettra fin à inefficacité d'un lanceur construit dans plusieurs pays avec d'éternels tiraillements qui fait d'Ariane 6 un compromis entre les étages liquides allemands et des boosters solides italiens. Les Américains appellent cela un jobs program. Pour les lancements équatoriaux, un lanceur privé et compétitif gardera un petit avantage de latitude par rapport aux sites américains, chinois etc. Avec un maîtrise privée et centralisée, le cycle de développement serait plus rapide que pour Ariane, et la clientèle serait attiré par un appartenance moins sujet aux hasards politiques (embargos...) que les États-Unis.

Modifié par Paul_Wi11iams
Posté
C'est une politique que mène depuis longtemps les principaux Etats pour soutenir leur industrie spatiale (USA - Russie - Chine - Inde - Japon) : ce sont leurs propres lanceurs qui sont choisis pour réaliser les tirs de missions institutionnelles (militaires et scientifiques civiles notamment).

En Europe ... c'est loin d'être le cas. Sans revenir sur l'historique on a pour l'avenir :

 

L'Europe n'est pas un pays contrairement aux autres cas. Ariane 5 coûte trop cher dans beaucoup de cas, Vega est trop petit, et si c'est pour acheter des Soyouz aux Russes :confused:

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