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recherche infos sur programme spatial soviétique


newway

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Bonjour à tous.

 

Suite à la diffusion du docu-fiction en 4 parties intitulé "À la conquête de l'espace" sur ARTE les 21 et 22 décembre, je recherche des informations sur le programme spatial soviétique des années 50 aux années 80.

 

Auriez-vous des livres ou des sites Internet pertinents à me conseiller ?

 

D'avance, un grand merci...

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Pour les livres, je peux te conseiller "A la conquete de la Lune" de Jacques Villain de chez Larousse. Mais il existe un autre bouquin c'est "Pourquoi nous ne sommes pas allés sur la Lune". Je ne sais plus dire l'auteur ni la maison d'édition. En cherchant un peu sur le net, tu trouveras. Il reste "L'encyclopédie de l'exploration de l'espace" qui est très complet puisqu'il parle de l'époque avant Korolev et Von Braun jusqu'à l'avènement de la navette spatiale. C'est un ouvrage assez ancien d'une 20aine d'années au moins. Il ne faut pas s'attendre à apprendre des secrets du programme lunaire soviétique (la fusée N1) puisqu'il n'a été dévoilé officiellement qu'en 1989.

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Bonsoir newway,

 

J'ai beaucoup apprécié la diffusion sur ARTE de ce documentaire fiction.

 

Pour m'être éveillé à l'astronomie le 4 octobre 1957 lorsque le jeune gamin de huit ans en culotte courte que j'étais a entendu parler du lancement du premier satellite artificiel (aujourd'hui on n'utilise plus ce qualificatif, dommage...) Spoutnik (ce n'est qu'à partir de Spoutnik 2, avec la pauvre chienne Laïka, qu'on a parlé de Spoutnik 1) j'ai suivi toute l'aventure spatiale soviéto-américaine jusqu'à Apollo 17 en 1972. Donc ce documentaire m'a fait très plaisir et m'a rappelé beaucoup de souvenirs... Un seul anachronisme m'a frappé : on voit en avril 1961 Wherner Von Braunn regarder à la télévision des images " EN DIRECT DE MOSCOU " !!!... C'était impossible puisque la première retransmission d'images télévisées en direct entre les États-Unis et l'Europe a eu lieu la nuit du 10 au 11 juillet 1962 (Wikipédia dit que c'est le 23 juillet 1962, c'est faux !!!...). Et encore à l'époque le satellite Telstar ne permettait qu'une émission de vingt minutes seulement. Pour avoir des images en direct permanentes entre les États-Unis et l'Europe il faudra attendre le premier satellite géostationnaire au dessus de l'Atlantique Early Bird (lancé le 6 avril 1965), qu'on appelle aujourd'hui Intelsat 1.

 

Il faut d'ailleurs se méfier des anachronismes car dans presque tous les ouvrages publiés sur l'histoire de l'astronautique aujourd'hui, on parle de " Luna 1" pour évoquer la première sonde soviétique lancée vers la Lune (qu'elle a d'ailleurs raté de 7 500 kilomètres, et en principe elle tourne toujours autour du Soleil ; peut-être, si elle n'a pas été désintégrée par un mini astéroïde la récupérera-t-on un jour ?..) le 2 janvier 1959. Or ceux qui ont connu cette époque savent que jusqu'à Lunik III (qui a pris le 7 octobre 1959) les premières photographies de la surface cachée de la Lune on ne parlait pas de " Luna " mais de " Lunik ". Ensuite les deux appellations (Lunik et Luna) ont cohabitées jusqu'à Lunik 7 ; ensuite seule l'appellation Luna (jusqu'à Luna 24 en 1976) a prévalu.

 

En ce qui concerne les livres sur le début de l'épopée spatiale (tant soviétique qu'américaine) outre l'excellent livre de Jacques Villain qu'on t'a conseillé [Jacques Villain est sans doute le meilleur spécialiste français de l'histoire de l'aéronautique] je t'en communique deux autres très bons qui ont l'avantage d'être plus contemporains des événements indiqués :

* " La conquête de l'espace " de Yves Babe, éditions Atlas février 1985 ;

* " L'exploration de l'espace " sous la direction de Kenneth Gatland, préface de Arthur C. Clarke, encyclopédie visuelle Bordas février 1986.

 

Sinon, ma " bible " en matière d'exploration spatiale (outre les numéros d'époque de l'Astronomie, le bulletin de la Société Astronomique de France [j'ai pu avoir tous les bulletins des années 1957 à 1971]) est le volumineux (et lourd, puisqu'il pèse au moins 2,5 kg) " Grand atlas de l'espace " aux éditions Universalis octobre 1989. Il remonte l'histoire de l'astronautique jusqu'au Moyen Age, c'est dire à quel point il est complet !... Les mêmes éditions Universalis ont fait paraître un ouvrage semblable sur l'astronomie : " Le grand atlas de l'astronomie " (aussi volumineux et même plus lourd que le précédent) ; j'ai personnellement l'édition de mai 1993. Si tu peux te procurer celui sur l'espace (via Internet) ça répondra à pas mal de tes interrogations sur le sujet du programme spatial soviétique des années 1950 aux années 1980.

 

Bonne recherche Newway, et à ta disposition pour tout renseignement complémentaire sur la conquête de l'espace jusqu'à 1976 (car pour moi l'astronomie et l'astronautique ont toujours été liées) n'hésite pas à me laisser un message via le forum Webastro.

 

Il faut que je me dépêche, ça va être l'heure du réveillon !... Bon Noël à tous.

 

Roger Lesourd.

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Après avoir écrit hier soir le message précédent j'ai pensé que beaucoup d'entre vous sont (heureusement pour eux !...) trop jeunes pour avoir connu les débuts, extraordinaires (je crois que cela a beaucoup rapproché progressivement tous les peuples de la Terre) de la " Mondovision " en juillet 1962. Aussi à leur intention (et plus spécialement pour " Logastro " et " Yantar ", qui semblent être des spécialistes de l'astronautique) voici les coulisses de cet événement extraordinaire et presque incroyable à l'époque. Je précise que (outre les très nombreux articles écrits dans l'Astronomie à la fin des années cinquante et dans les années soixante par Paul Muller, astronome à l'observatoire de Meudon [décédé en juillet 2000 et très injustement oublié aujourd'hui] qui était à l'époque le grand spécialiste de l'astronautique à la Société Astronomique de France) j'ai surtout utilisé un peu les informations contenues dans le très agréable livre " Chronique de la télévision " (Éditions Chronique , octobre 1996 ; et spécialement la page 94) et beaucoup plus celles contenues dans le livre (moins connu) " Histoire de la télévision française " de Jacques Mousseau et Christian Brochand (Éditions Fernand Nathan, 1982 ; et spécialement les pages 93 et 94).

 

Il était 00H45 (heure française) la nuit du mardi 10 au mercredi 11 juillet 1962, 250 techniciens du CNET (Centre National d’Études des Télécommunications) et cinquante journalistes invités par le ministère des PTT fixaient l’écran dans une salle de projection à Pleumeur-Bodou (Côtes-du-Nord). Ils attendaient que se réalise éventuellement un événement à peine croyable : recevoir une image télévisée transmise en direct depuis les États-Unis !… Il y avait peu de chance que cela réussisse du premier coup, aussi le ministère des PTT et la RTF avaient-ils été assez discrets sur cette tentative.

 

D’ailleurs ce n’était pas la première fois qu’un tel essai avait lieu. Le satellite de télécommunication américain Écho 1, lancé le 12 août 1960, gros ballon en plastique de 30 mètres de diamètre, avait réussi à transmettre quelques heures après son lancement une image du Président Eisenhower, entre la côte Atlantique et la côte Pacifique des États-Unis. La qualité de l’image était si médiocre que le Président américain demanda qu’on cesse immédiatement de la diffuser !… Cependant, quelques jours plus tard, des signaux radio-électriques réfléchis par Écho 1 ont été parfaitement reçus, après avoir survolé l’Atlantique, par le laboratoire du C.N.E.T. à Issy-les Moulineaux et par le radio-télescope de Jodrell Bank, près de Liverpool en Angleterre. L’expérience d’ Écho 1 a montré aux techniciens américains que pour transmettre des images télévisées d’une qualité correcte il fallait utiliser non plus un satellite relais passif, mais un satellite actif, à la fois récepteur, amplificateur, et réémetteur. Ils se sont alors lancés dans le programme Telstar.

 

Pour cela les techniciens américain de la firme AT&T (dite Bell System) ont construit au deuxième semestre de 1961 une station d’émission et de réception à Andover, dans le Maine, non loin de la côte Atlantique. Ils ont obtenu des télécommunications britanniques la construction d’une station identique à Goonhilly Downs, en Cornouailles. Par prudence, les techniciens de Bell System ont demandé aux PTT français de construire également une station de secours en Bretagne. Le site retenu fut Pleumeur-Bodou, dans les Côtes-du-Nord, près de la ville de Lannion, à cause de la stabilité de son climat, l’absence de parasites industriels et hertziens, et d’obstacles naturels. Un immense radôme devait abriter une antenne géante, ayant la forme d’un cornet auditif. La station devait être gérée par le CNET. Sa construction, décidée en août 1961, n’a duré que neuf mois, entre octobre 1961 et juin 1962.

 

Le satellite Telstar fut lancé par la NASA, depuis Cap Canaveral en Floride, le 10 juillet 1962 vers 10 heures du matin, heure française. Il fut tout de suite bien positionné en orbite, aussi les techniciens de Bell System ont décidé de faire une première tentative de transmission dès la nuit du 10 au 11.

 

La station d’Andover envoie de 00H47 à 00H54 une image vers Telstar. A leur grand désapointement les télécommunicants américains apprennent par téléphone de leurs homologues britanniques que la station anglaise de Goonhilly Downs ne reçoit que des images brouillées !… En appelant ensuite Pleumeur-Bodou ils s’attendent à ce que la station française déclare elle aussi ne pas recevoir d’images ou alors de très mauvaise qualité. A leur grande surprise leur homologue français leur décrit parfaitement l’image très nette envoyée d’Andover via Telstar : trois messieurs en complet-veston (dont le Président de Bell System) devisant autour d’une table. L’image captée en France se révèle d’une très grande qualité, comparable à celle envoyée par voie hertzienne.

 

Au Conseil des Ministres du matin Charles de Gaulle exulte suite à cette grande réussite technologique française. Voici le compte-rendu qu’en a fait Alain Peyrefitte dans son tome 1 du livre “ C’était de Gaulle ” :

 

« Au Conseil des Ministres du mercredi 11 juillet 1962 : Jacques Marette, ministre des PTT : “ La station de Pleumeur-Bodou a capté les images envoyées par satellite dans des conditions favorables, puisque leur qualité était comparable à celle d’une retransmission par le réseau hertzien. Succès d’autant plus remarquable que la station britannique n’a pas été en mesure de capter ces images, et que la BBC a proposé d’acheter les nôtres à n’importe quel prix. ”

 

Charles de Gaulle : “ Donnez-les gratuitement à la BBC (il prononce bébécé), elle mérite bien ce geste, elle en a fait d’autres pour nous en d’autres temps. ” (Sourires.)

 

Cet accès de générosité ne lui fait pas perdre le sens de l’intérêt national. Il rectifie : “ Mais, naturellement, servez la télé française en priorité. ” (Nouveaux sourires.)

 

Il ne cache pas qu’il jubile : “ C’est très important à tous égards, notamment pour le standing de la France. ” Il sait être généreux quand il est en tête de la course. Il devient plus âpre quand il veut faire reconnaître son rang et qu’on le lui dispute. »

 

La nuit suivante c’est au tour de l’Europe d’envoyer des images en direct, via Telstar, vers les États-Unis. Les techniciens de la Bell System demandent à ce qu’elles partent, non de la station anglaise, mais de Pleumeur-Bodou. C’est donc la consécration de la qualité du travail des techniciens du CNET !… Pleumeur-Bodou envoie, via Telstar, quelques mots de Jacques Marette, ministre des P.T.T., puis Yves Montand interprête la chansonnette, après cela apparaît un chœur féminin et, à la suite d’une erreur de manupulation d’un technicien de la RTF depuis la régie finale de la télévision française 15 rue Cognac-Jay (paris 7ème), une partie de la répétition d’une émission de variétés. Cette maladresse a permis aux Américains de bien se convaincre de l’authenticité de la transmission en direct depuis la France. En effet, tous les télespectateurs américains ont pu voir ces images en direct depuis le vieux continent, car la station d’Andover s’est permise de renvoyer directement le programme français, sans en informer ni la RTF, ni l’Eurovision, sur les trois grands réseaux télévisés américains, ABC, CBS et NBC. C’était vraiment le triomphe du savoir faire des télécommunications françaises !

 

Roger Lesourd.

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Pour ceux qui voudraient visiter le coin: (et oui, c'est à 10kms de chez moi et 200 m de mon lieu de travail!)

 

Vue aérienne du site (le batiment triangulaire, c'est le Musée des Télécommunications, construit bien plus tard):

Photo%20044.jpg

 

Vue générale du site:

PB%2003.jpg

 

"Papa, va chercher mon ballon"!:be: (54m, de quoi mettre 2 fois l'arc de Triomphe!)

PB%2002.jpg

 

Une des antennes:

PB%2001.jpg

 

L'Antenne cornet, à l'intérieur du Radôme: 340 tonnes à peine...

pleum53.jpg

 

Meilleure photo, haute résolution:

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/fr/a/a3/Bretagne_Pleumeur_Bodou_telecom_04.jpg

 

Erwan

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J'ai pu visiter le site du Radôme et le Musée des Télécoms, et j'ai trouvé ça très constructif, et interessant !

 

Le Radôme est à voir, ne serait-ce que pour voir cette grosse boule posée là...

Pensez-y si vous passez à Pleumeur-Bodou (Côtes-d'Armor, et non plus Côtes-du-Nord ;) )

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Sympa les photos Erwan!!!

 

 

Sinon elle etait très bien cette fiction-documentaire sur Arte.Très très bien fait.Elle met bien en evidence la difficulté de la réalisation de tels programmes.C'est halucinant comme deux pays rivaux ont pu investir une energie considérable pour la conquête de l'espace!!Malheureusement l'argent est le nerf de la guerre comme on dit.Sans lui, à ce rythme là çà ferait longtemps que l'on serait sur Mars.

 

A l'époque c'était une véritable prouesse technologique et aujourd'hui çà le serait encore je pense.Aujourd'hui on a tendance à banaliser l'envoi d'homme dans l'espace ( et sur la lune) mais à refaire c'est pas évident que la chose serait facile.

 

Des pays comme les USA vont bientôt se retrouver au pieds du mur: c'est la fin des navettes et il faut envisager la suite.Il ya un nouveau lanceur à mettre au point (à quoi ressemblera-t-il exactement) surtout pour un eventuel retour sur la lune dans les années qui viennent.

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  • 2 semaines plus tard...

salut, newway

un livre intéressant :

"les russes dans l'espace" de Evgeny Riabchikov, éditions France-Empire.

De plus, j'ai en double quelques brochures soviétiques des années 80 prises au salon du Bourget, lorsqu'ils exposaient encore leurs engins : "l'odyssée cosmique des stations sovietiques Véga", "le Saliout en orbite", "l'espace pour l'économie", "l'espace pour la sciences". Bien sûr, il faut laisser la propagande de coté, et on y trouve des infos intéresantes. Si cela t'intéresse.......

Ensuite, "Baikonour, la porte des étoiles", beau livre édité par Armand Colin et la SEP, dans lequel on retrace toute l'épopée des fusées soviétiques lancées de Baikonour.

Enfin, un livre assez rare : "les fusées et l'astronautique en URSS" de V. Glouchko 1973, des éditions de l'agence de presse Novosti, surement difficile à trouver (je l'ai déniché dans une brocante !)

astroamicalement :)

Jozi

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