Une bien formidable antiquité ; )

[Weetos]

Bonjour

 

Par avance toutes mes excuses pour la digression qui suit, mais j'ai eu envie de partager une expérience de "novice" avec d'autres astro-amateurs, ce qui fera j'imagine sourire les plus anciens d'entre vous  

 

Avant d'en arriver aux faits, permettez moi de me présenter et de poser un peu le décor : Je me nomme Willy, 42 ans, heureux détenteur d'un Newton 150/750 monté sur une EQ3-2 (Perl "Bellatrix", en tout point similaire au modèle SkyWatcher équivalent), motorisée en AD et en DEC. Depuis près d'un an et demi, j'ai pu faire mes premières expériences astro avec beaucoup d'assiduité (je sors le matos dès que possible, et étudie le reste du temps mes ouvrages et cartes afin de me familiariser avec les constellations et me repérer avec aisance dans le ciel quelque soit la saison. Je suis devenu au fil du temps de plus en plus efficace pour localiser les objets ténus du CP, à l'aide des coordonnées équatoriales, et ce, malgré l'imprécision souvent évoquée des cercles gradués de l'EQ3-2 et des montures similaires de fabrication chinoises (du constructeur Synta, si je ne m'abuse). Sur ce volet, je dois malgré tout indiquer sans me vanter que mon cercle DEC est suffisamment précis pour que je puisse faire "mouche" en compensant l'imprécision de l'AD par un léger aller/retour autour de la valeur indiquée par mon vernier (en effet, le mécanisme du cercle AD repose sur un effet de friction franchement hasardeux, et il n'est à ce titre loin d'être aussi fiable que son homologue DEC).

 

J'étais conscient des limites de mon matériel, mais j'entends souvent des astrams bien plus expérimentés que je ne le suis dire que "quelque soit la monture, ces cercles sont de toutes façons plus décoratifs qu'utiles, puisque non fiables". Bien que pas tout à fait d'accord avec cet avis, je dois bien avouer que je suis assez déçu que mon cercle AD ne soit pas aussi fiable que je ne le voudrais. Fort de tout cela, et du fait que je pensais passer à un tube de plus gros diamètre un de ces jours, je m'étais même dit que mon prochain instrument pourrait être un simple Dobson, histoire de mettre plus d'argent dans l'optique que dans la mécanique (vu que de toutes façons, ma fidèle EQ3-2 ne pourrait pas supporter un 254mm ou un 300mm).

 

Ça, c'était "avant". "Avant", en effet, qu'une gentille personne de mon entourage me donne un "télescope qui prenait la poussière dans le garage", qui avait appartenu à son défunt père et pour lequel elle n'avait aucunement l'ambition d'en faire usage (ouais, je sais c'est bizarre). J'inspecte rapidement la bête et identifie rapidement le "télescope" qui s'avère être un réflecteur Newton 100/600 Vixen/Perl avec un porte-oculaire au diamètre de 25,4 mm (si je ne fais pas erreur) et qui contrairement à ce que je connaissais jusque là, coulisse non pas sur l'axe de l'oculaire, mais sur l'axe central du tube, entrainant dans son mouvement le secondaire, modifiant ainsi la longueur focale (j'espère m'exprimer clairement). Malgré la poussière qui le recouvre à l'extérieur, il semble propre à l'intérieur et les miroirs n'ont pas l'air d'avoir trop souffert du temps - je me pose intérieurement la question, d'ailleurs, "Combien de temps ?" - peut être 20 ou 30 ans me dis-je, tant les composants sembles anciens (les couleurs de l'autocollant "Vixen / Perl" un peu criardes évoquent sérieusement le milieu des années 80  - mes yeux s'attardent ensuite sur la monture, dont la forme générale ne m'est pas inconnue : elle ressemble en effet à beaucoup de montures équatoriales allemandes "modernes", telles que les catalogues de revendeurs astro en sont garnies. Je note la couleur un peu inhabituelle, cependant : en effet, celle-ci est d'un vert douteux comparable à celui que l'on pouvait voir sur du matériel militaire au siècle précédent, mais aussi sur certaines machines outils - Tout de suite après cette réflexion, un détail me saute aux yeux : des cercles finement gradués et à la dimension généreuse,  dotés tous deux d'un vernier... je faisais indubitablement face à du matériel de qualité, mais je me souviens m'être dit "peut-être une version ancienne de EQ5", mais la qualité de la mécanique, sa précision et le douceur toute naturelle avec laquelle les deux axes se mouvaient sous une simple action des molettes, sans le moindre jeu, la moindre vibration - J'ai tout de suite compris je j'avais là sous les yeux une monture de très bonne facture, qui du reste avait été semble t-il très bien entretenue par son précédent propriétaire.

 

Ce n'est que plus tard, après avoir consciencieusement nettoyé l'ensemble et après m'être documenté sur cet étrange objet que j'ai compris que j'avais mis la main sur une fantastique monture Vixen Super Polaris de fabrication japonaise en très bon état de fonctionnement, dotée d'un viseur polaire d'une autre époque (que j'ai réussi depuis à ré-aligner et à exploiter - on est loin de celui dont je dispose sur mon EQ3-2, mais il est malgré tout exploitable). Je pèse mes mots lorsque je dit "fantastique" : en effet, celle-ci est un vrai régal à manœuvrer tant elle est stable et fluide : c'est simple, la mienne fait figure de jouet pour enfants à côté, tant les étoiles dansent dans l'oculaire dès qu'on touche la monture ou le tube. Cette merveille au vert douteux, elle, ne vibre pas, semble imperturbable et bonus que j'ai pu apprécier une fois sa remise en ordre de marche effectuée et que je l'ai sortie sous une voute étoilée cristalline : Ses cercles gradués sont d'une précision que je n'imaginais pas possible ! je me suis même surpris à jouer à composer toutes les coordonnées d'objets que j'avais sous la main ce soir là pour vérifier, à chaque fois et à mon plus grand émerveillement, que l'objet attendu apparaissait bien bien dans l'oculaire de 20mm qui était installé dans le PO. Ces verniers sont d'une redoutable précision, et un réel plaisir à utiliser ! 

 

Cette monture est à ce point une révolution pour moi, que bien qu'elle ne soit pas motorisée et qu'elle ne dispose pas d'une fixation rapide à queue d'aronde, j'en suis rendu au point que je pense investir un peu pour pouvoir l'exploiter avec mon 150/750 (en effet, le 100/600 a montré très vite ses limites et son âge !), quitte à retarder un peu l'acquisition du Dobson tant convoité .

 

Voilà, c'était la confession d'un astram qui est tombé amoureux d'une monture d'une conception et d'une qualité de réalisation qui impose le respect  

 

Très bons cieux à tous

Modifié 12 mai 2018 par Weetos
Correction de fautes (nombreuses !)

[Astrowl]

Eh bien oui, l'Astronomie n'est pas l'informatique, on peut trouver du vieux matériel qui est loin d'être ridicule face à du matériel moderne. 

[yann35]

Sympa le retour d’expérience !

Dans le temps on savait faire du bon matériel, aujourd'hui aussi mais il côtoie le plus mauvais....en nombre... 

Bon ciel !

[jgricourt]

Oui les montures manuelles c'était mieux avant ... mais que cela ne t'empêche pas de prendre quand même un dobson car on voit mieux dedans