Rétrospective août 2018

[etoilesdesecrins]

Salut à tous !

 

Crépuscules interminables incompatibles avec le ciel profond.

Lune présente et gênante, incompatible avec le ciel profond, même en période de vacances.

Orages et ciels de traîne.

Visites en famille ou autre sollicitations d’été excluant l’astro …

Voilà à peu près le résumé de l’été 2018, riche par ailleurs, mais assez calme niveau astro. Heureusement qu’il y a eu de jolis crépuscules en juin-juillet, à croquer la lune ou Jupiter en tee-shirt, finissant à la limite par quelques doubles. 

Je passe aussi sur deux piètres sorties à cheval sur juillet et août, à la lunette emmenée dans les Alpes du sud. J’avais prévu de réexplorer à fond les méandres du sud extrême dans le Scorpion, mais la météo en a décidé autrement. Heureusement 2-3 petites tâchouilles infimes en guise de challenge et le belle comète Giacobini-Ziner ont un peu sauvé la mise.

 

Et en ce joli dimanche clair qui va hélas se terminer par la Pleine lune, je voulais combler le manque d’observation en revenant sur les deux seules sorties du mois d’août. Décidément, chaque année, l’été, j’ai l’impression que c’est pire que les années d’avant. Qui a dit que c’était la meilleure saison pour rêver sous la Voie Lactée ?

 

10/08/2018, Monts du Lyonnais. T 300.

Pas de lune, pas de vent, pas de nuages.

 

Ce soir, par contre, c’est le nirvana ! LA soirée de l’année probablement, niveau transparence ! La turbulence est assez forte mais qu’importe, les nodosités de la Voie Lactée sont visibles presque jusqu’en bas, comme en montagne !

Après quelques objets en apéritif que je vais conter là, je décide de ne pas attendre plus pour enfin tester au 300 les nébuleuses Messiers classiques du Sagittaire, les stars de l’été. Je crains en effet de ne plus avoir les conditions pour les revoir de tout l’été.

 

Commençons par une nébuleuse planétaire un peu oubliée, NGC 6369 de mag 11,0, dans Ophiuchus.

Au grossissement de recherche, 56 X, c’est un petit patch nébuleux rond, facile mais peu lumineux. A 170 X elle devient bien plus évidente, même en vision directe, et au bout de 20 secondes environ je perçois une annularité, plus brillante au N/ NO.

Avec le filtre OIII c’est encore bien mieux, plus rien à voir avec le simple « rond » diffus du départ ! L’astre est assez brillant, l’annularité devient évidente immédiatement !

Poussons encore avec le OIII : à 270 X c’est remarquable, la lueur devient un peu phosphorescente, classique sur nombre de nébuleuses planétaires. On note maintenant en vision oblique des zones complexes, et des sortes de renforcements lumineux sur l’anneau formant de vagues angles ou extensions. Elle fait un peu penser à M57 à la lunette, mais sous bon ciel.

 

Un petit passage ensuite dans les environs sur le faible amas globulaire NGC 6325 ne montre qu’une faible lueur en vision oblique, malgré sa mag de 10,6. 

 

Bien plus appétissant est le plat suivant : le duo NGC 6440 / 6445 !

Plus diffus est l’amas globulaire NGC 6440, bien qu’évident, avec un centre marqué. Je ne perçois pas de résolution même à environ 1 D, mais l’astre devient irrégulier, présente de vague extensions, des irrégularités de texture, etc …

Mais c’est surtout la belle nébuleuse planétaire NGC 6445, dite « le Pâté en croûte », qui est intéressante ! A 170 X elle montre bien sa structure rectangulaire orientée E/O, comme un cadre entourant une zone plus sombre centrale. Les 2 côtés E et O sont plus marqués que les autres, celui E semblant assez complexe, contenant une ou plusieurs condensations et une courte extension.

A 390 X OIII la vue est époustouflante, l’objet est encore bien défini, brillant, un peu phosphorescent. Les condensations précédentes semblent plus petites, quasi stellaires. Le côté E se révèle en effet complexe, entouré d’un vague halo.

La surface se révèle un peu granuleuse, et l’intérieur sombre est plus gris que le fond du ciel, un peu comme sur M57 avec ce type de diamètre.

 

Après ces charmants apéros, passons au vif du sujet : M20 !

Aux grossissements modérés, la fleur se révèle enfin, entraperçue les années précédentes à la lunette de 100. Les 3 zones sombres apparaissent sur la vaste nébuleuse ronde aux limites diffuses, centrée sur une jolie double serrée mais bien séparée (triple en fait ?). La zone S est plus fine et contrastée.

Au N se trouve une seconde zone diffuse moins apparente, c’est la nébuleuse par réflexion (en bleu sur les photos) ne réagissant pas aux filtres.

Le champ est très riche, comme celui d’un vague amas ouvert., et bien entendu assez touchant et émouvant !

Avec le OIII, la nébuleuse principale est plus nette, mieux délimitée, parfois plus étendue (N de la double). Hélas, disposant de peu de temps pour un programme chargé, je ne reste guère sur ce bel objet et je n’approfondis pas trop les différence avec le filtre sur ces lignes sombres.

 

M8 délivre ensuite une claque à l’oculaire, on peut le dire !

Déjà, l’amas voisin est riche et brillant, en forme de pentagone, et montre plus de 30 étoiles à faible grossissement. La nébuleuse est complexe, étendue, aux limites mal définies, avec les zones caractéristiques plus brillantes, déjà visibles aux petits instruments. Elle montre sa zone sombre de façon contrastée, en vision oblique du moins.

A l’OIII, c’est très impressionnant et bien mieux ! L’amas est encore facile, mais la nébuleuse ressort beaucoup plus comme une grosse masse grise irrégulière. Elle devient difficile à décrire, la zone sombre est très marquée et évasée à ses deux extrémités. La texture nébuleuse devient irrégulière par endroits (traînées, condensations, zones sombres …). De nouvelles zones nébuleuses apparaissent, plus diffuses …

 

Mais ce n’est encore pas au niveau de la profusion, de la complexité et de l’originalité de M17 je trouve ! Seconde claque, plus importante cette fois !

Si le principal est déjà là à 56 X, le fait de passer à 170 X détaille encore ce magnifique Cygne de nuit. Son corps devient hachuré avec des zones diagonales sombres, s’entoure de nébulosités, et l’arc devient facile à l’est. Le dos est plus net et plus brillant au S.

Je pousse encore le contraste en revenant à 56 X mais en chaussant l’OIII : on retrouve les apports de 170 X mais effectivement plus petits et plus contrastés. Le « dos » s’embrase de flammèches qui pour certaines rejoignent la grande boucle floue à l’Est. Une vaste zone nébuleuse apparaît au N, donc sous le Cygne. L’anse du cou est très noire, peut-être une nébuleuse obscure est ainsi mise en évidence ? Des détails nébuleux au niveau de la tête et du bec apparaissent …Bref, il aurait été intéressant de grossir avec ce filtre, sous réserve d’avoir la soirée à consacrer à cette merveille !

 

Enfin, dernière des grandes nébuleuses Messier de cette région, M16. Ce sera aussi la plus décevante, après l’opulence des 3 premières.

Sans filtre, l’amas est curieusement disposé et facile, en 3 parties séparées de plus en plus larges et moins serrées, comme exprimant un mouvement d’expansion vers la partie la moins serrée. La nébuleuse est faible, voire très faible.

Le OIII change la donne, le nuage devenant cette fois facile et spectaculaire, étendu en arc perpendiculaire au « mouvement » de  l’amas. Mais très peu de détails sur ce dernier, et malgré mes efforts je ne perçois pas de zone sombre centrale témoignant de la présence des piliers.

 

Enfin, autre belle nébuleuse mais planétaire et à la réputation un peu en-deçà, NGC 6781 dans l’Aigle. Je voulais la revoir aussi en priorité, et si son repérage m’a parfois posé souci dans le passé ici le point rouge fait des merveilles et là voilà illico dans le champ très riche.

A 56 X c’est un disque assez pâle mais vu en VD2 (vision directe moyenne), très légèrement vert-gris. Le bord S paraît plus net.

A l’OIII elle est beaucoup plus facile, devient assez brillante, et une annularité est légèrement mais bien perçue. Le bord S est bien légèrement plus net.

A 170 X OIII elle est très grande et encore contrastée, l’annularité est en forme de fer à cheval. Mais la surface reste unie, sans détail.

La plus belle image générale de champ est probablement donnée à 96 X OIII.

C’est un très bel objet !

 

21/08/2018, Monts du Lyonnais, T 300.

La turbulence est faible, mais la transparence est plus classique, bien que bonne. Par contre il y a la lune gibbeuse et il faudra faire avec, je choisis des objets brillants. Pas de nuages ni de vent.

 

J’ai un petit créneau de 22 h à 24 h, mais je prends du temps dessus pour montrer Saturne, Mars, M57 et M13 à ma compagne et à son frère. Hélas, M13 est noyé dans les reflets lunaires malgré la jupe, mais c’est l’objet qu’ils semblent préférer. M57 ne claque guère malgré l’évidence de son étoile proche de mag 12,2. Mars, on connaît la chanson, rien de rien à cause de la tempête (en fin de soirée j’en tirerai juste une bande sombre, mais d’une belle nuance ardoise). Par contre, Saturne claque fort comme à son habitude, avec déjà 6 points lumineux proches en fin de crépuscule, et tous les détails classiques au 300.

 

Ensuite, je poursuis seul par quelques amas brillants du Cygne, un peu préservés du halo lunaire.

 

NGC 6811 me paraît bien fourni pour l’éclat lunaire gênant. Cela promet pour l’absence de lune ! C’est un grand amas assez riche, globalement en forme de couronne, mais divisé par une croix sombre régulière sans étoiles. Du coup il se résume en gros à 4 paquets stellaires, d’une trentaine d’étoiles principales de mag 11-12. La partie NE est plus dense et plus riche. On note un alignement de 6 étoiles à 20’ N de l’amas environ.

 

NGC 6866 me paraît plus dense et plus esthétique que le précédent. C’est un joli tapis brillant triangulaire d’une quinzaine d’étoiles principales, dont un arc de 4 plus brillantes contenant des doubles.

En assombrissant le ciel avec une centaine de fois de grossissement, il se révèle plus riche en étoiles faibles, et montre quelques extensions, etc … Joli !

 

Le petit amas M29 facile à localiser près de Sadr (Gamma Cygne) est souvent un peu décrié pour sa simplicité. Mais en plus du double arc brillant caractéristique à petite ouverture, il s’enrichit ici de plusieurs étoiles faibles, et je note de légères colorations par-ci par-là, grâce au diamètre. A 96 X il y a ainsi près de 25 étoiles sans forcer.

Les environs sont jolis aussi, avec 2 doubles semblables orientés de la même façon à E, et une zone riche en étoiles brillantes et alignements remarquables à 20 ou 30’ O.

De l’autre côté de Sadr je note une petite condensation stellaire, sans doute l’amas NGC 6910, que je ne reconnais pas sur le champ. Dommage, il aurait été idéal à observer aussi en ce soir lunaire, brillant et contrasté.

Hélas je n’ai plus en mémoire l’aspect exact de ces amas à la FC-100 sous ciel très noir, pour comparer.

 

La présence de la lune est propice à l’observation des brillantes nébuleuse planétaires : NGC 7027 dans le Cygne est tout indiquée !

Dès 56 X elle se distingue des étoiles par une couleur bleu-vert et un effet blink prononcés, en plus d’une légère dimension apparente E/O.

A 170 X elle reste petite mais montre assez bien sa structure bilobée, et surtout une petite condensation plus brillante sur le coin SO.

A 270 X elle est plus évidente et confortable, plus esthétique. De façon immédiate le coin SO est plus brillant. Une faible étoile trône aussi au SO. Le lobe O est évasé à sa base O, et le chenal séparant les 2 lobes est facile en vision indirecte. Je devine un léger halo tout autour de la nébuleuse, peut-être plus marqué à E. Je devine aussi de vagues irrégularités dans les lobes, et le chenal semble plus large au N. Le lobe E semble se terminer par une sorte de très légère « fourche » et le coin NO semble arborer une très légère condensation nébuleuse ronde à quelques secondes d’arc …mais tout cela reste extrême, deviné quelques rares secondes.

A 390 X l’image est encore nette, la nébuleuse est encore bleu ciel. Je ne perçois rien de plus sur la nébuleuse, mais le halo externe est mieux vu.

Je préfère toutefois la vue au grossissement précédent.

 

Hercule est à présent assez bas vers l’ouest pour observer NGC 6229 et M92.

Le premier est toujours caractéristique avec ses deux 2 étoiles proches en triangles dans un champ pauvre. Même à près de 400 X il n’y a pas trace de résolution …les différents grossissements parviennent juste à extraire un peu d’allongement, de vagues extensions et irrégularités périphériques, comme une sorte de très faible condensation juste au N, comme une seconde partie de l’amas.

 

Tant pis, son voisin plus prestigieux M92 ne sera par contre pas avare de détails !

Dès 56 X c’est déjà un objet qui s’annonce complexe, compact et brillant, et avec moult fines piqûres d’étoiles en périphérie ovalisée E/O.

Une zone de 2-3 étoiles très serrées et plus marquées au N du noyau font apparaître le centre de l’amas comme une sorte de queue de comète évasée.

A 170 X il est superbe et complexe. Il reste globalement flou et serré au centre. On note 2 lignes stellaires à E, dont une forme une boucle en rejoignant l’amas. Au centre, le coin plus marqué donne un aspect géométrique, pointu. Les étoiles sont un peu plus nombreuses, et éparses à l’ouest.

A 270 X je suis impressionné, c’est plus grand et plus détaillé, avec des étoiles plus brillantes. Il devient difficile à décrire car assez irrégulier du moins en périphérie : il y a des courbes, des extensions, des zones plus ou moins peuplées, un petit groupe au N, des étoiles jusqu’assez loin du centre qui reste compact et serré mais assez bien résolu….j’ai l’impression d’une bestiole, ou d’une explosion …en tous cas, grâce au contraste par rapport au fond de ciel très noir, la vue est quasi photographique !

Pour comparer, voila ce que j’avais noté à la FC-100 DF X 148 :

« magnifique, bon début de résolution périphérique, surtout en v.o : plusieurs dizaines d’étoiles très faibles (mag 12 et plus) sur fond flou, hétérogènes.

La résolution ne saute pas aux yeux directement

Le centre reste uni. On retrouve son coin anguleux, plus lumineux et pointu. »

Et à 185 X : « résolution un peu plus évidente, centre granuleux à présent mais image plus sombre ».

 

Voici donc le bilan d’un mois d’août assez pauvre en quantité, mais riche en qualité ! Et surtout qui m’a remis l’eau à la bouche (et le manque …), sentant venir les crépuscules plus courts de fin d’été. Espérons que l’on pourra transformer ce bel essai dès septembre, si l’automne nous offre ces douces après-midi ensoleillées puis ces magnifiques soirées claires, dont il a le secret !

 

Bon ciel étoilé à tous !

Modifié 26 août 2018 par etoilesdesecrins

[paradise]

Salut !

 

Heureusement que tu as pu te rattraper sur ces deux soirées !

 

Un bien beau et détaillé CROA !

 

Concernant Messier 16, normal que tu aies été déçu : la NP de l'Aigle est assez ténue, plus difficile que les autres nébuleuses du coin, un objet pour les photographes, M 16 émet dans un spectre qui réclame plutôt l'UHC.

 

Bravo pour la NP NGC 6369, le Petit Fantôme, elle est sacrément basse vers l'horizon, je ne sais pas si je l'ai déjà observée.

 

Les AG faibles comme NGC 6229 sont aussi difficiles que les galaxies, on aimerait grossir beaucoup mais à ce moment on n'a plus la luminosité nécessaire...

 

Merci pour ce riche CROA !

[meade]

Salut etoilesdesecrins !

 

Merci à toi de nous raconter tes 2 séances d'observations du mois d'août. 

 

Pour les nébuleuses M8, M17 et M16, je ne les ai pas encore observées cette année...je ne sais pas si je le pourrai prochainement... De ces 3 nébuleuses, c'est M17 que je vois la mieux depuis mon site urbain pollué, vient ensuite M8, puis M16. Pour M20, c'est plus compliqué pour moi...je ne la vois pratiquement pas, c'est sombre, et il faudra que je la retente avec un filtre. En tout cas, tes descriptions sont impressionnantes !

 

En ce qui concerne NGC6781 dans l'Aigle, je l'ai vue 1 ou 2 fois, mais je dois obligatoirement utiliser un filtre. J'utilise un filtre UHC. Je ne l'ai pas encore tentée cette année, j'essaierai d'y remédier...

Et je me dis également que j'observe souvent les mêmes nébuleuses planétaires chaque année, et j'aimerais bien en découvrir de nouvelles...il faudra que je me renseigne sur la magnitude de certaines d'entre elles, qui apparaissent dans les Croas...

 

Je retournerai dans le Cygne prochainement, les amas ouverts que tu as observés me donnent envie, ainsi que NGC7027.

 

Et les 15 et 16 août en deuxième partie de nuit, je suis allé voir M92 et NGC6229. J'aime bien les observer, ainsi que M13, mais aussi la petite nébuleuse planétaire NGC6210 que j'ai laissée de côté pour l'instant...

 

Je te remercie pour ce Croa, et pour tout ce partage !

Je te souhaite un très bon ciel, avec des soirées étoilées de fin d'été et automnales propices aux observations !

A plus !

 

Philippe. 

[etoilesdesecrins]

Merci pour vos passages !

 

Hier, superbe journée d'une grande clarté et transparence, telles ces après-midi de fin d'été ou d'automne que j'adore et qui invitent à sortir observer le soir.

Je ne pouvais pas rester dedans avec ça, mais petit souci c'était la pleine lune !

J'ai donc sélectionné sur mes listes quelques doubles dont la principale est de mag < 3.5, et go à la lunette ! 

J'avais un peu peur d'avoir du mal à les déceler à l'oeil nu avec la Grosse, mais pas de souci.

Super soirée encore avec de belles Jupiter, Saturne et Mars en entrée. Et encore une fois choqué par le piqué stellaire hallucinant, notamment sur les étoiles pas trop brillantes ne bavant pas

[Dobby01]

Contente que tu aies pu (un peu) profiter de ce mois d'août ! Pour notre part, nous sommes sortis le 11 avec les copains, et le 15 juste tous les 2.

 

La soirée du 15 a été vraiment magnifique, avec une voie lactée en grande forme, et des nébuleuses... Comme toi j'ai pu détailler M17 avec filtre et en grossissant, on se perd dans les nodosités, les parties plus sombres, etc. J'ai retrouvé  (un peu) ce que je voyais dans les dessins de Serge Vieillard.  Je ne sais plus si tu as fait un tour dans les dentelles du Cygne avec le 300, là aussi quand on grossit, on se perd dans les filaments... 

 

Prochaine étape : le Causse Méjean la semaine prochaine, j'ai trop hâte ! 

Modifié 28 août 2018 par Dobby01

[etoilesdesecrins]

Salut Dobby01, merci pour ton passage !

Tu devrais avoir beau temps la semaine prochaine, ils annoncent une avalanche de soleil ! Temps de fin d'été très clair + Causse Méjean = 50/80 mm de diamètre en plus !

Hélas je vais être tenu un peu loin de l'astro pendant quelques jours (juste le temps de cette période de beau temps en fait !!), après ça ira mieux

 

Oui je suis passé sur les Dentelles au 300 mais c'était fatigué en fin de sortie, juste un petit coup d'oeil, pas une vraie observation avec filtres et changement de grossissement en fait.

Curieusement, c'est beau mais je n'ai pas été impressionné tant que cela ...à revoir donc (ça filamentait bel et bien sur la Grande mais l'éclat me paraissait pas si énorme que ça par rapport à la lunette). Par contre la P'tite Dentelle était bien plus évidente qu'à la lulu !

Modifié 28 août 2018 par etoilesdesecrins

[etoilesdesecrins]

Salut,

 

petit additif : j'ai pu ressortir hier soir au 300 entre un repas tardif et le lever lunaire, 2 petites heures à l'arrache pendant que le ciel devenait de plus en plus clair, et même légèrement voilé par endroits :

 

- Col 399 : assez peu intéressant à ce diamètre, fallait trouver une cible brillante avant la tombée de la nuit

- amas proches IC4756 et NGC 6633 : riches et vastes, assez impressionnants

- NGC 6709 : cet amas triangulaire de l'Aigle prend une toute autre dimension à ce diamètre, bien plus riche : moult étoiles en VI s'ajoutent à la structure triangle

- NGC 6760 : amas globulaire principal de l'Aigle, mais décevant : pâle à ce diamètre et quelques étoiles très faibles à 170 X, non confirmées à 270 (forte turbu)

- au lever lunaire, le diamètre a permis de gagner encore un amas, M26 : beaucoup plus riche qu'à la lulu, foisonne de petites piqûres étoilées. Superbe (je ne sais pourquoi il se trouve décrié, certes un peu pauvre dans les petits instruments)

- et surtout (avant M26 chronologiquement) deux assez belles NP de l'Aigle, qui regorge de ce type d'objets :

NGC 6804, assez grande plage grise, assez facile en vision directe sans filtre, 1 étoile de mag 13 sur le bord E, 1 autre très faible sur le diamètre opposé à l'O, et surtout la centrale de mag 14.5 assez bien vue. Surface unie à part ces étoiles.

NGC 6751, l'Oeil flou, plus petite et contrastée, grise, facile en vision directe sans filtre, centrale perçue puis confirmée aux forts grossissements 1 D ou plus (mag 15,4 !), structure très légèrement annulaire ou léger vide autour de la centrale. Magnitude étonnante pour la centrale car assez bien perçue.

C'est assez impressionnant ce niveau de vision sur des NP de mag 12 ou plus alors que le ciel était bien éclairci par la quasi PL déjà presque levée !

Ce promet pour les ciels bien noirs de l'automne sans lune !

 

Et hop, quelques objets de plus au "palmarès" du 300, malgré des conditions plus que limites !

 

 

Modifié 29 août 2018 par etoilesdesecrins

[fred-burgeot]

Salut Etoilesdesecrins,

 

de  belles observations que voilà !

Eh oui, les grandes nébuleuses de l'été gratifient la montée en diamètre, elles deviennent spectaculaires. Surtout quand on a un OIII.

 

Pour M17, quel que soit le diamètre ça reste la n°1 en termes de luminosité et de détails offerts. Ta description est excellente et en te lisant on parvient sans souci à situer mentalement les détails dont tu parles.

Elle est tellement pêchue qu'elle rend compatibles l'OIII et le fort grossissement (il n'y a pas tant de nébuleuses que ça qui ont la même propriété...).

Au T400, pour moi la meilleure vue de M17 est à 220X avec OIII, donc pour ton T300 les 170X couplés à l'OIII devraient faire des merveilles. Tu l'évoques dans ton compte-rendu, sans l'avoir tenté, ce sera pour la prochaine fois

 

M8, oui elle est impressionnante, massive, avec l'OIII et du diamètre. On gagne aussi des extensions. Le chenal sombre ne l'est finalement pas tant que ça, car par endroits il est parcouru de filandres de gaz. Comme tu le dis, la texture devient évidente, notamment il y a deux globules sombres qui sont visibles si on grossit un peu, toujours avec l'OIII.

 

M16 : c'est vrai que juste après M17, elle peut décevoir, autant M17 est découpée, autant M16 n'a pas de limites nettes même avec l'OIII (même au T1m, mais elle est ainsi faite !).

Pour les piliers, ils devraient être accessibles avec ton 300, sous la forme d'une zone sombre condensée. Une fois que cette zone est repérée elle devient inratable les fois suivantes. Toujours avec l'OIII, au T400 cette zone montre un contour sinueux, avec un "doigt" qui pointe, puis un autre plus petit et un peu détaché, mais bien contrasté. Avec un T300 il devrait être possible d'approcher de cette vision, à l'exception peut-être du petit doigt.

 

Bonnes observations futures !

Fred.

 

 

[Gildas974]

Le 26/08/2018 à 15:19, etoilesdesecrins a dit :

Après ces charmants apéros, passons au vif du sujet : M20 !

Aux grossissements modérés, la fleur se révèle enfin, entraperçue les années précédentes à la lunette de 100. Les 3 zones sombres apparaissent sur la vaste nébuleuse ronde aux limites diffuses, centrée sur une jolie double serrée mais bien séparée (triple en fait ?). La zone S est plus fine et contrastée.

 

Salut Etoilesdesecrins,

 

Je l'avais manqué ce CROA...Un peu le problème avec la nouvelle version de Webastro, j'ai l'impression de manquer plus de posts qu'avant...

 

Il y a une multitude d'objets dans ton CROA mais j'en retiens  déjà un : M20. Avec un tel diamètre, la structure en trèfles est époustouflante de netteté, surtout ici sous le tropique du capricorne.  L'étoile dont tu parles est bel et bien triple. 

 

Le 26/08/2018 à 15:19, etoilesdesecrins a dit :

Enfin, dernière des grandes nébuleuses Messier de cette région, M16. Ce sera aussi la plus décevante, après l’opulence des 3 premières.

Sans filtre, l’amas est curieusement disposé et facile, en 3 parties séparées de plus en plus larges et moins serrées, comme exprimant un mouvement d’expansion vers la partie la moins serrée. La nébuleuse est faible, voire très faible.

Le OIII change la donne, le nuage devenant cette fois facile et spectaculaire, étendu en arc perpendiculaire au « mouvement » de  l’amas. Mais très peu de détails sur ce dernier, et malgré mes efforts je ne perçois pas de zone sombre centrale témoignant de la présence des piliers.

 

Messier 16 ensuite : au volcan ET surtout avec un filtre (OIII le rendu est remarquable si le ciel suit !), cette nébuleuse est tout simplement passionnante. Les piliers se distinguent sans la moindre ambiguité. Mais il faut un ciel bien sombre. Cet objet est en train de devenir une de mes cibles favorites : Ce sont ces piliers qui me fascinent. Hubble y est pour beaucoup ! 

Voici ce que tu devrais obtenir aisément avec le T300  et notamment ces piliers

 

 

Merci en tout cas pour ce CROA estival....

 

 

 

[paradise]

Concernant NGC 6751, elle est plutôt donnée comme de magnitude 11,9, ce qui explique pourquoi tu as pu l'apercevoir !

Chose curieuse, elle n'est pas mentionnée par Skysafari 5 Pro, ni même sous le catalogue PK.

Il faudra que j'aille lui rendre visite un jour, je ne pense pas l'avoir déjà observée...

[etoilesdesecrins]

Il y a 14 heures, paradise a dit :

Concernant NGC 6751, elle est plutôt donnée comme de magnitude 11,9, ce qui explique pourquoi tu as pu l'apercevoir !

Chose curieuse, elle n'est pas mentionnée par Skysafari 5 Pro, ni même sous le catalogue PK.

Il faudra que j'aille lui rendre visite un jour, je ne pense pas l'avoir déjà observée...

 

 

Merci pour vos passages !

Gildas, je ne sais pas trop pourquoi, mais c'est vrai que M16 ne m'attire guère déjà à la base ...peut-être n'ai-je donc pas trop poussé son étude ?

 

Jacques, oui NGC 6751 est de mag 11.9 (simple formalité donc au 300 😀). Je parlais de la centrale qui serait de mag 15.4 d'après au moins 2 sources de mémoire, là c'est plus chaud mais c vrai que cette mag m'étonne un peu car il me semble parfois percevoir des étoiles de mag 14.5 plus difficilement que cette centrale

[Gildas974]

Le 26/09/2018 à 15:24, etoilesdesecrins a dit :

Merci pour vos passages !

Gildas, je ne sais pas trop pourquoi, mais c'est vrai que M16 ne m'attire guère déjà à la base ...peut-être n'ai-je donc pas trop poussé son étude ?

 

 

Il faut insister. Idem me concernant, je n'avais jamais pris le temps d'observer cette fameuse nébuleuse de l'Aigle avant cela. Mais elle vaut vraiment le détour : un ciel d'altitude bien noir, un bon filtre et là, le résultat est inoubliable. 

j'espère avoir la même satisfaction avec le filtre Hbeta pour la nébuleuse tête de cheval...A suivre !