Chili reboot 2018 nuit 8

[xavierc]

Nuit du 7 au 8 novembre 2018
 Strock 254/1200
 Terrain d'observation la Canelilla à l'Hacienda des étoiles au Chili, région du Coquimbo.
 
 12 observations : 8565 à 8576.
 
 La nuit commence par le réglage de collimation du Celestron 14 restauré par Raymond avec l'aide de Bruno et de Pierre.
 Ce télescope qui marchait à merveille a été endommagé par un abruti qui devait assurer la maintenance de tous ces instruments et le gardiennage de l'observatoire et qui n'a fait que des bêtises.
 
 Je me précipite sur des amas ouvert bas du Scorpion qui va bientôt se coucher.
 
 Observation 8565 : NGC6216.
 Cet amas ouvert et compact est en partie résolu, me montrant ses étoiles considérablement faibles à perceptibles.
 Grossissement de 109X.
 
 
 Pendant ce temps-là, Pierre et Raymond tentent de régler la monture du Celestron 14 après que l'optique ait été plutôt bien alignée.
 
 Observation 8566 : NGC6249.
 Observé à 109X, cet amas ouvert est assez fourni et en forme de U. Ses étoiles sont plutôt faibles à perceptibles.
 
 
 Ces objets sont tellement bas que je ne peux pas utiliser la chaise, du coup je m'assois sur le surélévateur de siège posé au sol, que Raymond m'avait bricolé et qui ressemble à une mini-palette.
 Ca m'évite de me tordre les cervicales.
 
 Je vais pouvoir gagner un peu de hauteur avec les objets suivants dans la constellation du Télescope.
 Il s'agit de ré-observations.
 
 Observation 8567 : NGC6707 et NGC6708.
 Le couple de galaxies NGC6708 et NGC6707 est grossi 109X et 150X pour me montrer respectivement une tache circulaire faible à très faible assez nette, et une ellipse très diffuse et très faible.
 
 
 Dans un impressionnant silence juste troublé par des mouches mais aussi des moustiques, je me dirige vers mes autres galaxies cibles du Télescope.
 
 Observation 8568 : IC4796/7.
 Les deux galaxies observées sont condensées à 150X.
 IC4796 est faible à très faible tandis qu'IC4797 est considérablement faible.
 
 
 Je continue l'observation de galaxies dans la constellation du Télescope, qui se situe juste au sud de la bien connue constellation du Sagittaire, ici avec l'orientation au-dessus à sa gauche.
 
 Observation 8569 : PGC62600.
 Grâce aux cartes générées avec le logiciel Guide, je repère cette galaxie supplémentaire qui se révèle assez faible et même facile pour une galaxie de ce catalogue à 109x.
 
 
 Je quitte ce qu'on peut considérer comme le ciel d'été boréal pour aller vers les constellations du ciel d'automne, à commencer par le Sculpteur qui se situe sous la Baleine et qui passe au zénith, ce qui le rend difficile à pointer au Dobson car il est alors dans ce qu'on appelle le "trou" du Dobson.
 
 Observation 8570 : NGC7749.
 Cette galaxie observée à 150x est très faible et diffuse.
 
 
 C'est l'heure habituelle du coup de barre à minuit et demi.
 
 Observation 8571 : NGC7812.
 Cette galaxie observée à 75X et 109X reste petite et faible.
 Il me fallait bien grossir autant pour pouvoir la confirmer.
 
 
 Je confirme aussi qu'il y a bien des moustiques, car en me défendant contre l'un d'eux qui m'assaillait, je l'ai tué et il est tombé sur la feuille.
 C'est étonnant dans ce climat sec.
 
 Observation 8572 : NGC10.
 Cette galaxie allongée à centre assez évident est vue faible à 75X et 109X.
 
 
 J'accuse de nouveau un coup de fatigue à 1h30 au point de dormir une demi-heure sur le lit de l'observatoire.
 
 Observation 8573 : NGC7.
 Cette galaxie est très faible, hyperfine et allongée ce qui complique sa détection à 109X qui m'a permis de la confirmer, alors qu'elle était juste soupçonnée à 75X.
 C'est comme un trait dans le ciel.
 
 
 Observation 8574 : NGC134 et 131.
 Ah, enfin une galaxie qui a de la gueule!
 Je ne parle pas de la faible et effilée NGC131, mais de la plutôt brillante NGC134 bleuôtée, qui montre des nodosités en vision indirecte ainsi qu'une bande sombre.
 Grossissement de 75X, 109X et 150X.
 
 
 Je suis encore fatigué, ce qui n'est guère étonnant vu que je n'ai pas dormi suffisamment cet après-midi.
 Comme je tombe de fatigue, je vais compléter mon cycle de sommeil avec de nouveau une heure de sieste dans l'observatoire.
 
 Au retour, je me dirige vers la Voie Lactée australe dans la constellation de la Mouche, située entre la Croix du Sud et le Centaure.
 
 Observation 8575 : H6.
 Cet amas ouvert est riche, bien que partiellement résolu, et j'ai dû grossir 150X pour y voir clair, vu son apparence laiteuse à 75X et à 109X.
 
 
 Pierre est redescendu entre-temps pendant ma sieste.
 
 J'observe ensuite une petite nébuleuse planétaire dans la Mouche.
 
 Observation 8576 : IC4191.
 Cette nébuleuse planétaire repérée en blinking Oxygène 3, auquel elle répond très bien, nécessite des grossissements forts, du style 480X, pour permettre d'apercevoir son diamètre apparent, qui devient alors évident ainsi qu'une étoile centrale, une coloration verdâtre clair sur un disque plutôt brillant qui n'était pas visible à 75X.
 La turbulence moyenne à 480X est favorable pour cet exercice.
 
 
 Je ne sais pas si c'est la qualité de fabrication du crayon ou la sécheresse ambiante qui fait que j'ai recassé le crayon qui était déjà partiellement cassé.
 Heureusement que j'en ai deux autres.
 
 L'aube arrive, il est 5h30.
 
 La suite des photos touristiques : Le 28 octobre 2018 La Serena et Coquimbo.
 
 Une plage en redescendant vers la Serena.
 

 

Et juste à côté, on voit un groupe de vautours, des urubus à tête rouge.
 
 

 

Le phare monumental La Serena, construit entre 1950 et 1951, déclaré monument national en 2010, a une hauteur de 25m.
 

 

L'avenida del Mar (de la Mer) à La Serena.
 Le temps gris du matin se lève ensuite avec le Soleil qui chauffe les nuages, ce qui explique les panneaux solaires par endroits.
 

 

Arrivée à Coquimbo à côté de la Serena
 

 

Les rues de Coquimbo
 

Eglise de Guayacan en fer construite par les ateliers de Gustave Eiffel à Coquimbo en 1888.
 
 
 

 

Oiseau échassier au port de Coquimbo.
 

 

La rade du port de Coquimbo.
 
 

 

Un groupe de pélicans au port.
 

 

La Croix du 3ème millénaire à Coquimbo.
 C’est la plus grande croix du monde avec 93 mètres de haut.
 Elle fête l'entrée du christianisme dans le 3ème millénaire d'où son nom, et se visite (on aperçoit les fenêtres d'observation de la baie de Coquimbo et de la Serena sur la photo).
 

 

Au pied de ce monument, des statues retracent des épisodes de la Passion de Jésus à gauche, confronté à Ponce Pilate qui s'en lave les mains à droite.
 

 

Les maisons colorées de la colline Cerro El Viga font penser à une Valparaiso du nord.
 

 

Certaines rues atterrissent presque dans l'Océan Pacifique.
 

 

Fort de Coquimbo.
 
 
 
 

[lolodobs]

Toujours aussi bon, normale en "ces terres arides". Des pétouilles floues aux galaxies par la tranche en passant par des amas et autres nébuleuse planétaire on voit que tu va au Chili pour en profiter un max . Ajouter à cela les visites du pays de l'astro! Tu dois être lessivé quand tu reviens en France...mais toujours normale!

Alors voilà Coquimbo, on est carrément chez les latins là .

Bruno, le troisième larron, Poste t'il aussi? Et aux NAT tu fais quelque chose autour de ton périple? ça voudrait le coup...

 

Merci de nous faire profiter du voyage Xavier!

 

Lolo dobs le dévoreur de mondes 👽

Modifié 3 avril 2019 par lolodobs

[Norrin radd 77]

Salut Xavier 

 

toujours aussi beau et intéressant , ta NGC 134 est superbe ..  

 

 ça donne vraiment envie tout ça ! 

 

Thierry 

 

 

[xavierc]

Il y a 5 heures, lolodobs a dit :

Bruno, le troisième larron, Poste t'il aussi? Et aux NAT tu fais quelque chose autour de ton périple? ça voudrait le coup...

 

Pas que je sache, il faudra que je lui demande.

 

Aux NAT je me reposerai honteusement sur mes lauriers, pas de conférence prévue.

Par contre j'amènerai mon classeur de dessins.

Je serai sur le second terrain du côté des gros Dobson avec mon DF508.

[Vakoran]

C'est toujours un plaisir de suivre ton séjour richissime en observations variées. Certaines de ces galaxies, notamment les plus fines, semblent tout à fait remarquables. Et pour les plus petites, on devine qu'il a fallu bien regarder pour les attraper...

 

Je vois aussi que tu as répondu dans ce CROA à une question que je me posais : tes photos montrent souvent un ciel très couvert, et je me demandais si tes observations nocturnes n'en avaient pas souffert. Ce que tu indiques concernant le soleil qui chauffe les nuages et les dissipe semble expliquer ce qu'il en est !

[xavierc]

Le 04/04/2019 à 12:54, Vakoran a dit :

Je vois aussi que tu as répondu dans ce CROA à une question que je me posais : tes photos montrent souvent un ciel très couvert, et je me demandais si tes observations nocturnes n'en avaient pas souffert. Ce que tu indiques concernant le soleil qui chauffe les nuages et les dissipe semble expliquer ce qu'il en est !

 

Ce n'est pas exactement ça, Vakoran.

Au nord du Chili, l'amplitude météorologique est importante quand on parcourt le pays d'ouest en est.

 

Au bord de mer, on a un temps souvent froid, humide et nuageux à cause du courant froid de Humboldt qui provoque la condensation de l'eau contenue dans l'air (comme à San Francisco par exemple).

Passé une dizaine de kilomètres à l'intérieur des terres, on arrive aux collines et le ciel redevient bleu et l'air plus sec façon climat méditerranéen.

Puis on atteint les montagnes avec un temps plus sec encore et les déserts d'altitude type Atacama.

Notre observatoire était en montagne à une petite centaine de kilomètres de la côte.

 

Pour illustrer le phénomène, une capture d'écran pendant notre séjour.

Notre position est indiquée par la croix rouge. Les nuages restent bloqués sur la côte ouest. En France, ils ne tarderaient pas à nous envahir.

Mais dans l'hémisphère sud, ils viennent surtout de l'est suite à l'inversion des forces de Coriolis, mais la barrière des Andes les empêche le plus souvent de rentrer au Chili.

C'est aussi pour ça que le versant Est des Andes est humide (bassin de l'Amazonie notamment), l'humidité y est bloquée.

 

Modifié 5 avril 2019 par xavierc