Question sur l'astrophotographie argentique en 1972

[Tesla72]

Bonjour à tous. Je suis en train d'écrire la fin d'un roman. C'est un roman en partie thriller techno avec une grosse backdoor science-fiction. J'ai un petit souci technique qui relève de l'astronomie, plus précisément de l'astro-photographie. La scène de mon chapitre se passe à l'observatoire solaire de Dunn que je présume beaucoup d'entre vous connaisse. L'action du chapitre en question se passe dans l'observatoire, mais en 1972 . Je butte sur des problèmes techniques, je lance donc un appel de détresse sub spatial ! 😉

 

L'un des protagonistes de mon chapitre, est un astrophysicien, qui fait une "photographie" à l’observatoire de Dunn, mais en 1972 (date à de l’éruption solaire du 4 Aout).

 

Donc, je n'arrive pas à avoir une vision claire de plusieurs choses ! Quelqu'un saurait ?

 

A.) A l'époque, à l'observatoire solaire de Dunn, pouvait-on réaliser une photographie en tirage argentique, à partir d'un spectrohéliographe ?

était-il possible de coupler un appareil au foyer (prim ou sec) de cet appareil ? (donc y avait-il un spectro hélio à l'époque dans cet observatoire, je présume que oui, mais, j'ai pas trouvé l'instrument sur le site officiel de Dunn).

B.) Quel filtre optimal mis à part de classique H-alpha pour obtenir une photo contrasté de la photosphère ?

C.) le nom technique pour les négatifs d'une astro - photographie est-il bien un négatif ? sinon est ce un abus de langage ?

D.) le développement se faisait-il en chambre noire également, avec UV lumière ? je présume que oui ?

 

Si vous avez un site web de référence, je veux bien. Très dur de trouver des informations sur ça, à l'ère numérique.

 

Enfin, y aurait-il des gens parmis vous, peut être un passionné du soleil comme moi, qui serait déjà aller à Dunn ? J'ai vu que les lieu est magnifique en plein site naturel !

 

Merci d'avance si quelqu'un peut m'aider, sinon, c'est pas grave ! Prenez soin de vous.

[Colmic]

Salut,

je peux pas trop t'aider sur l'obs Richard Dunn.

 

Mais pour l'éruption de 1972, j'imagine que tu es déjà allé voir les différents sites qui en parlent ?

Genre : https://www.cieletespace.fr/actualites/4-aout-1972-une-tempete-solaire-fait-exploser-des-mines-au-vietnam

 

A noter une erreur :

 

il y a 17 minutes, Tesla72 a dit :

Quel filtre optimal mis à part de classique H-alpha pour obtenir une photo contrasté de la photosphère ?

 

En halpha on n'observe pas la photosphère mais la chromosphère.

La photosphère s'observe en lumière blanche.

 

Pour la photo, oui il est possible de coupler un appareil photo à un spectrohélio ou un filtre halpha ou un coronographe.

 

Le nom technique d'un négatif c'est un négatif, que ce soit en astro ou en photo classique

Le développement est strictement identique. Le développement d'un négatif se fait dans le noir absolu, en revanche les tirage d'agrandissement se font sous lumière rouge (et pas UV).

 

Enfin j'ai un doute, que d'autres pourront sans doute compléter :

Tu dis que ton protagoniste est astrophysicien. Et qu'il photographie à l'observatoire de Dunn.

Généralement ce ne sont pas les astrophysiciens qui font les photos, d'ailleurs il est rare que les astrophysiciens mettent l'oeil dans un télescope

 

[Tesla72]

Bonjour Colmic !

D'abord merci infiniment pour ta réponse !

Dans l'ordre donc !

a) oui, j'ai lu et relu depuis des années que je planche sur mon sujet sur l’éruption de 1972.

b) donc, si je dois imaginer un phénomène de surface (rappel c'est de la science fiction) à la surface du soleil, sur la photosphère donc, en lumière blanche donc. merci infiniment du tuyau !

c) j'avais un doute sur le couplage, mais, de mémoire où j'étais astronome amateur en 92, j'avais déjà vu des clichés d'argentique du pic du midi. mais, comme je sais que c'est très compliqué tout ça, j'avais peur d'écrire une bêtise !

d) oui, le personnage principal du chapitre consacré à l'astronomie et à l'erruption solaire est un théoricien. mais, c'est un thésard, donc un peu touche à tout. tu as raison ! les astrophysiciens mettent rarement l’œil dans la lunette ! du coup, je vais changer un peu son backround pour que ça fasse plus crédible !

e) merci pour la lumière rouge ! j'avais oublié, j'ai confondu ! je sais pas d'où j'ai sorti ce truc d'uv

 

merci infiniment ! ces informations valent de l'or pour moi ! 😉  😇🙂

[Colmic]

Il y a 3 heures, Tesla72 a dit :

merci infiniment ! ces informations valent de l'or pour moi ! 😉  😇🙂

 

Si ça peut t'aider dans tes recherches Tu m'enverras un exemplaire ?
 

Sur la chromosphère on voit les protubérances, les filaments et les flares même de faible intensité. Un flare de catégorie X vu en halpha a tendance a complètement saturer les capteurs des caméras.

Sur la photosphère en revanche on ne peut observer que les taches, les facules sur le limbe, et en grossissant beaucoup on voit la granulation solaire.

MAIS :

Il est tout à fait possible de détecter une éruption solaire de très forte intensité en lumière blanche (uniquement les très très fortes), car le flare engendré par l'éruption est tellement lumineux qu'il est visible en lumière blanche (avec n'importe quel filtre solaire de base).

Ca a d'ailleurs été le cas pour Carrington en 1859 puisqu'on n'avait pas encore inventé le coronographe ni le spectrohélio à cette époque (pas plus que les filtres halpha).

Il a observé le flare qui a produit l’éruption de 1859 en direct dans son télescope et l'avait répertorié. C'est comme ça qu'on a pu faire à l'époque le rapprochement avec les dégâts causés sur Terre (coupures de télégraphes notamment).

 

Donc si un flare de catégorie X avait lieu aujourd'hui, beaucoup d'amateurs modestement équipés pourraient tout à fait le détecter contrairement à 1972.

En 1972 seuls les observatoires pro étaient équipés de filtres halpha ou de spectrohélio, mais les amateurs utilisaient déjà des coronographes, mais ne pouvaient pas voir la surface solaire, uniquement le limbe et donc uniquement les protubérances.

 

Un exemple de ce que nous, amateurs, on est capables d'observer avec des moyens amateurs de nos jours : j'ai fait ça en 2011 avec une lunette de 130mm et petit PST Coronado modifié (donc cette fois en halpha et pas en lumière blanche).

Les 2 flares ont eu lieu à quelques minutes d'intervalle seulement et dans 2 taches différentes, ce qui prouve que quand le Soleil a des bouffées de chaleur, ça pète dans tous les sens !

Ici c'est en accéléré bien sûr, les 2 phénomènes ont duré une vingtaine de minutes chacun.

Chaque flare s'est accompagné d'une éjection de masse coronale (CME) et évidemment en direction de notre Terre. Mais là c'était loin d'être de la catégorie X

 

 

 

Tiens, pour le plaisir des yeux :

 

 

[Tesla72]

Merci pour ces magnifiques photos du soleil. J'adore voir le soleil en journée, quel plaisir de redécouvrir notre étoile de si près, de voir sa puissance en mouvement. J'avais commencé l'astronomie en 1992, et on était loin de toute ses possibilités techniques. C'est vrai que je reste un amoureux de la voute céleste, mais, je suis largué niveau technique. Je vois que tu es un expert concernant le Soleil et sa structure. Je sais que les Astronomes amateurs, sont toujours très calés et pointus sur leur sujet. C'est noté pour l'exemplaire, je t'insère dans ma short list de primo exemplaire éditeur. j'espère que tu es ouvert d'esprit. je fais la promotion dans le chapitre consacré du soleil "électrique". mais, c'est autorisé dans un ouvrage de mi SF mi thriller. Bref, on frôle la physique de Star Trek (trous de vers, moteur de distorsion, et autre nébuleuse pas très catholique). Merci infiniment encore de toute cette richesse théorique... 😉😇