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Bonjour tout le monde, du moins ceux qui me liront. Voici donc mon premier vrai CROA. Evidemment j'ai rédigé un pavé et je m'en excuse par avance auprès de ceux qui le liront jusqu'au bout et auront peut-être eu l'impression d'avoir perdu leur temps.

 

Chichement équipé d’une paire de jumelles 12x50 personnelle, d’une longue-vue et d’une lunette, toutes deux prêtées, il m’arrive quelquefois de faire des observations hors de mon jardin, et l’arrivée de la comète Neowise a réveillé en moi la volonté de faire quelques efforts.

 

10 Juillet 2020 :

 

Plus malin que les autres, et n‘étant franchement pas du matin, je me dis que je devrais pouvoir observer Neowise le soir depuis le point de vue pas très loin de chez moi nommé « la Croix de Virine », je jette un œil à Stellarium et décide au dernier moment de tenter ma chance. 23H00, à l’arrache comme très souvent, je saute dans la Yaya (petit nom de ma Yaris) en short, T-shirt et sandales avec le minimum vital, à savoir ma frontale, ma paire de jumelles, mon mobile. Départ en électrique, c’est toujours sympa pour les voisins bien qu’il ne soit pas particulièrement tard. Le point de vue n‘est pas très loin mais assez isolé, arrivé dans les bois deux points lumineux traversent la route au loin, la faune est de sortie, je ferai les derniers kilomètres à allure modérée pour éviter de percuter un noctambule. Un petit quart d’heure de route et me voilà arrivé à mon point de chute au milieu de nulle part et de la nuit.

 

Parking désert, je sors mon matériel et entame l’ascension du point de vue qui culmine à 465 mètres, apparemment un dénivelé d’environ 35 mètres par rapport au parking, ça fait une sacrée pente, en tout cas pour moi, les sommets ça se mérite. Cela ne s’appelle pas le le calvaire de la Croix-de-Virine pour rien.

 

L’ascension est raide mais pas très longue, afin de me faciliter la tâche, au lieu de tirer tout droit je monte en zig-zag, ça rallonge mais ça soulage. Il faut dire que l’ours, en plus d’être casanier est bien portant. Mathématiquement parlant, avec un bon régime, je pourrais transporter 35 kilos de matériel en une fois, si seulement c’était si simple ☺️. Il fait bon, presque lourd, tout en grimpant, j’entends au loin une grosse détonation comme depuis plusieurs semaines. La chasse étant interdite de nuit, je pensais naïvement au début qu’il pouvait s’agir de braconniers, mais il s’agit plus probablement de détonations automatiques et aléatoires d'un système destiné à effrayer quelques prédateurs de quelconques cultures. Je ne ferai pas l’ascension seul, attirés par la puissance de ma frontale, une nébuleuse d’insectes (la seule que je verrai de la soirée) tournoient et virevoltent autour de ma tête, rarement vu autant d’insectes nocturnes, cela devait s’expliquer par la douceur de cette nuit.

 

Arrivé à destination, je reprends mon souffle pendant quelques minutes puis je lance Stellarium pour bien localiser Neowise, et bien nada, rien du tout, déception. Sûrement trop basse sur l’horizon et peut-être aussi quelques nuages. Quitte à m’être déplacé, j’ai tout de même observé quelques cibles faciles : Jupiter et ses satellites, Saturne, la galaxie d’Andromède, le petit nuage du Sagittaire et Antares.

 

Finalement le spectacle se trouvait presque autant au sol que dans le ciel : on pouvait voir plusieurs villages illuminés, des champs d’éoliennes et leurs flashs rouges, les relais de télédiffusion et leurs flashs blancs, une route au loin bien dans l’axe dont les pleins phares des voitures l’empruntant étaient bien visibles, deux véhicules d’urgences avec leur gyrophares bleus caractéristiques et une lumière clignotante rouge assez monstrueuse ressemblant au feux d’alerte de passage à niveau, visiblement situé sur le site d’une papeterie pas très loin d’Epinal.

 

Retour maison et dodo.

 

12 Juillet 2020 :

 

Bien décidé à voir Neowise, j’ai réglé mon réveil la veille sur 3h15 pour tenter la comète le matin. Moi qui suit du genre à traîner au lit, ma motivation l’emporta et je réussi à me lever. Machinalement j’ai jeté un coup d’oeil à Stellarium, l’ISS passait dire bonjour à 3h36 avec une magnitude de -2,86, j’ai enfilé une robe de chambre vite fait et suis allé sur le pas de la porte. Elle était là, bien visible, dommage, la Lune était là aussi mais ce n’était pas de toute façon l’objectif du matin. Petit déjeuner rapide et départ vers la Croix-de-Virine, pour une fois que je m’étais préparé la veille, j’ai quand même réussi à oublier mon bonnet.

 

Arrivé sur le parking, je vis qu’un camping-car y était stationné. Je ne serai pas tout seul à observer la comète. La matinée est très fraîche, 10° au thermomètre de la Yaya, je sors la frontale, les jumelles, le trépied et le D3300 car j’ai décidé de tenter une photo souvenir et laisse la longue-vue dans la voiture.

 

Arrivé au sommet, personne, j’ai bien fait de ne pas faire trop de bruit en sortant de la voiture, visiblement les camping-caristes sont encore au lit. Le soleil annonce son arrivée, le ciel s’éclaircit, je vois un point hyper lumineux, serait-ce la comète, étrange car je ne vois pas la queue. Je pose mon matériel, démarre Stellarium et commence l’observation. La boussole doit être dans les choux car c’est franchement décalé par rapport au ciel, mais pas bien gênant. Il se trouve que ce n’était pas la comète que je voyais mais Vénus, j’aurais dû m’en douter puisqu’elle accompagne le Soleil (en l’occurrence elle le précédait). Je ne suis pas très habitué à la voir, je ne suis pas du matin et le soir le soleil se couche derrière une butte surmontée d’habitation. Je comprends pourquoi on l’appelle l’étoile du berger, qu’est-ce qu’elle est lumineuse.

 

Passons au choses sérieuses, je cible la portion de ciel où se trouve la comète avec Stellarium et rien. Elle est pourtant censée être visible à l’œil nu, j’insiste et fini finalement par l’apercevoir, mais de façon très ténue. Ma première comète depuis Hale-Bopp, ça manquait, il était temps. Je passe un certain temps à l’observer à la jumelle puis je tente la photo. Pas facile, pas vraiment de point de repère, je règle sur la plus courte focale en espérant l’attraper dans le large champ de vision. Je prends plusieurs vues mais je ne la distingue pas sur l’écran de l’APN, à vérifier à la maison sur le portable. Après quelques courtes observations de Vénus, Saturne et Jupiter je décide de plier bagage, il y a un bon vent, ça caille, mon bonnet me manque.

 

Il est 5h00, ça dort toujours dans le camping-car, mais pas dans les arbres, les oiseaux se lèvent et çela s’entend. Démarrage en silence et détour par la boulangerie avant de rentrer, 8°c au thermomètre, je pouvais avoir froid aux oreilles. Dans la journée je vérifie les photos, et bien c’est Nikkon ni mauvais ☺️ (TM les inconnus), en fait si c’est plutôt mauvais. Je n’arrive à distinguer la comète que sur la première photo, difficilement, rien à voir sur les suivantes, je pense qu’il faisait déjà trop clair et le mode tout automatique du Nikkon n’a pas dû aider.

 

Le soir, 23h45, je passe la tête par la fenêtre là où devrait se trouver la comète et elle est bien là, pas un phare mais on la distingue. Je sors, ainsi que les jumelles et l’observe depuis le jardin. Puisqu’on la voit le soir maintenant, je tenterai la photo le lendemain.

 

13 Juillet 2020 :

 

Contrairement à mon habitude, je décide de me préparer à l’avance pour mon observation du soir. J’ai bien potassé dans l’après-midi quelques infos sur les paramétrages manuels du Nikkon dans l’espoir d’atteindre mon objectif (mieux vaut tard que jamais). Vers 21h30 je descends la lunette, mes jumelles, deux frontales, la tablette, le mobile, le Nikkon et son trépied. J’installe le tout et pour attendre le début de la nuit, je me fais un épisode de « Mon oncle Charlie » sur la tablette. Le moment venu, je vise l’endroit stratégique avec mes jumelles, Neowise est là. Un petit tour sur la lunette au 25 mm, on la voit bien, pas si lumineuse que ça, juste plus grosse, puis vient le moment d’immortaliser l’objet. Mise au point et paramétrages manuels effectués, mobile avec l’application qui va bien pour déclencher les prises de vues sans toucher l’appareil.

 

Prise de vue en grand angle, suspense le temps de la pose longue et du traitement de réduction du bruit, banco ! Capturée et bien visible. Content et fier de moi j’ai passé un long moment à faire plusieurs prises de vue en modifiant quelques réglages et en essayant de faire quelques effets avec ma frontale. J’ai tenté aussi des prises de vue au zoom maximal, banco again ! Ca fait plaisir et fera avec ce CROA de bons souvenirs de événement, célébré de surcroît par une coïncidence bien heureuse, avec quelques feux d’artifices surgissant autour de moi.

 

Grisé par cette réussite, j’ai oublié la lunette pour consacrer ma nuit à photographier à tout va avec plus ou moins de bonheur et dans l’ordre : la Grande Ourse, la Grande Ourse et la Petite Ourse, Antarès dans la constellation du Scorpion, la constellation du Cygne avec un bout de voie lactée et la galaxie d’Andromède que l’on arrive à percevoir même si c’est très petit. Je constate par contre que la pollution lumineuse est très visible sur certaines photos, certaines sont de nuance très orangée, mais pour le principal objectif tout s’est bien passé. Près de 2h00 du matin, je rentre me coucher, je laisse la plupart du matériel au sous-sol, cela attendra bien le lendemain. La flemme de tout ranger, d’autant que mon dos à moyennement apprécié de passer plusieurs heures debout.

 

Une bonne nuit là-dessus et plus qu’à rédiger ce CROA et publier deux trois photos tout de même.

 

Merci à ceux qui auront eu la patience d'aller jusqu'au bout.

 

Bon ciel à vous.

DSC_0028.JPG

DSC_0034.JPG

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Excellent ce CROA! Il est long mais tellement bien rythmé si il se mit tout seul. 

Ta persévérance a payé, les photos sont réussies!

quand tu as observé Venus, as tu vu son croissant?  elle est très esthétique actuellement. 

Posté (modifié)

Merci à vous trois iserois, Vivlepic et Fulie28. On va pas se mentir, ça fait plaisir :). Et merci aux "cliqueurs" aussi !

 

Le 17/07/2020 à 23:48, Vivlepic a dit :

Bel exemple d'observations que l'on peut réaliser avec une paire de jumelles.

Et puis l'ensemble est bien rédigé (<3) et illustré. Bravo.

Notre site propose une série d'articles consacrés à cet instrument dont tu es " chichement " ;) équipé.

 

https://www.webastro.net/noctua/observation/le-ciel-aux-jumelles-r55/

 

Il me semble effectivement être déjà passé par cette page en furetant sur le vaste forum, merci de me le rappeler Vivlepic, car j'aurai surement l'occasion d'y retourner. Je ne pense pas avoir un plus gros instrument de sitôt.

 

Le 20/07/2020 à 08:25, Fulie28 a dit :

Excellent ce CROA! Il est long mais tellement bien rythmé si il se mit tout seul. 

Ta persévérance a payé, les photos sont réussies!

quand tu as observé Venus, as tu vu son croissant?  elle est très esthétique actuellement. 

 

Pour une première, je suis assez content des photos. J'en ai fait d'autres samedi soir dernier avec un avant-plan plus sympa que ma haie et la maison des voisins, je pense les publier dans la rubrique Astrophoto, ça fera jamais qu'un "cométeux" de plus :D. Je n'ai pas vu le croissant de Vénus, peut-être trop brillante par rapport au grossissement possible de mes jumelles, mais je ne désespère pas de l'observer correctement une fois mieux équipé, faudra juste me lever tôt ou me déplacer un peu.

 

Bon ciel !

Modifié par Kra-Terre

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