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Salut à tous,

 

Aujourd’hui je décide de faire mon 1erCROA.

 

Soirée du 18/09/20

Début de séance : entre 21h et 21h30

Matériel : Jumelles 12x40

Point d’observation : Balcon, orienté plein Ouest.

Ciel complètement dégagé, pollution forte.

 

La nuit commence à tomber. Je regarde par la fenêtre : il n’y a pas un seul nuage et on voit déjà Arcturus, complètement seul et scintillant bien. Ca me motive, je vais m’installer sur le balcon. Je redoute quand même un léger voile et je ne sais pas si la turbulence peut influencer la vision aux jumelles. Qu’importe !

 

Au programme : Hercule, la Lyre et le Cygne.

 

Cette fois, pas de repérage sur carte à faire en amont ou d’observation au pif avec identification tardive sur Stellarium  mais une soirée avec un Atlas tout neuf.

L’objectif n°1 est l’amas globulaire M92 (dans Hercule) que je n’ai pas pu trouvé hier, descendu trop bas sur l’horizon. Je dois aussi vérifier que l’amas  M56 et la nébuleuse M57 (dans la Lyre) ne sont pas visible aux jumelles depuis chez moi.

Je commence par un rapide coup d’œil dans la grande ourse. Le ciel n’est pas encore noir et il n’y a franchement rien à voir si ce n’est Alcor et Mizar. Je décide de descendre dans les Chiens de Chasse, constellation complexe mais à l’astérisme flagrant…  J’ose imaginer trouver M3 mais c’est peine perdue : on est trop bas sur l’horizon, la PL éteint tout et je peux aussi oublier Bérénice.   

 

Je pars alors sur Hercule qu’on peut désormais voir sans trop se tordre le coup. Le célèbre Amas d’Hercule M13 est déjà bien visible. Bon, on cherche M92. Après étude de la carte, je pointe les jumelles et … OH ! Elle est là direct ! Enfin c’est ce que j’ai cru l’espace d’une seconde : en fait c’était M13… Breeef, je suis les étoiles guides et je vois très vite un truc flou : après vérification sur carte, je peux identifier cette minuscule boule (presque un point) comme étant M92. Cool, ça fait une de plus ! Elle est flagrante alors qu’hier ce n’était pas du tout le cas car plus bas dans le ciel à une heure plus tardive.

 

Ça me donne envie de continuer sur les amas globulaires, et si on rendait visite à M11  dans l’Ecu de Sobieski ? J’ai découvert cet amas la semaine dernière en essayant de voir Jupiter : cette dernière était encore cachée par l’immeuble, j’ai alors voulu choper M22. Je croyais l’avoir trouvé mais en fait non ! C’était L’Amas du Canard Sauvage M11, qu’on peut identifier grâce à un joli astérisme situé juste à sa droite. Comme quoi, il faut toujours bien vérifier.

M11 n’est pas encore là mais je reconnais un amas ouvert découvert (et sans jeu de mot hein !) dans la foulée de M11. Je cherche son nom (que j’ai oublié) dans l’Atlas et cherche à confirmer par la même occasion que c’est le bon objet. Et je fais bien : ce que je croyais être NGC 6633 est en réalité IC 4665 ! Je trouve le vrai NGC 6633 qui est situé plus à gauche et est un amas plus petit, moins lumineux mais plus dense et finalement au moins aussi visible qu’IC 4665 qui est plus éparpillé et contient peu d’étoiles. (Ah ! On  me dit dans l’oreillette qu’IC 4665 est L’amas de la Ruche d’été.)

 

J’explore un peu les environs : Le Sagittaire est malheureusement quasi invisible aux jumelles c’est triste. Je me fais surprendre deux fois : d’abord par un avion à basse altitude qui décide de passer en plein milieu du champ en prenant toute la place puis une chauve-souris qui l’imite. Tiens, un autre amas ouvert ! Je regarde les étoiles alentour : il s’agit de la Ruche d’Eté. Ce que je peux être bête parfois !  

 Le Canard Sauvage se montre enfin. Une jolie boule bien floue mais en écrivant ce CR, je me rends compte qu’il s’agit d’un amas ouvert et non globulaire. Et bien on ne dirait pas ! J’irais me renseigner un peu plus à son sujet.

 

Je regarde un peu le ciel et me rend compte que je ne sais pas vraiment reconnaître les constellations notamment le carré d’Hercule que j’ai du mal à tracer. Mais je fais plutôt les miennes comme ce losange en dessous de Véga. En le regardant, je me souviens l’avoir tracé comme point de repère pour une jolie double situé près de l’une des lignes. Toujours en écrivant ce CR, je réalise qu’il s’agit de l’étoile double Kuma et que les points de mon losange sont Grumium, Rastaban, Iota  (Hercule) et  Eltanin. Enchanté tout le monde ! C’est donc une jolie partie du Dragon qu’on a là. Et bien je progresse ! Je connaissais déjà le Dragon comme étant bourré d’étoiles doubles (sûrement visuelles pour la plupart).

 

On continue sur Véga et La Lyre. Hier je m’étais concentré dessus car je ne connaissais que le triangle avec Vega et Epsilon (la double double). Et là je me sens presque chez moi comparé au désert que m’a fourni le Sagittaire ; c’est vraiment un comble pour une région aussi riche.  J’admire la petite constellation pleine d’étoiles (doubles notamment). J’essai de voir M57, sans aucun espoir bien sûr mais on peut toujours essayer. Y’a rien. Des petits points très difficilement visibles. Peut-être que M57 est l’un de ces minuscules points mais j’en doute ; à magnitude 8.8 on est hors portée. Sur la gauche, une étoile triple fait croire à un amas mais je ne marche pas. Je poursuis dans l’axe de la ligne Sheliak-Sulafat pour arriver sur M56. Comme hier, on ne voit rien. De magnitude 8.3, je crois qu’on est à la limite des jumelles dans un ciel aussi pollué. Je sais pas trop en fait. Je sais que je peux voir des étoiles moins lumineuses que Neptune mais difficilement et en vision décalé, après… Mais bon là j’ai plein de lampadaire dans la tronche aussi.

 

Ah ! On voit Jupiter ! Comment sont les satellites ce soir ? Et bien deux à gauche quasi équidistants et un à droite avec une belle élongation. Mais j’ai l’impression de voir le 4ème collé au bord droit du disque (confirmé par Stellarium après coup). Je ré explore la zone en essayant de voir à travers l’arbre qui cache une partie du Serpentaire mais je ne vois que deux étoiles et un gigantesque nid de pies. M14 n’a pas l’air visible et je n’ai pas pu localiser M10 et M12  en partie à cause de l’arbre. De toute façon je ne connais pas cette constellation. On verra un autre soir. Saturne apparaît à son tour mais aux jumelles ce n’est pas très intéressant. Elle a la forme et la couleur d’un cigare et je l’ai observé plein de fois.

 

Je remonte un peu dans le ciel pour tomber sur un amas ouvert que je ne connais pas ainsi qu’une superbe étoile double très rapprochée. Je vois qu’on est à coté d’une étoile bien lumineuse qui semble être Altaïr. Je quitte les jumelles pour confirmer mais je n’ai pas le temps de mettre mes lunettes qu’un truc passe à vive allure dans le ciel et disparaît au dessus de l’immeuble ! Vu la vitesse il n’y a que deux solution : une étoile filante ou un oiseau. Malheureusement j’ai vu flou et je n’aurais jamais la réponse. Cette histoire me perturbe et je galère un peu pour retrouver l’amas. Ça me permet néanmoins de voir comment la constellation de l’Aigle est fichu. Après un p’tit coucou à l’amas du Cintre, je finis par le retrouver mais l’Atlas ne recense pas d’amas à cet endroit. C’est juste un petit groupe d’étoile, celui situé en dessous de NGC 6804 . En revanche la double semble être HIP 92794 et HIP 92807 (d’après Stellarium) mais à confirmer lors d’une prochaine séance. Parce que celle d’aujourd’hui prend fin. Il est 23h40.

 

D’habitude je finis (bien) plus tard mais je voulais rédiger ce CR tant que les souvenir sont tout frais. Tant pis pour le Cygne, je l’ai déjà étudié plusieurs fois, même s’il y a encore beaaauucoup à faire là-dedans.

Bon c'est sur que par rapport à beaucoup d'entre vous, ce que je vois est un peu risible, je ne peux pas détailler grand chose mais je fais avec.  Je reste quand même surpris de tout ce qu'on peut voir en banlieue parisienne simplement avec une paire de jumelles. 

 

En bonus, un petit morceau pour l'ambiance

 

 

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Posté

J'aime particulièrement les CROA aux jumelles.

Celui-ci est bien touffu, une vraie collection. 😉

 

Pour l'instant, je n'ai jamais fait de sortie nocturne aussi sérieuse, j'y vais les mains vides (à part les jumelles...) et à l'aveuglette sauf pour deux ou trois objectifs que j'espère croiser.

 

Faudrait peut-être que je me décide à sortir les bouquins et la lampe rouge. 🙄

 

Posté

Chouette ce CR ! Merci !

Et en effet, les sorties aux jumelles peuvent être très satisfaisante même en environnement pollué !

 

Le soir de la nouvelle lune, je travaillais tôt le lendemain donc malgré les bonnes conditions je n'ai pas sorti le tube.

Juste un transat, mon petit atlas et mes 10x50. Quel plaisir.

 

Je suis tombé par hasard sur M39 dans le Cygne et M52 entre Céphée et Cassiopée.

Deux cibles très satisfaisantes aux jumelles. Et la seconde est au milieu d'un astérisme très caractéristique qui est plaisant rien qu'en lui-même.

Et d'après la section de ciel que tu décris visible depuis ton balcon, il est possible que ce soit visible !

 

Beaux ciels à toutes et tous !

Ici ce sera couvert presque toute la semaine.

Patience...

Posté

M52 doit être visible effectivement. C'est marrant que tu en parles, au matin du 18 j'ai repris les jumelles en coup de vent et j'ai fait connaissance avec le Lézard et l'amas C16. M52 devait être juste au dessus. 

Mais même si c'était pas visible, ce n'est pas un problème. J'ai un autre appart orienté Est à 5 min, un terrain dégagé sans trop de lampadaire à 15 min et s'il le faut, des champs à une heure de marche. 

Posté

Superbe ! Tu montres bien tout ce que permet ce petit instrument que l'on peut emporter partout, notamment sous les meilleurs ciels !

On oublie souvent de dire que les champs vers IC 4665 et NGC 6633 sont tout-à-fait adaptés aux jumelles et de toute beauté !

 

Pour apporter ma petite pierre, j'ai acquis assez récemment de jumelles de 42 mm de meilleure qualité que mes vieilles 10X50 Perl avec lesquelles j'ai recommencé l'astro en 2010. Et bien en astro il se confirme ce que je constate en journée, l'image est de meilleure qualité, plus contrastée, colorée (journée), les champs d'amas sont plus beaux et j'ai même fait un rapide test de mv limite, les 42 vont plus loin que les 50 !: Comme quoi le diamètre seul ne compte pas, il doit y avoir une histoire de traitement de surface et de réflexivité des optiques aussi

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