Sur "Au coeur des mythologies" (Jacques Lacarrière)

[Jeff Hawke]

Sous-tire "En suivant les dieux", en Folio, d'un grand amoureux de la Grèce Antique et des vieux chemins pierreux.

 

Je tombe sur ce passage, début du chapitre 3, page 75, Le ciel et les astres, et je ne suis pas d'accord...

 

"Jamais, sans doute, nous ne pourrons plus voir le ciel comme le voyaient les anciens peuples. Trop de connaissance, de savoirs aquis, d'habitudes et d'orientations inculquées dès l'enfance dressent leurs barrières entre le ciel antique et nous. S'il peut nous arriver à certaines heures, particulièrement aux heures nocturnes, de sentir au-dessus de nos têtes la présence d'un espace vivant, cette impression disparait vite pour laisser place à l'évidente vérité de notre temps : Le ciel est une étendue composée de planètes et d'étoiles, de galaxies, qu'on ne saurait qualifier de vivante. C'est un ciel inhumain, entendons par là un espace qui n'est plus à l'échelle de l'homme."

 

Lacarrière eût-il pratiqué un tant soit peu l'astronomie d'observation qu'il aurait sans doute révisé son jugement, sur l'inhumanité du ciel (précisément, son observation nous aide à comprendre notre nature céleste, cosmique...), sur cette étendue qui ne serait pas "vivante"...

 

Ce qui me chagrine, c'est qu'il semble opposer connaissance scientifique à connivence avec l'univers, qu'il suggère que ces "savoirs acquis" nous rendraient étrangers au cosmos.

[Neve]

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Le savoir scientifique est une lecture des évènements correspondant à une époque qui a instauré la primauté à une appréhension logique aux choses de l'univers. Cette vision est toute relative et n'assure aucune vérité dans l'absolu. Cependant la science a aussi sa beauté qui est susceptible de faire tressaillir l'âme de l'individu au même titre qu'une considération plus "fantaisiste" des faits. Au contraire, l'outil scientifique rend l'univers accessible à l'esprit humain au même titre que les mythes. Les mythes ont cependant une résonance plus profonde dans la psyché humaine puisqu'ils renvoient à une universalité, à des archétypes qui laissent libre champ à l'interprétation individuelle et donc, à une prise en compte toute personnelle de l'univers. J'aime beaucoup Jacques Lacarrière mais il parait cerné par une logique très "terrienne" finalement . Le laisser-aller spirituel à la vision d'un ciel nocturne le faisant nôtre est pourtant si simple...