Serie Partage d'exprérience : n°3: acquisition et processing

[*Axel*]

Mon post  n'est ni un guide pour débutant ni des conseils d'achat tout court mais juste un feedback.

 

Suite des partages d’experience. Les 2 sujets précédents sont là:

 

 

 

 

 

 

Au départ je pensais faire un post acquisition puis un post processing mais je vais combiner les 2 en passant vite sur l’acquisition, je suis sous SGP et je ne penses pas que ca passionne grand monde de savoir comment il fonction (au pire vous faites comme moi, vous téléchargez le user guide de 200 pages ou plus et vous les lisez une par une :))

 

Acquisition

 

Cependant je vais mentionner deux – trois petites choses en vrac pour l’acquisition:

• temps unitaire: le sujet qui obsède beaucoup de monde, je reviens pas sur les modes différents de calcul pour déterminer le temps adéquat. Je sais que Colmic s’en charge avec la méthode des 3 sigmas. J’utilise une autre méthode héritée de Jon Rista, il doit y en avoir d’autres. L’objectif est le même au final. Ce qui compte c’est le temps d’intégration au total. Une fois le couple gain (et offset ) / temps nécessaire connu en fonction des filtres (LRGB / SHO) y a plus de questions à se poser pour de bon sauf changement d’emplacement pour imager.

   

• Dithering : obligatoire sinon le stack va être bon pour la poubelle (sauf à se contenter de peu). Bien veillez à ce que le décalage soit suffisant. En poses longues on peut dither toutes les images ca va pas prendre trop de temps. Sur du 180sec je dither toutes les 3 images. Si je suis en LRGB je fais des séquences LLL/RRR/GGG/BBB dither LLL/RRR/GGG/BBB etc etc ce qui fait que le temps de dither global n’impacte pas trop mon temps d’imagerie.

   

• Mise au point : point critique, mieux vaut perdre 20 mins avec un masque de Bathinov à faire une map correct que de faire ça à l’arrache. Pensez à la vérifier tout au long de la séquence et ne pas hésiter à reperdre 20 mins si nécessaire. Le plus simple reste l’autofocus quand meme avec refocus périodique.

   

• Guidage : j’utilise PHD2, une fonction utile avant de démarrer est d’utiliser l’assitant de guidage. Il va analyser l’étoile de guidage pendant min 120 sec pour déterminer les parametres en tps et en dec/ra a appliquer. Il donne aussi l’erreur de MES. Ca se trouve ici Outils/Assistant de Guidage. Y a du theroycraft en tout genre sur le guidage à chacun de voir si il y trouve son compte.

 

• Flats : ne les négligez pas….y a pleins de méthodes (ciel, led, flatbox) et vérifiez que ca calibre bien vos light. Des flats de merde c’est pire que pas de flat.

 

Je développe pas plus mais au début, je me faisais des checklist à la mode Boeing 747 et ca m’a bien aidé, ca allait de” mettre le trepied au nord” en passant par “ne pas oubliez d’enlever le capuchon de la lunettes” etc etc Au fur et à mesure les automatismes rentrent et tout semble simple.

 

 

Processing

 

Ok sans aucun doute la partie la plus vaste et complexe.

 

 

Pre-Processing

 

Règle d’or > être maniaque

 

J’ai appris à tout stack manuellement au début et je l’ai fais pendant un bon moment après. Peux importe le soft je pense qu’il faut le faire même si ca a l’air compliqué mais c’est formateur.

Tout balancer dans un soft et appuyer sur “GO” et s’en remettre à la boite noire c’est pas géniale (anecdocte, un soir avec l’apn en shootant des darks, y a eu une split frame mi noire / mi blanche) qui a flingué le master dark, en faisant l’intégration manuelle j’ai toute de suite détecté le problème et je suis allez check les darks un a un. Si j’avais tout balancé aveuglément dans le truc auto, je serais arrivé en fin de stack sans forcément savoir d’ou venait le problème. Faut se mettre dans des config ou y a potentiellement 300 lights, 30+ darks et autant de flats donc plus le problème est isolé rapidement mieux c’est). Maitenant je balance tout dans APP mais je suis sur de la qualité de mes darks, darkflats et flats.

 

Ne pas hésiter à balancer des lights d’autant que vous en avez beaucoup > sur 100 lights de 3mins il m’arrive d’en balancer 10 faciles si besoin (tracking, fwhm dégeu, illumination)

C’est aussi l’interet de poser pas trop long, le retrait d’une light fait moins mal

100 light *3 mins = 300m si j’en balance 2 à cause de problèles je perds 6/300 (2% du temps total) si j’en perds 2 de 10 mins sur 30prises je perds 20/300 =6.7% du temps total.

 

 

Processing

 

Règle d’Or : Shit In >>> Shit Out. L’image finale sera probablement à l’image du stack d’origine modulo le talent de la personne qui traite.

 

Le processing est la partie la plus ardue de la chaine astrophoto, l’acquisition je click “sequence on” et en général je vais dormir et c’est fini.

 

Quel soft?

L’offre de software est importante et vu le temps à y consacrer sur chacun mieux vaut ne pas se disperser. En général je stack sous APP (sauf certains trucs tres spécifiques sous PI) et je process sous PI et parfois j’utilise PS (mais je suis une sous-merde faut d’y accorder du temps). Je pense que tous les softs ne sont pas égaux mais c’est pas le point du post. Faut en choisir un et s’y consacrer.

 

L’impact de la personne qui traite l’image.

C’est la personne derrière le clavier qui bouge les curseurs dans tous les sens et qui fait que c’est superbe ou pourri… pas la lunette, pas la caméra, pas le voisin,….

Après on est pas tous égaux dans le sens où certains on accès à des datas de malades et d’autres des trucs très difficile à exploiter correctement, il se trouve souvent que les gens les moins aguerris en traitement ont les moins bonnes données…d’où l’impression à raison que c’est très difficile l’astrophoto.

 

Mesurer le potentiel du master : ça vient avec le temps et il faut essayer d'aligner ses attentes à ce qu'on à entre les mains. Un stack de 20 images de 30sec à bortle 9 d'une galaxie diffuse ca risque de pas le faire...à vous de bien choisir la cible et le temps d'intégration.

 

Comment progresser?

 

1 / soignez vos acquisitions puis votre traitement (des pistes après)

 

2/ téléchargez des données gratuites de haute qualité et traitez les et regardez ce que vous sortez. Il pas à exclure que même avec des données de type chilescope d’objets très lumineux vous sortiez des trucs pas excitants. C’est une énorme source d’introspection car là y a rien à blâmer à part sa propre incapacité.

 

3/ formez des groupes de 2 ou 3, passez en PM et essayez de prendre un même set de data et de le process chacun de son côté puis d’échanger autour des résultats. C’est assez puissant comme approche, je le fais beaucoup et mon niveau à grimpé (selon mes standards). Vous galerez sur un aspect mais un gars du groupe à peut-être une approche plus adaptée….à la longue vous développerez des recettes maisons.

 

4/ tuto ou pas tuto > je suis très mitigé, suivre un tuto ca a l’air cool mais c’est adopter les manières de faire d’un autre. Faut avoir un regard critique et se demander si y a pas moyen de faire plus simple ou différement voir plus adapté à son workflow.

 

5/adaptez le processing à ce qu’on maitrise bien. Affranchissez vous des workflow préfabriqués, à part le retrait des gradients, la neutralisation du backgound et la calibration des couleurs (en RGB) tout le reste est libre en termes d’ordre (pas forcémment en terms d’efficacité ceci dit). Au début vouloir suivre le workflow de la superstar du web décomposé en 800 étapes c’est pas une idée grandiose à mon avis, plus on agite des curseurs différents plus on multiplie le risque de tout foirer. Par exemple en débutant avec du dslr, il suffit (je dis ca tres tres vite car c’est pas si simple) de:

- Cadrer l’image

-Retirer le gradient (oui oui le retirer et des fois ca implique d’y passer 1h voir plus….)

-Calibrer les couleurs + scnr pour virer l’excès de vert

-Histogramme et quand le bruit devient trop visible on arrete

BASTA!

Là on arrive à une image soft qui ne marquera pas l’histoire (sauf l’album familial au fond du tiroir).

 

6/En la gardant en référence, on repart de l’image après la calibration des couleurs et on introduit 1 nouvelle étape au choix (noise réduction, contraste, saturation des couleurs) et on s’arrête là. Prenez aussi des images de références pour vous aider mais pas copier.

 L’idée c’est de maitriser les étapes, y a des gens doués ou avec un gros background photo qui vont aller plus vite mais moi j’ai démarré de 0 et je suis daltonien donc qui va piano va sano. Au bout d’un moment et via toutes sortes de techniques vous ferez des choses tres sympa avec plus ou moins de process complexes.

 

7/Zappez les obsessions tels que réduire le bruit à tout prix, au début j’étais obsédé par le bruit, beaucoup moins maintenant, je m’en occupe mais je ne fait plus une fixette, y’en a ok, je peux le minimiser sans détruire le rendu final alors ok sinon je le laisse.

 

8/Affranchissez vous des codes couleurs, c’est un discipline artistique, pas la peine de s’enfermer dans des approches trop restrictives sur ce que devrait être la couleur des objets ou non. L’interet c’est d’avoir des palettes variées et qui permettent de reconnaitre le style de l’imageur en un coup d’oeil.

 

Les deux images sont de moi à 2 ans d’intervalles, les données sont les mêmes j’ai juste approché le traitement différement. Je préfère la seconde personellement et le traitement est à des années lumières en matière de techniques plus ou moins exotiques déployées.

 

 

 

 

 

 

Ne jetez pas vos anciennes images, gardez les , revisitez les ca fait parti du parcours astro!

 

Quelques éceuils a éviter: si dans votre processing vous arrivez à ce moment là, faites une pause et recommencez sauf si c’est fait expres.

 

• un fond du ciel qu’on met entre 5 et 15 pour masquer la misère

• un denoising tel que tout devient lisse et plastique (en général le fdc à 15 aide ;))

• des étoiles qui ont quadruplé de volumes

• du bruit chromatique intolérable

• des highlights cramés de partout

• un fond du ciel moutonneux…

• un fond de ciel très coloré

   

   

 

Happy imaging et processing à tous!

[Alhajoth]

Le 21/06/2021 à 16:40, *Axel* a dit :

je suis sous SGP et je ne penses pas que ca passionne grand monde de savoir comment il fonctionne

 

Je serais curieux d savoir ce qui t'a amené à utiliser ce logiciel dont je n'avais jamais entendu parler.

 

Vivement que ton site soit en place, car il ne faudrait pas que tes "articles" ne soient que dans le forum. Au bout d'un moment, ils vont être enterrés dans l'historique.

 

Et je voudrais pouvoir les retrouver quand je me mettrai vraiment à la photo.

[Cocatrix]

Hey, merci pour ce feedback complet ça aide à compléter / repenser certaines parties de mon process. En tout cas super résultat et belle amélioration en deux ans, bravo !

[*Axel*]

Il y a 4 heures, Alhajoth a dit :

 

Je serais curieux d savoir ce qui t'a amené à utiliser ce logiciel dont je n'avais jamais entendu parler.

 

Vivement que ton site soit en place, car il ne faudrait pas que tes "articles" ne soient que dans le forum. Au bout d'un moment, ils vont être enterrés dans l'historique.

 

Et je voudrais pouvoir les retrouver quand je me mettrai vraiment à la photo.

SGP = sequence generator pro. Avant j'utilisais APT avec mon canon qui est super mais je voulais une autre interface en passant à la 1600MM.

Ca se présente comme ca et ca gere tout (plat-solve, focus, sequencage...).

Il existe d'autres soft qui fonctionnent aussi tres bien. Je regarde pour passer sous voyager (j'ai un projet de dual array que ce logiciel peut gérer)

 

Pour le site c'est en stand-by, ca me prend un temps dingue et je fais en anglais de plus. On verra si j'ai le courage

Il y a 4 heures, Cocatrix a dit :

Hey, merci pour ce feedback complet ça aide à compléter / repenser certaines parties de mon process. En tout cas super résultat et belle amélioration en deux ans, bravo !

Cool si ca peut aider. Le débuts en traitement sont hard.

Bon courage!

[*Axel*]

Apparemment les amis du GraG ont bien apprécié mon chaton céleste

Image du jour : https://apod.grag.org/2021/06/23/sh2-132-the-lion-nebula/

 

[Drase]

Et une de plus  bien joué 

Très belle image, bien douce