Stergann du ar Menez Are !

[Jeff Hawke]

Landes, pierres et bruyère.

 

Il fait un temps magnifique sur le cap Sizun depuis le 3 Août, jour de mon arrivée ici. Je suis sorti sous les étoiles chaque soir, sauf dimanche où une antipathique perturbation est rapidement passée, enfuie dès le lendemain matin tellement elle n’était pas la bienvenue.

 

Le mardi, je passe un coup de fil (mais où ai-je donc pu fourrer mon mobile?) à Den. Ici, presque au bout du monde, à l’extrémité Ouest - Sud Ouest du Penn Ar Bed, je n’ai ni l’accès à internet, ni le goût de m’asseoir devant un ordinateur.

 

Il y a du soleil, la lande, la mer, un grand jardin avec des oiseaux. Vacances…

 

Den est pessimiste pour le soir même sur le Mont St Michel (de Brasparts), et nous décidons de nous y retrouver avec les autres participants bretons ou de passage, le lendemain vers 20 heures.

 

OK. En attendant, la nuit de mardi est finalement belle sur le Cap et j’en profite jusque vers 2h - 2h30.

 

Le mercredi de Nouvelle Lune approchante (NL-4), après la baignade tonique dans l‘Atlantique de la baie d‘Audierne - cette année l‘eau est à une température honnête, on va dire dans les 18 °C… - je prends la route avec ma lunette 102/880 et quelques accessoires utiles.

 

Route tranquille, nonobstant la « haute saison », Pont-Croix (jolie capitale du Cap, sur le Goyen), Douarnenez, Châteaulin (dans la très belle et douce vallée de l’Aulne), Pleyben (belle église, massive et impressionnante), Brasparts (rien..), puis la route flambant neuve qui traverse les Monts d’Arrée du Sud au Nord, hop ! Petite route à gauche vers la montagne St Michel dont j’aperçois la silhouette familière de la chapelle à son sommet, le point culminant de ce vieux massif granitique.

 

Il y a déjà du monde sur la parking, Den et Babapapa…Korrigan arrive juste après. Plus tard nous rejoindront Mulder, Tutu56 et AY213 (Julien) accompagné de sa mère et du déjà mythique Lightbridge 400.

 

Cidre, pâté Henaff, on discute, il y a un petit vent froid de Noroît…Tutu fait une photo touristique de promotion de l’été breton…Et on remet rapidement les sweats et autres coupes vent, faut pas déconner non plus. Quelques visites sur le parking, de touristes venus admirer, ou manquer de quelques minutes le coucher de soleil.

 

Le crépuscule se précise, Jupiter émerge.

 

Les instruments sont en place, dans l’ordre depuis le parking sur le petit chemin au-delà d‘une barrière, avec un horizon Sud et Ouest grandiosement dégagé sur la lande rocailleuse: Ma lunette (Eh oui, le Skyvision ne trouve pas sa place lorsque je pars en vacances « normales…Il faut dire que je n’ai pas fait une étude approfondie et optimisée des rangements possibles dans le Scenic. Et puis, il est bon de descendre un peu de diamètre de temps en temps…Quoique…. Je commence à me le demander après ces quelques nuits sous le très beau ciel breton). Le C8 de Babapapa, Korrigan et Mulder (avec des intruments équatoriaux dont les noms précis m’échappent : Bon pour préciser , korrigan avait un 150/750 sw , (Mulder) un 114/900 sw et un ETX 70AT , et tutu il n'avait pas son 200 masi son mak 180

), l’imposant 400 de Julien, Den et le 250 qu’il n’est plus besoin de présenter, enfin Tutu avec son 200 sur monture équatoriale.

 

Comme de bien entendu, la nuit qui tarde d’abord à arriver - on se presse sur Jupiter, il y a de la turbulence mais on voit quand même de beaux détails dans les instruments, j’ai d’ailleurs oublié de l’observer dans le 400 ! - se renforce rapidement et ça commence à surgir de partout.

 

Le Cygne, obstinément

Depuis le début de ces vacances, j’explore le Cygne en m’appuyant notamment sur les chroniques de Sue French (celles qui sont rassemblées dans son bouquin Celestial Sampler, et d’autres parues dans Sky and Telescope, qui seront sans doute reprises dans un nouveau bouquin un jour, je pense). J’ai passé un temps fou sur ce qui se trouve à l’arrière du volatile, entre Deneb, M39 et au -delà. Et sur les ailes. Difficile d’imaginer que l’on puisse s’attarder si longtemps sur une région aussi « limitée », mais tellement riche, surtout si on aime les amas ouverts et les astérismes (ces friandises légères des plaisirs insouciants de l’été)..

 

Mes incursions sur les autres instruments, notamment vers le 400, seront pour des classiques : les Dentelles, NGC6543, M17, M8...J’y reviendrai. Et aussi, moins classique, la Cocoon Nebula pointée par Den dans le Lightbridge. Peu impressionnante il faut le dire, mais la Barnard 168 (nébuleuse obscure) qui y mène depuis M39 vaut le coup d’oeil. Et il y a un petit amas un peu plus loin, NGC7209.

 

.../...

[déàé]

Ben, et la suite Jeff !!! Ca demarre fort et le phrase semble coupée, et et et...

[GéGé]

C'est une tactique: Jeff fait des CROA de quinze pages. Volubile, l'animal! Mais il connaît la tendance: au-delà d'une page, on perd les trois quarts des lecteurs, donc il morcelle .

 

Ce qui a le charme du suspens.... la suite, Jeff, la suite!

 

[déàé]

Ah le malin, ce Jeff !

[Dédé de St Fé]

Ben, et la suite Jeff !!! Ca demarre fort et le phrase semble coupée, et et et...

 

Oui en effet, la suite... vite la marée va monter et tout engloutir

[Mulder]

C'était vraiment ne superbe soirée cette nuit ...

 

Bon pour préciser , korrigan avait un 150/750 sw , moi un 114/900 sw et un ETX 70AT , et tutu il n'avait pas son 200 masi son mak 180

 

Voila ...

 

PS : lors du coucher de soleil j'avais mis mon filtre solaire sur mon 114 et en fait on ne voyait rien du tout dedans noir totale c'est bizare ...

Est ce que c'est parce que la lumiere n'est pas assez forte pour mon filtre visuel ?

[Dédé de St Fé]

 

PS : lors du coucher de soleil j'avais mis mon filtre solaire sur mon 114 et en fait on ne voyait rien du tout dedans noir totale c'est bizare ...

Est ce que c'est parce que la lumiere n'est pas assez forte pour mon filtre visuel ?

 

Je pense que si le Soleil était au raz de l'horizon il a dut perdre pas mal de magnitude

[AY213]

oh oui quelle soirée on attends la suite avec impatience.

 

faut que je me décide a faire mon croa moi aussi.

[Jeff Hawke]

C'est une tactique

 

Ah le malin, ce Jeff !

 

 

Vous me surestimez...

 

J'ai posté ce que j'ai eu le courage de taper ce matin, rédigé dans l'avion au départ de vacances post-bretonnes. Le reste est encore sous forme de notes manuscrites, rudimentaires et illisibles. A rédiger, mettre en forme, poster... Plaisir de revivre la nuit avec des mots, mais il y faut un temps calme et propice...

[Dédé de St Fé]

mais il y faut un temps calme et propice...

 

Avec la Lune qui monte et les nuages qui descendent, tu vas en avoir du temps calme et propice

[AY213]

Barnard 186 je l'ai pas vu pourtant, t'aurais du me le dire jeff:be:

 

 

edit: c'est pas plutot Barnard 168 ,je me disais aussi ,je trouvé rien sur google ,c'est pas grave jeff ça arrive de se tromper.

 

j'aurais bien aimer la voir ,si tu pourais me faire une petite description se serait sympa ,merci.

[Jeff Hawke]

Le long des ailes

 

Je commence par ajuster l’alignement du point rouge sur Sadr et déjà, un petit amas, comme une petite chaîne étoiles légèrement incurvée, avec deux étoiles jaune d’or. Je le montre à Den qui passe par là (sans doute près de se moquer de ma technique de visée au point rouge …). A-t-on trouvé un nouvel astérisme ? Ultérieure vérification faite, il s’agit de NGC6910, qualifié de « cute » par Sue French (On the wings of a Swan page 132 du Celestial Sampler).

 

Une fois le viseur bien aligné, la balade peut commencer. Sans me laisser distraire par le bruit de moteur du scope de Barbapapa, je pointe la blinking, que l‘on trouve avec Iota, Théta et 16 du Cygne, en allant un peu vers l‘Est de 16. Le blinking est faible, mais parfaitement perceptible ainsi qu‘une légère nuance bleue.

 

Retour vers Delta, où se trouve l’amas ouvert NGC6811, sur la ligne Delta- Iota, au premier quart depuis Delta on va dire…Puis encore, NGC6866, un peu au Nord-Est de la ligne Sadr - Delta, à mi-chemin, et 6910, déjà mentionné. Les plus belles vues de ces amas sont avec le 13 (67 fois) et le 9 (98 fois). J’essaie d’imaginer ce que donnerait un 13 Ethos à la place de ces 82° un peu étriqués des naglers…

 

Un des deux messiers du quartier, M29, peu de chose, une petite figure symétrique d’une dizaine d’étoiles. Une tache floue aux jumelles (Canon 15X50).

 

Et zou, direct au bout de la voilure tribord, les Dentelles, vues aux jumelles (oui !) et avec le 31, sans filtre (c’est cher un filtre de 50.8.…). Je détecte même le bidule de Pickering au milieu. Et au passage, une pause avec la vision qui tue, l’image qui tétanise : Les mêmes Dentelles sur le 400 Meade, avec le 31 et un filtre OIII. De quoi « consumer ses jours en d’austères études« … pour percer le mystère de cette beauté fine et complexe.

 

Je serais incomplet si je ne mentionnais, entre Sadr et Epsilon, l’amas ouvert (encore un !) Ruprecht 173. Il n’est pas indiqué sur le PSA. Il est au trois-quart du chemin depuis Sadr. Cet amas est étendu et s’observe bien avec le 31 (28 fois).

 

Pour finir sur les ailes, je vais voir North America, facile aux jumelles, et encore pas trop difficile à la lunette. Ma méthode pour la localiser s’appuie sur les deux étoiles à 2 degrés à l’Est de Deneb (une est appelée 57) qui balisent le Pélican, et la troisième, Zéta (2 degrés encore à l’Ouest de 57), qui elle, surveille la côte californienne. Le Sud des USA, le Mexique et l’isthme centre-américain sont là, encadrés par ces 3 étoiles. Il faut repérer la Floride, le golfe du Mexique et l’isthme, ce qui devient relativement aisé lorsque l’on a cet encadrement d’étoiles bien en mains…

 

Jamais je n’ai vu cette North America aussi bien, super nette et contrastée…Je repense avec amusement aux propos d’un astro-photographe lors de la première sortie astro (en Beauce, avec une Ganymède 80/800). Comme je m’enquerrais de cette nébuleuse fameuse, il me dit « Celle-là tu ne la verras jamais, c’est un objet purement photographique. » . Ah bon, OK.

 

Finalement, il ne faut pas être trop prompt à croire ce que disent les imageurs, qui préfèrent fréquemment la capture des objets à leur observation…

 

Pour enfoncer le clou sur ce ciel celte tout de noirceur et de transparence, je peux affirmer que l’on discernait quasiment (toute la nuance est dans cet adverbe… Le mystère de ce qui est vu et ce qui est imaginé/reconstitué) à l’oeil nu North America en fin de nuit.

[GéGé]

Comme je m’enquerrais de cette nébuleuse fameuse, il me dit «Celle-là tu ne la verras jamais, c’est un objet purement photographique» . Ah bon, OK.

Tu parles! La dernière fois à la Croix de Fer elle débordait de mon Panop 24 avec filtre UHC sur le 200! Le ciel, toujours le ciel! Dans dix ans peut-être, ce sera un objet purement photographique, chez nous....

 

Oui, ne jamais écouter les oiseaux de mauvaise augure...

 

[Jeff Hawke]

edit: c'est pas plutot Barnard 168 ,je me disais aussi ,je trouvé rien sur google ,c'est pas grave jeff ça arrive de se tromper.

 

 

Oui, 168, c'est bien ce que j'ai écrit.

 

 

si tu pourais me faire une petite description se serait sympa ,merci.

 

Une bande sombre, très bien découpée sur le fond de Voie Lactée qui baigne le Cygne. A partir de M39, entre 1 et 2 degrés à l'Est (légèrement au Sud), elle fait deux dégrés de long et se termine avec la Cocoon.

[den]

C'est vrai qu'il est bien tracé ce petit chemin mal éclairé.

Toujours un plaisir de se remémorer ces soirées dans tes récits

 

Par contre faudrait que tu traduise le titre, car ce n'est pas mes quelques années de vie Rennaise qui m'ont appris grand chose en Breton

[Dédé de St Fé]

 

 

 

Pour finir sur les ailes, je vais voir North America, facile aux jumelles, et encore pas trop difficile à la lunette. Ma méthode pour la localiser s’appuie sur les deux étoiles à 2 degrés à l’Est de Deneb (une est appelée 57) qui balisent le Pélican, et la troisième, Zéta (2 degrés encore à l’Ouest de 57), qui elle, surveille la côte californienne. Le Sud des USA, le Mexique et l’isthme centre-américain sont là, encadrés par ces 3 étoiles. Il faut repérer la Floride, le golfe du Mexique et l’isthme, ce qui devient relativement aisé lorsque l’on a cet encadrement d’étoiles bien en mains…

 

Jamais je n’ai vu cette North America aussi bien, super nette et contrastée…Je repense avec amusement aux propos d’un astro-photographe lors de la première sortie astro (en Beauce, avec une Ganymède 80/800). Comme je m’enquerrais de cette nébuleuse fameuse, il me dit « Celle-là tu ne la verras jamais, c’est un objet purement photographique. » . Ah bon, OK.

 

Finalement, il ne faut pas être trop prompt à croire ce que disent les imageurs, qui préfèrent fréquemment la capture des objets à leur observation…

 

Pour enfoncer le clou sur ce ciel celte tout de noirceur et de transparence, je peux affirmer que l’on discernait quasiment (toute la nuance est dans cet adverbe… Le mystère de ce qui est vu et ce qui est imaginé/reconstitué) à l’oeil nu North America en fin de nuit.

 

Très bien décris ton repérage avec pour toile de fond les phares sur la côte de l'Atlantique

Tu as de la chance, moi, je n'ai jamais véritablement observé North-América, j'ai tout juste réussi par trois fois à peine deviner le contour du "Golfe du Mexique" avec des jumelles et ma lunette de 80x400 avec un oculaire de 40mm (X10)

Merci pour la description.

Dédé.

[Jeff Hawke]

Par contre faudrait que tu traduise le titre, car ce n'est pas mes quelques années de vie Rennaise qui m'ont appris grand chose en Breton

 

 

C'est vrai que Rennes est en pays Gallo, où le breton n'est pas (plus?) parlé depuis longtemps (*).

 

Stergann : Ciel étoilé

 

Du : Noir

 

 

 

(*) En fait, il semblerait que le seul breton "authentique" (c'est à dire le gaulois en fait)) soit celui parlé du côté de Vannes. Les 3 autres variantes sont des réimportations depuis l'Angleterre, par les celtes qui avaient du fuir les Francs (ou les Romains ?), puis sont revenus ensuite "plein d'usage et raison"...

[déàé]

De quoi « consumer ses jours en d’austères études« … pour percer le mystère de cette beauté fine et complexe.

Une vie à étudier les dentelles, tout un programme !

J'étais dans le triangle noir du Quercy avant la nouvelle lune sans mon 320 et dans ce ciel si noir qu'un regard c'est perdu dans une voie lactée blanche d'étoiles, j'ai essayé de trouver NGC 7000, mais ce soir là, je n'étais pas Christophe Colomb et je n'ai pas découvert l'Amérique, sûrement par méconnaissance. Mais j'ai découvert ce qu'était un ciel noir. Ce qui m'a impressionné le plus dans cette obscurité céleste, c'était son effet sur le sol. Je m'explique, la petite route de campagne près de mon site d'observation était noire, totalement noire, je marchais sans rien voir du tout par terre et le paysage du Lot se découpait sur un ciel à peine moins sombre. C'était comme le reflet du ciel qui rend la mer plus sombre que le bleu de l'azur. Impressionnant !

 

Heureux Jeff, l'homme aux dentelles d'Amérique.

[den]

Ben voilà, je sais tout maintenant.

Heureusement que le ciel noir des monts d'arrée n'était pas du noir des monts du forez : http://www.webastro.net/forum/showpost.php?p=297815&postcount=14

[Jeff Hawke]

A l’arrière du Cygne (Osez osez Joséphine / Plus rien n‘s‘oppose à la nuit…)

 

De l’Amérique du Nord à Deneb, il n’y a qu’un léger et désinvolte déplacement de l’azimutale. Le Cygnus Sampler de Sue, paru dans le S& T d’octobre, me sert de guide. En commençant par le second messier de la constellation, 39ème du nom. On y accède par un chemin d’étoiles au Nord Est de Deneb, on contourne l’Amérique, il ne faut pas aller jusqu’à Pi², l’amas en forme de triangle assez étendu (un demi degré, la Pleine Lune…) est là, sur un riche fond de Voie Lactée.

 

Sur le chemin, on effleure le Sud d’une très grande zone sombre, Le Gentil 3, la première nébuleuse obscure cataloguée. Elle est parfaitement visible à l’oeil nu. Nous l’admirerons plus tard encore, dans la nuit, avec Tutu et Den.

 

Je tente ensuite sans succès la Cocoon (IC5146), comprenant ultérieurement l’impossibilité de la mission avec une lunette de 102 lorsque Den nous l’aura pointée avec le Lightbridge.

 

Je reviens donc vers Deneb.

 

NGC6991 : Un amas ouvert indiqué par un V au Nord Est dénébien. Pas possible de voir la nébuleuse IC5076 qu’il contient, ce sera à la prochaine occasion avec le 320.

 

Je glisse ensuite sur 59, puis 63 (une dorée), pour trouver la planétaire NGC7026 (il parait que c’est un cheese burger…). C’est un tout petit disque incolore avec mon petit diamètre. Encore un amas ouvert un peu à l’Est, IC1369. C’est une balade lente, attentive et captivante. Et juste « en-dessous », au Sud, Barnard 361, comme un petit triangle noir.

 

J’échoue à trouver la nébuleuse planétaire 7048 (pourtant supposée plus grosse que 7026) plus au Sud de la Barnard, mais trouve l’amas 7039, plus ou moins « mélangé » à un astérisme. Cet amas forme le sommet d’un triangle isocèlel très aplati dont les 2 autres sommets sont 63 (qui balise NGC7026) et Zéta (souvenez-vous, le phare du Pacifique face à la Californie).

 

Poussant à nouveau plus au Nord Est, sur la zone de M39, je localise une autre obscure, Barnard 362, et un petit astérisme (quelques étoiles faibles toutes serrées) qui a pour nom Patchick 6. Au Nord de ce Patchick, l’amas ouvert 7086 (j’ai noté « joli », sans autres précisions).

 

Et pour finir l’exploration de cette zone, et pour changer des amas, je file hardiment plein Nord de Deneb, aux confins du Cygne et de Céphée : En collant le point rouge sur le sommet d’un équilatéral dont la base est définie par Eta et Théta de Céphée, je trouve à l’oculaire du 31 un amas (NGC6939) et la galaxie NGC6946, dont je ne distingue pas de détails, mais quand même, c'est une galaxie... Je lui rendrai visite avec le Sky à celle-là. L’amas est à Céphée, mais pas facile de dire pour la galaxie, au vu du PSA (qui, je le signale au passage, ne mentionne pas tous les amas ou astérismes indiqués par Sue French et cités plus haut).

 

La nuit s’avance, il y a eu des mouvements auxquels j’ai à peine prêté attention, je réalise que Korrigan est parti, ainsi que Mulder. Il m’avait bien semblé remarquer l’arrivée d’une voiture et de visiteurs, mais absorbé dans mon voyage, je n’ai pas suivi l’action.

 

Le temps est venu d’une petite pause, visite aux TDAs. Je pense bien sûr, et surtout, au 400.

[Dédé de St Fé]

Clap, clap, clap, clap, j'applaudis à deux mains, car il n'y a pas de mots pour dire comme c'est bien décris .....

[déàé]

On a vraiment l'impression d'être à côté du pilote d'un véhicule spatial (çà doit être "l'effet avion" du départ de vacances post-bretonnes) qui nous ballade de Messier en NGC et IC après avoir fait un ViaMichelin stellaire pour nous montrer une chose exceptionnelle enfin qui me fait rêver dans son intitulé : une nébuleuse obscure la nuit. Qui dit mieux !

 

Bravo Jeff !

Et la suite de notre voyage !

[zaurel]

Aahhh...Jeff.....mon Guide Spirituel.....quelle finesse d'esprit, quelle douce littérature...

[Jeff Hawke]

Un pont (léger ?) de lumière…

 

L’imposant 400 a été rapidement monté je crois, je n‘ai rien vu après le déchargement rapide du coffre, je voulais juste me rendre compte du poids de la cage du secondaire, la caisse à primaire j’avais déjà eu l’occasion d’en prendre la mesure trébuchante dans le Perche. Je m’en approche plus tard dans la nuit. Julien a pointé M17, puis M8, puis les Dentelles, le tout avec un nagler 31et un OIII. Mazette ! On va dire que la nébuleuse du Cygne et celle de la Lagune sont en compétition serrée pour l’Oscar de la nuitée. M17 par sa brillance, M8 par le rendu des volumes et l’impression de puissance. Ces deux messiers sont talonnés par les Dentelles, par la finesse et la complexité des détails.

 

Allez, j’élis M8...

 

En outsider, la nébuleuse du Cocon, dont Den a narré l’observation et les commentaires associés.

 

Un autre objet remarquable dans ce 400 décidément efficace, la nébuleuse de l’Oeil du Chat, avec des sortes d’aspérités sur le pourtour (Julien parlera de « crochets«), et la couleur of course.

 

J’ai noté aussi la Snowball, mais je ne me souviens plus de ce qu’elle donnait dans le 400. Certainement bleue…

 

Pas possible de trop monopoliser ce Meade (étrange quand même, attendre son tour à l’oculaire d’un Meade…), d’autant plus que les images sont si détaillées qu’il y faudrait rester au-delà du raisonnable. Je vais donc aussi côté 250 de Den, et côté 200 de Barbapapa (Qui a déchaîné un programme de pointage aléatoire d’objets, comme un florilège du Ciel Profond vu par l’ordinateur de bord. Oui, je reconnais que c’est pratique et astucieux, mais je ne m’y fais pas trop. Sentiment de me faire déposséder de mes choix, de mon libre arbitre, de ma vie).

 

Parmi les belles cibles de la nuit, en dehors de mes zones ciblées sur le Cygne, le Hibou et M108 dans le même champ de la 102, faciles à pointer, mais peu de détails.

 

NGC3077 au voisinage de M81, et des détails dans M82.

 

A grand peine et force vision décalée, je trouve une petite galaxie, NGC6181, 1 degré et demi au Sud de Kornephoros (Béta), difficile mais ovale !

 

Plus facile est la nébuleuse planétaire NGC6210, que l’on trouve le long du segment Béta - 51, aux deux tiers. Avec une très légère nuance de bleu. J’ai hâte de repointer ces objets au 320.

 

Il y a un joli astérisme par là, visible à l’œil nu, à l’Ouest de Rasalgethi (Alpha) : Une ligne d’étoiles formant un sigma (l‘étoile la plus au Sud est 60).

 

On passe un peu (beaucoup ?) de temps à contempler à l’oeil nu, du côté du sagittaire bien sûr, mais aussi Le Gentil 3 déjà mentionnée, le Northern Coalsack pas aussi noir que son homologue austral, mais bien beau quand même. M33 est perceptible en décalé, Uranus « sort » en vision directe (grâce aux indications de Tutu).

 

Et voilà comment, dans l’exploration méthodique alternée avec le rêve contemplatif Voielaxial, la nuit a progressé, la fatigue a fini par se manifester avec l’accumulation des nuitées (sur des vacances dites « normales », c’est-à-dire avec activités diurnes). Je plie ma lunette vers 3h15, mais continue aux jumelles. Mulder et Korrigan sont partis. AY213 - Julien commence à plier son viaduc à lumière. Il reste le 250 de Den dont j’arrache la commande électrique par inadvertance ténébreuse. Sans gravité apparemment (ou bien Den est très zen).

 

C’est déjà l’heure de repartir, par les routes sombres du Sud Finistère. Dans ce coin de Bretagne et à cette heure, peu de lampadaires incongrus. Brasparts et Pleyben sont dans le noir. Au sortir de Châteaulin, je me plante de route et doit faire une halte pour consulter le Pocket Sky Atlas la carte Michelin. Qui me fait passer par un autre bled plus près de la côte (c’est la baie de Douarnenez par là). Je manque percuter un renard qui traverse à quelques mètre devant la voiture, à la sortie d’un village, donc heureusement à 50 km/h. La Lune monte doucement dans le ciel, je l’observe du coin de l’œil tout en conduisant et en tombant de sommeil. Et finis par retrouver mon lit dans l’aube naissante, pour quelques petites heures de sommeil. Les vacances bretonnes touchent à leur fin, mais la nuit céleste a été belle.

 

Tout va bien.

[déàé]

Le rêve contemplatif de Jeff me fait rêver et j'aurais bien étais à la place des ses yeux. Œil du chat, du hibou ou œil nu, Ces yeux de la nuits, comme ils sont beaux

[Jeff Hawke]

Merci pour vos commentaires appréciateurs. De la tour de verre et de béton où j'ai retrouvé mon labeur , un ciel bleu me nargue (c'est la Pleine Lune bien sûr). Mais je commence à préparer un programme d'observation au 320 pour la NL de septembre...

 

En fait, voilà l'astuce pour "passer" les deux semaines de Lune encombrante...CROA post nuitées passées (une semaine) et préparation prè-nuitée(s) future(s) (une semaine)...

 

Bon ça ne marche pas à tout les coups, avec l'aléa météo...

[mariposa]

oui, de vraies leçons tes croa, jeff , une page du croa, une autre avec une carte et je te suis (donc je panse comme dirais l'infirmiere!) hein?? c'etait en trop? bon...!

merci

[Jeff Hawke]

oui, de vraies leçons tes croa, jeff

 

Dieux du ciel, je n'ai pas de telles prétentions...

 

Je fais durer mes (trop) rares observations en (me) les racontant.