Planète de faible masse autour d'une naine rouge(update)

[Eridani]

C'est la rentrée et les annonces exoplanétologiques reprennent.

Des astronomes américains publient la découverte, par mesure des vitesses radiales, d'une nouvelle planète neptunienne autour d'une naine rouge voisine, GJ 176 (ou HD 285968).

 

La planète a une masse minimum de 24Terres avec une période de 10 jours et une excentricité modérée de 0,23.

 

Hormis les détails sur le système, le papier ci-dessus évoque la tendance montrant que les planètes massives sont proportionnellement moins présentes autour des naines rouges (déjà évoqué dans des topics anciens).

Les auteurs avancent l'idée que les planètes neptuniennes et super-terres découvertes très majoritairement autour des naines rouges représenteraient le sommet d'une importante population de planètes terrestres autour de ce type d'étoile.

 

Pour ma part, j'ai tendance à imager avec un iceberg la question des exoplanètes : Le sommet visible, ce sont les grosses planètes que nous pouvons détecter depuis 1995 (joviennes). Et en dessous, une énorme majorité de planètes neptuniennes, de super-terres et de planètes terrestres. C'est une opinion mais je pense que l'avenir devrait la confirmer.

 

A lire en anglais => An msin i = 24 Earth Mass Planetary Companion To The Nearby M Dwarf GJ 176

[Benoît]

 

Pour ma part, j'ai tendance à imager avec un iceberg la question des exoplanètes : Le sommet visible, ce sont les grosses planètes que nous pouvons détecter depuis 1995 (joviennes). Et en dessous, une énorme majorité de planètes neptuniennes, de super-terres et de planètes terrestres. C'est une opinion mais je pense que l'avenir devrait la confirmer.

 

Je suis d'accord avec toi. Je crois que lorsque nous atteindrons les 1000 ou 2000 exoplanètes nous verrons la proportion de planètes joviennes diminuer et une image plus précise de la réalité se dessiner.

[Estonius]

1) On savait bien dès les premières découvertes qu'on allait trouver d'abord des super-géantes... en ce sens ce qui est dit par Eridani et par Benoit est exact, c'est le syndrome de l'iceberg.

 

2) Ce qu'on ne savait pas par contre, c'est qu'on trouverait autant de super-géantes si proches de leur étoiles... Bon, c'est vrai qu'elles sont sans doute plus aisées à detecter... là aussi on est en syndrome de l'iceberg... mais n'empêche ce qui pouvait apparaître comme un sorte de singularité tend à devenir assez courant...

[Eridani]

C'est sûr que le coup des jupiters-chaud, on ne l'attendais pas.

 

Ceci dit, les exoplanétologues donnent une occurrence de quelques % (jamais vu un papier* rapportant une occurrence supérieure à 5%) pour les jupiters chauds autour des étoiles de type solaire (basé sur les planètes découvertes annoncées ou non).

Pour les naines rouges, occurrence de 0% pour l'instant alors qu'on trouve des neptunes-chauds ou super-terres chaudes.

 

Sachant que la plupart des étoiles de type solaire dont le spectre nous permet de trouver sans trop galérer des planètes sont ciblées par les différentes équipes (hémisphère nord et sud), ce taux semble stabilisé pour cette population.

 

On peut quand même dire que c'est courant mais la plupart des géantes sont plus loin de leurs étoiles. D'ailleurs, on attend les analogues de jupiter avec impatience. Les astronomes nous disent (dans leurs obscurs articles en anglais) qu'ils en ont mais ils semblent ne pas vouloir trop se presser à les annoncer. En même temps, c'est plus long à confirmer qu'un jupiter-chaud !

 

 

*Etant de bonne foi, j'ai cherché quelques articles que j'avais lu sur le taux de jupiters-chauds mais google m'a pas aidé sur ce coup.

Désolé.

[Benoît]

Autre détails, si une planète détectée par vitesse radiale a une période de disons 12 ans, il faut attendre au moins un cycle pour pouvoir l'annoncer avec quelques chiffres et tableaux à l'appui.

 

Or, nous n'avons commencé a détecter les exoplanèetes que depuis ...douze ans.

 

C'est pour ça que je crois que pour les nouvelles découvertes, la proportion de planètes chaudes va commencer à diminuer.

[Eridani]

Pour les longues périodes, il y doit y avoir des relevés de vitesses radiales depuis 1995 voir même avant ( Mayor a pris des mesures de vitesses radiales avec des spectrographes dès les années 80, Marcy aussi je crois).

 

Mais la précision (du matériel et des logiciels de traitement) n'était pas celle d'aujourd'hui. N'empêches, on détectait quand même des naines brunes au début des années 90.

 

On veut des longues périodes ! On veut des longues périodes !

[Eridani]

Petite mise à jour des paramètres : En repassant "derrière" l'équipe initiale (cf le premier message du topic), Mayor et al montrent que la planète avancée n'existe pas; enfin si, mais pas vraiment...

 

En fait, la masse minimum de la planète est donc plutôt de 8,4 Mt (une super-terre ? une neptunienne ? ) avec une période de +/- 8,8 jours. C'est le spectromètre HARPS qui a permit de revoir et d'infirmer les données initiales.

 

The HARPS search for southern extra-solar planets: XIV. Gl 176b, a super-Earth rather than a Neptune, and at a different period

 

L'article de Mayor et al maintient et confirme l'hypothèse (avec données chiffrées) disant que l'occurrence de planètes joviennes est sensiblement moindre, in fine, que pour des étoiles plus massives et, parallèlement, qu'il y a une plus grande population de planètes dites de faible masse.