Bientôt une seconde intercalaire négative, pour la première fois ?

[roger15]

Bientôt une seconde intercalaire négative, pour la première fois ?

 

 

Bonjour à toutes      et bonjour à tous      ,

Je suppose que vous savez toutes et tous que cette nuit du samedi 30 mars 2024 au dimanche de Pâques 31 mars 2024, va se produire la passage à la stupide “heure d’été” [Temps Universel Coordonné (ou UTC) + 2 heures] qui consistera pour la France et de nombreux pays européens à avancer à deux heures du matin  “heure d’hiver” (soit 1 heure du matin UTC) nos horloges et nos montres qui indiqueront alors trois heures du matin “heure d’été” (soit toujours 1 heure du matin UTC) et ceci jusqu’à la nuit du samedi 27 octobre 2024 où nous devront cette fois retarder à trois heures du matin “heure d’été” (soit 1 heure du matin UTC) nos horloges et nos montres qui indiqueront alors deux heures du matin “heure d’hiver” (soit toujours 1 heure du matin UTC). Voir la “Lettre d’Information de l’IMCCE” (Institut de Mécanique Céleste et de Calculs des Éphémérides) n°210 de mars 2024 [ https://www.imcce.fr/lettre-information/archives/210 ], rubrique “Passage à l’heure d’été en 2024” [ https://www.imcce.fr/lettre-information/archives/210#current-article3 ].

Mais, je voudrais évoquer dans ce sujet un autre événement astronomique qui pourrait devenir préoccupant pour les années à venir : « y aura-t-il bientôt pour la première fois depuis leur introduction en 1972 une seconde intercalaire négative ? » Et dans ce cas « quelles pourraient en être les conséquences hasardeuses à la date d’aujourd’hui ? ».

Je précise que j’ignore les réponses officielles à ces deux questions. Si des internautes de Webastro ont plus de précisions à nous fournir qu’ils n’hésitent pas à nous les communiquer.  

Tout d’abord, je vous invite à regarder ce qu’indique Wikipédia au sujet des “secondes intercalaires” (“leap second” en anglais) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_intercalaire . Vous constaterez que depuis la première seconde intercalaire positive le 30 juin 1972 il y a eu jusqu’à ce jour 27 secondes intercalaires d’introduites, toutes positives. La toute dernière a eu lieu le 31 décembre 2016, il y a donc déjà 7 ans et demi. Elles sont annoncées par un bulletin “C” de l’IERS à l’Observatoire de Paris [voir pour le dernier bulletin “C” n° 67 de l’IERS : https://hpiers.obspm.fr/iers/bul/bulc/bulletinc.dat ]. Donc il n’y aura pas de “seconde intercalaire” le 30 juin 2024.

Le dernier bulletin “C” de l’IERS qui a annoncé une “seconde intercalaire” (pour le 31 décembre 2016) fut le bulletin “C” n° 52 du 6 juillet 2016 : https://hpiers.obspm.fr/iers/bul/bulc/bulletinc.52 .

Vous pourrez retrouver presque tous les bulletin “C” de l’IERS (depuis le bulletin “C” n° 10 du 3 juillet 1995) ici : https://hpiers.obspm.fr/iers/bul/bulc/ .

Vous pourriez me dire « Tout cela est bel et bon, mais quel sont donc les deux problèmes que vous avez soulevé plus haut ? ».

Eh bien, tout cela fonctionnait très bien tant que la rotation de la Terre ralentissait, mais depuis au moins 1995 l’on constate au contraire qu’elle accélère !… Certes on avait bien prévu en 1972 la possibilité d’une “seconde intercalaire négative” mais personne ne croyait que cela soit nécessaire un jour…

Or, de plus en plus on constate que la rotation de la Terre continue à accélérer (certains attribuent cela au réchauffement climatique qui ferait fondre les glaces polaires) et nul ne sait combien de temps cela va durer…  

La “seconde intercalaire négative” poserait bien des problèmes aux systèmes informatiques basés sur les satellites GPS (ou ceux basés sur les satellites russes “Loran” non compatibles avec les GPS).

Pour y voir peut-être un peu plus clair, je vous invite à visionner ces deux liens Internet :

• https://www.bfmtv.com/environnement/climat/le-rechauffement-climatique-a-un-impact-sur-la-vitesse-de-rotation-de-la-terre-selon-une-etude_AV-202403280331.html  ;

• https://www.lepoint.fr/astronomie/pourquoi-la-rotation-de-la-terre-pourrait-nous-priver-d-une-seconde-29-03-2024-2556319_1925.php#11 .

Un petit rappel : depuis la fin de l’horloge parlante de l’Observatoire de Paris le jeudi 1er juillet 2022 [ voir : https://syrte.obspm.fr/spip/services/ref-temps/article/l-horloge-parlante-de-l-observatoire-de-paris ] il vous faut pour connaître l’heure exacte en France métropolitaine composer sur votre ordinateur ou votre téléphone portable le https://heurelegalefrancaise.fr/index.html?lang=fr .

Au plaisir de lire vos commentaires.  

Cieux clairs à vous toutes et tous.  

Roger le Cantalien.  

Modifié 30 mars par roger15
Rectification d'une erreur de frappe. Désolé...

[polorider]

Il y a 2 heures, roger15 a dit :

Si des internautes de Webastro ont plus de précisions à nous fournir qu’ils n’hésitent pas à nous les communiquer.  

"La fonte des glaces due au réchauffement climatique modifie la vitesse de rotation de la Terre plus rapidement que prévu. Et ce au point d'affecter le calcul du temps universel qui conditionne le bon fonctionnement des réseaux informatiques, selon une étude publiée dans la revue Nature."

   On en parle ici aussi: https://www.watson.ch/fr/international/sciences/193881370-la-terre-tourne-toujours-plus-vite-et-c-est-un-probleme

 

[VNA]

Bonjour,

 

 

[keymlinux]

Bonjour @roger15, 

 

Pour le GPS, le problème est simple, il n'y a pas de problème. Le GPS (et Galileo) ignorent les secondes intercalaires, donc le temps GPS est différent du temps UTC. 

Pour Beidou, l'equivalent chinois du GPS, il ne tient pas compte non plus des secondes intercalaires (même si il n'a pas la même référence de temps que le GPS, chacun ayant comme référence sa data de mise en service.

Pour Glonass, l'equivalent russe, par contre il semble qu'il intègre les secondes intercalaires.

 

Pour les systèmes informatiques, le protocole NTP (Network Time Protocol) permet de se synchroniser avec des horloges de références (en tenant compte des temps de propagation de l'information pour aller chercher la dite information). La dérive est corrigé dans les deux sens, avance ou retard.

 

Cordialement, Stéphane

 

Pour info:

https://first-tf.fr/wp-content/uploads/2017/09/2-2-50-ans-Seconde-Arias.pdf

 

edit:

http://leapsecond.com/java/gpsclock.htm

 

 

Modifié 30 mars par keymlinux

[jitou]

On se sert de la seconde intercalaire pour que le temps de nos horloges basées sur de temps UTC ne dérivent trop vite par rappoort à UT (ou UT1) le temps basé sur la rotation terrestre. Depuis 1972 on cherche alors à maintenir la différence UT-UTC en dessous de 0.9sec.

 

L'historique de la seconde intercalaire : https://hpiers.obspm.fr/iers/bul/bulc/UTC-TAI.history

 

 

On voit bien que depuis 2017 donc depuis 7 ans rien n 'a bougé  

 

Sinon vous pourrez oublier toute cette histoire en 2035 où il est prévu d'abandonner cette second intercalaire  

 

https://www.rts.ch/info/sciences-tech/13556462-la-seconde-intercalaire-va-etre-abandonnee-dans-la-mesure-du-temps.html

[roger15]

Bon dimanche de Pâques 2024 à toutes et à tous,  

Si j’ai bien compris les systèmes informatiques seront de plus en plus dépendants du Temps Universel Coordonné (UTC) diffusé par les 30 satellites GPS circulant à 20 200 kilomètres d'altitude (voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Global_Positioning_System )  .

Mais ces 30 satellites GPS ont un talon d’Achille : la possibilité d’être neutralisé par un adversaire (ou plutôt par un ennemi) qui brouillerait temporairement ou définitivement toutes ses fonctionnalités ; par exemple en faisant exploser à basse altitude une petite bombe nucléaire qui entraînerait un effet IEM (voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Impulsion_%C3%A9lectromagn%C3%A9tique ).

N'est-il pas très hasardeux de tout miser sur le système GPS dans un monde de plus en plus incertain ?  

Roger le Cantalien.  

[keymlinux]

Bonjour,

 

Les satellites GPS nous permettent d'une part avoir une source temps (temps GPS, et en ajoutant les secondes intercalaires le temps UTC) , d'autre part de calculer notre position (en sa basant sur le temps de parcours de l'information entre les satellites  et nous)

 

Pour ce qui est de la source de temps, il en existe d'autres que les satellites GPS, comme notamment les serveurs NTP (eux même alimentés par des références d'horloges atomiques, mais pas celles dans les satellites GPS) , donc en cela le GPS n'est pas une grosse dépendance pour l'accès à la mesure du temps

 

Pour ce qui est du calcul de notre position, effectivement il y a des usages multiples et la disponibilité du GPS est jugée pour certains usages comme non fiable:

- en cas de guerre un ennemi peut détruire ces satellites. Une IEM est possible, mais l'attaquant risque d'y perdre aussi ses propres satellites, par contre on peut aussi les détruites avec des missiles plus conventionnels (certains pays ont déjà testé avec succès, causant la multiplication des débris spaciaux) https://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/destruction-dun-satellite-par-linde-un-acte-strategique-aux-consequences-imprevisibles-1004218#:~:text=L'Inde est devenue mercredi,évoluant autour de la Terre.&text=C'est une affirmation de,résonne dans le monde entier.

 

- mais en cas de guerre,  le fournisseur du service GPS (l'armée US initialement) peut decider de couper la partie "publique" (une partie des infos sont non cryptée et publique permettant une precision "moyenne", l'autre partie permettant une precision plus important est cryptée). Initialement le GPS n'était utilisables que par l'armée US et autres services gouvernementaux US. Il me semble que c'est depuis la présidence de Bill Clinton que l'usage civil a été ouvert, mais l'armée US se garde le droit d'en couper l'accès en cas de besoin

Cela a poussé d'autre pays (y compris "alliés" des US) de chercher à ne plus dépendre du GPS américain: Glonass pour la Russie, Galileo pour l'Europe, Beidou pour la Chine, IRNSS pour l'Inde)

 

Pour certains cas d'usages l'accès au GPS n'est pas possible ou jugé non fiable pour determiner sa position exacte.

Par exemple, pour les sous-marins, on peut capter le GPS en surface pour faire un point sur sa position, mais en navigation sous marine, pas de GPS, il faut utiliser des centrales inertielles (il y en a plusieurs et depuis longtemps dans chaque sous marins)

Pour l'aviation commerciale civile, les avions de ligne sont dotés de 3 centrales inertielles (3 car en cas de panne et d'indication contraires, cela permet d'avoir un vote majoritaire à 2 contre 1), pour ne pas avoir a dépendre du GPS

https://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_à_inertie

 

Donc oui, le GPS est un outil pratique, mais soit rassuré, il n'est pas indispensable pour avoir accès à une source de temps fiable.

 

Cordialement, Stéphane