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Restauration d'une longue vue E. Lorieux... pour décoration


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Bonjour à toutes et tous

J'ai acheté sur LBC il y a quelques semaines une longue vue signée E. Lorieux à Paris. L'objectif fait 54 mm de diamètre et une longueur focale de l'ordre de 85 cm. La partie centrale du tube est en bois gainé de cuir et les extrémités portant, d'un côté l'objectif et de l'autre la lentille redresseur et l'oculaire, en laiton. Elle était dans un état plus que moyen mais rien d'insurmontable. Je vous passe les détails. Je l'ai achetée 70 euros. C'était visiblement un prix ok sans être une affaire. Bon, j'ai craqué!

La difficulté a été de refixer le tube laiton arrière sur le tube en bois abimé (fendu), tout en gardant l'esprit de l'époque, remplacer les vis laiton branlantes, réparer et traiter le cuir, nettoyer les optiques. J'ai réussi à tout démonter, sauf l'objectif dont la bague de maintien refuse de se dévisser. L'état restauré est satisfaisant je trouve. Fort de ce succès, je l'ai montée sur un trépied photo vintage (années 50?) au moyen d'une roture bricolée dans un tasseau en chêne et un pied de lit en hêtre.

Les images terrestres données par l'engin semblaient déjà assez moyennes mais je l'ai tourné vers la Lune hier soir. Ben les images sont pourries à un grossissement de l'ordre de 30 fois. C'est flou, les bords semblent vaguement dédoublés, le relief des cratères plus que discrets. Soit l'optique était pourrie de base, soit elle a été démontée et mal remontée, soit le tube en bois est légèrement arqué n'alignant pas parfaitement l'objectif avec les lentilles arrières? J'en sais rien mais à ce stade, ça ne vaut guère mieux qu'une jolie déco. Je ne pourrais guère faire mieux que réussir à démonter l'objectif et vérifier son montage, mais pour l'instant, je n'y arrive pas et n'ai pas envie de tout massacrer pour un résultat incertain.

Comparé à ma "Ingénieur le Chevallier" de caractéristiques similaires, la différence est sans appel... 

Connaissez-vous la période d'activité de ce E. Lorieux (probablement milieu 19e) et la réputation de ses longues vues? J'en ai vu quelques autres modèles dans des salles de vente et autres annonces sur LBC mais je n'ai aucune idée de la qualité de sa production.

Merci à vous

Emmanuel

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François-Louis Lorieux semblait spécialisé dans les instruments de navigation. Il est né en 1805 et mort en 1883.

Note sur la lunette méridienne portative et son application à la détermination des positions géographiques dans le grand Océan | Gallica (bnf.fr) (6ieme ligne du bas)

 

image.png.9013444953cffc1e5f739f15da7aa40f.png

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5818546d/f140.image.r=(prOx: "lorieux" 5 "françois louis")?rk=107296;4

 

L'Union républicaine du Midi : Journal quotidien | 1874-06-03 | Gallica (bnf.fr) (en haut de la colonne de droite)

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1427722v/f361.item En 1853 il succède à Schwartz, opticien au 56 rue Montorgueil,  en tant que fabricant d'instruments de marine et d'astronomie et de tout instrument de précision et fournisseur des écoles nationales de la marine de France

 

Almanach-Bottin du commerce de Paris, des départemens de la France et des principales villes du monde... / par Séb. Bottin,... | 1854 | Gallica (bnf.fr) en 1854 il était au toujours au 56, Montorgueil 

 

Almanach-Bottin du commerce de Paris, des départemens de la France et des principales villes du monde... / par Séb. Bottin,... | 1856 | Gallica (bnf.fr) (en bas) Installé au 13, Place Dauphine à Paris en 1856 (il y était aussi en 1855)

 

Voici un encart publicitaire de 1867 :

image.png.9a20f07e8b1ee83eb47ff8cfec26fae7.png

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k170127h/f1000.image.r=(prOx: "lorieux" 5 "fournisseur")?rk=21459;2

 

En 1874 il réalise une lunette photographique pour l'observation du transit de Vénus :

image.png.f5d70cc1a04e5b568e64da96f29a611d.png

image.png.4001cd4eaef51dbdf6d2c5720743988a.png

Il est indiqué que l'achromatisme est obtenu par la méthode de l'écartement des verres, donc ta lunette est peut-être sur le même principe et il te faudra trouver le bon réglage... 

 

Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration : ou almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers : Firmin Didot et Bottin réunis | 1897 | Gallica (bnf.fr) Il y est encore en 1877 (colonne de droite en haut, installé au 30 place Dauphine et dans le passage, escalier E). Il y est jusqu'en 1880.

 

En 1882, il est succédé par Alfred Hurlimann qui est alors fournisseur du dépot des cartes et plans de la marine.

 

Il décède en février-mars 1883. Son fil François Emile né en 1836 est mort en 1877.

image.png.9c4a1eb3e937da96c2fc99bb090b07db.png

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7540622c/f3.item.r=.zoom

 

Lorieux est un membre de la famille de Louis Triboulet, aéronaute 

image.png.5ba03091096ffe316652283d54aafb4a.png

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65534626/f72.item.r

 

En 1889, sa veuve tient une boutique d'optique "Lorieux Vve & Royer" au 25 rue Chapon et vend des objets d'optique, longues vues, microscopes...

 

Bref, tout ça pour dire que le matériel qu'il réalisait devait être de qualité correcte !

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Merci pour toutes ces informations, Fred

Il y a quand même deux choses qui m'étonnent.

- L'opticien serait donc François-Louis Lorieux alors que les longues-vues - la mienne et d'autres - sont signées E.Lorieux, suggérant un prénom qui commence par E. A moins que le E désigne "Etablissement" ou autre chose?

Certaines longues-vues sont signées "E.Lorieux père", suggérant qu'il a pu y avoir un Lorieux fils opticien également

- Les salles des ventes qui ont vendu des longues-vues identiques font référence à un Edmond-Marie Lorieux (1832-1909. Là, le prénom commence bien par un eux mais la page Wiki de ce digne polytechnicien n'indique nullement que le gars fabriquait des instruments optiques et marine. Ces experts se seraient donc plantés de Lorieux ce qui n'aurait rien de surprenant

 

Dans le cas où la bonne personne est bien François-Louis, ma longue-vue serait née entre 1855 et 1880

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La leçon de tout ca va être d'identifier le problème. Je vais d'abord monter un bon oculaire, puis enlever le redresseur. Dès fois que le problème vienne de là. Si pas d'amélioration, ce sera l'objectif et là, c'est plus coton car je n'arrive pas à dévisser le barillet. J'y ai été molo avec une pince classique pour ne pas risquer de détériorer le crantage mais il y a très peu de prise. Malgré du dégrippant, rien n'est venu...

Barillet.jpeg

E.Lorieux.jpeg

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Effectivement je me suis posé la même question.

 

Mais si on regarde, on voit que l'encart publicitaire de 1867 indique bien "E. Lorieux" aux adresses du passage (13) et de la rue (30) Dauphine.

image.png.9a20f07e8b1ee83eb47ff8cfec26fae7.png

 

Ces mêmes adresses sont celles indiquées dans les références à François-Louis Lorieux en 1867 :

image.png.80c7dd600ff617dd8bfbfd8d733dcec7.png

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5819835z/f2.image.r=(prOx: "lorieux" 5 "françois louis")?rk=85837;2

 

On a donc la concordance entre François-Louis Lorieux et E. Lorieux.

 

C'est en 1854 que l'Etablissement Lorieux est créé. Auparavant à cette adresse on trouvait l'établissement BAUDRY ET LORIEUX, successeurs de Schwartz, dit Lenoir.

image.png.ed8d5299c6ee2573091c5d82a0aff57a.png

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34689246/f4.image.r=(prOx: "lorieux" 5 "françois louis")?rk=278971;2

 

Même si le changement de nom a pris du temps dans les annuaires, comme ici en 1856 :

image.png.7ee32dbe9639ba8504cde837e8e3f813.png

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6314752k/f208.image.r=(prOx: "lorieux" 5 "baudry")?rk=21459;2

 

Ou là :

image.png.deaa5afcbc6adac7cd1db8576e1e7c29.png

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6314752k/f851.image.r=lorieux#

 

La famille de François Louis LORIEUX est liée à la famille Louis Etienne TRIBOULET par la seconde femme de TRIBOULET,  Anna Léontine MERTENS. François Louis a eu un fils, François Émile, né en 1836 et mort en 1877 à l'âge de 40 ans qui était aussi opticien et devait donc probablement travailler avec son père.

 

Un peu de généalogie :

François Louis LORIEUX o 17/12/1805 à Paris, + 21/03/1883 à Paris

x 22/06/1826 à Paris avec Alexandrine Marie PAPAULT

1. Anna Louise LORIEUX o 25/01/1831 à Paris
     x 15/12/1860 à Paris avec Jean Léonard MERTENS

1.1  Anna Léontine MERTENS o 1851
          x 29/06/1869 avec Louis Étienne TRIBOULET o 1841 + 1907

1.2 Alexandrine Blanche MERTENS o 1855

1.3 Anna Barbe Francisca MERTENS o 1860

1.4 Marie Gertrude Emilie MERTENS 1862-1889
         x Arsène Joseph Jean Baptiste Charles POLONY => qui sont les arrière-arrières grands parents de la journaliste Natacha POLONY

2. François Émile LORIEUX o 03/09/1836 à Paris + 28/03/1877 à Paris
     x 13/06/1860 à Paris avec Caroline Margueritte LEBRUN o 1837 + 1917

2.1 Marie Alexandrine LORIEUX o 1861 + 1924

 

 

... une fois la lunette réparée, tu pourras l'offrir à Natacha POLONY en souvenir de son aieul ! 

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Tiens, un autre détail sur la famille Lorieux.

 

En octobre 1872, le fils François Emile (ou Emile François selon les sources) est incarcéré à la prison Sainte-Pélagie à Paris quand il autorise son épouse Caroline-Margueritte Lebrun ("séparée de corps et de biens") à recevoir la "donation de partage de ses parents" (mais lesquels ?). Je ne sais pas pourquoi il a été incarcéré - peut-être pour une participation aux événements de la Commune en 1871.

 

On retrouve deux jugements, le premier pour "séparation de biens" en avril 1869 et un autre de "séparation de corps" en février 1871, entre Lorieux femme (plaignante) contre Lorieux. Mais ça ne suffit pas à envoyer quelqu'un en prison ! Toujours est-il que de 1867 à 1873 il cumule les procès (au moins 3, peut-être 6).

 

Sur son acte de décès, il est dit qu'il est "porteur de journaux et opticien" et qu'il est mort au 3 quai de l'Horloge à Paris... à cet endroit il ne semble pas qu'il y avait de maison, par contre c'était un endroit propice pour vendre des journaux, il est peut-être mort d'un accident ou d'un subit problème de santé. Il habitait alors rue Gozlin dans le 6ième arrdt.

 

Le père de Caroline Lebrun est Alexandre-Nicolas Lebrun, lui aussi opticien.

 

En tous cas, c'est très probablement l'explication de la précision "E. Lorieux père" pour que les clients ne le confondent pas avec le fils emprisonné ! Les objets estampillés "Lorieux Père" ont donc été produits après l'incarcération du fils, probablement vers 1868-1872.

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