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Comparatif Mizar 150/1400 vs Skywatcher 130/900


Pilote334

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Bonjour à tous. J'ai les deux télescopes cités en référence donc cela m'a permis de faire ce comparatif. 

Dans un premier temps et pour mémoire, je vais décrire le matériel et les conditions de tests. Ensuite je décrirai le test de chacun des deux instruments et enfin je ferai une comparaison entre les deux. 

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Le matériel par ordre d'achat. 

Acquis un peu par hasard, le Mizar 150/1400. La taille du miroir primaire (150 mm) était intéressante pour le prix. Pour info, la taille du miroir, c'est la quantité de lumière qu'on reçoit donc c'est le critère essentiel pour moi. La longueur focale de 1400, pour un tube de 800 mm, c'est pas mal non plus sauf que je ne savais pas quelle était le principe utilisé pour obtenir une telle longueur focale, j'y reviendrai car c'est important.

Le prix : 400€ environ. 

 

Le Skywatcher 130/900 acquis pour ma femme, une marque connue, a priori sans surprise pour une somme moitié moindre du Mizar (193 € si mes souvenirs sont bons). C'est un Newton pur. 

 

Que ce soit pour l'un ou pour l'autre, les oculaires fournis sont purement et simplement horribles. On observe la Lune, et encore, qu'avec l'oculaire de 25 mm tant celui de 10 mm est inexploitable. 

Donc achat immédiat d'oculaires. Un 40 pour avoir un grand champ, un 32 pour de l'approche un peu plus précise, et un 25, un 17, et un 12. Tout en SVBony achetés chez AliExpress pour 70€ le tout, environ, ce qui rentrait dans mon budget. 

 

Le présent comparatif aura lieu avec ces oculaires. 

 

Je ne décrirai pas les instruments en détail car ça a été déjà fait sur ce forum. Je m'attacherai donc au point de vigilance et leurs solutions. 

 

Je commence par le Mizar. La monture est solide mais cela signifie aussi qu'elle est dure en mouvement micrometrique. Heureusement, la résistance au mouvements est réglable. Le problème, c'est les tiges. On a l'impression qu'il y a du jeu dans l'assemblage vis-roue dentée mais non, c'est la vis du flexible qui ne serre pas assez sur le méplat de l'axe (voir photo 1) il faut donc bien serrer la vis. Autre action, démonter les vis micrometrique et tout regraisser correctement (clé 6 pans mâle, dite Allen, nécessaire). Remonter soigneusement. Attention à ne jamais forcer à la remise en place. C'est un mécanisme de précision, soyez soigneux en le démontant et en le remontant. Bon, ceci fait, ça va nettement mieux en déclinaison et ascension droite, c'est souple et fluide. Le montage du tube ne pose pas de question particulière sauf les anneaux de maintien qui sont en plastique. On gagne du poids comme on peut... 

A propos de poids. Le contrepoids d'équilibrage est lourd. Ne vous le faites pas tomber sur le pied, vous le regretteriez vraiment très fort ! Je dis ça, je dis rien. 

 

Le Skywatcher : la monture est...frêle, c'est le moins qu'on puisse dire. Gros défaut : la plage de réglage micrometrique est très courte en déclinaison, ça, clairement, c'est nul ! Pourquoi ne pas avoir monté une vis sans fin comme pour l'AD ? Mystère ! 

Là aussi, démontage complet de la monture et graissage avec de la graisse de qualité aéronautique de préférence, pour éviter qu'elle ne fige par basse température. Pensez à resserrer tout ce qui peut l'être sans gêner les mouvements en déclinaison et ascension droite. 

 

Bon voilà pour l'essentiel. Après il y a des astuces pour le réglage du chercheur mais c'est un autre sujet. 

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Preparation du test :

 

Première chose, on vérifie la collimation des deux instruments. J'avais déjà collimaté le Mizar très facilement. Je me suis plus embêté sur le Skywatcher, et encore, j'ai eu la chance que le miroir primaire soit bien réglé d'usine. Pour le secondaire, c'est une plaie à régler. On est obligé de desserrer la vis centrale pour pouvoir régler les trois autres vis ce qui induit un pivotement du miroir secondaire tel qu'il n'est plus en face du puits d'observation. Difficile de faire un réglage propre dans ces conditions. Après une bonne heure, j'y suis quand même arrivé mais quelle galère. 

Ceci fait, test avec un oculaire de petite focale pour confirmer la netteté de l'image observée. C'est tout à fait bon, donc je laisse comme ça. 

 

Mise en station :

 

Le Mizar avec ses deux vis pour assurer la stabilité de la latitude du lieu, franchement, c'est top. On sait que ce sera stable. 

Le Skywatcher...ben c'est simple mais pas sûr du tout. On est obligé de s'assurer de la latitude à chaque fois. Pénible. 

 

En orientation horizontale, en serrant la vis de pied de monture, le Mizar ne bouge plus. La mise en station sera donc conservée sans difficulté durant nos observations diverses et variées. 

Le Skywatcher pose problème. Même serrée de toutes mes forces, la vis n'assure pas la stabilité du réglage en azimut. Ajout d'un disque en carton et le problème est résolu (voir photo). 

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Bon, ceci étant fait (quelques jours avant le test comparatif pour être tranquille) on va pouvoir passer aux choses sérieuses. 

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Jour du test. Les conditions :

Les deux télescopes sont montés et installés à deux mètres l'un de l'autre sur ma terrasse. Objectif : Jupiter, suffisamment lumineuse pour tester et suffisamment loin pour comparer la qualité des images observées. Ne faisant pas encore d'astrophoto, je n'aurai donc pas de photo à mettre ici. Mais la comparaison s'est faite avec deux paires d'yeux distincts, ceux de ma femme et les miens. C'est donc une synthèse de ces observations que je vous relaterai ici. 

 

J'ai installé les deux instruments assez tôt dans la soirée pour confirmer les réglages et leur laisser le temps de se mettre en température. 

 

Le lever tardif de Jupiter m'arrange. La ville coupe tout éclairage public à minuit pile. Étant assez loin de toute autre agglomération de taille importante, la pollution lumineuse est réduite... À nos smartphone ! 

 

Nous attendons que Jupiter soit assez haute afin de minimiser les turbulences de l'atmosphère. Il en restera, mais seront négligeables et de toute façon les mêmes pour les deux instruments donc la comparaison restera valable. 

 

Pour mémoire, le Mizar 150/1400 est un Newton catadioptrique. Cela signifie qu'entre l'oculaire et le miroir secondaire, il y a une lentille permettant d'augmenter la longueur focale de l'instrument sans rallonger le tube. Cela a un inconvénient, ça bouffe de la luminosité. Cette considération est importante dans le cadre de ce comparatif. 

 

La recherche de l'objet (Jupiter) est facile avec le viseur point rouge fourni avec le Mizar en ouvrant les deux yeux (technique des tireurs d'élite). 

 

Du coup, je me galère un peu plus avec le chercheur fourni avec le Skywatcher. Mais bon, c'est une question d'habitude. Mais franchement, ce chercheur est de piètre qualité. Il fait le boulot, on lui en demande pas plus, hein ? 

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Après avoir pointé Jupiter avec les deux instruments, mise en place de l'oculaire de 40 mm, histoire de bien centrer l'objet et ainsi de pouvoir changer d'oculaire sans avoir à trop toucher aux réglages (exception faite de l'ascension droite, bien sûr). Le comparatif entre les deux instruments donne un match null sauf à dire que l'objet apparaît plus gros dans le Mizar, normal, c'est un 1400 contre un 900 pour le Skywatcher. Pas de différence notable en terme de luminosité entre les deux télescopes. Je saute le 32 mm qui me sert juste à affiner les réglages. Je passe au 25 mm. Bon là, il y a pas photo comparé aux oculaires d'origine fournis par les deux constructeurs, le piqué (la définition et le contraste) de l'image n'a rien à voir. Les deux instruments restent au coude à coude avec une petite préférence pour le Mizar avec cet oculaire. Comme quoi, les tubes sont bons pour cette gamme de prix. Je grossis encore avec le 17 mm. Là, on commence à voir de petites différences entre les deux instruments, mais ce n'est pas sur l'optique que ça se joue mais sur la mécanique. La mise au point est plus aisée sur le Skywatcher que sur le Mizar. Skywatcher, un point, Mizar 0. Je change à nouveau et passe au 12 mm. Bon, je vais être clair : les oculaires de 10 mm fournis d'origine sont inexploitable, hormis sur la Lune, et encore, aussi bien chez Mizar que chez SW. Sauf qu'avec le SVBony, c'est plus pareil. Certes, on perd beaucoup en luminosité mais l'image est tout à fait exploitable aussi bien sur le Mizar (étonnant avec sa lentille catadioptrique) que sur le SW. Avantage encore au SW à cause de son principe de fonctionnement (Newton pur) mais Mizar s'en sort avec un plus fort grossissement. On distingue (à partir du 25 mm ) très bien les stries de l'atmosphère jupiterienne. La tâche n'était pas présente lors de l'observation mais on l'aurait distinguée sans l'ombre d'un doute. 

 

Pour parfaire cette comparaison, nous avons aussi observé la grande nébuleuse d'Orion avec les mêmes conclusions. 

 

Justement, alors, au final ? Mizar ou Skywatcher ? 

Modifié par Pilote334
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La conclusion du test :

 

En une phrase : comme ti veux ti choises! 

 

Chacun de ces deux instruments a ses avantages et inconvénients. 

 

Le Mizar a sa longueur focale pour lui mais on perd l'avantage du plus grand diamètre du miroir primaire à cause de sa lentille catadioptrique. 

 

Le Skywatcher a un plus petit miroir et une longueur focale plus courte, mais c'est un Newton pur, garantie d'une bonne luminosité et d'un bon contraste. 

 

Les tubes sont de qualité très similaire et très correct dans cette gamme de prix. Les montures... Mizar l'emporte malgré les critiques que j'ai pu lire. Car une fois démonté et réglée correctement, on corrige facilement les défauts. La monture Skywatcher est vraiment juste pour ce type de tube. C'est trop léger et absence de niveau à bulle sur le trépied alors que le Mizar en est doté. 

 

Je ne suis pas là pour vous dire lequel acquérir entre les deux. Ce comparatif est juste le résultat d'un test sans doute imparfait de ces deux télescopes et en plus, en observation seulement, pas en astrophoto, discipline plus exigeante... 

 

Merci de m'avoir lu et n'hésitez pas à commenter ou à poser vos questions. 

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Bonjour, tout d'abord ce ne sont pas de grands tubes. J'irai simplement pour le 150, parce qu'à ces dimensions le 6"pouces (150mm) est de loin le préférable. L'ouverture, c'est toujours l'ouverture à ces dimensions est de loin la dimension la plus importante.

On veut toujours accaparer le plus de photons.

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En fait, c'est un peu plus compliqué que ça. Il faut regarder l'ouverture. On a pour le Mizar un rapport F/D de 9,3 alors que pour le Skywatcher, le F/D est de 6,92. Plus le nombre est bas et plus on a de lumière qui rentre, donc plus les objets lointain deviennent visibles. Autant, sur du planétaire avec des magnitudes inférieures à 5 ça ne va pas jouer beaucoup, autant sur des magnitudes plus élevées (donc moins lumineux) on va vite voir les limites d'un F/D trop grand. Dites-moi si je me gourre... 

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il y a une heure, Pilote334 a dit :

 Il faut regarder l'ouverture. On a pour le Mizar un rapport F/D de 9,3 alors que pour le Skywatcher, le F/D est de 6,92. Plus le nombre est bas et plus on a de lumière qui rentre, donc plus les objets lointain deviennent visibles

Salut

Un peu de lecture ;)

 

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Lecture fort intéressante... Comme quoi, on se fait bien des idées. Mais même si je ne suis pas un expert (loin s'en faut) hormis les oculaires pourris fournis d'origine, je ne suis pas mécontent de mon Mizar 150/1400 quoique catadioptrique. 

Après, je ne suis qu'un astronome amateur débutant qui s'est juste un peu renseigné... 

Modifié par Pilote334
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Il y a 2 heures, astrojh a dit :

J'étais en train d'écrire plus ou moins la même chose que @Moot ;)

Pour compléter : la magnitude limite d'un instrument ne dépend que de du diamètre de l'optique : m = 2.1 + 5 * log(D)

 

Cela fait une magnitude de 12,66 pour le Skywatcher 130/900 et de 12,98 pour le Mizar 150/1400 . Franchement, on est proche quand même. Alors question : est ce que le fait qu'il soit catadioptrique, et donc qu'on a une lentille supplémentaire ne joue pas sur la magnitude théorique ? 

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Il y a 1 heure, Pilote334 a dit :

Cela fait une magnitude de 12,66 pour le Skywatcher 130/900 et de 12,98 pour le Mizar 150/1400 . Franchement, on est proche quand même. Alors question : est ce que le fait qu'il soit catadioptrique, et donc qu'on a une lentille supplémentaire ne joue pas sur la magnitude théorique ? 

 

La différence en magnitude est peut-être faible, mais l'échelle étant exponentielle, c'est significatif : le nombre d'étoiles pour une magnitude m est donnée approximativement par la formule N0 x 10^(0,4 *m) ce qui veut dire que le rapport du nombre d'étoiles entre deux magnitudes m1 et m2 vaut 10^(0,4*(m2-m1)). Pour une différence de 0,3 (comme sur ton exemple), ça fait 1,32. Donc on voit 32% plus d'étoiles dans un 150 que dans un 130 ;)

 

La magnitude limite dépend en effet de la configuration optique du télescope, notamment des réflexions sur les miroirs et de la présence de lentilles. Pour un calcul plus précis, il est possible de faire intervenir la transmission totale T du télescope (et aussi le grossissement) :  M = m – 2 + 2.5 x log (D x T x G). L'explication est ici :  https://fr.wikipedia.org/wiki/Magnitude_limite_visuelle

Donc quand il y a davantage d'éléments optiques à traverser (ou de réflexions sur des miroirs), le facteur T diminue et la magnitude limite M est plus petite.

 

 

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Bonjour, une focale plus grande n'apportera pas plus de photons ou lumière. Avec une plus longue focale, on aura une plus grande image mais toujours le même nombre de photons.

 

C'est en Anglais mais c'est bien expliqué:

 

"its aperture, is significantly more important than the focal ratio when choosing a telescope, as the aperture directly determines how much light the telescope can gather, which is the key factor in seeing fainter objects and resolving finer details; while the focal ratio impacts magnification but is considered less crucial for most observing situations. "

 

 

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