Lune cendrée du 8 et photos lac Drennec du 9

[Invité]

Friday, cloudy friday...

 

 

Il fait un temps à se pendre sur Paris ce premier vendredi de Février. Vent, nuages bas et gris sombres, trombes de pluie. Le béton mouillé de la Défense suinte sa tristesse. Au bureau, j'expédie quelques « affaires courantes », comme on dit. D'un monde tout gonflé de son absence totale d'importance et d'intérêt. Les « marchés » s'effondrent, la Bourse tutoie le fond des abimes. Mais j'ai déjà la tête ailleurs. Cet après-midi, je vais vers l'Ouest, vers le Perche et son ciel noir. Le Skyvision est déjà dans le coffre du Scenic, et hier j'ai reçu depuis Lorient un bien joli caillou, dernière création des magiciens de Chester (NY).

 

 

3 heures de route, avec les bouchons classiques pour s'extirper de la capitale, une bonne partie sous ce même temps de chien, et les premières éclaircies qui apparaissent en fin de journée, à l'approche de cette région rescapée du temps.

 

 

Il y a déjà quelques personnes arrivées au gîte, d'autres arriveront jusque vers minuit, nous serons 10. De la lunette de 80 au Ligtbridge de 400, on aura une bonne palette d'instruments. Mais ainsi sont les choses, je ne vais pratiquement pas décoller de mon 320 de tout le week end. Un week end miraculeusement dégagé sur les deux nuits (la journée, je ne sais pas, on s'en f...).

 

 

Ca commence par une alternance nuages, éclaircies, ces dernières prenant peu à peu le dessus, il y a de l'humidité, mais le froid s'installe et tient à peu près cette maudite humidité en respect.

 

 

Pendant que d'autres commencent à s'affairer pour le repas du soir, à boire un coup, causer,... en véritable ours frustré de ciel, je monte le télescope, collimate au laser, aligne le point rouge sur un oiseau posé sur un poteau téléphonique au loin,...et vais quand même rejoindre les amis pour l'apéro (il ne fait pas encore nuit !).

 

 

La nuit de l'Ethos

 

 

Ca y est, la nuit est là, j'ai monté l'Ethos (d'une focale de 13 mm, avec un champ apparent de 100°, il me donne un grossissement de 97 fois, et donc un peu plus de un degré de champ réel) et je pointe dans la Voie Lactée. Le champ est immense, on en voit pas le bord, donc...pas de coma. En fait si, je regarde des étoiles juste au bord, et elles sont cométaires... Je mets donc le Paracorr, position haute, et pfuii, plus de coma.

 

 

Je commence par pointer Mars. Bof, elle n'est pas bien belle, trop brillante. Je passe donc aux choses qui en valent la peine, M42. Les retrouvailles. Et là, vision extraordinaire. Je l'ai en extension, en couleur, en détail, d'une seule perspective. Le drapé de vert, avec des volumes et des reliefs, qui se déploie en se dégradant en un gris où se devine une nuance rougeoyante en pourtour. Et le Trapèze enfoui dans la nébuleuse, précis et étincelant, avec d'abord 5 étoiles, E piquée et évidente, puis F que je commence par deviner en extension de C, avant de la distinguer clairement après une retouche méticuleuse de la mise au point (c'est là qu'on apprécie le Moonlite à démultiplication).

 

 

Etrange comme un bel objet complexe révèle sans cesse des surprises. M42, je l'avais vue, impressionnante dans le 500 en Namibie, avec bien sûr des couleurs plus intenses, plus de détails dans le nébuleuse. Mais là, c'est encore autre chose, le piqué Et le grossissement ET l'extension.

 

 

L'Ethos est fait pour M42. Durant ces deux nuits, je vais constamment revenir vers elle, entre deux ou trois recherche et pointages d'autres objets. Avec ce dialogue qui se reproduira à peu de chose près, plusieurs fois, avec différents interlocuteurs :

• Tu es sur quoi, là ?
  
• M42. Je réponds distraitement, quand j'ai entendu la question, ou senti une présence (parce que j'ai un peu tendance à ne plus bien entendre ce qui se passe autour de moi, englouti dans les étoiles).
  
• Encore ?
  Je le (la) regarde un peu surpris.

• Euh, oui, mais on peut pointer autre chose si tu veux.
  
• Oh non, non, je peux la voir à nouveau ?...

Bon voilà quoi, elle plait bien cette M42.

 

 

Dans le coin, je trouve aisément la Flamme, deux touches de gris légers, avec Alnitak dans le champ. Mais pas la Tête de Cheval (qui ne doit donc pas être un percheron). En fait, le ciel n'est pas vraiment au top, on y sent l'humidité. Heureusement qu'il fait froid.

 

 

La Rosette, on me l'indique « à l'oeil nu », dans un triangle dans l'Est d'Orion. Pas sûr de la voir, j'y colle le point rouge, la voilà ! Un amas, et un bout de nébuleuse distingué en bas à gauche. Bon, allez, exit l'Ethos, je mets le 31 sur lequel j'ai opportunément pu visser un filtre OIII (Baader) qui passait par là. Wow ! La voilà, la nébuleuse, en entier, avec des détails, des zones de différentes intensité de gris.. . La seconde vision féérique de la soirée. De la nuit qui déjà fortement s'avance.

 

 

Les instruments ont poussé dans la cour herbée de cette belle bâtisse. Je vais faire un tour sur le Lightbridge 400et sur l'Orion 80 ED,

 

 

Mes jumelles Canon sont par contre inutilisables, couvertes instantanément de buée.

 

 

La troisième merveille de la soirée, ce sera du côté des Gémeaux. Je vais chercher l'Esquimau (Caldwell 39, parait-il...), de mémoire du côté de Wasat (Delta). Je ne l'ai jamais vue que basse, depuis le Luberon en Mai, il est donc temps de profiter des meilleures conditions. Je ne la trouve pas immédiatement mais tombe, en mes errances, sur un superbe petit amas. Ce doit être NGC2420, dont il était question dans un récent CROA de Zaurel. Double bingo ! Je l'admire (c'est terrible cet Ethos, je n'ai aucune envie de changer d'oculaire, je reste là planté, sur mon grossissement de 97 fois), et je sais que l'Esquimau n'est pas loin, et dans quelle direction en plus (le Pocket Sky Atlas n'est pas loin, qui fait sa cure régulière d'humidification profonde).

 

 

Et hop, la voilà, la bille de clown ! Petite boule floue. Là, tant pis pour le champ, faut grossir ! Je me résout à mettre un trou de serrure, le nagler 5 mm. Je me console avec 250 fois de grossissement. La teinte bleu vert est flagrante, et la centrale resplendit. J'ai un peu de mal à capter quelques zones sombres en pourtour, c'est irrégulier, mais il y a quelque chose.

 

 

Cette nébuleuse blinke, et très fortement encore ! J'en reste hypnotisé plusieurs minutes, à faire divaguer mon regard pour donner à ce blinking une ampleur étonnante. Et voilà, c'est la troisième merveille de la nuit.

 

 

Il fait froid, la fatigue d'une journée de travail un peu écoutée en un trajet automobile de 3 heures, il est temps pour une pause boisson chaude et un en-cas reconstituant. Je reprends contact avec la Terre, il y a des ami(e)s ici aussi.

[Cy@ndr0]

Bonjour!

Enfin un weekend super beau alors j'en ais un peu profité: une bonne dose d'astro ça ne peut faire que du bien:wub:!

 

Alors commençons par le début:

 

Lune cendrée du 8 février à la lulu bresser 70/700 avec 350D:

 

La version non cendrée:

 

N'empêche, cette lulu a des réserves intéressantes:)

 

Sinon, quelques photos entre chien et loup au lac du drennec près des monts d'arrées:

 

 

 

 

Plus d'images ici:

http://alexandre.croisier.free.fr/astro/drennec090208

 

Voili, j'espère que ça vous plait

 

Amicalement Alexandre

[Astro bibi]

C'est simple mais alors qu'est ce que c'est beau !!!

 

A pluche

[Invité]

Ah..ça y est...Jeff s'est une nouvelle fois évadé...fuir , fuir Paris et son lot de vaines agitations, pour le ciel du Perche, plein de promesses! ...quel magnifique croa, sans me tromper, je pense pouvoir affirmer que c'est mon préféré! autant d'émotions, d'amour pour ces nuits pour lesquelles on fuit la morne réalité, et qui nous donne l'étrange sentiment d'arrêter le Temps!

Les balades désinvoltes font bien les choses...tu es passé voir NGC 2420, ce petit amas si fin , l'on penserait que c'est un petit nuage de lait!

Je t'envie d'avoir vu la Rosette (et M42!)avec des couleurs aussi intenses!

 

En tout cas, il faut remercier Paris . Sans elle, tu ne nous écrirais pas de croas aussi forts!:'>.....

[Tofic]

Ha oui! Ce reflet dans l'eau, c'est magnifique!

[Invité]

Ah Jeff...

On sent le manque et la fébrile envie de retrouver le ciel... le calme de la contemplation qui envahit...

 

Tes CROAs me manquaient à moi aussi...

 

Merci pour la ballade.

 

(Malheureusement pour moi aujourd'hui, je vais garder le titre original de ta chanson d'ouverture... Comme tu le dis, le contact de la terre nous éloigne parfois trop des cieux...)

[Invité]

Magnifique comme à chacun de tes croas.