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Poesie


Forrest Gump

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Posté

Bon ,vous n'avez pas montré d'enthousiasme pour l'idée d'un Topic Poesie , mais c'est pas grave , je ne resiste pas en l'envie de vous faire partager ce pure moment de bonheur.

Je vous posterai un poeme chaque fois que j'en lirai un qui me plait.

Et celui-la , je le trouve magnifique

 

 

 

Il est pour la pensée une heure... une heure sainte,

Alors que, s'enfuyant de la céleste enceinte,

De l'absence du jour pour consoler les cieux,

Le crépuscule aux monts prolonge ses adieux.

On voit à l'horizon sa lueur incertaine,

Comme les bords flottants d'une robe qui traîne,

Balayer lentement le firmament obscur,

Où les astres ternis revivent dans l'azur.

Alors ces globes d'or, ces îles de lumière,

Que cherche par instinct la rêveuse paupière,

Jaillissent par milliers de l'ombre qui s'enfuit

Comme une poudre d'or sur les pas de la nuit ;

Et le souffle du soir qui vole sur sa trace,

Les sème en tourbillons dans le brillant espace.

L'oeil ébloui les cherche et les perd à la fois ;

Les uns semblent planer sur les cimes des bois,

Tel qu'un céleste oiseau dont les rapides ailes

Font jaillir en s'ouvrant des gerbes d'étincelles.

D'autres en flots brillants s'étendent dans les airs,

Comme un rocher blanchi de l'écume des mers ;

Ceux-là, comme un coursier volant dans la carrière,

Déroulent à longs plis leur flottante crinière ;

Ceux-ci, sur l'horizon se penchant à demi,

Semblent des yeux ouverts sur le monde endormi,

Tandis qu'aux bords du ciel de légères étoiles

Voguent dans cet azur comme de blanches voiles

Qui, revenant au port, d'un rivage lointain,

Brillent sur l'Océan aux rayons du matin.

 

De ces astres brillants, son plus sublime ouvrage,

Dieu seul connaît le nombre, et la distance, et l'âge ;

Les uns, déjà vieillis, pâlissent à nos yeux,

D'autres se sont perdus dans les routes des cieux,

D'autres, comme des fleurs que son souffle caresse,

Lèvent un front riant de grâce et de jeunesse,

Et, charmant l'Orient de leurs fraîches clartés,

Etonnent tout à coup l'oeil qui les a comptés.

Dans la danse céleste ils s'élancent... et l'homme,

Ainsi qu'un nouveau-né, les salue, et les nomme.

Quel mortel enivré de leur chaste regard,

Laissant ses yeux flottants les fixer au hasard,

Et cherchant le plus pur parmi ce choeur suprême,

Ne l'a pas consacré du nom de ce qu'il aime ?

Moi-même... il en est un, solitaire, isolé,

Qui, dans mes longues nuits, m'a souvent consolé,

Et dont l'éclat, voilé des ombres du mystère,

Me rappelle un regard qui brillait sur la terre.

Peut-être?... ah! puisse-t-il au céleste séjour

Porter au moins ce nom que lui donna l'Amour !

 

Cependant la nuit marche, et sur l'abîme immense

Tous ces mondes flottants gravitent en silence,

Et nous-même, avec eux emportés dans leur cours

Vers un port inconnu nous avançons toujours !

Souvent, pendant la nuit, au souffle du zéphire,

On sent la terre aussi flotter comme un navire.

D'une écume brillante on voit les monts couverts

Fendre d'un cours égal le flot grondant des airs ;

Sur ces vagues d'azur où le globe se joue,

On entend l'aquilon se briser sous la proue,

Et du vent dans les mâts les tristes sifflements,

Et de ses flancs battus les sourds gémissements ;

Et l'homme sur l'abîme où sa demeure flotte

Vogue avec volupté sur la foi du pilote !

Soleils ! mondes flottants qui voguez avec nous,

Dites, s'il vous l'a dit, où donc allons-nous tous ?

Quel est le port céleste où son souffle nous guide ?

Quel terme assigna-t-il à notre vol rapide ?

Allons-nous sur des bords de silence et de deuil,

Echouant dans la nuit sur quelque vaste écueil,

Semer l'immensité des débris du naufrage ?

Ou, conduits par sa main sur un brillant rivage,

Et sur l'ancre éternelle à jamais affermis,

Dans un golfe du ciel aborder endormis ?

 

Vous qui nagez plus près de la céleste voûte,

Mondes étincelants, vous le savez sans doute !

Cet Océan plus pur, ce ciel où vous flottez,

Laisse arriver à vous de plus vives clartés ;

Plus brillantes que nous, vous savez davantage ;

Car de la vérité la lumière est l'image !

Oui : si j'en crois l'éclat dont vos orbes errants

Argentent des forêts les dômes transparents,

Qui glissant tout à coup sur des mers irritées,

Calme en les éclairant les vagues agitées ;

Si j'en crois ces rayons dont le sensible jour

Inspire la vertu, la prière, l'amour,

Et quand l'oeil attendri s'entrouvre à leur lumière,

Attirent une larme au bord de la paupière ;

Si j'en crois ces instincts, ces doux pressentiments

Qui dirigent vers nous les soupirs des amants,

Les yeux de la beauté, les rêves qu'on regrette,

Et le vol enflammé de l'aigle et du poète !

Tentes du ciel, Edens ! temples ! brillants palais !

Vous êtes un séjour d'innocence et de paix !

Dans le calme des nuits, à travers la distance,

Vous en versez sur nous la lointaine influence!

Tout ce que nous cherchons, l'amour, la vérité,

Ces fruits tombés du ciel dont la terre a goûté,

Dans vos brillants climats que le regard envie

Nourrissent à jamais les enfants de la vie,

Et l'homme, un jour peut-être à ses destins rendu,

Retrouvera chez vous tout ce qu'il a perdu ?

Hélas! combien de fois seul, veillant sur ces cimes

Où notre âme plus libre a des voeux plus sublimes,

Beaux astres! fleurs du ciel dont le lis est jaloux,

J'ai murmuré tout bas : Que ne suis-je un de vous ?

Que ne puis-je, échappant à ce globe de boue,

Dans la sphère éclatante où mon regard se joue,

Jonchant d'un feu de plus le parvis du saint lieu,

Eclore tout à coup sous les pas de mon Dieu,

Ou briller sur le front de la beauté suprême,

Comme un pâle fleuron de son saint diadème ?

Dans le limpide azur de ces flots de cristal,

Me souvenant encor de mon globe natal,

Je viendrais chaque nuit, tardif et solitaire,

Sur les monts que j'aimais briller près de la terre ;

J'aimerais à glisser sous la nuit des rameaux,

A dormir sur les prés, à flotter sur les eaux ;

A percer doucement le voile d'un nuage,

Comme un regard d'amour que la pudeur ombrage :

Je visiterais l'homme; et s'il est ici-bas

Un front pensif, des yeux qui ne se ferment pas,

Une âme en deuil, un coeur qu'un poids sublime oppresse,

Répandant devant Dieu sa pieuse tristesse ;

Un malheureux au jour dérobant ses douleurs

Et dans le sein des nuits laissant couler ses pleurs,

Un génie inquiet, une active pensée

Par un instinct trop fort dans l'infini lancée ;

Mon rayon pénétré d'une sainte amitié

Pour des maux trop connus prodiguant sa pitié,

Comme un secret d'amour versé dans un coeur tendre,

Sur ces fronts inclinés se plairait à descendre !

Ma lueur fraternelle en découlant sur eux

Dormirait sur leur sein, sourirait à leurs yeux :

Je leur révélerais dans la langue divine

Un mot du grand secret que le malheur devine ;

Je sécherais leurs pleurs ; et quand l'oeil du matin

Ferait pâlir mon disque à l'horizon lointain,

Mon rayon en quittant leur paupière attendrie

Leur laisserait encor la vague rêverie,

Et la paix et l'espoir; et, lassés de gémir,

Au moins avant l'aurore ils pourraient s'endormir.

 

Et vous, brillantes soeurs! étoiles, mes compagnes,

Qui du bleu firmament émaillez les campagnes,

Et cadençant vos pas à la lyre des cieux,

Nouez et dénouez vos choeurs harmonieux !

Introduit sur vos pas dans la céleste chaîne,

Je suivrais dans l'azur l'instinct qui vous entraîne,

Vous guideriez mon oeil dans ce brillant désert,

Labyrinthe de feux où le regard se perd !

Vos rayons m'apprendraient à louer, à connaître

Celui que nous cherchons, que vous voyez peut-être !

Et noyant dans son sein mes tremblantes clartés,

Je sentirais en lui.., tout ce que vous sentez !

 

Alphonse de Lamartine, tiré de Nouvelles méditations poétiques

Posté

Bonjour et merci beaucoup pour ce poeme.... et ne ne décourage pas :

Le Poète est semblable au prince des nuées

Qui hante la tempête et se rit de l'archer;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Posté

"L'albatros" Beaudelaire.

 

Et sinon, Forrest, tu as lu ce qu'on avait écrit dans le topic sur le Pendule?

on avait repris des morceaux de l'Albatros, justement...

Posté
Trop, c'est trop !

 

C'est sûr qu'il ne fait pas dans le haïku, Lamartine...:be:

 

Après-midi d'été

Je m'endors sur Lamartine

Soleil de plomb. !ph34r!

 

(Bon OK, la métrique est pourrie... :confused:)

Posté

Caresse du vent

Lamartine me berce

Bien-être profond.

 

 

Et toc!

Une autre vision des choses, Jeff ;)

 

Et la métrique n'est pas pourrie:be:

Posté

Et toc!

Une autre vision des choses, Jeff ;)

 

Ah, très bien. :cool:

 

Mais je n'étais pas totalement sincère dans ma "critique" de Lamartine (c'est pour ça que la métrique n'a pas voulu sortir correctement :be:).

Posté

"Après-midi d'été

Je m'endors sur Lamartine

Soleil de plomb. "

 

Ben, les 17 pieds y sont, ainsi que le vers saison, c'est le principal !! moi j'applaudis (surtout si c'est du vécu !)... j'aime !!! :wub:

 

 

:confused: sans prétention aucune, un autre, vieux, pompé sur mon s.perso :

 

Lumière d'étoile,

des siècles nous séparent.

Je te vois, ce soir

 

 

 

 

bonne nuit,

que le ciel vous soit doux, propice...

et clément

 

 

 

 

 

Il ne faut jamais pleurer d'avoir perdu la Lune,

car les larmes t'empêchent de voir les étoiles.

 

proverbe chinois (parait-il :be:)

Posté
"Après-midi d'été

Je m'endors sur Lamartine

Soleil de plomb. "

 

Ben, les 17 pieds y sont,

 

...mais la distribution n'est pas correcte. 6/7/4 au lieu de 5/7/5...

 

Et il y a une autre incorrection que je découvre ce matin. "Soleil de plomb" est une métaphore, ce que le haiku interdit en principe.

 

Le tien par contre - lumière d'étoile - est OK (et joli :)).

Posté

... haaa les étoiles et le romantisme

j'ai jamais rencontré une personnes dans mes observation...

il y a pas beaucoup de grosse poesie sur le ciel je croi :'(

les poemes saturniens ca irais dans cette catégorie ?

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