Creer un magasin d'astronomie

[Didou]

Newton, tu as tout compris ...

Coût: 1 femme

 

Associer Coût aux femmes ...

 

OK je sors

[Frederic Jabet]

Ca se retrouve partout !

 

Sinon, faire une site internet de + ... c'est pas si évident que ca.

Tu arriveras + à te différencier avec un local, avec un service, des conseils que sur ton site internet.

Je ne dis pas qu'il n'y a pas de place pour un site internet supplémentaire de ventes d'objets d'astro, mais comment vas tu sortir du lot ?

 

Après c'est évident que l'engagement, le coût n'est pas le même ...

 

Ca dépend. La notion de service ne dépend pas forcément d'une présence physique. Collimater une instrument avant expédition, voir passer au banc me semble être un vrai service qui n'est pas lié à un magasin.

 

Pour tout dire, ma boîte tourne actuellement sur trois pattes et je pense aussi franchir le pas. Mais vin ou astro, je n'ai pas encore choisi...

[Newton]

Mais vin ou astro

Les deux ? Une boutique dans un vignoble avec accueil d'hôtes et scéances d'observation.

[Eny6]

Moi j'étais dans la vente de modelisme, je dis bien j'étais car je sort à l'instant du tribunal du commerce en 5 min, coup de marteau et mise en liquidation, je n'ai plus de voiture et bientôt plus de maison ! tout ça à cause d'une banquiere qui nous a mis le couteau sous la gorge pour que l'on rembourse 30.000€ en 2 mois, sans cette somme impossible de racheter du stock, boutique vide impossible de faire du chiffre...

 

Je vais devenir Rmiste car les gérants en France n'ont droit à aucune aides, ont cotises, on nous saigne à blanc et ont à droit à rien... donc je vais devenir une sangsue et profiter au maximum des aides de ce pays d'assistés.

 

Bref je souhaite bien du courage à celui qui montera une boutique en France, surtout dans l'astro quand on voit les magasins web qui livrent en 1 semaine et gratuitement, là faudra vraiment vendre à pertes et marger très bas, si ce n'est que pas margé du tout mais là...

[djdom]

Bonjour Eny6

Je suis vraiment navré de ce qu'il t'arrive:confused: ...depuis 1 an, c'est l'hécatombe malheureusement. D'ailleurs, c'est fou ce que ce le terme "hécatombe" colle à la situation : "L'hécatombe correspond au sacrifice qu'offraient les grecs à Athéna pendant la fête annuelle des Panathénées. Celle-ci avait lieu sur l'Acropole d'Athènes, et on y sacrifiait cent bœufs, soit une très grande quantité d'animaux. Aujourd'hui, on parle d'hécatombe quand on se trouve face à la mort de très nombreux hommes d'un seul coup."

Aujourd'hui, c'est le sacrifice des entreprises (et donc, de l'emploie!!)

C'est d'autant plus dur, de nos jours, avec la concurrence sur internet...déjà qu'avant c'était dur pour les petits commerces de survivre face à la grande distrib (selon son activité)!!! Depuis que j'ai monté ma boite, j'ai vu les 2/3 de ceux qui se sont inscris à la chambre des métiers et au registre du commerce (au même moment que moi) se planter de la même manière, et souvent pour les mêmes raisons!!

"Je vais devenir Rmiste car les gérants en France n'ont droit à aucune aides, ont cotises, on nous saigne à blanc et ont à droit à rien..." -> c'est tellement vrai!!! Je suis sûr que tu vas te refaire, gardes la tête froide (Je sais, c'est facile à dire, mais c'est juste une affaire de temps;) )

[astromobile]

bonjour a tous

 

je souhaiterai creer un magasin d'astonomie ainsi qu'un e-commerce dans la region rhone alpes j'aimerai savoir d'apres vous si ce projet est faisable

 

merci d'avance a toutes vos reponses:)

 

minimum syndical = 5 ans de galere voir plus il faut avoir la foi

[Hibou grincheux]

cette discussion est au top...

à relire depuis le début

[Vincent Bouttard]

Effectivement. Je la découvre aussi

 

J'invite Human Go Too à ouvrir un magasin d'astro en France et à mettre en oeuvre ses bons conseils... Je pense qu'on n'a aucun souci à se faire sur ta concurrence éventuelle ; tu fermeras sans doute en moins d'un an. Tout paraît facile avec des raisonnements simplistes. Ca l'est beaucoup moins dans la réalité. Quand aux marges délirantes que tu évoques, elles m'ont bien fait rire (ou pleurer). Il faut vraiment que tu te renseignes sur le marché de l'astronomie amateur avant d'avancer des énormités pareilles.

 

Pour info : comme d'autres l'ont dit, les soldes sont la seule période de l'année où il est possible de vendre à perte pour liquider des stocks d'invendus. Et heureusement ! Nous serions incapables de vendre certains produits en sur-stock dans le cas contraire.

 

Ceci dit, les plus courageux peuvent tenter leur chance. Mais le marché est totalement saturé, à la fois de produits et de revendeurs. C'est pour cela que certains ont fermé, comme le Chasseur d'Etoiles à Paris ou Galileo à Bordeaux et Zurich. Il suffit de lire les bilans des autres pour voir qu'ils ne sont pas en bonne santé non plus et que c'est un marché hyper concurrentiel, notamment avec Internet (où, là aussi, le créneau est déjà bien encombré en Europe).

Si le but est de devenir riche, allez dans la restauration rapide ou ouvrez un supermarché. Il suffit de lire les listes des fortunes régionales ou nationales dans des magazines comme Capital. Les revendeurs astro n'en font pas partie. Par contre, on retrouve les propriétaires d'hypermarchés où vous et moi faisons nos courses...

 

Vincent

[Alu]

Oui, mais commencer par un site web marchand permet d'éviter tous les frais liés à un pas-de-porte... Quitte à devenir ensuite un "vrai" magasin chez lequel on peut toucher, soupeser, caresser, causer...

 

Je ne sais pas comment ça se passe avec le matériel astro mais le site marchand j'ai tenté à petite échelle pour voir comment ça fonctionne et ça n'est pas sans limitation :

 

-de nombreux importateurs exclusifs ne livrent que si on a une boutique physique accessible au public (un entrepôt ouvert au public avec un vague comptoir peut faire l'affaire).

 

-quand on commence on paye cash en chèques de banque. Si on veut être agent de la marque on est alors verrouillé avec l'importateur de la marque. Si on veut être concessionnaire et profiter de prix d'achat plus bas, en contrepartie il faut avoir TOUTE la gamme en stock (cher).

 

-si on commence à faire de l'importation, non seulement on est tributaire du cours du yuan, de l'USD ou du yen, mais en plus les importateurs exclusifs officiels te mettent sur une liste noire et il ne faudra pas compter sur eux.

 

-la 3ème année tu commences à payer plein pot, si l'affaire n'a pas vraiment décollé c'est mort, même celles qui sont limites reçoivent le coup de grâce la 3ème année. Si c'était une entreprise individuelle ta responsabilité est engagée jusqu'au bout, je crois qu'on peut quand même faire des démarches pour ne pas avoir à liquider le domicile conjugal (qu'on doit avoir sinon les banques auront prêté 0). Dans le cas d'une EURL/SARL c'est un peu moins dangereux, on peut même en créer avec 1EUR de capital mais tu n'as même pas commencé à bossé que tu dois déjà des milliers d'euros, puis des dizaines de milliers, puis...

 

-le statut de TNS (travailleur non salarié) : il faut comprendre "paye plein pot, si tu travailles 1mois/12 pour toi c'est déjà une réussite, si tu ne t'en sors pas tu n'as aucun droit".

 

Personnellement je ne me risquerai pas à ouvrir une vraie boutique sérieuse à moins d'avoir 3 ou 400 000EUR au départ et de pouvoir proposer un service intéressant en plus de la revente de marchandises.

N'oublions pas non plus que les banques ne prendront jamais plus de risques que le créateur lui-même. Avec un projet béton on peut au maximum arriver peut-être à se faire prêter 200kE si on dispose déjà de 100kE mais c'est vraiment exceptionnel. Il ne faut pas trop compter sur les banques pour t'aider. Si on a le cash alors il y a des chances que ça marche, si on l'a pas c'est même pas la peine d'essayer d'en vivre.

En gros la banque c'est pour ceux qui ont un revenu stable et supérieur à la moyenne, ceux qui ont la sécurité de l'emploi, ceux qui ont déjà de gros moyens et pour les entreprises établies qui fonctionnent. Et même dans ces cas là, on te prêtera plus facilement pour acheter de l'immobilier que pour créer une boîte.

[dominique e]

Par rapport à ALU et en tant que membre de l'honorable profession de Banquier (en gros, c'est moi qui tape sur les directeurs s'ils font mal leur boulot...) je voudrais quand même nuancer.

 

Déjà en tant que créateur tu as droit à pas mal d'aides, si ton projet est valable tu peux avoir la garantie oseo et dans ce cas le banquier suivra.

 

Bien sûr plus tu as de patrimoine personnel et plus le banquier sera incité à te prêter mais le banquier regarde également la validité du projet et ca pèse énormément dans la balance. Ca constitue également une sécurité car si un (bon) banquier te refuse ton prêt c'est que ton projet ne tiens pas la route et il t'évites ainsi bien des déboires. mais ça les gens ont souvent du mal à le comprendre.

 

A noter qu'il suffit de consulter les bilans des entreprises pour constater que souvent les banques prêtent bien au-delà des fonds propres nets de l'affaire. Il peux bien sûr y avoir des garanties mais il faut quand même savoir que les banquiers n'ont pas vocation à prêter à fonds perdus (eux aussi doivent rembourser l'argent ainsi prété soit à leurs clients déposants soit au marché monétaire) et que les juges sont toujours du coté des entreprises (ce qui explique la prudence des banqueirs quand on connait le droit en la matière) sans compter les mandataires judiciaires.. (très riches eux souvent au détriment de qui?...) .

 

Celà dit les temps sont dûrs et c'est franchement pas trop le moment de se lancer dans un projet qui n'a pas 200% de chances de réussir. Ca peut te coûter très cher...parce que forcément à un moment si ca ne marche pas tu vas essayer de gratter les fonds de tiroir (et donc de tes biens persos ou ceux de ta famille) pour essayer de sauver ta boîte. Maintenant si tu as l'idée géniale pour réussir sur un créneau particulier why not?

 

Mais sache que c'est un bouleau immense, des semaines de 80 heures voir plus, sans rien gagner au début voir pendant les deux trois premières années, il faut donc avoir les reins solides (aussi financièrment) une famille solide (sinon attention au divorce), etc... Mais bon au bout du tunnel c'est peut-être la réussite.

[Alu]

Bonjour dominique,

Je comprend bien le point de vue de la banque. Je suis d'accord avec toi sur la vision globale de ce type d'activité mais sincèrement les aides ça n'est pas ça qui doit décider à se lancer. Au mieux ça limite les pertes mais ça ne va pas aider à se verser ne serait-ce qu'un SMIC quand on démarre une EURL en étant gérant et associé unique.

 

Ce que je veux dire c'est que si on n'a pas assez de billes à mettre dedans, ça pourra marcher mais on n'arrivera certainement pas à en vivre, surtout avec de la revente de marchandise. Plus on en met (si on peut) et plus on prend de risque, c'est pour ça que beaucoup de personnes qui ont les moyens préfèrent confier leur argent au banquier ou l'investir dans des placements plus sûrs qui sont finalement plus payants et ne demandent aucun travail personnel.

 

Il faut aussi signaler que les prêts accordés dans ce cas de figure ne le sont pas sur des durées longues de 20 ou 30 ans comme pour l'immobilier, c'est plutôt 5 ans et ça fait des remboursements importants. N'oublions pas le bail commercial et le loyer qui va avec (parce qu'on ne peut légalement pas stocker de marchandises chez soi), le stock et les autres charges. Il faut aussi se dire que ça va être plus dur que prévu, les impondérables vont rarement dans le bon sens...

 

Personnellement j'avais commencé par me renseigner à la CCI, il y a des réunions pour ça, sur les aspects juridiques et techniques. Ensuite il y a un stage de 3 jours, payant cette fois (130EUR si je me rappelle bien) avec des professionnels de la gestion, de la finance et du droit. Je trouve que c'est indispensable de suivre ce stage parce que franchement quand on n'est pas dans ce domaine on ne sait pour ainsi dire rien du tout.

 

Je me suis rendu compte qu'il fallait un modèle économique béton. Si le produit demande un gros boulot de recherche et de conception mais que le résultat est facilement copiable (cf. la musique par exemple), la plupart des gens intéressés iront vers la solution de la copie pas chère. Pour aller contre ça il faut d'énormes moyens : brevets et avocats, autrement dit ça n'est pas faisable pour une petite boîte avec une seule personne et des petits moyens. Sur le papier, la concurrence j'en avais peu (marché de niche, les clients potentiels sont donc rares aussi). Mon produit principal c'était 95% de l'étude, de la conception, de l'essai et du perfectionnement, ça m'a surtout coûté du temps et du travail technique. La fabrication était simple, avec une machine à 500EUR ça allait très vite. C'était tellement simple que pour une unité que je vendais il y avait 20 copies qui en sortaient (sans machine il fallait un peu plus de temps mais pour faire une ou deux unités ça passait), la partie soft...je vous laisse imaginer.

Il y a aussi la concurrence cachée qui fait des ravages. Du genre black total et revente sur le bon coin ou ebay. Pour eux c'est facile d'être rentable : peu de frais, pas de charges, peu de risques. Ils gardent leur boulot à côté, ils fabriquent/stockent chez eux (parfois même avec les matières premières piquées dans leur boîte) et au final ils font plus qu'arrondir leurs fins de mois.

 

C'est pas simple de se créer son propre emploi et en vivre, il faut du travail, de l'argent et aussi de la chance, l'argent est quand même l'élément le plus autosuffisant des trois. Personnellement je recommencerai avec un projet un peu plus gros et des produits plus difficile à dupliquer pour garder une VA élevée sur un marché très ciblé. Le vente de marchandises en l'état c'est pas dans mes moyens, il faut vraiment avoir un paquet d'argent au départ et la concurrence fait que l'offre est largement plus grande que la demande et les marges peuvent être ridicules.

 

Une boulangerie, une sandwicherie, une boîte de chauffage/plomberie ou une pharmacie ont une proba largement plus importante d'être très rentable par exemple. Faire 30kE de CA par mois avec des kebabs c'est faisable pour un bosseur, la plomberie et le bâtiment ça peut très bien marcher aussi (avec un peu de black souvent). A titre de comparaison je connais personnellement un chauffagiste qui arrive à se verser une rémunération supérieure à 10kE par mois, chose qui est beaucoup plus rare pour un technicien, un vendeur ou un ingé en informatique. Comme quoi le sempiternel refrain "fais des études, tu es assez bon tu devrais aller en seconde, puis faire une école, les CAPs c'est pour ceux qui ne peuvent pas aller en 2nde" c'est très discutable et ça dévalorise le travail manuel (pas financièrement), mais c'est un autre débat