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Astres au ciel à Valdrôme, pour quelques nuits d'été.


Jeff Hawke

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Basse Jupiter

 

Un peu auparavant, dans cette semaine de ciel, j'avais pu voir Jupiter dans le monstre Astro-Physics 140, sur une monture titanesque. Oh, pas bien grosse la planète, mais fine ! Fine et détaillée. Plus de 4 bandes nuageuses, et des irrégularités sur les frontières des deux bandes principales. Le proprio de l'engin, un des 4 astro-photographes - mais en fait et pour être précis, le quatrième mousquetaire était un pur visuel équipé d'un dobson Kepler 300/1500 - j'ai oublié/mélangé les prénoms, appelons-le Joe, donc Joe me signale qu'il y a la grande tache rouge...Hein ? Où ça ? Où ça ? Je finis par la voir, comme une déformation d'une des deux bandes nuageuses, un excès de pâleur sur le rose pâle des nuages joviens.

 

Je voulais donc la voir dans mon télescope à moi. Ce soir-là, elle est annoncée au méridien vers 21 heures. J'y suis, un peu en avance, la nuit n'est pas là, peu importe.^^

 

J'ai collimaté. Je scrute, et je la vois..:).Beaucoup mieux que dans l'Astrophysics. Avec le 7, grossissement de 170 fois, j'en ai une vision très nette. D'un ton un peu plus clair que dans la bande nuageuse, elle déforme cette bande et la déborde légèrement par le Sud. Jupiter vole bas au-dessus de l'horizon, un horizon amputé par la montage par-là (Valdrôme est un peu encaissée sur l'Est - Sud - Ouest), il y a de la turbulence, mais dans les trous fréquents, c'est une vision captivante. Je la vois de mieux en mieux, retrouve une forme qui m'était familière depuis que je la voyais en photo ou dessinée (la première fois, cela devait être dans un numéro de « Tout l'univers » genre j'avais 11-12 ans...:rolleyes:)

 

Beaucoup de plaisir et une grande émotion, qu'il est difficile de faire comprendre aux non curieux du ciel.

 

Je dois y rester longtemps car j'ai l'impression qu'elle s'est déplacée depuis le début de mon observation.

 

Avant de m'attaquer à mon programme de la nuitée, un petit passage sur T Lyrae, que je trouve avec une facilité déconcertant par la grâce de la carte de Den. Je trouve l'étoile carbonée d'une chaude teinte plutôt orange-jaune d'or profond, différente du rouge sanguin qu'elle arborait en Touraine en été 2007..

 

Retour à l'Aigle

 

De l'Aigle déjà partiellement visité, je pointe à nouveau la nébuleuse planétaire 6781, que je grossis plus énergiquement, et avec un filtre OIII. Sa structure irrégulière apparait alors très clairement.

 

Après avoir refait le parcours des amas ouverts (6756 et 6755), et du globulaire 6760, je vais chercher une autre nébuleuse planétaire, 6751, juste au Sud de Lambda, proche de la frontière avec l'Ecu. Un petit disque bien rond, avec la centrale bien perçue, et une nuance très faible de bleu.

 

Et l'amas ouvert 6709 (encore une suggestion de Sue French), perdu sur l'aile Ouest, environ 4° au Sud-Ouest de Dzeta. Plusieurs dizaines d'étoiles, avec plusieurs de couleur orange, et une double brillante blanche et dorée (Burnham 1464)...Des petites zones sans étoiles à l'intérieur.

 

Galaxies...

 

D'accord, c'est l'été qui n'est pas, c'est connu, une saison de galaxies. Mais il m'en faut quand même quelques unes, c'est une question d'équilibre...:cool:

 

Je ne parle pas bien entendu des phares comme M31, M33, M81 et M82, que j'ai pu aller voir à plusieurs reprises dans les « gros diamètres », mais de ces petites traces nuancées de gris, ces éraflures de matière sur le vide piqueté d'étoiles proches.

 

D'abord NGC925 dans le Triangle, à l'Est de Gamma, de forme allongée, un grossissement de 170 fois (le nagler 7 mm est en train peu à peu de remplacer mon 9 mm comme oculaire galactique) laisse deviner un halo un peu étendu autour du coeur brillant.

 

Puis la série dans Cassiopée, la brillante NGC185, la faible et étendue NGC147 et la petite et ronde NGC278. Très agréable de descendre ce petit alignement qui se situe de part et d'autres de la ligne formée par Omicron et Pi. C'est la 147 que je trouve la plus intéressante par son extension, sa faiblesse n'empêche pas d'y distinguer le coeur et le halo. La brillante 185 est un peu bourrin, et 278, ben c'est la petite dernière, on l'aime bien, forcément.

 

En plus ardu, je tente des groupes lointains. Une espèce de grouille galactique très faible est perceptible près d'Algol (c'est un Abell quelque chose, que m'a montré Nicolas Biver dans son 400). Et Je perçois aussi, avec beaucoup d'effort et de concentration attentive, une sorte de fourmillement galactique proche de NGC891, plus facile apparemment que celui du côté d'Algol. Ce sont mes premières tentatives par là, je ne suis pas très sûr de ce que j'ai vu, je me note d'y revenir un jour, mieux préparé et avec plus de détermination.

 

Pour m'éclaircir le regard je retourne sur le Quintet de Stephan, pour examiner et dénombrer les 3, puis 4, puis 5 composantes. Il y en aurait une sixième, un peu en dehors, qui ne serait pas membre de ce Quintet, mais je ne l'ai pas vue.

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Décidément...on va de merveilles en merveilles....pour finir sur le Quintet de Stephan, pfffiou....j'aimerais bien le voir celui-là....:-_-:

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Ta technique de CROA par épisodes est redoutable d'efficacité, Jeff. Tu évites l'écueil des trente pages, et tu tiens ton public en haleine!

Bravo, c'est bien vu....!

 

:D

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Et c'est même pas fait exprès...

 

Quel bazar il doit y avoir, dans ces notes, tout de même, pour mettre une semaine à retrouver tous les morceaux ! :lol:

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Quel bazar il doit y avoir, dans ces notes, tout de même, pour mettre une semaine à retrouver tous les morceaux ! :lol:

 

Dis donc ! :ninja:

 

C'est super bien classé, dans mon cahier, avec les dates et tout...(bon, j'ai un peu de mal à me relire... et puis c'est un petit peu raturé par endroits...et il y a des trous, ou alors c'est des notes pas à la bonne place... bref... :fume2:)

Faut que je termine avant la prochaine Nouvelle Lune. ;)

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Euh, bah... pardon m'sieur, j'le f'rai pu.

En même temps, classer dans un cahier, c'est pas trop difficile, non ? ;)

 

J'ai jamais remarqué : tu notes pendant l'observation ou après ?

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Ah... je n'avais pas fait le rapprochement entre Perefog et Jean Claude! C'est pourtant évident!

 

:hm:

 

 

mais c' est bien sur!:p GG alors...

viens a Valdrome 2009 (avant tu sais ou ...)

j'aurai peut être un 31-82° nagler de televue a moi...

Comme beaucoup je pense que la chaine optique commence par l 'oeil et l'oculaire.

et moi j ai pas d oc de 2" (2 kelner...bofffff nullllllllll )

Je suis resté a genoux , tout en étant sur l escabeau, qd j ai vu M42 avc le 31

j ai vu aussi avec un ethos de 13..

ha lala........lala...lala

j'ai pas eu le temps de grossir..suis reste a 2733/13 maxi

2009 sera la pêche au gros ! j ai quand même jamais autant vu de nuages (***** ) en une semaine qu'en 5 ans d observations..

 

selon ce qu'a vu Jeff Hawke ds mon 600 il a peut etre pas été emballée

y a des moments ou je m' énervais a trouver M33..(10')..uranus et neptune que tu aimes , pas trouvées!..

mais il est trés sympa..en 2009 il pourra revenir voir! je vais grossir..j'oserai!

 

CROA superbe...il est bordélique comme moi..(les + efficaces .:)) mais moi j ai noté 6 nuits d observe sr 2 feuillets...dans le noir je reconnaissais même pas mes potes, ceux qui buvaient ma bière.:be:

alors tu penses , trouver un stylo..sans lumière rouge..:cool:

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Valdrôme, dernière...

 

Pour cette dernière nuit, qui s'annonce claire (7 nuits ici, toutes claires à la petite exception d'une, qui a été écourtée par des voiles nuageux, mais avec de toutes façons une Lune pas encore très tardive), je me vote une balade quasi exclusivement parmi les galaxies.

 

Au Nord

 

Je commence par la paire 2276-2300 qui se trouve au Sud de Polaris (:be:)...dans la Petite Ourse, euh...non dans Céphée...2300, ronde, la plus grande de la paire, présente un halo alors que 2276 n'est qu'un coeur de brillance uniforme.

 

Puis 2268, encore un peu plus au Sud, là nous sommes dans la Girafe...Faible, vaguement pas tout à fait ronde, un peu plus brillante au centre.

 

Et enfin 2655 et 2715, toujours dans la Girafe. On distingue bien pour ces deux galaxies un coeur brillant et un halo, un peu plus étendu pour 2655. 2715 présente une forme ovale.

 

Mais je ne parviens pas à dégoter 2146...:confused:

 

Céphée

 

Du célèbre couple NGC6939 – NGC6946, chevauchant la frontière Cygne – Céphée, je me concentre sur la galaxie. Elle est vue de face. A fort grossissement, les bras commencent à se deviner en vision décalée.

 

Pegase

 

Encore le Quintet, dont il est illusoire de pouvoir se lasser. Je pousse ensuite jusqu'à Pi pour trouver 2° à son Sud (avec un zeste d' Ouest) la galaxie 7217...

 

Allez, en passant par là, je fais une entorse au programme galactique, et vais admirer la petite boule de neige bleue...Si bleue et si ronde...:rolleyes:

 

Le dernier choc galactique de la nuit, je l'ai dans un 450 (construction Kentaro, une merveille d'élégance et de légèreté à manoeuvrer). La galaxie 6207 6503 dans le Dragon, celle que l'on trouve quand on a raté le virage vers l'Oeil du Chat. Elle est géniale : On distingue bien le coeur, le halo, des variations de luminosité. J'ai presque l'impression d'observer une M31 en miniature. :b:

 

Avec le quatrième de la bande des voisins, celui qui fait du visuel (appelons-le Averell), nous échangeons de temps en temps nos visions à l'oculaire. Averell débute avec son Kepler 300, la photo ne l'intéresse pas trop, à l'inverse de ses 3 amis (Astro-Physics, Takahashi, et ???), il veut s'en mettre plein les mirettes.

 

Je suis impressionné par la qualité d'image que fournit ce Kepler. Cette série de dobsons de GSO (200, 250 et 300) sont vraiment des bonnes affaires.

 

Soleil, conférences et fusées à eau..

 

Pendant un séjour astro, dans la journée on se fait ech. a le choix entre des tas d'intéressantes activités. Essayer de dormir le plus tard possible le matin. Aller examiner les télescopes plantés un peu partout dans la station. Attendre l'heure de l'apéro. Discuter ici ou là, de choses et d'autres. L'après-midi, on peut aller se faire tartir s'instruire dans les différentes conférences organisées par la SAF. Un exposé très drôle sur les mésaventures du groupe SAF parti en Chine pour observer l'éclipse, par Philippe Morel, le boss. La vision nocturne, par le même. Les observatoires de La Silla. (Très intéressant :)). Une séance de planétarium dans un truc gonflable, sous air comprimé. Une démonstration de fusée à eau. :b:

 

On peut aussi faire de l'astro.

 

 

  • Pointage dans le ciel bleu des étoiles brillantes, ou de Vénus, par les apochromatiques avec GoTo, suivi, et tout et tout.

 

  • J'ai monté mon PST et j'observe (et fait observer) chaque jour les protubérances solaires et leur évolution (toujours pas de taches). Plutôt le matin, la turbulence est plus faible, les images sont meilleures.

 

Il y a moyen de les voir ensuite en détail dans une TV102 munie d'un filtre H Alpha. Ouch ! Ca impressionne.

 

 

Une protu en particulier, a vécu plusieurs jours avec des évolutions complexes et impressionnantes, passant de la fusée à la Tour Eiffel, puis se muant en une arche, un véritable portique (Je comprends ce qu'a voulu dire Baudelaire dans La vie antérieure : « J'ai longtemps habité sous de vastes portiques / Que les soleils marins teignaient de mille feux ». Il avait du en voir, avant... :o).

 

Un après-midi, le propriétaire de la lunette H-Alpha filtrée a eu la bonne idée de disposer une feuille à dessin et un stylo sur une table près de l'oculaire pointé sur la protubérance, invitant chaque observateur à la croquer. On a pu ainsi voir une évolution du phénomène selon deux dimensions : Son évolution propre dans le temps, et les sensibilités et talents divers des observateurs-dessinateurs d'un jour ou de toujours.:cool:

 

Sans compter l'engouement créé à mettre l'oeil à l'oculaire quand on passe et que l'on voit une intrigante série de petits dessins posés à côté.

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Le dernier choc galactique de la nuit, je l'ai dans un 450 (construction Kentaro, une merveille d'élégance et de légèreté à manoeuvrer). La galaxie 6207 dans le Dragon, celle que l'on trouve quand on a raté le virage vers l'Oeil du Chat. Elle est géniale : On distingue bien le coeur, le halo, des variations de luminosité. J'ai presque l'impression d'observer une M31 en miniature. :b:

 

Salut Jeff,

As-tu essayé de pointer 6207, durant cette soirée, dans ton 320 ?

Je me demande si les dessous de cette galaxie se révèle aussi dans un instrument de 300mm.

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As-tu essayé de pointer 6207, durant cette soirée, dans ton 320 ?

 

Oups... Il s'agit en fait de NGC6503 (on voit tout de suite le rapport...:be:), et non pas de la petite voisine de M13.:s

 

Au 320, elle est jolie mais sans donner beaucoup de détails. Sa forme allongée, un centre un peu brillant, un halo qui peut-être s'effiloche aux extrémités longitudinales...

 

 

Bizarre ce numéro de NGC, je l'avais déjà par erreur nommé 6705 dans mon CROA de Touraine 2007.:refl:

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Jeff..tu en est quitte pour faire un résumé...;)

sinon je dois trouvé un bon stylo , te relire en détails une nouvelle fois , tout noté..je vais souffrir mais bon..et me préparer aux observ de 2009.:be:

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J'ai jamais remarqué : tu notes pendant l'observation ou après ?

 

Le plus souvent, c'est le lendemain (le plus vite possible, pendant que la mémoire visuelle est fraiche). Pendant, ça ne va pas (où est le stylo, le papier est humide, je ne vois rien, cette frontale rouge sombre est insupportablement éblouissante, la torche verte c'est pire, etc,...Bref ça ne va pas). C'est assez de regarder de temps en temps l'atlas.

 

Donc, problème de mémorisation :

 

  • Pour une (bonne) partie des objets, je me souviens (parce que je me suis décrit intérieurement ce que je voyais, au moment de l'observation, lentement en cherchant mentalement les mots et en construisant les phrases de description. Le souvenir de l'image prend donc aussi appui sur le souvenir des mots qui aident à revisualiser).

 

  • Si une autre nuit d'observation suit assez rapidement, je retourne en général voir les objets, notamment les nouveaux, observés la veille ou très récemment (comme par exemple les galaxies de la Baleine et de la crosse de hockey en Touraine au Printemps dernier :cool:), et je confirme et "fixe" les détails précédemment révélés.

 

  • De temps en temps, j'utilise un petit dictaphone (sur une série de galaxies, par exemple), mais j'ai un peu de mal, surtout quand j'observe en groupe. Difficile de ne pas se sentir un peu c... à parler tout seul à une machine.

Mais c'est sans doute une bonne solution, à pratiquer pour s'y habituer peut-être...
:cool:

Pour le cahier, ce n'est pas toujours noté sur les bonnes pages, dans le bon ordre...Après, c'est pas facile de reclasser. :be:

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