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150/750 : Quelle magnitude maxi ?


Will

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Posté

Bonsoir, :)

 

Tout est dans le titre. Pour un télescope Newton 150/750, jusqu'à quelle magnitude peut-on observer ? Je sais que cela dépend de la qualité du ciel. Mais dans un ciel on va dire "correct" ? (Voie Lactée visible)

 

Je prépare ma prochaine nuit d'observation, et en consultant les cartes célestes, je sélectionne quelques objets dans différentes constellations. Mais je me limite volontairement aux magnitudes maxi 9 environ.

J'habite en région parisienne, et je me demande s'il vaut le coup d'aller chercher des objets peut-être indénichables avec mon tube de 150.

 

Pour exemple, j'aimerai observer dans la constellation du Dauphin NGC 6934 (un amas globulaire), magnitude 8,9. Puis-je réellement la voir ?

 

Idem pour M56 (magnitude 8,3) dans la Lyre ?

 

Le débat est lancé ! en espérant obtenir des réponses sur du concrêt. :rolleyes:

 

Merci.

Posté

Bonsoir will,

je penses que tu dois pouvoir observer M56 sans trop de problèmes, j'ai un skywatcher 150/750 et j'arrive à voir M57 qui a une magnitude de 9,3 donc moins lumineuse, en esperant t'avoir aidé, a+

Posté

En théorie, voici les capacités de ton télescope (selon un logiciel :cfaa calcul de focale pour l'astro amateur)

 

Résultats A F

 

* Le rapport F/D de 5 destine ce télescope à l'observation du ciel profond et à grand champ. Plus ce rapport est petit, plus l'instrument est dit "ouvert".

 

* La luminosité, ou quantité de lumière collectée par l'instrument par rapport à l'oeil humain, est de : 459 x.

 

* Le grossissement maximum est de : 375 x.

 

* Le grossissement utile ou résolvant est de : 75 x.

 

* Le grossissement équipupillaire, ou minimum, est de : 25 x.

 

* Le pouvoir séparateur, ou capacité de l'instrument à séparer deux points rapprochés, est de : 0.8 seconde d'arc

 

* La magnitude limite que peut atteindre ce télescope est : 13.6.

 

* Le champ de vision maximum est de : 2.43 degrés, soit : 145.53 minutes d'arc

Posté

D'après mon expérience et sous un bon ciel de plaine (Voie Lactée visible et structurée), je dirais :

- En magnitude stellaire : entre 13,0 et 13,5.

- Sur les galaxies "normales" : un poil plus de 12,0.

- Sur les amas globulaires : ça dépend de leur degré de condensation. Je te conseille d'essayer, mais ne t'étonne pas si tu ne dépasses pas 10,0.

- Sur les amas ouverts : impossible à dire, ça dépend des étoiles qui les composent.

- Sur les nébuleuses planétaires, ça dépend de leur brillance de surface. Pour les petites, c'est intermédiaire entre une galaxie et une étoile, je dirais.

 

La magnitude que j'indique est la limite, elle nécessite la vision décalée et un grossissement relativement fort (D/2 à D). Avec un grossissement équipupillaire il faut retirer 1 magnitude sur les étoiles (et presque autant sur les galaxies). Sans vision décalée, il faut retirer 1 magnitude. L'objet vu à la limite est très faible ; pour avoir quelque chose de "plutôt faible" il faut retirer 1 magnitude.

 

Si tu vois la Voie Lactée, mais juste comme un voile pas très lumineux et sans détail, retire 1,0 magnitude, peut-être même 1,5 (car la Voie Lactée d'été est assez facile, je la voyais en périphérie de petite ville à l'époque où je débutais, avec une magnitude stellaire entre 4,5 et 5,0 à l'oeil nu).

 

Exemple : si tu vois la Voie Lactée sans plus, tu peux chercher des galaxies de magnitude 11,0 ou même un peu plus faible, mais uniquement en vision décalée. À 10,0 elles paraîtront très faibles en vision directe mais plutôt faciles en vision décalée, et à 9,0 elles seront assez faibles en vision directe.

 

C'est juste pour donner une idée, c'est approximatif (mais on ne peut pas faire mieux sauf à essayer).

 

En tout cas, bonne idée de préparer des listes d'objets ! Je te suggère d'y inclure des objets que tu n'es pas sûr de voir. Ainsi tu seras fixé.

 

--------------------

Tatien, je suis désolé, mais je vais tout te casser. C'est bien sûr le livre qui t'a inspiré que je casse, pas toi, hein...

 

Le rapport F/D de 5 destine ce télescope à l'observation du ciel profond et à grand champ.

En réalité il ne destine à rien du tout.

 

Le grossissement maximum est de : 375 x.

Cette valeur est précise, alors qu'elle utilise une formule qui ne peut donner qu'un ordre de grandeur. Disons qu'un bon télescope de 150 mm doit permettre de grossir plus de x300, ensuite tout dépend de la qualité optique (et éventuellement du ciel) - un 150 mm chinois peut-il atteindre un tel grossissement ? - mais aussi des goûts de l'observateur (car on ne verra rien de plus à x300 qu'au grossissement résolvant, c'est juste que l'image sera plus grosse).

 

Le grossissement utile ou résolvant est de : 75 x.

Cette valeur est l'application de la formule D/2, qu'on trouve souvent dans la définition du grossissement résolvant. En réalité, le grossissement résolvant (grossissement qui permet d'obtenir le pouvoir séparateur) n'est égal à D/2 que si le pouvoir séparateur de l'oeil est de 1' et qu'il n'y a aucun défaut dans l'image (optique parfaite, pas de turbulence). En pratique, les défauts de l'image diminuent ce grossissement, et les défauts de l'oeil l'augmentent. Je trouve que dire « entre x75 et x150 » est plus correct.

 

La magnitude limite que peut atteindre ce télescope est : 13.6.

C'est là où je tique vraiment... Déjà, c'est une magnitude limite stellaire. De plus, cette valeur est obtenue par la formule des magnitudes en supposant que la magnitude limite de l'oeil est de 6,5 ce qui est quand même assez rare. Et elle suppose aussi que l'oeil est un appareil optique similaire à son télescope... En réalité, ce genre de formule ne donne qu'un ordre de grandeur (sauf si on compare deux télescopes de même type, par exemple un C11 et un C8 : la différence de magnitude sera bien de 5xlog(11/8)). On sait qu'un 150 mm sous un très bon ciel permettra d'atteindre la magnitude 13 sans plus de précision, ensuite il faut tester. (En plus ça dépend du grossissement !) Maintenant, la question portait sur le ciel profond, et les magnitudes limites en ciel profond, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus compliqué...

Posté

Merci à tous pour vos commentaires et expériences. Et aussi en particulier à Bruno.

Je vais tâcher de partir à la recherche d'objets avec des magnitudes plus élevées que 9 ou 10, histoire de constater par moi-même ce qu'a dans le ventre mon SW 150/750.

 

Merci encore pour vos réponses. Votre expérience me sera précieuse.

Posté
Merci à tous pour vos commentaires et expériences. Et aussi en particulier à Bruno.

Je vais tâcher de partir à la recherche d'objets avec des magnitudes plus élevées que 9 ou 10, histoire de constater par moi-même ce qu'a dans le ventre mon SW 150/750.

 

Merci encore pour vos réponses. Votre expérience me sera précieuse.

 

Bonjour,

 

Bruno est une encyclopédie vivante.

On sent bien que toutes ses affirmations sont étayées par une longue expérience.

Ca force l'admiration :1010:

 

D'un soir à l'autre, ça varie de toute façon.

Dans la même soirée, à une heure d'intervalle, les conditions ont changé la plupart du temps.

 

Ta direction de pointage (donc l'heure) joue aussi: au zénith, c'est le meilleur à conditions atmosphériques équivalentes.

Et les oculaires ont également une petite part quant tu touches à la magnitude limite.

 

Je voie pas trop comment tu veux évaluer ça dans l'absolu; c'est impossible.

Prends ça comme une simple indication.

 

Comparer à un autre instrument, ou avec d'autres oculaires sur le même objet à la même heure c'est déjà plus concret.

 

Bon ciel

Posté
On sent bien que toutes ses affirmations sont étayées par une longue expérience.

C'est aussi parce que je prends des notes à chaque observation. Je me souviens d'une soirée où je suis allée explorer l'amas Virgo. Je rédigeais une petite description des galaxies vues, mais je notais aussi celles que je n'avais pas vues. Le lendemain, à la remise au propre, je regardais systématiquement les magnitudes des galaxies. C'est comme ça que j'ai compris que mon Mewlon 210 mm (à l'époque) permettait d'atteindre la magnitude 13,0 sur les galaxies (et même un poil plus). Mais j'ai remarqué aussi une légère baisse de la magnitude limite à la fin : je pense que c'était la fatigue ; elle me faisait perdre un peu plus d'1/2 magnitude.

 

C'est intéressant de tester son matériel. Par exemple, on peut estimer la magnitude limite stellaire en examinant les étoiles entourant M57 à l'aide de cette carte :

M57-g-plus-n-negative-with-magnitudes.jpg

Posté
C'est aussi parce que je prends des notes à chaque observation. Je me souviens d'une soirée où je suis allée explorer l'amas Virgo. Je rédigeais une petite description des galaxies vues' date=' mais je notais aussi celles que je n'avais pas vues. Le lendemain, à la remise au propre, je regardais systématiquement les magnitudes des galaxies. C'est comme ça que j'ai compris que mon Mewlon 210 mm (à l'époque) permettait d'atteindre la magnitude 13,0 sur les galaxies (et même un poil plus). Mais j'ai remarqué aussi une légère baisse de la magnitude limite à la fin : je pense que c'était la fatigue ; elle me faisait perdre un peu plus d'1/2 magnitude.

[/quote']

 

Ca me fait penser que je garde aucune trace de mes soirées d'observations.

Faudrait vraiment que je m'y mette.

 

:merci:

 

Bon ciel

Posté

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Tatien' date=' je suis désolé, mais je vais tout te casser. C'est bien sûr le livre qui t'a inspiré que je casse, pas toi, hein...

 

[/quote']

 

Allons Bruno, Faut lire alors!!! :be: Un prof comme toi!!!!

 

Non, ce n'était pas un livre mais le logiciel qu'un membre du forum à réaliser afin d'obtenir des valeurs approximatives sur les capacités de son tuyau.

Il suffit de rentrer la longueur du tube et le diamètre du miroir.

Bref, un truc parfait pour les fainéants paresseux comme moi :D.

 

Sinon, oui, tu as raison de corriger les données : ton expérience multi-décennale prime sur un logiciel généraliste.

Posté
Ca me fait penser que je garde aucune trace de mes soirées d'observations.

Sûr de ça ?? :?:

Ca change d'avoir un trépied qui peut te faire tomber ou te péter un orteil quant tu te prends les pieds dedans. :be:

... même pas une entorse du petit doigt de pied ? :be:

Posté

Je trouve cela intéressant de conserver des notes de nos nuits d'observations. Un aide mémoire sur ce que l'on a pu voir (ou pas voir), et faire une synthèse sur le temps des capacités de notre instrument.

Les Croa peuvent d'ailleur servir de support dans ce domaine !

Maintenant, avec la pratique, on se souvient aussi très bien de ce que l'on a pu dénicher dans le ciel, et on y revient la fois suivante avec plaisir.

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