Amis de la Poésie, bonsoir...

[waskol]

Voici un poème célèbre. Je ne vous la présente pas, vous la connaissez.

Mais la façon dont elle est tournée ici animera, je l'espère, nombreuses de vos soirées.

C'est savoureux....

 

Un pignouf de corbac sur un feuillé planqué

S’envoyait par la trogne un coulant baraqué.

Un hurlon n’ayant eu qu’un cent d’clous pour bectance,

S’en vint lui dégoiser un tantinet jactance :

Salut, dab croasseur ! Lui bonnit-il d’autor.

En disant qu’ t’es l’ plus beau, j’ai pas peur d’avoir tort !

Si tu pousses la gueulante aussi bien qu’t’es nippé,

T’es l’ mecton à la r’dresse des mectons du boicqué ! "

A ces ragots guincheurs qui n’étaient pas mariolles,

Le corbac lui balance le roulant par la fiole.

" Enlevé, c’est pesé, j’tai baisé, dit l’goupil.

Fais bien gaffe aux p’tits gonzes qui t’la font à l’estoc,

Et t’gazouillent par la couâne des bobards à l’esbroff. "

 

 

Version 2 du discours du renard :

"Eh, salut mon pote du corbac

t'es zigue un rien giron!

Sans mentir si ta gouaille est kif-kif tes fringues,

T'es le badichon des affranchis du quartier!"

A ces ragots, le corbac ne se sent plus pisser.

Il ouvre tout grand ses badigouinces,

et le calendos s'débinne!"

 

A apprendre par cœur et à réciter pour demain !

Bon, allez, je vous en lâche une deuxième :

Un glaiseux, plein aux as, et sur l'point d'calencher

Fis radiner ses lardons et leurs jacta en loucedé

"Faudrait pas vous gourer en fourgant l'héritage

Qu'les dabuches vous ont balancés !"

Ya des tunards et des fafiots qui sont planqués

Le dab clamse

V'la les gnards qui s'radinent au boulot :

Et de rifs, d'autor et d'achar, et dans tous les cointaux,

Ils en filèrent un coup comme des mecs à la redresse !

Pouic ! Nip de flouze, pas même un pelot !

Mais le vioc fut mariole d'injecter avant d'claquer

Qu'c'est avec du taf qu'on fait l'meilleur business

 

 

 

 

 

Si quelqu'un en a d'autres dans la même verve je suis preneur

Modifié 23 octobre 2008 par waskol

[Félix]

Je te signale "La méthode à Mimile" qu'on doit encore trouver en librairie, de la même veine.

[Estonius]

Après la torchée...

 

Mon dabe, ce grand mec qu'avait la gueule en biais,

Suivi d'un seul troufion que cégnass' chouchoutait,

Because il encadrait pas les conards

Arpentait sur un' bique, par un soir de bagarre

La cambrouss' plein' de pot's qu'en avaient pris un coup.

Il lui sembla soudain esgourder un bruit mou :

C'était un espanich' de l'armée en débine

Qui traînait des arpions et mouillait d'la terrine

A moitié caboté, chilant et gueulant :

"Du jus ! du jus ! J'ai la dalle en fer blanc !"

Mon daron s'retourna à caus' de c'te postiche,

Prit un kil de cass'-patt's qui pendait à ses miches

Et dit à son troufion planqué :

"Rinc' la dalle au p'tit pote affligé !"

Tout à coup, comm' le gars s'débinait vers le mec,

En pétant fort ses fayots tout secs

Le frangin, une espèce d'Ostrogoth

Argougna un soufflant, un' sort' de rigolo,

Et visa mon pater en gueulant : "Et ta mère ?"

Le boum fut si pépère que l'bloum manqua d'air

Et que l'canasson étala ses téterres.

"Fil' z'y quand mêm' du jus", surina mon pater !

[jarnicoton]

Le Corbeau et le Renard est sans doute la poésie la plus pastichée. J'outrecuide en vous livrant ma version, très politisée (quoique allez savoir si c'est du lard ou du cochon), qu'on retrouvera dans mon blog :

 

 

Fable libérale

Le salarié ayant chanté

Toutes les Trente Glorieuses

Se trouva fort dépourvu

Lorsque la Chine fut venue.

Plus la moindre petite certitude

De niveau de vie ni de couverture sociale !

Il alla crier emploi chez l'entrepreneur son voisin

Le priant de verser pour lui à l'Urssaf

De quoi subsister pendant sa retraite.

- Je travaillerai pour vous, lui dit-il

Foi de syndical,

Sauf dans l'août, trente-cinq heures moins les pauses.

Mais l'entrepreneur et le social !

C'est là son moindre souci.

- Que faisiez-vous, au temps des salaires indexés ?

Dit-il à cette charge vivante.

- Samedis et RTT, à tout venant,

Je courais les champs, ne vous déplaise.

- Vous loisissiez ! J'en suis fort aise.

Eh bien ! Dansez devant le buffet, maintenant !

[Estonius]

Le Rat d'la barre et le Rat pecnot

 

Un rat d'Paname, un soir en douce,

Voulant charrier ses camaros,

Invita le rat des cambrouses,

A becqu'ter chez les aristots.

...

Tu vas filer l'train à mézigue,

Lui bonit-il, plaquant son trou.

Sans fric, sans lâcher un cigue;

Tu vas pouvoir te taper l'chou.

...

Et d'auto, voilà nos deux potes,

Dans l'garde-croût' d'un plein aux as,

En train de se remplir la hotte,

Barbaque, fromji et tout l'palass.

...

Nos rats s'en foutaient plein la lampe,

Quand ils esgourdèrent du bousin,

Acré, acré, faut qu'on décampe,

Ou l'on va dérouiller, frangin.

...

Nous radinerons en sourdine,

Nib de nib, bava l'petzouillard,

Ma pomme a marr' de tes combines,

En cambrouse, on est plus peinard.

...

Et, mettant les bouts en vitesse,

Le cambrousard repris son dur,

Laissant son aminche à la r'dresse,

Se serrer l'bide, à lécher les murs.

[jarnicoton]

Hum, au service militaire laïque et obligatoire, j'avais un aspirant Deschamps.

Un jour l'aspirant Deschamps se présentant au guichet administratif derrière lequel j'exerçais mes talents de deuxième classe hautement militarophile, j'ai fait l'observation : "Il y a l'aspirant des villes et l'aspirant Deschamps".

Autrement plus intelligent qu'un lamentable deuxième classe, l'aspirant a préféré ignorer.

Modifié 7 juillet 2013 par jarnicoton